Les états de la CEMAC face aux défis de la sécurité humaine( Télécharger le fichier original )par Marius Judicael TOUATENA SIMANDA Université de Yaoundé 2 - Master en Droit Public International et Communautaire 2015 |
II- Le Fonds pour la paix en Afrique financé par l'Union EuropéenneEn tant que partenaire commercial majeur et plus grand contributeur officiel d'aide au développement en Afrique, l'UE a salué l'initiative de création d'un cadre pour la paix et la sécurité à l'échelle continentale. Lors de la rencontre ministérielle Europe-Afrique qui s'est tenue à Dublin le 1er avril 2004, l'UE a alloué 250 millions € du 9ème Fonds européen de développement à l'institution d'une facilité de soutien à la paix en Afrique. Fondée sur le principe de l'appropriation africaine, la Facilité de soutien à la paix en Afrique a pour objectif de renforcer les capacités de conception, planification et mise en oeuvre d'opérations de paix et de maintien de la paix de l'Union africaine et / ou des organisations régionales. Celle-ci ne sera pas utilisée pour financer les opérations de maintien de la paix conduite par l'UE. L'Union Africaine a été désignée comme instance centrale de décision en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix. La première opération financée par le Fonds pour la paix est une mission d'observation de l'UA au Darfour (Soudan), approuvée en juin 2004 pour une période de douze mois. Cette mission a une valeur de test pour mesurer l'efficacité et la solidité du cadre continental encore émergeant de la sécurité africaine. III- Engagement croissant du G8Le Plan d'action pour l'Afrique du G8198(*) fait de la prévention et de la résolution des conflitsles « priorités absolues ». Concrètement, les pays du G8 se sont engagés à soutenir des actions dans les domaines suivants :
Les pays du G8 étant à l'origine de presque 90 % des exportations d'armes dans le monde, ils ont été vivement encouragés à affirmer leur soutien à la sécurité globale. Le G8 a répondu aux pressions internationales en inscrivant les questions de développement et de sécurité en Afrique à son ordre du jour. Au sommet de Cologne en 1999, d'importantes avancées avaient été faites en direction d'un allègement de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE renforcée). Mis en cause pour son manque d'ouverture aux pays en développement, le G8 a ouvert ses portes à quelques dirigeants africains en 2003. Les cinq pays à l'origine du NEPAD (Algérie, Égypte, Nigeria, Sénégal et Afrique du Sud) furent invités au sommet d'Evian qui devait procéder à l'élaboration d'un Plan d'action pour l'Afrique. Lors de ce sommet en 2003, les dirigeants du G8 se sont engagés à aider à l'établissement d'une Force africaine d'intervention. Qui plus est, le Premier ministre britannique a déclaré que l'Afrique constituerait une priorité des présidences britanniques du G8 et de l'UE en 2005199(*). * 198À l'initiative de la France en 1975 pour faire face au premier choc pétrolier, le G8 est un groupe informel d'économies avancées qui se réunit une fois par an lors d'un Sommet des Chefs d'État et de gouvernement. Il a essentiellement un rôle d'orientation et d'impulsion politiques. Les membres du G8 sont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et le Canada. Composé de six membres à sa création en 1975, puis de sept avec le Canada en 1976, le groupe est devenu le G8 avec l'inclusion progressive de la Russie à partir de 1998. L'Union européenne (à l'époque la CEE) est associée depuis 1977. Les membres du G8 représentent 15% de la population mondiale, 65% du PIB, les deux tiers du commerce international. Les membres du G8 s'efforcent d'identifier ensemble des mesures à prendre, là où ils peuvent faire la différence, sur les grandes questions touchant aux enjeux politiques de la sécurité et de la mondialisation. Sans personnalité juridique, ni secrétariat permanent, le G8 n'est pas une institution internationale et ne prend pas de mesures à caractère obligatoire. Le G8 a été, au cours des trente dernières années, la principale enceinte d'orientation et d'impulsion au plan international dans des domaines de plus en larges au fil du temps : économie dès l'origine, mais aussi développement, paix et sécurité, environnement et changement climatique. Il a permis la mise en place d'un cadre collectif de régulation de la mondialisation. Depuis le Sommet de Pittsburgh en septembre 2009, qui a marqué une étape majeure dans la réforme de la gouvernance mondiale en faisant du G20 le « principal forum de coopération économique internationale » afin de refléter les nouveaux équilibres mondiaux et le rôle croissant des pays émergents, le G8 redéfinit son rôle. Le « nouveau G8 » se recentre sur les enjeux géopolitiques et de sécurité, sur le partenariat avec l'Afrique, dans sa double dimension politique et économique, et sur la discussion des sujets d'intérêt commun aux pays du G8, qui sont confrontés à des défis propres. Sa valeur ajoutée réside dans son efficacité, fondée sur son caractère direct et informel, la tradition de travail en commun et une volonté partagée par ses membres d'assumer leurs responsabilités. * 199Commission for Africa, 2004a, « A chance to move from rhetoric to action », Communiqué de presse de la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, www.uneca.org., consulté le 11 mai 2015. |
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