II- La pauvreté
humaine
Il est possible de mesurer la pauvreté humaine, concept
dont l'usage a été vulgarisé par le PNUD en vue de rendre
compte de l'état de privation dans lequel se trouve l'individu en termes
de capacités et d'opportunités, en utilisant l'Indicateur de
Pauvreté Humaine (IPH).
Il s'agit d'un complexe de critères basé sur
trois composantes : longévité, connaissance et niveau de vie.
La première composante est liée aux
probabilités de survie et se mesure par le taux d'habitants dont
l'espérance de vie est inférieure à 40 ans. La
deuxième composante se réfère au non-apprentissage de la
lecture et de la communication et se mesure par le pourcentage de l'illettrisme
parmi les adultes. La troisième est une valeur complexe qui se mesure
par le taux de la population n'ayant pas accès à l'eau potable et
celui des enfants de moins de cinq ans souffrant de sous-poids.
En fonction de l'IPH, les pays obtenant moins de 10 % se
situent au plus bas de l'échelle de la pauvreté humaine. Ceux qui
obtiennent plus de 30 % sont classés dans un rang supérieur. Les
taux se situant entre ces deux critères indiquent un certain
degré de pauvreté humaine moyenne.
Les résultats précités sont en forte
liaison avec ceux qui sont déduits sur la base de la pauvreté de
revenu. Les pays de la CEMAC à bas revenu connaissent le plus haut
niveau de la pauvreté humaine avec un IPH élevé.
L'insécurité est un préjudice qui porte atteinte au niveau
de la santé, de l'éducation et du niveau de vie ; ce qui remet en
question l'efficacité de la performance de l'État quant à
la garantie des nécessités de base de la vie.
La pauvreté humaine affecte particulièrement les
enfants au niveau de leur accès à l'école primaire et, par
voie de conséquence, entrave la poursuite de leurs études
post-élémentaires. En RCA, le taux d'enfants pauvres à
l'école primaire est inférieur à celui des riches,
à l'école complémentaire et aux classes secondaires. Le
quart des enfants entre 10 et 15 ans environ n'ont pas pu terminer leurs
études primaires à cause de la pauvreté. Un grand nombre
d'entre eux abandonne l'école pour travailler à un âge
précoce dans le but d'aider leurs familles.
Dans tous ces cas, le taux de scolarisation inférieur
joue un rôle essentiel dans le prolongement de l'état
d'insécurité pour les pauvres.
Dans la presque totalité des pays CEMAC, le plus haut
degré d'insécurité est enregistré dans la
composante éducation avec un taux d'illettrisme moyen parmi les adultes.
En plus, le non-accès à l'eau potable joue un rôle
déterminant en RCA, au Tchad et au Cameroun.
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