INTRODUCTION
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Pour évaluer la contribution d'activité de
taxi-moto sur les recettes de ville de Bunia, l'organisation et l'orientation
d'un travail scientifique exige, avant de s'y lancer, de lire d'autres travaux
précédemment réalisés et qui sont en rapport avec
ce domaine d'étude.
Pour GERARD (2006 : 79), la revue de la
littérature ou l'état de la question fait mention de la
quintessence des travaux antérieures par rapport au sujet
d'étude, de leur démarche, des conclusions auxquelles leurs
auteurs ont aboutit à de nouveaux développements ou à de
nouvelles conclusions. De fait que l'objet de cette étude n'est pas
nouveau, il a déjà été traité par un bon
nombre des chercheurs d'une façon ou d'une autre s'intéressant au
problème lié à la prolifération de transport de
taxi motos.
D'une manière non exhaustive, nous présentons
ces auteurs, il s'agit de :
MEMBAMARO KOKOLO (2015) dans son travail de fin de cycle
« l'impact socio-économique de l'agence de voyage Na Ngolu
coach dans la cité de Bunia de 2006 à 2014 » ses
préoccupations ont tournée autour des questions de savoir quelles
sont les causes de la multiplicité des agences des transports routiers
dans la ville de Bunia ? Et dans quelle condition cette agence a
été crée ? Enfin, quel est l'impact
socio-économique de l'agence Na Ngolu coach sur la vie économique
dans la ville de Bunia ? Il a aboutit aux résultats selon lesquels
la multiplicité des agence de transport routier dans la ville de Bunia
serait due à l'absence de la définition claire d'une politique de
transport par le pouvoir public qui est le premier producteur et prestataire
des services des transports. Les conditions de la création de ces
agences de transports seraient l'effort de plusieurs membres d'une famille et
l'impact de sens que cette agence contribue au développement de ladite
cité.
MASIKA TSONGO (2008), a réalisé une étude
intitulée « flux de transport routier et son impact sur la
rentabilité financier : cas de l'agence de voyage les enfants
d'abord ». Dans cette étude, l'auteur a examiné le
transport routier ainsi que le niveau d'activité du point de vue
rentabilité financière et de la gestion et a abouti au
résultat selon lequel bien que les entreprises se buttent aux multiples
problèmes tels que la perte, la mauvaise gestion des affaires, la non
maitrise de marché de transport routier. L'agence de voyage les enfants
d'abord trouve que cette activité est rentable pour elle.
Quant à nous, nous parlons de l'incidence de la
prolifération de taxi-moto sur les recettes dues à l'ETD cas de
la ville de Bunia en province de l'Ituri, au Nord- Est de la RDC pour la
période de 2011 à 2015.
0.2. PROBLEMATIQUE
En République démocratique du Congo (RDC),
l'accès à l'emploi constitue pour beaucoup de jeunes un parcours
compliqué souvent exposé à la précarité car
le taux de chômage est bien aggravé par les problématiques
de la migration et de la mobilité, d'absence de réseaux sociaux
et d'insuffisance d'accès aux services publics. La situation
économique, l'instabilité politique, les conflits armés et
manque de perspectives économiques sont également les principaux
vecteurs de l'émigration des congolais (Katayi : 2010).
En effet, le marché Congolais du travail est fortement
déséquilibré. La demande s'accroit rapidement en raison de
la pression démographique alors que l'offre connait depuis 1990 une
importante régression par suite des chocs ayant secoué
l'économie. Cette situation a favorisé la prolifération du
secteur informel. Environ 80% de la population active se trouve en dehors du
marché du travail (
www.onem.cd)
Cet état de malaise socio-économique a
exercé de puissants effets sur le monde d'accès au marché
du travail, les revenus allant jusqu'à rendre problématique le
déplacement des personne et des biens suites à la fermeture des
principales sociétés de transport public là où
elles ont existé. Comme palliatifs, l'exploitation de la moto comme
moyen de transport et source de revenus est comptée parmi les
activités du secteur informel le plus prisées. Timide à
ses débuts comme une trainée de poudre et est devenu un
excellent moyen de transport en commun reliant le centre ville aux quartiers
périphériques et villages environnants.
En outre, à Bunia les entreprises de transport public
n'ont jamais existé pour assurer correctement la mobilité des
populations en différent coins de la ville. Devant ce vide, un autre
mode de transport en commun est venu à la rescousse de la population,
notamment : le taxi-moto, apparu en réponse à une situation
de manque et s'est rapidement imposé comme mode de transport parce qu'il
offre des avantages qu'on qualifierait de comparatifs par rapport au taxi auto
classique. Son usage comme moyen de transport devient courant dans la ville, au
point même qu'il s'impose par moment et à certains endroits comme
la seule alternative de mobilité qui s'offre à la population de
Bunia.
La ville de Bunia est une entité territoriale
décentralisée, elle se voit reconnaitre pour certaines affaires
qui lui sont propres, le droit de s'administrer elle-même, en disposant
d'une certaine autonomie, tout en restant soumis au contrôle de tutelle
du pouvoir central où son développement dépend de ces deux
possibilités qui s'offrent à l'Etat, l'impôt et les taxes
restent les ressources essentielles, étant donné que leurs sommes
ne sont pas à rembourser, un intérêt particulier devra
être accordé à leur mode de perception afin de maximiser
dans la mesure du possible les recettes y afférentes. Eu égard
à ce qui précède, l'Etat Congolais attribue aux
différentes régies financières la mission fiscale, celle
de perception des droit et taxes. Ainsi, notre préoccupation ou
problématique s'articulera sur les questions suivantes :
Quel est l'incidence de la prolifération des
taxis-motos sur les recettes des Entités Territoriales
Décentralisées cas de la ville de Bunia de 2011 à
2015?
