3- Les résultats
obtenus
Le modèle est globalement acceptable. Les variables
explicatives expliquent à 62,53% la variable explicative (PIB). Le
F-statistique calculé est largement supérieur à la valeur
statistique (4 ,73).
Tableau
3 : les résultants de l'estimation à
correction d'erreur
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Court terme
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Long terme
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Cointegrating Eq:
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CointEq1
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CointEq1
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-0.154271
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R-squared
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0.625314
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DPIB(-1)
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1.000000
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(0.08267)
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Adj. R-squared
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0.493072
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(-1.86618)
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Sum sq. resids
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2.49E+08
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DFBCF(-1)
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4624.506
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S.E. equation
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3826.878
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(2579.10)
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D(DPIB(-1))
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-0.478291
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F-statistic
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4.728549
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(1.79307)*
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(0.15952)
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Log likelihood
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-227.9117
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(-2.99833)
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Akaike AIC
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19.57598
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DPOP(-1)
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0.036446
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Schwarz SC
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19.91958
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(0.02433)
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D(DFBCF(-1))
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775.3171
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Mean dependent
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-139.3302
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(1.49804)
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(264.465)
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S.D. dependent
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5374.911
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(2.93164)***
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Determinant Residual Covariance
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5.57E+17
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DOPEN(-1)
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-328.5159
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Log Likelihood
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-660.6081
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(333.231)
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D(DPOP(-1))
|
-0.080805
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Akaike Information Criteria
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58.38400
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(-0.98585)
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(0.15243)
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Schwarz Criteria
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60.34743
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(-0.53010)
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DIDE(-1)
|
365.1059
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(293.458)
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D(DOPEN(-1))
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396.5172
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(1.24415)
|
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(145.387)
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(2.72732)**
|
C
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-13472.90
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D(DIDE(-1))
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4.158663
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(64.4366)
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(0.06454)
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C
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665.0469
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(1839.69)
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(0.36150)
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Les erreurs standard (1ère valeur) et les
t-statistiques entre parenthèse *significativité à 10%
**significativité à 5%***significativité
à 1%
· Les résultats du court terme
La FBCF contribue positivement et statistiquement
significatif (au seuil de 10%) à l'explication du PIB par tête, ce
qui est conforme à la théorie économique.
La population contribue positivement et non statistiquement
significatif l'explication du PIB par tète. Cela peut être
expliqué par la théorie de la croissance endogène. Nul
n'ignore que le Burkina Faso possède l'un des taux de scolarité
les plus faibles au monde. La population active, du fait de leur nombre,
contribue positivement à la croissance mais non significativement du
fait de manque d'éducation et de formation.
L'une des variables de contrôle de cette étude
est le degré d'ouverture. Il contribue négativement et non
statistiquement significatif à l'explication du PIB par tête. Jin
(2004) en faisant des études sur le degré d'ouverture des
provinces chinoises a expliqué que l'ouverture a permis l'entrée
des IDE . Cette hausse de concurrence internationale est venue diminuer la
part de l'investissement domestique de façon importante causant ainsi
une diminution du PIB. Ce qui n'est pas trop loin des travaux théoriques
de Levine et Renelt (1992). Cela semble s'appliquer également au
Burkina, car ne possédant pas une économie assez forte pour
bénéficier de tous les avantages que peut amener les IDE. Le
Burkina Faso n'a pas accès à la mer, ce qui rend le coût du
transport très élevé et par conséquent les
coûts des facteurs de production, et peine donc à retrouver une
compétitivité internationale. L'accès à la mer
dépend de ses voisins côtiers. Une crise dans ces pays entraine un
coût supplémentaire pour son commerce. Ce qui s'est
déjà produit en 2002 avec la crise ivoirienne. Une baisse des
échanges est fort probable en fin 2011 et par conséquent, avec la
crise qu'a connue la Côte d'Ivoire entre Novembre et Mai 2011. Un autre
argument non moins important est le fait que les Burkinabè importent
beaucoup de produits de consommation, ce qui donne moins de valeur
ajoutée à la production qu'aux biens d'investissement. Cela peut
être une contrainte à l'innovation. La preuve est le manque de
transformation des matières premières en produits semi finis ou
finis pour la consommation nationale et même l'exportation. Le pays se
contente d'exporter les produits primaires, ce qui donne également moins
de valeur ajoutée à la production et peut entrainer le syndrome
hollandais en cas de montée de cours des produits d'exportation. Les
principaux produits d'exportation sont au nombre de trois (3), ce qui implique
que si un produit prend un coup par faute de condition naturelle et/ou par
faiblesse du marché international alors le commerce prend
également un coup marquant.
