I.2. Objet, terrain de stage et activités
a. Objet et terrain de stage
o Objectifs de stage
Comme objectifs pédagogiques, ce stage nous a permis
de :
- Découvrir le cycle de gestion d'un projet d'une ONG
Internationale ;
- Connaître et concevoir des outils de gestion de projet
humanitaire ;
- Réaliser des outils d'enquête et
d'activités et
- Produire un rapport de stage en fin de période.
Sur le plan professionnel, ce stage nous a permis
d'acquérir les compétences pratiques en complément des
connaissances théoriques acquises à l'université. Nous
avons ainsi vu nos compétences académiques et nos
expériences professionnelles renforcées.
o Terrain de stage
Nous étions basé au Bureau de l'IRC à
Bangui et nous avons eu à travailler sur les activités du
programme ERD mis en oeuvre dans la ville de Bangui (3ème et
6ème Arrondissement) et ses environs (quartiers de Bimbo).
La prise de pouvoir par la Séléka en mars 2013 a
entraîné la dégradation d'une situation humanitaire
déjà difficile, plongeant la capitale centrafricaine (Bangui) et
ses environs dans une nouvelle crise à la fois sécuritaire,
politique et humanitaire, aggravée par la violence et les violations
massives des droits de l'homme. Ces évènements ont
entrainé la formation d'une résistance armée locale des
groupes dits anti-balaka qui ont pu lancer, en décembre 2013, une
offensive sur la capitale, Bangui. Cette situation a créé des
déplacements massifs de population au niveau national. A Bangui, en
décembre 2013, on dénombrait environ 309,489 personnes
déplacées internes5(*). Malgré une tentative au retour progressif
observée dans les Arrondissements 3 et 5 de Bangui grâce à
une forte mobilisation de la communauté internationale pour permettre
aux déplacés retournés de trouver des solutions
alternatives, l'environnement sécuritaire se détériorait
de jour en jour. La capitale Bangui et la Préfecture de l'Ombella M'poko
forment, avec Kemo, Ouham, Mbomou et Haut-Mbomou, les zones de déprise,
caractérisées par un solde migratoire négatif
(départs plus nombreux que des rentrées). L'Ombella M'poko
constitue l'une des régions aux économies agricoles, mais
complètement détruites par les effets de la crise qui a
affecté les moyens d'existence des populations qui sont contraint vers
la fin de 2014 à adopter les stratégies de crise6(*).
b. Missions confiées et activités
réalisées
o Missions confiées
Aux termes de la convention de stage, nous avons pour missions
:
- la participation à la préparation d'une
réponse à un appel humanitaire ;
- la réalisation d'une étude sur le genre ;
- la réalisation d'une cartographie du processus d'un
plan humanitaire et
- l'implication dans les activités de relèvement
économique.
o Activités réalisées
Les activités que nous avons réalisées
ont dépassé celles qui nous ont été
confiées. Nous avons vu notre mission évoluer, allant
jusqu'à assurer, pendant un mois, l'intérim du Coordonnateur du
Programme Relèvement et Développement Economique lors de son
congé professionnel. Durant six mois, nous avons travaillé
auprès du Gestionnaire des Financements qui est notre Manager direct et
nous avons également été un support pour les
équipes programmes, particulièrement les programmes PAF et ERD.
Les activités que nous avons réalisées
ont été :
- Participation à la préparation d'une
réponse à un appel humanitaire
ü Présentation des Projets Santé IRC sous
financement UNICEF et CHF à la réunion du Cluster
Santé ;
ü Elaboration du « Projet d'autonomisation de
la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable
des communautés affectées par les crises à Bangui,
Bocaranga et Kaga Bandoro » ;
ü Révision de la Note conceptuelle
Sécurité alimentaire d'IRC du « Projet soutien à
la sécurité alimentaire et appui à la résilience
des ménages vulnérables et des ménages retournés
dans la Nana Gribizi » ;
ü Participation à la réunion d'ouverture du
financement et présentation d'un exposé sur les clauses
contractuelles du Projet GW077 UNICEF-IRC ;
ü Rédaction du premier rapport narratif du
« Projet d'appui à la sécurité alimentaire, de
renforcement des moyens de subsistances et de protection des personnes
déplacées et affectées par le conflit en
Centrafrique » ;
ü Participation à deux réunions de
révision budgétaire des projets ;
ü Participation à la préparation de
réponse aux appels à projet de Swedish International Development
Cooperation Agency (SIDA) 4 et RRM.
