2. Contexte de l'étude
2.1. Présentation du Programme national
d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA)
La tutelle administrative du PNIASA est assurée par le
Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique
(MAEH). Le PNIASA, validé les 29 et 30 juillet 2009, est le cadre unique
d'intervention dans le secteur agricole. L'objectif général est
de « contribuer à l'amélioration de la
sécurité alimentaire et à la croissance économique
du Togo ».
Le montant global des coûts et des financements
nécessaires pour la mise en oeuvre du programme pour une période
de 5 ans a été estimé à l'horizon 2015 à
569, 136 milliards de FCFA.
Tableau 2 : Coût du PNIASA (en milliards de francs
CFA)
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Prévu
(2010 -
2015)
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%
|
Mobilisé
|
Sous-programme 1 : Promotion des filières
végétales
|
372,97
|
65,53
|
192,596 soit 33, 84%
|
Sous-programme 2 : Promotion des filières
animales
|
38,65
|
6,79
|
Sous-programme 3 : Promotion des filières
halieutiques
|
17,42
|
3,06
|
Sous-programme 4: Recherche et conseil
agricoles
|
53,18
|
9,34
|
Sous-programme 5: Renforcement institutionnel et
coordination sectorielle
|
86,91
|
15,27
|
Total Général
|
569,14
|
|
Source : Données du document de projet PNIASA et
Synthèse des projets du MAEH au 26/07/15
Le PNIASA, de portée globale, couvre tous les
sous-secteurs : production végétale, animales et halieutiques. Il
prend en compte les domaines transversaux comme le renforcement institutionnel,
la recherche et la vulgarisation agricole et il intègre dans les
sous-programmes les dimensions genre, environnementale et sociale pour assurer
la durabilité des réalisations.
Les objectifs du PNIASA sont déclinés sur la figure
suivante :
16
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
Figure 1: Schéma logique du PNIASA
Source : Document du PNIASA, 2010
2.2. Aperçu agricole, alimentaire et nutritionnel du
Togo
Le Togo est situé entre les 6
|
e e
et 11
|
degrés de latitude Nord et les méridiens 0°
et
|
1°40 de longitude Est. Sa superficie de 56 600
km2 offre environ 3,63 millions de terres cultivables dont seulement
45% sont exploités, soit en moyenne 72 % en céréales, 17 %
pour les tubercules et 21 % pour les légumineuses (Rapport sur les
tendances et perspectives du secteur agricole, 2009). La population est
à 60% rurale, contenant 95,8% de ménages agricoles.
Le pays jouit d'un climat intertropical qui varie
sensiblement. Au sud, nous avons deux (2) saisons pluvieuses (une grande
d'avril à juillet et une petite de septembre à novembre) et deux
(2) saisons sèches (une grande de novembre à mars et une petite
de juillet à août) ; ce qui permet de faire deux cycles de
cultures par an. Au nord, nous avons une saison de pluie (mai à octobre)
et une saison sèche
17
(novembre à avril). La pluviométrie moyenne
obtenue ces 20 dernières années varie de 800 à 1000 mm par
an dans les régions les moins arrosées (Régions Maritime
et des Savanes) et de 1200 à 1400 mm par an dans les autres
régions.
Sur le plan hydrographique, le pays est drainé par
trois principaux systèmes fluviaux (le Mono, l'Oti et le Lac Togo) qui
offrent des opportunités d'aménagement pour le
développement de cultures irriguées. Selon le Rapport sur les
tendances et perspectives du secteur agricole (2011-2013), sur un potentiel de
86 000 hectares pouvant être aménagés, seuls 2 300 hectares
l'ont été, dont 1 200 hectares irrigués en maîtrise
totale ou partielle sont exploités. Et dans l'ensemble, les ouvrages
aménagés et équipés, pour l'essentiel basés
dans les Régions Maritime, Plateaux et Savanes se trouvent aujourd'hui
dans un état de dégradation avancée.
