3.1. Evaluation d'impact dans la gestion des projets et
programmes
La gestion des projets, depuis la Déclaration de Paris,
met un accent particulier sur l'approche de Gestion axée sur les
résultats (GAR). C'est une approche de gestion fondée sur des
résultats mesurables répondant à des objectifs et des
cibles définis préalablement. Elle suit le cycle décrit au
schéma suivant :
Figure 2: Cycle de gestion des projets
Source : Manuel GAR du PNIASA, 2013
Le suivi et l'évaluation, deux concepts différents
mais complémentaires, permettent de mesurer les différents
niveaux de résultats obtenus.
Figure 3: Chaîne des résultats
Résultats
Source : Manuel de suivi-évaluation du PNIASA
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Ressources/Intrants
Activités
Extrants
Effets
Impact
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
L'évaluation d'impact se concentre sur les questions de
cause à effet. L'évaluation d'impact vise alors à
déterminer quels changements peuvent être attribués
directement et exclusivement au programme. Dans le cas du programme de
sécurité alimentaire, cela reviendra à déterminer
les changements dans la situation de sécurité alimentaire et
nutritionnelle.
L'objectif du Millénaire pour le développement
n°1 se réfère à la pauvreté et à la
faim. Le système des objectifs du Millénaire pour le
développement utilise deux indicateurs pour la faim : a) le pourcentage
de la population au-dessous de l'apport énergétique alimentaire
minimal (qui est mesuré uniquement au niveau national) et b) la
malnutrition infantile (qui peut être mesurée à tous les
niveaux et ventilée selon le sexe).
L'évaluation de l'impact d'un programme sur le plan
alimentaire et nutritionnel revient alors à déterminer les
changements dans la situation de sécurité alimentaire et
nutritionnelle des populations qui peuvent être attribués en
partie ou totalement au programme. Elle devra donc déterminer le taux de
couverture de la population en rapport avec l'apport énergétique
alimentaire minimal, et également le taux de malnutrition auprès
des enfants.
3.2. Méthodologie d'évaluation de l'impact
nutritionnel
Notre revue de littérature nous révèle
plusieurs méthodes utilisées pour procéder à des
études d'évaluation de l'impact nutritionnel d'un programme ou
projet :
a- Les bilans alimentaires et
nutritionnels
L'établissement des bilans alimentaires et
nutritionnels consiste à estimer les disponibilités en volume des
différents groupes d'aliments, les convertir en quantité de
nutriments, puis comparer la moyenne pondérée des besoins en
différents nutriments par personne et par jour avec les
disponibilités individuelles moyennes par jour de ces nutriments.
b- Les enquêtes de consommation
alimentaire
Elles consistent à recueillir les perceptions
sociologiques des individus sur l'évolution de leur situation
alimentaire et nutritionnelle. Les quantités d'aliments
consommées
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sont alors pesées ou estimées pour permettre
d'évaluer l'apport nutritionnel par rapport aux besoins.
c- Les mesures
anthropométriques
Une enquête anthropométrique consiste à
comparer des données recueillies sur le poids, la taille et l'âge
des enfants à des normes de référence. Elle permet de
recueillir trois types d'indice : (i) l'indice poids-âge ou indice
d'insuffisance pondérale qui compare le poids de l'enfant au poids de
référence pour son âge, apprécie les déficits
ou les excès pondéraux ; (ii) l'indice poids-taille ou indice de
malnutrition aiguë comparant le poids de l'enfant au poids de
référence, destiné à apprécier le
degré de maigreur ou d'obésité ; (iii) l'indice
taille-âge ou indice de malnutrition chronique qui compare la taille de
l'enfant à la taille de référence pour son âge et
permet d'identifier les retards ou les avancés de croissance en taille.
Chaque indice est entièrement déterminé par les deux
autres [KELLER, FILLMORE, 1983]. C'est pourquoi deux d'entre eux suffisent pour
rapporter les résultats de l'enquête.
Une autre option pour les mesures anthropométriques
consiste à prendre le périmètre brachial chez les
individus et les comparer aux mesures pour un enfant de la population de
référence avec les mêmes âge et sexe. Cela permet
également de déterminer la malnutrition aigüe.
d- Le dosage biochimique
La présence ou l'insuffisance de certains
éléments sanguins permettent également de définir
un état de dénutrition ou non chez l'homme. Il s'agit du dosage
des protéines constitutives, de l'albumine, et de certains
éléments constitutifs du plasma.
Les objectifs fixés à l'étude ainsi que
le contexte de l'étude ayant été présenté,
nous pourrons ainsi passer au choix de la méthodologie de travail.
Toutes les méthodes présentées sont complémentaires
et contribuer à une évaluation de l'impact alimentaire et
nutritionnel. Les indicateurs devant servir à mesurer la faim, dans le
cadre du système des OMD que sont le pourcentage de la population
au-dessous de l'apport énergétique alimentaire minimal et la
malnutrition infantile nous guideront dans le choix de la méthodologie
d'étude.
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