- Implication dans les activités de
relèvement économique
ü Formation des membres des équipes ERD ;
ü Formation des membres des comités de
sélection sur les critères du projet, leur rôle et
l'importance de leur implication.
ü Participation à l'Atelier de Formation sur la
base des données 4w ;
ü Participation au processus du recrutement des staffs
ERD ;
ü Elaboration d'un plan de travail des activités
de Cash For Work (CFW) ;
ü Elaboration des Termes de Référence des
activités du Cash For Work ;
ü Appui à l'équipe ERD pour la mise en
oeuvre des activités de CFW ;
ü Organisation des réunions de présentation
des activités du cash for work aux autorités locales, leaders
communautaires et aux populations des 3ème et
6ème Arrondissement et de Bimbo ;
ü Intérim du Coordonnateur ERD durant tout le mois
de Septembre ;
- Réalisation d'une étude sur le genre
et des outils d'enquête
ü Elaboration du document de problématique genre
en Centrafrique ;
ü Réalisation du formulaire d'enquête pour
préparer le projet ECHO.
- Réalisation d'une cartographie du processus
d'un plan humanitaire
ü Réalisation de la cartographie des zones
d'intervention d'IRC ;
ü Réalisation d'un planning de suivi des projets
d'IRC.
- Autres activités
réalisées
ü Traduction et harmonisation en français de la
version anglaise de la convention de collaboration IRC/Sous-traitant ;
ü Représentation d'IRC aux réunions des
Clusters Santé, Sécurité Alimentaire et Moyens de
Subsistance et Stabilisation des Communautés ;
ü Réalisation de la cartographie des zones
d'intervention d'IRC ;
ü Traduction en anglais du rapport d'évaluation
rapide à Mbotonga.
Nous avons voulu effectuer ce stage à IRC dans le but
d'avoir une vue d'ensemble des enjeux de développement de projet et de
mobilisation des ressources ; de nous initier aux différentes techniques
de développement et de gestion des projets ; d'être en prise
directe avec les réalités du terrain et d'envisager à la
fin de notre stage une proposition de projet finançable. Etre stagiaire
dans notre spécialité au sein d'une ONG Internationale, telle
qu'IRC, nous a facilité une large compréhension de la vie
humanitaire et des risques liés aux métiers. A titre personnel,
la motivation a été au centre de nos activités. En effet,
ce stage nous a donné l'opportunité de mettre à profit
notre formation et d'être utile à IRC. Nous avons pu faire la
différence entre l'exigence académique, la réalité
et les besoins du terrain. Ce stage nous a permis d'étendre et
d'approfondir nos connaissances et de nous en servir en réalisant des
documents synthétiques et directement utilisables par notre
hiérarchie et les équipes programmes.
c. Difficultés rencontrées
Difficultés
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Solutions apportées
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1. Un déficit de communication entre les
départements et une faiblesse de communication entre les équipes
d'une part et entre les responsables hiérarchiques et leurs subalternes.
Aussi, au niveau de Bangui, nous avons remarqué un grand problème
de communication externe avant la mise en oeuvre des activités du volet
ERD de SV que nous avons appuyé à lancer les activités,
envers les responsables communautaires.
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1.1. Organisation des réunions de présentation
du Projet aux autorités municipales avant d'aller vers les Chefs de
Quartier.
