Conclusion
générale
La question principale soulevée par cette
étude est de savoir si l'ouverture commerciale influence la croissance
économique au niveau du Burkina Faso. La littérature
économique est divisée sur cette question. Principalement deux
tendance : ceux qui sont pour le libre échange comme D. Ricardo et
ceux qui préconise une stratégie de politique commerciale ou le
protectionnisme éducateur de F.List. Sur le plan théorique aucun
consensus n'a été trouvé concernant la relation
ouverture-croissance. Par contre les études empiriques concluent en
générale qu'il y'a un lien positif entre croissance et ouverture
même si elles divergent sur la robustesse de ce lien. Une brève
présentation de la structure commerciale du Burkina Faso montre que sa
politique commerciale est fortement liée à celle de l'UEMOA et
de la CEDEAO et dans une moindre mesure aux autres institutions commerciales.
Il y a également un encouragement à l'exploitation des ressources
nationales dans l'optique de dynamiser l'économie nationale afin
d'affronter la concurrence étrangère.
Pour la réalisation de l'objectif principal, un
modèle économétrique est utilisé pour tester les
hypothèses émises. Compte tenu de long terme, les tests de
stationnarité est de cointégration sont utilisés afin
d'assurer des résultats non biaisés. L'estimation a
nécessité un modèle à correction d'erreur. Les
résultats de l'analyse ont été présentés
dans le court et le long terme. L'ouverture commerciale étant
mesurée par le degré d'ouverture et les IDE. De passage, le
constat est que le modèle est adéquate dans son ensemble' en
témoignent les valeurs de F-statistique et R².
Dans le court terme le degré d'ouverture impacte
négativement la croissance économique, l'hypothèse 1 est
donc infirmée. Dans le long terme, l'impact est positif,
l'hypothèse 1 est confirmée. Par contre les IDE impactent
positivement la croissance économique dans le court terme et le long
terme, l'hypothèse 2 est confirmée. Pour le reste des variables
explicatives le FBCF contribue positivement à la croissance à
court et long terme. La population contribue positivement à la
croissance à court terme et négativement à long terme. La
population doit être formée et éduquée.
L'augmentation de la population étant une loi naturelle, il est
difficile de l'ajuster pour avoir un équilibre avec le taux de
croissance garantie ( Harrod-Domard). La solution sera donc de créer la
richesse (emploi) afin d'avoir un équilibre entre taux de croissance
naturelle et garantie.
Le degré d'ouverture ayant une influence
négative à court terme, l'Etat doit créer des conditions
pour un meilleur accueil des IDE (afin qu'il n'évince l'investissement
de souche nationale). L'accessibilité à la mer étant une
donnée, le pays doit travailler à diminuer les importations et
à rechercher le renforcement de l'intégration
économique(UEMOA). Ce qui impliquera une bonne relation avec ses voisins
côtiers dans l'espoir de diminuer les coûts de transport. La
diversification des exportations est nécessaire ainsi que la diminution
des importations des biens de consommation finale en créant les
conditions de production et de consommation nationale ; exemple, le riz
dont les 2/3 sont importés et l'habillement. Pour ce qui est de long
terme il suffit de renforcer les effets positifs détectés. Les
importations des biens d'équipement et intermédiaires sont
nécessaires à la production.
Les recommandations portent dernièrement sur les IDE.
Quel que soit le temps les flux d'IDE contribuent positivement et non
significativement à l'explication du PIB par tête. L'Etat doit
rendre le climat des affaires propice par la création des institutions
fortes (économie institutionnelle) pour les attirer davantage à
la manière des pays d'Asie de l'Est. Ces IDE ne doivent pas cependant
faire diminuer l'investissement national. Ils doivent être
implantés dans les domaines où des nationaux n'excellent pas par
manque des capitaux de technologie et/ou d'expérience.
Dans un contexte de mondialisation et de signatures des
accords dans lequel le pays est engagé, la politique de substitution aux
importations proposées par la thèse Prebish-Singer n'est pas
envisageable. D'abord il n'est pas possible de protéger les
économies dans un contexte d'intégration économique
(UEMOA, CEDEAO...). La ^politique de substitutions aux importations en
lui-même est inefficace car elle a déjà
échoué dans les années 70 pour des raisons de mal
gouvernance qui restent toujours d'actualité. Cet échec est aussi
lié au fait de la dépendance des intrants et des
équipements qui créent des coûts élevés. Or
ces coûts sont difficilement supportables dans un contexte de baisse des
prix de matières premières.
Ainsi l'analyse coût-avantage serait la solution la
mieux indiquée tout en se souciant de long terme.
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