Les principaux produits de l'alimentation sont successivement
les céréales, les racines et tubercules, les légumes et
les poissons et crustacés qui occupent le haut du pavé des plus
grandes dépenses de consommation en produits alimentaires. Les produits
céréaliers comme le mil et le sorgho sont plus consommés
par les ménages de faible revenu et le riz, les fruits et les
légumes, les viandes, poissons et fruits de mer sont des postes de
dépenses plus importants pour les ménages à revenu
élevés. Le revenu additionnel des ménages est
consacré principalement aux produits tels le maïs (7%),
fruits/légumes (6%), huiles/oléagineux (6%), le riz (5%)
(Dynamique de la consommation alimentaire et la hausse des prix dans la
sous-région ouest africaine : Togo, Décembre 2010).
Selon la DSID, durant les six (6) dernières campagnes
agricoles, le Togo a enregistré des excédents
céréaliers nets s'élevant à 32 500 tonnes en
2008/2009, à 106 500 tonnes en 2009/2010, à 76 500 tonnes en
2010/2011, 107 500 tonnes en 2011/2012 et à 126 617 tonnes en 2012/2013
et de 150 000 tonnes en 2014/2015. Concernant, les produits carnés et
halieutiques, le bilan demeure déficitaire avec des taux de couverture
respectifs de moins de 70% et 50% des besoins nationaux (ATOR).
L'amélioration des productions est due beaucoup plus
à l'évolution des superficies, qu'à celle des rendements.
L'analyse de l'évolution des rendements des principales
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
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Réalisé et soutenu par Aicha PERE
cultures révèle une baisse de rendement des
différentes cultures entre 1999 et 2013. Les rendements des cultures
telles que l'igname, le manioc ont baissé.
Malgré la disponibilité relative des produits
alimentaires, une partie de la population n'y a pas accès. La situation
est aussi préoccupante en milieu urbain (48,5%) qu'en milieu rural
(50,3%). Les principales causes d'insécurité alimentaire sont, en
milieu rural, les faibles récoltes (48,5% des ménages) et les
faibles ressources financières (32,1% des ménages) ; en milieu
urbain, les faibles ressources financières (53,9%) et le coût
élevé des produits (29,3% des ménages).
L'amélioration de la situation alimentaire ne semble
alors pas se traduire dans la situation nutritionnelle à cause du faible
niveau de vie. Peu d'enquêtes d'envergure nationale portent de toute
manière sur la situation nutritionnelle du pays. Au Togo,
l'enquête à indicateurs multiples (MICS) menée par l'UNICEF
chaque cinq ans, et l'enquête démographique et de santé
(EDS) menée par le Ministère en charge de la santé en
1998, puis en 2013, permettent de rassembler les données
nécessaires pour le suivi des indicateurs sur la situation des femmes et
des enfants. La consommation alimentaire est caractérisée par une
faiblesse des apports protéiques d'origine animale et lipidiques en
général (Aperçu nutritionnel au Togo, FAO, Janvier 1999)
et une forte teneur en glucides (plus de 70%). (Dynamique de la consommation
alimentaire et la hausse des prix dans la sous-région ouest africaine :
Togo, Décembre 2010)
La malnutrition chronique est davantage localisée en
milieu rural et dans la région des Savanes, Kara et Plateaux. Environ
33% des enfants en milieu rural souffre d'un retard de croissance contre 16% en
milieu urbain. Les enfants de la tranche d'âge compris entre 0 à
59 mois sont les plus vulnérables à la malnutrition. Cette
situation s'accentuée avec le jeune âge et le niveau
d'éducation de leurs mères ; l'état de pauvreté,
les d'approvisionnement d'eau potable et la croyance des ménages
auxquels ils appartiennent. (Rapport d'analyse causale de la malnutrition au
Togo, 2014).
Des efforts considérables sont en cours pour
l'amélioration de la sécurité alimentaire au Togo et ont
été récompensés le 16 juin 2013 par la FAO qui a
décerné au Togo, un prix pour être parvenu à
réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim. En
juin 2015 dernier, une fois encore, la FAO a salué les progrès
exceptionnels
19
accomplis par le Togo qui lui permettrait avant 2020 de
parvenir à un taux de prévalence de sous-alimentation
inférieur à 5%.
3- L'évaluation d'impact dans les projets de
développement, cadre théorique
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