Cette situation ne passe pas sous silence au niveau de la
théorie économique. Quelques études théoriques ont
soulevé la relation négative entre croissance économique
et ouverture commerciale à un stade de développement. Ces
théoriciens du 19è siècle étaient incarnés
par F. List (1789-1846) et H. Carey (1793-1879). Parmi les théories
récentes sur cette question, on peut relever celle de Prebish-Singer
(1950-1950) sur les termes de l'échange. Selon cette théorie, les
pays en développement comme le notre qui exporte des produits primaires
doivent importer de moins en moins pour un niveau d'exportation donné.
Les auteurs proposent alors la politique de substitution aux importations pour
protéger leurs économies fragiles et vulnérables en
imposant des tarifs douaniers. Il y a également la structuration des
altermondialistes incarnée par Joseph Stiglitz après le consensus
de Washington (politique de développement préconisée par
le FMI et la banque mondiale pour surmonter la crise de la dette du tiers monde
à partir de 1982). Ces altermondialistes ont attiré
également l'attention sur le fait de promouvoir l'ouverture commerciale
pour tous les pays. Ils approuvent l'aide des accords sur l'ouverture des pays
à économie vulnérable.
Enfin les IDE influencent positivement et non statistiquement
significatif l'explication du PIB par tète. Cela s'explique par le fait
que le pays accueille beaucoup de flux d'IDE sur son sol. Ces IDE contribuent
à l'investissement national. Il y'a des potentiels exploitables mais non
exploités du fait du manque de capitaux. Le Burkina accueille beaucoup
plus ses capitaux surtout ces deux dernières décennies. Ses
capitaux augmentent l'investissement et créent des richesses pour le
pays. Ce qui confirme la thèse des auteurs soutenant que le retard des
pays en développement est dû aux manques de capitaux.
· les résultats de long terme.
Dans le court terme seul le degré d'ouverture avait une
contribution négative à l'explication du PIB. Dans le long terme
les coefficients changent ainsi que leur degré de
significativité. La significativité du coefficient du FBCF passe
de 10% à 1%. Ce qui est traditionnellement non étonnant, c'est le
principal facteur qui explique le PIB. Son élasticité a
diminué par rapport au court terme.
La population contribue négativement et non
statistiquement significatif à l'explication du PIB par tête.Son
élasticité a augmenté et sa significativité a
diminué par rapport au court terme. Cela s'explique par le fait
qu'à long terme la population augmente et le chômage s'installe.
Dans une telle situation ceux qui arrivent à être employés
ont de charges familiales lourdes. Ce qui empêche l'épargne et
l'investissement prend un coup et par conséquent le PIB. Ce qui ne
contredit pas la thèse de K.Marx. Le degré d'ouverture contribue
positivement et statistiquement significatif à l'explication du PIB par
tête. Le coefficient a augmenté et sa significativité est
au seuil de 10%. Cela s'explique par le fait qu'à long terme les
importations de biens d'équipement (machine, matériel de
transport...) et certains produits intermédiaires (engrains
minéraux ou chimique, le fer ; la fonte...) ont
généré une croissance. En effet il est impossible que le
pays les produise à cause de l'étroitesse du marché
intérieur, de la concurrence étrangère et du manque de
capitaux. Cela suppose non seulement que les importations coûtent moins
chers que la production mais aussi engendrent une croissance via
l'amélioration de la technologie. Les exportations permettent à
la population d'épargner et d'investir afin d'accroitre la production
(la nouvelle théorie du commerce international ou le gain dynamique).
C'est ce que la plus part des travaux empiriques des années 70 ont
tenté de démontrer en s'appuyant sur les pays de l'Asie de l'Est.
On peut noter celles de Heller et Porter(1978), Ballassa(1988) et
Feder(1982).
Le dernier élément est celui des IDE qui
contribue positivement et non significativement à l'explication du PIB
par tête. La diminution de la significativité et du coefficient
peut être expliquée par le fait qu'à long terme la rente
des IDE sont rapatriées alors la masse monétaire diminue et la
croissance est évincée par rapport au court terme.
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