Telle est la question à laquelle cette recherche va
tenter d'apporter de réponse. Pour y arriver, il nous est opportun
d'émettre l'hypothèse qui sera soit infirmée, soit
confirmée ou même nuancée selon les résultats de la
recherche.
0.3. HYPOTHESE
L'hypothèse est une proposition anticipée de
réponse, une idée pressentie, le point de départ
nécessaire de toute recherche mais qui attend confirmation par la
vérification argumentative (GRAWITZ, 2001 : 509).
Ainsi, pour répondre provisoirement aux questions qui
constituent l'objet de nos préoccupations dans cette étude, nous
pensons que, la prolifération des taxis-motos aurait un impact positif
sur les recettes des entités territoriales décentralisées
cas de la ville de Bunia de 2011 à 2015, cette dernière est
assujettie à la taxe de cette entité.
0.4. OBJECTIF DU TRAVAIL
Cette étude vise l'objectif suivant :
· D'évaluer la contribution des activités
de la prolifération de taxi moto sur les recettes de la ville de Bunia.
· De réveiller la conscience de l'autorité
de la mairie sur perception de cette taxe.
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix d'un sujet serait inutile s'il n'y avait pas de
problème. En effet toute recherche nait de l'existence d'un
problème qu'il faut élucider ou duquel il faut contribuer
à la résolution (TAGBA, 2012).
Le choix de ce sujet «incidence de la
prolifération des taxis-motos sur les recettes des entités
territoriales décentralisées : cas de la ville Bunia de 2011
à 2015 » a été
motivé par le souci de cette activité qui pourrait faciliter le
décollage de cette nouvelle ville.
En dehors du choix porté à ce sujet, nous
estimons que ce travail présente un double intérêt.
Sur le plan scientifique la présente étude
aura, le mérite de mettre à la disposition de tout chercheur
désireux de travailler ou d'investiguer sur le même thème,
une source d'information et particulièrement sur les taxis-motos.
Sur le plan pratique ce travail présente un
intérêt particulier par le fait que d'une part, réveiller
la conscience des taximen sur la façon dont ils devraient contribuer
pour le développement de la ville de Bunia et d'autre part,
réveiller la conscience des autorités de la mairie sur le manque
à gagner qui échapperait à leur contrôle.
0.6. METHODOLOGIE
Toute recherche scientifique s'effectue suivant une
méthodologie appropriée, laquelle comporte une méthode et
des techniques.
0.6.1. Méthode
« On appelle méthode scientifique, l'ensemble
des canons guidant ou devant guider le processus de production des
connaissances scientifique, qu'il s'agisse d'observation, d'expérience,
de raisonnements, ou de calcule théorique » (TAGBA,
2012 : 29).
La production du présent travail a été
rendue possible grâce à la méthode analytique, qui est une
méthode d'analyse des faits (comparative, quantitative et
qualitative).
Il s'agit d'étudier, de relever en faisant
l'état des lieux des réalités de transport de taxis-motos
dans la ville de Bunia. Cette méthode a pris en outre, de mettre en
relief le principe de l'interaction entre l'incidence de la
prolifération de taxi-moto et son impact sur le développement
socio-économique de la ville de Bunia.
0.6.2. TECHNIQUES
Selon LOUBET (2000 : 19). Les techniques sont
« les procédés de recherche qui serviront à
mettre en oeuvre concrètement et à réaliser les
opérations correspondant aux différentes étapes de la
méthode ».
Partant de ces deux définitions nous pouvons
préciser que les techniques sont des moyens et des outils qui sont au
service de la méthode. Au cours de notre recherche nous avons
utilisé les techniques suivantes : la technique d'observation, la
technique documentaire et l'interview.
0.6.2.1. Technique d'observation
L'observation directe, qui consiste à
s'imprégner du terrain. Cette dernière, nous a permis à
avoir un regard sur l'incidence de la prolifération de taxis-motos et
son impact sur les recettes de la ville de Bunia.
0.6.2.2. Technique documentaire
Elle consiste à puiser les données existantes
dans les écrits en rapport avec le sujet. Nous avons consulté
divers documents portant sur le transport de taxis-motos. Parmi les documents
consultés, on a des ouvrages, des revues, des textes légaux, des
annuaires, TFC, mémoires, des notes des cours ainsi que des sites
internet, bref toute la documentation disponible.
0.6.2.3. Interview
Elle nous a servi à puiser les données utiles
à notre travail a travers l'entretien, la conversation ou
l'échange de point de vue avec les membres de l'ATAMOI, les agents de la
Mairie et toute personne susceptible de nous fournir ces données.
0.7. DELIMITATION
Tout travail scientifique doit être situé dans le
temps et dans l'espace. La délimitation est importante dans la mesure
où elle permet au chercheur de mener son investigation avec beaucoup
d'efficacité.
Il est vrai qu'il est difficile de saisir le fait dans sa
globalité. Ainsi, notre milieu d'étude choisi est la ville de
Bunia sur une période allant de 2011 à 2015, ce choix se justifie
par le fait qu'elle dispose des données et cette activité a pris
de l'ampleur dans la ville de Bunia.
