II.2. Les stratégies de
localisation transnationales
Dans cette sous partie, nous voulons montrer que la
transnationalisation peut être le résultat de la stratégie
mise en place par certaines firmes (stratégies pour contrer les firmes
en place, ou simplement pour étendre son champs d'action au-delà
des frontières du pays d'origine en empêchant ainsi l'entré
des concurrents potentiels sur d'autres espaces nationaux
II.2.1. Multi nationalisme
et comportements stratégiques
Les modèles mis en place pour illustrer ces types de
stratégies sont développés des travaux de Smith (1987).
Ces travaux reposent sur certaines caractéristiques : tout d'abord,
une firme est monopole dans un pays, alors qu'il existe un concurrent potentiel
localisé dans un autre pays ; ensuite, la modélisation de la
production repose sur l'existence de coûts
irrécupérables ; enfin, les firmes s'engagent dans
comportements stratégiques.
i. Présentation du
modèle de base de SMITH (1987)
Hypothèse de son modèle :
H1 : une firme a le choix entre exporter ou produire
à l'étranger sur un marché où un concurrent
potentiel peut entrer ;
H2 : les coûts irrécupérables sont
composés des coûts spécifiques à la firme
[nécessaire pour entrer dans le secteur (Recherche et
Développement) et des coûts de mis au point du produit], et des
coûts spécifiques à l'usinage (acquisition des machines,
des bâtiments, etc...).
H3 : la firme va s'implanter dans un pays
A et produire avec un coût irrécupérable
F (spécifique à la firme). La production est
réalisée avec un coût unitaire supposé constant
c. Pour vendre par exportation dans un pays
B, il faut un coût unitaire supplémentaire
s qui représente le transport ou éventuellement
les droits de douane (supposés proportionnels aux quantités
produites).
H4 : la création d'une nouvelle usine en
B, implique un nouveau coût irrécupérable
U (spécifique à l'usinage, c'est-à-dire
composé des machines et des bâtiments). Une fois l'usine faite, la
production se fait en B au même coût unitaire
qu'en A c'est-à-dire c.
H4 : la firme i doit choisir entre
produire en A et exporter ; ou produire en B, ce qui revient à
H5 : supposons qu'une firme 2 du
pays B, soit concurrent potentiel (qui peut devenir effectif
en accèdent à la même technologie que la firme domestique).
Pour entrer dans le secteur, il lui faut F+U avant
d'espérer produire au coût c, c'est-à-dire
Ainsi, le marché en B est
décrit par une fonction de revenue ou recette , où le prix P est fonction des quantités
produites q. cette fonction est telle que la firme
1 trouve toujours profitable d'approvisionner
B soit étant seule, soit en duopole.
ii. Équilibre du
marché en situation stratégique de monopole ou de
duopole
En situation de monopole :
les fonctions de profit seront déterminées de manière
suivante,
Par exportation : (la quantité exportée qE
maximise son profit Ð1) ; produisant en
B (la quantité qp maximise le profit
Ð2).
De ce fait la firme sera multinationale si : . Autrement dit, la firme investira
à l'étranger si le coût d'exportation l'emporte sur le
coût spécifique à l'usinage (ceteris paribus). Donc, tout
dépend de la rentabilité entre les deux modes d'approvisionnement
du marché étranger.
En situation de duopole :
Maintenant on suppose que la firme 2 entre sur le
marché. Les stratégies de la firme 1 peuvent se
dessiner à plusieurs étapes.
Si 1 joue en premier (choisi soit d'exporter,
soit de produire sur place), 2 décide en fonction du
choix de 1 d'entrer ou non sur le marché. Si les deux
firmes décident d'entrer sur le marché, il y'aura un
« comportement de type Cournot » (choix des
quantités à produire, ce qui déterminera leur profit).
Si la firme 1 est en situation de monopole en
produisant sur place, elle produit qp et en
monopole par exportation, elle produit qE. C'est
à partir de ces points que sont tracées les fonctions de
réaction de la firme 1. Les deux fonctions sont
parallèle car une fois les dépenses en coûts
irrécupérables effectuées, l'approvisionnement du
marché étranger est réalisé à des
coûts variables différents. Le décalage entre
R1' et R1 est
expliqué par le coût de transport.
L'équilibre du marché quand les deux firmes
produisent sur place est en et l'équilibre du marché quand une exporte est
Le choix effectué par 1 n'est pas
indépendant de celui de 2, il dépend des gains
ultimes pour chaque firme découlant de la combinaison des
stratégies des deux joueurs (firmes).
Tableau 16 : La matrice des gains du duopole
dans une stratégie de localisation transnationale
Firme 2
Firme 1
|
N'entre pas
|
Entre
|
Exporte
|
|
|
Produit en B
|
|
|
Source : Smith (1987)
Il faut remarquer que :
Puisque 1 approvisionne le marché
B par son choix, le profit associé est toujours
positif. En revanche 2 n'est pas dans cette situation et ses
gains dépendent des choix réalisés par 1.
Si par exemple la firme 1 trouve que ses gains sont
hiérarchisés tels que alors dans ce cas 1 préfère être
exportatrice par rapport à la stratégie adoptée par
2 car les gains associés à cette
stratégie sont supérieurs à ceux de la production en
B, l'entrée de 2 dans ce cas reste non
profitable, Mais, elle peut choisir de produire sur place car ses gains dans ce
cas excèdent ceux obtenus en duopole avec un marché
approvisionné par exportation
Ð1Ep2.
Un pareil investissement à l'étranger est
surtout stratégique, car a pour but de prévenir l'entrée
dans le marché d'un nouveau concurrent. Le désir étant de
rester en situation de monopole. Par la suite, il y'a eu des extensions de ce
modèle de base par des auteurs tels que Jacquemin (1989), Acocella
(1992), Bughim et Vannini (1995), contribuant donc à construire et
à développer la « nouvelle théorie du commerce
internationale ».
II.2.2. Internalisation
des firmes comme stratégie de localisation dans un contexte multi
national
Les firmes multi nationales apparaissent comme des entreprises
qui internalisent les transactions à travers les frontières.
Beaucoup d'entreprises à ce niveau procèdent à une
organisation interne des transactions et fond très peu recourt au
marché. L'organisation interne fait référence à une
« intégration verticale » qui est
stratégie de subdivision des entreprises en filiale, ceci dans l'optique
de contrôler les points de production des matières première
à travers le monde. Ainsi, les firmes multi nationales passent par
l'internalisation pour ne pas être liées aux coûts du
marché (coûts liés au fonctionnement du marché)
|