SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE
DES ABBREVIATIONS
iv
LISTE
DES TABLEAUX ET FIGURES
v
RESUME
vi
ABSTRACT
vii
INTRODUCTION
GENERALE
1
PREMIEREPARTIE :
CADRE
THEORIQUE DE L'AUDIT
FISCAL...............................................5
CHAPITRE
1 : LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL
7
SECTION 1 : GENERALITES SUR LE CONCEPT D'AUDIT
FISCAL
8
SECTION 2 : LA DIVERSITE DES MISSIONS D'AUDIT
FISCAL, DEMARCHE ET LIMITES
23
CHAPITRE
2 : LES DIFFERENTS IMPOTS ET RISQUES FISCAUX
40
SECTION 1 : LES DIFFERENTS IMPOTS
41
SECTION 2 : LES RISQUES FISCAUX ENCOURUS PAR
L'ENTREPRISE
58
DEUXIEME
PARTIE :
PRATIQUE
DE L'AUDIT FISCAL ET PROPOSITION D'UNE DEMARCHE METHODIQUE
68
CHAPITRE
3 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA INTERNATIONAL ET MISE EN
EVIDENCE DU PROBLEME
70
SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET
FISCALIA INTERNATIONAL ET DE LA COMPAGNIE AFRICAINE DE NEGOCE
71
SECTION 2 : PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL AU SEIN
DU CABINET FISCALIA
81
CHAPITRE
4 :
AMELIORATION
DE LA PRATIQUE D'AUDIT FISCAL AU CABINET FISCALIA INTERNATIONAL
96
SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'AUDIT
FISCAL
97
SECTION 2 : RESULTATS ATTENDUS DE LA NOUVELLE
DEMARCHE D'AUDIT FISCAL ET RECOMMANDATIONS
103
..115
CONCLUSION
GENERALE
113
..117
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
113
..119
ANNEXES
113
TABLE
DES MATIERES
113
DEDICACE
A
Mes parents
Monsieur et Madame
NGOUNDJOU
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions présenter le fruit de ces
années de dur labeur sans exprimer notre sincère gratitude et
notre affection profonde à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
Notre gratitude va à l'égard :
Ø Du Dr. ANANGA ONANA Anaclet, notre directeur de
mémoire pour son encadrement et ses conseils pendant la
réalisation de ce mémoire ;
Ø Du Directeur Général du cabinet
FISCALIA INTERNATIONAL monsieur KAMGANG Moïse pour son encadrement et sa
disponibilité pendant le stage ;
Ø Des collaborateurs du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL
et en particulier DJADJA Audrey et TENEKEU IVAN pour leur disponibilité
et leurs conseils pendant le stage ;
Ø De nos enseignants de l'Université de Dschang
pour les cours dispensés de la plus belle manière possible
pendant notre formation académique ;
Ø Du Dr. KAMKI Alain pour son soutien moral et
financier et ses conseils durant la rédaction de ce
mémoire ;
Ø De nos frères et soeurs en particulier
NGOUDJOU Mathurin, KENGMO Désiré, AYAKEM Stéphanie et
NKENFACK Jospin pour leurs encouragements, soutien moral et financier ainsi que
leurs disponibilités ;
Ø De nos amis en particulier DONGMO Valery, TADOH
Lionel, MELI Galilée, NTIOGHENG Sylvie, DEMANOU Raïssa et YIMBOU
Christelle pour leurs encouragements et conseils ;
Ø De nos camarades de promotion pour les
différents échanges durant la rédaction de ce
mémoire.
LISTE DES ABBREVIATIONS
C.A. : Chiffre d'Affaires
C.A.HT : Chiffre d'Affaires Hors Taxes
CGI : Code Général des
Impôts
CIME : Centre des Impôts des
Moyennes Entreprises
CNPS : Caisse National de Prévoyance
Sociale
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DSF : Déclaration Statistique et
Fiscale
IRPP : Impôt sur le Revenu des
Personnes Physiques
IS : Impôt sur les
Sociétés
ISA : International Standard on
Auditing
LPF : Livre de Procédures
Fiscales
NIU : Numéro d'Identifiant
Unique
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation
en Afrique du Droit des Affaires
TVA : Taxe sur la Valeur
Ajoutée
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Barème de
l'IRPP...........................................................................48
Tableau 2 : Classes des patentes et fourchettes
correspondantes...................................50
Tableau 3 : Identification des risques liés à
l'IRPP sur salaires...................................104
Tableau 4 : Identification des risques
liés aux amortissements...................................105
Tableau 5 : Identification des risques liés à
la TVA................................................105
Tableau 6 : Identification des risques liés à
l'acompte IS.........................................106
Tableau 7 : Identification des risques liés à
la déductibilité fiscale des charges...............106
Tableau 8 : Identification des risques liés la
retenue à la source de 5,5%..............................107
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Organigramme de FISCALIA
INTERNATIONAL....................................75
Figure 2 : Organigramme de la Compagnie Africaine de
Négoce.................................79
Figure 3 : Modèle
d'analyse............................................................................97
RESUME
Ce mémoire est une proposition d'amélioration de
la démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA
INTERNATIONAL. Il prend pour sujet d'étude la Compagnie Africaine de
Négoce (CAN), structure dans laquelle nous avons effectué notre
mission d'audit fiscal. Lors de cette mission à la CAN, nous avons
constaté que dans la démarche d'audit utilisée par le
cabinet FISCALIA, l'évaluation du contrôle interne n'était
pas faite ; les outils utilisés pour la collecte de données
étaient différents de ceux préconisés par les
normes d'audit ; les étapes de la démarche d'audit
n'étaient pas respectées. Après une analyse approfondie de
la démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA, nous
proposons une amélioration de cette démarche conformément
aux normes d'audit. Pour ce faire, nous avons utilisé le modèle
d'analyse propre à l'audit et une méthodologie mixte qui se veut
à la fois quantitative en ce sens qu'elle nous a permis de collecter les
données chiffrées et une méthodologie qualitative qui
vient compléter les informations recueillies par la méthodologie
quantitative. Le développement des concepts théoriques d'audit
nous a permis d'implémenter l'amélioration de cette
démarche et ceci passe par :
- L'introduction de l'évaluation du contrôle
interne dans son approche d'audit ;
- La rédaction d'un guide d'audit fiscal ;
- la création d'un département chargé de
l'audit ;
- la formation continue des auditeurs pour ne citer que
ceux-ci.
Suite à l'implémentation de
l'amélioration de la démarche d'audit fiscal au sein de la
Compagnie Africaine de Négoce, il ressort les recommandations
suivantes :
- Adapter l'organisation comptable aux besoins fiscaux ;
- Utiliser les données de la comptabilité pour
les déclarations ;
- Mettre sur pied un service d'audit interne pour ne citer
que ceux-ci.
L'amélioration de cette démarche aura pour
conséquence l'amélioration de la gestion fiscale de ses
entreprises clientes et par là même l'accroissement de la
crédibilité que lui porte celles-ci.
Mots clés : Démarche d'audit
fiscal ; Normes d'audit ; Évaluation du contrôle
interne ; Outils de collecte des données ; Guide d'audit
fiscal.
ABSTRACT
This thesis is a proposition to the amelioration of the
procedure of fiscal audit used by the audit firm FISCALIA INTERNATIONAL. It
takes as a subject Compagnie Africaine de Négoce (CAN), company where we
carried out our audit mission. During our mission, we noticed that the
procedure used by the audit firm; evaluation of internal control; was not done.
The tools used for data collection were different to those recognized by the
audit norms; the audit steps were not respected. After a deeply analysis of the
fiscal audit's procedure applied by the audit firm, we proposed an amelioration
of the procedure conform to the audit norms. For that purpose, we used the
method of analysis of audit and a mixte methodology involving both the
quantitative which helped us to collect quantitative informations and
qualitative which comes to complete the information collected through the
quantitative methodology. The development of the theoretical concepts of audit
helped us to implement the amelioration of that procedure and this through the
introduction of the evaluation of the internal control within his audit
approach; the write up a fiscal audit guide; the creation of an audit
department; the continuous formation of the auditors and others. After the
implementation at the Compagnie Africaine de Négoce, the following
recommendations were drawn: adapt the accounting organization to the fiscal
needs; establish the fiscal service at a more important post; use the
accounting data for declarations; set up an internal audit service; among
others. The amelioration of the procedure will have as consequence the
amelioration of the fiscal management of FISCALIA's customers and subsequently
the increase of his credibility vis-à-vis the latter.
Key words: Procedure of fiscal audit; Audit
norms; Evaluation of internal control; Tools of data collection; Fiscal audit
guide
INTRODUCTION GENERALE
La fiscalité s'impose comme une préoccupation
majeure de l'Etat et des entreprises. Pour l'Etat, l'impôt1(*) constitue la principale source
de financement et représente un instrument essentiel de la politique
économique et sociale2(*). Cela transparait à travers ses fonctions
principales à savoir :
- Financière (procure à l'Etat l'essentiel de
ses ressources et assure leur permanence) ;
- Economique (permet à l'Etat de participer au
développement économique par le financement des
projets) ;
- Sociale (permet à l'Etat de repartir
équitablement les ressources et réduire les
inégalités sociales).
Pour l'entreprise, la fiscalité occupe une place de
choix en raison de son implication dans la quasi-totalité des
décisions de gestion et son incidence sur la
compétitivité.
Souvent subie et vécue comme source de risque, la
fiscalité a été pendant de nombreuses années
considérée comme une dimension complexe et couteuse pour les
entreprises. Peu à peu, cette perception de la fiscalité a
évolué3(*) et
ce, dans le sens d'une attention portée aux questions touchant la
sécurité juridique des opérations de l'entreprise. La
fiscalité étant l'objet d'une réglementation complexe et
mouvante dont la mise en oeuvre est source de contrôle mais
également de sanctions par l'administration, les enjeux financiers de la
fiscalité dans l'entreprise sont apparus rapidement.
Dans ce nouveau contexte, l'entreprise doit être
vigilante au niveau du suivi du paramètre fiscal afin de minimiser le
risque fiscal qui pèse en permanence sur sa rentabilité, sa
structure financière et qui pourrait menacer sa pérennité,
voire sa survie.
Le risque fiscal est la probabilité de
détection d'irrégularités lors d'un contrôle de
l'administration fiscale se traduisant par des chefs de redressement pouvant
conduire l'entreprise à effectuer des sorties de fonds en terme de moins
perçu et d'amendes et pénalités diverses. Le risque fiscal
trouve naturellement son origine dans la complexité des règles
fiscales applicables, mais bien évidement aussi dans la façon que
l'entreprise a de les appréhender dans le cadre de sa politique fiscale.
L'entreprise doit passer d'une gestion passive à une gestion proactive
de la charge fiscale en cherchant à optimiser sa fiscalité au
lieu de la subir.
L'optimisation fiscale est l'ensemble des
procédés que le contribuable utilise pour réduire sa
charge fiscale en se prévalant des dispositions avantageuses de la loi.
L'entreprise exploite les failles (fissures laissées par la loi) afin de
moduler sa charge fiscale. L'audit apparait comme un outil majeur permettant
d'identifier et d'évaluer les risques attachés à la
gestion de l'entreprise et de proposer des recommandations afin d'apporter une
amélioration. On distingue généralement deux grandes
catégories d'audit :
- L'audit interne : qui est une fonction de
contrôle permettant d'examiner et d'évaluer le contrôle
interne (ensemble de sécurités contribuant à la maitrise
de l'entreprise) ;
- L'audit externe : qui est exercé par une
personne extérieure et indépendante de l'entreprise.
Ceci étant et compte tenu de sa position
extérieure à l'entreprise et de son indépendance,
l'auditeur fiscal externe est de plus en plus sollicité afin de donner
son opinion sur la gestion fiscale de l'entreprise.
Bien que l'audit fiscal soit différent du
contrôle fiscal, l'intérêt qu'ont les dirigeants de recourir
à l'audit fiscal diligenté par une personne extérieure et
indépendante à l'entreprise se justifie par :
- Le contrôle de régularité fiscale :
qui consiste pour l'auditeur externe à vérifier que l'entreprise
n'est pas exposée à un quelconque risque fiscal ;
- Le contrôle de l'efficacité fiscale : qui
consiste pour l'auditeur externe à vérifier si l'entreprise
exploite au mieux la panoplie d'outils juridiques et fiscaux à sa
disposition.
Afin d'obtenir les résultats escomptés,
l'auditeur fiscal adopte une démarche et utilise des outils de collecte
de données tels que préconisés par les normes d'audit.
C'est ainsi que FISCALIA INTERNATIONAL, cabinet de conseil fiscal, afin de
mener à bien sa mission d'audit fiscal à la Compagnie Africaine
de Négoce (entreprise cliente) utilise une démarche et des outils
de collecte de données qui lui sont propres et inspirés de ceux
préconisés par les normes d'audit.
Toutefois, certaines divergences sont observées suite
à la comparaison de la démarche et des outils de collecte de
données utilisés par le cabinet FISCALIA avec ceux
préconisés par les normes d'audit. Nous avons constaté que
dans la démarche d'audit utilisée par le cabinet FISCALIA :
- L'évaluation du contrôle interne est
absente ;
- Les outils utilisés pour la collecte de
données étaient différents de ceux
préconisés par les normes d'audit ;
- Les étapes de la démarche d'audit
n'étaient pas respectées.
Par ailleurs, l'inexistence d'un guide d'audit au sein du
cabinet FISCALIA rend la démarche et les outils de collecte de
données aléatoires d'une mission à une autre. Ces
divergences ont un impact sur les résultats obtenus par le cabinet
FISCALIA lors de la collecte de données mais également sur la
qualité de l'audit fiscal qu'il effectue.
Fort de ces constats, nous nous sommes fixés comme
thème de travail : Amélioration de la
démarche d'audit fiscal au sein du cabinet FISCALIA
INTERNATIONAL.
Il ressort à cet effet la question fondamentale
suivante : comment améliorer la démarche d'audit fiscal
utilisée par le cabinet FISCALIA ?
L'objectif de notre travail est d'améliorer la
démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA. Outre
cet objectif principal, il s'agira notamment :
- D'insérer l'évaluation du contrôle
interne dans la démarche d'audit du cabinet FISCALIA ;
- D'adapter les outils préconisés par les normes
d'audit à ceux utilisés par le cabinet FISCALIA.
L'audit fiscal concerne en général tous les
impôts et taxes auxquels l'entreprise est soumise par la loi. Toutefois,
les contraintes relatives au temps ne nous permettent pas d'étudier de
façon exhaustive tous les impôts. Aussi notre étude couvre
la période allant d'octobre à décembre 2015.
Cette étude présente un intérêt
certain :
- Pour le cabinet FISCALIA : l'analyse critique de la
démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA lui
permettra :
ü D'orienter sa démarche vers celle
édictée par les normes d'audit ;
ü D'utiliser des outils de collecte de données se
rapprochant de ceux préconisés par les normes d'audit ;
ü D'alléger les procédures de collecte et
de traitement des données ;
ü De gagner du temps ;
ü D'améliorer la qualité de son travail en
le rendant plus professionnel, ce qui va le crédibiliser.
- Pour la Compagnie Africaine de Négoce : l'audit
fiscal jaugera ses forces et ses faiblesses en matière fiscale afin de
faire des recommandations susceptibles d'améliorer sa gestion fiscale.
L'audit fiscal pourra par la suite identifier et quantifier les risques fiscaux
dans le but de prévenir l'entreprise sur d'éventuels redressement
;
- Pour nous : ce mémoire nous permettra de mettre
en pratique des connaissances théoriques acquises au cours de notre
formation et de mieux cerner les exigences fiscales. Tout de même, il
nous permet de voir comment l'auditeur fiscal procède pour
déceler les risques fiscaux et proposer des recommandations
préventives et curatives.
Pour mieux répondre aux questions soulevées par
cette étude, nous avons utilisé le modèle d'analyse propre
à l'audit et une méthodologie mixte qui se veut à la fois
quantitative en ce sens qu'elle permettra de collecter les données
chiffrées et méthodologie qualitative qui vient compléter
les informations recueillies par la méthodologie quantitative.
Nous avons donc organisé notre travail ainsi qu'il
suit : la première partie met en relief le cadre théorique
de l'audit fiscal qui comprend le concept d'audit fiscal (chapitre 1) et
les différents impôts et risques fiscaux (chapitre 2). Dans cette
perspective, nous avons défini la notion spécifique d'audit
fiscal. Il nous a semblé aussi nécessaire de faire la revue de
quelques impôts puis par la suite nous avons fait un exposé sur
les risques fiscaux attachés à la gestion fiscale. Nous avons
présenté dans notre seconde partie la pratique de l'audit
fiscal : qui comprend la présentation et la pratique de l'audit au
sein du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL (chapitre 3) et enfin, nous avons
montré le cadre méthodologique lié à l'audit fiscal
puis avons fait des recommandations tant au cabinet FISCALIA qu'à la
Compagnie Africaine de Négoce.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE DE L'AUDIT FISCAL
La fiscalité est devenue l'une des
préoccupations majeures de toute entreprise car mieux gérer la
fiscalité, c'est optimiser la charge fiscale qui incombe à
l'entreprise conduisant de ce fait à mieux gérer les finances de
l'entreprise. Par la multiplicité, la complexité et
l'instabilité de ses textes, la fiscalité génère de
plus en plus de risques. Elle est perçue comme une contrainte dont la
maîtrise est difficile dans la mesure où toute décision est
porteuse d'incidences fiscales4(*).
Ainsi, il importe pour l'entreprise qui choisit une
stratégie de transparence fiscale (respect volontaire de la
législation fiscale) d'être consciente que ladite stratégie
ne la met pas à l'abri des risques fiscaux. Afin de se mettre à
l'abri des risques et de mesurer leur incidence sur la gestion de l'entreprise,
les dirigeants de l'entreprise font généralement recours à
l'audit.
Le lexique des termes juridiques définit l'audit comme
une mission de vérification de conformité d'une opération
ou de la situation d'une entreprise aux règles de droit en vigueur.
L'audit étant un examen des informations fournies par l'entreprise, met
en évidence et mesure les principaux problèmes de l'entreprise ou
de l'organisation à évaluer, et en évalue l'importance
sous forme de coûts financiers ou d'écarts par rapport à
des normes, en apprécie les risques qui en découlent,
diagnostique les causes et exprime des recommandations acceptables en terme de
coût et de faisabilité pour améliorer le fonctionnement
(RAVALEC, 1986).
L'audit fiscal apparait donc comme un outil majeur permettant
d'identifier et d'évaluer les risques attachés à la
gestion fiscale de l'entreprise et de proposer des recommandations afin
d'apporter une amélioration.
Il importe, en conséquence, dans un premier temps de
présenter le concept d'audit fiscal (chapitre 1), ce qui implique tout
d'abord de présenter les généralités sur la notion
d'audit qui par extension aboutissent au concept d'audit fiscal. Par la suite
nous développerons la diversité des missions d'audit fiscal, sa
démarche ainsi que ses limites. Dans un second temps, nous ferons une
présentation sommaire de certains impôts pris dans le cadre de
notre étude et par la suite nous étalerons les différents
risques fiscaux qui peuvent être mis à jour par un audit fiscal
(chapitre 2).
CHAPITRE 1 : LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL
Afin de mieux appréhender le concept d'audit fiscal, il
nous faut premièrement présenter les
généralités sur la notion d'audit qui par extension
aboutissent au concept d'audit fiscal. Deuxièmement nous
présenterons tour à tour les diversités de ses missions,
la démarche qui est sienne et également ses limites.
SECTION 1 : GENERALITES SUR LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL
L'audit fiscal tire son origine d'un concept
très vaste qu'est l'audit. Pour ce faire, nous mettrons en
lumière tour à tour les généralités
relatives, d'une part, à l'audit (concept général) et
d'autre part, à l'audit fiscal (spécificité d'audit).
1.1 Notions
générales de l'audit
Nous procèderons à la définition de
l'audit et nous retracerons en quelques mots son évolution.
1.1.1 Définitions
Notre attention sera juste portée sur
les définitions qu'ont apportées les praticiens sur cette notion
ensuite nous présenterons ses notions voisines.
1.1.1.1 Définitions des
praticiens
« Aujourd'hui, l'audit a pénétré
tous les domaines, toutes les fonctions, toutes les activités ou toutes
les opérations de l'entreprise, tous les stades décisionnels
»5(*).
Plusieurs définitions ont été
proposées pour cerner au mieux une aussi vague notion. Nous allons nous
contenter dans le cadre de notre travail de citer un ensemble de
définitions les plus manifestes présentées par des
praticiens en la matière.
L'audit est un examen critique des informations fournies par
l'entreprise.
Cette définition qui s'avère restrictive et
simpliste présente l'audit comme étant un diagnostic d'un
ensemble de données fournies par l'entreprise, ce qui nous laissera
s'interroger sur les autres informations non fournies.
Ultérieurement, l'ATH6(*) (Association Technique d'Harmonisation, 1983)
énonce ce qui suit : « l'audit est l'examen
d'information en vue d'exprimer sur cette information une opinion responsable
et indépendante par référence à un critère
de qualité, cette opinion doit accroître l'utilité de
l'information »7(*).
D'après ce qui précède, l'audit est une
appréciation d'un ensemble d'informations basée sur un
critère de qualité qui est de nature à y accroître
son utilité.
Une autre définition proposée par
l'Encyclopédie Universalis (encyclopédie en ligne) se
présente ainsi : « l'audit est un travail d'investigation
permettant d'évaluer les procédures comptables, administratives
ou autres en vigueur dans une entreprise afin de garantir à un ou
plusieurs groupes concernés, dirigeants, actionnaires,
représentants du personnel, tiers (banques organismes publics) la
régularité et la sincérité des informations mises
à leur disposition et relatives à la marche de
l'entreprise ».
Selon SILLERO A. (2003), l'audit, que l'on peut définir
comme étant une démarche d'analyse et de contrôle, est
désormais étendu à de nouveaux domaines au-delà du
monde des affaires et s'applique à l'ensemble des fonctions de
l'entreprise8(*).
Par conséquent, on constate que l'audit peut jauger
différentes procédures dans une entreprise et ce, en vue
d'affirmer aux personnes intéressées la régularité
et la sincérité de telles informations qui leur ont
été produites.
De son coté, RAVALEC J.P. (1986) expose la
définition suivante : « il met en évidence et mesure
les principaux problèmes de l'entreprise ou de l'organisation à
évaluer, il en évalue l'importance sous forme de coûts
financiers ou d'écarts par rapport à des normes, en
apprécie les risques qui en découlent, diagnostique les causes,
exprime des recommandations acceptables en termes de coûts et de
faisabilité pour améliorer le fonctionnement ».
1.1.1.2 Notions voisines
L'audit est proche des notions
telles que le contrôle, le conseil et la révision.
A. Audit et
Contrôle
Le terme contrôle est fréquemment associé
à celui d'audit. La différence entre les deux notions peut
s'expliquer par référence à la théorie des
ensembles puisque la mise en oeuvre de l'audit implique de procéder
à différents contrôles.
L'audit englobe ainsi l'ensemble des procédures et
techniques de contrôle constituant l'examen approfondi par un
professionnel et reposant sur une méthodologie.
Le contrôle se présente donc comme un outil
d'audit. Néanmoins, ce dernier comprend une opinion qui est le
résultat des contrôles.
B. Audit et Conseil
La distinction entre audit et conseil ne peut s'opérer
que par une analyse préalable de la mission qui est dévolue
à l'auditeur, et du lien entre auditeur et audité ; si la
mission est d'origine légale, telle que celle du commissaire aux comptes
(CAC), l'audit ne peut pas en principe déboucher sur le conseil.
Le CAC ne peut en aucun cas devenir un conseiller permanent,
ni recevoir des honoraires spécifiques pour ses avis et conseils.
Si en revanche le lien entre auditeur et audité est
contractuel, l'audit peut déboucher sur le conseil. Toutefois, l'audit
ne peut pas être assimilé au conseil du fait que ce dernier n'est
qu'un complément facultatif d'un travail préalable d'audit et
dont l'aboutissement réside dans l'expression d'une opinion.
C. Audit et Révision
La divergence entre audit et révision impose de revenir
au domaine d'application le plus répandu de l'audit et de la
comptabilité pour se rendre compte que la révision comptable est
l'appellation ancienne de l'audit comptable.
RAFFEGEAU (1979) indiquait à propos de cette question
que le terme « révision des comptes » est trop
souvent perçu « comme une pratique à objet restreint
dépourvue des aspects flatteurs de l'audit mais que les
décalages techniques s'estompent et qu'il convient d'utiliser de
manière équivalente les termes de ''réviseur'', de
''contrôleur des comptes'' ou d'''auditeur'' »9(*). Certes
que même si l'audit est largement synonyme de révision comptable,
il se détache commodément du contexte comptable auquel la
révision reste davantage lié.
1.1.2 Evolution de l'audit
L'audit s'est limité autour de l'audit comptable du
commissariat aux comptes avec pour objectif la certification des états
financiers. Mais, il est apparu rapidement que les missions d'audit peuvent
être utiles à plusieurs utilisateurs des états
financiers.
L'intervention de l'auditeur pour contrôler les
états financiers peut être imposée par la loi, c'est la
forme la plus traditionnelle de l'audit qui est pratiquée par le
commissaire aux comptes et qu'on nomme « l'audit
légal » ou « révision légale des
comptes ». Mais le contrôle de l'information peut être
demandé par un tiers intéressé ou un membre de
l'entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur
devient contractuelle ou conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui
souhaite connaître la qualité des états financiers produits
par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un audit comptable de
l'entreprise avant d'acheter des actions ou des parts sociales.
Le caractère contractuel conféré ainsi
à la mission d'audit en étend considérablement le domaine
initial, et modifie le cadre des relations entre auditeur et prescripteur, ou
auditeur et audité. L'importance du volume d'informations comptables et
financières fait augmenter le risque d'erreurs et d'omissions, et par
conséquent un coût élevé d'un contrôle
approfondi externe. Les entreprises ont progressivement mis en place des
services internes, chargés d'effectuer des missions de contrôle
comparables à celles qu'effectuent les auditeurs comptables externes.
Avec le développement de l'audit interne, les
entreprises perçurent l'intérêt que présenterait
pour elles l'expression d'une opinion sur des informations autres que
l'information comptable et financière. Chaque fonction de l'entreprisse,
chaque type d'opérations et à la limite chaque information
devient ainsi un objet potentiel d'audit. Citons par exemple, l'audit social,
l'audit des achats, l'audit de la production, l'audit informatique entre
autres.
Cependant, les travaux dans les différents domaines
d'audit sont très inégalement avancés. Certains recouvrent
déjà une réalité pratique, comme l'audit social,
l'audit fiscal ; d'autres en revanche font figurer de possibles
développements.
En matière d'audit comptable, les critères
utilisés sont bien connus. L'opinion de l'auditeur doit être
exprimée en termes de régularité et de
sincérité des états financiers. Dans une perspective
d'utilisation de l'audit à des fins de gestion, le critère
« d'efficacité » fût récemment mis en
évidence.
1.2 Notions d'audit fiscal
L'audit fiscal est une extension
de la notion d'audit et pour ce faire nous le présenterons et par la
suite nous apporterons les définitions données par les praticiens
et enfin nous exposerons ses différents objectifs.
1.2.1 Extension de
l'audit
Les audits touchent aujourd'hui l'ensemble des secteurs de
l'entreprise dont le plus ancien et le plus courant est l'audit comptable et
financier ; le domaine fiscal est l'un de ces secteurs qui constitue une notion
étendue devant être appréhendée et
contrôlée pour une meilleure efficacité de l'entreprise.
Ainsi, l'audit fiscal apparaît comme étant la formule qui
répond au mieux aux préoccupations de l'entreprise et ce pour
diverses raisons :
- L'intensité des liens que la fiscalité
entretient avec la comptabilité ;
- L'importance et la complexité de la matière
fiscale ;
- Le risque financier attaché au non-respect de la
règle fiscale.
1.2.1.1 Opportunités
d'apparition
Le droit fiscal est une contrainte pour l'entreprise, qui lui
impose le respect de dispositions importantes en nombre, complexes et
évoluant rapidement dans le temps.
Reste à savoir que cette rigidité a
poussé vers l'extension de la fraude en cherchant à minimiser la
dette vis à vis de l'Etat, de même que l'évasion pour en
profiter des lacunes existantes entre les lignes des dispositions
réglementaires. L'entreprise demeure en situation de risque fiscal du
fait de la non application des règles et des sanctions.
Par conséquent, la mesure de ce risque peut être
un élément d'information pour les dirigeants puisque son
incidence financière sur la gestion de l'entreprise est directement
mesurable.
Outre le prélèvement obligatoire que
représente en lui-même l'impôt, la fonction de collecteur
d'impôt assignée à l'entreprise est en elle-même
génératrice d'un coût additionnel.
« L'entreprise est chargée
d'opérations d'assiette, de déclaration, de perception et de
reversement de l'impôt. Elle supporte un coût qui lui est
transféré par l'administration fiscale. Il s'agit d'un coût
''subi'' par l'entreprise auquel elle ne peut se
dérober »10(*).
Ainsi, même si l'entreprise joue le rôle
d'intermédiaire neutre entre le redevable d'impôt et l'Etat, elle
le substitue s'il n'honore pas sa dette ou qu'il soit en situation
d'insolvabilité.
EGRET (1979) soulignait dans son étude pour les
entreprises imposées selon le régime réel que la
fiscalité est une « préoccupation quotidienne, majeure
et souvent irritante »11(*)qu'il serait rationnel de
maîtriser.
Contrainte financière, risque, gestion fiscale sont
des éléments suffisamment importants pour justifier un
contrôle approfondi et spécialisé qui puisse apporter des
éléments d'information, notamment aux dirigeants de
l'entreprise.
L'intérêt d'un contrôle des questions
d'ordre fiscal est clair. Il doit permettre en premier lieu de recueillir des
informations sur la nature et l'étendue du risque fiscal encouru par
l'entreprise, mais aussi sur l'aptitude de celle ci à utiliser la
fiscalité aux mieux de ses intérêts.
Cet examen lève donc le voile sur les incertitudes,
les interrogations fiscales de l'entreprise et facilite dans une certaine
mesure la prise de décision.
Le prolongement de ce diagnostic à des recommandations
ou conseils contribue à la sécurité fiscale de
l'entité et participe à l'amélioration de sa gestion
fiscale.
1.2.1.2 Tendance vers l'audit
fiscal
Très lié aux travaux sur les
développements de l'audit opérationnel, au point de constater que
l'audit fiscal est encore souvent présenté comme un possible
développement de l'audit12(*).
Cette formule d'audit est généralement
perçue comme l'aspect fiscal de la mission d'audit ou de révision
comptable mais en aucun cas intitulé la révision fiscale des
comptes. L'audit fiscal se présente ainsi comme "une pièce
maîtresse" dans l'élaboration du diagnostic fiscal de
l'entreprise.
Ce pendant, il permet d'apporter des éléments
sur la faculté de l'entreprise à se conformer ou non à la
réglementation fiscale. En plus ses résultantes informent sur la
gravité du risque encouru financièrement de même que les
éventuelles défaillances de l'organisation de l'entreprise.
