Conclusion et recommandations
Le bien-être de chaque individu est au coeur des
préoccupations de tout Etat. C'est ainsi qu'au Togo, il a
été mis en place le Programme national d'investissement agricole
et de sécurité alimentaire, en vue d'améliorer les
conditions de vue des populations, surtout rurales.
Notre avons voulu voir l'impact de ce programme, sur le plan
alimentaire et nutritionnel. Notre travail s'est basé sur le
système de suivi-évaluation existant du programme pour voir,
après trois années de mise en oeuvre, si la couverture
alimentaire des populations a été améliorée et si
le taux de malnutrition des enfants de moins de cinq ans a été
réduit.
Concernant l'évolution des productions, nous remarquons
une augmentation nette entre les années 2010 et 2015. Pour chaque 10
milliards de FCFA investi par le PNIASA, nous estimons la productivité
à 208 milliards de FCFA. Cependant la production reste encore sujette au
climat. N'en témoigne que la baisse de la hauteur de pluie d'environ 10%
entre les années 2012 et 2013 qui a occasionné une
réduction de la production vivrière de 10% entre les campagnes
agricoles 2012-2013 et 2013-2014.
Concernant la couverture alimentaire, nous obtenons que le
PNIASA n'a pas pu améliorer la couverture des populations togolaises en
terme nutritionnel. Les besoins moyens de la population ayant été
estimés à 2088 kcal pour l'énergie, 69g pour les
protéines et 58g pour les lipides. Les disponibilités
alimentaires n'arrivent pas à couvrir tous ces besoins et la ration
alimentaire est déséquilibrée en raison d'un excès
de glucides et d'un déficit de lipides.
La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a, quant
à elle, révélé une baisse qui, en partie, peut
être imputée aux actions du PNIASA. Le taux de malnutrition
chronique a baissé de 7,1%. Le taux de malnutrition aigüe a
baissé également de 1% et le taux d'insuffisance pondérale
de 3,30%.
Afin d'améliorer l'impact du programme sur le plan
alimentaire et nutritionnel, nous suggérons (i) qu'une attention
particulière soit apportée sur les filières à haute
teneur en lipides afin d'accroître la part d'énergie provenant des
lipides, (ii) que la recherche
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Réalisé et soutenu par Aicha PERE
soit orientée vers la filière maïs afin de
réduire le coût de production et ainsi accroître son
exportation.
Une ration alimentaire carencée en lipides est source
d'un déficit énergétique, un déficit en acides gras
essentiels entraînant des troubles neurologiques et de la vision, et un
déficit en vitamines liposolubles. Une ration excédentaire en
glucides conduit à l'obésité qui, à son tour, est
source de plusieurs autres maladies.
Nos recommandations à la suite de cette étude sont
donc :
? Pour améliorer la part d'énergie provenant des
lipides, nous suggérons que le programme d'investissement puisse
introduire des cultures qui sont à la fois sources de lipides, mais
également créatrices de richesses.
- En production animale, la viande bovine contient 28% de
lipides, et la viande porcine 47% de lipides. La production animale actuelle,
ne couvrant pas le besoin national en produits carnés et laitiers, ces
filières peuvent se révéler intéressantes pour
l'import-substitution.
- En production végétale, L'arachide fournit
45,9% de lipides et a un rendement économique de 271 mille francs /ha.
Sa production, tout en fournissant à l'alimentation des lipides, permet
aux entrepreneurs agricoles de bons revenus.
? Pour réduire la portion de glucides de notre
alimentation, nous suggérons une analyse sur les technologies de
production, conservation et commercialisation de maïs, afin de
réduire le coût de production de cette céréale et
favoriser son exportation.
? Une analyse des filières bovines, porcines et
végétales basée sur les chaînes de valeur
permettrait d'affiner les actions à mettre en oeuvre pour promouvoir
chaque filière.
? L'orientation de la recherche agricole vers ces
filières permettrait d'améliorer la productivité ou
favoriser la sélection de variétés à forte teneur
nutritive.
Nous avons également eu des difficultés pour
établir l'impact réel sur la nutrition qui peut être
attribué au programme. En ce sens, nous suggérons, qu'il soit
mené,
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systématiquement en même temps que l'enquête
de référence, une enquête auprès d'un groupe
contrôle. Cette enquête devra être reprise également
lors de l'enquête de fin de projet.
Nous nous devons de souligner de souligner la principale
limite de cette étude. Elle se résume au fait que les
données sur la malnutrition se sont basées uniquement sur les
enquêtes menées par la DSID. En effet ces enquêtes n'ont pas
pris en compte les groupes contrôles pour les enquêtes de
référence et d'évaluation des projets et programmes.
Cependant la sécurité alimentaire est relative
à quatre éléments essentiels que sont la
disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la
stabilité. Notre étude s'étant basée sur les
disponibilités, elle pourrait être approfondie en se penchant sur
les trois autres aspects.
Réalisé et soutenu par Aicha PERE
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