2-2: Les ressources hors pétrole
L'économie tchadienne possède des
potentialités énormes qui peuvent booster sa croissance et
entraîner son développement économique. Une large partie de
ses ressources existantes restent notamment inexploitées. Avant
l'ère pétrolière, l'agriculture et l'élevage
constituaient les deux mamelles de l'économie tchadienne, mais depuis
l'exploitation du pétrole, ils ont été
relégués au second rang. En effet, au Tchad le secteur agricole
emploie 77% de la population active et contribue à 22,6% du PIB (PNUD,
2010), les superficies irrigables sont estimées à 335
000hectares, moins de 10% de cette surface est effectivement mise en valeur
(PNSA, 2010). La production agricole reste donc largement dépendante du
rythme de la pluviométrie, ce qui autorise des fluctuations qui peuvent
aller du simple au double (près de 2 millions de tonnes en 2006-2007,
à peine 1,1 millions de tonnes en 20092010), si bien qu'elle n'a
satisfait que 5 fois sur 7 les besoins nationaux entre 2003 et 2009 (DPSA,
2010).En ce qui concerne l'élevage, l'effectif du cheptel national, mal
connu, avoisine 20 millions de têtes, dont plus de 7 millions de bovins
qui alimentent des flux réguliers d'exportation vers les pays voisins,
estimés à 26% de la valeur des exportations hors pétrole
(PNSA, 2010). Cependant, ceci n'empêche pas des importations du lait d'un
niveau double (environ 500 000 tonnes équivalent lait) à celui de
la production (Ministère de plan et de l'économie, 2006).
110 Idem
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Par ailleurs, le Tchad dispose d'un cheptel important et de
ressources halieutiques non négligeables. Ces ressources jouent un
rôle fondamental dans la sécurité alimentaire en ce
qu'elles contribuent à améliorer l'apport en protéines et
constituent une importante source de revenus particulièrement dans les
régions semi-arides. Toutefois, la reproduction et la
productivité du cheptel restent également fortement
dépendantes des variations pluviométriques et de la
disponibilité de pâturage ce qui peut exacerber les conflits pour
l'utilisation des ressources naturelles avec les populations
sédentaires. A ces contraintes s'ajoutent la faible disponibilité
des aliments concentrés et la fragile situation zoo-sanitaire en raison
de la persistance des maladies du bétail. Les opportunités de ce
secteur ne se limitent cependant pas à ces éléments :
l'anacardier, l'hibiscus, la gomme arabique, le karité, le moringa, les
produits halieutiques, la spiruline, les arachides, le sésame, le lait
et les produits laitiers ainsi que le marbre ne sont que des exemples de
produits exploitables au Tchad qui sont peu ou mal utilisés. En
dépit de ses ressources, le Tchad demeure moins attractif pour les
investisseurs étrangers, cette situation s'explique par l'enclavement
géographique, la faiblesse des infrastructures et des ressources
humaines, les lenteurs judiciaires et administratives, les contraintes fiscales
et énergétiques ainsi que le risque sécuritaire dans la
région. En effet, une bonne exploitation de ce secteur peut contribuer
à l'augmentation des recettes et à la diversification de
l'économie tchadienne. Dans la section suivante nous abordons les
investissements chinois au Tchad.
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