CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
Ce premier chapitre met en exergue le cadre théorique
de l'étude ainsi que la démarche méthodologique
adoptée pour la réalisation de cette étude.
1.1. Etat des connaissances
Plusieurs ouvrages ont été
réalisés sur la problématique des risques en agriculture
et leurs effets sur celle-ci au Bénin. Dans le cadre de cette recherche,
une synthèse de ces différents travaux a été
faite.
Beaucoup d'auteurs ont mis l'accent sur l'effet des risques
climatiques sur une agriculture pluviale comme celle du Bénin. Le
contexte climatique béninois au cours des trois dernières
décennies est caractérisé par une forte variabilité
climatique associée à une plus grande fréquence des
phénomènes d'extrêmes pluviométriques (Afouda, 1990
; Issa, 1995; Boko et Ogouwalé, 2007).
Pour Schweigman (1985), l'une des principales causes de
variation des rendements dans une agriculture non irriguée est la
variation pluviométrique. Par ailleurs, de nombreuses études
statistiques ont montré qu'il existe une bonne corrélation entre
les hauteurs pluviométriques annuelles et les rendements des principales
cultures vivrières.
Selon Milleville, (1989), la grande incertitude dans laquelle
se trouve l'agriculteur soudano-sahélien quant à la
quantité des hauteurs de pluies dont il peut disposer pour ses cultures,
le place en situation de risques élevés. D'autant qu'à
cette incertitude, il faut ajouter celle tout aussi redoutable qui concerne la
distribution des précipitations au cours de la période de
culture. Cette situation à hauts risques explique en grande partie le
caractère extensif de l'agriculture sahélienne et la
réticence naturelle d'un grand nombre de paysans à la mise en
pratique de techniques coûteuses en argent ou en temps de travail. Ils
préfèrent
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se prémunir contre la sécheresse en
répartissant les risques dans l'espace et dans le temps.
D'après Afouda (1990) et Houndénou (1999),
depuis quelques années, la production agricole est influencée par
les facteurs naturels caractérisés par l'absence, l'excès
ou la mauvaise répartition spatiotemporelle des pluies et constitue un
handicap majeur pour une bonne production.
Au niveau international, les instruments de gestion des
risques en agriculture sont en particulier l'assurance qui suscite un regain
d'intérêt. Les exemples nord-américains et espagnols font
figures de référence (AFD et MAEE, 2009).
Selon AFD (2011), dans les pays en développement, les
activités agricoles sont soumises à un risque combiné qui
associe des risques unitaires ou élémentaires de
différentes natures. Le processus d'adaptation aux incertitudes
causées par la volatilité des prix et le changement climatique se
heurte à des contraintes structurelles fortes, en particulier en termes
d'accès aux services et à des politiques publiques peu
adaptées. De plus, l'accès au financement constitue un
élément décisif dans le devenir du secteur agricole. Or
l'offre de services financiers disponibles pour les agriculteurs est
très limitée et ou inadaptée à cause des risques
spécifiques inhérents au secteur agricole.
Selon Reynaud (2009), les possibilités d'adaptation de
l'agriculture au risque de sécheresse relèvent soit de
décisions collectives (réorganisation des filières,
transferts d'eau entre régions ou entre usages, nouvelles sources
d'approvisionnement en eau, etc.), soit de décisions individuelles
(modifications des itinéraires techniques, changements de
systèmes de culture, couverture du risque par des systèmes
d'assurance, etc.).
Dans la dynamique des risques et des pratiques anti-risques
des paysans face aux risques sur le plateau Adja, Sènahoun (1994),
estime que les risques agricoles les plus importants sont : les risques
climatiques, le risque d'invasion acridienne,
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le risque de variation des prix des produits agricoles et le
risque de maladie et de décès. Boehlje et Eidman (1984)
répartissent les risques agricoles en deux groupes : les «Business
risk» et les risques financiers (Financial risk). Seuls eux, les
«Business risk» comprennent les risques de variation de prix et les
risques de variation de la production. Les facteurs de variation de la
production sont des facteurs climatiques, les facteurs biologiques etc. Les
risques sont liés à la variation des taux d'intérêt
et à la non disponibilité du crédit.
L'ensemble des auteurs précités ont
évoqué de façon générale la gestion des
risques agricoles dont les risques climatiques par le transfert des risques aux
assureurs. Ces auteurs ont manqué de montrer l'implication socio
économique de ces risques sur les conditions de vie des paysans.
C'est pour combler cette lacune afin de contribuer à
une meilleure gestion des risques agricoles dans la Commune de Dangbo que cette
recherche a été entreprise.
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