0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail est subdivisé en trois chapitres : le premier chapitre
traite des considérations générales, dont le premier point
traite de la définition des concepts, le suivant quand à lui
parle de la présentation de milieu d'étude, le deuxième
chapitre porte sur la théorie générale sur le taxi-moto
dans la ville de Bunia enfin, le troisième quant à lui est
axé sur l'incidence de la prolifération des taxis-motos sur les
recettes des Entités Territoriales Décentralisées en ville
de Bunia de 2011 à 2015.
0.9. DIFFICULTES RENCONTREES
La réalisation du présent travail s'est
heurté à des multiples difficultés, entre autres : la
rareté des ouvrages spécifiques en rapport avec le sujet de la
recherche dans les bibliothèques en place, pour la collecte des
données, nous avons parfois observé une attitude de
réticence de la part de certains enquêtés pour
accéder à certaines informations et enfin les difficultés
d'ordre bureautique c'est-à-dire nos textes ont été
rongés par le virus, ce qui nous a créé amplement un
retard.
Cependant ces difficultés ont été
contournées grâce à l'internet, puis à l'esprit
managérial qui nous a permis de convaincre ceux qui étaient
réticents à nous fournir des informations nécessaires et
enfin nous étions contraints de reprendre la saisie.
CHAPITRE I. : CONSIDERATIONS GENERALES
Ce premier chapitre se focalise sur deux points : le
premier point traite la définition de quelques concepts et le second
concerne la présentation de la ville de Bunia.
I.1. DEFINITION DES CONCEPTES CLES
L'étude fait appel à quelques concepts
clés. Sur ce, il est question de déterminer avec précision
la définition des concepts opérationnels afin de permettre une
clarté adéquate aux lecteurs.
En effet, les concepts sont souvent porteurs de plusieurs
sens. A ce sujet MARTON (1965 : 65) nous prévient qu'une
« Recherche consciente de ses besoins, ne peut passer outre la
nécessité de clarifier que ces concepts soient définis
avec clarté suffisante pour permettre de progresser ». Quoi de
plus normal de préciser les sens que revêtent les concepts
opérationnels dans le cadre de cette recherche.
En vue de bien comprendre la question posée, il nous
est important de comprendre les différents concepts constituant le titre
de notre travail.
I.1.1. INCIDENCE
Ce qui arrive, survient, circonstance. En
économie ; c'est l'effet de la charge fiscale sur une personne ou
une classe qui la supporte finalement au lieu de la contribution qui,
légalement, l'acquitte. Exemple : Incidence des impôts de
consommation.
Une incidence est aussi une conséquence, effet,
influence. Ainsi, parlant des conséquences, on sous entendra les causes
qui en sont l'origine (Dictionnaire Robert de Poche, 2008 : 371).
En parlant de l'incidence dans ce travail, nous faisons
allusion à la conséquence plus au moins directe de la
prolifération de taxi moto sur les recettes de l'entité
territoriale décentralisée de la ville de Bunia
I.1.2. PROLIFERATION
Le mot « prolifération» signifie en
biologie, une multiplication, normale ou pathologique, d'une cellule, d'une
bactérie, d'un tissu, d'un organisme. En botanique, c'est une formation
d'un bouton a fleur sur une partie de la plante qui n'en pas habituellement.
Elle signifie aussi une multiplication excessive et rapide (HACHETTE
Encyclopédie, 2000 : 1527).
En parlant de concept
« prolifération » dans ce travail, nous l'utilisons
pour signifier une multiplication excessive et rapide des taxis-motos.
I.1.3. TAXI-MOTO
Les taxis-motos sont le moyen, de transport de personnes et de
biens à motocyclette (Lombard et Minot, 2012).
I.1.4. RECETTE
Le concept « recette » peut se
définir comme ce qui est reçu, perçu en argent, en effets
de commerce. Action de recevoir, de recouvrer ce qui est dû. Bureau
où l'on perçoit les taxes. Vérification de la
conformité d'un matériel livré aux spécifications
de la commande. Mode de préparation d'un mets ; ensemble des
indications qui permettent de le confectionner (liste des ingrédients,
temps de cuisson, etc.) (HACHETTE Encyclopédie, 2000 : 11586). Nous
retenons que c'est l'action de recevoir, de recouvrer ce qui est dû.
Bureau où l'on perçoit les taxes
I.1.5. ENTITE TERRITORIALE DECENTRALISEE
Entités territoriales
Décentralisés : article 3 de la constitution de la RDC
dispose que les provinces et les ETD sont dotées d'une
personnalité juridique et sont gérées par les organes
locaux. Ces ETD sont : la ville, la commune, les secteurs et la
chefferie.
I.1.5.1. Entité
Le Robert quotidien définit une entité comme
étant un groupement constant de manifestations pathologiques formant un
tout.
I.1.5.2. Territoriale
Adjectif issu d'un territoire. TERRITOIRE, c'est là
où s'exerce la souveraineté d'un Etat.
Selon CORNU cité par KODJO, (2009 : 9) le
territoire est l'élément constitutif de l'Etat dont il forme
l'assise géographique, et dont il détermine le champ d'exercice
des compétences.
