CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
L'analyse du processus d'intégration datant de 8 ans
pour le Burundi montre qu'il est très tôt pour sentir l'impact de
la communauté sur son Economie malgré les efforts fournis par les
institutions pour pouvoir exploiter les opportunités lui offertes par la
communauté. La plupart des projets de la communauté portant sur
le long terme, le Burundi essaye de s'aligner aux politiques de la
région.
Le manque des politiques favorables à l'appel des
investisseurs directs étrangers ont fait que les secteurs agricole et
industriel ne profitent pas de l'intégration du Burundi dans la
communauté. En effet, le secteur agricole reste de subsistance, et
l'industrie est presque inexistante et celles qui sont sur le territoire
restent au stade embryonnaire. Le secteur privé n'est pas
développé en raison des crises qu'a connues le Burundi mais aussi
et surtout à cause du manque de vision et les régimes politiques
encore fragiles qui ne permettent pas de créer un environnement propice
aux investissements.Sur ce, le Burundi devrait mettre en place les conditions
nécessaires pour inciter le passage d'une production essentiellement
vivrière à une économie moderne et compétitive en
vue d'assurer une croissance durable et diversifiée qui garantira la
création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie de la
population et mettre en place les conditions permettant de redynamiser
l'investissement privé car il ne peut y avoir de commerce sans une
production suffisante en qualité et en quantité. Le secteur des
services a beaucoup évolué ces dernières années
notamment dans le secteur bancaire où les transactions sont devenues
rapides mais aussi dans le secteur des transports notamment grâce
à la libre circulation à l'intérieur de la
communauté.
En matière de bien-être, l'intégration
tend à diminuer les prix des biens et services mais aussi au
marché permettant aussi une large gamme d'offre. La libre circulation
des biens et services ainsi que des hommes au sein de la communauté
permettra à la main d'oeuvre burundaise d'aller chercher du travail
là où il y en a. En éducation, le pas reste à
faire mais le Burundi peut compter sur la Communauté pour ses projets en
cette matière s'ils arrivaient à être
réalisés tels que stipulés dans le traité. Le
secteur de la santé aussi est encore en arrière, le Burundi ne
disposant jusqu'ici que de quatre hôpitaux de références
(mieux que le Rwanda et l'Ouganda en nombre) mais soufrant du manque de
personnel qualifié.
L'emploi étant toujours un défi majeur suite
à l'absence de vraie politique de création d'emploi pour
réduire le chômage, l'Etat devra se battre bec et ongles pour le
relever tout en participant au projet de la CAE en la matière. Par
ailleurs l'intégration du Burundi ne peut être
évaluée uniquement sur les retombées déjà
observées. On remarque une corrélation entre les objectifs de la
CAE et la Vision 2025, la politique phare du pays dans le développement,
dont les piliers sont : reconstruire l'unité nationale et
rétablir une nation sécurisée, maîtriser la
croissance démographique et assurer la sécurité
alimentaire, résoudre le problème crucial du chômage et
accroître les revenus des ménages, diversifier et promouvoir une
croissance économique compétitive et saine , mettre en place des
infrastructures d'appui à la production et Relever le niveau de
l'alphabétisation et former des cadres compétents et
compétitifs.
Comparé aux autres pays membres de la communauté
est-africaine, le Burundi dispose de peu de potentiel pouvant attirer
l'investissement privé. Le faible climat des affaires et du niveau des
infrastructures empêchent aussi le pays de relancer son industrie et de
tirer pleinement avantage de sa participation à plusieurs processus
d'intégration régionale. D'autres contraintes d'ordre structurel,
`l'enclavement', empêchent également le pays d'exploiter ses
atouts : par sa position géographique, le Burundi pourrait se
transformer en un centre de transit principal entre les zones de l'Afrique
centrale et australe.
Le retard dans la mise en application et le non-respect des
lois promulguées par le gouvernement relatives à la relance de
l'économie, notamment les codes des investissements et du commerce,
constitue aussi un problème majeur et un blocage au
développement. La bureaucratie lourde et obsolète ajoutée
à la corruption n'est pas non plus propice à l'encouragement au
secteur privé à investir. Comparé aux autres pays membres
de la communauté, le Burundi prend un retard en certains indicateurs en
matière de « facilité des affaires ».
Toutefois, la réussite de l'intégration repose
sur la sécurité tant sur le plan interne qu'externe des pays
membres de la communauté. L'instabilité politique dans les pays
membres et l'immaturité de la démocratie exprimée par
l'alternance difficile au pouvoir qui est la source des conflits et la
faiblesse des gouvernements constituent un handicap pour le
développement des paysde la région. Ce qui se passe actuellement
au Burundi (la crise politique engendrée par le refus de l'alternance au
pouvoir par le président actuel) témoigne du manque de
volonté voire de vision pour le développement du pays et si le
climat reste le même, le pays risque de perdre tous les acquis du
développement voire le retrait du pays de la Communauté
Est-Africaine.
|