Pour conclure, l'audit fiscal sert de guide à
certaines décisions de gestion ainsi que celle de gestion des risques de
l'entreprise connue de nos jours sous « The
risk-management ».
1.2.2 Définitions et
objectifs
Nous ferons premièrement la définition de
l'audit fiscal effectuée par différents auteurs et enfin nous
listerons ses différents objectifs.
1.2.2.1 Définitions
Malgré que la notion d'audit fiscal n'acquiert pas
encore l'unanimité pour une telle variété d'audit,
plusieurs définitions ont tenté de l'expliciter dont voici
quelques unes :
- L'audit fiscal est un moyen de se prononcer sur l'ensemble
des structures fiscales d'une entité et leur fonctionnement : c'est
la fiscalité sous toutes ses formes qui est l'objet de l'audit.
- C'est un examen critique de la situation fiscale d'une
personne physique ou personne morale en vue de formuler une
appréciation. En clair, il s'agit d'établir un diagnostic13(*).
Cependant à travers ces deux définitions on peut
qualifier l'audit fiscal d'une expression d'opinion ou d'appréciation
d'une conjoncture fiscale d'une entreprise.
- L'audit fiscal permet de réaliser le diagnostic des
obligations fiscales de l'entreprise ... de faire le point sur la
stratégie fiscale de l'entreprise et proposer le cas
échéant des solutions de nature à rendre la gestion
fiscale plus performante en diminuant la charge fiscale14(*).
- L'audit fiscal permet d'établir un diagnostic des
obligations fiscales de l'entreprise et de proposer des solutions propres
à diminuer la charge fiscale15(*).
D'après ce qui précède, on constate que
les définitions antérieurement présentées de
l'audit fiscal ont évolué vers une approche plus
concrétisée où l'audit fiscal se présente comme un
outil de gestion et d'aide à la prise de décision.
L'audit fiscal est un exercice qui a pour but la validation de
la charge d'impôt d'une société ainsi que l'identification
et la qualification des risques fiscaux auxquels cette société
peut se trouver exposée du fait de l'inobservation des règles
fiscales.
Cet exercice s'inscrit en tout premier lieu parmi les
diligences du commissaire aux comptes lorsqu'il intervient dans le cadre de sa
mission annuelle de contrôle de comptes. Il s'agit pour lui de
vérifier que les obligations fiscales de la société
auditée ont été correctement remplies et, si ce n'est pas
le cas, s'assurer que les risques fiscaux encourus ont été
correctement chiffrés et provisionnés dans les comptes.
Bien que ces travaux de contrôle annuel des comptes
soient des travaux de nature essentiellement comptable, l'impôt
n'étant qu'un élément de la détermination du
résultat comptable de l'exercice ou encore un passif dont le montant
doit être validé, la complexité des règles fiscales
conduit dans la plupart des cas les commissaires aux comptes à faire
appel à un praticien de la fiscalité (conseil fiscal) dans le
cadre d'une mission spécifique d'audit fiscal diligentée en vue
de réaliser un état des lieux des pratiques fiscales de
l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux
éventuellement encourus par cette dernière.
Afin de bien situer la place de l'audit fiscal et de
comprendre ses relations avec le conseil et la vérification fiscale, il
faut le distinguer par rapport à d'autres types d'audit.
Nous ferons une distinction entre l'audit interne et l'audit
externe puis nous présenterons les qualités de l'auditeur
fiscal.
A. Audit interne
« L'audit interne est la révision
périodique des instruments dont dispose une entreprise pour
contrôler et gérer une entreprise »16(*).
L'audit interne est une fonction de contrôle
exercée par le département d'une grande entreprise chargé
d'examiner et d'évaluer le contrôle interne dans tous les domaines
de l'entreprise et à tous les niveaux. Il consiste en une
révision périodique des instruments dont dispose une direction
pour contrôler et gérer l'entreprise.
Les objectifs principaux de l'auditeur interne sont donc, dans
le cadre de cette révision périodique, de vérifier si les
procédures en place comportent les sécurités suffisantes,
si les informations sont sincères, les opérations
régulières, les organisations efficaces, les structures claires
et actuelles.
L'audit interne apporte sa contribution à l'ensemble
des activités de l'entreprise. Il intervient traditionnellement dans
tous les domaines financiers Comptabilité Générale,
comptabilité analytique, trésorerie, comptabilité
budgétaire entre autres. Celui-ci intervient maintenant aussi dans les
domaines opérationnels : gestion des stocks, fonctions approvisionnement
et logistique, sécurité des actifs, pertinence et respect des
procédures de gestion pour ne citer que ceux-ci.
Pour avoir une pleine compréhension des
opérations examinées, l'auditeur interne doit :
- Examiner et apprécier la rectitude, la suffisance et
l'application des contrôles comptables, financiers et
opérationnels et promouvoir un contrôle efficace à un
coût raisonnable ;
- Vérifier la conformité avec les politiques,
les plans et les procédures établis ;
- Vérifier à quel point les actifs de la
société sont justifiés et préservés des
pertes de toutes sortes ;
- Vérifier l'exactitude des informations
utilisées par la Direction ;
- Evaluer la qualité de l'action dans la mise à
exécution des responsabilités assignées ;
- Recommander des améliorations
opérationnelles.
B. Audit externe
Il est effectué par une personne indépendante
de l'entreprise.
L'audit externe peut être :
- soit de nature contractuelle. Ainsi l'entreprise fait appel
à un cabinet afin de réaliser une mission définie dans le
cadre d'un contrat ;
- soit légal, comme c'est le cas de la mission du
commissaire aux comptes prévue par l'article 70 de l'Acte Uniforme
portant Droit Comptable.
Depuis l'avènement au Cameroun de la profession de
conseil fiscal, une distinction nette est faite entre les missions du conseil
fiscal et celles du commissaire aux comptes en matière fiscale.
- Le commissaire aux comptes certifie que les états
financiers de synthèses sont réguliers et sincères et
donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et
du patrimoine de la société à la fin de cet exercice.
Dans son rapport à l'Assemblée
Générale Ordinaire, le commissaire aux comptes
déclare :
ü soit certifier la régularité et la
sincérité des états financiers de
synthèse ;
ü soit assortir sa certification de réserve ou la
refuser en précisant les motifs de ces réserves ou de ce
refus.
Le commissaire aux comptes intervient dans le cadre de sa
mission annuelle de contrôle de comptes. Il s'agit pour lui de
vérifier que les obligations fiscales de la société
auditée ont été correctement remplies et, si ce n'est pas
le cas, s'assurer que les risques fiscaux encourus ont été
correctement chiffrés et provisionnés dans les comptes. L'audit
en question est un audit comptable et financier avec une légère
connotation fiscale.
- Selon le code déontologique relatif à la
profession de conseil fiscal édicté par l'Ordre National des
Conseils fiscaux du Cameroun, les conseils fiscaux exercent à titre
exclusif les missions ci-après :
ü donner des consultations en matière
fiscale ;
ü rédiger pour le compte de leurs clients, tous
actes sous seing privé se rapportant directement ou indirectement au
domaine fiscal ;
ü aider les contribuables à souscrire leurs
déclarations fiscales en tout genre et rédiger les
réponses exigées par les administrations ;
ü assister les contribuables à l'occasion des
procédures de contrôles fiscaux, de contentieux et de recouvrement
des impôts, droits et taxes ;
ü représenter leurs clients devant les
autorités fiscales et juridictionnelles ainsi que devant les organismes
publics ou parapublics en matière fiscale, sous réserve de
justifier d'un mandant régulier ;
ü accomplir les missions d'audit fiscal ;
ü exercer les fonctions d'expert judiciaire en
fiscalité.
Entre ces deux professionnels, c'est le conseil fiscal qui a
qualité et compétence pour mener à bien une mission
d'audit fiscal car au regard de la complexité des règles fiscales
la plupart des commissaires aux comptes font appel aux conseils fiscaux en vue
de réaliser un état des lieux des pratiques fiscales de
l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux
éventuellement encourus par cette dernière.
Peut également être rangé dans la
catégorie d'audit externe, le contrôle fiscal. En effet, le
vérificateur fiscal lorsqu'il procède à une
opération de contrôle, notamment en cas de vérification de
comptabilité, adopte une démarche similaire à celle d'un
auditeur externe.
On pourrait penser que cette différence de statut
entre l'auditeur interne et l'auditeur externe ne devrait pas avoir d'incidence
sur la nature des travaux. En fait, leurs approches sont différentes car
elles répondent à des préoccupations elles- mêmes
différentes. L'auditeur interne s'intéresse d'une façon
prioritaire à l'efficacité de la gestion ainsi qu'à
l'application des décisions prises par la direction alors que l'auditeur
externe, lorsqu'il doit certifier les comptes, va s'assurer que ceux-ci donnent
une « image fidèle » de la situation économique et
financière de l'entreprise, ce qui nécessite une approche
globale.
C. Les qualités de
l'auditeur fiscal
Les règles générales devraient
s'appliquer d'une façon personnelle à l'auditeur fiscal. Elles
concernent son indépendance, sa compétence et son
intégrité.
- Indépendance : l'auditeur
fiscal doit être et paraître impartial dans son jugement. Cette
indépendance devrait s'apprécier aussi bien sur le plan
matériel que sur le plan moral. L'indépendance matérielle
exige que l'auditeur ne soit pas dans une situation de dépendance qui
risque de compromettre son objectivité, tel que par exemple le fait
d'être en relation d'affaires avec le client ou encore d'avoir un lien
quelconque avec l'audité qui pourrait restreindre sa liberté.
L'indépendance morale par contre, permettra de s'assurer que l'auditeur
fiscal fait preuve d'honnêteté et d'intégrité dans
son comportement en écartant toute possibilité de subir des
pressions externes l'amenant à modifier son jugement ;
- Compétence : ce critère
revêt une grande importance pour l'audit fiscal, du fait qu'il va
conditionner le développement de ce type de missions. En effet, le
succès de l'audit fiscal auprès des entreprises camerounaises
dépendra en premier lieu d'un niveau minimum de qualité que seule
la compétence des intervenants dans ce domaine pourrait garantir. En
matière d'audit fiscal, cette exigence se pose avec beaucoup
d'acuité étant donné que l'auditeur fiscal doit maitriser
non seulement la fiscalité, mais également les techniques
d'audit, ce qui présuppose qu'il est maitre de la matière
comptable, informatique, financière, juridique et d'une manière
générale tout ce qui a trait au management des
entreprises ;
- Secret professionnel : l'auditeur
fiscal est amené tout au long de ses missions à prendre
connaissance d'informations confidentielles ou de risques importants dont la
divulgation pourrait causer des préjudices à l'entreprise
auditée. Il détient également toutes les conclusions
relatives à la situation fiscale de l'entreprise, conclusions qui, si
elles arrivent à tomber entre les mains de tierces personnes, pourraient
être utilisées contre elle.
En résumé, l'audit fiscal est un diagnostic de
la situation fiscale d'une entité permettant d'apprécier le
respect des règles fiscales en vigueur et l'aptitude de cette
entité à mobiliser les ressources du droit fiscal dans le cadre
de sa gestion pour y atteindre ses objectifs.
1.2.2.2 Les objectifs de
l'audit fiscal
L'audit fiscal a pour objectif l'examen de la situation
fiscale de l'entreprise. Il s'agit en fait, en ayant recours à des
spécialistes en la matière (conseils fiscaux) de voir de quelle
façon l'entreprise appréhende la fiscalité et comment elle
intègre le paramètre fiscal.
En effet, la situation fiscale d'une entreprise est
influencée par deux types de décisions. Tout d'abord, et c'est
certainement l'aspect le plus répandu, la situation fiscale de
l'entreprise est influencée par des décisions dont l'initiative
échappe à celle-ci, ces décisions ne sont en
réalité que la résultante d'obligations légales,
obligations auxquelles l'entreprise doit se conformer sous peine de s'exposer
à des sanctions. A l'opposé, la situation fiscale de l'entreprise
peut être influencée par des décisions dont l'initiative
lui appartient ; dans le cadre de ce type de décisions, l'entreprise
peut influer sur sa propre situation fiscale. Elle peut, dans une certaine
limite, et avec plus ou moins de succès, moduler l'importance de sa
dette fiscale ; cela est essentiellement fonction de l'utilisation qu'elle fait
des choix fiscaux et des options fiscales dont elle dispose.
Ces deux types de décisions déterminent de
façon naturelle les objectifs d'un audit fiscal, lesquels justifient
l'existence de la mission17(*).
D'une part, celui-ci va s'assurer que l'entreprise respecte
effectivement les obligations légales auxquelles elle est soumise et
qu'elle se conforme à la règle fiscale. L'audit fiscal vise alors
à vérifier que l'entreprise ne s'expose pas à des risques
fiscaux imputables au non respect de la loi fiscale.
D'autre part, l'audit fiscal va évaluer l'aptitude de
l'entreprise à utiliser, au mieux de ses intérêts, les
possibilités que lui offre la législation fiscale, son aptitude
à faire preuve d'efficacité dans le cadre de sa gestion
fiscale.
A. Contrôle de la
régularité fiscale
Le système fiscal camerounais étant
déclaratif, chaque contribuable est tenu de souscrire sa
déclaration d'impôt de son propre chef et l'Administration se
réserve le droit de contrôle. L'application de la loi fiscale met
en présence l'administration et le contribuable. Le contribuable
désigne toute personne au nom de laquelle la dette d'impôt a
été juridiquement établie et qui en supporte
définitivement la charge. En sa qualité d'assujetti de
l'impôt, le contribuable se voit imposer un certain nombre d'obligations
dont le non respect est assorti de sanctions appliquées par
l'administration.
La notion de régularité fiscale est intimement
liée à la notion de risque fiscal (dont le développement
se fera dans la section 2 du chapitre 2). Ce risque fiscal dépend de
deux paramètres qui sont :
- D'une part, la probabilité d'existence d'erreurs
fiscales au niveau des comptes de l'entreprise. Cette probabilité est de
plus en plus importante eu égard à la complexité de la
matière fiscale, la mouvance des textes fiscaux au fil du temps ,
à la multitude des obligations mises à la charge de l'entreprise,
à l'autonomie du droit comptable et également au niveau de la
compétence des services fiscaux et financiers de l'entreprise et des
consultants externes auxquels elle fait appel ;
- D'autre part, l'éventualité de mise en oeuvre
par l'administration du contrôle fiscal. Eventualité qui devient
de plus en plus probable compte tenu du fait que celle-ci renforce de plus en
plus sa fonction de contrôle notamment par l'exercice des contrôles
sur pièces qui montent en puissance.
Du fait de l'existence de professionnels de la
fiscalité (conseils fiscaux) au Cameroun, les dirigeants peuvent avoir
des certifications sur la régularité fiscale de leurs entreprises
en tout temps et ce grâce à l'audit fiscal.
L'audit fiscal est ainsi un axe majeur de prévention du
risque fiscal, il présente également des vertus
pédagogiques en attirant l'attention des dirigeants sur les sources
d'irrégularités ou sur les points susceptibles d'être
relevés par l'administration lors d'un éventuel
contrôle.
Toutefois, il faut préciser que le droit fiscal ne
doit pas être assimilé et limité à la seule notion
de risque. En effet la législation fiscale comporte de nombreuses
possibilités de choix, de nombreuses options qui permettent à
l'entreprise, si elle a une bonne maîtrise et une parfaite connaissance
des règles fiscales, de moduler l'importance de sa dette fiscale. Elle
peut ainsi être plus ou moins efficace dans ses décisions
fiscales. C'est pourquoi le contrôle de l'efficacité constitue le
deuxième objectif assigné à l'audit fiscal.
B. Contrôle de
l'efficacité fiscale
On pourrait prétendre qu'en l'état actuel d'une
législation fiscale touffue et évoluant sans discontinuer,
l'entreprise qui parvient à honorer ses obligations fiscales en
demeurant à l'abri de pénalités, amendes ou redressements
réalise déjà une performance.
Une bonne gestion du paramètre fiscal et des
opportunités qu'il offre est susceptible de fournir à
l'entreprise qui s'y livre un avantage concurrentiel indéniable, source
de valeur ajoutée.
La possibilité d'adopter des mesures plus ou moins
opportunes au plan fiscal justifie ainsi l'intérêt pour
l'entreprise de soumettre à un spécialiste de la discipline ses
orientations fiscales, ses choix fiscaux, afin de voir si, en la
matière, elle fait preuve d'efficacité ou non.
Nous présenterons successivement les moyens et les
objectifs du contrôle d'efficacité afin de mieux
appréhender cette notion.
a. Les moyens de
l'efficacité fiscale
La notion d'efficacité fiscale procède d'une
vision dynamique de l'impôt reposant sur l'intégration du
paramètre fiscal dans les décisions de gestion de
l'entreprise.
Cette conception de l'impôt qui tend à se
répandre, sans pour autant être encore systématique
résulte de la prise de conscience du caractère optionnel du droit
fiscal camerounais et surtout de la possibilité, voir même de la
nécessité d'exploiter la marge de manoeuvre offerte par la
législation. Cette marge de manoeuvre recouvre en pratique deux
réalités :
- Il s'agit tout d'abord des diverses mesures d'incitations et
de faveur contenues dans la législation fiscale. En effet, force est de
constater que le paramètre fiscal constitue l'essentiel des mesures
incitatives retenues par les pouvoirs publics camerounais pour encourager
l'investissement, notamment dans les dispositions du Code Général
des Impôts 2016 pour ce qui est des mesures de promotion de l'emploi
jeune (articles 105 et 106), de la prorogation du délai de
validité du régime du secteur boursier, du renforcement des
avantages fiscaux au profit des adhérents et promoteurs des centres de
gestion agrées entre autres ;
- Il s'agit ensuite des choix fiscaux qui s'offrent à
l'entreprise et qui constituent la matière première de
l'efficacité fiscale. En effet, comme nous l'avons déjà
souligné, le droit fiscal camerounais renferme de plus en plus de
dispositions permettant à l'entreprise d'opérer des choix fiscaux
et de moduler sa charge fiscale.
L'audit fiscal va ainsi contrôler l'aptitude de
l'entreprise à utiliser la panoplie des décisions juridiques et
fiscales à sa disposition. De cette façon, l'audit fiscal
renseigne les dirigeants sur la qualité et l'opportunité des
choix fiscaux, éléments moteurs d'une saine gestion fiscale. Il
mesure l'écart existant entre l'efficacité fiscale potentielle et
l'efficacité fiscale atteinte.
b. Les objectifs du
contrôle de l'efficacité
En matière d'efficacité fiscale l'objectif
recherché par l'auditeur peut être commandé par deux types
de préoccupations :
- L'entreprise cherche à valider un choix
fiscal ;
- L'entreprise cherche à apprécier la
qualité des choix fiscaux opérés.
Le travail de l'auditeur fiscal aura des conséquences
différentes pour l'entreprise selon que l'on se trouve dans l'une ou
l'autre situation. De même une mission d'audit fiscale, peut consister
à émettre opinion sur la gestion fiscale de l'entreprise en
s'assurant de deux points :
- L'aptitude de l'entreprise à identifier toutes les
options fiscales possibles ;
- L'aptitude de l'entreprise à choisir, compte tenu de
sa situation propre et ses objectifs, celles des options qui sont les plus
intéressants sur le plan fiscal.
En résumé, les deux objectifs majeurs de
l'audit fiscal consistent, respectivement, en un contrôle de la
régularité fiscale et un contrôle de l'efficacité
fiscale de l'entreprise.
Mais précisons, au préalable, qu'il existe
plusieurs prescripteurs d'une mission d'audit fiscal (Les dirigeants de
l'entreprise, ses partenaires, pour ne citer que ceux-ci). Ces prescripteurs,
dans des positions différentes vis-à-vis de l'entreprise, donc
animés par des préoccupations diverses, vont contribuer à
donner aux missions d'audit fiscal des colorations différentes.
D'où une grande diversité des missions d'audit fiscal.
SECTION 2 : LA DIVERSITE DES MISSIONS D'AUDIT FISCAL,
DEMARCHE ET LIMITES
Dans ce qui va suivre, nous allons faire une présentation
des diversités de mission d'audit fiscal, par la suite, il sera question
de présenter la démarche qui est sienne et enfin nous montrerons
ses limites.
2.1 La diversité des
missions d'audit fiscal
Il importe de rappeler d'abord que les dirigeants de
l'entreprise ne sont pas les seuls prescripteurs d'une mission d'audit fiscal.
Cette préoccupation s'étend non seulement aux autres membres de
l'entreprise mais aussi à des interlocuteurs ou partenaires
extérieurs à l'entreprise qui peuvent représenter des
prescripteurs potentiels de l'audit fiscal. Cette diversité des
prescripteurs potentiels de l'audit fiscal et son corollaire la multitude des
préoccupations, des attentes et des besoins de ceux-ci font qu'il ne
peut y avoir uniformité des missions de contrôle de la
régularité. Mieux encore, cette diversité des besoins peut
être relevée au sein d'une même catégorie de
prescripteurs.
Pour ne donner que l'exemple des dirigeants d'entreprises, on
peut dire que le dirigeant d'une entreprise dont les opérations
dépassent les frontières nationales n'aura pas les mêmes
attentes en matière d'audit fiscal que celui d'une entreprise qui
n'effectue que des opérations sur le territoire national.
Il est cependant permis d'observer que les missions d'audit
fiscal se définissent avec une certaine constance par rapport à
quatre éléments qui sont les objectifs de la mission,
l'importance de la période sur laquelle porte la mission,
l'étendue de l'activité de l'entreprise concernée par la
mission et la variété des impôts concernés par la
mission.
2.1.1 La diversité des
objectifs du contrôle de régularité
En matière de contrôle de la
régularité, CHADEFAUX (2006) distingue deux niveaux
d'objectifs18(*) :
- Tout d'abord les objectifs «limités»
lorsque le prescripteur recherche avant toute chose une information sur
l'existence d'irrégularités fiscales et, le cas
échéant, sur l'ampleur du risque correspondant. C'est une
photographie ou Lm constat de la situation fiscale de l'entreprise dont a
besoin le prescripteur. Ce type d'objectifs peut être recherché,
par exemple, par un commissaire aux comptes, un établissement de
crédit ou même de futurs associés ;
- Les objectifs de la mission peuvent être
développés lorsque, au delà du constat sur la nature et
l'importance des erreurs fiscales, le prescripteur souhaite adopter un
comportement plus actif en ayant des indications sur la possibilité de
réduire le risque ainsi décelé, ou de minimiser les
facteurs d'irrégularités, les sources de risque.
Autrement dit, au delà de la description des
principales irrégularités relevées, le dirigeant
d'entreprise (prescripteur) demandera à l'auditeur de lui indiquer ce
qui dans les méthodes, les procédures ou l'organisation peut
être source d'irrégularités ou encore, s'il y a
possibilité de rectifier les erreurs constatées.
La diversité des missions d'audit fiscal ne se
restreint cependant pas à une simple alternative sur l'importance des
objectifs de la mission. Elle s'illustre également sur l'étendue
variable de la période sur laquelle porte la mission d'audit.
2.1.2 Périodes soumises
au contrôle de régularité
La recherche de la sécurité fiscale passe par
le contrôle de l'aptitude de l'entreprise à se confronter à
la législation fiscale. Pour ce faire, le prescripteur doit
définir l'étendue dans le temps de l'information sur laquelle il
souhaite obtenir l'avis de l'auditeur. Cette étendue varie d'une mission
à l'autre et elle est très influencée par le
caractère ponctuel ou périodique que revêt l'intervention
des auditeurs fiscaux.
Une mission d'audit périodique présente un
avantage particulier. En effet les vérifications opérées
par l'administration fiscale, bien qu'elles soient potentielles peuvent porter,
lorsqu'elles se produisent, sur toute la période non prescrite (quatre
exercices). Il en résulte que des redressements qui concernent la
première année de la période non prescrite supportent des
majorations de retard sur toute cette période. Par conséquent,
plus l'intervalle de temps séparant deux missions contractuelles est
important, plus le risque d'accumulation des erreurs est grand et plus le
coût financier inhérent au contrôle fiscal risque
d'être lourd. Cela signifie que le recours plus fréquent à
l'audit fiscal, en limitant la période non pré
vérifié contractuellement, réduit le risque et optimise le
coût financier de l'entreprise.
Un autre avantage de la répétition des missions
de contrôle de la régularité est qu'elle permet
d'accélérer progressivement les travaux et les étapes de
contrôle tout en les rendant plus performants. En effet, si la
première intervention doit conduire à un examen approfondi du
traitement de la fiscalité au sein de l'entreprise, elle constitue, pour
les auditeurs une occasion d'acquérir une connaissance
générale de l'entité, de déceler les anomalies
fréquentes et de proposer, éventuellement, aux dirigeants les
mesures correctives qui s'imposent. La mise en place de nouvelles
sécurités, de nouvelles procédures au fil des missions
doit contribuer à minimiser graduellement les facteurs
d'irrégularités. Le coût de la mission doit baisser en
conséquence et l'attention des auditeurs peut progressivement se porter
sur d'autres questions notamment l'examen des aspects liés au
contrôle de l'efficacité fiscale de l'entreprise.
Par contre si l'intervention est ponctuelle, l'étendue
dans le temps de l'information à vérifier sera fonction des
attentes du prescripteur. Si celui-ci envisage d'opérer dans
l'entreprise une vérification fiscale simulée à l'image de
ce qui peut se passer lors d'un éventuel contrôle fiscal,
l'auditeur devra réaliser son travail sur l'ensemble de la
période non prescrite.
En toute hypothèse, une fois on détermine la
période sur laquelle s'exercera la mission d'audit, il faut
définir le type d'information à contrôler.
2.1.3 Activités soumises
au contrôle de régularité
La régularité fiscale peut s'apprécier
à différents niveaux. Ainsi, en cas de vérification
fiscale simulée, le prescripteur peut soumettre l'entreprise dans son
ensemble à un contrôle contractuel de la régularité
comme il peut le faire pour un groupe d'entreprises.
De même, si l'entreprise a une activité
internationale, il est possible d'envisager un audit de
régularité des affaires internationales. L'objectif étant
la recherche et l'évaluation du risque fiscal inhérent à
l'absence de conformité aux règles de fiscalité
internationale.
Il est à souligner que les deux critères
précédents (contrôle d'une entreprise ou d'un groupe, des
opérations nationales ou internationales) peuvent aisément
être combinés.
C'est le cas par exemple où l'on procède
à un contrôle de régularité des opérations
internationales des filiales d'un groupe. L'ampleur d'une telle mission
nécessite, évidemment, de la part du cabinet d'audit des moyens
relativement conséquents.
Dans d'autres situations en revanche, le contrôle de
régularité peut porter exclusivement sur des opérations
spécifiques. Ce sont généralement des opérations
dont le suivi comptable et fiscal n'est pas toujours facile pour l'entreprise
et qui constituent pour elle des sources de risque fiscal. Ainsi deux
sociétés qui fusionnent peuvent désirer s'assurer de la
validité et de la régularité fiscale de l'opération
de fusion.
Dans le même sens, il faut préciser que la
périodicité des missions d'audit peut aisément favoriser
un travail qui consiste à contrôler successivement des familles
d'opérations. Une première mission peut être
consacrée, par exemple, au contrôle de la régularité
fiscale des opérations portant sur les immobilisations, une
deuxième mission peut porter sur les stocks et ainsi de suite.
La nature des missions d'audit fiscal peut donc varier selon
l'importance de l'information soumise au contrôle, elle peut aussi
dépendre de la variété des impôts sur lesquelles
portes la mission.
2.1.4 Impôts soumis au
contrôle de régularité
L'entreprise quelle que soit sa taille, quelque soit son
secteur d'activité est soumise à plusieurs impôts et taxes
(impôt sur les sociétés, TVA, Patente, IRPP sur salaires
...). Une mission d'audit fiscal peut porter sur l'ensemble des impôts et
taxes auxquels l'entreprise est soumise comme elle peut porter sur un
impôt bien déterminé.
Dans ce dernier cas, le choix d'une telle mission s'explique
généralement de trois façons :
- En premier lieu, le droit fiscal soumet certaines
opérations ou certaines activités à des dispositions ou
régimes particuliers au regard de tel ou tel impôt.
Ainsi lors d'un contrôle contractuel de la
régularité fiscale d'une opération de fusion, une
société (absorbante) concernée par l'application du
régime de faveur souhaitera en priorité savoir si elle respecte
ou non les dispositions édictées par le texte de loi sur l'IS
pour bénéficier du régime de faveur.
- Ensuite, l'entreprise peut elle même avoir des
soupçons sur ses propres faiblesses sur le plan fiscal et souhaiter
bénéficier d'un contrôle approfondi sur un impôt
donné pour confirmer ou infirmer ces soupçons et étendre,
le cas échéant, la mission aux autres impôts.
- Enfin, l'éventuelle périodicité des
missions d'audit fiscal peut permettre à chaque fois de faire la
synthèse sur la situation fiscale de l'entreprise au regard de tel ou
tel impôt.
2.2 Démarche de l'audit
fiscal
Toute mission d'audit, quelle qu'en soit la nature, suppose
une démarche permettant d'attendre son objectif avec le maximum de
sécurité et en utilisant les moyens nécessaires de
façon optimale.
Cependant, la nature des missions d'audit fiscal et la
diversité des objectifs qui peuvent être poursuivis interdisent la
définition d'une méthodologie standard applicable à toutes
les missions d'audit fiscal. Ainsi la démarche générale de
l'auditeur fiscal pourrait se baser sur 5 étapes fondamentales :
- Phase préliminaire ;
- Prise de connaissance générale ;
- Evaluation du contrôle interne ;
- Contrôle des opérations à
caractère fiscal ;
- Rapport.
2.2.1 Phase
préliminaire
Préalablement à l'acceptation de la mission
d'audit fiscal, l'auditeur doit entreprendre un diagnostic qui a pour objectif
de savoir si ladite mission est possible, dans quels délais et quel
coût?
Par suite à l'acceptation de la mission, un document
appelé `lettre de mission est établie. La lettre de mission
comprend :
- Les obligations réciproques des parties ;
- Les objectifs de la mission ;
- L'étendue des travaux à réaliser
(exercices à auditer) ;
- Les impôts et taxes concernés par la mission
;
- Le délai d'exécution de la mission ;
- Le montant de rémunération de la mission.
2.2.2 Prise de connaissance
générale
Selon la norme ISA 315 : « l'auditeur doit avoir une
connaissance suffisante des activités de l'entité afin
d'identifier et de comprendre les événements, opérations
et pratiques de l'entité qui, d'après son jugement, peuvent avoir
une incidence significative sur les états financiers, sur son examen ou
sur le rapport d'audit ».
Selon cette norme l'auditeur doit obtenir une
compréhension suffisante de l'entité et de son environnement, y
compris de son contrôle interne, afin d'identifier et d'évaluer
les risques d'anomalies significatives dans les états financiers, qu'ils
soient dus à la fraude ou à l'erreur, et pour concevoir et
exécuter d'autres procédures d'audit19(*).