I.1.5.3. Décentralisation
GRAWITZ, (1999 : 109) conçoit la
décentralisation comme le transfert des pouvoirs, des décisions
du pouvoir central à des organes publics autonomes issus de
collectivités locales.
D'après le Professeur Ordinaire NSAMAN cité par
KODJO, (2009 : 9) la décentralisation, c'est un mode d'organisation
d'un Etat ou d'une entreprise (d'une organisation), caractérisé
par le transfert de compétences ou de pouvoirs, l'autonomie politique de
certains territoires, de certaines collectivités ou certains services
par rapport au pouvoir central. Ces entités territoriales, humaines ou
administratives ont un statut juridique, une autonomie de gestion et organique
qui leur est propre.
D'une façon plus simple, la décentralisation est
définie comme un procédé de gestion à des
organismes dépendants du pouvoir créateur, mais jouissant
vis-à-vis du pouvoir central de l'autonomie de gestion (CADART,
1975 : 56).
I.1.6. VILLE
Pour Robert de poche illustré, (2008 :762) la
ville est une réunion importante de construction, constituant un milieu
social autonome et une entité économique. (Commerce, industrie,
administration). Ici la ville est une entité territoriale
décentralisée.
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
Etant donné que la ville de Bunia constitue notre
circonscription d'étude de la recherche, il est absolument
nécessaire d'en avoir une connaissance élargie sur plusieurs
points de vue. C'est ainsi qu'elle est présentée tout au point de
vue géographique, historique, organisationnelle, démographique,
économique...
I.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Bunia est le chef lieu de la nouvelle province de l'Ituri. Il
est situé dans le Territoire d'Irumu, en Province de l'Ituri et au
Nord-Est de la République Démocratique du Congo. Il se situe
à 1o33'57'' de latitude Nord et 30o13'15'' de
longitude Est.
Ainsi, il est limité :
Ø Au nord par la collectivité chefferie des
Baboa-Bokoe ;
Ø Au sud par la même collectivité
chefferie et celle des Basili;
Ø A l'ouest par les collectivités chefferies des
Bahema d'Irumu, et Baboa Bokoe;
Ø A l'Est par la collectivité chefferie des
Bahema Banywagi et secteur des Walendu Tatsi (KODJO, 2009 :12)
1.2.2. RELIEF, CLIMAT, VEGETATION ET HYDROGRAPHIE
A. RELIEF
Selon DHESI, (2013 : 22) la ville de Bunia
est construite sur pleine tectonique bardés à l'Est par la
chaîne des monts bleus à 1.270 mètres d'altitude et
disséqués en nombreuses collines.
B. CLIMAT ET VEGETATION
Bunia et ses environs possède un sol fertile et un
climat tropical humide fortement influencé par l'altitude
caractérisé par deux saisons pluvieuses correspondant au double
passage du soleil au Zénith et par deux saisons sèches. La
température moyenne annuelle varie entre 23o et
28o. En général, il est très favorable à
l'élevage, à l'agriculture et à la vie humaine (KODJO,
2009 : 14).
Il se trouve dans une savane herbeuse, c'est ce qui favorise
l'élevage de bovins. Dans le temps, Bunia était
considéré comme boucherie et grenier du Congo à cause de
sa forte fourniture en viande de boeuf et des produits de l'agriculture
(BARAKA, 2014 : 11).
La végétation de Bunia pourrait être une
forêt compte tenue de sa position en latitude par rapport à
l'Equateur, mais sa position en altitude fait d'elle une région de
savane plus au moins arborée (SAFARI, 1977 : 16). Cette savane
herbeuse arborée naturellement est constituée principalement des
roseaux, pailles, manguiers, goyaviers, et autres. Surtout remarquables le long
des rivières, sur des portions non bâties et non cultivées,
et dans les environs reculés de la ville.
Un autre constant fait est que le paysage de Bunia est
composé d'une végétation anthropique des eucalyptus, et
des quelques arbres fruitiers (avocatiers, manguiers, papayers, goyaviers
à huile, bananiers, etc.).
C. HYDROGRAPHIE
Le réseau hydrographique de la ville de Bunia est
couvert par deux rivières principales à savoir NYAMUKAU et
NGEZI, plusieurs rivières secondaires comme Ngugu, Rwankole, Rwambuzi,
Rwambogo, Katale... ainsi que les ruisseaux entre autre Nyakasanza,
Nyamutukura, Nyargimba, Kaneneze, Mbio, Bigo, Kidjogoli, Hoho, etc.
Ce réseau alimente le bassin du fleuve Congo par
l'entremise de la rivière SHARI à l'Ouest de Bunia sur laquelle
sont érigées deux centrales hydroélectriques, celle de
SOLENIAMA et celle de BUDANA qui alimentent en électricité la
ville de Bunia et plusieurs centres de l'Ituri (IGA-BARRIERE, NIZI, BAMBU,
MONGBWALU...) et enfin la rivière Shari se jette dans celle qui a
donné son nom à la province. Il s'agit de la rivière ITURI
(KODJO. 2009 :15).
I.2.3. APERCU HISTORIQUE
Selon KODJO cité par BANYINA, (2014 :11)
l'histoire de la ville de Bunia remonte depuis l'époque coloniale belge.
A l'origine, Bunia était constitué de quelques
agglomérations sur les avenues Albert et Belge respectivement actuel
Salongo et Sukisa. Cette agglomération tire son nom «BUNIA» de
la déformation du nom d'un ancien chef Basili du nom de
«MBUNYA» par le colonisateur Belge.
