I.3. Résultats de l'étude
a. Forte concentration des femmes dans les
activités commerciales et agricoles
Généralement, l'agriculture et le commerce
attirent plus les femmes du fait probablement qu'ils nécessitent peu de
qualification et de capitaux. Près de 75% des populations actives
exercent dans le secteur agro-pastoral qui occupe 81 % de la main-d'oeuvre
féminine contre 67 % chez les hommes (BCR, 2003). L'analyse des
résultats de notre étude montre que le commerce et l'agriculture
occupent 87,5% des femmes à Bangui (3ème et
6ème Arrondissement) et dans ses environs en Novembre 2015
contre 73,34% avant Décembre 2013. En effet, ces deux principales
sources de revenu ont augmenté après la crise avec
l'arrivée dans la catégorie des élèves (filles
scolarisées) qui, sous le poids de la crise, soit se tournent vers des
activités commerciales pour apporter un appui aux parents afin de faire
face aux exigences familiales soit pour se faire un peu d'argent en attendant
la rentrée scolaire. Dans la commune de Bimbo 3 (Boeing), l'agriculture
dominée par la culture maraîchère, occupe 61% des femmes
enquêtées contre 39% qui sont dans le petit commerce. Par contre,
le type d'agriculture très pratiquée au niveau des
3ème et 6ème Arrondissements est
l'agriculture vivrière qui se pratique en dehors de la ville, à
des dizaines de Kilomètres.
Tableau 2 : Principales sources de revenu des
enquêtées
|
Avant Déc. 2013
|
Après Déc. 2013
|
Agriculture
|
16.67
|
22.5
|
Petit commerce
|
56.67
|
65
|
Petit métier
|
13.33
|
5
|
Fonctionnaire
|
5.83
|
3.33
|
Aucune
|
13.33
|
4.17
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Le petit métier attire peu les femmes, avec 13,33%
(majoritairement coiffure et couture) avant la crise de 2013, contre 5% en
novembre 2015. On a remarqué un fort tôt de changement
d'activités, dû à la perte des capitaux et la destruction
des salons de coiffure et des ateliers de couture qu'elles disposaient.
En effet, 40,83% des femmes ont changé
d'activités après la crise de 2013, 53,33% exercent les
mêmes activités qu'avant la crise et 5,84 n'ont pas répondu
à la question. Les raisons du changement d'activités sont
multiples, mais les plus dominantes sont : la perte du capital d'affaires,
l'exercice d'une AGR en attendant la reprise d'activité normale,
l'exploitation d'une opportunité d'affaires et l'appui au revenu de la
maison. Certaines femmes, se trouvant dans le besoin d'assistance, acceptent
d'exercer toute AGR qu'on leur propose, peu importe l'issue. C'est très
souvent des activités proposées par les acteurs à leur
endroit ou des activités proposées par des tierces. Sur les
40,83% des femmes ayant changé d'activités après la crise,
74,17% ont choisi elles-mêmes leur activité actuelle contre 25,83%
dont les activités ont été proposées par des
tierces ou des acteurs humanitaires.
b. Les activités à fort impact
économique sur le revenu des femmes
Les filières d'activités du petit commerce sont
considérés à 69,17% comme des activités à
fort impact économique, suivies de l'agriculture à 42,50%.
Viennent ensuite le petit élevage et le petit métier
respectivement avec 10% et 7,5%. Le type de culture dominant est la culture
maraichère pour les quartiers de Boeing (Kokoro Dameca, Kette Goussa et
Plateau) et quelques quartiers du 3ème Arndt notamment les
quartiers Kokoro 4 et 5 qui sont frontaliers aux premiers. Dans le
3ème et le 6ème Arndt en
général, les filières dominantes sont celles de la culture
vivrière qui sont pratiquées en dehors de la ville à des
dizaines de Km.
Figure 3 : Répartition des activités par
secteur catégories d'activités
Les filières de petit commerce recommandées par
les enquêtées sont contenues dans la figure ci-dessous dans la
proportion d'importance. Selon les enquêtées, le commerce des
chenilles (30%) est fortement demandé, suivi du manioc (25%).