La connaissance de l'entreprise comprend la
compréhension de l'environnement dans lequel elle se situe ainsi que
l'identification des spécificités de l'entreprise. Cette
connaissance a pour fonction de déceler les risques principaux auxquels
est soumise l'entreprise20(*).
La prise de connaissance permet de collecter les informations
générales sur l'entité et son environnement. Elle permet
à l'auditeur de s'imprégner des spécificités
fiscales de l'entreprise et d'obtenir de cette façon de
précieuses indications sur l'orientation future de ses travaux.
Cependant, la prise de connaissance générale
est d'intérêt particulier dans la mission d'audit fiscal et ce
afin de dégager les spécificités de l'entité et
préparer par conséquent le dossier permanent composé par
les différents dossiers.
2.2.2.1 Intérêt de
la prise de connaissance
Cette étape est d'autant plus importante quand il
s'agit d'une première intervention. Elle permet à l'auditeur
d'assimiler le contexte externe de l'entreprise : contexte juridique,
environnement économique, environnement social entre autres. Et interne
: l'activité et l'organisation générale de
l'entreprise.
Cette première phase constitue un préalable
nécessaire pour l'orientation efficace des travaux sur les zones de
risque les plus saillantes. Elle présente, dans sa consistance, les
mêmes caractéristiques que dans la démarche de l'audit
financier et comptable. Elle se base sur l'approche ci-après :
- L'identification des aspects significatifs au regard de la
fiscalité qui caractérisent les activités de l'entreprise,
son environnement législatif et réglementaire, sa structure
d'exploitation, ses liens économiques avec d'autres entités
nationales-groupe ou hors groupe et internationales. L'objectif de cette
étape est de recenser tous les aspects qui méritent une attention
particulière de la part de l'auditeur fiscal en considération du
risque fiscal significatif qui peut caractériser ces aspects et qui ont
trait pour l'essentiel aux domaines suivants :
ü Situation juridique de l'entreprise et son appartenance
éventuelle à un groupe ;
ü Nature d'activité, lieux et modes d'exercice
;
ü Réglementation fiscale et sectorielle applicable
;
ü Principaux contrats structurant les activités de
l'entreprise ;
ü Mode d'organisation générale ;
ü Implantations géographiques qui peuvent avoir
des incidences fiscales au niveau de l'application des conventions
internationales ;
ü La répartition du capital social et
l'éventuelle appartenance de la société à un groupe
;
ü L'étude des effectifs ;
ü Le passé fiscal de l'entreprise ;
ü La situation financière de l'entreprise ;
ü Le profil des dirigeants ;
ü Les statuts, PV de l'assemblée des actionnaires
et du conseil d'administration ;
ü Lecture des rapports des autres auditeurs.
- L'appréciation globale de l'organisation et du
contrôle interne afin de se faire une idée sur les zones de risque
les plus significatives qui peuvent remettre en cause :
ü L'exhaustivité des opérations
enregistrées par rapport à celles traitées ;
ü La réalité et l'appartenance à la
société de ces opérations, ainsi que leur bonne
justification, évaluation et inscription dans la bonne
période.
L'auditeur fiscal dispose d'une panoplie de techniques qui
permettent d'appréhender la connaissance recherchée. Les plus
essentielles sont :
- Entretiens avec les dirigeants et responsables
comptables et financiers : le but de ces entretiens est
d'appréhender toutes les décisions prises par le management et
susceptibles d'engendrer un traitement spécifique en matière
fiscale ;
- L'analyse de la documentation interne et externe
: elle a pour objectif de compléter le recensement et de
justifier les opérations significatives qui génèrent un
traitement fiscal spécifique ; le réviseur s'informant en
particulier sur les choix fiscaux pris par la société et leur
évolution, ainsi que sur leurs références légales
ou conventionnelles qui le permettent.
- L'examen analytique : il vise, pour
l'essentiel, l'examen des tendances, dans le temps, pour faire ressortir ainsi
bien les anomalies que les changements de décisions et choix, aussi bien
au niveau de la gestion du patrimoine que de l'exploitation de l'entreprise.
La synthèse de ces premiers travaux conduit à
établir une liste des risques potentiels les plus importants et, en
corollaire, à cibler les travaux de contrôle nécessaires
à effectuer sur la comptabilité, le suivi des obligations
légales et la détermination du résultat fiscal pour
évaluer concrètement les risques.
Elle met en relief les spécificités de
l'entité ainsi que les éventuels problèmes, risques ou
failles pour orienter ses investigations et recueillir par la suite des
éléments de compréhension pour formuler son opinion qui
devrait être basée sur les éléments probants.
- Eléments de compréhension :
Ces éléments sont de nature à familiariser
l'auditeur aux spécificités de l'entité pour qu'il puisse
en tracer les ordres de grandeurs auxquels il serait affronté. Ils lui
sensibilisent sur la significativité d'une telle erreur et donc fixer
son seuil de signification. Cependant, ils ne se contentent pas à une
compréhension de l'environnement interne mais aussi de l'environnement
externe qui place l'entreprise dans son secteur d'activité et
l'apprécie vis-à-vis de ses concurrents.
- Eléments de preuve : Plusieurs
situations peuvent nécessiter un apport de justification vue les
incohérences décelées entre la comptabilité et la
fiscalité. Ces éléments justificatifs sont principalement
liés à des situations risquées ou à des anomalies
qu'il convient d'ergoter au niveau de son rapport général.
2.2.2.2 Préparation des
différents dossiers
La prise de connaissance générale est une
première étape du processus d'audit fiscal qui débouche
sur l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des recueillis sur
l'entreprise dans des différents domaines. Nous allons citer à
titre d'exemple les dossiers suivants :
- Les informations générales :
se sont des informations qui concernent l'historique de l'entreprise, la
dénomination sociale, son capital, son objet social, ses statuts, ses
implantations pour ne citer que celles-ci ;
- Les informations juridiques : informations
se rapportant au statut juridique de l'entité (SA, SARL, SNC...), les
procès verbaux des assemblés général pour ne citer
que celles-ci ;
- Les informations comptables et
financières : le manuel comptable, le rapport d'audit interne,
les états financiers ;
- Les informations opérationnelles :
la nature de milieu du travail (informatisé, manuel), les
méthodes utilisés (travail à la chaîne, production
à la pièce...) dont des informations fiscales peuvent y
figurer ;
- Les informations relatives au secteur
d'activité : régime d'imposition en tant que personnes
physiques ou personnes morales ; les produits commercialisés à
quel taux de TVA (0%, 19,25%) ; les autres impôts et cotisations
spécifiques au secteur ;
- Les informations sur les avantages fiscaux
: elles portent sur des dispositions spécifiques à quelques
entreprises faisant l'objet d'une incitation de la part de l'Etat comme par
exemple le régime suspensif en matière de TVA ;
- Informations sur les principales
conventions : c'est essentiellement pour évaluer les incidences
fiscales de ces conventions telles que la location (l'enregistrement du contrat
a été réalisé sur la base du montant de location
annuel, semestriel, mensuel...), le leasing, les cessions d'immobilisations.
L'élaboration de ces différents dossiers
constituera le dossier permanent qui servirait à l'auditeur dans ses
prochaines investigations. Il est à noter que l'auditeur pourra s'en
servir des dossiers déjà préparés et donc l'audit
comptable et financier participe en tant que source d'informations et d'appui
à la mission d'audit fiscal. Le déroulement de cette phase
pourrait amplement être facilité par l'existence de
différentes missions d'audit dont les conclusions constitueront une aide
précieuse pour l'auditeur fiscal.
De ce fait, la phase de prise de connaissance est très
importante et nécessite une attention particulière de l'auditeur
fiscal, du moment qu'elle va conditionner la planification de toute la mission
et le volume des travaux devant être effectués.
2.2.3 Evaluation du
contrôle interne
Après avoir procédé à une prise
de connaissance générale de l'entreprise, l'auditeur fiscal va
centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l'entreprise.
Le contrôle interne est un processus qui vise
à assurer la maîtrise de l'entreprise. Son objectif est de
prévenir les erreurs et les fraudes, de protéger
l'intégrité des biens et des ressources, d'assurer une gestion
rationnelle et un enregistrement correct des opérations21(*).
Le contrôle est un outil de réduction des
risques ; l'identification et la réduction des risques se
réalisent grâce à la mise en place de procédures de
contrôle interne22(*).
D'une façon générale, le contrôle
interne contribue à la maîtrise des activités, à
l'efficacité des opérations et à l'utilisation efficiente
de ses ressources d'une entreprise. En contribuant à prévenir et
maîtriser les risques de ne pas atteindre les objectifs que s'est
fixée la société, le dispositif de contrôle interne
joue un rôle clé dans la conduite et le pilotage de ses
différentes activités.
Sur le plan fiscal, il s'agit d'une évaluation du
contrôle interne qui permet d'assurer la sincérité, la
fiabilité des informations enregistrées et la qualité de
la comptabilité. L'auditeur fiscal va opérer la même
démarche d'un auditeur comptable, mais ses travaux seront axés
sur le traitement des opérations fiscales uniquement.
Cette évaluation prend deux aspects, l'une
spécifique à la régularité et l'autre à
l'efficacité.
2.2.3.1 L'évaluation du
contrôle interne spécifique à la régularité
fiscale
L'évaluation générale du contrôle
interne, reste insuffisante dans le cadre d'une mission d'audit fiscal et
l'auditeur fiscal doit absolument avoir recours à une autre
évaluation spécifique au domaine fiscale.
L'auditeur fiscal, est donc amené à centrer ses
contrôles sur la fonction fiscale au sein de l'entreprise et
étudier en particulier le mode de traitement réservé aux
problèmes fiscaux au sein de l'entreprise auditée.
Les recherches de l'auditeur peuvent ainsi porter sur les
moyens, les méthodes et les conditions suivantes :
- Les moyens matériels et humains dont dispose
l'entreprise pour appréhender des questions fiscales :
l'auditeur fiscal va s'interroger sur l'existence d'un service fiscal, son
organisation et sa position dans l'organigramme de l'entreprise et il doit
savoir si l'entreprise recours à un ou plusieurs conseillers
externes ;
- Les méthodes de traitement des questions
fiscales : l'auditeur peut observer les conditions
d'établissement des différentes déclarations fiscales en
s'assurant qu'elles sont revues par une personne autre que celle qui les a
établies tant au niveau du respect des règles fiscales qu'au
niveau de l'exactitude arithmétique et étudie les
procédures d'envoi de déclarations fiscales, de
vérifications et de contrôles utilisés par
l'entreprise ;
- Les conditions dans lesquelles sont effectués
les versements au trésor : l'auditeur peut contrôler les
conditions dans lesquelles sont effectués les versements. Il peut aussi
étudier les relations entre les responsables fiscaux et les responsables
de la trésorerie et contrôler la concordance entre les sommes dues
par l'entreprise et le montant effectivement acquitté.
2.2.3.2 L'évaluation du
contrôle interne spécifique à l'efficacité
fiscale
Cette évaluation ne peut intervenir qu'après
une évaluation du contrôle interne spécifique à la
régularité fiscale.
Ainsi, l'auditeur doit se fonder sur les différents
travaux réalisés lors du contrôle de la
régularité pour analyser les moyens mis en place au sein de
l'entreprise pour capter l'information fiscale, puis inspecter le mode de
traitement de cette information.
Cet aspect de la démarche est centré sur
l'analyse des conditions et du mode de traitement des questions fiscales
à l'intérieur de l'entreprise. Reste, toutefois que les
contrôles prennent ici une coloration plus marquée sur les aspects
de la gestion fiscale.
Pour capter l'information fiscale spécifique à
l'efficacité, l'auditeur doit collecter des informations sur l'exercice
ou l'absence du service fiscal, sur des différentes personnes
chargées des problèmes fiscaux à l'intérieur comme
à l'extérieur ou encore sur la documentation utilisée.
Donc, dans le cadre de l'efficacité, l'auditeur doit
s'interroger sur le niveau de compétence des responsables des questions
fiscales dans les différentes disciplines de gestion ainsi que sur leur
propre conception de la gestion fiscale.
L'auditeur fiscal évalue à travers les outils
traditionnels de l'audit, l'existence ou l'absence de définition des
taches, des objectifs et directives de travaux fixés au service fiscal
ou à défaut aux personnes chargées des questions
fiscales.
Il aura de même intérêt à
évaluer la répartition du temps de travail des personnes
responsables des problèmes fiscaux, afin de déterminer la part
réellement consacrée aux travaux d'études, de conseil ou
de formation, par opposition aux taches déclaratives contentieuses ou
autres. L'auditeur doit déterminer, surtout, le degré de prise en
compte des questions d'efficacité fiscale.
Cependant, l'auditeur devra aussi se pencher sur les risques
liés aux opérations comptables du moment tel que le non-respect
des règles comptables dans le fond et la forme, peut être
sanctionné par l'administration fiscale en cas de contrôle. Le
diagnostic du système de contrôle interne fiscal peut suivre les
étapes suivantes :
- Description du système : la
description est importante dans le sens qu'elle va permettre à
l'auditeur fiscal de comprendre le système ainsi que les mesures de
sécurité mises en place par l'entreprise. Dans ce sens,
l'auditeur devra examiner les procédures écrites de l'entreprise
et procéder à des entretiens avec le personnel. Il pourra aussi
exploiter les dossiers et les conclusions des auditeurs externes/internes du
moment qu'ils ont forcément effectué une évaluation du
contrôle interne de l'entreprise auparavant ;
- Autres vérifications : durant
cette phase, l'auditeur fiscal va tester quelques procédures telles
qu'elles sont décrites par l'entreprise pour vérifier que la
pratique correspond bien aux procédures écrites. A titre
d'exemple, l'auditeur peut tester la procédure de facturation pour bien
vérifier que toutes les opérations de ventes sont bien
enregistrées comptablement et bien traitées fiscalement.
D'autres vérifications peuvent être
opérées par l'auditeur fiscal pour contrôler l'aptitude des
mesures de sécurité mises en place par l'entreprise à
limiter le risque fiscal.
La phase d'évaluation du système de
contrôle interne fiscal, s'achèvera par une note de
synthèse sur les forces et les faiblesses du système afin
d'orienter les travaux de la phase suivante. La note peut comprendre aussi des
recommandations pour améliorer le système actuel.
- Evaluation des spécificités fiscales
: relever les « avantages fiscaux » dont l'entreprise a
bénéficié ou aurait pu bénéficier.
2.2.3.3 Les documents soumis au
contrôle de l'auditeur fiscal
Les principaux documents qui doivent être mis à
la disposition de l'auditeur fiscal sont les suivants :
- Les déclarations fiscales d'impôt sur les
sociétés, de la TVA, de l'impôt sur les revenus salariaux
et des retenues à la source pour les exercices non prescrits ;
- Les documents comptables (factures d'achat et de vente,
relevés bancaires et autres) ;
- Les journaux, balances et grands livres comptables ;
- Les fichiers des immobilisations ;
- Les correspondances avec l'Administration Fiscale.
2.2.3.4 Programme de
travail
Les phases précédentes vont permettre à
l'auditeur de déterminer, conditionner l'étendue des
contrôles à opérer. L'auditeur aura à
matérialiser l'étendue des travaux à effectuer sur un
écrit appelé programme de travail, qui peut comprendre les
indications suivantes :
- Libellé des opérations soumises aux
contrôles ;
- Le nom du collaborateur chargé de chaque
contrôle ;
- Le temps prévu par contrôle ;
- Les observations.
2.2.4. Contrôle des
opérations à caractère fiscal
Le rapprochement entre la connaissance acquise de
l'entreprise lors des phases précédentes ainsi que
l'évaluation des forces et faiblesses du contrôle interne
permettra à l'auditeur fiscal de définir l'étendue des
contrôles à opérer. Ces contrôles dépendront
de la nature et des objectifs de la mission et peuvent être selon le cas
axés essentiellement :
- Sur le respect des règles fiscales dans le cadre du
contrôle de la régularité fiscale ;
- Sur l'évaluation des choix fiscaux
opérés par l'entreprise dans le cadre de l'audit de
l'efficacité de la gestion fiscale.
Le contrôle de la régularité fiscale peut
se faire à l'aide des techniques suivantes :
- Le questionnaire d'audit fiscal ;
- Les contrôles complémentaires portant sur le
respect des règles de forme et la cohérence.
2.2.5. Rapport d'audit
fiscal
Le rapport d'audit matérialise le travail des
auditeurs. Il analyse une situation, mais met prioritairement l'accent sur les
dysfonctionnements, pour faire développer des actions de progrès,
sans omettre d'évoquer les points forts. Il contient des recommandations
qui ne sont pas des critiques et n'impliquent pas de faute : c'est une
amélioration proposée au responsable habilité à
mener l'action23(*).
Le rapport d'audit fiscal est un document dans lequel seront
consignées la synthèse et les conclusions des travaux de
l'auditeur. Compte tenu du fait que la mission d'audit fiscal n'obéit
pas à des normes prédéterminées, la forme et le
contenu du rapport devront prendre en considération les remarques
suivantes :
- Les parties disposent d'une marge de liberté pour
fixer la forme et le contenu du rapport ;
- Certaines caractéristiques doivent cependant
être prévues par des parties. Au niveau de l'audit fiscal, les
conclusions peuvent être communiquées au client sous deux formes
distinctes :
ü Le rapport d'audit fiscal qui dresse le constat de la
situation fiscale de l'entreprise ;
ü Le rapport de recommandations qui devrait
préconiser des actions en vue de guérir ou de prévenir les
risques relevés ; ce rapport qui est facultatif dans le cadre d'une
mission d'audit comptable, devrait logiquement constituer un
élément important de la mission. En effet, compte tenu de la
nature de la mission d'audit fiscal, l'ultime préoccupation devrait
normalement consister à disposer des moyens et actions
nécessaires à réduire le risque fiscal.
2.3. Les limites de l'audit
fiscal
L'importance, la complexité et l'instabilité de
la législation fiscale génèrent de plus en plus des
risques. La fiscalité est perçue comme une contrainte dont la
maîtrise est difficile. Or, il n'est pas toujours possible, compte tenu
des conditions du contrôle et du caractère ponctuel de la mission
d'audit fiscal d'opérer tous les contrôles qui seraient
nécessaires. De même, dans certains cas,
l'irrégularité est beaucoup plus délicate à
apprécier, ce qui rend difficile de déterminer l'ampleur du
risque et des sanctions auxquelles s'expose l'entreprise en
conséquence.
2.3.1. Limites liées
à la contrainte du temps de la mission
L'auditeur fiscal n'est pas présent en permanence dans
l'entreprise. Lorsqu'il intervient dans l'entreprise, c'est pour une
période de temps limité, selon un calendrier
préétabli avec l'entité auditée.
L'intervention de l'auditeur est ainsi limitée dans le
temps, ce qui a pour effet de proscrire une revue exhaustive de tous les
facteurs de risque.
En s'inspirant de la démarche d'audit financier,
l'auditeur fiscal ne peut procéder qu'à une estimation en ayant
recours aux sondages. Ainsi de nombreux aspects du contrôle de la
régularité fiscale ne peuvent déboucher que sur une
opinion émise en fonction d'un certain degré de
probabilité, l'auditeur doit effectuer des tests lui permettant
d'acquérir une conviction et non une certitude.
Lorsque la mission d'audit fiscal est menée dans une
société auditée qui suscite des risques liés aux
transactions élevés, il importe que dans la lettre de mission, le
problème de la contrainte du temps soit clairement
évoqué.
Il serait vain, dès lors, d'attendre de l'auditeur des
conclusions en tous points semblables à celles d'un vérificateur
de l'administration.
Les personnes intéressées par l'audit fiscal
doivent être pleinement conscient de cet aspect par la mention au niveau
de la lettre de mission que l'auditeur fiscal n'a qu'une obligation de moyens
et non de résultat du fait de l'impossibilité de se livrer
à des contrôles exhaustifs. Toutefois, l'obligation de
résultat peut être retenue dans le cadre de missions beaucoup plus
spécifiques et très techniques : contrôle
d'échéancier fiscal, vérification d'amortissement.
La mission d'audit fiscal ne peut être
considérée comme une garantie et, en cas de vérification
fiscale ultérieure, à se reposer sur les conclusions de l'audit
fiscal en mettant en cause la responsabilité systématique de
l'auditeur fiscal s'il apparaît un décalage entre les
irrégularités découvertes par le contrôleur fiscal
et celles relevées préalablement dans le cadre d'un audit
fiscal.
En effet, la responsabilité de l'auditeur fiscal ne
pourrait pas être mise en cause s'il a mis en oeuvre toutes les
diligences nécessaires pour l'accomplissement de sa mission d'audit
fiscal. Du fait que la mission d'audit fiscal est placée dans le cadre
d'une mission de conseil, l'auditeur fiscal n'a qu'une obligation de moyens et
non de résultat à l'exception de certaines particularités
spécifiques et très techniques.
2.3.2. Les limites liées
à la délicate appréciation du risque fiscal
Lorsque les règles sont précises, qu'elles
portent sur des obligations de forme ou même de délai, leur
contrôle ne soulève aucune difficulté.
Dans d'autres cas en revanche, la
généralité du texte, l'évolution continue de la
législation fiscale et, en conséquence, sa complexité
compromet la possibilité de définir un ensemble de
critères objectifs permettant de caractériser
l'irrégularité ou l'absence d'irrégularité.
En effet, le caractère régulier ou
irrégulier au regard du droit fiscal est alors partiellement fonction de
l'appréciation du vérificateur ou de l'auditeur fiscal. La
détermination du pourcentage au-delà duquel l'entreprise franchit
le pas qui sépare la légalité de
l'illégalité est une affaire d'appréciation, relève
du jugement personnel du vérificateur ou de l'auditeur fiscal.
L'auditeur fiscal peut au plus y déceler une zone de
risque et attirer l'attention de l'entité auditée sur l'existence
d'une source possible de redressement, sauf cas particulièrement
significatifs, il lui est difficile d'émettre un avis
définitif.
L'auditeur fiscal n'a pas de pouvoir pour sonder la
conscience, ou parier sur la psychologie d'un vérificateur fiscal.
En définitive, force est de constater que la
pluralité des prescripteurs et la diversité de leurs attentes et
de leurs préoccupations conduisent à un éventail des
missions d'audit fiscal très étendu. Cet audit fiscal qui
revêt une importance particulière dans la mesure où il
constitue une pièce maîtresse dans l'élaboration du
diagnostic fiscal de l'entreprise.
En effet, pour une entreprise en difficulté soucieuse
d'élaborer un plan de redressement, il est primordial de rechercher si
les efforts qu'elle envisage de déployer ne risquent pas d'être
remis en cause par l'apparition d'un risque fiscal. Or le fait de
négliger les tâches administratives et juridiques ne peut que
contribuer à l'installation du risque fiscal. Là aussi, l'audit
fiscal se révèle un outil incontournable pour éviter une
déperdition des efforts fournis pour assurer la croissance de
l'entreprise.
Le contrôle contractuel de la régularité
dans le cadre d'une mission d'audit fiscal se veut ainsi, pour reprendre les
termes de CHADEFAUX (1987) (Président du jury national du diplôme
d'expertise comptable en France depuis 2010), à la fois pathologique et
préventif. Il est pathologique en ce sens qu'il porte sur une situation
passée. En matière fiscale, un contrôle effectué sur
une situation passée ne constitue pas vraiment un handicap. En effet le
contrôle exercé par l'administration fiscale, qui est la source du
risque, repose lui même sur l'examen d'une situation passée. En
outre, les contrôles à posteriori ont le mérite de mettre
en lumière des irrégularités que l'entreprise est encore
en mesure de rectifier, sans préjudice de sanctions. Même si dans
certains cas, il n'est plus possible de réparer les erreurs commises, il
est utile pour l'entreprise de repérer ces erreurs ne serait ce que pour
pouvoir se préparer au contrôle fiscal et réfléchir
sur les éléments de défense qu'il pourra invoquer.
Par ailleurs, l'audit fiscal constitue un moyen donné
à l'entreprise et à ses partenaires de ne plus laisser à
l'administration le privilège de détenir la vérité
fiscale de l'entreprise parce qu'en dehors du contrôle fiscal
diligenté par l'administration, l'audit fiscal est le seul type de
mission permettant de se renseigner sur le risque fiscal encouru par
l'entreprise. En outre, l'utilité des conclusions formulées
à l'issue d'une mission d'audit fiscal dépasse largement le cadre
strictement fiscal. Les liens étroits qui existent entre
fiscalité et finance permettent aux dirigeants d'entreprises
d'évaluer les retombées financières des risques
décelés par les auditeurs et de prendre les mesures
destinées à faire face à la réalisation du
risque.
La notion de risque fiscal, la règle fiscale et
l'audit fiscal sont des notions étroitement liées, d'où la
nécessité pour l'auditeur de les maitriser afin de mener au mieux
sa diligence.
CHAPITRE 2 : LES DIFFERENTS IMPOTS ET RISQUES FISCAUX
L'audit fiscal a pour objectif l'examen de la situation
fiscale. Il s'agit en fait, en ayant recours à des spécialistes
en la matière (conseils fiscaux) de voir de quelle façon
l'entreprise appréhende la fiscalité et intègre le
paramètre fiscal.
Pour mieux apprécier la gestion fiscale d'une
entreprise, l'auditeur fiscal se doit de maitriser la littérature
rattachée aux différents impôts en question. Cette
littérature qui est un ensemble de règles fiscales est contenue
dans le code général des impôts pour ce qui est du
Cameroun.
L'un des objectifs de l'audit fiscal qui est le
contrôle de la régularité fiscale consiste à
vérifier et s'assurer que l'entreprise respecte ces règles pour
réduire voire même éliminer les risques fiscaux.
Afin de comprendre l'essentiel de sa mission, il est
nécessaire pour lui qu'il ait une connaissance poussée dans un
premier temps des impôts sur lesquels portent sa mission (section 1) et
dans un second temps de la notion de risque fiscal auquel peut s'exposer
l'entreprise du fait de l'inobservation des règles fiscales (section
2).
SECTION 1 : LES DIFFERENTS IMPOTS
Dans la présentation des impôts que nous ferons
plus bas, il est question de faire un exposé sommaire des impôts
courants que l'on peut rencontrer dans une entreprise et non un exposé
exhaustif des impôts contenus dans le code général des
impôts.
Cette présentation ne saurait également avoir
un caractère exhaustif puisque l'appréciation de la gestion
fiscale d'une entreprise est fonction des différents impôts
attachés aux activités exercées par celle-ci.
1.1 L'impôt sur les
sociétés (IS)
L'impôt sur les sociétés est un
impôt assis sur les bénéfices ou les revenus
réalisés par les sociétés et autres personnes
morales24(*).
1.1.1 Champ d'application
Nous ferons la présentation des différentes
personnes imposables à l'IS puis par la suite il sera question de
montrer celles qui en sont exonérées.
1.1.1.1 Personnes
imposables
Sont imposables à l'IS les activités
réalisées par les personnes morales ci-après25(*) :
- Les sociétés par actions même
unipersonnelles et sociétés à responsabilité
limitée (SARL) même unipersonnelles, les sociétés de
fait, les sociétés coopératives et les
établissements ou organismes publics ;
- Les sociétés civiles :
ü Les sociétés civiles qui se livrent
à une exploitation ou à des opérations de nature
commerciale, industrielle, artisanale ou agricole ;
ü Les sociétés civiles qui comprennent
parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux ou qui
ont opté pour l'IS ;
ü Les sociétés civiles ayant opté
pour l'IS dans les conditions fixées pour les sociétés de
personnes.
- Les sociétés de personnes ayant opté
pour l'IS :
ü Les sociétés en nom collectif ;
ü Les sociétés en commandite
simple ;
ü Les sociétés en participation ;
ü Les syndicats financiers.
Cette option est irrévocable et ne peut être
exercée par les sociétés de fait ou les
sociétés de personnes issues de la transformation
antérieure de sociétés de capitaux. Pour être
valable, l'option doit être signée par tous les associés et
notifiée à l'inspecteur du lieu d'imposition dans les trois mois
du début de l'exercice fiscal.
- Les établissements publics et collectivités
territoriales décentralisées autres que les
établissements scientifiques, d'enseignement et d'assistance ainsi que
les associations et collectivités territoriales
décentralisées non soumise à l'IS en vertu d'une autre
disposition, à raison de la location de leurs immeubles bâtis ou
non bâtis, des revenus des capitaux mobiliers non soumis à
l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières dont ils disposent
ainsi que toute autre activité à but lucratif ;
- Les établissements de micro-finance quelles que
soient leur forme juridique et leur nature.
1.1.1.2 Personnes
exonérées
Par personnes exonérées ici, il faut entendre
toutes les personnes qui sont dispensés de l'IS. Comme personnes
exonérées nous avons26(*) :
- Les sociétés coopératives de
production, de transformation, conservation et vente des produits agricoles et
d'élevage, et leurs unions fonctionnant conformément aux
dispositions légales qui les régissent ;
- Les syndicats agricoles et les coopératives
d'approvisionnement et d'achat fonctionnant conformément aux
dispositions qui les régissent ;
- Les caisses de crédit agricole mutuel ;
- Les sociétés et unions de
sociétés de secours mutuel ;
- Les bénéfices réalisés par les
associations sans but lucratif organisant, avec le concours des communes ou des
organismes publics locaux, expositions, réunions sportives et autres
manifestations publiques correspondant à l'objet défini par les
statuts et présentant un intérêt économique et
social certain ;
- Les collectivités territoriales
décentralisées ainsi que leurs régies de services
publics ;
- Les sociétés ou organismes reconnus
d'utilité publique chargés du développement
rural ;
- Les offices publics d'habitation bon marché ;
- Les sociétés scolaires coopératives
dites « mutuelles scolaires » ;
- Les clubs et cercles privés pour leurs
activités à but lucratif ;
- Les établissements privés d'enseignement
lorsqu'ils ne poursuivent pas un but lucratif ;
- La caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) pour
la partie des bénéfices provenant des cotisations sur
salaires ;
- Les sociétés d'investissement à capital
variable, les fonds communs de placement et les fonds communs de
créances pour les bénéfices réalisés dans le
cadre de leur objet légal ;
- Les groupements d'intérêt économique
(GIE), pour la cote part de leur bénéfice distribué
à leurs membres personnes physiques ;
- Les établissements publics administratifs
hospitaliers.
1.1.2
Bénéfice imposable
Le bénéfice imposable est le
bénéfice net déterminé d'après les
résultats d'ensemble des opérations de toute nature
effectuées par les entreprises au cours de la période servant de
base à l'impôt, y compris notamment les cessions
d'éléments quelconques de l'actif, soit en cours, soit en fin
d'exploitation27(*).
Le bénéfice net imposable est établi
sous déduction de toutes charges nécessitées directement
par l'exercice de l'activité imposable notamment28(*) :
- Les frais généraux : ils sont de toutes
natures, les dépenses de personnel et de main-d'oeuvre, les
dépenses relatives aux locaux, matériels et mobiliers, les frais
divers et exceptionnels, les primes d'assurances, les
libéralités, dons et subventions ;
- Les charges financières ;
- Les pertes proprement dites constatées sur les
éléments d'actif immobilisé ou réalisable et les
pertes relatives aux créances irrécouvrables ;
- Les amortissements ;
- Les provisions ;
- Les créances et dettes libellées en
devise ;
- Les charges ci-dessus listées doivent remplir les
conditions énoncées dans l'article 7 du CGI pour être
déductibles.