D'après MOULAERT cité par KODJO, (2009 :
10) l'origine de cette agglomération fut la piste de caravane qui
passait par Bunia. C'est l'emplacement d'un ancien et très important
marché indigène où se rencontrèrent les pasteurs
Bahema et les cultivateurs Babira. Emin Pacha s'y ravitaillait pendant son
séjour au Lac Albert.
Ainsi, l'année 1912 est citée comme date de
fondation de BUNIA (MEESSEN, cité par KODJO, 2009 :10)
Le 28 octobre 1931, par l'ordonnance No 55 du
Gouverneur de la Province Orientale, le terme «Poste» est
appliqué à Bunia (UBECHEN cité par BANYINA,
2014 :11).
Selon TAJEKI citée par les sources
précédentes, la décision No 06/1932 du 15
mars 1932 du Commissaire de District HACKARS qui a crée la Cité
indigène de Bunia conformément à l'ordonnance de
l'Administration Générale du 12 février 1913 et celle
No 37 du 22 octobre 1932, qui signalent pour la première fois
officiellement l'existence d'un chef de poste de Bunia. Ces deux ordonnances
portaient consécutivement sur l'organisation des Cités
Indigènes dans les circonscriptions indigènes et camps de
travailleurs dans les circonscriptions urbaines.
Le 14 septembre 1946 est considérée comme la
date de la création officielle de la Cité de Bunia, suivant
l'arrêté No 91/AIMO (Affaires Intérieures et
Main-d'oeuvre) de la Province Orientale, signé par le Commissaire de
Province Monsieur BURNET, créant le Centre Extra-Coutumier (CEC),
enregistré à la conservation des Titres Fonciers de Stanleyville
(Kisangani), au Volume XII (BANYINA, 2014 :11).
Monsieur SITAKI DONATO, ancien catéchiste à
Irumu, fut désigné par Son Excellence Monseigneur Alphonse
MATTHEYSEN, Evêque du Vicariat de Lac Albert (15/12/1934-19/08/1963),
comme premier Chef de Cité de Bunia (KODJO, 2009 : 10).
Signalons en outre que le Centre Extra-Coutumier (CEC) subira
plusieurs transformations dans son appellation compte tenu des
arrêtés qui se sont succédés en l'occurrence :
l'arrêté No 221/19 du 21/06/1961 relatif à la
transformation des Centres Extra-Coutumier en Commune rurale fut signé
par Jean Faustin MANZIKALA, Président du Gouvernement Provincial de
KIBALI-ITURI (KODJO cité par BANYINA, 2014 :12).
Notons que la commune proprement dite fut créée
par l'Edit No 10 du 13 novembre 1963 portant création de
l'agglomération des Centres urbains et de Centre Extra-Coutumier de
Bunia en Commune. Avec l'avènement du «3Z» du 23 octobre 1973
par le Président Joseph Désiré MOBUTU, la Commune de Bunia
deviendra alors la «Cité de Bunia» (KODJO cité par
BANYINA, 2014 :12).
Et actuellement Bunia est devenu ville d'après le
Décret du cabinet du Premier Ministre N°13/020 du 13 Juin 2013
conférant le statut de ville et de commune à certaines
agglomérations. Il sied à signaler que bien que ce Décret
change le statut de Bunia en l'érigeant en ville, il manque jusque
là une mesure d'application de cette disposition. Même les
élections des organes composants cette structure notamment de conseil
urbain et de collège exécutif urbain ne sont pas encore
organisées voir même la subdivision de cette nouvelle ville en
commune n'est pas encore effective.
1.2.4. SITUATION ADMINISTRATIVE
Bunia est le chef lieu de la nouvelle Province de l'Ituri,
l'un des districts de la Province Orientale démembrée en
République Démocratique du Congo.
Elle est dirigée par le Maire de la ville et les
différents quartiers par les chefs de quartier et leurs adjoints. Bunia
est une entité territoriale décentralisée. Une
entité territoriale de l'Etat, distincte de lui et jouissant d'une
certaine autonomie de gestion.
Il est à noter que la ville de Bunia est
composée de 12 quartiers, qui sont à leurs tours
subdivisés en plus de 294 avenues au total. Pour plus d'informations,
nous citons les quartiers en l'ordre alphabétique : Bankoko,
Kindia, Lembabo, Lumumba, Mudzi-Pela, Ngezi, Nyakasanza, Rwambuzi, Saïo,
Salongo, Simbilyabo et Sukisa.
Cependant, signalons que quatre de douze quartiers sont en
voie d'être scindés. Il s'agit du quartier Bankoko qui pourrait
donner naissance Bankoko, kanyasi et Opas ; Lumumba sera scindé
à Yambi Yaya plus Hoho et Lumumba ; Mudzi-Pela sera divisé
à Bigo, Mudzi-Pela Centre et Kasegwa ; et enfin Simbilyabo
à Ndibakodu, Rwankole et Simbilyabo.
1.2.5. ASPECT DEMOGRAPHIQUE
Il convient de Signaler que Bunia fut essentiellement
habité par les BABIRA, les BAHEMA et quelques européens
jusqu'à 1920 à peu près. Ceci explique certaines
appellations à kihema notamment Nyakasanza, Nyargimba, Nyamurongo,
Ngezi, Rwambuzi, Rwambogo, Rwankole...