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les bananes plantains et les gargotes/petits
restaurants/débits de boissons sont proposés à 22,5%
chacun. La vente des légumes, du poisson fumé et des feuilles de
coco viennent respectivement avec 20%, 17,5% et 15%.
Figure 4 : Répartition des petits commerces par
filière d'activités
Le chicouangue est proposé, avec la viande
boucanée, à 12,5% des enquêtées. Le chicouangue est
en effet, une des principales sources de revenu des femmes du
6ème Arrondissement et de Boeing (Kette Goussa et Kokoro
Dameca). Le commerce des condiments est proposé à 7,5%, ainsi que
la viande de porc et les habits des femmes et des enfants viennent avec 5%
chacun. Les raisons des choix de ces activités sont nombreuses. Les
acteurs estiment que les gens ont en toujours besoin. La rareté de la
viande des boeufs oblige les consommateurs à préférer
davantage des produits agricoles (légumes), des viandes boucanées
et les aliments congelés.
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les quartiers de Boeing (Kette Gousa et Kokoro Daméca)
sont une zone agricole et sont plus connus pour la vente des produits
maraichers sur les marchés de Bangui. Le manioc, quand à lui, est
consommé à tout moment. On note également que les
activités proposées sont fortement demandées et la
consommation se fait durant toute l'année, à l'exception de la
commercialisation des chenilles qui est périodique. La ville de Bimbo
est de plus en plus attractive, suite aux récents bouleversements au
niveau de Bangui, les gens y passent davantage de week-end. Ce qui motive la
création et l'augmentation du nombre des débits de boisson et des
gargotes. Les chenilles, bananes plantains, manioc, etc., sont des aliments de
base des populations du Sud de la RCA, qui sont majoritaires dans notre zone
d'étude.
c. Les activités susceptibles d'avoir un impact
sur la vie sociale de la communauté
Les conséquences de la crise centrafricaine sur le
tissu social, nécessite une attention particulière dans le
développement des activités de relèvement du pays.
L'ensemble des activités doivent concourir à l'atteinte d'un
équilibre social entre les populations. La réponse la plus rapide
à la destruction du tissu social s'obtient à travers la
réalisation des activités d'éducation et de
sensibilisation sur la cohésion sociale et le vivre ensemble, de
plaidoyer et du dialogue intercommunautaire, d'éducation à la
paix, d'instruction civique au fondamental 1 et 2.
Selon les enquêtées, l'entente entre
chrétiens et musulmans est une question du temps et d'éducation,
vue l'intensité de la dégradation du tissu social. Les
activités d'éducation et de sensibilisation sur la
cohésion sociale et du vivre ensemble (55,83%), celles de plaidoyer et
du dialogue intercommunautaire (42,5%) ainsi que l'éducation à la
paix (40%) apparaissent comme des moyens efficaces de renforcer le lien et
l'entente entre les filles et fils du pays.
L'instruction civique au fondamental 1 et 2 (25%),
l'enseignement religieux (8,33%) et la prise de conscience et
responsabilité des parents (0,83%) sont également des
activités dont la mise en oeuvre contribue à la promotion de la
cohésion sociale et permet la compréhension de la notion du vivre
ensemble. L'éducation civique transmet des valeurs citoyennes qui
transforment les mentalités.
Les femmes estiment que le renforcement des capacités
économiques et financières des femmes et des jeunes (23,33%) et
l'appui à l'insertion socioprofessionnelle des jeunes (11,67%) ont un
grand impact sur la vie sociale de la communauté. 20,83% des
enquêtées mentionnent le désarmement, la
sécurisation des quartiers et le réarmement des FACA et leur
déploiement dans les Arrondissements (19,17%) comme des
activités susceptibles de renforcer les liens de cohésion sociale
avec un grand impact sur la vie de leur communauté. Elles reconnaissent
que tant que les armes circulent encore, les bandits seront tentés de
semer du désordre et les gens n'auront plus confiance aux autres.
L'opérationnalisation des FACA peut diminuer les actes de banditisme qui
causent un disfonctionnement au sein de la communauté. Une fois
désarmés et réinsérés, les jeunes auront une
occupation et les armes ne seront plus en circulation.
La prise en charge judiciaire des victimes des violences peut
aussi renforcer le lien de cohabitation entre les communautés. En effet,
15% des femmes pensent que la traduction en justice des responsables des
violences et la réparation des sévices subis par les victimes
favorisent la reconnaissance de leur sentiment de victimisation. Enfin, les
rencontres culturelles inter quartiers (Sport, théâtre, sketch,
musique, ...) et les enseignements religieux sont proposés par des
enquêtées dans des proportions respectives de 12,50% et 8,33%.
Pour les enquêtées, le sport unit le peuple, ces échanges
inter quartiers faciliteront donc le mélange des quartiers
chrétiens aux quartiers musulmans qui vivent séparément
actuellement. La justice apaise la colère des victimes qui ne pourront
retrouver la confiance en elles-mêmes qu'après avoir senti la
reconnaissance de leur victimisation. En effet, la réparation des
victimes apaisera leur colère.
d. Difficultés rencontrées lors des
activités d'autonomisation de la femme
Elles varient en fonction des acteurs. Pour les acteurs de
mise en oeuvre des activités d'appui à l'autonomisation de la
femme, il se pose beaucoup de problèmes d'appropriation des
activités par les femmes, de l'excessivité du leadership de
certaines femmes, du mélange du patrimoine familial avec le patrimoine
d'affaires, du mélange des tâches familiales avec les tâches
commerciales. Pour les femmes elles-mêmes, le plus grand problème
est le manque de suivi des activités dû au fait à la
durée des projets qui n'est pas longue pour que les ONG leur apportent
tout accompagnement technique nécessaire.
ü Manque de maîtrise d'activités et
de leurs contraintes par des femmes exerçant une AGR sur proposition
d'autrui ou d'un acteur
Les femmes qui ont choisi elles-mêmes leur
activité n'ont pas beaucoup de difficultés que celles pour qui
les activités leur ont été proposées par quelqu'un
d'autre. Les premières affirment avoir plus des avantages que des
inconvénients. Ces avantages varient entre la bonne maîtrise de
l'activité et de ces contraintes, une bonne rentabilité,
l'augmentation du capital, une forte clientèle et leur
fidélisation. En définitive, les femmes qui choisissent
elles-mêmes leur activité approuvent que l'exercice de leur
activité ne demande pas beaucoup d'effort ni des tracasseries et qu'il
n'y a pas de mévente. Pour les femmes dont l'activité a
été proposée, les seuls avantages ne se limitent qu'au
renforcement de leur résilience, leur moyens de subsistance et au fait
que l'exercice de ces activités leur permet de tenir le coût en
attendant de reprendre les activités normales. Les femmes dont les
activités leur sont proposées éprouvent d'énormes
difficultés et reconnaissent qu'il y a plus d'inconvénients que
d'avantages. Elles n'ont généralement pas de maîtrise de
l'activité ni de ses contraintes. D'autres disent être
dépaysées, mais sont contraintes de le faire, en attendant une
vraie opportunité.
ü Perturbation des activités
économiques pendant la saison des chenilles
Il y a une forte perturbation des activités
commerciales dans ces zones d'études pendant les mois de Juin à
Août qui constituent la saison des chenilles. En effet, certaines
commerçantes changent d'activités à cette période
au profit de la commercialisation en gros ou en détails de ce produit
alimentaire non ligneux, classé dans la catégorie des produits de
la cueillette. Entre Juin-Août, beaucoup d'autres commerces tels que les
viandes de boeuf, les viandes boucanées, les poissons fumés, les
viandes de porc, les légumes, etc., ne marchent pas bien. Par contre, on
note une augmentation du revenu d'autres filières de petit commerce
telles que les feuilles de coco, bien que rares. Cette perturbation sur le
revenu des commerçantes montre l'influence du commerce des chenilles sur
les autres filières d'activités économiques
exercées par les femmes.
ü Contraintes sécuritaires et
difficultés d'approvisionnement
L'approvisionnement en matières premières
demeure un problème majeur que rencontrent les commerçantes de
notre zone d'étude. Les contraintes sécuritaires et les
barrières illégales érigées sur les voies de
communication réduisent les quantités des marchandises
achetées depuis les provinces. L'inefficacité du secteur de
transport, le mauvais état des routes, l'excessivité des taxes et
le taux élevé des prélèvements augmentent le
coût de revient des marchandises. Le problème d'approvisionnement
en produits de premières nécessités tels que sucre,
café, aliments congelés, etc., reste une contrainte à
l'exercice des AGR dans ces zones. Les marchés sont fortement
dépendants des marchés du Km5. L'inaccessibilité dans
l'enclave du Pk5, due aux crises récurrentes, a un impact direct et
significatif sur les AGR exercées par les enquêtées.
ü Difficultés organisationnelles et
fonctionnelles
Des contraintes structurelles limitent le fonctionnement des
marchés dans ces zones d'études ainsi que l'organisation des
acteurs. Ce sont, pour la plupart : i. la faible organisation ou l'absence
de structuration des commerces ; ii. les difficultés de stockage
des marchandises liées en grande partie aux contraintes
sécuritaires qui obligent les femmes à ramener leurs marchandises
à la maison chaque soir. Elles sont donc obligées d'acheter une
petite quantité des marchandises et iii. les difficultés
d'accès aux crédits d'affaires.
e. Perception des communautés sur les actions
des acteurs humanitaires
75,83% des femmes de notre zone d'étude ont reçu
une aide d'un acteur humanitaire entre Décembre 2013 et Novembre 2015.
Ces appuis ont été donnés, pour la plupart, par des ONG
internationales et nationales. Les 24,17% des femmes n'ayant pas eu d'appui
sont majoritairement celles qui ne se sont pas déplacées de leur
lieu de résidence pendant la crise. Le Travail contre payement (Cash For
Work) reste le type d'aide le plus fourni, avec 57,5% des types d'aide. L'aide
alimentaire seconde avec 20%, le transfert monétaire et l'appui à
l'exercice des Activités Génératrices des Revenus suivent
avec 8,33% chacun. 5,83% ont bénéficié d'un appui en
formation professionnelle et technique et 5% enfin ont reçu une aide
à la réhabilitation des abris dans des quartiers Kokoro 4 et
5.
ü Forte utilisation des aides pour des besoins
alimentaires
Ces différents appuis ont permis aux
bénéficiaires de traverser les moments de crise, de renforcer
leur résilience et leurs moyens de subsistance. Les produits de ces
différents appuis ont été utilisés majoritairement
pour répondre aux besoins alimentaires (54%), de créer/relancer
des AGR (17%), de rembourser les dettes (12%), d'acquérir les biens non
alimentaires (6%). Ils ont enfin permis de faire face aux exigences scolaires
et à la prise en charge médicale dans des proportions
respectivement de 2% et 6%. Enfin, 3% d'aide reçue ont permis aux
bénéficiaires de réhabiliter leur maison. Beaucoup
d'acteurs ont perdu leur capital d'affaires, ces appuis
-particulièrement le travail contre payement, le transfert
monétaire et l'appui aux AGR - ont permis donc aux femmes d'exercer une
activité.
ü Forte acceptence pour les acteurs
humanitaires
Les acteurs humanitaires sont plus estimés pour des
appuis dans le développement des projets d'affaires et le suivi des
activités. 54,17% des femmes font plus confiance aux ONG internationales
pour une assistance dans l'exercice de leurs activités. Elles sont
cependant dubitatives quant au mécanisme de suivi des activités
qui est souvent très limité dans le temps. 28,33 sont favorables
aux ONG Nationales qui ont une assise nationale et une possibilité de
suivi à long terme et de pérennisation de leur appui. Elles sont
toutefois méfiantes quant à l'attitude des responsables de
certaines ONG nationales qui n'inspirent pas trop confiance.
Figure 5 :
Répartition des enquêtées selon
l'acceptance des acteurs dans l'appui à leur
activités
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les acteurs économiques dans une proportion de 8,33%
font confiance aux proches parents - majoritairement les maris ou autre parent
spécialisé en gestion de projet - pour les assister dans
l'exercice de leur activité. Les Agences du Système des Nations
Unies (ASNU) viennent en quatrième position avec 4,17%, suivies enfin
des Amis/Voisins avec 1,67%. Ce fort taux d'acceptence pour les ONG tant
nationales qu'internationales, pour des raisons complémentaires, offre
une opportunité à exploiter pour réussir les
activités d'appui à l'autonomisation de la femme. En effet, la
coordination des activités entre ONG internationales et ONG nationales a
un triple avantage : d'abord, cette coordination prépare, dans une
perspective à long terme, la relève du leadership et
l'implication progressive des ONG nationales dans les activités de
relèvement et du développement. Elle facilite ensuite la
pérennisation des acquis de différents appuis en ce sens que les
ONG nationales s'installeront dans une perspective à long terme, alors
que les actions des ONG internationales sont limitées par les exigences
du projet avec des mécanismes de suivi limité à
l'intervalle de vie du projet. Les ONG nationales assureront le suivi des
bénéficiaires pendant ce temps. Elle facilite enfin l'observation
des trois piliers d'assistance humanitaire que sont l'acceptance de la
communauté, la protection des acteurs et la facilité de la
redévabilité.
Dans un contexte comme celui de la RCA où les acteurs
humanitaires sont souvent victimes de fortes décrédibilisassions
de la part des groupes armés, la présence des acteurs nationaux
sur le terrain facilite l'accès aux bénéficiaires,
même dans les zones difficiles d'accès. Leur présence
également assure une protection des personnes et des biens pour les
acteurs, étant donné qu'elles ont une forte maîtrise des
valeurs et normes du milieu.
Les enquêtées ont apprécié l'appui
des ONG tant nationales qu'internationales, auprès des
communautés durant ces dernières crises. Toutefois, il existe
certains sentiments de désapprobation de certaines activées
réalisées ou de leur méthodologie de mise en oeuvre qui
suscitent souvent des tensions au sein de la population
bénéficiaire, les structures associatives et certains chefs de
quartier, plus particulièrement pendant le processus de sélection
où les sélectionnés ont des liens avec les Chefs de
quartier ou les responsables de sélection.
f. Compétences et aptitude
ü Expérience en entrepreneuriat et types
de formation dans le passé
Neuf femmes sur 10, exerçant une AGR dans notre zone de
travail n'ont pas de connaissance des notions de base d'entrepreneuriat. Aucune
n'a fait de formation appropriée avant de se lancer dans les
activités. 56,67% des femmes enquêtées n'ont pas eu de
formation dans le passé. Les types de formation reçus par les
43,33% ne sont pas des formations professionnelles ni techniques.
Figure 6 : Types de formation subie par les
femmes
Ces formations ont été prises en charge par des
ONG/ASNU à 23,33% des cas et financées par des aides parentales
à hauteur de 16,67%.
L'Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et
de l'Emploi (ACFPE) est aussi un acteur qui apporte des appuis significatifs
aux femmes enquêtées. ACFPE a contribué à la
formation de 3,33% des femmes.
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
o Accès des femmes aux institutions de
microfinance
Seulement 10% des femmes ont une connaissance plus on moins
partielle de la microfinance, 70% d'entre elles n'ont pas de notion de la
microfinance. La connaissance de la microfinance chez les femmes d'affaires
centrafricaines est subordonnée à leur niveau d'études.