1.1.3 Lieu et période
d'imposition
Une fois les personnes imposables déterminées,
il est intéressant pour la suite de présenter le lieu où
seront imposés ses revenus et en conséquence la période
d'imposition.
1.1.3.1 Lieu d'imposition
L'IS est établi sur une cote unique au nom de la
personne morale ou association pour l'ensemble de ses activités
imposables au Cameroun, au siège de direction de ses entreprises ou
à défaut au lieu de son principal établissement29(*).
1.1.3.2 Période
d'imposition
L'IS est assis sur les bénéfices obtenus sur
une période de 12 mois correspondant à l'exercice
budgétaire. Toutefois, les entreprises qui commencent leurs
activités au cours des 6 mois qui précèdent la date de
clôture obligatoire peuvent arrêter leur premier bilan à la
fin de l'exercice budgétaire suivant celui au cours duquel a
commencé leur activité30(*).
1.1.4 Calcul de
l'impôt
L'IS est calculé sur le bénéfice
imposable réalisé au cours de la période et arrondi au
millier de franc inférieur. Le taux de l'IS est fixé à 30%
majoré de 10% des centimes additionnels communaux31(*).
1.1.5 Etablissement et paiement
de l'impôt
Une fois l'impôt établit, le montant ainsi
liquidé doit être reversé dans les caisses du
trésor.
1.1.5.1 Etablissement de
l'impôt
L'IS dû par les entreprises qui sont sous la
dépendance ou qui possèdent le contrôle d'entreprises
situées hors du Cameroun, les bénéfices indirectement
transférés à ces dernières, soit par voie de
majoration ou de diminution des prix d'achat ou de vente, soit par tout autre
moyen, sont incorporés aux résultats accusés par les
comptabilités.
A défaut d'éléments précis pour
déterminer les bénéfices de ces sortes d'entreprises, les
profits imposables sont déterminés par comparaison avec ceux des
entreprises similaires exploitées normalement au Cameroun32(*).
1.1.5.2 Paiement de
l'impôt
L'impôt calculé comme ci-dessus est
diminué éventuellement du montant des acomptes et
précomptes payés au cours de l'exercice et le solde est
acquitté spontanément en un versement unique au plus tard le 15
mars N+1.
Le taux de l'acompte varie en fonction du régime
d'imposition, on a donc 33(*):
- Régime du réel : 2% du chiffre d'affaires
réalisé au cours de chaque mois majoré de 10% de centimes
additionnels communaux ;
- Régime du simplifié : 5% du chiffre
d'affaires réalisé au cours de chaque mois majoré de 10%
de centimes additionnels communaux.
Les opérations ci-après donnent lieu à
la perception d'un précompte :
- Importations effectuées par les commerçants y
compris ceux relevant du régime de l'impôt
libératoire ;
- Achats effectués par les commerçants
auprès des industriels, agriculteurs, importateurs, grossistes,
demi-grossistes, exploitants forestiers ;
- Achats des produits des produits pétroliers par les
exploitants de stations-services et les achats de produits de base par les
exportateurs.
- Le taux du précompte est de 2% pour les entreprises
relevant du réel et 5% pour les entreprises relevant du régime du
simplifié.
1.2 L'IRPP sur les salaires
L'IRPP sur Salaires est une retenue à la source
opérée sur les revenus et ayant leur source dans un contrat de
travail. De manière générale, les impôts sur
salaires doivent être déclarés au plus tard le 15 du mois
qui suit la perception du salaire par l'employé.
1.2.1 Personnes imposables
L'IRPP est dû par toute personne physique ayant au
Cameroun son domicile fiscal. Sont considérés comme ayant au
Cameroun leur domicile fiscal, celles qui exercent au Cameroun une
activité professionnelle salariée ou non, à moins qu'elles
ne justifient que cette activité y est exercée à titre
accessoire34(*).
1.2.2 Détermination de
l'assiette de l'impôt
Il convient de déterminer le montant servant de base
au calcul de l'IRPP sur salaires. On précisera les revenus qui sont
passibles à cet impôt et ceux qui en sont exonérés.
1.2.2.1 Revenus imposables
Sont imposables les revenus provenant des traitements, des
salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes
viagères, et gains réalisés par les producteurs
d'assurance, les voyageurs-représentants-placiers, lorsque
l'activité rétribuée s'exerce au Cameroun35(*).
1.2.2.2 Exonérations
Sont affranchis de l'IRPP36(*) :
- Les allocations spéciales destinées à
couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi,
dans la mesure où elles sont effectivement utilisées
conformément à leur objet et ne sont pas
exagérées ;
- Les allocations ou avantages à caractère
familial ;
- Les gratifications allouées aux travailleurs à
l'occasion de la remise des médailles du travail par le Ministre
chargé du travail ;
- Le salaire d'un employé inférieur ou
égal à 62 000 FCFA.
1.2.2.3 Détermination de
la base d'imposition
La base d'imposition prend en considération le
montant brut des salaires ainsi que tous les avantages en nature ou en argent
accordés aux intéressés. L'estimation des avantages en
nature est faite selon le barème ci-après, appliqué au
salaire taxable37(*) :
- Logement 15% ;
- Electricité 4% ;
- Eau 2% ;
- Par domestique 5% ;
- Par véhicule 10% ;
- Nourriture 10%.
Le montant net du revenu imposable est
déterminé en déduisant du montant brut des sommes
payées et des avantages en nature ou en argent accordés, les
frais professionnels calculés forfaitairement aux taux de 30%, ainsi que
les cotisations versées à l'Etat, à la CNPS au titre de
retraite obligatoire38(*).
Le calcul de l'IRPP se fait selon le principe de
détermination de l'impôt progressif. Sur la base du revenu net
imposable déterminé après abattement d'un montant
forfaitaire de 500 000 FCFA, l'IRPP sur salaires est calculé par
tranche mensuelle à partir du tableau 1 ci-dessous :
Tableau 1 : Barème de
l'IRPP
Tranche du revenu net global
|
Pourcentage
|
De 0 à 2 000 000
|
10%
|
De 2 000 001 à 3 000 000
|
15%
|
De 3 000 001 à 5 000 000
|
25%
|
Plus de 5 000 000
|
35%
|
Source : Code général des
impôts39(*)
L'impôt ainsi déterminé est majoré
de 10% au titre de centimes additionnels communaux. L'impôt mensuel est
déterminé en divisant les différentes tranches du
barème par 12.
1.2.3 Modalités de
perception
L'impôt dû par les salariés est retenu
à la source par l'employeur lors de chaque paiement des sommes
imposables et reversé au plus tard le 15 du mois suivant à la
recette du siège de l'établissement de l'employeur ou celle de
situation des différents établissements.
Toutefois, les employeurs sont dispensés de
l'exécution des retenues sur les salaires de leurs employés
percevant moins de 62 000 FCFA par mois40(*).
1.3 La taxe foncière sur
les propriétés immobilières
Elle est assise sur la valeur des propriétés
immobilières situées au Cameroun.
1.3.1 Champ
d'application41(*)
La taxe sur la propriété foncière est
due annuellement sur les propriétés immobilières,
bâties ou non, situées au Cameroun, dans les chefs lieux
d'unités administratives. Est redevable de la taxe sur la
propriété foncière, toute personne physique ou morale
propriétaire d'immeuble (s) bâti(s) ou non bâti(s), y
compris tout propriétaire de fait. Lorsqu'un immeuble est loué
par bail emphytéotique, soit par bail à construction, soit par
bail à réhabilitation, ou a fait l'objet d'une autorisation
d'occupation temporaire du domaine public constitutive d'un droit réel,
la taxe foncière est établie au nom de l'emphytéote, du
preneur à bail à construction ou à réhabilitation
ou titulaire de l'autorisation.
1.3.2 Fait
générateur
Ici le fait générateur est constitué par
la propriété de droit ou de fait d'un immeuble. La taxe sur la
propriété foncière est exigible le 1er janvier
de l'année d'imposition et doit être acquittée
spontanément au plus tard le 15 mars sur déclaration du redevable
ou de son représentant42(*).
1.3.3 Détermination de
l'assiette
Afin de mieux percevoir l'assiette d'imposition, nous
présenterons tour à tour la base d'imposition et le taux
applicable.
1.3.3.1 Base d'imposition
La taxe sur la propriété foncière est
assise sur la valeur des terrains et des constructions telle que
déclarée par le propriétaire43(*).
1.3.3.2 Taux de
l'impôt
Son taux est fixé à 0,1% majoré de 10%
au titre de centimes additionnels communaux44(*).
1.3.4 Lieu d'imposition
La déclaration de la taxe sur la
propriété foncière est souscrite et l'impôt
payé auprès du centre des impôts du lieu de situation de
l'immeuble. Toutefois, pour les entreprises relevant d'une unité de
gestion spécialisée, la déclaration et le paiement sont
effectués auprès de celle-ci45(*).
1.4 La contribution des
patentes
La contribution des patentes est un impôt
recouvré annuellement sur des personnes physiques ou morales
exerçant une profession ou une activité à but lucratif et
dont la base de calcul est liée au chiffre d'affaires
présumé de l'activité de la profession.
La contribution des patentes constitue l'autorisation
donnée aux personnes physiques ou morales d'exercer une profession ou
une activité à but lucratif. Elle est obligatoire pour toute
personne physique ou morale qui exerce des activités qui
génèrent un chiffre d'affaires supérieur ou égal
à 10 millions exception faite des professions libérales qui sont
assujetties à cet impôt quel que soit le montant du chiffre
d'affaires.
1.4.1 Exonération
temporaire
Les entreprises nouvelles bénéficient d'une
exonération de la contribution des patentes pour une période d'un
(1) an. Les entreprises adhérentes à des centres de gestion
agrées bénéficient d'une exonération de deux (2)
ans46(*).
1.4.2 Tarifs47(*)
La contribution due résulte de l'application d'un taux
dégressif sur le chiffre d'affaires réalisé par le
contribuable au cours de la pénultième année.
TRANCHES DE C.A.
|
CLASSES
|
FOURCHETTES DES TAUX
|
C.A. annuel égal ou supérieur à 2 milliards
de francs
|
1ère
|
0,075% à 0,0875%
|
C.A. annuel au moins égal à 1 milliards et
inférieur à 2 milliards de francs
|
2e
|
0,0875% à 0,100%
|
C.A. annuel au moins égal à 500 millions et
inférieur à 1 milliard de francs
|
3e
|
0,100% à 0,108%
|
C.A. annuel au moins égal à 300 millions et
inférieur à 500 millions de francs
|
4e
|
0,108% à 0,116%
|
C.A. annuel au moins égal à 100 millions et
inférieur à 300 millions de francs
|
5e
|
0,133% à 0,150%
|
C.A. annuel au moins égal à 10 millions et
inférieur à 100 millions de francs
|
6e
|
0,158% à 0,16%
|
C.A. annuel au moins égal à 5 millions et
inférieur à 10 millions de francs
|
7e
|
0,283% à 0,400%
|
Tableau 2 : Classes des patentes et
fourchettes correspondantes
Source : Code général des
impôts
Ce taux est arrêté par les collectivités
territoriales bénéficiaires du produit de la patente, à
l'intérieur d'une fourchette légalement fixée par tranche
de chiffre d'affaires comme suit :
Au-delà d'un C.A. de 2 milliards de francs, un
abattement de 5% est appliqué à chaque tranche entière de
500 millions de francs, sans que la réduction totale ne puisse
dépasser 30% du C.A. au dessus de 2 milliards de francs.
Les entreprises nouvelles sont tenues de présenter un
C.A.H.T. prévisionnel à régulariser en fin de
période.
1.4.3 Emission et paiement de
la patente
Les contribuables assujettis à la contribution des
patentes sont tenus de déclarer et de s'acquitter en une seule fois des
droits auxquels ils sont soumis48(*) :
- Dans deux (2) mois qui suivent le début de
l'année fiscale, en cas de renouvellement de la patente ;
- Dans les deux (2) mois qui suivent la fin de
l'exonération temporaire.
Elle est payée à l'aide de bulletins
d'émission distincts par commune(s) et par entités
bénéficiaires.
1.5 La taxe sur la valeur
ajoutée (TVA)
C'est un impôt indirect et réel qui frappe les
dépenses de consommation.
1.5.1 Personnes imposables
Sont assujetties à la TVA les personnes physiques ou
morales, y compris les CTD et les organismes de droit public, qui
réalisent à titre habituel ou occasionnel et d'une manière
indépendante, des opérations imposables entrant dans le champ
d'application de ladite taxe49(*).
1.5.2 Opérations
imposables50(*)
L'article 127 du CGI liste exhaustivement toutes les
opérations imposables. Pour ce faire nous listerons juste quelques
opérations :
- Les livraisons de biens et les livraisons à
soi-même ;
- Les prestations de services à des tiers ou à
soi-même ;
- Les opérations d'importation de
marchandises ;
- Les travaux immobiliers ;
- Les opérations immobilières de toutes natures
réalisées par les professionnels de l'immobilier ;
- Les ventes d'articles et matériels d'occasion faites
par les professionnels.
1.5.3 Exonérations
L'article 128 du CGI liste exhaustivement les
opérations exonérées de la TVA. Pour ce faire nous
listerons juste quelques opérations :
- Les opérations immobilières de toute nature
réalisées par des non professionnels ;
- Les biens de première
nécessité ;
- Les tranches de consommation dites sociales au profit des
ménages comme suit :
ü Eau : à hauteur de 10 m3 par mois ;
ü Electricité : à hauteur de 110 KW
par mois.
1.5.4 Territorialité
Sont soumise à la TVA, les opérations
réalisées au Cameroun, non comprise dans la liste des
exonérations prévues par l'article 128 ci-dessus, même
lorsque le domicile ou le siège social du redevable réel est
situé en dehors des limites territoriales du Cameroun.
Les articles 129 et 130 du CGI apportent tous les
détails nécessaires en matière de territorialité de
la TVA.
1.5.5 Fait
générateur et exigibilité
Le fait générateur de la TVA s'étend
comme l'évènement par lequel sont réalisées les
conditions légales nécessaires pour l'exigibilité de
l'impôt.
L'exigibilité de la TVA s'entend comme le droit que
les services chargés du recouvrement de ladite taxe peuvent faire valoir
à un moment donné auprès du redevable, pour en obtenir le
paiement.
Les articles 133 et 134 du CGI apportent respectivement
amples informations sur le fait générateur et
l'exigibilité en matière de TVA.
1.5.6 Taux
Les taux de la TVA sont fixés de la manière
suivante51(*) :
- Taux général 17,5% ;
- Taux zéro 0% pour les exportations.
1.5.7 Déductions
La TVA ayant frappée en amont le prix d'une
opération imposable est déductible de la taxe applicable à
cette opération, pour les assujettis immatriculés et soumis au
régime du réel. L'article 143 du CGI apporte plus
informations.
Lorsqu'un bien ayant fait l'objet d'une déduction au
titre des immobilisations ne fait plus partie des actifs de l'entreprise par
voie de cession avant la fin de la quatrième année à
compter de son acquisition, et que cette cession n'est pas soumise à la
TVA pour une raison quelconque, l'assujetti est redevable d'une fraction de la
taxe entièrement déduite52(*).
La TVA acquittée à l'occasion des ventes ou des
services qui sont par la suite résiliés, annulés ou qui
restent impayés, peut être récupérée par voie
d'imputation sur l'impôt dû pour les opérations faites
ultérieurement53(*).
Pour les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement
des opérations ouvrant droit à déduction, la
déduction s'opère par application d'un prorata. Ce prorata
s'applique tant aux immobilisations qu'aux biens et services. Il est
calculé à partir de la fraction de C.A. afférente aux
opérations imposables54(*).
1.5.8 Perception et
déclaration55(*)
Le montant de la TVA est payé directement et
spontanément par le redevable au moment du dépôt de la
déclaration à la caisse du receveur des impôts dont
dépend son siège social, son principal établissement ou le
responsable accrédité par lui.
Pour les fournisseurs de l'Etat, les CTD, des
établissements publics administratifs et des sociétés
partiellement ou entièrement à capital public, et de certaines
entreprises du secteur privé dont la liste est fixée par voie
réglementaire, la TVA est retenue à la source lors du
règlement des factures et reversée à la recette des
impôts.
Les crédits d'impôts
générés par le mécanisme des déductions sont
imputables sur la TVA due pour les périodes ultérieures
jusqu'à épuisement, sans limitation de délai. Les
déductions concernant la TVA retenue à la source ne seront
admises que sur présentation des attestations de retenues à la
source.
Les obligations des redevables en matière de TVA sont
contenues dans les articles 150 à 153 du CGI.
1.6 Les droits
d'enregistrement
L'enregistrement se présente ensuite comme une
formalité consistant en la rédaction d'un acte, d'un écrit
ou d'une opération juridique sur des registres tenus par un
fonctionnaire public. Cette formalité qui a essentiellement pour but la
perception d'un impôt présente également une utilité
juridique : elle donne date certaine aux actes sous seings
privés.
1.6.1
Généralités
Les droits d'enregistrement peuvent être fixes ou
proportionnels, progressifs ou dégressifs suivant la nature des actes et
mutations qui y sont assujettis.
Certains actes peuvent être enregistrés en
débet (article 336 du CGI), gratis (article 337du CGI) et exempts de la
formalité (article 339 du CGI).
Le droit fixe s'applique aux actes qui ne contiennent ni
obligations, ni condamnation de sommes et valeurs, ni libérations, ni
transmission de propriété d'usufruit ou de jouissance de biens
meubles ou immeubles, et d'une façon générale, à
tous autres actes, même exempts de l'enregistrement, qui sont
présentés volontairement à la formalité.
Les droits proportionnels, progressifs ou dégressifs
sont établis pour les transmissions de propriété,
d'usufruit ou de jouissance de biens meubles ou immeubles, soit entre vifs,
soit par décès, les obligations, libérations,
condamnations attributions, collocations ou liquidations de sommes et
valeurs.
1.6.2 Délais
d'enregistrement des actes et déclarations
Ce sont les délais fixés par l'administration
pour l'enregistrement des actes. Ils sont contenus dans les articles 276
à 279 du CGI.
1.6.3 Fixation des droits
Les droits à percevoir pour l'enregistrement des actes
et mutations sont fixés par des textes nationaux selon la nature du taux
auquel il se rapporte conformément à la classification
suivante : taux élevé ; taux
intermédiaire ; taux moyen ; taux réduit et taux
super réduit.
Les droits peuvent être proportionnels (articles 340
à 344 du CGI), dégressifs (article 346), progressifs (articles
347 à 349 du CGI) et fixes (articles 350 à 353 du CGI).
1.6.4 Tarifs des droits
d'enregistrement
Les tarifs des droits d'enregistrement sont fixés
ainsi qu'il suit :
1.6.4.1 Droits
proportionnels56(*)
Les droits proportionnels peuvent avoir des taux
élevé, intermédiaire, moyen, réduit et super
réduit.
A. Taux
élevé
Sont soumis au taux de 15% :
- Les actes et mutations d'immeubles urbains
bâtis ;
- Les actes et mutations de fonds de commerce prévus
par l'article 341 alinéa 1 du CGI, à l'exclusion des marchandises
neuves qui sont soumises au taux réduit de 2% lorsque les conditions
fixées par ledit alinéa sont remplies.
B. Taux intermédiaire
Sont soumis au taux de 10% :
- Les actes et mutations d'immeubles urbains non
bâtis et ruraux bâtis ;
- Les actes et mutations de fonds de commerce prévus
par l'article 341 alinéa 2 du CGI, non compris les baux ruraux à
usage commercial ;
- Les mutations de jouissance de fonds de commerce et de
clientèle.
C. Taux moyen
Sont soumis au taux de 5% :
- Les actes et mutations d'immeubles ruraux non
bâtis ;
- Les actes et mutations de fonds de commerce prévus
par l'article 342 du CGI, y compris les baux ruraux à usage commercial
et non compris les baux ruraux à usage d'habitation ;
- Les marchés et commandes publiques de montant
inférieur à 5 millions, payés sur le budget de l'Etat, des
collectivités territorialement décentralisées, des
établissements publics administratifs, des sociétés
à capital publics et des sociétés d'économie mixte
ou sur financement extérieur.
D. Taux
réduit
Sont soumis au taux de 2% :
- Les actes et mutations prévus à l'article 343
du CGI y compris les contrats synallagmatiques de prêt sans garantie,
lorsque ces dernières ne sont pas appréciées comme actes
de commerce de par leur nature ;
- Les baux ruraux à usage d'habitation ;
- L'article 543 (d) apporte plus d'informations.
E. Taux super
réduit
Sont soumis au taux de 1% les actes et mutations
prévus à l'article 343 du CGI.
1.6.4.2 Droits
dégressifs et progressifs
Les tarifs des droits progressifs sont prévus par
l'article 544 A du CGI. Ils varient de 0,25% à 2%. Les droits
dégressifs sont prévus également par l'article 544 B du
CGI.
1.6.4.3 Droits fixes
Les tarifs des droits fixes sont
fixés par l'article 545 du CGI. Ils varient de 4 000 FCFA à
50 000 FCFA.
1.7 Retenues à la
source à opérer
La retenue à la source est le mécanisme par
lequel une tierce personne joue pour l'Etat le rôle de percepteur.
Certaines entreprises en fonction de leur capacité
contributive et de la pluralité des relations qu'elles entretiennent
avec d'autres entreprises sont habilitées à retenir certains
impôts lors du règlement de leurs factures et de les reverser
à l'Etat.
1.7.1 Retenues d'acompte IS et
de TVA
L'acompte IS et la TVA sont retenus à la source par
les comptables publics et assimilés lors du règlement des
factures payées sur le budget de l'Etat, des CTD, des
établissements publics administratifs, des sociétés
partiellement ou totalement à capital public, des entreprises du secteur
privée dont les listes sont fixées par voie
réglementaire.
1.7.2 Précompte sur
ventes
Il est effectué dans les mêmes conditions que le
précompte sur achats et est reversé dans les caisses de l'Etat
par les entreprises ayant qualité d'effectuer la retenue.
1.7.3 Précompte sur
loyers
Une retenue de 15% est effectuée exclusivement par les
administrations et établissements publics, les personnes morales et les
entreprises individuelles soumises au régime du réel et du
simplifié lors du règlement des loyers57(*).
1.7.4 Retenues des 5,5%
Elle est effectuée exclusivement par les entreprises
relevant des unités de gestion spécialisées (CIME et DGE),
l'Etat, les CTD, les établissements publics administratifs, les
sociétés partiellement ou totalement à capital public, les
entreprises privées sur les honoraires, commissions, émoluments
versés, aux professionnels libéraux quels que soient leur forme
juridique ou régime d'imposition ainsi qu'aux prestataires personnes
physiques ou morales appartenant au régime du simplifié et de
l'impôt libératoire58(*).
1.7.5 L'Impôt sur le
Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM)
L'IRCM est retenu à la source au taux de 16,5% par la
personne qui effectue le paiement des produits visés
ci-après :
- Produits des actions, parts de capital et revenus
assimilés ;
- Revenus des obligations ;
- Revenus des créances, dépôts,
cautionnements et comptes courants ;
- Gains réalisés à l'occasion de la
cession d'actions, d'obligations et autres parts de capital ;
- Remboursement des sommes mises à la disposition de
l'entreprise par un associé ou gérant, au titre d'avances ou de
prêts, lorsque l'apport ou l'avance consenti à la
société a été effectué en espèces.
1.7.6 La taxe spéciale
sur le revenu
La TSR est due sur les rémunérations
versées à l'étranger par les entreprises camerounaises.
Son taux général est de 15% et son taux de 7,5% est
appliqué aux rémunérations versées par un
contribuable camerounais à un contribuable français et vice
versa59(*). Les articles
225 à 228 du CGI précisent les conditions relatives à cet
impôt.
Suite à la présentation des différents
impôts que l'on peut rencontrer au sein d'une entreprise, il est
intéressant que l'on expose les différents risques
rattachés à l'inobservation des règles contenues dans les
dispositions fiscales.
SECTION 2 : LES RISQUES FISCAUX ENCOURUS PAR
L'ENTREPRISE
Le système fiscal camerounais étant
déclaratif, son corollaire est le contrôle que l'administration
exerce d'autorité sur les déclarations souscrites par le
contribuable afin de corriger tous les manquements constatés
conformément à la loi, pour prélever le juste impôt.
Le fait pour une entreprise de ne pas se conformer à la règle
fiscale l'expose à des sanctions en cas de contrôle. Il y a un
risque fiscal, le risque d'autant plus important que la législation est
à la fois complexe et mouvante.
Le triple pouvoir de contrôle, de redressement et de
sanction dévolu à l'administration fiscale constitue la
véritable nature du risque fiscal. La connaissance des domaines et
sources des risques fiscaux, et donc la mesure de ces risques justifient le
recours à l'audit fiscal.
2.1 La nature du risque
fiscal
Le contrôle fiscal se définit comme le pouvoir
reconnu à l'administration fiscale de réparer les insuffisances,
les omissions ou les erreurs d'imposition commises par les contribuables. Il
est le corollaire logique et indispensable de tout système
déclaratif. En effet, le fait pour une entreprise de ne pas se conformer
à la règle fiscale l'expose à des sanctions en cas de
contrôle. Ce risque de contrôle retient d'autant plus l'attention
de l'entreprise que l'administration assorti du pouvoir de contrôle,
dispose d'un pouvoir de redressement et de sanction60(*).
2.1.1 Le respect de la
règle fiscale est l'objet de contrôle par l'administration
La contrepartie du système déclaratif
réside dans la possibilité octroyée à
l'administration fiscale de contrôler l'exactitude des
déclarations déposées par les contribuables. Si
l'impôt n'est pas toujours une contrainte bien acceptée, le
contrôle l'est assurément encore moins ; mais quoi qu'il en soit,
le contrôle reste un mal nécessaire. Il faut en effet rappeler que
pour le budget programme de l'exercice 2016 au Cameroun, les recettes fiscales
représentent près de 78%61(*) des ressources propres, ce qui souligne la
nécessité de l'Etat de mettre en oeuvre des moyens permettant de
contrôler le versement de ces prélèvements.
Afin de veiller au respect de la réglementation
fiscale, le législateur a doté l'administration de
méthodes variées de contrôle.
2.1.1.1 Les contrôles
depuis les locaux de l'administration
On distingue :
- Le contrôle sur pièces62(*) : qui est un
examen critique effectué depuis le bureau, consistant en la
confrontation des énonciations provenant des déclarations avec
les informations dont dispose le service. Ces informations figurent
essentiellement dans le dossier fiscal du contribuable sous forme de bulletins
de renseignements (BR), mais peuvent également provenir d'autres
sources. Celle-ci doit être concise et limitée aux
problèmes d'incohérence soupçonnée dans le dossier.
Au demeurant, elle ne doit pas comporter un nombre important de questions
pouvant s'apparenter à un début de vérification de
comptabilité ;
- Demandes d'éclaircissements et de
justifications63(*) : l'administration peut demander par
écrit aux contribuables, tous les renseignements, justifications ou
éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites et aux
actes déposés, y compris pour les catégories de revenus
pour lesquels ils ne sont pas astreints à la tenue d'une
comptabilité.
2.1.1.2 Les contrôles
sur place
On distingue :
- Contrôle de validation des crédits de
TVA64(*) :
la décision de l'administration sur la demande de remboursement
présentée n'interviendra qu'après examen du dossier par la
Cellule de Validation des Crédits de TVA. Le remboursement de
crédits de TVA ou sa compensation est tributaire d'un contrôle de
validation préalable qui peut aboutir soit à la confirmation de
la totalité du crédit invoqué par le contribuable, soit au
rejet partiel ou total du montant invoqué ;
- Vérification de la situation fiscale
d'ensemble65(*) : elle est faite par l'administration
sur les revenus, la situation de trésorerie, du patrimoine et des
éléments de train de vie des contribuables relevant de
l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) ;
- Le contrôle inopiné66(*) : l'administration se
limite à effectuer sur procès-verbal des constatations
matérielles, sans pouvoir procéder à un examen critique de
la comptabilité. L'Inspecteur-Vérificateur reviendra huit jours
après pour procéder à une vérification de
comptabilité avec la conviction qu'il exploitera les vrais documents
initialement consignés sur le Procès -verbal dressé le
jour du contrôle inopiné ;
- Vérification de comptabilité67(*) : elle vise les
contribuables astreints à présenter et à tenir les
documents comptables. Elle consiste en l'examen approfondie sur place de la
comptabilité ou des documents en tenant lieu en la confrontant à
certaines données matérielles extra-comptables ou de fait afin de
s'assurer de l'exactitude des déclarations souscrites par le
contribuable. Elle peut être :
ü Générale : porte
sur tous les impôts, droits et taxes de la période non prescrite
(4ans) ;
ü Partielle : peut porter sur
l'ensemble des impôts, droits ou taxes dus mais au titre d'un exercice
fiscal, ou sur un impôt donné sur tout ou partie de la
période non prescrite.
- Le contrôle ponctuel68(*) : consiste au
contrôle par l'administration sur les impôts, droits ou taxes
à versement spontanés sur une période inférieure
à un exercice fiscal.
Le constat d'irrégularités peut entraîner
de lourdes sanctions pour l'entreprise, l'administration ayant non seulement un
pouvoir de redressement lui permettant de mettre en recouvrement l'impôt
éludé, mais également un pouvoir de sanction.
2.1.2 L'administration dispose
d'un pouvoir de redressement
Ayant mis en évidence les irrégularités
commises par l'entreprise, l'administration va réclamer à
celle-ci l'impôt qui n'a pas été payé en temps voulu
et qui correspond aux irrégularités constatées. Ces
redressements peuvent être fort importants, notamment lorsqu'ils
correspondent à l'agrégation d'irrégularités
détectées par l'administration sur l'ensemble des exercices
contenus dans la période vérifiée.
L'administration dispose donc des procédures suivantes
afin de faire payer au contribuable l'impôt qui lui est
dû :
- Le redressement contradictoire69(*) : lorsque le
contribuable a régulièrement souscrit à sa
déclaration mais qu'un contrôle a fait apparaitre une
insuffisance, une exactitude, une omission ou une dissimulation, le fisc ne
peut normalement procéder à la rectification des bases
d'imposition qu'en suivant cette procédure ;
- La procédure de taxation d'office70(*) : elle
s'applique dans les cas suivants : absence de déclaration ;
refus de répondre aux demandes d'éclaircissement ou de
justification ; défaut de désignation d'un
représentant fiscal au Cameroun ; défaut de tenue ou de
présentation de tout ou partie de la comptabilité ou pièce
justificative constaté par un procès verbal ; rejet d'une
comptabilité considérée par l'administration comme
irrégulière ; opposition à un contrôle
fiscal ;
- La répression de l'abus de droit71(*) : elle donne le
pouvoir à l'administration fiscale de contester certains actes
passés par le contribuable au motif qu'ils ne lui sont pas
opposables.