1.2. Il serait souhaitable que dans l'avenir, avant le
lancement des activités d'un projet -surtout multisectoriel comme celui
de SV- une réunion de présentation soit organisée par les
Coordonnateurs de tous les volets du projet, avec les autorités locales
des zones d'intervention ainsi que les représentants de la Mairie
Centrale. Après cette réunion, des réunions
décentralisées peuvent être organisées dans chaque
zone. Cette approche facilite l'acceptance et incite les autorités
locales de tout mettre en oeuvre pour éviter toute tension et contribuer
à la réussite du projet.
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2. Le reporting des activités se fait en retard au
niveau des programmes. Les informations ne sont pas bien partagées entre
les programmes et les finances.
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2.1. La réalisation d'une synthèse des
procédures des différents bailleurs de fonds stipulées
dans les différents contrats de financement afin de distribuer aux
gestionnaires de programme sous forme de brochures. Ceci permettra aux
programmes de se familiariser avec les procédures et exigences de chaque
donateur ;
2.2. Un renforcement des capacités des équipes
de programme sur la compréhension et le suivi régulier des
indicateurs, des chronogrammes en conformité avec les exigences des
bailleurs de fonds ainsi que la production des rapports d'activités avec
des indicateurs pertinents, pouvant permettre la compréhension des
besoins des communautés ainsi que leurs attentes.
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3. Manque de suivi de la planification budgétaire. Il y
a même des financements qui sont utilisés sans qu'il y ait un
suivi et même des dépenses qui sont faites sur d'autres lignes que
les lignes normales. Tout ceci ressort un grand problème de suivi
budgétaire et du chronogramme d'activités.
La prévision budgétaire a été
faite en fonction du nombre de mois et non de la planification des
activités. Il est donc normal qu'il y ait d'important écart entre
la prévision budgétaire et la réalisation.
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3.1. La réalisation d'un tableau de suivi
budgétaire à communiquer et à respecter par tous les
gestionnaires des lignes budgétaires ;
3.2. Il faut que les équipes programmes
réajustent leur chronogramme d'activités en tenant compte des
aléas et des retards enregistrés sur la mise en oeuvre des
activités ;
3.3. Il est important pour chaque Coordonnateur
d'établir un plan de dépense au début du projet en
précisant les dépenses en fonction d'activités par mois.
Ledit plan devra être envoyé à la finance qui le suivra
pour les prévisions budgétaires. La prévision
budgétaire ne devra pas se faire en fonction du nombre de mois couvert
par le projet, au risque de ne pas couvrir certaines activités ou de
prévoir le financement avant la date exacte de
réalisation ;
3.4. Le chargement des lignes budgétaires doit tenir
compte des coûts exacts des dépenses au lieu de faire des charges
approximatives qui ne reflètent pas les réalités du
terrain.
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4. Difficultés de mobilisation des financements au
niveau international, face aux multiples crises humanitaires vécues au
niveau international dont celle de la Syrie qui draine bonne partie du
financement international.
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4.1. Prévoir des visites terrain des bailleurs lors de
la conception des propositions de projet ;
4.2. Les sources de vérification des activités
sur le terrain telles que images photos et vidéos des potentiels
bénéficiaires ainsi que les témoignages des
autorités administratives et locales motivent davantage des
bailleurs.
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5. Problème logistique, avec seulement trois (03)
véhicules partagés entre les équipes programmes,
équipes supports, l'administration et la coordination. Un seul
véhicule partagé entre toutes les équipes sur le terrain
limite les déplacements et la performance des équipes.
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5.1. Une réponse au problème logistique pourrait
être la mise à disposition d'un véhicule par programme ou
par zone d'intervention. Surtout les activités de Cash For Work
nécessité la disponibilité d'un véhicule à
tout moment auprès des staffs sur le terrain pour le déplacement
des matériels et pour toute autre éventualité.
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* 5 Commission Mouvement de
Population, CMP.
* 6 Rapport d'analyse de
situation de la sécurité alimentaire de l'IPC
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