4.4. Discussion
La problématique examinée dans cette recherche
est orientée sur les implications socio-économiques des risques
agricoles dans la commune de Dangbo.
La démarche méthodologique utilisée est
axée sur les enquêtes directes et au focus group auprès des
paysans. L'analyse des données climatologiques et
sociodémographiques ont permis de déterminer les facteurs
favorisants les risques agricoles dans la commune de Dangbo.
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Les deux cent (200) paysans interviewés, reconnaissent
qu'ils sont exposés aux risques agricoles. Ils sont victimes des
inondations, de la sécheresse, des chaleurs excessives, des pluies
tardives et des attaques d'insectes. Les résultats similaires ont
été obtenus par Sènahoun (1994), sur le plateau d'Adja.
De même, les travaux de Agbalessi (2014) sont
comparables puisqu'il évalue la vulnérabilité des femmes
agricultrices aux extrêmes climatiques et montrent que ces
dernières sont vulnérables aux risques d'inondation (87 %), de la
sécheresse (38 %), des chaleurs excessives (21 %), des pluies tardives
et des vents violents (43 %) dans la commune de Dangbo.
L'analyse des indices pluviométriques montre qu'il y a
50 % des années de la série qui sont marquées par une
sécheresse modérée et 40 % par une humidité
modérée. Les déficits et les extrêmes
pluviométriques confirment la manifestation des phénomènes
hydro-climatiques dans la commune de Dangbo. Aussi, l'analyse des
données thermométriques montre qu'il y a une augmentation des
températures minima et maxima de 1°C. Ce qui est la
conséquence de la sensation de la chaleur ressentie par les paysans
(Savoeda, 2012).
Face aux impacts négatifs des risques agricoles,
aggravés par la dégradation de l'environnement physique et du
contexte socio-économique, le secteur agriculture, d'une part,
connaît une vulnérabilité assez préoccupante aux
changements climatiques.
En dépit des résultats similaires avec ceux
obtenus par Allassane (2013) dans le département de la Donga, les
sécheresses ont contribué à aggraver la situation de
précarité des paysans à partir des années 70, 80 et
à dégrader sérieusement l'environnement. Par ailleurs, les
calendriers culturaux étaient perturbés du fait des fluctuations
du régime pluviométrique. Ainsi était- il devenu
nécessaire de
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voir dans quelle mesure la science
météorologique pouvait être utilisée de façon
opérationnelle pour les besoins du paysan, de surcroît
analphabète.
Selon Diarra (1999), il s'agit d'injecter l'information
météorologique ou climatologique appropriée dans le paquet
technologique agronomique déjà vulgarisé de façon
que l'information résultante soit formulée dans le langage du
paysan et à partir de ses préoccupations, puis
disséminée à travers un schéma approprié
dans lequel il intervient.
Dans la commune de Dangbo, 13 % des interviewés ont
bénéficié une fois des crédits pour les
dépenses qu'ils doivent effectuer dans leurs activités. Ce qui
confirme les contacts énumérés ci-dessous.
L'analyse des différents résultats obtenus a
révélé que les limites de cette étude sont surtout
d'ordre méthodologique. En effet, il est vrai que les années
excédentaires ou déficitaires ont été
identifiées mais il serait plus intéressant de réaliser
l'étude à une échelle plus réduite (mensuelle ou
journalière) et ce en relation avec les phases de développement
des cultures (semis/levée, floraison, épiaison et
maturité). Ceci permettrait de voire les besoins en eau de chaque
culture à chaque étape de son évolution. Cette analyse
serait basée sur des exemples d'années et mois identifiés
comme ayant connu des extrêmes pluviométriques.
De plus, des paramètres climatiques tels que l'ETP, le
vent et l'insolation sont importants pour le développement des cultures
pouvaient être aussi pris en compte dans cette étude.
Il serait aussi intéressant d'élargir le champ
des stratégies d'adaptation développées par les paysans
face aux risques d'irrégularité des pluies et des incendies et
celles liées aux croyances endogènes.
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Enfin, l'évaluation du coût de la mise en oeuvre
du projet de gestion des risques agricoles élaboré dans le cadre
de cette étude devrait prendre en compte tous les risques agricoles
identifiés pour une gestion durable de ceux-ci.
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