En en cas de non respect de ses obligations
déclaratives et de paiement, le contribuable s'expose aux sanctions
à lui appliquée par l'administration.
2.1.3 L'administration dispose
d'un pouvoir de sanction
L'administration ne se contente pas de ramener à son
juste niveau le montant de la dette fiscale de l'entreprise. Elle va
sanctionner cette dernière pour les irrégularités
commises. Ces sanctions s'appliquent non seulement en cas d'insuffisance mais
aussi en cas de défaut ou de retard dans la production des
déclarations. Elles ont pour objectif, soit de percevoir une sorte de
pénalités de retard auprès de l'entreprise pour
réparer le préjudice subi par le trésor.
On distingue deux grandes catégories de sanctions:
- Sanctions fiscales : elles constituent
des sanctions administratives dans la mesure où elles sont
prononcées par l'administration fiscale, sous le contrôle du juge
de l'impôt. Elles comprennent :
ü Sanctions pécuniaires :
elles comprennent les intérêts de retard ; les majorations de
droits et les amendes.
ü Sanctions non
pécuniaires : elles sont prévues par les articles
L1, L2 et L7 du LPF et peuvent être listées comme suit :
déchéance du droit d'exercice ; interdiction de
soumissionner les marchés publics et d'importer entre autres.
- Sanctions pénales :
indépendamment des sanctions fiscales, est passible aux termes de
l'article L107 du LPF, d'une peine d'emprisonnement de un (1) à cinq (5)
ans et d'une amende de 500 000 à 5 000 000 FCFA ou de
l'une de ces peines quiconque : se soustrait frauduleusement ou tente de
soustraire frauduleusement à l'établissement, au reversement
total ou partiel des impôts, droits et taxes ; refuse
expressément de faire sa déclaration dans les délais
prescrits ; organise son insolvabilité ou met obstacle au
recouvrement de l'impôt ; dissimule d'une part les sommes sujettes
à l'impôt.
L'éventail de sanctions fiscales ou pénales,
dont dispose l'administration apparaît fort important, suffisamment
puissant pour altérer le cas échéant de façon
durable la situation financière d'une entreprise72(*). Cette perspective est de
nature à favoriser le développement d'une préoccupation
d'ordre fiscal dans l'entreprise. Cette préoccupation traduit
l'incertitude des membres et partenaires de l'entreprise quant à
l'existence d'un risque fiscal, à son ampleur et au danger potentiel
qu'il représente pour l'entreprise. C'est pourquoi, la volonté de
mieux cerner ce risque peut justifier le recours à l'audit
fiscal73(*).
2.2 Les différents
domaines et sources des risques fiscaux
Les sources de risques fiscaux sont multiples. Si l'on
écarte le risque lié à la violation
délibérée de la loi fiscale (risque légal ou
d'illégalité), les risques peuvent être courants ou non
courants ; ils peuvent être d'origine externe ou interne.
L'audit fiscal est l'outil le plus efficace permettant
d'obtenir des indications sur l'ampleur du risque fiscal encouru par une
entreprise. C'est un moyen donné à l'entreprise et à ses
partenaires de ne plus abandonner à l'administration fiscale le
privilège de détenir la "vérité" fiscale de
l'entreprise.
2.2.1 Les domaines des risques
fiscaux
Selon une approche inspirée des travaux de
PriceWaterhouseCooper, les risques fiscaux peuvent être analysés
et regroupés en sept domaines, dont l'ensemble combiné constitue
le portefeuille de risque fiscal de l'entreprise :
2.2.1.1 Les risques de
transactions
Chaque transaction rencontre l'impôt. Plus la
transaction est complexe, non courante ou non routinière, plus elle peut
générer des incertitudes fiscales et, par conséquent, des
risques fiscaux.
Certaines transactions non récurrentes sont
inductrices de contrôles fiscaux (telles que par exemple, une fusion, une
scission, ...) alors que d'autres transactions suscitent souvent des
soupçons ou l'hostilité du fisc (compte courant associé,
remboursement des frais professionnels,...)
L'entreprise s'expose davantage aux risques de transaction
dans certaines circonstances telles que :
- La non implication, en temps opportun, de compétences
fiscales dans la transaction ;
- L'absence d'un cadre de politique générale qui
départage ce qui est acceptable de ce qui ne l'est pas ;
- La méconnaissance des pratiques administratives ;
- L'absence de perception des risques associés à
la transaction et à sa documentation légale.
Ces transactions sont risquées car les
procédures mises en place par l'entreprise concernent
généralement les opérations courantes (achat, vente,
dépôt de déclaration, etc.).
2.2.1.2 Les risques de
situation
Le risque fiscal dépend de son impact et de sa
probabilité de survenance. La probabilité de survenance
dépend de l'action ou de la réaction de l'administration fiscale
face à une situation. Ainsi, cette probabilité est plus
élevée lorsque l'entreprise se trouve dans certaines situations
génératrices en elles-mêmes d'un fort attrait du
contrôle fiscal telles que :
- entreprise évoluant dans un secteur mal
réputé ou entreprise ayant une mauvaise
réputation ;
- entreprise importante ;
- entreprise générant un crédit chronique
de TVA ou d'IS notamment lors des premières demandes de
restitution ;
- entreprise agitée socialement ;
- mésentente grave entre les associés
générant de nombreux litiges ;
- entreprise faisant l'objet de dénonciations (le plus
souvent anonymes) ;
- entreprise déposant des déclarations qui
révèlent des incohérences lors des contrôles
sommaires ;
- accroissement de patrimoine des associés et/ou
dirigeants sans cohérence avec les revenus déclarés.
2.2.1.3 Les risques
opérationnels
Le risque fiscal opérationnel concerne les risques
sous jacents à l'application des lois et règlements fiscaux
régissant les opérations quotidiennes de l'entreprise. Ces
opérations auront différents niveaux de risque fiscal, dont la
gravité varie selon que la fonction fiscale est proche ou non du
déroulement de ces opérations.
Les risques opérationnels impliquent tous les services
et toutes les personnes concernées par la fiscalité et non pas
uniquement la fonction fiscale de l'entreprise (approvisionnement, transit,
comptabilité des stocks, personnel, trésorerie et finances,
commercial, facturation, livraison, transport, investissement,
comptabilité, entre autres).
2.2.1.4 Les risques de
compliance ou risque de non-conformité de la loi
C'est le risque associé au degré de respect des
lois et règlements en vigueur. En effet, chaque entorse à la
législation fiscale est source de risque fiscal.
Ce risque est en suite fonction :
- de la qualité des procédures de gestion et de
synthèse des données comptables et fiscales et de leur
révision (audit interne et audit externe) ;
- de la fiabilité du système
d'information ;
- de la compétence fiscale des personnes
intervenantes ;
- des procédures de veille fiscale (mise au courant des
nouvelles législations, des réglementations, de la doctrine et
des pratiques administratives fiscales).
2.2.1.5 Les risques comptables
La comptabilité est un instrument de synthèse
et de calcul de l'assiette fiscale. Elle constitue la principale base du
contrôle fiscal et, par conséquent, de découverte de
défaillances fiscales. La comptabilité incarne aussi les options
de la direction qui ont une conséquence fiscale (théorie de
l'affectation, dégrèvement physique, choix des méthodes
comptables, entre autres).
La comptabilité apparaît donc à la fois
comme étant la première source de menace fiscale mais aussi
l'outil de formalisation des options jugées offrir une
opportunité pour l'entreprise.
2.2.1.6 Les risques de
management
Peu d'entreprises documentent et formalisent leur gestion du
risque fiscal. Dans ce cas, le principal risque réside dans le fait que
la gestion du risque fiscal se trouve dans les têtes des personnes qui en
sont chargées.
L'absence de formalisation et de communication de la
politique de gestion du risque fiscal peut exposer l'entreprise à des
difficultés, si les personnes qui l'appliquaient quittent
l'entité sans préparer la relève.
2.2.1.7 Les risques de
réputation
« Une réputation irréprochable est pour
une entreprise l'un des biens les plus précieux qui soient». Dans
le domaine fiscal, une bonne réputation est le fruit du respect par
l'entreprise des règlementations fiscales applicables. Elle constitue
pour l'entreprise un signe sécurisant garantissant des
préjugés favorables de la part de l'administration fiscale.
Nos attitudes sont toujours déterminées par la
réputation de la personne ou de l'entreprise ou de l'organisation avec
laquelle nous traitons. Il en est de même de l'administration fiscale,
des fournisseurs, des clients et de toutes les parties qui traitent avec
l'entreprise.
2.2.2. Les sources des risques
fiscaux
Les sources des risques fiscaux pour les entreprises sont
multiples. Elles peuvent être internes ou externes. La distinction entre
l'origine externe et interne des risques n'exclut pas leur interaction.
Généralement, les risques d'origine externe sont aggravés
par les faiblesses internes74(*).
2.2.2.1 Risques d'origine
externe
- La complexité des textes
fiscaux : la complexité du système rend son
application plus difficile aussi bien pour l'administration elle-même que
pour le contribuable. « A partir de cette idée, un système
fiscal complexe est un système mal maîtrisé et qui offre
des voies d'échappement au contribuable. La complexité est la
conséquence du jeu « du chat et de la souris » qui
règle les rapports entre le fisc et le contribuable »75(*) ;
- La discordance entre comptabilité et
fiscalité : parce que comme le droit fiscal s'impose
souvent aux comptes de l'entreprise, la comptabilité peut être
conditionnée par certaines règles fiscales. Les entreprises
à gestion fiscale transparente se trouvent particulièrement
confrontées à un dilemme entre la règle fiscale et les
impératifs que requiert la production d'une information
financière fidèle ;
- Rareté des ressources humaines
compétentes ;
- Changement de doctrine ou de pratiques
administratives ;
- Apparition d'une nouvelle jurisprudence fiscale ;
- Pratiques du secteur non adapté aux besoins de la
gestion fiscale ;
- Contrôleurs fiscaux n'ayant pas les qualifications
techniques nécessaires ;
- Difficulté de justification probante de certaines
dépenses ;
- Mauvaise interprétation de la pratique de
l'entreprise par l'administration ;
- Pression des clients ou des fournisseurs ou des autres
parties prenantes pour le non respect des dispositions fiscales.
2.2.2.2 Risques d'origine
interne
- Incompétence ou insuffisance des ressources humaines
de l'environnement administratif ;
- Pratiques non qualifiées ou
négligentes ;
- Méconnaissance des règles, des textes, de la
doctrine ou de la jurisprudence ;
- Méconnaissance des avantages ;
- Procédures défaillantes ;
- Absence d'autocontrôle ;
- Mauvaise coordination entre les services impliqués
par la fiscalité ;
- Comptabilité irrégulière,
incohérente, non probante ou insuffisante, comptabilité non tenue
à jour ;
- Absence de confidentialité et de discrétion du
personnel.
Au terme de ce chapitre, il ressort qu'afin de mieux
apprécier la situation fiscale d'une entreprise, l'auditeur fiscal se
doit de maitriser non seulement les dispositions attachées à
chaque impôt mais également la littérature relative
à la notion de risque fiscal.
En définitive, l'audit fiscal doit réconcilier
l'entreprise avec sa fiscalité, il doit être un outil lui
permettant de dominer sa fiscalité et non d'être dominé par
elle, de parvenir à l'objectif le plus ardu à savoir la
performance et par là même améliorer sa gestion fiscale
afin d'éviter toute intention de recours à la fraude.
Pour bon nombre d'entreprises, le domaine fiscal comporte un
potentiel de risques supérieur à la moyenne. La tâche du
conseil d'administration consiste donc à instaurer un système de
contrôle interne capable d'identifier suffisamment tôt les risques
fiscaux, de les évaluer et d'en tenir compte dans les états
financiers. Pour la mise en oeuvre, une bonne interaction entre les personnes
responsables des impôts et les spécialistes de la
comptabilité revêt une importance capitale. Les différents
rôles et responsabilités doivent donc être tout aussi
clairement définis que les processus et les contrôles.
Au terme de cette première partie, nous avons
appréhendé la notion d'audit fiscal qui permet à
l'entreprise et ses partenaires d'avoir la situation fiscale de l'entreprise
à un moment donné. Afin de mener à bien sa mission,
l'auditeur fiscal se doit de respecter une méthodologie ou
démarche propre à l'audit fiscal et rédiger ses
conclusions dans un rapport, ce qui nous emmène à la
deuxième partie intitulée pratique de l'audit fiscal et
proposition d'une démarche méthodique.
DEUXIEME PARTIE :
PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL ET PROPOSITION D'UNE DEMARCHE
METHODIQUE
Au regard de la pluralité des textes d'origine fiscale
ainsi que l'évolution constante des règles fiscales, il devient
pratiquement inéluctable pour les entreprises camerounaises de faire
recours en matière fiscale aux spécialistes (conseils fiscaux)
pour leur donner une opinion sur la situation fiscale de leur entreprise.
L'objectif recherché par les entreprises étant de maitriser tous
les risques fiscaux occasionnés par leurs activités et d'enlever
le pouvoir qu'avait l'administration de détenir seule la
vérité fiscale inhérente aux activités de
l'entreprise.
Afin d'avoir une opinion sur la situation fiscale de son
entreprise, la Compagnie Africaine de Négoce (CAN) a donné mandat
au cabinet FISCALIA INTERNATIONAL de diligenter une mission d'audit fiscal en
son sein. Ladite mission a pour objectif comme toute autre mission d'audit
fiscal un contrôle de régularité et d'efficacité
fiscale.
Nous avons fait une analyse critique du procédé
d'audit fiscal utilisé par le cabinet FISCALIA afin de mettre en place
une démarche méthodique recommandée par les documents
théoriques en la matière. Par la suite, nous essayerons d'adapter
ses outils de collecter de données à ceux
préconisés par les normes d'audit.
En conséquence, dans un premier temps, il sera
question de faire une présentation générale du cabinet
FISCALIA, structure hôte dans laquelle nous avons effectué notre
stage et par extension une brève présentation de la Compagnie
Africaine de Négoce, entité sujet de notre étude. Puis
nous ferons par la suite une analyse critique et systémique du
procédé d'audit fiscal ayant cours au sein du cabinet FISCALIA
(chapitre 3). Dans un second temps, il convient de présenter le cadre
méthodologique de l'audit fiscal et par la suite, implémenter
l'amélioration du procédé en matière d'audit au
sein de FISCALIA (chapitre 4).
CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA
INTERNATIONAL ET MISE EN EVIDENCE DU PROBLEME
Dans ce chapitre il sera question pour nous de faire une
présentation de l'entité dans laquelle nous avons effectué
notre stage académique et par extension nous ferons une brève
présentation de la CAN sujet de notre étude (section1). Par la
suite nous ferons une analyse critique et systémique du
procédé d'audit fiscal ayant cours au sein de FISCALIA
(section2).
SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA
INTERNATIONAL ET DE LA COMPAGNIE AFRICAINE DE NEGOCE
Nous ne saurions faire la présentation de
l'entité dans laquelle nous avons fait notre stage sans toutefois faire
celle de l'entreprise sujet de notre étude. C'est pourquoi nous
présenterons dans un premier temps le cabinet FISCALIA et dans un second
temps le Compagnie Africaine de Négoce.
1.1. Présentation
générale du cabinet FISCALIA INTERNATIONAL
Pour mieux présenter le cabinet FISCALIA, nous
exposerons premièrement son historique et par la suite sa situation
géographique afin de l'identifier. Deuxièmement, nous
décrirons les différentes activités qu'il effectue.
Troisièmement, nous étalerons son organisation structurelle et
enfin nous montrerons les différentes relations qu'il entretient avec
son environnement.
1.1.1 Historique et situation
géographique
1.1.1.1 Historique
FISCALIA INTERNATIONAL est un cabinet de conseil
créé en 2004 par son promoteur KAMGANG Moïse sous la forme
juridique de société à responsabilité limité
(SARL) ayant pour capital social 1 000 000 FCFA. Il est assujetti à
l'IS au régime du simplifié.
Professionnel libéral, sa vocation première est
de se mettre au service des contribuables à travers la formation,
l'assistance en matière comptable et l'assistance en matière
juridique et fiscale notamment en cas de contrôle fiscal ou
vérification générale de comptabilité par
l'administration fiscale.
Au fil des années, le cabinet FISCALIA a su asseoir sa
notoriété, fidéliser sa clientèle et être de
plus en plus compétitif dans son secteur d'activité.
Grâce à l'agrément de conseil fiscal
agréé CEMAC obtenu en 2007 par son promoteur, FISCALIA a
compétence pour effectuer les différentes missions
réservées aux conseils fiscaux au Cameroun à l'instar de
l'audit fiscal.
1.1.1.2 Situation
géographique
Le siège social du cabinet FISCALIA est situé
au 2ème étage de l'immeuble LITTO LABO à la
vallée BESSENGUE à Douala.
1.1.2 Activités
Afin de se montrer à la hauteur de ses ambitions et
d'honorer la confiance que lui porte ses clients, FISCALIA a
développé une panoplie de métiers (attendu ici comme
étant l'ensemble des savoir-faire et des compétences d'une
entreprise). En effet, l'éventail des services rendu par FISCALIA peut
être scindé ainsi qu'il suit :
1.1.2.1 La formation
fiscale
Le cabinet offre à toute personne désireuse une
formation en fiscalité. Cette formation se déroule au sein du
cabinet.
1.1.2.2 Assistance dans le
contrôle et le contentieux fiscal
Le cabinet offre ses services à tout
contribuable (personne physique ou morale) faisant l'objet d'un contrôle
ou d'un contentieux avec l'administration fiscale.
1.1.2.3 Assistance juridique,
comptable et fiscale
Cette assistance revêt plusieurs formes, on a :
A. Le suivi mensuel de la
comptabilité
La comptabilité de ses clients est
tenue de façon chronologique avec centralisation à la fin du
mois. Ainsi à la fin de chaque mois, le cabinet établit un
rapport mensuel d'activité qu'il transmet au client pour
appréciation.
B. L'optimisation du
traitement fiscal des salaires
Le cabinet FISCALIA assiste les entreprises dans les
traitements fiscaux et sociaux des charges de personnel. Son rôle
s'étend sur :
- L'élaboration des bulletins de paie ;
- Le traitement et la tenue des DIPE (document d'information
du personnel employé) ;
- Détermination des retenues fiscales et sociales sur
salaires ;
- Calcul l'indemnité de licenciement et solde de tout
compte du personnel licencié ;
- Assure la régularisation annuelle des cotisations
CNPS afin de réduire les risques latents.
C. Etablissement et
Certification de la DSF
Ici le cabinet a pour rôle de :
- Etablir des plannings d'arrêté de
comptes ;
- Faire des inventaires extra comptables (de stocks,
d'immobilisations, entre autres) ;
- Faire des inventaires comptables ;
- Vérifier des soldes de comptes ;
- Confectionner des balance générale des
comptes avant et après inventaire ;
- Etablir la DSF ;
- Etablir des rapports de commissariat aux comptes ainsi que
des procès d'assemblée générale.
D. Audit Fiscal
Le cabinet FISCALIA contrôle la bonne gestion fiscale
des entreprises à travers des missions d'audit fiscal. Ici son objectif
est de faire un contrôle de régularité fiscale et un
contrôle d'efficacité fiscale afin de déceler
d'éventuels risques fiscaux et/ou d'optimiser la charge fiscale de
l'entreprise.
E. Confection de manuel de
procédure
La mise en place d'un manuel de procédure au sein des
entreprises est devenue une obligation légale avec l'avènement du
droit comptable OHADA ; qui stipule que toutes les entreprises doivent
établir une documentation décrivant les procédures
d'enregistrement, de contrôle et d'organisation comptable. Le cabinet
FISCALIA propose aux entreprises la confection de ce manuel de
procédures afin que ces dernières puisse se conformées
à la réglementation. Il s'agit notamment des procédures de
ventes, d'achats, de trésorerie, pour ne citer que celles-ci.
F. Le choix des formes
juridiques et des régimes fiscaux
Le cabinet FISCALIA apporte ses conseils aux
entreprises désireuses avoir une forme juridique qui correspond le mieux
à ses activités.
1.1.2.4 Gestion de la
récupération des crédits de TVA
Le cabinet FISCALIA aide les entreprises à
déclarer leur TVA. Il possède des méthodes
appropriées pour récupérer les crédits de TVA. Ces
méthodes sont les suivantes :
- Analyse des comptes de TVA ;
- Recherche des justificatifs des TVA
déductibles ;
- Préparation des états de soumission à
remboursement ;
- Suivi de la validité des crédits de
TVA ;
- Suivi de la procédure de remboursement.
1.1.2.5 Conseil en
management
Le cabinet FISCALIA apporte sa contribution dans la gestion
des entreprises en leur offrant des conseils pratiques favorables à leur
bonne marche.
1.1.2.6 Conseil en
développement organisationnel
A travers ses multiples conseils, le cabinet FISCALIA permet
aux entreprises a mieux s'organiser afin d'assurer une meilleur
évolution.
1.1.2.7 Domiciliation fiscale
et comptable
Certaines entreprises laissent la charge au cabinet FISCALIA
de conserver leurs dossiers comptables et fiscaux.
1.1.2.8 Organisation des
séminaires
Le cabinet FISCALIA organise en début d'année
des séminaires portant sur les innovations que la loi des finances
apporte dans le CGI pour le compte des entreprises et des particuliers.
1.1.3 Organisation
structurelle
La structure correspond à l'organisation de
l'entreprise, à la manière dont les services sont
administrés, dont les tâches sont fractionnées et les
responsabilités partagées.
Pour mieux cerner l'organisation structurelle du cabinet
FISCALIA, nous allons d'abord présenter son organigramme pour montrer
les relations hiérarchiques et fonctionnelles qui s'y dégagent et
nous présenterons succinctement les organes de gestion de celle-ci.
1.1.3.1 Organigramme
L'organisation est une représentation
schématique des liens fonctionnels, organisationnels et
hiérarchiques d'une entreprise. Il sert à donner une vue
d'ensemble de la répartition des postes et fonctions au sein d'une
structure. L'organigramme du cabinet FISCALIA se présente comme
suit :
Figure 1 : Organigramme du cabinet
FISCALIA INTERNATIONAL
Secrétariat
Département juridique & fiscal
Département comptable
Assistance juridique
Assistance fiscale
Section Grandes Entreprises
Section prestations de services
Section Entreprises industrielles
DG
Direction générale
Source : Document interne de
FISCALIA
1.1.3.2 Organes de gestion et
missions
A. La direction
générale
Organe exécutif du cabinet FISCALIA, elle
comprend :
- Le Directeur
Général (DG) : qui a pour missions de
définir la politique du cabinet ; d'assurer le respect et
l'exécution des objectifs. Il coordonne les activités
effectuées des départements comptable et juridique et fiscal. En
plus il effectue la formation fiscale, le conseil en management, le conseil en
développement organisationnel et les séminaires ;
- Le secrétariat :
administré par une secrétaire comptable, elle assure la
communication entre le DG et l'extérieur. Les missions suivantes lui
sont assignées : tenue de la comptabilité du cabinet ;
gestion de la caisse ; prise de rendez-vous ; organisation et la
participation aux réunions ainsi que la rédaction des
comptes-rendus ; le traitement de texte ; la gestion du courrier et
des appels téléphoniques.
B. Le département
comptable
Coordonné par le DG, il a à sa
tête un Chef Comptable qui travaille en collaboration avec des stagiaires
académiques et professionnels. Il assure l'assistance comptable des
diverses entreprises du portefeuille clients du cabinet. Il existe des
subdivisions en son sein qui sont fonction de l'activité exercée
par l'entreprise cliente. Les activités suivantes sont exercées
en son sein : assistance comptable et domiciliation comptable.
C. Le département
juridique et fiscal
Coordonné par le DG, ce département est
dirigé par le responsable du département comptable assisté
des stagiaires académiques et professionnels. Il est chargé de la
gestion des affaires juridiques et des contentieux rencontrés avec le
fisc. Les activités suivantes sont exercées en son sein :
assistance dans le contrôle et contentieux fiscal, audit fiscal,
domiciliation fiscale, assistance fiscale et assistance juridique,
récupération des crédits de TVA, entre autres.
1.1.4 Environnement du cabinet
FISCALIA INTERNATIONAL
L'environnement est un réseau de relations où
de nombreux centres de décision exercent une influence favorable ou
défavorable sur les activités de l'entreprise.
Le cabinet FISCALIA étant une entreprise ne peut
déroger à cette définition de l'environnement. De ce fait,
il entretien des rapports de diverse nature avec ses différents
partenaires. Comme partenaires, nous avons :
1.1.4.1 Etat
Exerçant ses activités sur le territoire
camerounais, le cabinet FISCALIA INTERNATIONAL a des obligations envers l'Etat
du Cameroun (paiement des impôts, droits et taxes se rattachant à
son activité).
1.1.4.2 Les
concurrents
Abstraction faite des cabinets internationaux (big four) qui
disposent d'une certaine notoriété sur le plan international et
des moyens déployés conséquents, le cabinet FISCALIA a
pour concurrents les divers cabinets qui effectuent leurs prestations tant dans
le domaine comptable que fiscal.
1.1.4.3 Organisme
social
Dans l'optique de se conformer à la
réglementation en ce qui concerne l'embauche, le cabinet FISCALIA a
immatriculé son personnel permanent à la CNPS (caisse nationale
de prévoyance sociale) et de ce fait s'acquitte mensuellement de leurs
cotisations.
1.1.4.4 La
clientèle
Le client est la personne clé dans une entreprise
prestataire de service, car à qui offrirons-nous nos services si ce
n'est à ce dernier ? Le cabinet FISCALIA a d'ailleurs plusieurs
catégories de clients. Notamment les clients permanents pour lesquels il
se charge de tenir la comptabilité, offre son assistance fiscale mais
aussi de nombreuses PME aux activités variées, ainsi que d'autres
entreprises prestataires de services.
1.1.4.5 Institutions
financières
Le cabinet FISCALIA entretient des relations avec elles pour
assurer la sécurité de ses fonds et faciliter ses transactions
avec ses différents clients. Ces institutions financières sont
essentiellement les banques.
1.1.4.6 Fournisseurs
Il s'agit de ceux chez qui le cabinet FISCALIA
s'approvisionne. Ce sont en général des entreprises qui
commercialisent des fournitures de bureau.
Suite à cette présentation du cabinet FISCALIA,
il est nécessaire de faire une brève présentation de la
Compagnie Africaine de Négoce afin de mieux apprécier l'incidence
de nos travaux au sein de cette entité.
1.2 Présentation
générale de la Compagnie Africaine de Négoce (CAN)
Pour ce qui est de la présentation de la CAN, nous
exposerons premièrement son historique et par la suite sa forme
juridique. Deuxièmement, nous évoquerons sa situation
géographique. Troisièmement, nous décrirons les
différentes activités qu'elle effectue. Quatrièmement,
nous étalerons ses missions et objectifs et enfin nous montrerons
dévoilerons son organisation structurelle.
1.2.1 Historique et forme
juridique
La CAN a été crée en 2011 par son
associé gérant en la personne de NGAKO Jean Bernard.
CAN est une société à
responsabilité limitée (SARL) au capital de 1 million de francs
FCA ayant (01) gérant. Soumise au système comptable OHADA
(Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), elle
tient sa comptabilité selon le système normal car ayant un
chiffres d'affaires de plus de 5 milliards de francs CFA, appartenant au
régime du réel et assujettie à l'impôt sur les
sociétés (IS) et la TVA. Elle présente annuellement les
états financiers tels que le bilan, le compte de résultat, le
TAFIRE (Tableau Financier des Ressources et Emplois) aux quels elle joint un
état annexé.
1.2.2 Situation
géographique
Le siège social de la CAN est situé dans la
ville de Douala plus précisément en face de la station PETROLEX
Bojongo.
1.2.3 Activités
Entreprise de négoce qui achète les
marchandises pour la vente en l'état c'est-à-dire sans
transformation, la CAN a pour activité principale la commercialisation
des produits agroalimentaires. Cette activité consiste à
l'approvisionnement des divers produits agroalimentaires soit auprès de
ses fournisseurs locaux soit auprès des fournisseurs étrangers
puis à la commercialisation desdits produits auprès de sa
clientèle. Comme activité secondaire, elle effectue des
opérations de transport pour le compte d'autres entreprises et
particuliers.
1.2.4 Missions et
objectifs
Comme toute entreprise commerciale, son principal objectif
reste la réalisation des bénéfices résultant de ses
investissements et ce via la commercialisation des produits agro alimentaires,
activité principale de cette dernière. Mais il faut noter tout de
même qu'occuper la place de leader sur le marché en se faisant le
maximum de clients possible reste ou demeure un objectif que toute jeune
entreprise ambitieuse comme elle se fixe.
Pour atteindre ses objectifs, cette société
s'est fixée les missions suivantes :
- Rendre ses produits accessibles à toutes les couches
sociales et ce, en pratiquant des prix défiant toute concurrence
;
- Desservir tous les clients même ceux qui sont les plus
éloignés de ses points ventes ;
- Promouvoir son activité de transport ;
- Assurer l'épanouissement individuel à ses
salariés.
1.2.5 Organisation
structurelle
Pour mieux cerner l'organisation structurelle de la CAN, nous
allons d'abord présenter son organigramme pour montrer les relations
hiérarchiques et fonctionnelles qui s'y dégagent et nous
présenterons succinctement les organes de gestion de celle-ci.
1.2.5.1 Organigramme
La présentation de l'organigramme de la CAN est la
suivante :
Figure 2 : Organigramme de la
CAN
Directeur Général
Secrétariat
Service Comptabilité
Service Adm & RH
Service Logistique & Transport
Service Commercial
Service Information
Service Fiscalité
Direction Générale
Département Adm & Financier
Source : document interne à la
CAN
1.2.5.2 Organes de gestion et
leurs missions
Ici, nous allons mettre l'accent sur la présentation
unique trois (03) services appartenant au département administratif et
financier compte tenu de leur proximité des informations requises pour
notre diligence d'audit fiscal.
Le département administratif et financier, organe
très sensible dans une entreprise car dispose en son sein des
données relatives à la viabilité de l'entreprise, cet
organe est composé des services suivants :
A. Le service
comptabilité
Dirigé par un chef comptable, ce service assure la
tenue de la comptabilité selon les standards prévus par l'OHADA.
Les diverses tâches suivantes lui sont attribuées :
- Tri, classement, imputation et saisie des opérations
comptables dans le logiciel SAGE SAARI ;
- Vérification de la livraison et de la
conformité des marchandises commandées, contrôle de
stock, approvisionnement des agences, inventaire comptable et extracomptable
des stocks ;
- Gestion des comptes bancaires et assure
l'édition mensuelle des états de rapprochement bancaire ;
- Gestion des dossiers de crédit bancaire et
crédit bail ainsi que le contrôle du respect des conditions
bancaires convenues avec institutions financières ;
- Suivi et traitement comptable des dossiers import,
règlement des fournisseurs locaux et étrangers ;
- Calcul la paie du personnel via les informations
fournies par les différents services ;
- Analyse des comptes et justification des soldes tenus
par l'entreprise.