Pour KODJO cité par BANYINA, (2014 :13), depuis
2014 le nombre de la population de Bunia s'élevait à plus de
860.641 d'habitants. Cette population est cosmopolite ; nous y trouvons
presque le quasi majorité de tribus originaires de la RDC et les
étrangers de différentes races : blanche, jaune et noire,
Surtout depuis l'arrivée de la MONUSCO (Missions d'Organisation des
Nations Unies pour la Stabilisation au Congo).
1.2.6. ASPECT ECONOMIQUE
La forte concentration remarquée à Bunia
s'explique par des raisons diverses : l'exode rural, les études,
recherche d'emploi, activités commerciales... les raisons ci-haut
évoquées permettent la circulation intense des biens, des
services et des personnes, ce qui confère à la ville de Bunia le
statut d'un milieu propice d'affaires où il y a facilité
d'écoulement des biens et services. Sa célébrité
provient de sa position géostratégique. C'est en outre, la
raison pour laquelle, elle est un important centre commercial, centre de
transit pour plusieurs produits qui entrent ou qui sortent.
En plus, par la vocation agro-pastorale de l'Ituri qui fut
longtemps le grenier de la RDC, l'élevage et l'agriculture sont
pratiqués dans les périphéries de la ville de Bunia.
Elle est considérée comme le centre nutritif de
toute la province de l'Ituri à cause de sa forte fourniture alimentaire
en viande, poissons, des produits des champs, des produits manufacturés,
des bois...Pour ce faire il abrite un important Marché Central qui
regorgent toutes les activités commerciales : des boutiques, les
officines pharmaceutiques, des dépôts, des restaurants...A
côté de celui-ci, il existe plusieurs marchés secondaires
publiques organisés par le pouvoir public ainsi que de
«LIMANGA» dans tous les coins stratégiques.
Elle regroupe plusieurs petites et grandes activités
commerciales avec plusieurs services comme les banques (BCDC, RAWBANK, BIC,
ECOBANK, FIBANK, BGFIBANK, TMB, BIAC, CADECO, plusieurs coopératives
d'épargnes et des crédits, le change, les maisons de transfert
telles que WESTERN UNION, SOFICOM-TRANSFERT, SOLIDAIRE...), Agences de
transport (TMK, NILE COACH, LES ENFANTS D'ABORD, NA NGOLU COACH, LA VIE EST UN
COMBAT, DISSA EXPRESS, AVC, CAA, DHL, OKAPI LOGISTIC, BOLLORE,...), radio
(OKAPI, CANDIP, RCR, RMB, RTA, RTK, RTS, RTVL, FIDES TUJENGE, ...), les
régies financières (DGDA, DGI, DGRAD et la DGRPI), Communication
et Télécommunication (Vodacom, Airtel et fusion de Tigo et
Orange) ; les comptoirs d'achats d'or et d'autres minerais, des
productions artisanales. De plus en plus, la ville de Bunia héberge
plusieurs hôtels de qualités et des campings.
Enfin, pour faciliter l'entré et la sortie des
personnes et des biens, la ville de Bunia possède aussi un
aéroport national où il y a vol tous les jours. (Rapport annuel
de 2014 du Bureau de la Mairie de Bunia)
I.2.7. ASPECT EDUCATIF, SANITAIRE ET CULTUREL
I.2.7.1. ASPECT EDUCATIF
A. Maternelles, Primaires et Secondaires à
Bunia
Tableau I: Effectifs des Ecoles maternelles,
primaires et secondaires à Bunia
No
|
Secteurs
|
Public
|
Privé
|
TOTAL
|
01
|
Maternelles
|
06
|
04
|
10
|
02
|
Primaires
|
43
|
51
|
94
|
03
|
Secondaires
|
12
|
15
|
27
|
TOTAL
|
|
61
|
70
|
131
|
Source : Rapport de la Division de
l'Enseignement Primaire, Secondaire et professionnel,
Province orientale II.
B. Enseignement Supérieur et Universitaire
à Bunia
Les institutions supérieures et universitaires dans la
ville de Bunia entre 2010 et 2015 sont nombreuses. Nous pouvons citer
notamment :
1. Institut Supérieur Pédagogique de Bunia
(ISP/BUNIA), situé au Quartier Mudzi-Pela ;
2. Institut Supérieur Pédagogique CECA-20 (ISP
CECA-20) ; situé au Quartier Sukisa;
3. Institut Supérieur des Techniques Médicales
(ISTM) de Nyankunde au
Quartier Lumumba ;
4. Institut Supérieur des Techniques Médicales
(ISTM/Bunia) de Bunia au
Quartier Mudzi- Pela ;
5. Institut Supérieur Panafricain de Santé
Communautaire (ISPASC), situé au
Quartier Simbilyabo ;
6. Institut Supérieur de Développement Rural de
Bunia (ISDR/Bunia) de Bunia au
Quartier Kindia;
7. Institut Supérieur de la Catéchèse au
Quartier Salongo ;
8. Université de Bunia (UNIBU), au Quartier
Lumumba ;
9. Université du CEPROMAD (UNIC/BUNIA) de Bunia
implantée au Quartier Bankoko ;
10. Université Shalom de Bunia (USB) au Quartier
Lumumba ;
11. Université Anglicane au Congo (UAC) au Quartier
Lumumba ;
12. Université Évangélique de la Mission
en Afrique (UEMA) au Quartier Salongo ;
13. Théologat Saint Cyprien de Bunia Installé au
Quartier Mudzi-Pela ;
14. Propédeutique Saint KIZITO au Quartier
Mudzi-Pela.
