Chapitre I : LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DE
L'INEFFICACITE DE PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE
Dans un monde marqué par la tendance à
l'affirmation des valeurs communes à l'humanité, la
sécurité humaine et les droits de l'homme apparaissent comme des
normes cardinales pour tout Etat. La protection de l'être humain
constitue un gage pour l'instauration d'une paix et d'une justice durable et
pour le développement de toutes les nations.
Malgré l'effort de garantie de la
sécurité humaine fourni par les Etats de la CEMAC et bien
même avec l'intervention de la Communauté internationale,
régionale et l'appui des pays étrangers ou extérieurs pour
faire face aux défis de la sécurité humaine, le constat
réel est que plusieurs faits limitent à ce que la
sécurité humaine ne soit garantie efficacement. Ainsi, il
convient par-là de voir les causes (Section I) et les manifestations
(Section II) de cette inefficacité.
Section I : Les causes de l'inefficacité de
riposte aux menaces à la sécurité humaine
L'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité humaine a pour causes la faiblesse des moyens et de
mécanismes de riposte à ces menaces (Paragraphe I) et
également à l'insuffisance de politique et de stratégie de
riposte (Paragraphe II).
Paragraphe I : La
faiblesse des moyens et de mécanismes de riposte aux menaces
Il y'a lieu d'analyser ici la faiblesse des moyens de riposte
aux menaces à la sécurité humaine (A) et la faiblesse des
mécanismes de protection (B)
A- Faiblesse des moyens de
riposte
Malgré l'importance de l'arsenal juridique et
institutionnel qui encadre la sécurité humaine dans la plupart
des Etats CEMAC, les mesures préventives, protectrices ou bien
d'autonomisation contre les menaces présentent de nombreuses faiblesses.
La République Centrafricaine avec les conflits récurrents, le
Tchad et plus récemment le Cameroun, avec les attaques de la secte Boko
Haram, nous offrent des exemples palpables sur cette question.
En fait il est important de savoir que protéger les
populations contre les menaces liées à la sécurité
humaine est un devoir qui fait appel à des moyens colossaux. Du coup,
ces Etats notamment sous-développés se trouvent très vite
dans l'incapacité à assurer la protection de populations civiles,
des personnes victimes, ou du moins à prévenir des menaces ;
il peut s'agir des menaces liées aux calamités ou aux
catastrophes, des conflits, ou encore des menaces à la santé,
à l'emploi, ou bien à l'alimentation, etc. Ces difficultés
se résument en l'incapacité à fournir non seulement des
moyens financiers adéquats pour répondre à des situations
de crise, mais aussi dans celle de disposer d'une logistique et d'une expertise
de qualité. En RCA, l'Etat ne dispose pas de moyens réels pour
faire face aux menaces pesant sur la population, suite aux conflits. Et
d'ailleurs ces conflits récurrents démontrent la faiblesse de
riposte de l'Etat. Au Cameroun par exemple, la réponse des
autorités administratives est intervenue quelques semaines après
les dégâts causés par la secte islamique Boko Haram
à l'extrême nord ; pour le Tchad, fragilité de
protection et de prévention même si le pays fait face de tant en
tant à l'insécurité physique.
Il faut noter que, dans la plupart des Etats de la CEMAC, il
n'y a pas assez de dispositifs de prévention. Le plus souvent, les Etats
interviennent lorsqu'il y a déjà la menace ou bien la
vulnérabilité de la population. Or, un tel
phénomène ne fait que multiplier l'insécurité au
sein des populations.
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