B. Le service
fiscalité
Dirigé par un comptable fiscaliste, ce service
s'occupe de la gestion fiscale de l'entreprise. Il collecte les informations
nécessaires au conseil fiscal pour la défense des
intérêts de l'entreprise auprès de l'administration
fiscale. Elle s'occupe des déclarations et règlements des
impôts, droits et taxes rattachées aux activités de
l'entreprise. Il facilite le travail des auditeurs fiscaux externes en
réunissant toutes les informations dont ils ont besoin pour leur mission
d'audit.
C. Le service administratif et
ressources humaines
Dirigé par le responsable des ressources humaines, il
pour tâche la gestion quotidienne des ressources humaines de
l'entreprise et s'occupe des tâches telles que le recrutement du
personnel, la gestion de l'effectif du personnel, le règlement des
conflits entre les employés.
Une fois, la présentation du cabinet FISCALIA et de la
CAN faite, nous allons dans la suite montrer comment le cabinet FISCALIA
effectue les missions d'audit fiscal qui lui sont confiées. Pour mieux
apprécier la démarche qu'elle utilise, nous présenterons
comme exemple la mission d'audit fiscal effectuée à la Compagnie
Africaine de Négoce.
SECTION 2 : PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL AU SEIN DU
CABINET FISCALIA
Il sera question pour nous dans cette section de
présenter la pratique de l'audit fiscal effectuée par le cabinet
FISCALIA et par la suite nous ferons une analyse critique de ladite
pratique.
2.1 Présentation de la
pratique de l'audit fiscal à FISCALIA INTERNATIONAL
Le cabinet FISCALIA est un cabinet de conseil fiscal ayant
compétence pour diligenter les missions d'audit fiscal pour le compte
des personnes physiques ou morales demandeuses. De ce fait, dans la conduite de
cette mission, elle utilise une démarche ou une approche ainsi que des
outils de collecte des données qui lui sont propres et parfois
différentes de celles préconisées ou institués par
les normes d'audit.
Pour mieux apprécier le procédé d'audit
fiscal ayant cours au sein du cabinet FISCALIA, il est nécessaire que
nous procédions par la restitution de la pratique de la mission d'audit
effectuée à la CAN. Comme vu plus haut, la CAN est un client du
cabinet FISCALIA avec qui celle-ci dispose d'un contrat d'assistance fiscale.
La mission d'audit fiscal à FISCALIA commence par la
réception de l'ordre de mission et s'achève par le rapport final
d'audit. Elle se décompose comme suit :
2.1.1 Réception de la
mission d'audit et sélection des auditeurs
Les demandes de mission d'audit fiscal à FISCALIA sont
pour la plupart réceptionnées par le DG. La conclusion du contrat
d'audit fiscal peut être faite soit après un entretien entre le DG
et le client, soit après une conversation téléphonique.
Le contrat signé entre la CAN et le cabinet FISCALIA
inclut selon les affirmations du DG un audit fiscal qui peut être
trimestriel ou semestriel. La période sur laquelle porte l'audit est
décidée d'accord-parties entre le client et le DG. Nos travaux
à la CAN ont porté essentiellement sur le dernier trimestre
(septembre à décembre) de l'exercice 2015.
Après réception de l'avis de passage pour la
mission d'audit, le DG affecte à cette dernière les auditeurs
qu'il juge compétents et disponibles pour la diligenter. Notons que les
équipes d'audit pour un même client peuvent varier au cours d'un
exercice. Pour le cas de la CAN, l'équipe qui a effectuée la
mission d'audit relatif aux trois (03) premiers trimestres est
différente de celle ayant effectuée la mission d'audit du
4ème trimestre, ceci du fait de l'indisponibilité de
certains auditeurs de la première équipe. La deuxième
équipe était constituée par nous et d'un autre auditeur
fiscal.
Par la suite le DG convoque les auditeurs pour une
séance de travail et leur informe oralement des conditions de la
mission. Il leur communique les informations suivantes :
2.1.1.1 Le nom du client et le
responsable avec qui l'équipe sera en collaboration
Pour notre cas, il s'agit de la CAN et notre équipe
était en étroite collaboration avec le responsable du service
fiscal.
2.1.1.2 Le lieu où se
déroulera la mission
La mission peut se faire soit chez le client soit au sein
cabinet. Pour notre cas la mission à été faite à la
direction générale de la CAN sis à
Bonaberi-Bojongo ;
2.1.1.3 La date et le
délai de la mission
La date de début des travaux est fixée au 08
février 2016. Le délai de la mission qui est fixé selon le
jugement du DG et qui généralement est trop court compte des
travaux à effectuer et de ce fait ne peut être respecté.
Pour la mission à la CAN, il avait été fixé un
délai d'une semaine or la mission c'est faite sur une durée de
deux (02) semaines pour ce qui de la phase de collecte des données.
2.1.1.4 Les principaux axes de
l'audit
A la CAN, la mission consistait à :
- S'assurer du respect des obligations fiscales au titre de la
période auditée ;
- Vérifier le respect des conditions
générales de déductibilité en matière de
comptabilisation des charges ;
- Examiner les incidences fiscales de l'ensemble des
opérations de ventes, d'achats ou d'acquisition d'immobilisations de
biens et services avec pour objectif de vérifier leur traitement fiscal
notamment au regard des droits d'enregistrement ou leur
déductibilité fiscale;
- Vérifier la liquidation des autres impôts et
taxes diverses (Précompte sur Loyer, précompte sur ventes,
retenues de 5,5%,).
2.1.2 Déroulement de la
mission d'audit
Pendant la période de mission, les auditeurs doivent
d'abord arrivée au cabinet pour le décaissement des frais de
transport. Il n'est pas fixé d'heure de départ pour les locaux du
client. Les auditeurs selon leur jugement décident collectivement de
l'heure de départ.
Pour le cas de la CAN, compte tenu de la distance très
longue entre le cabinet et les locaux de la CAN, nous avons
décidé d'un commun accord de fixer l'heure de départ
à 08h00 pour arriver à la CAN aux environs de 10h00.
Une fois sur les lieux, après un entretien avec le
responsable du service fiscal qui est leur principal interlocuteur, les
auditeurs établissent la liste des documents qu'ils exploiteront sur
place et répartissent le travail pour une évolution plus
rapide des travaux : C'est le début de la collecte des données.
L'exécution des travaux sur place s'effectue comme
suit :
2.1.2.1 Contrôle des
impôts à paiement mensuel
L'auditeur fiscal monte à partir des
déclarations mensuelles et des quittances un tableau appelé
état de synthèse qui regroupe l'ensemble des impôts
payés par l'entreprise.
A la CAN, notre état de synthèse comportait les
impôts ci-après :
- Acomptes IS au taux de 2,2% ;
- Précompte sur les achats au taux de 2% ;
- Précompte sur les ventes au taux de 2% ;
- Retenue à la source effectuée lors du
règlement des prestations de service au taux de 5,5% ;
- Retenues fiscales et sociales sur salaires ;
- Taxe sur la valeur ajoutée au taux de 19,25%.
Apres avoir monté l'état de synthèse,
l'auditeur fiscal fait ressortir dans un tableau la comparaison entre les
impôts à déclarer, les impôts déclarés,
les impôts réellement réglés ou payés et les
impôts comptabilisés. Il analyse les écarts qui ressortent
du tableau de comparaison, ressort le risque fiscal et propose des
recommandations.
2.1.2.2 Contrôle des
immobilisations et des amortissements y afférents
L'auditeur fiscal contrôle les taux d'amortissement
pratiqués en fonction de ceux établis par l'administration et
vérifie le calcul des amortissements pratiquées au cours de la
période. Cette vérification est faite à partir de la
balance des comptes et du tableau des amortissements. S'il obtient des
écarts, il les analyse et formule ses recommandations.
2.1.2.3 Contrôle de la
déductibilité fiscale des charges
L'auditeur analyse la déductibilité fiscale de
chaque charge engagée par l'entité auditée en
vérifiant si les factures d'achat et de prestations de services
comportent le nom du fournisseur, son numéro de contribuable, le mode de
règlement pour les factures dont le montant est supérieur
à 500 000 (cinq cent mille) FCFA ... il relève la valeur des
charges non déductibles présente le risque lié à la
comptabilisation de ces charges et fait des recommandations.
2.1.2.4 Contrôle de la
TVA déductible
L'auditeur contrôle les factures d'achat dont le
montant TTC est supérieur ou égal à 119 250 (Cent dix
neuf mille deux cent cinquante) Francs CFA et qui ont été
réglées en espèces ceci en application de l'article 143
(1.d) du CGI. Il relève la valeur de ces factures, présente le
risque et fait des recommandations à l'entreprise.
2.1.2.5 Contrôle de la
retenue à la source de l'acompte de 5,5% sur le règlement des
factures de prestations de services
L'auditeur contrôle si lors du règlement des
factures de prestations de service la CAN à effectué la retenue
à la source de 5,5% au titre d'acomptes. Ce contrôle se fait
à l'aide des factures des prestataires de service, des relevés
bancaires et des pièces de caisse justifiant le règlement de ces
factures. L'auditeur relève donc le montant des prestations
réglées sans prélèvement de la retenue à la
source, calcule le montant de l'acompte, présentent le risque lié
à la non retenue de cet acompte et fait des recommandations.
2.1.2.6 Contrôle des
salaires
Ce contrôle s'effectue à partir des documents
suivants : balance des comptes et grand-livre de comptes, DIPE, quittances
CNPS, déclarations fiscales et bulletins de paie.
L'auditeur vérifie le calcul des retenues fiscales et
sociales sur salaires et des cotisations patronales à savoir :
- L'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP)
supporté par le salarié suivant le barème de calcul
contenu dans le CGI ;
- La Contribution au Crédit Foncier (CFC) part
patronale au taux de 1,5% du salaire taxable et part salariale au taux de 1% du
même salaire ;
- La contribution au Fonds National de l'emploi (FNE)
supportée par l'employeur au taux de 1% du salaire taxable ;
- La Redevance Audio Visuelle (RAV) supporté par le
salarié et dont le taux est fonction du salaire taxable ;
- La Taxe de Développement Locale
(TDL) supporté par le salarié et dont le taux est fonction
du salaire et contenue dans le tableau présenté à
l'article C58 du CGI ;
- Les Allocations Familiales (AF) supporté par
l'employeur au taux de 7% du salaire cotisable plafonné;
- L'Accident de Travail (AT) supporté par l'employeur
au taux de 1,75% du salaire cotisable non plafonné ;
- La Pension Vieillesse Invalidité et
Décès (PVID), part patronale au taux de 4,2% du salaire cotisable
plafonné et part salariale au taux de 2,8% de ce même salaire.
Si l'auditeur observe une irrégularité, il
recherche le risque qui y est associé et formule des recommandations
pour régularisation.
2.1.2.7 La reconstitution du
Chiffre d'Affaires
Sachant que lors des contrôles sur pièces,
l'administration fiscale évalue le C.A. réalisé par
l'entreprise à partir des opérations créditrice du
relevé bancaire, l'auditeur procède de la même
façon. A l'aide des relevés bancaires, l'auditeur totalise
l'ensemble des opérations bancaires créditrices et
représentant soient des règlements effectués par des
clients soient des approvisionnements par la caisse. Ainsi le C.A.
déclaré par l'entreprise se doit d'être soit égal
soit supérieur à reconstitution faite à partir des
relevés bancaires. Lorsque le C.A. déclaré est
inférieur à l'estimation qui a été faite par
l'auditeur, ce derniers relève la différence et détermine
les impôts à payer qui y sont attachés à savoir
l'acompte IS et la TVA. Il présente les risques liés à la
non déclaration de ce C.A. et fait des recommandations à
l'entreprise.
2.1.2.8 Contrôle de
cohérence des déclarations
Ce contrôle s'effectue à partir des documents
suivants : état de synthèse des impôts, grand-livre et
balance des comptes. Il consiste à vérifier :
- Que les déclarations sont cohérentes compte
tenu de la connaissance générale qu'il a de l'entreprise, de son
secteur d'activité et du contexte économique ;
- Que les déclarations souscrites sont
cohérentes entre elles et qu'il n'existe pas de contradictions
flagrantes entre ces déclarations ;
- Que ces déclarations concordent avec les
données de la comptabilité ;
- Que les déclarations sont servies conformément
aux prescriptions de la loi ;
- Que toute l'information nécessaire à la
préparation des déclarations est conservée en vue de
répondre à postériori à toute demande de
justification.
Voici relevé l'ensemble des éléments
ayant fait l'objet d'un contrôle minutieux par nous, auditeurs de
FISCALIA à la CAN. C'est essentiellement sur ces éléments
que s'appesantit l'audit fiscal au Cabinet FISCALIA.
La collecte des informations à la CAN s'est faite
pendant deux (02) semaines. La supervision des travaux est effectuée par
le DG. En principe les auditeurs sont tenus de rédiger un compte rendu
de l'évolution des travaux sur place. Selon sa disponibilité ou
alors en cas de sollicitation des auditeurs, le DG tient une séance de
travail pour s'enquérir de l'évolution des travaux, apporter des
solutions aux difficultés des auditeurs, mettre la pression et ou fixer
un nouveau délai de fin des travaux.
Pour la mission d'audit à la CAN il é
été tenu a la fin de chaque semaine une séance de travail
avec le DG soient deux (02) séances de travail lors de la collecte des
informations et deux (02) séances lors de la rédaction du rapport
final.
2.1.3 La rédaction du
projet de rapport d'audit
Elle se fait dans locaux du cabinet après la collecte
des informations. Chaque auditeur rédige sa partie compte tenu des
informations qu'il a eu à collecter sur place et ce d'après le
canevas ci-après :
2.1.3.1 Les faits
L'auditeur présente les faits tels qu'il les a
relevés lors de la collecte des données. Suite à la
mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il ressort les faits
suivants :
A. Reconstitution du C.A.
- Acomptes IS : Après analyse des
relevés bancaires BGFI, SGBC, ECOBANK et BICEC de la période
auditée, nous avons constaté que le chiffre d'affaires
déclaré mensuellement était inférieur à
celui reconstitué à travers les comptes bancaires de l'entreprise
au cours du même mois. Cette différence se présente comme
suit C.A. TTC reconstitué 1 748 105 782
FCFA contre un chiffre d'affaires déclaré de
774 068 012 FCFA soit un
écart de FCFA 974 037 770 FCFA qui est
présumé n'avoir pas fait l'objet d'aucune déclaration au
titre d'acomptes IS ;
- TVA collectée : Après
ventilation de l'écart ainsi obtenu en C.A. taxable et C.A.
exonéré de TVA, nous avons un C.A. taxable de 380
909 732 FCFA donc une TVA collectée de
61 488 573 FCFA présumée non
déclarée.
B. TVA
- TVA récupérable :
Après comparaison entre le montant comptabilisé et celui
déclaré de la TVA récupérable du dernier trimestre,
il ressort un écart de 28 577 991 FCFA traduisant
une TVA récupérable non déclarée ;
- TVA collectée : Après
comparaison entre le montant comptabilisé et celui déclaré
de la TVA collectée du dernier trimestre, il ressort un écart de
52 056 805 FCFA traduisant une TVA collectée
non déclarée.
C. Retenues à la
source
- Précompte sur ventes : Le
précompte sur ventes n'a pas été effectué sur la
totalité du chiffre d'affaires réalisé par la CAN or
l'essentiel de ce chiffre d'affaires est réalisé avec des
grossistes. Il ressort un écart de 6 976 538 FCFA
entre le précompte qui aurait dû être
déclaré et celui qui a été
déclaré ;
- Précompte sur
achats : Après comparaison entre le montant
comptabilisé et celui déclaré du précompte sur
achats, il ressort un écart de 686 746 FCFA
traduisant un précompte sur achats non
déclaré ;
- Retenue des 5,5% sur les rémunérations
versées aux prestataires de services : cette retenue n'a
pas été effectuée sur la totalité des
rémunérations versées aux prestataires de services, Il
ressort un écart de 273 960 FCFA entre la retenue qui
aurait due être déclarée et celle qui a été
déclarée.
2.1.3.2 Les règles
applicables
L'auditeur présente l'ensemble des règles
contenues dans le CGI et qui sont en rapport avec le point qu'il aborde. Suite
à la mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il ressort
les règles applicables suivantes :
A. Reconstitution du C.A.
- Acomptes IS : selon l'article
L4 du LPF « Les contribuables sont tenus de
présenter à toute réquisition de l'Administration fiscale,
tous les documents et pièces comptables obligatoires
complétés, le cas échéant, par les
éléments de la comptabilité spécifique à la
nature de l'activité exercée, permettant d'établir la
sincérité des éléments portés sur leurs
déclarations » ;
- TVA collectée : d'une
part L'article 126 du CGI dispose que « seules les
opérations accomplies dans le cadre d'une activité
économique effectuée à titre onéreux sont
assujetties à la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Les activités
économiques s'entendent de toutes les activités de production,
d'importation, de prestation de services et de distribution... »Et
d'autre part l'Article 149 alinéa1 du CGI stipule
que : « Le montant de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée est payé directement et spontanément par le
redevable au moment du dépôt de la déclaration à la
caisse du Receveur des Impôts dont dépend son siège social,
son principal établissement ou le responsable accrédité
par lui. ... » ;
B. TVA
- TVA récupérable : selon
l'article 143 alinéa 2 du CGI, le
droit à déduction est exercé jusqu'à la fin du
deuxième exercice fiscal qui suit celui au cours duquel la TVA est
devenue exigible ;
- TVA collectée : selon
l'article 134 alinéa 1.a du CGI, l'exigibilité
de la TVA et du droit d'accises s'entend comme le droit que les services
chargés du recouvrement de ladite peuvent faire valoir à un
moment donné auprès du redevable, pour obtenir le paiement. Elle
intervient pour les livraisons des biens, lors de la réalisation du fait
générateur.
C. Retenues à la source
- Précompte sur ventes : L'article 21
alinéa 3 du CGI stipule que : « donne lieu
à la perception du précompte : les importations
effectuées par les commerçants y compris ceux relevant de
l'impôt libératoire ; les achats effectuées par les
commerçants auprès des industriels, agriculteurs, importateurs,
grossistes, demi-grossistes, exploitants forestiers ; les achats des
produits pétroliers par les exploitations de stations-services et achats
des produits de base par les exportateurs ; les opérations
réalisées par les entreprises non détentrices de la carte
du contribuable... » ;
- Précompte sur achats : article 21
alinéa 3 du CGI ;
- Retenue des 5,5% sur les rémunérations
versées aux prestataires de services : Il ressort des
dispositions de l'article 92 bis du CGI que : « Un
acompte de 5% est retenu à la source par l'Etat, les
collectivités territoriales décentralisées, les
établissements publics administratifs, les sociétés
partiellement ou entièrement à capital public et les entreprises
privées, sur les honoraires, les commissions, les émoluments,
les rémunérations de prestations occasionnelles ou non,
payés aux personnes physiques ou morales domiciliées au
Cameroun. Les sommes ainsi retenues sont reversées au plus tard le 15 du
mois suivant à la Recette des Impôts territorialement
compétente contre délivrance d'une quittance ».
2.1.3.3 Les risques
fiscaux
L'auditeur relève les risques liés au non
respect des ces règles, risques contenus dans le CGI. L'auditeur
énonce juste l'article du CGI sans toutefois chiffrer le risque fiscal.
Suite à la mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il
ressort les risques fiscaux suivants :
A. Reconstitution du C.A.
- Acomptes IS : La dissimulation du
chiffre d'affaires affecte la base d'imposition ce qui entraine
systématiquement le réajustement du résultat imposable et
son assujettissement à l'IS au taux de 33% et à l'IRCM au taux de
16,5%, sans préjudice des pénalités et
intérêts de retard de 1,5% par mois plafonné à
50%76(*). Toutefois, il
peut être appliquée une majoration de droits de 30% en cas de
bonne foi du contribuable, 100% en cas de mauvaise foi et 150% en cas de
dissimulations frauduleuses77(*) ;
- TVA collectée : Toute
dissimulation de la matière imposable est passible de
l'intérêt de retard de 1,5% par mois plafonné à 50%
et une majoration de droits de 30% en cas de bonne foi du contribuable, 100% en
cas de mauvaise foi et 150% en cas de dissimulations frauduleuses.
B. Retenues à la
source
- Précompte sur ventes : la CAN
étant le redevable légal, en plus de reverser le montant du
précompte sur ventes qu'elle a omis de déclarer, elle peut
être emmené à payer les intérêts et
pénalités de retard (articles L95 et L96 du LPF) ;
- Retenue des 5,5% sur les rémunérations
versées aux prestataires de services : la CAN étant
redevable légal, devrait opérer et reverser des retenues de 5,5%
sur le règlement des prestations de services dont elle
bénéficie, ceci au plus tard le 15 du mois suivant le mois de la
retenue ; passé ce délai, elle sera tenue au paiement des
sommes qui devraient être issues de la retenue majorées des
pénalités et intérêts de retard (articles L95 et L96
du LPF).
2.1.3.4 Les
recommandations
L'auditeur propose au client les solutions qui semblent
appropriées pour la régularisation des impôts. L'objectif
étant d'encourager à payer le juste impôt. Suite à
la mission d'audit fiscal effectuée à la CAN, il ressort les
recommandations suivantes :
A. Reconstitution du C.A.
- Acomptes IS : il serait judicieux pour
la CAN de régulariser cet écart sur les prochaines
déclarations ou procéder à une régularisation dans
la DSF de l'exercice en cours ;
- TVA collectée : Nous
recommandons à la CAN de régulariser cette TVA non
déclarée dans leurs futures déclarations ou le cas
échéant dans la DSF de l'exercice en cours. En outre,
l'entreprise devrait dorénavant établir ses états de
déclaration mensuelle par la reconstitution de son chiffre d'affaires
à base des versements effectués dans les relevés
bancaires.
B. TVA
- TVA récupérable : la CAN
doit faire une comparaison entre le montant de la TVA qu'elle a déduit
en trop et le montant de la TVA qui n'a pas fait l'objet d'une
déclaration et procéder à aux régularisations qui
s'imposent ;
- TVA collectée : Afin de se
prémunir contre le risque sus évoqué, la CAN devra faire
une déclaration complémentaire afin de régulariser ces
écarts.
C. Retenues à la
source
- Précompte sur ventes : la CAN
devrait le plus tôt possible faire une déclaration rectificative
du précompte sur ventes qu'elle a omis de prélever avant un
contrôle éventuel de l'Administration Fiscale ;
- Précompte sur achats : nous
pensons qu'il est nécessaire que la CAN comptabilise ses
opérations de manière à ce qu'il y ait une concordance
entre les informations qu'elle inscrit dans sa comptabilité et celles
qui figurent dans ses déclarations d'impôts ;
- Retenue des 5,5% sur les rémunérations
versées aux prestataires de services : la CAN
devrait, sur les futures règlements de ses fournisseurs prestataires de
services, déduire sur chacun d'eux le montant de la retenue omise et
faire une déclaration rectificative pour régularisation des 5,5%
non retenus.
Après avoir rédigé chacun sa partie, les
auditeurs mettent en commun leur travail et ensemble et procèdent
à la relecture. Une fois le projet du rapport d'audit imprimé, il
est transmis au DG pour consultation. Une séance de travail est alors
organisée entre le DG et les auditeurs afin que ceux-ci justifient les
éléments contenus dans le projet de rapport. Par la suite il
apporte les modifications qu'il estime nécessaire.
Dans le cas de la CAN, la séance de travail s'est
faite le lendemain du jour de dépôt du projet de rapport.
Par la suite, le DG organise une séance de travail
avec l'interlocuteur des auditeurs dans l'entreprise pour confirmer ou infirmer
les éléments contenus dans le projet de rapport d'audit. Si les
faits sont fondés, ils sont maintenus dans le rapport d'audit et s'ils
ne le sont pas, il justifie et ceux-ci sont aussitôt retirés du
rapport d'audit.
1.2.4 Séance
d'échange et proposition des recommandations
La séance d'échange consiste pour le cabinet
FISCALIA à présenter verbalement aux responsables de l'entreprise
auditée et dans un langage moins technique les faits relevés, les
risques qu'ils courent et les recommandations proposées pour
élimer ou réduire ces risques. Les responsables de l'entreprise
auditée peuvent accepter de mettre en application ces recommandations ou
pas. Lorsqu'ils acceptent d'appliquer les recommandations proposées par
le cabinet, celui-ci propose ses services afin de veiller à la correcte
application desdites recommandations.
Ainsi s'achève la mission d'audit au cabinet FISCALIA.
Les documents utilisés sur supports papiers et le rapport
définitif de la mission sont rangés dans un chrono et les
fichiers numériques sont gardés par les auditeurs et une copie de
ces fichiers est transmise par mail au DG.
2.2 Analyse critique et mise
en évidence du problème posé par la pratique de l'audit
fiscal
L'objectif recherché par toute entreprise qui fait
appel à un auditeur fiscal externe, c'est la mise à jour des
risques qui pourraient peser sur l'entreprise lors d'un éventuel
contrôle de l'administration fiscale. Contrôle qui pourrait causer
des décaissements de fonds relatifs aux impôts non pris en compte
dans le budget de trésorerie d'une part et d'autre part des amendes et
pénalités fiscales non déductibles du résultat
fiscal.
Afin de satisfaire ses clients, le cabinet FISCALIA confie
généralement la conduite de ses missions d'audit fiscal à
ses auditeurs les plus compétents appartenant à l'effectif de son
personnel. L'inexistence d'un guide78(*) d'audit fiscal au sein du cabinet FISCALIA rend la
diligence d'audit fiscal ardue et son issue fonction de la compétence de
l'auditeur en charge de la mission. Ainsi, pour une même mission d'audit
diligentée tour à tour par deux auditeurs du cabinet FISCALIA,
nous aurons deux rapports d'audit fiscal ayant de possibles chefs de
redressements différents et ce du fait de la capacité de chacun
à pouvoir déceler les risques fiscaux et d'adapter les outils de
collecte de données à l'entité sujet de l'audit.
Les divergences entre la démarche d'audit fiscal ainsi
que les outils de collecte de données du cabinet FISCALIA et ceux
préconisés par les normes d'audit peuvent conduire l'auditeur du
cabinet FISCALIA à négliger ou ignorer les risques fiscaux. Ces
risques fiscaux pouvant avoir des répercutions sur la trésorerie
de l'entité auditée et par ricochet sur la
crédibilité que lui accorde ses clients.
2.2.1 Comparaison des
démarches du cabinet FISCALIA et celle des normes d'audit
En effectuant une comparaison entre la démarche de
l'audit fiscal préconisée par les normes d'audit et celle ayant
cours au sein du cabinet FISCALIA, il ressort les remarques suivantes :
2.2.1.1 Phase
préliminaire
Aucune lettre de mission n'est établie par les
clients. Et bien même, si cette dernière existe, elle est
établie d'accord commun entre le DG du cabinet et celui de l'entreprise
qui sollicite la mission d'audit fiscal. De ce fait, les informations
portées à la connaissance de l'auditeur sont le délai
d'exécution de la mission, l'étendue des travaux à
réaliser, les impôts et taxes concernés et l'objectif de la
mission.
2.2.1.2 La prise de
connaissance générale
Elle est faite par chaque auditeur et n'est contenue dans
aucun document ou dossier et par conséquent, si l'on change d'auditeur,
le prochain se trouvera dans l'obligation de reprendre cette étape pour
avoir sa propre connaissance de l'entité. Donc les informations
collectées dépendent du jugement de chaque auditeur car il
n'existe pas un guide d'audit qui recense les informations qui doivent
être collectées par l'auditeur.
2.2.1.3 L'évaluation du
contrôle interne
La mission d'audit fiscal conduit par le cabinet FISCALIA
n'inclut généralement pas une évaluation du contrôle
interne. L'évaluation du contrôle interne inclut l'analyse
critique du travail effectué par les employés et ce pouvant
conduire à des licenciements en cas de répétition
d'erreurs. Cette étape de l'audit est négligée pouvant
entrainer la multiplication sans cesse des répétitions d'erreurs
de la part des employés du fait de leur incompétence.
Pour avoir la description du système ayant cours dans
l'entité, un programme de travail est établi par l'auditeur afin
qu'il obtienne toutes les informations dont il aura besoin, par contre dans
notre cas l'auditeur va chaque fois vers les personnes concernées afin
d'avoir auprès d'elles les informations qu'il requiert. Cette approche
n'étant pas professionnelle crée des pertes de temps et rend la
mission d'audit lourde.
L'évaluation du contrôle interne n'étant
pas fait, il est difficile pour l'entreprise d'établir les
différentes responsabilités de ses employés sur les
éventuels risques ainsi relevés lors du contrôle des
opérations à caractère fiscal.
2.2.1.4 Contrôle des
opérations à caractère fiscal
L'auditeur du cabinet FISCALIA fait
généralement un contrôle du respect des règles de
forme et de la cohérence. L'évaluation des choix fiscaux à
opérer est de la compétence du DG du cabinet FISCALIA.
2.2.2 Comparaison des outils
de collecte de données du cabinet FISCALIA et ceux des normes
d'audit
Il s'avère aussi nécessaire pour nous de
présenter les divergences entre les outils de collecte d'informations
utilisés par le cabinet FISCALIA et ceux préconisés par
les normes d'audit :
2.2.2.1
Questionnaire
Au cabinet FISCALIA il n'existe aucun questionnaire
préétabli, c'est chaque auditeur qui élabore son propre
questionnaire en fonction des informations qu'il recherche.
2.2.2.2 Les contrôles
complémentaires et l'analyse documentaire
Ici comme précédemment, les contrôles
effectués et les documents examinés dans l'entité
auditée sont fonction des choix de l'auditeur et de sa capacité
à mettre à jour les risques fiscaux.
2.2.2.3 Le Tableau des Forces
et faiblesses Apparentes (TFfA)
Ce tableau n'existe pas dans l'approche de l'audit
préconisée par le cabinet FISCALIA.
2.2.2.4 Tests de
permanence
L'évaluation du contrôle interne n'étant
pas fait, le test de permanence par conséquent n'est pas fait par le
cabinet FISCALIA.
2.2.2.5 Feuille d'analyse des
risques (FAR)
Cette feuille constitue l'essentiel du rapport d'audit fiscal
au cabinet FISCALIA. Dans le rapport d'audit cette feuille fait partie
intégrante et porte les informations suivantes : faits,
règles applicables, risques fiscaux et recommandations.
2.2.2.6 Le rapport d'audit
fiscal
Constitué essentiellement de la FAR, il manque dans
son contenu l'appréciation du contrôle interne et l'opinion de
l'auditeur fiscal.
Au terme de ce chapitre, il était question pour nous
de présenter la pratique de l'audit fiscal au sein du cabinet FISCALIA
et de faire une analyse critique de cette pratique.
Afin d'instaurer une nouvelle démarche d'audit fiscal
au sein du cabinet FISCALIA, nous devons suivre une démarche
méthodologique propre à l'audit. Cette nouvelle démarche
nous permettra d'obtenir des résultats complémentaires à
ceux obtenus par le cabinet FISCALIA et enfin nous proposerons des
recommandations tant au cabinet FISCALIA qu'à la CAN.
