2- L'urgence de
sécuriser les frontières
Pour de nombreux analystes, la zone comprise entre les Etats
comme le Gabon, le Cameroun, la Guinée équatoriale et Sao
Tomé et Principe semble la plus en proie à
l'insécurité maritime. Un Protocole d'Accord a été
signé lors de la 14ème session ordinaire de la
Conférence des Chefs d' Etat et de Gouvernement de la CEEAC qui a tenu
ses assises le 24 octobre 2009 à Kinshasa en République
Démocratique du Congo en présence de plusieurs hauts responsables
régionaux. Ce Protocole est en fait l'instrument général
qui se devait d'être mis en oeuvre par un accord technique relatif aux
aspects pratiques de la sécurisation des intérêts vitaux
des Etats de la CEEAC en mer. Il concerne tous les Etats de la CEEAC, de
l'Angola le plus au sud au Cameroun, limitrophe du Nigéria dans le Nord
du Golfe de Guinée. C'est donc la plate-forme commune aux Etats de la
CEEAC désirant viabiliser les eaux au large de leurs territoires
à façade maritime, et ainsi redonner confiance à tous les
opérateurs économiques de ce milieu hautement stratégique.
Les rigueurs du respect scrupuleux des frontières maritimes en dehors
des accords spécifiques des Etats concernés rend du même
coup très difficile l'harmonisation de la lutte contre les actes
illicites dans la zone `'D'', dans l'hypothèse où les auteurs de
ces actes trouvent refuge dans les eaux sous juridiction nigériane. Et
c'est là que l'on observe toutes les limites du droit international
spécifique à la lutte contre les actes illicites en mer.
La parade juridique et opérationnelle
opérée par les stratèges de la CEEAC est appelée
à reposer sur un dispositif associant non pas les Etats de la zone ``D''
avec leur voisin nigérian, mais plutôt les deux ensembles
régionaux voisins : CEEAC- CEDEAO. Car, et il faut le souligner, les
eaux du golfe de Guinée version CEEAC ne peuvent être durablement
calmes si les Etats voisins, surtout le Nigeria, ne sont fortement pris en
compte et associés aux instruments juridiques développés
et aux stratégies militaires mises en oeuvre.
La coopération régionale est la seule voie
possible pour lutter contre l'ensemble de ces fléaux-et la piraterie
figure ici sur le même plan que le trafic de drogues et le terrorisme. La
volonté de nombreux Etats du golfe de Guinée de se doter d'outils
juridiques conséquents, de développer leurs marines, de
mutualiser leurs moyens humains, matériels et financiers, ainsi que la
détermination de la CEEAC à assumer la sûreté
maritime le long de ses côtes laisse présager des
évolutions positives à brève échéance.
A noter que les frontières terrestres et
aériennes doivent également être sécurisées
efficacement.
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