2.3.2. Intégration économique, IDE et
croissance
L'accumulation du capital est un préalable à une
croissance économique soutenue. Cette croissance pour être
durablement élevée requiert un investissement adéquat.
Dans un environnement caractérise d'une part, par une insuffisance des
ressources intérieures face aux besoins d'investissement et, d'autre
part, par une accessibilité limitée des pays africains au Sud du
Sahara aux marchés internationaux de capitaux, ces derniers ont inscrit
l'attraction des flux de capitaux dans leurs stratégies de
développement.
Parmi l'ensemble des flux de capitaux privés, les
investissements directs étrangers (IDE) sont puisés par les pays
en développement en raison de leurs caractères durables,
évitant ainsi, les phénomènes de volatilité
à l'origine des pressions sur le taux de change. Plus encore, les IDE
ont des effets de diffusion sur le plan technologique et permettent le
transfert des méthodes modernes de gestion. Depuis les travaux de
Borensztein, De Gregorio et Lee (1995), il est de plus en plus admis que le
progrès technique a un effet positif sur la croissance. Il agit sur le
niveau de la production finale au travers de plusieurs canaux de transmission :
l'acquisition du capital humain, l'importation des produits innovants,
l'acquisition de techniques de production nouvelles, etc.
Depuis trois décennies, le rôle des IDE sur la
croissance a été largement discuté au regard des nouvelles
théories de la croissance. Ces travaux ont permis d'analyser dans un
cadre conceptuel rénové, les liens entre les taux de croissance
par tête et les flux de capitaux.
Koizumi et Kopecky (1977) ont élaboré, dans le
cadre d'un modèle d'équilibre général calculable,
le premier schéma d'effet de diffusion des IDE sur la croissance. Dans
ce modèle, la technologie est traitée comme un «bien
public» et donc sa diffusion est de ce fait automatique. Ainsi, il existe
des états stationnaires différents pour des pays possédant
malgré tout la même fonction de production. En effet, si leurs
ratios d'épargne évoluent différemment, l'intensité
capitalistique au niveau stationnaire ne sera plus la même.
Partant de l'assertion que les flux de capitaux agissent sur
la croissance par le canal d'un effet de diffusion, Nelson et Phelps (1986),
Benhabib et Spiegel (1994) ainsi que Borensztein et alii (1995) trouvent que le
stock de capital humain est déterminant dans ce canal de transmission
dans la mesure où il détermine la capacité d'absorption
des innovations ainsi introduites.
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dynamique de la croissance économique dans la sous-région de
la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à
2013
Dans le même ordre d'idée, De Gregorio (1992), en
travaillant sur un panel de 12 pays d'Amérique latine entre 1950 et 1985
trouve une relation significative et positive entre les investissements directs
et la croissance. Il note en outre que l'impact des IDE est trois fois plus
important que celui de l'investissement domestique. Blomstrom et alii (1992)
confirment le premier résultat en utilisant un échantillon de 78
pays en développement, mais en travaillant avec des données en
coupe transversale. Balasubramayam et alii (1996) utilisent également
une analyse en coupe instantanée sur 46 pays. Ils concluent que les flux
d'IDE agissent sur la croissance dans les pays qui ont en outre mis en oeuvre
des politiques de libéralisation.
Les différents atouts de la SADC à attirer
davantage des investissements étrangers reposent, d'une part sur
l'hétérogénéité économique de la
zone, et, d'autre part, sur sa capacité à réformer sa
législation pour garantir plus de sécurité aux capitaux
étrangers.
Malgré les efforts qu'elle fournit pour émerger
et améliorer sa crédibilité sur la scène
internationale, on constate tout de même que l'essentiel des flux des IDE
bénéficié par la région est a fortiori
induit par les effets spécifiques de chaque Etat-membre. Cependant
hormis les cas très particuliers comme la spécificité de
l'Angola en ce qui concerne le pétrole, on peut se demander si la
refondation de l'organisation australe qui coïncide avec l'entrée
de l'Afrique du Sud n'a pas suscité une reconsidération de la
part des investisseurs étrangers à l'égard de cette
région, car investir en Afrique demeure problématique par rapport
aux risques liés à l'aventure continentale.
Néanmoins, la Communauté de développement
de l'Afrique australe est restée le groupe de pays qui a attiré
le plus d'IDE en Afrique : 44 % des entrées totales, contre 21 % pendant
la première moitié des années 90. On peut observer que la
plupart des pays de la SADC connaisse une entrée massive et
significative des IDE à partir de la seconde moitié des
années 9016. Entre 1981 et 2005, la SADC a connu de
manière générale une évolution progressive
d'entrées nettes des investissements étrangers. Cette
évolution a surtout été influencée par les effets
spécifiques structurels et conjoncturels de chaque Etat-membre ainsi que
l'image de la région sur la scène internationale ou, plus
précisément auprès, des opérateurs
étrangers. Raison pour laquelle l'organisation australe s'est
hissée au premier rang des destinations des IDE en Afrique,
16 Par rapport aux autre pays de la même
catégorie en Afrique.
