Partis politiques et processus démocratiques en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Emmanuel MUKENDI KENNEDY Université de Lubumbashi - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2014 |
2. De 1965 à 1990Sorti de l'exil, Moïse TSHOMBE organisa les élections de 1965. Il avait entre autres charges de terminer la crise et de pacifier le pays. La mission principale de TSHOMBE étant d'assurer la tenue des échéances électorales, l'occasion devient favorable au regroupement des forces politiques dispersées ou anéanties par les rebellions, les sécessions ou l'exil. TSHOMBE créa alors la CONACO (Convention Nationale Congolaise) regroupant 49 partis et associations à bases tribales. Les nationalistes, dont le MNC/L dispersés à cause de la rébellion et l'exil, se regroupent et se réorganisent. Pour des raisons de sécurité et de communication, ces élections vont se tenir du 20 février au 1 avril 1965. La CONACO en sort victorieuse avec 122 députés sur les 167 sièges à pourvoir au Parlement. Suite aux nombreuses irrégularités signalées dans le Kwilu, le Kivu, oriental, à Goma, Rutshuru, Fizi, Maniema, et dans la cuvette centrale, zones jadis troublées par des rébellions, la Cour d'appel de Kinshasa annulera les élections dans ces régions par manque d'urnes et pressions sur les électeurs. « La période postélectorale fut caractérisée par des contestations et des réclamations jusqu'à perturber la vie politique du pays. »65(*) KASAVUBU et TSHOMBE furent opposés par la fin de leurs mandats respectifs. En effet, KASAVUBU estime que le gouvernement de transition de TSHOMBE devra démissionner dès que les résultats définitifs des élections seront connus et que le Parlement sera convoqué. TSHOMBE, par contre, estime qu'il lui est préférable de rester en fonction jusqu'à l'annonce des résultats définitifs de l'élection présidentielle prévue pour décembre 1965. Le 13 octobre, le Président KASAVUBU démet le cabinet TSHOMBE devant le Parlement convoqué en session extraordinaire, et confie le Gouvernement à Evariste KIMBA, qui recevra 134 votes négatifs sur 262 votes. En dépit de la défiance du Parlement, KASAVUBU va encore confirmer la nomination de KIMBA comme formateur du Gouvernement. C'est dans cette confusion mêlée à tant d'autres tensions que le coup d'Etat va intervenir le 24 novembre 1965. Ainsi, les forces armées interviennent le 24 avril 1965, en écartant les politiciens de la scène politique et proposant 5 ans de pouvoir au Général MOBUTU. De ce fait, toutes les activités politiques sont suspendues, les formations politiques dissoutes au profit d'un seul parti, le Mouvement Populaire de la Révolution, créé en 1967. En 1970, des élections présidentielles et parlementaires seront organisées dans le cadre du parti. MOBUTU est présenté comme le candidat unique à la Présidence. « Il sera élu pour 7 ans à partir du 4 décembre 1970, avec 10.131.669 voix. »66(*) Pour ce qui est des élections parlementaires, elles eurent lieu du 14 au 15 novembre 1970. Les candidats sont présentés sur la liste du MPR. Le déroulement de ces élections, note le Professeur ISANGO IDI WANZILA, « était contrôlé par le parti de telle sorte que les élus étaient non seulement des militants disciplinés du parti, mais aussi des personnes acquises à la perpétuation du pouvoir.» 67(*) Depuis ces élections de 1970, la vie politique générale évoluera vers une radicalisation du parti unique devenant successivement la seule institution du Pays et le parti-Etat. En 1982, suite à la pression occidentale, aux différentes incursions rebelles dans le Katanga, à l'opposition déclarée des 13 parlementaires, l'Ordonnance-loi n°82/006 du 25 février 1982 est promulguée, portant sur l'organisation politique, administrative et territoriale du Pays. La conséquence logique et directe de cette loi fut l'organisation des élections des commissaires des zones, des conseillers, des commissaires du peuple selon la nouvelle configuration des circonscriptions. Les candidats sont sélectionnés et présentés sur la liste du Parti-Etat. A cette procédure, il faut adjoindre celle de la nomination après la proclamation des résultats. De ce fait, il ne suffit plus d'avoir le plus de voix, mais aussi de prouver son militantisme et sa fidélité au Président MOBUTU à défaut de quoi le candidat élu peut se voir enlever son mandat. En 1984, « une vaste campagne de recensement scientifique de la population eut lieu, suivie de l'élection présidentielle du candidat unique, élu avec 99,98% des voix. »68(*) Enfin, en 1987 le régime MOBUTU organisa les élections du Conseil législatif, des Assemblées provinciales, des Collectivités rurales et Zones urbaines. * 65 TSHIBANGU C., op.cit., pp.15-18. * 66 www.google.com, consulté le 19/04/2015 à 15h34'. * 67 ISANGO IDI, W., op.cit., inédit. * 68 www.wikipedia.com, consulté le 17/04/2015 à 10h15'. |
|