Activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à Bangui et ses environs.( Télécharger le fichier original )par Ulrich Martial Bienvenu SANDY Université de Bangui - Master 2 en Action Humanitaire et Développement 2015 |
ConclusionEn somme, de la stabilité à l'instauration d'une paix durable, plusieurs défis entravent le processus de reconstruction économique et sociale en Centrafrique. Le relèvement économique s'annonce difficile dans un contexte où les hommes armés continuent de semer la terreur derrière laquelle ils trouvent leur compte. Jusqu'à l'année 2000, les informations aussi précises et détaillées que possibles sur la situation des femmes sont peu disponibles en Centrafrique. Deux évènements importants ont donné la sonnette d'alarme en 2000 à la Société civile et au Gouvernement centrafricain de se pencher davantage sur les questions du genre. Il s'agit de : i. la conférence de Beijing + 5 et de la 23ème Assemblée Générale des Nations Unies qui a adopté la Déclaration du Millénaire. A la lumière de tout ce qui précède, plusieurs actions ont été réalisées au niveau international et national pour que la femme puisse être participative au processus du développement. Mais, face aux réalités du terrain et aux besoins spécifiques des femmes, les différentes actions tendant à améliorer les conditions de vie restent insuffisantes. Plusieurs analyses décrivent la manière à laquelle les changements dans les habitudes de communication peuvent avoir des effets différents pour les femmes et pour les hommes, avec une incidence sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Les politiques qui accroissent les chances tant pour les femmes que les hommes augmenteront le potentiel de réduction de la pauvreté. Pour que les initiatives puissent apporter une réponse complète à l'ensemble des obstacles de l'autonomisation économique des femmes, il est essentiel de prendre en compte les facteurs socioculturels qui limitent la capacité des femmes d'interagir avec les marchés et d'en profiter, comme l'absence de rémunération, la répartition inéquitable du travail ménager, la mobilité limitée, ainsi que la prévalence de la violence sexuelle et fondée sur le genre. L'autonomisation économique des femmes signifie donc qu'il faut s'attacher à réduire les obstacles qu'elles doivent surmonter pour participer à la croissance et au développement et en tirer parti, et qu'il faut travailler à assurer le respect des droits des femmes. CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ETSOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONSIntroductionIl y a de plus en plus consensus selon lequel « la suppression des obstacles à l'autonomisation économique des femmes est indispensable à une croissance économique soutenue, inclusive et durable, à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à l'atteinte de l'égalité entre les sexes »32(*). La Centrafrique traverse encore une période la plus sombre de son histoire et les efforts ont été déployés tant par le Gouvernement que par les partenaires pour la booster vers le développement. Le circuit économique informel structuré autour des activités agro-pastorales et des AGR est sérieusement déstabilisé à cause de l'insécurité et des tracasseries sur les voies de communication dans l'Est et le Centre du pays. Plusieurs activités ont d'ors et déjà été entreprises et seront encore envisagées pour la reconstruction économique. Il est cependant nécessaire de s'orienter vers des activités qui peuvent avoir un impact économique durable dans le temps et dans l'espace. Une de ces activités reste le renforcement du pouvoir économique et du statut social de la femme pour son efficacité dans le processus. L'autonomisation de la femme et la promotion du genre, thématiques étroitement liées, apparaissent jusque-là comme de simples problèmes sociaux pouvant se résoudre par un apport de la parité ou un simple partage des rôles entre les hommes et les femmes. Ces questions sont toujours perçues comme l'exercice du pouvoir et, se faisant, se heurte à d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre, car « si la construction sociale des sexes octroie des pouvoirs imaginaires aux hommes (prédispositions) l'exercice de ce pouvoir n'est pas imaginaire. Il est inscrit dans nos réalités et ceci dans tous les domaines de la vie : politique, sociale bien sûr, économique, etc. »33(*). C'est pourquoi, nous n'allons pas aborder la question de promotion du genre sous l'angle d'égalité physique entre hommes et femmes, mais plutôt sous l'angle d'opportunités économiques, d'apport au développement et de la répartition du pouvoir social. I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDEI.1. Déroulement de l'étudeLes enquêtes ont duré un mois, car nous les avons réalisées que les Samedi et Dimanche, compte tenu de notre occupation au lieu de stage. Nous avons donc enquêté 10 jours durant, soit 12 enquêtes par jour. Les contraintes sécuritaires ont limité notre travail. * 32 L'autonomisation économique des femmes, Note d'orientation du Ministère Canadien des Affaires étrangères, Commerce et Développement. * 33 OUOBA P. Maxime, 2007, « La prise en compte de l'approche genre dans les projets de développement : le cas des ONG françaises », Mémoire de Master 1 Sociologie, UNIVERSITE PARIS 8/ VINCENNES - SAINT-DENIS ; |
|