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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous région de la sadc: approche par modèles des données de panel. de 1990 à  2013.

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par Prince TAFUTENI BITAKI
Université de Kisangani - Licence 2015
  

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4.2. Discussions des résultats.

4.2.1. IDE et croissance économique dans la SADC-10

Le résultat issu de notre estimation sur base d'un modèle à effets fixes individuels, relève une relation non significative entre les IDE entrants dans la sous-région et la croissance économique des pays membres de la région mais aussi avec l'ouverture commerciale.

En se référant au choix d'un modèle à erreurs composées, il se remarque que toute variation des flux d'IDE entrants d'1%, entraine une variation de la croissance des pays de la sous-région de 0,36 points, une influence plutôt positive bien que minime au seul seuil de 10%.

Cette défaillance statistique, avons-nous dit précédemment, peut également s'expliquer par le problème d'endogénéité des IDE, D'où l'intérêt d'utiliser les techniques des variables instrumentales et/ ou de faire recours au modèle d'Housman-Taylor qui permet de traiter cette endogénéité.

Sur le plan économique, plusieurs études ont tenté une analyse causale entre l'IDE et la croissance avec des résultats divergents.

Une étude publiée par la Banque mondiale en 1999 dans le but de trouver une relation entre les IDE et la croissance des pays en développement montre que les flux d'IDE augmentent l'investissement total et partant, la croissance des PVD. Borensztein, de Gregorio et Lee (1998) utilisant un modèle de croissance endogène vont dans le même sens : les IDE facilitent le transfert de technologie, élèvent le niveau de qualification des travailleurs et tendent à augmenter les exportations et la compétitivité dans les PVD. Leur étude de panel sur 69 pays en développement montre qu'une augmentation d'un point de pourcentage du ratio des IDE sur le PIB accroît le taux de croissance du PIB par tête du pays hôte de 0,8 pour cent.

Loesse (2005) dans la recherche d'une relation entre l'IDE et la croissance économique en Côte d'Ivoire trouve qu'entre la période 1970-2001, les investissements directs étrangers ont été une source importante pour la croissance. Toutes choses égales par ailleurs, un point de pourcentage d'IDE supplémentaire entrant en Côte d'Ivoire engendre une augmentation de la croissance du produit intérieur brut par tête de 0,01 pour cent. L'auteur soutient que les politiques d'incitation à l'investissement mises en oeuvre ont contribué à

et la substance : tu ne confondras pas la signification statistique et la signification pratique. Dixième commandement : Tu avoueras ta sensibilité (anticipe la critique).

Mémoire de Licence Par Prince TAFUTENI BITAKI Pages 63

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accroître les flux d'IDE donc la capacité productive de l'économie, ce qui a eu pour conséquence une augmentation du produit intérieur brut.

Par contre, une étude menée sur les effets des IDE dans 73 pays en développement par Singh (1988) ne fait pas apparaître d'effet significatif. Hein (1992) de son côté ne trouve pas d'effet significatif entre l'IDE et la croissance du PIB par tête d'habitant dans un échantillon de 40 pays en développement. Dans le même ordre d'idées, une étude économétrique menée par Nair-Reichert et Weinhold (2001) utilisant le test de causalité de Holtz-Eakin sur un panel de 24 pays en développement entre 1971 et 1995 ne trouvent aucune relation causale entre les IDE et la croissance. Dans la même lignée et en utilisant une fonction de production néoclassique, Saltz (1992) trouve une corrélation négative entre l'IDE et la croissance économique. Selon lui, l'IDE augmente le niveau global de l'investissement, améliore la productivité dans certains cas, mais a tendance dans beaucoup d'autres à réduire le taux de croissance. Pour confirmer ses conclusions, l'auteur étudie la relation IDE-croissance dans un échantillon de pays divisé en deux groupes distincts, selon qu'ils reçoivent plus ou moins d'IDE. L'auteur trouve que dans les pays en développement qui acceptent le rapatriement des profits sans aucune contrainte, l'IDE n'a pas d'effet positif sur la croissance.

En particulier, l'auteur soutient que si l'IDE se traduit par une levée des capitaux sur le marché du pays hôte, il en résulte une redistribution des industries intensives en travail vers les industries intensives en capital, créant ainsi une perte d'emploi nette et par la suite une baisse de la demande de consommation. Un autre effet négatif peut résulter de l'extraction excessive de minerais ou de la spécialisation excessive de la production sur un bien particulier qui engendrerait une baisse des prix à l'exportation et une détérioration des termes de l'échange du pays hôte.

De même, Carkovic et Levine (2002) ne trouvent aucun lien entre l'IDE et la croissance dans un échantillon de pays de la Banque mondiale (BM). Abondant dans le même sens, Chowdhury et Mavrotas (2003) trouvent que « l'IDE ne cause pas la croissance » au sens de Granger au Chili, alors que cette relation de causalité est bidirectionnelle dans le cas de la Malaisie et de la Thaïlande.

D'autres études dans la recherche d'un lien entre l'IDE et la croissance ont donné des résultats ambigus et notamment une large étude menée par la CNUCED (1999). Dans le but d'éviter les problèmes de corrélation fréquemment rencontrés, les auteurs ont utilisé des données de panel et des

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variables avec retard sur un ensemble de 100 pays sur une période de cinq ans. De toutes les variables explicatives retenues, seules les variables représentant le niveau d'éducation étaient significatives.

Young et Brewer (2000) abondent dans le même sens et se demandent comment comparer l'Inde dont le taux de croissance est supérieur à 10% avec une faible présence d'IDE, l'Angola, où l'importance des IDE va de pair avec une croissance négative, la Malaisie et la Chine où les IDE s'accompagnent d'une forte croissance.

De toutes ces analyses, il ressort ensemble avec les résultats de notre étude que l'impact des IDE sur la croissance sera donc fonction du type d'IDE, des structures de l'économie du pays d'accueil et des interactions qui se développeront ou non entre les variables telles que le capital humain, l'investissement domestique, le commerce extérieur, etc. Cette situation, s'expliquerait par une forte hétérogénéité et une disparité entre les pays membres de la sous-région. Les pays de la sous-région ont des structures très différenciées en termes d'attractivité d'IDE et des échanges commerciaux qu'ils entretiennent entre eux ; les échanges intra-SADEC sont loin d'être un facteur déterminant de la croissance des pays membres.

En effet, malgré les efforts que la SADC fournit pour émerger et améliorer sa crédibilité sur la scène internationale, on constate tout de même que l'essentiel des flux des IDE bénéficié par la région est a fortiori induit par les effets spécifiques de chaque Etat-membre. Cependant hormis les cas très particuliers comme la spécificité de l'Angola en ce qui concerne le pétrole, on peut se demander si la refondation de l'organisation australe qui coïncide avec l'entrée de l'Afrique du Sud n'a pas suscité une reconsidération de la part des investisseurs étrangers à l'égard de cette région, car investir en Afrique demeure problématique par rapport aux risques liés à l'aventure continentale.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand