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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous région de la sadc: approche par modèles des données de panel. de 1990 à  2013.

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par Prince TAFUTENI BITAKI
Université de Kisangani - Licence 2015
  

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4.2.2. Ouverture commerciale et croissance économique au sein de la SADC-10

La présente étude témoigne d'une éventuelle relation de causalité entre l'ouverture commerciale des économies de la sous-région et la croissance de leurs économies respectives. Il ressort de l'estimation que lorsque nous considérons les effets des variables invariants dans le temps (cfr l'estimation des effets aléatoires), toute variation de l'ouverture commerciale de 1% entraine une variation de la croissance économique de l'ordre de 3.97 points. Cette significativité statistique nous montre juste lorsque la région connait une forte intensification de ses échanges, cela connait des effets positifs sur la croissance

Mémoire de Licence Par Prince TAFUTENI BITAKI Pages 65

Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

des économies de la région qui, bénéficient de l'épanouissement du marché et des effets induits liés à la spécialisation et diversifications des biens soumis à l'échange tout en ayant des retombés sur les économies respectives des pays membres en termes d'avantages comparatifs.

Dans ce même ordre d'idées, plusieurs autres études et même la théorie économique tentent de donner une explication pertinente sur le lien entre ouverture commerciale et croissance économique.

C'est par exemple le cas des études empiriques qui ont été faites à propos de l'impact des blocs commerciaux sur la croissance des pays en développement. Pour Jalles (2012), les blocs commerciaux régionaux en Asie du Sud et du Sud-Est n'ont qu'un impact peu visible, voire potentiellement néfaste sur la croissance. Concernant l'Afrique, Sandberg et Martin (2001) ont conclu que le commerce à l'intérieur de la SADC avait un impact négatif, encore qu'insignifiant statistiquement, sur la croissance de la région. En revanche, Kamau (2010) présente des éléments indiquant que le COMESA, la CAE et la SADC favorisent la croissance dans la région. D'autres éléments montrent nettement, à partir de données concernant la CEDEAO, que les exportations régionales contribuent à l'augmentation de la productivité, à la diversification et à la création d'emplois (Von Uexkull, 2012). Les résultats mitigés concernant l'impact des blocs commerciaux sur la croissance donnent souvent lieu à deux interprétations :

- La première consiste à faire valoir, comme c'est le cas de la plupart des adversaires du régionalisme, que les blocs commerciaux sont un obstacle à la croissance et qu'une libéralisation générale est bien supérieure à une libéralisation préférentielle (Schiff and Winters, 2003).

- La deuxième, beaucoup plus équilibrée, est que les blocs commerciaux peuvent contribuer utilement à la croissance mais qu'en définitive leur impact dépend des caractéristiques de leurs membres ainsi que de la conception et de l'application des accords conclus (UNCTAD, 2009).

De plus, la théorie selon laquelle le commerce se trouve positivement corrélé à la croissance économique remonte à Adam Smith, qui soutenait que le commerce permet une spécialisation accrue. La spécialisation permet de parvenir plus rapidement à des économies d'échelle, en particulier pour des pays ne disposant que de marchés intérieurs exigus. Tous les moyens de production d'un pays sont aussi pleinement exploités grâce au commerce. Les entreprises nationales sont contraintes d'améliorer leurs technologies du fait de la concurrence venant des importations. En outre, l'intégration économique plus poussée avec le monde extérieur favorise l'innovation au travers de la diffusion de nouvelles technologies provenant de pays plus avancés.

Mémoire de Licence Par Prince TAFUTENI BITAKI Pages 66

Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

Dans la recherche toujours des facteurs explicatifs de cette relation, certains économistes utilisent des modèles néoclassiques, qui sont essentiellement des modèles d'équilibre général, avec des rendements d'échelle constants ou décroissants, des individus agissant de manière rationnelle en recourant uniquement aux marchés et sans coûts de transaction. En pareil cas, la structure des échanges entre pays est déterminée par les avantages comparatifs.

D'autres économistes emploient des modèles de Ricardo, dans lesquels l'avantage comparatif prend la forme des différences technologiques. Dans les modèles Heckscher-Ohlin, l'avantage comparatif prend la forme des différences en dotations en ressources.

Le résultat auquel on parvient avec les modèles néoclassiques est qu'un pays obtiendra des gains statiques de la libéralisation du commerce, le plus important de ces gains étant l'efficacité dans l'allocation des ressources. En baissant les barrières commerciales, un pays fait face aux prix relatifs internationaux qui induisent une efficacité dans l'allocation des ressources intérieures aux secteurs présentant un avantage comparatif, accroissant ainsi la prospérité générale.

Cependant, Rodrik (1988), Devarajan et Rodrik (1989) et Krugman (1994) et de nouveau Rodrik (2001), ont mis en doute ces résultats, arguant du fait que les modèles néoclassiques ne retiennent que les augmentations du niveau des revenus et que, dès lors, la libéralisation du commerce peut ne pas conduire à une augmentation durable du taux de croissance. Ils soutiennent que, dans des conditions marquées par des économies d'échelle et par une concurrence imparfaite, l'effet de la libéralisation du commerce sur la prospérité générale peut être négatif. Ils pensent ainsi que l'ouverture est probablement une conséquence plutôt qu'une condition préalable de la croissance.

Pour traiter du problème du lien de causalité, Fränkel et Romer (1999) n'analysent que l'effet de la composante du commerce qui ne peut pas subir d'influence de la croissance à court terme, principalement imputable aux populations, à la superficie des territoires concernés et aux distances. Ils relèvent que cette composante entre pour une part significative dans les différences entre pays, en termes de revenu et de croissance, et laissent entendre qu'il existe une relation générale entre un volume d'échanges plus important et une croissance plus forte.

Somme toute, la nature du lien entre le degré d'ouverture commerciale et la croissance économique est souvent tributaire des spécificités de chaque pays membre. Les possibilités pour un pays de pouvoir se spécialiser dans un secteur productif lui offre des avantages comparatifs énormes au sein de la région et lui confère un marché très épanoui pour l'élargissement de ses échanges. Les différences de dotation en facteurs et la structure de chaque économie sont un facteur déterminant des effets prévisibles sur la croissance de son économie.

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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

Le défi auquel la SADC doit faire face consiste, par conséquent, à diversifier et intensifier les échanges intra-régionaux en les portant à des niveaux similaires à ceux des autres CER en dehors du continent, notamment en Amérique latine et en Asie. Pour ce faire, les États membres doivent approfondir, harmoniser et libéraliser leur environnement commercial, tout en allégeant les contraintes inhérentes à l'offre, notamment la quasi-inexistence d'infrastructures de liaison, qui limitent les échanges intra-SADC. Cependant, au sein de la sous-région, il semble n'exister aucun lien entre les échanges commerciaux et l'intégration, aux plans tant régional que mondial. Les résultats issus du modèle à effets fixes individuels en disent beaucoup plus, où le coefficient associé à l'ouverture commerciale ne présente aucune signification statistique.

Conclusion

Dans ce chapitre, l'accent fut mis sur la présentation des résultats de notre analyse. La première partie de ce chapitre fut la présentation des résultats d'estimation.

Ainsi, sur base des méthodes retenues dans l'analyse, il ressort que la spécification d'un modèle d'ensemble n'a pas donnée des résultats satisfaisant tel que l'a témoigné le test de Fisher ayant servi de choix entre une spécification du modèle à effets fixes et celui d'ensemble. Le test a présenté l'existence d'une hétérogénéité entre les pays, témoignant ainsi en faveur d'une spécification à effets fixes individuels.

Par la suite, nous passons à une estimation conjointe modèle à effets fixes et à erreurs composées ou effets aléatoires. Certes, le test d'Housman réagissait en défaveur d'une spécification à erreurs composées mais les résultats de ce dernier modèle entant plus efficaces, nous avons retenu les résultats de deux méthodes afin de bien cerner les contours liés aux aspects de l'intégration économique régionale.

De ce fait, les résultats issus de la spécification du modèle à effets aléatoires montrent une existence de lien positif de causalité entre l'ouverture commerciale et la croissance économique où toute variation de l'ouverture commerciale de 1% entraine une variation de la croissance de l'économie de la région de l'ordre de 3.97 points ; les IDE ne présentent qu'un effet statistiquement non significatif au seuil de 5% et ses effets très marginaux, ne sont prévisibles qu'au seul seuil de 10% montrant ainsi que toute variation positive des flux d'IDE entrants d' 1% n'entraine qu'une variation positive de la croissance des économies de la région de l'ordre de 0.36 points ; une situation qui pourrait s'expliquer par l'endogénéité des IDE face à la croissance, un aspect dont on a pas pris compte dans cette analyse. En dehors de la population, les autres variables de contrôles présentent une influence significative sur la croissance de

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la sous-région et le développement financier n'a présenté que d'effets négatifs sur la croissance contrairement au signe escompté. Cet effet négatif sur la croissance peut s'expliquer par plusieurs raisons : (hétérogénéité des pays en matière de développement financier, la non linéarité de la relation, la présence d'un effet seuil, etc.).

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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

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