1.3. L'ECONOMIE DE 1800 A NOS JOURS
1.3.1. L'économie politique classique, Malthus et
Ricardo12
Malthus préconisait un contrôle de la population
car il craignait que les ressources naturelles ne soient infiniment
exploitables
Pour Adam Smith, l'augmentation de la population est synonyme
d'augmentation de la richesse. Thomas Malthus, pasteur chargé de l'aide
aux pauvres dans sa commune, est frappé par la misère
engendrée par les mauvaises récoltes de 1794 à 1800. Il
s'intéresse alors aux problématiques du progrès, de la
croissance de la population et de la richesse. Son ouvrage principal, Essai
sur le principe de population, connait une grande popularité et
conduit à un des premiers recensements de la Grande-Bretagne. Si ses
thèses et pronostics se sont révélés en partie
faux, ses problématiques restent d'actualité.
Avec la publication Des principes de l'économie
politique et de l'impôt, David Ricardo développe et enrichit les
thèses de la valeur, du libre-échange popularisées par
Adam Smith. Pour Daniel Villey, « les bases essentielles du système
ricardien - la loi de la population, la loi des rendements décroissants,
la théorie de la rente - viennent de Malthus ». Pour Malthus, la
population a tendance à augmenter géométriquement alors
que la production de denrées alimentaires ne s'accroît que de
manière arithmétique. Pour rétablir l'équilibre, la
Nature dresse des obstacles efficaces (famines, épidémies etc.)
mais inhumains. Pour Malthus, un pasteur, il conviendrait plutôt de
limiter la reproduction par des moyens artificiels. Il y a chez lui un certain
pessimisme sur les capacités d'augmenter la production du fait de la Loi
des rendements décroissants. Malthus conteste également qu'une
économie de marché conduise automatiquement au plein emploi comme
le fera également Keynes plus tard.
12 Lelo, Théorie de l'économie
internationale, Cours inédit, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012
-' 19 -'
Alors qu'Adam Smith s'intéressait à la
production de revenus, David Ricardo axe ses recherches sur la distribution des
revenus entre les propriétaires fonciers qui perçoivent des
rentes, les travailleurs qui reçoivent des salaires (qui sont
liés au minimum nécessaire pour subsister et donc au prix du
blé) et les capitalistes dont les revenus sont constitués par les
profits. Au centre de la problématique ricardienne se trouve le
problème de la rente foncière, pour lui, la croissance de la
population et des capitaux se heurte à une offre inchangée de
terre qui pousse la rente foncière vers le haut et entraîne une
baisse des salaires et des profits. L'oeuvre de Ricardo se situe dans le
contexte de l'abolition des corn laws qui favorisent les propriétaires
terriens et de la conversion de l'Angleterre au libre-échange dont
Ricardo avec la loi des avantages comparatifs est l'un des grands
théoriciens.
À la fin de la tradition classique, John Stuart Mill se
distingue des économistes antérieurs de cette école sur la
question de la redistribution des revenus produits par le marché. Il
attribue deux rôles au marché : une capacité à
répartir des ressources et une capacité à répartir
les revenus. Si le marché est efficace dans l'allocation des ressources,
il l'est moins dans la distribution des revenus, ce qui oblige la
société à intervenir.
La théorie de la valeur est un concept important de la
théorie classique. Smith écrit que le prix réel de chaque
chose est le labeur et la peine de l'acquérir sous influence de sa
rareté. Il soutient que, avec les rentes et les profits, les frais
autres que les salaires entrent aussi dans le prix d'un produit. David Ricardo
a systématisé et simplifié cet aspect de la pensée
smithienne en élaborant ce qui a été appelé la
« théorie de la valeur travail » qui a été plus
tard reprise par Karl Marx alors que les néoclassiques lui ont
substitué la théorie de l'utilité marginale.
-' 20 -'
|