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Analyse des inputs-outputs de l'économie congolaise.

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par Jackson KATEMBO
Université de Kisangani - Licence 2013
  

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1.3.2. Le Marxisme

L'économie marxiste résulte des travaux de Karl Marx (notamment du livre Das Kapital, publié en 1867) et de Friedrich Engels. Sur un plan général, l'économie n'est pas dans cette optique une science complètement séparée de la sociologie, de l'histoire, ou de l'anthropologie. Au contraire le matérialisme historique vise à unifier toutes les sciences sociales dans une science de la société. Par ailleurs, trois points essentiels caractérisent l'économie marxiste : le travail, l'exploitation du prolétariat et les crises liées à l'accumulation de capital.

Si Marx reprend la théorie de la valeur travail de Ricardo, il reproche à cet auteur de ne pas avoir analysé comment le système capitaliste avait émergé et comment cela avait donné aux capitalistes le pouvoir et la capacité d'exploiter les travailleurs qui n'ont que leur force de travail à vendre. Les crises s'inscrivent dans le cadre des lois de l'évolution du mode de production capitaliste.

Au niveau global, selon l'économie marxiste, il y aurait des lois de l'évolution du capitalisme telles que : la propension des capitalistes à accumuler, la tendance à des révolutions technologiques constantes, la soif inextinguible des capitalistes pour la plus-value, la tendance à la concentration, la tendance du capital à devenir de plus en plus « organique » (c'est-à-dire à moins recourir au capital variable qu'est le travail), la tendance au déclin du taux de profit, la lutte des classes, la tendance à une polarisation sociale croissante, la tendance à ce que les salariés soient employés dans des entreprises de plus en plus grandes et enfin, l'inéluctabilité des crises dans le système capitaliste. Les crises sont dans ce cadre toujours des crises de surproduction alors les crises précapitalistes étaient des crises de sous-production. Les crises sont vues par les marxistes comme un moyen pour le capitalisme de se renouveler.

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1.3.3. La Révolution Keynésienne

Pour Keynes, une économie de marché ne possède pas de mécanismes qui la conduisent de façon automatique vers le plein emploi de ses ressources, d'où la possibilité d'un chômage involontaire qui rend nécessaire une intervention extérieure au marché. Keynes raisonne d'emblée en termes macroéconomiques d'offre globale et de demande globale. Dans son cadre macroéconomique, la production, et donc l'emploi, dépend des dépenses. Si la demande n'est pas suffisante, les entreprises ne produiront pas assez et n'emploieront pas tous les salariés d'où la nécessité pour le gouvernement de conduire des politiques de soutien à la demande, c'est-à-dire de soutien à la consommation et/ou à l'investissement. Keynes insiste particulièrement sur l'investissement.

Au coeur de la révolution keynésienne se trouve la réfutation de la loi de Jean-Baptiste Say qui énonce que l'offre crée sa propre demande. Cette loi fonde ou plutôt exprime l'optimisme et aussi le naturalisme de l'économie classique qui veut qu'il ne puisse y avoir de crise de surproduction durable.

Bien que sa formulation laisse place à une diversité d'interprétations, on admet généralement que la thèse de Say consiste à montrer qu'il ne peut pas exister de surproduction générale en économie de marché.

Le mot essentiel est ici « général »13 : Say admet très bien qu'il puisse exister des déséquilibres entre secteurs, et que par exemple, on ait trop produit des chaussures. Mais pour lui, cela signifie obligatoirement qu'il existe un autre secteur où il y a sous-production : on n'aura par exemple pas assez produit de chemises. Say admet donc qu'on ait employé trop de ressources ici, pas assez là, et qu'au bout du compte, certains déséquilibres sectoriels apparaissent.

13 NKOO B., Politique économique, cours inédit, Kisangani, UNIKIS, 2012-2013.

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Ce qu'il rejette comme absurdité, c'est l'idée qu'on puisse avoir trop produit dans tous les secteurs à la fois.

Pour justifier cette affirmation, l'argumentation de Say est au fond, très simple : à un niveau global, la production nécessite différents facteurs ; pour simplifier, la terre, le capital et le travail. Chacun de ces facteurs apporte une valeur supplémentaire, et reçoit en échange un revenu équivalent à cette valeur. Au total, la somme des revenus distribués est donc forcément égale à la valeur de la production totale.

De ce fait, on déduit donc l'impossibilité d'une surproduction générale, puisqu'à tout moment, la somme d'argent détenue par les consommateurs est strictement égale à la valeur des marchandises qui sont sur le marché. Tout au plus peut-on envisager que les gouts de consommateurs ne coïncident pas avec les différentes quantités produites, ce qui créera des déséquilibres sectoriels : les chaudières resteront invendables-et leur baisseront-alors que les chemises s'arracheront à un prix d'or. Mais, encore une fois, il est impossible que toutes les marchandises soient invendables à la fois. Si une telle situation devrait se produire-et dès le début du XIXe siècle, certaines crises présentaient déjà des traits de surproduction générale-les causes ne pourraient en être recherchées qu'en-dehors de l'économie, du côté d'événements politiques tels qu'une guerre, un blocus, ou dans le fonctionnement contrarié du marché (monopoles, par exemple). Pour Say, comme pour bien d'autres, dans son fonctionnement normal et non perturbé, l'économie capitaliste était incapable de provoquer de telles catastrophes.

Soulignons que Keynes a montré que la diminution générale des taux de salaire exerce un effet dépressif sur la demande et donc sur le niveau de production rentable de l'ensemble des entreprises. Dans cette logique keynésienne, c'est la demande solvable qui commande le niveau d'activité et donc d'emploi dès lors qu'il existe des capacités de production inemployées (notions de sous utilisation du matériel et de chômage).

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1.4. ANALYSE ECONOMIQUE

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams