INTRODUCTION GENERALE
D'importantes ressources ont été investies au
Niger dans le secteur agricole de l'indépendance à nos jours.
Nonobstant ces remarquables efforts, les déficits des productions
vivrières persistent, soumettant les populations à
l'insécurité alimentaire d'année en année.
Les autorités de la 7ème République,
convaincues que cette situation ne pouvait éternellement perdurer, ont
décidé d'utiliser les grands moyens pour juguler cette situation.
Ainsi, elles ont conçu et décidé de mettre en oeuvre
l'initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens
». La motivation de cette Initiative découle du Programme de
Renaissance du Niger du Président de la République. C'est en
effet dans son discours d'investiture prononcé le 7 Avril 2011 que le
Président de la République annonçait la vision qu'il donne
de l'initiative 3N, à savoir: « Le Peuple nigérien a un
immense défi à relever, un défi qui a un rapport avec sa
dignité et son honneur: le défi de l'éradication de la
faim. Il est choquant que, de manière récurrente, nous soyons
réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres
peuples. Comme en témoignent les dernières élections,
notre peuple a conquis sa liberté politique: il lui reste, maintenant,
à réaliser l'alliance de la liberté et du pain ».
Afin de traduire cette Initiative de façon
cohérente, réalisable, bénéfique et mesurable, le
Gouvernement du Niger a décidé de se doter d'une «
Stratégie de Sécurité Alimentaire/Nutritionnelle et de
Développement Agricole Durables (SAN/DA/D) ». Cette
stratégie tire son essence du Programme de Renaissance du Niger du
Président de la République.
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CHAPITRE I :
GENERALITES
I. CONTEXTE GENERAL
1.1. Données
générales
Pays enclavé, le Niger a une économie
caractérisée par une prédominance du secteur primaire
(45,2% du PIB en 2010) et une étroitesse du secteur secondaire (11,4% du
PIB en 2010). C'est un des pays les plus pauvres selon le classement du PNUD
pour l'indice de développement humain. Le pays connaît un des plus
forts taux de croissance démographiques au monde (3,3%).
Entre 1988 et 2010, la population du Niger a pratiquement
doublé, passant de 7 256 626 à 15 203 822 habitants (INS,
2010). En 2012, celle-ci serait de 16 274 738 habitants dont près de
50,05% de femmes (soit 8 145 088) et 49,2 % de jeunes de moins de 15 ans. La
population est inégalement répartie sur le territoire national.
Près de 79,6% de la population, soit 12.099.000 personnes vivent en
milieu rural contre 20,4% en milieu urbain avec une forte concentration dans la
capitale, Niamey, qui abrite presque 40% de la population urbaine du pays (INS,
2010).
Le niveau d'éducation est globalement faible pour les
adultes. En effet, 71 % des adultes nigériens (dont 82,9 % de femmes)
sont analphabètes (ENBC III 2007/2008). Au niveau des jeunes, le taux
brut de scolarisation (TBS) est de 76,1% dont 67,3% pour les filles et 84,9%
pour les garçons au primaire. Au niveau du premier cycle du secondaire,
le taux moyen est de 19,8% dont 23,4% pour les garçons et 16,1% pour les
filles e (MEN et MESS/RS, 2010).
La couverture sanitaire reste faible, même si elle s'est
nettement améliorée au cours de la décennie
précédente en passant de 47,6 % en 2001 à 50 % en 2010.
L'utilisation des services de santé reste très faible avec
environ 53,52 % pour le curatif, moins de 50 % pour la consultation
prénatale. Les ratios entre personnel de santé et habitants sont
passés de 2011 à 2012 d'un médecin pour 41 200 habitants
à un pour 18 706 (norme OMS est de 1 médecin pour 10 000
habitants); d'un infirmier pour 5 660 habitants à un pour 4 465 (norme
OMS 1 infirmier pour 5 000 habitants); et d'une sage-femme pour 5 400 femmes en
âge de procréer à une pour 3 604, (normes OMS 1 Sage-femme
pour 5 000 femmes en âge de procréer).
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En matière d'accès durable à l'eau
potable, le taux national de couverture des besoins serait de 66,93% (INS/MHE,
2011) alors qu'il est estimé en milieu urbain à 73,75% en 2010
(INS/MHE, 2010).
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