2.3.2. Incident de produit pétrolier et chimique
sur le milieu marin du golfe
Dans le cadre de la mondialisation des flux, la maritimisation
des échanges demeure un enjeu contournable pour les
développements. Comme les paysages industrialo-portuaires, les autres
parties du milieu marin allant du plateau continental jusqu'à la grande
profondeur ne sont pas aussi à l'abri de pressions anthropiques.
Le pétrole et autres hydrocarbures sont indispensables
aux échanges maritimes internationaux, mais ils sont identifiés
comme le premier menace pour le biotope marin.
Dans le minuscule golfe, l'intensité du trafic des
hydrocarbures comble l'absence d'une plate-forme pétrolière
d'offshore et des usines de la production chimique pour
être une menace. Le transport et le transbordement des
produits et des marchandises jugées « dangereux »
représentent des risques pour l'environnement. D'emblée, selon
l'OMI, l'échouage d'un pétrolier, la collision, l'incendie de
cargaisons et les avaries techniques sont les principaux facteurs du rejet et
du déversement des cargaisons dangereuses y compris les hydrocarbures
sur les mers. Par contre, le niveau d'impact du pétrole est
déterminé à la fois par le degré de la
toxicité du pétrole et de la fréquence des
déversements (MET DJIBOUTI, PLAN POLMER, 2013). Cinq silos de stockage
et deux terminaux pétroliers et une raffinerie de liquéfaction du
pétrole ont été mis en place au port de Doraleh. Le
trafic, le stockage des produits pétroliers, représentent
à eux seuls plus 45 % des activités portuaires dance nouveau port
moderne. Dans l'histoire du transport maritime du pays, aucun accident majeur
ou mineur et naufrage n'ont été déplorés sur tous
les rivages djiboutiens notamment sur les rivages de ce golfe.
Depuis 2014, les autorités portuaires et le
ministère en charge de l'environnement et du développement
durable reprochent aux grandes compagnies pétrolières
internationales. Le Français TOTAL, et leLibyen OIL LIBYA étaient
dans la ligne de mire de la justice djiboutienne pour avoir causé un
dommage environnemental.
82
Soupçonner d'avoir polluer le port de Djibouti et ses
environnements marins, les deux compagnies ont été contraintes de
payé une pénalité sur ce préjudice
écologique. Pollués et souillés pendant une bonne
vingtaine d'exploitations, le site affecté est écologiquement
atteint et reste dangereux pour toute la vie biologique (voir l'annexe 3).
Figure E, Effet du pétrole sur le milieu marin
Source : Laboratoire marine, IFREMER, Brest, 2006
Autres types des pollutions engendrées par le transport
maritime notamment dans les terminaux pétroliers dans les ports du golfe
sont souvent liés aux opérations de manutention, du rejet
sauvage, de lavage, de l'entretien des navires pétroliers sur les quais
des ports (nettoyage de citerne du cargo) etc.
La proximité immédiate d'un terminal
pétrolier au port de Doraleh constitue un danger direct et
sérieux pour la deuxième plus grande mangrove du pays
situé à quelques centaines de mètres en aval du delta
alluvial d'Ambouli.
En principe, le pétrole recouvre les racines
aériennes des arbres de mangrove. Il empêche l'oxygène de
circuler dans les tissus des racines enfoncées dans les sols anoxiques.
Le pétrole peut être absorbé par les racines,
véhiculées jusqu'aux feuilles et bloque la transpiration.
Le résidu pétrole peut perturber les membranes
des racines, ce qui provoque une concentration mortelle de sel dans les tissus
du palétuvier. Actuellement, on est loin par de ce risque, mais la
crainte d'une catastrophe majeure comme celle du Panama en 1986 est toujours
là du fait de ce voisinage port-mangrove hautement dangereux et
inquiétant pour l'ensemble de l'écosystème côtier du
golfe de Tadjourah.
83
Dans les sites portuaires et sur la haute mer, la pollution
liée aux déversements de l'aux ballastes18 demeure
l'un des risques les plus probables et les plus pesants pour la
communauté biologique du golfe. Selon le rapport que nous
procurés du ministère de l'environnement, sur une vingtaine
d'opérations de ballastage des navires effectués dans les eaux
territoriales djiboutiennes, dix-sept ont été fait sur la haute
mer du golfe de Tadjourah et cinq près des aires marines
protégées. Une révélation qui ne laisse personne
indifférente et confirme la gravité de l'impact du trafic des
hydrocarbures sont exposés les milieux marins de ce minuscule golfe
Est-africain (voir l'annexe 3).
L'absence de la politique de surveillance et de contrôle
dès la part des autorités portuaires est une aubaine pour ces
déversements qui souillent ces milieux marins fragiles.
58%
Diagramme n°4, Pollution du milieu marin liée
au pétrole
au niveau mondial
12%
42%
Trafic maritime
Raffinerie et stock sur terre 42 %
Production offshore 12 %
Source : Djilani YA, univ-le Havre, OIM, 2016
L'intensité de flux du trafic et la diversité
des produits et des marchandises échangées et transportées
à travers les océans et les mers du monde démontrent bel
et bien que les produits pétroliers ne sont pas les seuls polluants de
l'environnement côtier et marin.