Pour bon nombre des femmes d'affaires, le Gouvernement n'a pas su valoriser la
SNFI qui, pourrait les aider à prospérer dans la gestion de leur
affaire. Pour les enquêtées qui n'ont pas connaissance de la SNFI,
les politiques et stratégies nationales en matière de la
microfinance ne sont pas bénéfiques pour leur affaire. Les
difficultés rencontrées très souvent par les femmes dans
la création ou l'exercice de leurs activités économiques
sont : le manque de moyen financier, la crise de confiance avec les
clients, les tracasseries douanières et routières, l'augmentation
des prix des matières premières sur le marché, les
difficultés dans la tenue de la trésorerie et de prise en charge
du personnel d'appui , le mélange du patrimoine personnel et du
patrimoine de l'entreprise, la faiblesse du capital financier, la
difficulté de mobiliser les dettes clients, le coût
élevé de commission sur marchandise, le vol des matériels
durant les derniers évènements ainsi que
l'instabilité de l'environnement d'affaire. La connaissance de ces
facteurs est primordiale dans la mesure où, les réponses à
apporter à l'épineux problème de gestion des entreprises
féminines en dépondent. Ils permettent aux acteurs de
développer des projets qui prennent en compte tous ces
paramètres.
ü Les besoins des femmes en formation
professionnelle
Figure 7 : Besoins en formation exprimés par les
femmes
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les besoins en formation professionnelle et technique sont
plus élevés pour les modules de création/gestion des AGR,
l'initiation à l'entrepreneuriat, la comptabilité gestion et
l'agriculture avec respectivement 68,33%, 39,17%, 27,5% et 19,17% des besoins.
17,5% des femmes souhaitent être formées en
couture/coiffure ; 16,67% sont pour une formation en hôtellerie, la
formation en informatique, gestion du personnel, assistance médicale et
soins infirmiers sont demandés chacune par 13,33% des femmes.
La création et la gestion des Petites et Moyennes
Entreprises est demandée par 10% des femmes ; en somme la
création/gestion des AGR/PME est sollicitée par 78,33% des
femmes. Ce pourcentage montre l'intérêt des femmes à se
lancer efficacement dans le processus de relèvement du pays, car la
forte présence des femmes dans la gestion des PME faciliterait leur
apparition dans le secteur formel et réduit leur concentration dans le
secteur informel.
Ces différentes formations ont été
choisies par les femmes qui pensent qu'elles leur permettent un renforcement
des capacités, l'acquisition des compétences nécessaires
et un appui technique à la gestion d'une PME et au démarrage de
leurs activités. Les formations en petit métier et à la
création/gestion des AGR/PME permettent aussi d'atteindre des objectifs
à long terme tels que l'amélioration du PIB du pays. Les 6,67%
des demandeurs de formation en petit métier reconnaissent que la crise
Centrafricaine a créé une crise alimentaire et la rareté
des viandes sur le marché, ce qui a entrainé une forte demande en
viande de volailles qui justifie leur intérêt à choisir la
formation en petit élevage avec pour vision de créer un
poulailler pour certaines et de devenir un grand éleveur de porcins et
de volailles pour d'autres.
ü Les besoins techniques et
financiers
Les femmes expriment les besoins d'assistance technique dans
l'exercice de leur activité et un appui financier considérable
pour le lancement des activités génératrices de revenu.
Presque la totalité (98,50%) demande un soutien financier pour
l'exercice des AGR ou la création des PME. 1,50% pensent cependant
être en mesure de mobiliser elles-mêmes les ressources pour leurs
AGR si on leur apporte l'appui technique nécessaire et si
l'environnement d'affaires ainsi que les conditions sécuritaires soient
améliorés. Il est nécessaire d'organiser des formations
spécifiques aux types et filières d'activités
proposées par les femmes en plus des modules de formation portant sur
les aptitudes et les compétences. Les femmes ayant opté pour des
formations agricoles expriment des besoins d'augmentation de leur parcelle
actuelle ou d'achat des terrains pour y exercer les cultures.
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