CHAPITRE 4 :
AMELIORATION DE LA PRATIQUE D'AUDIT FISCAL AU CABINET
FISCALIA INTERNATIONAL
Dans ce chapitre, il sera question pour nous de
dérouler la méthodologie relative à l'audit fiscal avant
de présenter les résultats attendus de son application par le
cabinet FISCALIA. Par ailleurs, nous ferons des recommandations afin de mieux
insérer cette nouvelle démarche au sein du cabinet FISCALIA.
SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'AUDIT FISCAL
Pour effectuer un travail de recherche, le chercheur doit
avoir non seulement un objet mais aussi une méthode qui devrait l'amener
à un résultat pertinent. La pertinence d'un résultat de
recherche est fonction de la méthode qui à permis son obtention.
Toute mission d'audit, quelle qu'en soit la nature, suppose une démarche
et une méthodologie permettant d'attendre son objectif avec le maximum
de sécurité et en utilisant les moyens nécessaires de
façon optimale.
Cependant, la nature des missions d'audit fiscal et la
diversité des objectifs qui peuvent être poursuivis interdisent la
définition d'une méthodologie standard applicable à toutes
les missions d'audit fiscal.
Pour ce faire, nous utiliserons un modèle standard qui
permet d'atteindre au mieux les objectifs relatifs à l'audit fiscal. Il
peut être présenté comme suit :
Figure 3 : Modèle
d'analyse
Préparation
PHASES
-Compréhension de l'entreprise ;
-Prise de connaissance de l'environnement juridique et fiscal,
...etc.
-Entretien ;
-Narration ;
-Collecte de documents.
ETAPES
OUTILS
Réalisation
-Description du dispositif de contrôle interne en
matière fiscale ;
-Identification des obligations fiscales et risques
associés ;
-Vérification de l'efficacité des
dispositifs.
-Entretien ;
-Test de conformité ;
-Analyse documentaire ;
-TFfA
Rapport
Recommandation
FAR
Source : nos soins
Notre recherche vise à améliorer le
démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA, et pour
cela ; il nous convient dans un premier temps, de justifier le choix d'une
méthodologie mixte, dans un second temps de présenter les outils
de collecte de données et enfin l'analyse des données.
1.1 Justification
du choix d'une méthodologie mixte
Notre méthodologie mixte
est à la fois quantitative et qualitative et nous en ferons un
exposé pour justifier le choix de ladite méthodologie.
1.1.1 Justification du choix d'une méthodologie
quantitative
La méthode quantitative se veut déductive en ce
sens qu'elle va impliquer une analyse des données fiscales au sein de
toutes les entreprises constituant le portefeuille client du cabinet FISCALIA.
1.1.2 Justification d'une
méthodologie qualitative
La méthode qualitative vient ici compléter les
informations recueillies par le biais de la méthode quantitative car il
n'est pas rare de rencontrer les entreprises qui présentent des
données fiscales ne reflétant pas toujours la véritable
situation, d'où la nécessité d'adresser des questionnaires
et aussi de mener des entretiens.
1.2 Outils de collecte des
données
Les outils de collecte de données
varient en fonction de l'information que recherche l'auditeur, on
distingue :
1.2.1 Le questionnaire
Pour l'aider dans sa démarche, l'auditeur dispose de
questionnaires de contrôle interne. Il s'agit des questionnaires qui
recensent pour chaque objectif de contrôle interne, les questions
relatives aux différents moyens d'atteindre l'objectif. Chaque question
porte sur l'existence d'une procédure de contrôle et la
réponse apportée peut être oui/non.
Le questionnaire a pour objectif de servir de guide à
l'auditeur fiscal pour préparer un programme spécifique en
fonction des objectifs définis dans le cadre de la lettre de mission et
en fonction également des résultats de l'appréciation du
contrôle interne spécifique au domaine fiscal.
Cependant, bien que le questionnaire s'avère un outil
incontournable dans le cadre d'une mission d'audit portant sur la
régularité fiscale, il demeure insuffisant pour traiter
l'ensemble des problèmes fiscaux.
En effet, le questionnaire de contrôle de
régularité est un moyen privilégié pour examiner
l'application des règles de fonds en favorisant notamment un examen
systématique de l'ensemble des règles fiscales. Par contre, il
s'avère moins adapté au contrôle de l'application des
règles de forme, ce qui conduira l'auditeur à compléter
son investigation par le recours à d'autres techniques lui permettant de
s'assurer que l'entreprise respecte les obligations déclaratives et de
versement inhérentes à son régime et à son
activité.
Ce questionnaire comporte des questions fermées qui
appellent des réponses par OUI ou par NON. Une réponse
négative devrait alerter l'auditeur sur l'existence d'une
irrégularité fiscale. Il est bien entendu conçu dans une
approche standard qui ne peut prétendre à l'exhaustivité
car certaines entreprises peuvent avoir des spécificités qui
imposent une adaptation des questions soulevées.
1.2.2 Les contrôles
complémentaires
Ces contrôles ont pour objectif de déceler des
erreurs ou irrégularités qui ne peuvent être
appréhendées à l'occasion du contrôle par
questionnaire.
Il s'agit de contrôles axés essentiellement sur
la vérification des obligations de forme imposées dans le cadre
de notre système fiscal qui est marqué par la prédominance
du mode déclaratif.
En effet, l'examen du respect des obligations
déclaratives imposera à l'auditeur fiscal
de s'intéresser à la vérification de deux aspects
liés à la forme :
- S'assurer que l'entreprise souscrit effectivement les
déclarations requises en utilisant les supports adéquats ;
- S'assurer que les déclarations ont été
déposées dans les délais prescrits.
Il y a lieu également de s'assurer de la concordance
des contenus des différentes déclarations souscrites avec les
informations comptables et avec les différentes déclarations
sociales déposées par l'entreprise. Il s'agira dans ce cas de
porter un jugement sur la cohérence des différentes
déclarations et informations comptables et sociales.
Les différents contrôles qui peuvent être
utilisés pour vérifier l'exhaustivité des
déclarations sont les suivants :
1.2.2.1 Contrôle de la
forme des déclarations
Il s'agit dans ce cas pour l'auditeur, de vérifier
dans quelle mesure l'entreprise s'acquitte correctement des différentes
déclarations requises en portant une attention particulière sur
les points suivants :
- L'entreprise a-t-elle souscrit les déclarations
obligatoires ?
- Utilise-t-elle les imprimés requis ?
- Dépose-t-elle les déclarations auprès
des services compétents ?
- Conserve-t-elle les justificatifs de dépôt des
déclarations ?
- Les déclarations sont-elles correctement servies ?
- L'entreprise dispose-elle des moyens nécessaires pour
justifier le contenu des différentes déclarations souscrites ?
1.2.2.2 Contrôle des
délais des déclarations
Le non-respect des délais peut coûter cher
à l'entreprise. C'est pour cette raison là que l'auditeur est
amené à examiner l'agenda fiscal de l'entreprise en
vérifiant si les déclarations ont été
déposées dans les délais et dans le cas contraire
apprécier l'incidence fiscale de ces infractions en terme d'amendes,
pénalités et majorations de retard ou encore en terme de
privation de certains avantages dont l'octroi est conditionné par le
dépôt de déclarations ou demandes dans les
délais.
1.2.2.3 Contrôle de la
cohérence des déclarations
La cohérence des déclarations est très
importante, car elle constitue le premier élément sur lequel
reposera l'inspecteur fiscal pour opérer des redressements ou encore
pour programmer un contrôle fiscal.
Cet examen aura pour objectif de vérifier :
- Que les déclarations sont cohérentes compte
tenu de la connaissance générale qu'il a de l'entreprise, de son
secteur d'activité et du contexte économique ;
- Que les déclarations souscrites sont
cohérentes entre elles et qu'il n'existe pas de contradictions
flagrantes entre ces déclarations ;
- Que ces déclarations concordent avec les
données de la comptabilité ;
- Que les déclarations sont servies conformément
aux prescriptions de la loi ;
- Que toute l'information nécessaire à la
préparation des déclarations est conservée en vue de
répondre à postériori à toute demande de
justification.
1.2.3 Analyse documentaire
Cette étape consiste à prendre connaissance des
documents nécessaires à la conduite de l'audit (politique,
procédures, enregistrements...). Elle constitue une phase primordiale de
l'audit et permet de se préparer efficacement pour aller à
l'essentiel lors de l'audit. Il est utile de s'assurer auprès de
l'audité de la nature et de l'accessibilité aux documents
concernés. Il s'agit de rapports d'audit, de manuel de
procédures.
1.2.4 Tableau des forces et
faiblesses apparentes
Le tableau des forces et faiblesses apparentes conclut la
phase d'analyse des risques réalisée sur la base des objectifs
définis dans le plan d'approche ; il présente de manière
synthétique et argumentée les présomptions ou l'avis de
l'auditeur sur chacun des thèmes analysés. Il constitue
l'état des lieux des forces et faiblesses réelles ou potentielles
et permet de hiérarchiser les risques dans le but de préparer le
rapport d'orientation.
En matière de régularité, les forces et
faiblesses peuvent s'exprimer qualitativement ou quantitativement par rapport
à des règles, procédures et systèmes existants. En
matière d'efficacité, les forces et faiblesses peuvent s'exprimer
qualitativement ou quantitativement par rapport à des résultats
attendus et à leurs conditions d'obtention : cohérence des
objectifs et des moyens, suivi des actions et des résultats. Ces forces
et faiblesses doivent s'exprimer par rapport à un objectif de
contrôle interne ou une caractéristique normalement attendues pour
assurer le bon fonctionnement d'une organisation ou l'atteinte d'un
résultat escompté.
1.2.5 Tests de permanence
Ils visent à s'assurer que les opérations sont
bien traitées dans la réalité conformément à
ce qui a été décrit lors des entretiens. Lorsque ces tests
sont réalisés de manière systématique sur
l'ensemble d'une période et/ou pour toutes les classes d'acteurs
concernés dans l'objectif de s'assurer par sondage que toutes les
opérations ont été effectivement traitées comme
décrit, on parle alors de tests de permanence.
On utilise ces tests dans un second temps, une fois les
risques principaux ciblés et les réponses appropriées
identifiées pour gérer l'exposition à ces risques. Les
tests se font à l'aide de sondages qui permettent d'obtenir facilement
des informations sur une population importante par l'observation d'une partie
de celle-ci, ce qui est très utile quand une population ne peut pas
être observée dans sa globalité à l'aide d'un outil
informatique.
Ils visent à s'assurer que les procédures
jugées fiables et correctes sont effectivement appliquées. Ils
confirment ou infirment l'évaluation préliminaire du
contrôle interne.
1.2.6 Tests de
conformité
L'auditeur va réaliser des tests de conformité
sur l'application des procédures de contrôle interne constituant
une force pour l'entreprise. Ces tests vont vérifier la permanence des
procédures.
Ils s'appuient sur un document final ou sur le
résultat d'une opération et permettent de remonter à la
source en passant par toutes les phases intermédiaires (et donc de
vérifier la piste d'audit). Ces tests sont très utiles pour
s'assurer que les dispositifs de contrôle interne ont été
appliqués.
Il consiste à :
- mettre en oeuvre des tests de cheminement permettant de
dérouler une procédure complète à partir de
quelques opérations sélectionnées ;
- réaliser des tests spécifiques sur des
procédures particulières paraissant peu claires ;
- opérer en présence des acteurs
intéressés la restitution de la description, en vue de recueillir
leurs commentaires. Cette formule présente l'avantage de la
simplicité et implique davantage les audités aux travaux de
l'auditeur. Elle permet de surcroît, de garantir à l'auditeur
qu'il n'a pas oublié un point important.
Après avoir évalué l'existence d'un
dispositif de contrôle interne, l'auditeur testera si ce dispositif est
appliqué de manière permanente.
1.2.7. Feuille d'analyse des
risques (FAR)
La FAR est le papier de travail synthétique par lequel
l'auditeur documente chaque dysfonctionnement, conclut chaque section du
travail de terrain et communique avec l'audité concerné.
Tout dysfonctionnement digne d'être signalé sera
formulé sous forme de FAR :
- Les risques ;
- Les faits / constats qui le prouvent ;
- Les causes qui l'expliquent ;
- Les conséquences que cela entraine ;
- Les recommandations qui le résolvent.
1.3 L'analyse des
données
L'analyse de données, au sens large, consiste à
récolter et exploiter des données quelles que soient leur origine
(documents papier, chiffres clés, relevages ou comptages manuels,
système d'information...) pour étayer une opinion d'audit. Dans
le cas qui nous intéresse, il s'agit plus particulièrement de
l'exploitation des données à caractère fiscal à des
fins d'audit.
Voici ainsi présenté la méthodologie
préconisée par les normes internationales d'audit et dont
l'application nous conduirait à l'obtention des résultats
appropriés et plus détaillés. Dans la suite de ce chapitre
nous présenterons les résultats de l'utilisation de cette
méthodologie propre à la démarche de l'audit fiscal
exposée plus haut.
SECTION 2 : RESULTATS ATTENDUS DE LA NOUVELLE DEMARCHE
D'AUDIT FISCAL ET RECOMMANDATIONS
Nous présenterons premièrement les
résultats attendus de la nouvelle démarche d'audit fiscal et
enfin les recommandations que nous avons formulé au cabinet FISCALIA
d'une part et d'autre part à la Compagnie Africaine de Négoce.
2.1 Résultats attendus
de l'amélioration de la démarche d'audit fiscal
Compte tenu de la nouvelle démarche de l'audit fiscal
et de sa méthodologie développée plus haut, nos
résultats s'observeront à chaque étape de la mission.
C'est ainsi que nous aurons des résultats relatifs à la phase
préliminaire, ceux relatifs à la phase de prise de connaissance
et ainsi de suite. Ces résultats ont toutes été
collectés au sein de la CAN et plus précisément
auprès des responsables des services fiscal et comptable.
Il faut tout de même préciser que ce sont des
informations complémentaires qui n'ont pas été
collectées ou qui ont été négligées par le
procédé d'audit fiscal utilisé par le cabinet FISCALIA.
2.1.1 Résultats
relatifs à la prise de connaissance
Suite à l'analyse documentaire et les entretiens avec
les responsables des services comptabilité et fiscalité, il
ressort les informations que nous avons contenues dans le guide de pris de
connaissance (annexe 1). Ce guide permet d'avoir une
présentation générale de la Compagnie Africaine de
Négoce.
2.1.2 Résultats
relatifs à l'évaluation du contrôle interne
L'évaluation du contrôle interne nous permet de
donner notre opinion sur la qualité de la gestion fiscale qui est faite
au sein de la CAN. Ici, la gestion fiscale est assurée par le service
fiscalité en collaboration avec le service comptabilité, tous
deux appartenant au département administratif et financier.
Du fait de l'inexistence du manuel de procédures
à la CAN, nous avons établi des tableaux d'identification des
risques liés à chaque catégorie d'impôts grâce
aux outils tels que les questionnaires (annexe 2), l'analyse
documentaire et les entretiens.
Par la suite, nous avons établi les forces et
faiblesses apparentes liées à la gestion fiscale au sein de la
CAN.
2.1.2.1 Tableau
d'identification des risques
A. IRPP sur salaires
Le calcul des salaires ainsi que toutes les retenues fiscales
et sociales est effectué par le service comptabilité sous la
supervision du chef comptable. Il est fait sur fichier Excel. Ensuite, le
service comptabilité transmet un état récapitulatif ainsi
que l'ordre de virement au service fiscalité pour
vérification.
Tableau 3 : Identification des risques
liés à l'IRPP sur salaires
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Etablissement des états de salaires
|
-Perte de documents
-Omission des revenus
-Retard dans la réception
|
-Enregistrement de tous les états dans un seul fichier
-Vérification des états de paie par le chef
comptable
-Existence d'une date limite pour établissement
|
Contrôle du calcul de l'IRPP sur salaires par le service
fiscalité
|
-Erreur dans la prise en compte des éléments
imposables
-Erreur au niveau du montant total de l'IRPP à payer
|
-Vérification par le chef du service fiscalité
-Vérification par le chef du service
comptabilité
|
Source : nos soins
B. Immobilisations et
amortissements
Le calcul des amortissements et de la taxe foncière
est effectué par le service comptabilité. Il transmet le fichier
des immobilisations au service fiscalité pour vérification des
taux utilisés et des calculs effectués.
Tableau 4 : Identification des risques
liés aux amortissements
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Calcul des amortissements et de la taxe foncière
|
-Omission des éléments
-Non fiabilité des immobilisations
-Pertes d'éléments
-Mauvaise évaluation du coût d'acquisition
-Base erronée de la taxe foncière
|
-Taux fiscaux utilisés
-Vérification par le service fiscalité
|
Source : nos soins
C. TVA
Le service comptabilité collecte et transmet au
service fiscalité les informations relatives à la TVA. Les
informations reçues sont traitées afin de vérifier leur
exhaustivité et puis s'en suit l'établissement des
déclarations.
Tableau 5 : Identification des risques
liés à la TVA
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Contrôle du NIU
|
-NIU non fiable
-Usurpation de NIU
|
Vérification du NIU par les services comptabilité
et fiscalité
|
Contrôle de la liquidation de la TVA
|
-Montant de la TVA erroné
-Mauvaise appréciation des produits non imposables
|
-Vérification du montant de la TVA par les services
comptabilité et fiscalité
-Vérification des produits imposables par les services
comptabilité et fiscalité
|
Vérification des conditions de
déductibilité
|
-Déduction de la TVA sur les voitures de tourisme
-Déduction de la TVA sur les factures supérieures
à 100 000 FCFA et réglées en espèces
|
Vérification des conditions de déductibilité
par les services comptabilité et fiscalité
|
Déclaration exhaustive de la TVA
|
-Omission de déclaration de la TVA sur les factures
clients
-Déclaration partielle de la TVA facturée
|
Imputation de la retenue à la source de TVA lors des
déclarations
|
Source : nos soins
D. Acomptes IS
Le service comptabilité collecte et transmet au
service fiscalité toutes les informations relatives au CA
réalisé et au CA réglé au cours du mois. Les
informations reçues sont traitées afin de vérifier leur
exhaustivité et puis s'en suit l'établissement des
déclarations.
Tableau 6 : Identification des risques
liés à l'acompte IS
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Contrôle et liquidation des acomptes IS
|
-Déclaration partielle du CA au titre d'acomptes IS
-Minimisation du CA
-Prise en considération en matière de services
du CA réalisé
|
-Utilisation des taux recommandés par le fisc
-Réduction du montant à payer par imputation des
précomptes sur achats
|
Source : nos soins
E. Déductibilité
fiscale des charges
Avant toute comptabilisation, le service comptabilité
vérifie les conditions fiscales de déductibilité de la
charge. A la fin du mois, une revue fiscale des charges est faite par le
service fiscalité.
Tableau 7 : Identification des risques
liés à la déductibilité fiscale des
charges
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Contrôle et vérification des conditions de
déductibilité des charges
|
-NIU non fiable
-Usurpation de NIU
-Ignorance de certaines dispositions fiscales
|
-Vérification des conditions de
déductibilité des charges par le service comptabilité
-Contrôle par le service fiscalité
|
Source : nos soins
F. Retenues des 5,5%
Après comptabilisation des factures de prestations de
services, lors du règlement et conformément aux dispositions de
l'article 92 bis du CGI, une retenue est opérée par le service
comptabilité. Ensuite, le service comptabilité transmet les
informations y relatives au service fiscalité pour vérification
et établissement de l'attestation de retenue à la source.
Tableau 8 : Identification des risques
liés à la retenue des 5,5%
Etapes principales
|
Risques ou problèmes
|
Bonnes pratiques
|
Contrôle et vérification de la liquidation de la
retenue des 5,5%
|
-Non prélèvement de la retenue lors du
règlement des factures de prestation de services
-Mauvaise liquidation de la retenue
|
-Distinction entre la main d'oeuvre ou prestation et les
pièces ou débours lors de la comptabilisation
-Contrôle du service fiscalité
|
Source : nos soins
2.1.2.2 Forces et faiblesses
apparentes
Les questionnaires de contrôle interne (annexe
2) nous ont permis de porter un regard sur le dispositif de
contrôle interne de la CAN. De ceux-ci, nous pouvons voir quelles sont
les forces et les faiblesses apparentes du contrôle interne à la
CAN.
A. Forces apparentes
La présence d'un service fiscalité en charge de
toutes les questions d'ordre fiscal, reste une force apparente, même si
ce service mérite érigé en poste plus important compte
tenu du rôle crucial qu'occupe la fiscalité dans la vie de la
société au Cameroun. La collaboration entre le personnel du
service fiscalité et comptabilité permet de disposer à
temps des informations nécessaires pour établir des
déclarations, ce qui permet d'éviter les retards dans la
liquidation des impôts et taxes. Toutes les informations ayant une
implication fiscale sont redirigées vers le service fiscalité.
Le service fiscalité dispose du CGI 2015 comme
documentation pour mener ses travaux. Par ailleurs, le responsable du service
fiscalité participe tous les ans aux séminaires organisés
par le cabinet FISCALIA portant sur les modifications du CGI par la loi des
finances.
B. Faiblesses apparentes
Le service fiscalité de la CAN composé de deux
(02) agents (une comptable fiscaliste et une comptable) est largement
insuffisant au regard des opérations réalisées par
elle.
Le service ne dispose d'aucun autre ouvrage de
fiscalité en dehors du CGI. Il n'existe pas non plus un logiciel
intégré au système d'information permettant de
générer automatiquement des déclarations fiscales. Toutes
les déclarations fiscales sont visées et autorisées par le
responsable du service fiscalité.
L'inexistence d'un service d'audit interne au sein de la
CAN.
Les comptes d'impôts ne sont pas
régulièrement analysés et rapprochés avec les
déclarations fiscales.
2.1.3 Résultats
relatifs au contrôle des opérations à caractère
fiscal
Au regard des risques attachés à la gestion
fiscale au sein de la CAN, il est urgent que l'auditeur fiscal procède
à des contrôles complémentaires sur le respect des
règles de forme et de la cohérence.
L'accent ne sera pas mis sur le contrôle des
opérations fiscales relatives à la régularité
fiscale car c'est l'objectif principal de la mission d'audit
réalisée par le cabinet FISCALIA.
Parlant d'efficacité fiscale, le cabinet FISCALIA a
recommandé la mise en place d'une comptabilité
séparée afin de récupérer les crédits de TVA
impactaient la trésorerie de la CAN. Cette recommandation a
été mise en application au début de l'exercice 2015.
2.1.4 Résultats
relatifs au rapport d'audit fiscal
Du fait qu'il n'existe pas une forme standard de rapport
d'audit fiscal, le nouveau rapport se doit d'intégrer les
résultats de l'évaluation du contrôle interne et les
recommandations associées pour son amélioration.
En suivant la démarche de l'audit fiscal
préconisée par les normes d'audit et en utilisant les outils de
collecte d'informations desdites normes, il ressort les résultats
ci-dessus. Nous tenons encore à préciser que ce sont des
informations complémentaires qui n'ont pas été
collectées ou qui ont été négligées par la
démarche d'audit fiscal utilisée par le cabinet FISCALIA.
Les constats ci-dessus et bien d'autres non explicitement
énumérés seront récurrents en l'absence des
solutions pour y remédier.
2.2 Recommandations
Les résultats ci-dessus démontrent les
insuffisances de la démarche d'audit fiscal utilisée par le
cabinet FISCALIA lors de sa mission d'audit fiscal au sein de la CAN.
Il nous revient à présent d'émettre un
certain nombre de suggestions ou de recommandations à l'endroit du
cabinet FISCALIA afin d'améliorer sa démarche d'audit fiscal et
à l'endroit de la CAN afin d'améliorer sa gestion fiscale.
2.2.1 Recommandations au cabinet
FISCALIA
2.2.1.1 Utilisation des outils
de collecte de données tels que préconisés par les normes
d'audit
Afin d'avoir une collecte optimale de données lors des
missions d'audit fiscal, le cabinet FISCALIA doit adopter des outils de
collecte prévus par les normes d'audit ou améliorer les outils de
collecte qu'il utilise. En plus des outils de collecte de données qu'il
dispose, ces outils lui sont conseillés :
- Les questionnaires : le cabinet
FISCALIA doit établir des questionnaires écrits que l'auditeur
fiscal adaptera en fonction de l'entité à auditer ;
- Le tableau des forces et faiblesses
apparentes : permet de montrer les forces et les faiblesses du
contrôle interne et oriente l'auditeur fiscal sur les zones à
risque relatives à chaque impôt ;
- Les feuilles de travail : elles
permettent à l'auditeur fiscal de planifier le travail avec le personnel
de l'entité auditée et ce dans le but d'éviter les pertes
de temps ;
- Lorsque les opérations fiscales de l'entreprise
à auditer sont importantes, il peut utiliser les tests de
conformité et les tests de permanence.
2.2.1.2 Créer des
dossiers permanents des entreprises auditées
Afin d'éviter de collecter les informations
générales de l'entreprise lors des futures missions d'audit,
l'auditeur doit conserver toutes les informations générales qu'il
a recensé lors de la première mission dans un dossier
appelé dossier permanent.
En cas de changement d'auditeur, son remplaçant pourra
facilement avoir un aperçu général de l'entreprise en
consultant son dossier permanent.
2.2.1.3 Constituer une base
informatique des données fiscales des entreprises clientes
Compte tenu de l'implication de l'outil informatique dans la
gestion, il est nécessaire voire même urgent pour le cabinet
FISCALIA de Constituer une base informatique des données fiscales des
entreprises clientes. Cette base informatique de données permettra de
sauvegarder toutes les informations collectées sur les
différentes entreprises clientes et facilitera la recherche de ces
informations pour une utilisation ultérieure.
2.2.1.4 Introduire
l'évaluation du contrôle interne dans sa démarche de
l'audit
Le cabinet FISCALIA ne devrait plus se limiter juste au
contrôle des opérations à caractère fiscal lors de
ses travaux, il doit effectuer une évaluation du contrôle interne
mis en place par l'entreprise. L'évaluation du contrôle interne
permet d'apporter une amélioration de la gestion fiscale de l'entreprise
auditée afin de limiter les sources de risques fiscaux.
2.2.1.5 Rédiger un
guide d'audit fiscal
Il est nécessaire pour le cabinet FISCALIA de
rédiger un guide d'audit fiscal. Ledit guide facilitera le travail des
auditeurs, renseignera ceux-ci sur les tâches à effectuer et sur
les outils de collecte de données à utiliser.
2.2.1.6 Créer un
département chargé de l'audit
Les entreprises ayant recours de plus en plus à
l'audit afin d'avoir une opinion sur leur gestion par une personne
extérieure, le cabinet FISCALIA doit promouvoir cette activité et
créer un département chargé uniquement de l'audit.
Par ailleurs, compte tenu de sa notoriété et de
son savoir-faire, il pourrait aussi en plus de l'audit fiscal faire l'audit
comptable et financier.
2.2.1.7 La formation continue
des auditeurs fiscaux
Les auditeurs fiscaux doivent bénéficier des
formations relatives aux questions fiscales afin d'améliorer le jugement
en matière fiscale et leurs compétences.
2.2.2 Recommandations
à la Compagnie Africaine de Négoce
2.2.2.1 Adapter l'organisation
comptable aux besoins fiscaux
Compte tenu des irrégularités relevées,
nous estimons que la définition des procédures efficaces de
saisie et d'imputation, d'analyse et de justifications comptables et de
rapprochements comptabilité-fiscalité s'avère
nécessaire du fait que lesdites procédures permettent de
réduire les risques fiscaux d'origine comptable.
Pour assurer un rapprochement efficace, la préparation
des déclarations fiscales doit reposer sur la comptabilité.
En outre, l'adaptation du plan comptable de l'entreprise aux
besoins fiscaux peut constituer une réponse adéquate à
certains risques fiscaux. A cet égard, la création de certains
sous-comptes comptables de charges ou de produits destinés à
loger les opérations ayant une incidence sur la détermination du
résultat imposable permet d'accélérer le recensement des
retraitements devant être opérés au niveau du tableau de
détermination du résultat fiscal. De ce fait, nous proposons
à la CAN la mise en place d'un plan comptable à vocation
fiscale.
2.2.2.2 Veiller aux retenues
et aux reversements de tous les impôts et taxes à la DGE
Veiller au prélèvement des différentes
retenues à la source des impôts et taxes et au reversement
à la DGE : reverser les retenues des 5,5% opérées
lors du règlement des factures des prestataires de services ;
reverser le précompte sur loyers... etc. Ceci va éviter à
la CAN des pénalités fiscales préjudiciables pour la
société.
2.2.2.3 Eriger le service
fiscalité en un poste plus élevé
Compte tenu de la taille de la CAN, il est indispensable que
le service fiscalité soit repositionné au sein de l'organigramme
et qu'il soit à un poste plus élevé ; renforcer son
effectif compte tenu du poids important de la fiscalité.
Par ailleurs, il est nécessaire pour la CAN
d'aménager une documentation fiscale en son sein. La CAN doit
également augmenter le nombre de ces participants aux séminaires
relatifs aux questions fiscales.
2.2.2.4 Utiliser les
données de la comptabilité pour les déclarations
En effet, la prévention desdits risques suppose la
mise en place d'une procédure permettant un rapprochement
systématique de la comptabilité avec les bases
déclarées. Ce rapprochement concerne le CA déclaré
au titre de la TVA avec le CA comptabilisé ; le rapprochement du CA
déclaré au titre d'acompte IS avec le CA
comptabilisé ; le rapprochement entre les salaires
comptabilisés et la base salariale déclarée au titre de
l'IRPP sur salaires ; le précompte sur vente comptabilisé
doit correspondre à celui qui figure dans les déclarations entre
autres.
Pour assurer un rapprochement efficace, la préparation
des déclarations fiscales doit reposer sur la comptabilité. Ceci
n'est possible que si les enregistrements des opérations comptables sont
à jour.
2.2.2.5 Constituer une Base
Informatique des Données Fiscales (BIDF)
Nous recommandons de constituer une « Base informatique
des données fiscales » (BIDF) en vue de :
- Avoir une idée sur les impôts et taxes qui ont
été déclarés par la société, leur
importance et leur évolution dans le temps ;
- Prévoir et planifier les impôts et taxes que la
société doit supporter dans les années à
venir ;
- Faciliter 1'obtention de toute information concernant le
dossier fiscal de la société.
2.2.2.6 Mettre sur pied un
service d'audit interne
L'audit interne permet à l'entreprise d'examiner et
d'évaluer le contrôle interne mis sur pied par elle. L'auditeur va
vérifier si les procédures en place comportent les
sécurités suffisantes, si les informations sont sincères,
les opérations régulières, les organisations efficaces,
les structures claires et actuelles.