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Intégration économique
régionale et dynamique de la croissance économique dans
la sous-région de la SADC : analyse en
modèle des données de Panel de 1990 à
2013
D'une manière générale, la
sous-région est parvenue à attirer
l'investissement direct étranger (IDE) dont le montant s'est
élevé à 22,1 milliards de dollars, entre 1999 et 2002, ce
qui représente 43,8 % des flux d'IDE vers l'Afrique au cours de cette
période. L'Afrique du Sud est devenue un important "pôle de
croissance" qui attire l'investissement vers la région. À ce
titre, elle a reçu 9,9 milliards de dollars d'investissements au cours
de la période 1999-2002 (soit 44,9 % des 12 flux
d'investissement en direction de l'Afrique australe et 19,7 % des flux en
direction de l'ensemble du continent). Au nombre des principales destinations
des flux d'IDE au niveau de la région figurent l'Angola, la Tanzanie et
le Mozambique. Un fait majeur qu'il convient de souligner concerne la
croissance des investissements sud-africains à travers
la région, en particulier dans les domaines des services financiers, des
mines et carrières, de l'habillement et des textiles,
du tourisme, de la vente au détail, ainsi que de l'alimentation et des
boissons. La croissance des flux d'IDE vers la
sous-région témoigne des progrès qui ont
été accomplis en vue de lever les obstacles à
l'investissement et de créer un cadre propice au développement du
secteur privé, d'une manière générale.
Figure 5 . Evolution des IDE Nets (en % du PIB) au
sein de la SADC-10 de 1990 à 2013.
-10
40
50
30
20
10
0
ANGOLA RD CONGO
NAMIBI RSA
Evolution des flux d'IDE Nets (en % du PIB) au sein de
la
SADC-10
ZAMBIE ZIMBABWE
LESOTHO MADAGASCAR
MALAWI TANZANIE
Source : nos analyses
à partir des données issues Banque mondiale.
Note : Tous les pays de la SADC n'ont pas été
représentés pour des raisons de disponibilité statistique
de longue période.
De cette figure, il s'observe néanmoins que
durant la période de 1995 à 2004, les
économies Angolaise et Lesothonoise ont constitué des
véritables centres d'attraction des IDE avec des proportions de
près de 40% de leurs PIB. La situation de cette
dernière décennie montre que ces
économies
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Pages 43
Intégration économique régionale et
dynamique de la croissance économique dans la sous-région de
la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à
2013
tendent à converger vers des mes proportions mais
celles-ci reste très différentes conte tenue des
spécificités st structures différentes de toutes les
économies de la région.
Conclusion
Dans ce chapitre, l'objectif primordial était de
contextualiser le processus de l'IER au sein de la SADC. Le raisonnement s'est
plus attelé sur l'intégration économique régionale
dans la SADC, l'analyse de ses implications sur la croissance économique
des pays de la région. Nous avons aussi passé en revue les effets
d'une ouverture commerciale réussie et des IDE sur la croissance des
économies de la sous-région.
Il ressort de cette analyse qu'au cours de la période
2000-02, le PIB de la SADC a crû au rythme de 2,6 %, en moyenne, ce qui,
compte tenu du taux de croissance démographique moyen de 2,5 %
enregistré par la sous-région, s'est traduit par une
amélioration très modeste du niveau de vie. Une
amélioration très légère est intervenue en 2003, le
taux de croissance de la sous-région étant passé à
3,3 %. Cependant, en dépit de celle-ci, au cours de cette année,
la sous-région de la SADC a connu le taux de croissance
économique le plus faible par rapport aux autres sous-régions du
continent. À titre d'exemple, la sous-région de l'Union du
Maghreb arabe (UMA) a enregistré un taux de croissance annuel de 5,6 %,
tandis que celle de la Communauté économique et monétaire
de l'Afrique centrale (CEMAC) a réalisé un taux de croissance de
4,6 %. L'intégration commerciale est également lente, le volume
total des échanges intra-régionaux n'ayant
représenté que 22 % de celui de la sous-région au cours de
la période 1999-2003. Une part substantielle des importations et
exportations intra-régionales est le fait des pays membres de la SACU,
en particulier l'Afrique du Sud.
La Communauté de développement de l'Afrique
australe est restée le groupe de pays qui a attiré le plus d'IDE
en Afrique : 44 % des entrées totales, contre 21 % pendant la
première moitié des années 90. On peut observer que la
plupart des pays de la SADC connaisse une entrée massive et
significative des IDE à partir de la seconde moitié des
années 90. Entre 1981 et 2005, la SADC a connu de manière
générale une évolution progressive d'entrées nettes
des investissements étrangers. Cette évolution a surtout
été influencée par les effets spécifiques
structurels et conjoncturels de chaque Etat-membre ainsi que l'image de la
région sur la scène internationale ou, plus
précisément auprès, des opérateurs
étrangers. Raison pour laquelle l'organisation australe s'est
hissée au premier rang des destinations des IDE en Afrique.
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