2.5. LES SECTEURS SUSCEPTIBLES D'APPORTER LA CROISSANCE
EN RDC
2.5.1. L'Agriculture
La République Démocratique du Congo
possède un potentiel agronomique exceptionnel et une superficie de
terres agricoles inégalée en Afrique, qui lui permettrait, sur
base d'une agriculture intensive, de nourrir 2 milliards de personnes. Au lieu
de cela, à peine 10% des superficies agricoles sont mises en valeur et
les rendements à l'hectare s'apparentent à ceux des pays du
Sahel, même si les données éco-climatiques sont partout
dans le pays favorables à l'agriculture. De ce fait, le secteur
agro-alimentaire en RDC représente une opportunité
d'investissement très importante et probablement stable sur le moyen et
le long terme, vu l'ampleur du marché et la croissance rapide des
besoins.
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Le secteur de l'agriculture est plus d'actualité que
jamais dans un contexte de crise alimentaire mondiale qui n'est pas prêt
de s'arrêter avant 2020.
2.5.2. Les Bâtiments et travaux publics
La RDC est en pleine reconstruction avec un taux de croissance
de 7% en moyenne de 2003 à 2008. On note une
avancée dans la construction d'infrastructures routières mais
presque tout est à reconstruire : infrastructures de
communication (routes, chemins de fer, ports, aéroports, ponts, voies
fluviales), infrastructures énergétiques et de production d'eau,
hôpitaux, écoles, hôtels et logement sociaux.
La construction et les infrastructures figurent en
première priorité du gouvernement. De nombreux travaux sont
financés par les bailleurs de fonds (Banque Mondiale, Banque Africaine
de développement, Union européenne et Coopérations
bilatérales). Il existe une grande pénurie de matériaux de
construction au Congo surtout pour ce qui concerne le ciment.
La demande annuelle de ciment est estimée
à 3,5 millions de tonnes. Or la production des 4
cimenteries qui produisent encore actuellement au Congo est de 500 milles
tonnes environs.
De nombreux projets de construction d'hôtels et de
centres d'affaires sont prévus notamment dans le cadre du sommet de la
francophonie en 2012.
La RDC connaît une forte demande dans le secteur des
grands travaux. Cette dynamique fait suite à la
politique nationale de reconstruction des infrastructures de base.
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2.5.3. L'énergie
La République Démocratique du Congo est
dotée d'importantes ressources hydroélectriques. Le fleuve Congo
est le second au monde de part son débit (40 mille m3/sec)
après l'Amazone (200 milles m3/sec) mais le débit du
Congo est plus régulier que l'Amazone car le cours du Congo se
déroule de part et d'autre de l'Equateur.
Son potentiel énergétique exploitable pour
l'hydroélectricité est évalué à 774.000 GWH,
soit 66% du potentiel de l'Afrique centrale, 35% du potentiel global du
continent africain et 8% du potentiel de production annuelle mondiale. La RDC
vient en effet, en première place en Afrique centrale (avant le Cameroun
115.000 GWH). Dans le monde, elle se place en troisième position
après la Chine populaire et le Canada.
Son potentiel se traduit par une puissance exploitable
d'environ 100.000 MW dont près de la moitié (44.000 MW) est
concentrée sur le seul site d'Inga, ce qui fait de ce dernier le plus
grand gisement d'énergie hydraulique au monde. L'énergie
utilisable dissipée annuellement par les rapides et les chutes d'Inga
s'élève à environ 370.000 GWH. Mais seulement 3% de ce
potentiel est actuellement mis en valeur avec un taux de desserte nationale de
moins de 10 %.
o Les autres énergies renouvelables
:
? la Biomasse (Combustion de déchets
agricoles ou de la sylviculture et production de l'électricité au
moyen d'un cycle de Rankine (vapeur et turbine)) et les biocarburants
(combustibles liquides dérivés d'huiles
végétales comme la jacinthe d'eau ou le jatropha)
? l'énergie solaire: l'exploitation de
l'énergie solaire directe (thermique et photovoltaïque) reste
encore à l'état embryonnaire malgré les
potentialités de la RDC (durée moyenne de l'insolation de 1.300
à 2.600 heures/an et une variation moyenne du rayonnement qui oscille
entre 60 et 90 kcal/ m2.)
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? le Gaz méthane : le Lac Kivu
renferme une importante réserve de gaz méthane avec une
capacité de régénération de 250 millions de
m3/an, qui se trouve à des profondeurs de plus de 300m.
? l'énergie éolienne : le
potentiel éolien est variable (sur les plateaux des Batekés, au
Sud Kivu et au Nord du Katanga ainsi que sur la côte Atlantique à
Mwanda) mais non encore exploité.
? la géothermie : quelques sources
géothermales ont été identifiées dans l'Est du pays
et au Katanga mais n'ont pas encore été exploitées.
o Le pétrole de la RDC
Les réserves sont estimées à 187
millions de baril. Il existe trois bassins sédimentaires en RDC. Le
bassin côtier est le seul producteur avec une production (offshore et
onshore) de 25.000 barils/jour. Les deux autres bassins sont pratiquement
inexplorés (la Cuvette centrale et le Graben du Tanganyika).
o L'énergie nucléaire
Les trois gisements d'uranium (Shinkolobwe, Kabongwe et
Luambo), dans le sud Katanga, ne sont plus exploités. D'autres indices
du gisement ont été révélés ailleurs
à la frontière avec la RCA, dans le Bas-Congo, au Katanga et au
Kivu. Les estimations de l'ONUDI, datant de 1975, chiffrent les réserves
nationales à 1.800 tonnes.
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