L'audit fiscal effectué par le cabinet FISCALIA au
sein de la CAN met plus un accent sur le contrôle de la
régularité fiscale. Toutefois, il faut noter que le
contrôle de la régularité emprunte dans sa démarche
les outils traditionnels de l'audit et laisse entrevoir des synergies
potentielles avec l'audit financier. Par ailleurs, le contrôle de
l'efficacité fiscale semble indiquer en revanche que le contrôle
de certains types de choix, et en particulier les choix stratégiques,
commande de privilégier une approche au cas par cas aux dépens de
la démarche traditionnelle préconisée par les normes
d'audit.
La démarche d'audit utilisée par le cabinet
FISCALIA néglige certaines étapes de l'audit ou ne collecte pas
de manière exhaustive les données lors d'une diligence. Afin de
prévenir le risque fiscal, l'audit du cabinet FISCALIA doit
évaluer le contrôle interne mis sur pied par l'entreprise, afin de
voir si les procédures mises sur pied par l'entreprise sont sources des
risques fiscaux.
CONCLUSION GENERALE
Avec un impact sur la trésorerie, la
rentabilité et la stabilité de l'entreprise, la variable fiscale
revêt de nos jours une importance particulière dans la vie de
l'entreprise. Conscient des risques émanant des contrôles fiscaux
d'une part, et des avantages et opportunités fiscales offerts par la
législation d'autre part, les dirigeants de l'entreprise intègre
la dimension fiscale dans la gestion et la stratégie de l'entreprise.
Au bout de notre travail, il importe de faire la revue des
grandes lignes qui le composent et de présenter brièvement les
résultats qui en ressortent.
Notre préoccupation dans le cadre de ce travail
était l'amélioration de la démarche d'audit fiscal
utilisée par le cabinet FISCALIA.
Nous avons pour ce faire commencé par construire un
dispositif théorique présentant les concepts d'audit en
général, d'audit fiscal en particulier et des impôts
principaux auxquels le cabinet FISCALIA fait fréquemment face lors de
ses missions d'audit fiscal. De ce fait, il ressort que l'audit fiscal est une
discipline jouant un rôle important dans la gestion prévisionnelle
du risque fiscal de toute organisation.
Par la suite, afin de la mise en pratique de l'audit fiscal
au sein d'une entité, nous avons choisi le cabinet FISCALIA qui utilise
cette technique pour résorber les problèmes rencontrés
dans la gestion fiscale de ses entreprises clientes à l'instar de la
Compagnie Africaine de Négoce.
Après examen du procédé d'audit fiscal
utilisé par le cabinet FISCALIA, il ressort que celui-ci :
- N'évaluait pas le contrôle interne lors de ses
missions ;
- Ne respectait pas certaines étapes de la
démarche d'audit prévue par les normes d'audit ;
- N'utilisait pas les outils de collecte de données
tels que préconisés par les normes d'audit.
C'est en vu de résorber ses différents
manquements que nous nous sommes fixés l'objectif ci-dessus
mentionné.
Pour mieux répondre aux questions soulevées par
cette étude, nous avons utilisé le modèle d'analyse propre
à l'audit et une méthodologie mixte qui se veut à la fois
quantitative en ce sens qu'elle nous a permis de collecter les données
chiffrées et qualitative qui vient compléter les informations
recueillies par la méthodologie quantitative. Le développement
des concepts théoriques d'audit nous a servi de base pour
améliorer la démarche d'audit fiscal utilisé par le
cabinet FISCALIA. L'implémentation de l'amélioration de cette
démarche passe par :
- L'introduction de l'évaluation du contrôle
interne dans son approche d'audit ;
- La rédaction d'un guide d'audit fiscal ;
- La création d'un département chargé de
l'audit ;
- La formation continue des auditeurs fiscaux pour ne citer
que ceux-ci.
Suite à l'implémentation de
l'amélioration de la démarche d'audit fiscal au sein de la
Compagnie Africaine de négoce, il ressort les recommandations
suivantes :
- Adapter l'organisation comptable aux besoins
fiscaux ;
- Eriger le service fiscalité en un poste plus
élevé ;
- Utiliser les données de la comptabilité pour
les déclarations ;
- Mettre sur pied un service d'audit interne.
Certes l'audit fiscal n'étant pas un bouclier
infaillible contre l'irrégularité car il n'est pas synonyme de
purification, mais nous espérons croire que la quintessence de ce
travail contribuera à convaincre le cabinet FISCALIA d'améliorer
sa démarche d'audit fiscal. L'amélioration de cette
démarche aura pour conséquence l'amélioration de la
gestion fiscale de ses entreprises clientes et par là même
l'accroissement de la crédibilité que lui porte celles-ci.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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BACCOUCHE N. (1989), « Droit fiscal », Tome
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www.encyclopédieuniversalis.com
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finances du conseil économique et social, le 29 Novembre, Avis et
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Editions ECONOMICA.
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2ème édition, Editions Pearson Educative France.
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Institut Français des auditeurs consultants internes, Editions CLET.
ISA 315 : « Compréhension de
l'entité et de son environnement et appréciation des risques
d'inexactitude significative ».
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édition.
Loi des finances (2016).
MASTOURI M. (1992), « Audit interne et
contrôle », Revue d'Entreprise N°2 Nov.
/Décembre.
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PERCHAN M. et KLEE (1982), « structure
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RAFFEGEAU J. (1979), « Audit et Contrôles
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Editions guide Montchrestien.
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révision légale », Editions LEGOPRINT S.P.A.
YAICH R. (2004) « Théorie et Principes fiscaux
», Les Editions Raouf YAICH, SFAX.
YAICH R. (2007), « L'impôt sur les
Sociétés 2007: Maîtrise des risques fiscaux »,
Les Editions Raouf YAICH, SFAX.
ANNEXES
Annexe 1 : Guide de prise de
connaissance
Raison sociale
|
Compagnie Africaine de Négoce (CAN)
|
Forme juridique de la société
|
SARL
|
Régime fiscal
|
Réel soumis à la TVA
|
Centre d'impôts
|
Direction des grandes entreprises (DGE)
|
Capital social
|
1 000 000
|
Date de création
|
2011
|
Localisation
|
Face pétrolex Bonaberi-Bojongo
BP 712 Douala
|
Assemblée des associés
|
-Un associé gérant
-Prise de décision unanime par le gérant
unique
|
Administration
|
Associé gérant et directeur
général
|
Organisation
|
Organigramme
|
Contrôle externe/interne
|
Audit externe :
- Cabinet FISCALIA INTERNATIONAL
- FIRST CONSEIL
- Pas de commissariat aux comptes
Audit interne : aucun département ni
service d'audit interne.
|
Activités
|
-Vente de produits agroalimentaires (au Cameroun)
-Transport (au Cameroun et au Congo)
|
Clients
|
-Grossistes ; demi-grossistes et détaillants.
|
Effectif employé
|
24
|
Passé fiscal
|
-Vérification générale de
comptabilité pour les exercices 2011, 2013, 2013 et 2014
-Contrôles sur pièces
|
Organisation comptable
|
-Edition des comptes selon le système normal de
comptabilité prévu par l'AU OHADA
-Comptabilité informatisée sur le logiciel Sage
Saari
|
Principes comptables
|
-Inexistence de manuel de procédures
-Aucun rapport du commissaire aux comptes
|
Annexe 2 : Questionnaire de contrôle
interne
Contrôles
|
OUI
|
NON
|
Observations
|
-Existe-t-il des procédures écrites dans
l'entreprise qui permettent de s'assurer que les rôles d'impôts
reçus sont correctement établis par l'administration et
correspondent à la charge réellement due par l'entreprise ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il des impôts et taxes
spécifiques au secteur d'activité de la société
?
|
|
|
|
ü L'entreprise réalise-t-elle des
opérations spécifiques dont le traitement fiscal nécessite
une compétence appropriée ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il un plan comptable professionnel
spécifique à l'entreprise ?
|
|
|
|
ü L'entreprise est-elle soumise à un régime
particulier au regard de la TVA : convention signée avec
l'administration ?
|
|
|
ü Vente des produits exonérés et produits
taxables
|
Existe-t-il au sein de l'entreprise un service fiscal ?
- Si oui quelle est son organisation et quel est le profil des
responsables de ce service ?
Quelle est sa position dans l'organigramme ?
- Si non, quelles sont les personnes qui prennent en charge
les problèmes fiscaux de l'entreprise et quel est leur niveau de
qualification ?
|
|
|
Composé d'une comptable fiscaliste et d'une
comptable
Sous le département administratif et financier
|
Est-ce que toutes les questions d'ordre fiscal sont soumises
à l'avis préalable d'un spécialiste fiscal avant leur
comptabilisation ?
|
|
|
|
ü Est-ce que le service fiscal ou son équivalent
dans l'entreprise est systématiquement informé de toutes les
opérations et conventions à incidence fiscale ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il des schémas d'écritures
comptables permettant de s'assurer que toutes les opérations pouvant
être à l'origine de conflit avec l'administration sont
soigneusement conservés
par l'entreprise ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il au sein de la société des
procédures écrites permettant de s'assurer que les obligations
comptables édictées par l'administration fiscale sont
respectées ?
|
|
|
|
ü Les comptes impôts et taxes sont-ils
régulièrement analysés et rapprochés avec les
déclarations fiscales ?
|
|
|
ü Malgré le rapprochement il subsiste des
écarts.
|
L'entreprise a-t-elle payé au cours de l'exercice des
amendes, pénalités et majorations de retard ?
|
|
|
ü Pour non paiement et retard de paiement.
|
Existe-t-il des contrôles permettant de s'assurer que
les pièces justificatives appuyant les écritures comptables
respectent les conditions de forme prescrites par les lois fiscales ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il des faits susceptibles d'activer un
contrôle fiscal (fusion, apport partiel d'actif, cessation partielle de
certaines activités etc.).
|
|
|
|
ü Existe-t-il un service d'audit interne au sein de
l'entreprise ?
|
|
|
|
ü Existe-t-il des conventions fiscales signées
l'entreprise ?
|
|
|
|
ü TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES
ABBREVIATIONS
iv
LISTE DES
TABLEAUX ET FIGURES
v
RESUME
vi
ABSTRACT
vii
INTRODUCTION
GENERALE
1
PREMIERE
PARTIE :
CADRE THEORIQUE
DE L'AUDIT FISCAL..............................5
CHAPITRE
1 : LE CONCEPT D'AUDIT FISCAL 7
SECTION 1 : GENERALITES SUR LE CONCEPT D'AUDIT
FISCAL 8
1.1 Notions générales de
l'audit 8
1.1.1 Définitions 8
1.1.1.1 Définitions des praticiens
8
1.1.1.2 Notions voisines 9
A. Audit et Contrôle 9
B. Audit et Conseil
3
C. Audit et Révision
10
1.1.2 Evolution de l'audit
11
1.2 Notions d'audit fiscal
12
1.2.1 Extension de l'audit
12
1.2.1.1 Opportunités d'apparition
12
1.2.1.2 Tendance vers l'audit fiscal
13
1.2.2 Définitions et objectifs
14
1.2.2.1 Définitions
14
A. Audit
interne.............................................................................................15
B. Audit externe
3
C. Les qualités de l'auditeur fiscal
18
1.2.2.2 Les objectifs de l'audit fiscal
19
A. Contrôle de la régularité
fiscale
3
B. Contrôle de l'efficacité
fiscale.........................................................................21
a. Les moyens de l'efficacité
fiscale...........................................................21
b. Les objectifs du contrôle de
l'efficacité...................................................22
SECTION 2 : LA DIVERSITE DES MISSIONS D'AUDIT
FISCAL, DEMARCHE ET LIMITES
3
2.1 La diversité des missions d'audit
fiscal
23
2.1.1 La diversité des objectifs du
contrôle de régularité
24
2.1.2 Périodes soumises au contrôle
de régularité
24
2.1.3 Activités soumises au
contrôle de régularité
25
2.1.4 Impôts soumis au contrôle de
régularité
26
2.2 Démarche de l'audit fiscal
27
2.2.1 Phase préliminaire
27
2.2.2 Prise de connaissance
générale
28
2.2.2.1 Intérêt de la prise de
connaissance 28
2.2.2.2 Préparation des différents
dossiers
3
2.2.3 Evaluation du contrôle interne
32
2.2.3.1 L'évaluation du contrôle
interne spécifique à la régularité fiscale
32
2.2.3.2 L'évaluation du contrôle
interne spécifique à l'efficacité fiscale
33
2.2.3.3 Les documents soumis au contrôle
de l'auditeur fiscal
35
2.2.3.4 Programme de travail
35
2.2.4. Contrôle des opérations
à caractère fiscal
35
2.2.5. Rapport d'audit fiscal
36
2.3. Les limites de l'audit fiscal
37
2.3.1. Limites liées à la contrainte
du temps de la mission
37
2.3.2. Les limites liées à la
délicate appréciation du risque fiscal
38
CHAPITRE
2 : LES DIFFERENTS IMPOTS ET RISQUES FISCAUX
40
SECTION 1 : LES DIFFERENTS IMPOTS
41
1.1 L'impôt sur les sociétés
(IS)
41
1.1.1 Champ d'application
41
1.1.1.1 Personnes imposables
42
1.1.1.2 Personnes exonérées
43
1.1.2 Bénéfice imposable
44
1.1.3 Lieu et période d'imposition
44
1.1.3.1 Lieu d'imposition
44
1.1.3.2 Période d'imposition
44
1.1.4 Calcul de l'impôt
45
1.1.5 Etablissement et paiement de
l'impôt
45
1.1.5.1 Etablissement de l'impôt
45
1.1.5.2 Paiement de l'impôt
45
1.2 L'IRPP sur les salaires
46
1.2.1 Personnes imposables
46
1.2.2 Détermination de l'assiette de
l'impôt
46
1.2.2.1 Revenus imposables
46
1.2.2.2 Exonérations
47
1.2.2.3 Détermination de la base
d'imposition
47
1.2.3 Modalités de perception
48
1.3 La taxe foncière sur les
propriétés immobilières
48
1.3.1 Champ d'application
48
1.3.2 Fait générateur
49
1.3.3 Détermination de l'assiette
49
1.3.3.1 Base d'imposition 49
1.3.3.2 Taux de l'impôt 49
1.3.4 Lieu d'imposition 49
1.4 La contribution des patentes 49
1.4.1 Exonération temporaire
3
1.4.2 Tarifs
50
1.4.3 Emission et paiement de la patente
51
1.5 La taxe sur la valeur ajoutée
(TVA)
51
1.5.1 Personnes imposables
51
1.5.2 Opérations imposables
51
1.5.3 Exonérations
52
1.5.4 Territorialité
52
1.5.5 Fait générateur et
exigibilité
52
1.5.6 Taux
52
1.5.7 Déductions
53
1.5.8 Perception et déclaration
53
1.6 Les droits d'enregistrement
54
1.6.1 Généralités
54
1.6.2 Délais d'enregistrement des actes
et déclarations
54
1.6.3 Fixation des droits
54
1.6.4 Tarifs des droits d'enregistrement
55
1.6.4.1 Droits proportionnels
55
A. Taux élevé
55
B. Taux intermédiaire
55
C. Taux moyen
55
D. Taux réduit
56
E. Taux super réduit
56
1.6.4.2 Droits dégressifs et
progressifs
56
1.6.4.3 Droits fixes
56
1.7 Retenues à la source à
opérer
56
1.7.1 Retenues d'acompte IS et de TVA
56
1.7.2 Précompte sur ventes
57
1.7.3 Précompte sur loyers
57
1.7.4 Retenues des 5,5%
57
1.7.5 L'IRCM
57
1.7.6 La taxe spéciale sur le revenu
57
SECTION 2 : LES RISQUES FISCAUX ENCOURUS PAR
L'ENTREPRISE
58
2.1 La nature du risque fiscal
58
2.1.1 Le respect de la règle fiscale est
l'objet de contrôle par l'administration 59
2.1.1.1 Les contrôles depuis les locaux de
l'administration 59
2.1.1.2 Les contrôles sur place
59
2.1.2 L'administration dispose d'un pouvoir de
redressement
3
2.1.3 L'administration dispose d'un pouvoir de
sanction
61
2.2 Les différents domaines et sources
des risques fiscaux
62
2.2.1 Les domaines des risques fiscaux
63
2.2.1.1 Les risques de transactions
63
2.2.1.2 Les risques de situation
63
2.2.3 Les risques
opérationnels..........................................................................64
2.2.1.4 Les risques de compliance ou risque de
non-conformité de la loi
64
2.2.1.5 Les risques comptables
65
2.2.1.6 Les risques de management
65
2.2.1.7 Les risques de réputation
65
2.2.2. Les sources des risques fiscaux
65
2.2.2.1 Risques d'origine externe
66
2.2.2.2 Risque d'origine interne
66
DEUXIEME
PARTIE :
PRATIQUE DE
L'AUDIT FISCAL ET PROPOSITION D'UNE DEMARCHE METHODIQUE
3
CHAPITRE
3 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET FISCALIA INTERNATIONAL ET MISE EN
EVIDENCE DU PROBLEME
70
SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DU CABINET
FISCALIA INTERNATIONAL ET DE LA COMPAGNIE AFRICAINE DE NEGOCE
71
1.1. Présentation générale du
cabinet FISCALIA INTERNATIONAL
71
1.1.1 Historique et situation
géographique
71
1.1.1.1 Historique
71
1.1.1.2 Situation géographique
72
1.1.2 Activités
72
1.1.2.1 La formation fiscale
72
1.1.2.2 Assistance dans le contrôle et le
contentieux fiscal
72
1.1.2.3 Assistance juridique, comptable et
fiscale
72
A. Le suivi mensuel de la
comptabilité
72
B. L'optimisation du traitement fiscal des
salaires ..........................................72
C. Etablissement et Certification de la DSF
3
D. Audit Fiscal
73
E. Confection de manuel de procédure
73
F. Le choix des formes juridiques et des
régimes fiscaux
74
1.1.2.4 Gestion de la
récupération des crédits de TVA
74
1.1.2.5 Conseil en management
74
1.1.2.6 Conseil en développement
organisationnel
74
1.1.2.7 Domiciliation fiscale et comptable
74
1.1.2.8 Organisation des séminaires
74
1.1.3 Organisation structurelle
74
1.1.3.1 Organigramme
75
1.1.3.2 Organes de gestion et missions
75
A. La direction générale
75
B. Le Département comptable
76
C. Le Département juridique et fiscal
76
1.1.4 Environnement du cabinet FISCALIA
INTERNATIONAL
76
1.1.4.1 Etat
76
1.1.4.2 Les concurrents
77
1.1.4.3 Organisme social
77
1.1.4.4 La clientèle
77
1.1.4.5 Institutions financières
77
1.1.4.6 Fournisseurs
77
1.2 Présentation générale
de la Compagnie Africaine de Négoce (CAN)
77
1.2.1 Historique et forme juridique
78
1.2.2 Situation géographique
78
1.2.3 Activités
78
1.2.4 Missions et objectifs
78
1.2.5 Organisation structurelle 79
1.2.5.1 Organigramme 79
1.2.5.2 Organes de gestion et leurs missions
79
A. Le service comptabilité
3
B. Le service fiscalité
80
C. Le service administratif et ressources
humaines....................................................80
SECTION 2 : PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL AU SEIN
DU CABINET FISCALIA
3
2.1 Présentation de la pratique de
l'audit fiscal à FISCALIA
81
2.1.1 Réception de la mission d'audit et
sélection des auditeurs
81
2.1.1.1 Le nom du client et le responsable avec
qui l'équipe sera en collaboration
82
2.1.1.2 Le lieu où se déroulera la
mission
82
2.1.1.3 La date et délai de la
mission
82
2.1.1.4 Les principaux axes de l'audit
82
2.1.2 Déroulement de la mission
d'audit
83
2.1.2.1 Contrôle des impôts à
paiement mensuel
83
2.1.2.2 Contrôle des immobilisations et
des amortissements y afférents
84
2.1.2.3 Contrôle de la
déductibilité fiscale des charges
84
2.1.2.4 Contrôle de la TVA
déductible
84
2.1.2.5 Contrôle de la retenue à la
source de l'acompte de 5,5% sur le règlement des factures de prestations
de services
84
2.1.2.6 Contrôle des salaires
84
2.1.2.7 La reconstitution du Chiffre
d'Affaires
85
2.1.2.8 Contrôle de cohérence des
déclarations
85
2.1.3 La rédaction du projet de rapport
d'audit
86
2.1.3.1 Les faits
86
A. Reconstitution du C.A.
86
B. TVA
87
C. Retenues à la source
87
2.1.3.2 Les règles applicables
87
A. Reconstitution du C.A.
88
B. TVA
88
C. Retenues à la source
88
2.1.3.3 Les risques fiscaux
89
A. Reconstitution du C.A.
89
B. Retenues à la source
90
2.1.3.4 Les recommandations
90
A. Reconstitution du C.A.
90
B. TVA
90
C. Retenues à la source
91
1.2.4 Séance d'échange et proposition des
recommandations........................................9
1
2.2 Analyse critique et mise en évidence
du problème posé par la pratique de l'audit fiscal
3
2.2.1 Comparaison des démarches du
cabinet FISCALIA et celle des normes d'audit
92
2.2.1.1 Phase préliminaire
93
2.2.1.2 La prise de connaissance
générale
93
2.2.1.3 L'évaluation du contrôle
interne
93
2.2.1.4 Contrôle des opérations
à caractère fiscal
93
2.2.2 Comparaison des outils de collecte de
données du cabinet FISCALIA et ceux des normes d'audit
94
2.2.2.1 Questionnaire
94
2.2.2.2 Les contrôles complémentaires
et l'analyse documentaire
94
2.2.2.3 Le Tableau des Forces et faiblesses
Apparentes (TFfA)
94
2.2.2.4 Tests de permanence
94
2.2.2.5 Feuille d'analyse des risques (FAR)
94
2.2.2.6 Le rapport d'audit fiscal
94
CHAPITRE
4 :
AMELIORATION DE
LA PRATIQUE D'AUDIT FISCAL AU CABINET FISCALIA INTERNATIONAL
3
SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'AUDIT
FISCAL
97
1.1 Justification du choix d'une
méthodologie mixte
98
1.1.1 Justification du choix d'une
méthodologie quantitative
98
1.1.2 Justification d'une méthodologie
qualitative
98
1.2 Outils de collecte des données
98
1.2.1 Le questionnaire
98
1.2.2 Les contrôles
complémentaires 99
1.2.2.1 Contrôle de la forme des
déclarations 99
1.2.2.2 Contrôle des délais des
déclarations
3
1.2.2.3 Contrôle de la cohérence
des déclarations
100
1.2.3 Analyse documentaire
101
1.2.4 Tableau des forces et faiblesses
apparentes
101
1.2.5 Tests de permanence
101
1.2.6 Tests de conformité
102
1.2.7. Feuille d'analyse des risques (FAR)
102
1.3 L'analyse des données
103
SECTION 2 : RESULTATS ATTENDUS DE LA NOUVELLE
DEMARCHE D'AUDIT FISCAL ET RECOMMANDATIONS
103
2.1 Résultats attendus de
l'amélioration de la démarche d'audit fiscal
103
2.1.1 Résultats relatifs à la
prise de connaissance
103
2.1.2 Résultats relatifs à
l'évaluation du contrôle interne
104
2.1.2.1 Tableau d'identification des risques
104
A. IRPP sur salaires
104
B. Immobilisations et amortissements
104
C. TVA
105
D. Acomptes IS
106
E. Déductibilité fiscale des
charges
106
F. Retenues des 5,5%
106
2.1.2.2 Forces et faiblesses apparentes
107
A. Forces apparentes
107
B. Faiblesses apparentes
107
2.1.3 Résultats relatifs au
contrôle des opérations à caractère fiscal
108
2.1.4 Résultats relatifs au rapport
d'audit fiscal
108
2.2 Recommandations
108
2.2.1 Recommandations au cabinet FISCALIA
109
2.2.1.1 Utilisation des outils de collecte de
données tels que préconisés par les normes d'audit
109
2.2.1.2 Créer des dossiers permanents des
entreprises auditées
3
2.2.1.3 Constituer une base informatique des
données fiscales des entreprises clientes 109
2.2.1.4 Introduire l'évaluation du
contrôle interne dans sa démarche de l'audit
3
2.2.1.5 Rédiger un guide d'audit
fiscal
110
2.2.1.6 Créer un département
chargé de l'audit
110
2.2.1.7 La formation continue des auditeurs
fiscaux
110
2.2.2 Recommandations à la Compagnie
Africaine de Négoce
110
2.2.2.1 Adapter l'organisation comptable aux
besoins fiscaux
110
2.2.2.2 Veiller aux retenues et reversement de
tous les impôts et taxes à la DGE
111
2.2.2.3 Eriger le service fiscalité en un
poste plus élevé
111
2.2.2.4 Utiliser les données de la
comptabilité pour les déclarations
111
2.2.2.5 Constituer une Base Informatique des
Données Fiscales (BIDF)
111
2.2.2.6 Mettre sur pied un service d'audit
interne
112
...115
CONCLUSION
GENERALE
113
...117
BIBLIOGRAPHIE
113
...119
ANNEXES
113
TABLE DES
MATIERES
113
* 1 Prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales par voie
d'autorité sans contrepartie déterminée en fonction de
leurs capacités contributives en vue de la couverture des charges
publiques.
* 2 BACCOUCHE N. (1993),
« Droit fiscal, Tome 1, Ecole Nationale
d'Administration », Editions CENTRES DE RECHERCHE ET D'ETUDES
ADMINISTRATIVES, Tunis, p.12.
* 3 CHADEFAUX M. &
J.L.Rossignol, « La performance fiscale des
entreprises », Revue du Droit Fiscal n°30-35,27 juillet
2006, p.22.
* 4 BEN ADJ SAAD M.
« L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une
démarche pour l'expert-comptable », Mémoire pour
l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de SFAX, 2008-2009, p. 12.
* 5 BERTIN E.
(2007), « Audit interne », EYROLLES Editions
d'organisation, p.18.
* 6 L'ATH est une association
regroupant divers cabinets d'audit, conseil et expertise comptable.
* 7 ATH (1983),
« Audit Financier », Editions CLET, p18.
* 8 SILLERO A.
(2003), « Audit et révision
légale », Editions LEGOPRINT S.P.A, p.10.
* 9 RAFFEGEAU J. (1979),
Avant propos de l'ouvrage « Audit et Contrôles des
Comptes », Publi-Union, p1.
* 10 PERCHAN M. et KLEE
(1982), « structure économique et juridique de
l'entreprise et la TVA », Revue française de
comptabilité Mai 1982, p.223.
* 11 ERGET G. (1979),
« L'amélioration des rapports entre l'administration et
les contribuables et en particulier les non salariés »,
Etude présentée par la section des finances du conseil
économique et social, le 29 Novembre 1979, Avis et rapports du conseil
économique et social, p.10.
* 12 CHADEFAUX M. (1993),
« Fiscalistes d'entreprises, in Encyclopédie de gestion
», Editions ECONOMICA, p.110
* 13 BOUGON P. (1986),
« Audit et Gestion Fiscale Tome I », Edition CLET,
p17.
* 14 MASTOURI M.
(1992), « Audit interne et contrôle »,
Revue d'Entreprise N°2 Nov. /Déc. 1992, p15.
* 15 MSEDDI C.
(1994), « Audit et révision
fiscale », Revue d'Entreprise N°10 Mars/Avril 1994, p25
* 16 Définition de
l'Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes
(IFACI)
* 17 BEN ADJ SAAD M.
« L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une
démarche pour l'expert-comptable », Mémoire pour
l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de SFAX, 2008-2009, p. 12 et 13.
* 18 CHADEFAUX M. et
ROSSIGNOL J.L. « La performance fiscale des
entreprises », Revue du Droit Fiscal n°335, 27 juillet
2006, p.40.
* 19 HAMZAOUI M. (2008),
«Audit», 2ème édition, Editions
Pearson Educative France, p. 44.
* 20 PIGE B.
(2008), « gouvernance, contrôle et audit des
organisations », Editions ECONOMICA, p. 78.
* 21 GRAND B. &
VERDALLE B. (2006), « Audit comptable et financier
2ème édition », Editions ECONOMICA, p.
34.
* 22 PIGE B. (2003),
« Audit et contrôle interne 2ème
édition », édition Ems MANAGEMENT & SOCIETE,
p. 146.
* 23 CHICK, VERA &
BOURROUILH-PAREGE (2010), « Audit interne et
référentiel de risques », Editions DUNOD, p. 138.
* 24 Article 2 du CGI
* 25 Article 3 du CGI
* 26 Article 4 du CGI
* 27 Article 6 du CGI
* 28 Article 7 du CGI
* 29 Article 14 du CGI
* 30 Articles 15 et 16 du
CGI
* 31 Article 17 du CGI
* 32 Article 19 du CGI
* 33 Article 21 du CGI
* 34 Article 25 du CGI
* 35 Article 30 du CGI
* 36 Article 31 du CGI
* 37 Article 33 du CGI
* 38 Article 34 du CGI
* 39 Article 69 du CGI
* 40 Article 81 du CGI
* 41 Article 577 du CGI
* 42 Article 579 du CGI
* 43 Article 580 du CGI
* 44 Article 581 du CGI
* 45 Article 582 du CGI
* 46 Article C 12 du CGI
* 47 Article C 13 du CGI
* 48 Article C 23 du CGI
* 49 Article 125 du GGI
* 50 Article 126 du CGI
* 51 Article 142 du CGI
* 52 Article 145 du CGI
* 53 Article 146 du CGI
* 54 Article 147 du CGI
* 55 Article 149 du CGI
* 56 Article 543 du CGI
* 57 Article 87 du CGI
* 58 Article 92 bis du
CGI
* 59 Article 20 de la
convention fiscale franco-camerounaise.
* 60 BEN ADJ SAAD M.
« L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une
démarche pour l'expert-comptable », Mémoire pour
l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de SFAX, 2008-2009, p. 14.
* 61 Loi des finances 2016
de l'Etat du Cameroun
* 62 Article L21 du
LPF
* 63 Article L22 du LPF
* 64 Article L10 du LPF
* 65 Article L12 du LPF
* 66 Article L15 du
LPF
* 67 Article L16 du LPF
* 68 Article L16 bis du
LPF
* 69 Articles L23 à
L28 du LPF
* 70 Articles L29 à
L32 du LPF
* 71 Articles L33 et L33 bis
du LPF
* 72 CHADEFAU M.(
1987), « l'audit fiscal », Editions LITEC,
P.43.
* 73 BEN ADJ SAAD M.
« L'audit fiscal dans les PME : proposition d'une
démarche pour l'expert-comptable », Mémoire pour
l'obtention du diplôme d'expert-comptable, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de SFAX, 2008-2009, p. 17.
* 74 YAICH R. (2007),
« L'impôt sur les sociétés, Maitrise des
risques fiscaux », les éditions Raouf YAICH, 2007,
P.19.
* 75 YAICH R.
« Théories et principes fiscaux », Editions
Raouf YAICH, 2004, P. 314.
* 76 Article L95 du LPF
* 77 Article L96 du LPF
* 78 Le guide d'audit
décrit la méthode et les techniques d'audit adoptées par
un cabinet. Ce guide n'est pas un manuel théorique à vocation
générale. Il s'agit uniquement d'un outil de travail s'adressant
aux associés et collaborateurs du cabinet.
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