Bunia regorge plus au moins 14 institutions supérieures
et universitaires avec 61 écoles publiques et 70 écoles
privées.
I.2.7.2. ASPECT SANITAIRE
Dans le domaine de la santé, la ville de Bunia renferme
à son sein l'Hôpital Général de
Référence, le Médecin Sans Frontière (MSF), bien
que les activités ici à Bunia soient réduites, le Centre
Médical Evangélique de Nyankunde (CME) et plusieurs centres de
santé privé destinés à soigner les malades. Ils
appartiennent à la zone de santé Urbano-Rurale de Bunia qui est
dotée de plusieurs aires de santé selon le Bureau de la Zone
Urbano-Rurale de Bunia par YOTI à (2015 :25).
Nous avons l'aire de santé de :
Adventiste
Bankoko
Bora Uzima
Bunia Cité
CDR/Saïo
Lembabo
Mudzi - Pela
Bigo
Ngezi
Rwankole
Simbilyabo
Betokomba
Centrale
MuhitoSelon le même auteur, il ressort que la Zone de
Santé Urbano-Rurale Bunia compte au total 14 Aires de santé dont
trois notamment Betokomba, Centrale et Muhito se situent hors de la ville de
Bunia et les 11 avec l'Hôpital général de
Référence, le Médecin Sans Frontière et le centre
Médical Evangélique de Nyankunde appartiennent à la ville
de Bunia. Ces 11 Aires de santé de Bunia sont dotées de 15
centres de Santé.
I.2.7.3. ASPECT CULTUREL
Sur le plan culturel, la ville de Bunia vient de connaitre
un développement rapide sur les aspects sportif de toutes les
disciplines qui se pratiquent dans notre milieu, il s'agit de sports
suivants :
Ø Ø Foot Ball
Ø Basket Ball
Ø Volley Ball
Ø Tennis
Ø Tennis de table
Ø Judo
Ø Karaté
Ø Tai kondo,
Ø Catch
Ø Boxe, etc.
A travers ce chapitre nous avons défini les concepts
clés et nous avons présenté le milieu d'étude qui
est la ville de Bunia sur le plan géographique, son relief, ses climats,
sa végétation, son hydrographie. Mais aussi l'aperçu
historique, la situation administrative, l'aspect démographique,
économique ainsi que l'aspect éducatif, sanitaire et culturel.
Ceci nous amène à entamer le second chapitre qui
traitera de la théorie générale sur le taxi-moto.
CHAPITRE II. : THEORIE GÉNÉRALE SUR
LE TAXI-MOTO
II.1. GENESE DES SERVICES DES TAXIS-MOTOS
Avant d'aborder la genèse de taxi-moto en Afrique
sub-saharienne, nous ne pouvons faire une impasse sur son ancêtre, le
vélo-taxi, utilisé pour le transport de personnes et de biens en
milieu rural.
En Afrique de l'Ouest, au Benin, le transport
«d'akassa» se faisait par la bicyclette
«kèkè-kannan», le transport de voyageurs venant
ultérieurement compléter cette activité (taxi-kannan)
(TOSSOU, 1993).
A l'Est, au Kenya et en Ouganda, le «boda-boda» est
apparu dès les années 1960 dans les zones autour de leur
frontière commune. Il permettait alors le transport, en toute
discrétion, de personnes et de produits entre les deux pays,
évitant ainsi les démarches administratives requises pour les
véhicules motorisées. Au début des années 1970, du
fait des contraintes économiques de la période du
Président Idi Amin Dada en Ouganda, la contrebande de marchandises en
provenance du Kenya s'est notablement accrue. Ce qui a encore favorisé
le développement de boda-boda. L'utilisation de vélo-taxi en
milieu rural s'est ensuite diffusée en milieu urbain aussi bien au
Benin qu'en Ouganda.
Enfin, en zone urbaine, nous pouvons également
mentionner le vélo-taxi de «Kaolaack» dans le bassin
arachidier sénégalais. Il est apparu dès les années
1930, à l'initiative des commerçants de la ville qui achetaient
de vieux cadres de vélo, les réparaient et les mettaient en
location (MORICE, 1981).
Tandis qu'en Afrique sub-saharienne, l'ancêtre du
taxi-moto est un simple vélo, sans transformation majeure du
véhicule. A Kisangani en RDC, ce vélo surnommé
«toleka» est usage même au moment où nous
rédigeons ce travail.
La situation en Asie du Sud-Est, où l'utilisation du
taxi-moto s'est également répandue, est différente. En
effet, on observe dans cette région une utilisation plus ancienne de
véhicules à deux ou trois roues, motorisés ou non, en tant
que mode de transport public urbain auxquels on ajoute
généralement un «réceptacle» pour le
passager : «beçak» en Indonésie,
«trisikad» au Philippines, «tuk-tuk» en Thaïlande,
etc.
En Asie du Sud-Est comme en Afrique, le taxi-moto est un
phénomène relativement récent. C'est dans les
années 1970 que l'on situe l'apparition des taxis-motos au Cambodge,
notamment à Phnom Penh (DURU, 2001), et aussi bien dans le transport
urbain qu'interurbain ou rural au Nigeria (OYESIKU, 2001).