En effet, selon OMI, d'autres types des produits, de
détergent et des marchandises telles que le gaz, le mercure, le cadmium,
le plomb, le zinc, le cuivre, le nickel et l'argent sont autant toxique pour
l'environnement marin que les résidus pétroliers en soi,(voir
l'annexe 3).
84
Lors des opérations de manutention plus ou moins
maîtrisées dans les complexes industrialo-portuaires du golfe de
Tadjourah, plus particulièrement au port de Doraleh, seuls le mercure et
le plomb présentent un risque potentiel. L»environnement du site
d'opération des manutentions, mais aussi les eaux marines avoisinantes
sont pleinement exposés voir affectés. Ce qui a
révélé en tout cas le résultat d'un
prélèvement d'échantillonnage de l'eau de mer que nous
avons fait avec l'aide des patricien dans le laboratoire de la biologie marine
à la CERD ( voir graphique 2).
La présence des métaux lourds dans l'eau
était découverte encourageante pour notre travail de recherche
pour justifier une menace réelle que présentent les métaux
industrielles pour les espèces marines du golfe.
Graphique 2, Résultat de l'analyse thermique et chimique
des eaux du golfe
Source : Djilani, YA, CERD, Djibouti, 2016
En outre, les dégazages des navires, le rejet direct de
l'huile sur les quais et des carburants usés des moteurs, les
lubrifiants et les macrodéchets au bord des navires complètent la
liste des activités portuaires nuisibles pour le milieu marin.
85
Tableaux n°6, Le type de pollution lié aux transports
et autres activités maritimes dans le golfe deTadjourah (Djibouti)
Nature de pollution
|
Quantité rejetée dans le golfe/ans
|
Pétrole et ses résidus (hors accident)
|
3 tonnes
|
Lubrifiants
|
6 tonnes
|
Déchets à bord
|
12 tonnes
|
Dégazages de l'huile
|
1 à 3 tonnes
|
Epaves
|
3
|
Autres opération souillante
|
2 tonnes
|
Source : Djilani, YA, Univ-le Havre, 2016
Risque à long terme sur l'écosystème
- Bioaccumulation dans les espèces marines et
altération du gout des produits de la mer
- Dommages aux peuplements et ressources de la mer par la
toxicité du milieu
- Atteintes aux sites : souillure, présence de produits
toxique ou irritant,
d'odeurs désagréables, d'objets étrangers,
désagréments esthétiques
- Gene pour la pêche, la navigation,
cancérogénicité et autres risques pour la santé
86
Tableaux n°7, synthétique des impacts du transport
maritime sur les écosystèmes marin du golfe
Module s
|
Problèmes Majeures
|
Causes
|
Conséquences
|
Pollution
|
Dégradation
|
Origine
|
Sous-
|
immédiat
|
Impact
|
Socio-
|
marines
|
des qualités de
|
générale
|
jacente
|
|
Environnemental e
|
économiques
|
|
l'écosystèm
|
Transpor
|
Absenc
|
Rejet des
|
Crise en
|
Recupercusio
|
|
e
|
t
|
e de
|
hydrocarbure
|
écologique et
|
n sur les
|
|
(eaux,
ressources, espèces)
|
maritime
|
contrôle
et de laxité
|
s et des eaux
usées du
navire et
ports Destructions des mangroves et d'autre
habitat biologique marin
|
environnemental e et atteinte à la biodiversité
pélagique et benthique, diminution d'activités
biologique
Espèces en
danger dans le
golfe :
|
activités portuaire, économique
voir sur la santé
humaine
|
|
|
|
|
|
Tortues, raie,
poisson
coralliens et avifaune, mangrove
|
|
Source : Djilani, YA, Univ-le Havre, 2016
Dans un avenir proche ou lointain, les hydrocarbures resteront
dangereusement, une menace de premier plan pour l'équilibre de
l'écosystème marin du golfe. Ce minuscule golfe intérieur
de 5 000 km2 est le lieu de confluence des eaux de la Mer Rouge et
ceux de l'Océan Indien, un point hautement stratégique par lequel
transitent chaque année plus 30 000 navires dont 70 % de navires
pétroliers.
Si un navire porte-conteneurs de 10 000 tonnes de
pétrole échoue dans le rayon de 600 km et provoque, une
marée noire d'envergure, les rivages du golfe ne seront certainement pas
à l'abri de ce genre de catastrophe majeure.
87
Un scénario écologiquement tragique qui pourrait
handicaper non seulement le trafic maritime mondial, mais aussi les
économies des pays affectés par ces drames en l'occurrence la
république de Djibouti et le Yémen. Une prise de conscience
générale et une coopération mutuelle sont obligatoirement
nécessaires dans cette partie de l'Océan Indien bordé par
des régions et États rongés par des tensions
géopolitiques.
Malgré ses effets secondaires et nuisibles pour l'homme
et les milieux marins (accident, toxicité, pollutions), le transport
maritime ne connait pas la crise. Ce dernier se voit concurrencé
désormais par un nouveau secteur des activités du littoral en
l'occurrence au tourisme balnéaire.
88
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