En Afrique, c'est véritablement à partir du
milieu des années 1980 que le taxi-moto apparait en tant que tel, comme
au Niger et au Cameroun, ou bien comme résultat d'une évolution
du vélo-taxi, comme au Benin (AGOSSOU, 2004) et en Ouganda (HOWE,
MAUNDER, 2004).
Le taxi-moto est surtout présent dans les pays de
l'Afrique de l'Ouest.
En Amérique latine, à l'exception de la
République Dominicaine où les moto-Conchos ont commencé
à opérer dès le milieu des années 1980, le
taxi-moto est apparu plus tardivement et plus timidement. C'est notamment le
cas à Caracas où il est apparu au milieu des années 1990,
à Lima et d'autres villes plus petites comme Sincelejo en Colombie.
Ailleurs en Amérique centrale et au Mexique, les
vélos et les deux roues motorisées apparaissent progressivement
dans le transport public, certaines formes rappelant les véhicules
asiatiques, tels que les «rickshaws» indiens ou les
«beçaks» indonésiens.
Notons qu'en RD Congo, le phénomène taxi-moto
est arrivé après l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique de l'Est. Il
est entré par la partie orientale du pays. A Kinshasa, le taxi-moto est
surnommé «wewa» («vous» en Tshiluba, langue
parlée dans les deux provinces du Kasaï
démembrées).Beaucoup de ressortissants du Kasaï exercent
cette nouvelle activité (Radio Okapi, 02/06/2011)
II.2. AVANTAGES ET INCONVENIENT
Le phénomène taxi-moto est devenu une
réalité incontournable dans plusieurs villes du monde à
l'exception de Lubumbashi (RDC) où, il est interdit. Ce nouveau moyen de
transport rend un grand service à la population. Car, il facilite non
seulement le déplacement dans les grandes artères, mais surtout,
dans les avenues secondaires où parfois les taxis sont inexistants. Il a
l'avantage de la rapidité et le respect de la destination du client.
Malheureusement, ces engins roulants sont les causes de
nombreux accidents de circulation qui entrainent, outre des blessures et des
fractures, des pertes en vies humaines.
Sans omettre la surcharge et l'ignorance de la plupart des
conducteurs de ces engins qui n'ont parfois aucune notion en matière de
circulation routière. Or, comme tout autre moyen de transport, ces motos
devraient aussi répondre aux normes du code de la route.
II. 3. ATAMOI
II.3.1. Historique d'ATAMOI
Tout a commencé en 1996 à Bunia par monsieur
ADUBA qui était venu d'Isiro avec sa moto, il a commencé à
transporter les gens qui se rendaient surtout à l'aéroport compte
tenu de la distance moyennant le paiement de frais de transport qui
était fixé de commun accord.
A partir de son inspiration, d'autres personnes ont
emboité son pas. Elles vont disposer leurs motos pour le transport des
personnes et des biens. Ainsi l'activité prendra une ampleur grandiose,
car les motos ravitaillaient les tronçons Bunia-Kasenyi-Tchomya, Bunia-
Iga-barrière, Bunia-Fataki, Bunia- Mahagi, Bunia-Mongbwalu et
vice-versa.
Cependant étant donné que le besoin de
travailler en solidarité et d'organisation se faisait de plus en plus
sentir alors en 1996, les taximen ont crée une association
dénommée Association des Taxi-Motos, ATAMOI en sigle. C'est en
2001 que le statut de cette association fut légalisé.
Cette association a beaucoup contribué pour la prise de
décision et l'insécurité qui régnait en Ituri en
général et à Bunia en particulier lors de la
démobilisation des combattants qui ont bénéficié
des motos et ils sont venus s'adhérer à l'ATAMOI.
II.3.2. OBJECTIF
L'objectif primordial est de lutter contre le chômage,
ensuite, de créer un mutuel des taximen pour résoudre des cas
sociaux tels que maladies, maternités, décès, etc.
Vu les actes de vandalisme que posent certains taximen lors
des accidents de circulation et d'autres faits notoires qui tendaient l'image
des taximen, en 2013, ATAMOI s'est dotée d'un Règlement d'Ordre
Intérieur compte tenu de nombre élevé de plus de 5000
taximen et près de 500 parking dans la seule ville de Bunia.
II.3.3. ORGANISATION DE L'ATAMOI
Cette association des taximen fonctionne dans le respect de
l'organigramme suivant les postes ci-dessous :
A. ORGANIGRAMME
ASSEMBLEE GENERALE
CONSEIL D'ADMINISTRATTION
COMMISSARIAT AUX COMPTES
PRESIDENCE
CONSEILLERIE
TRESORERIE
SECRETARIAT
INSPECTION
AGENT CONTROLEUR
CHEF DE PARKING
Source : bureau de l'ATMOI de l'année 2015
B. FONCTIONNEMENT
1. l'ASSEMBLEE GENERALE
Elle se tient tous les mois sur convocation du
président ou vice-président en cas d'empêchement du
titulaire. Cela pour la présentation de rapport administratif et
financier. Elle peut se tenir en extraordinaire à tout moment lorsque
l'intérêt de l'association l'exige à l'initiative de son
président ou à la demande d'un tiers des membres du comité
directeur.
2. COMISSAIRES AUX COMPTES
Sont chargé de contrôler les biens et les avoirs
de l'association. Leur travail doit se faire avant une réunion ordinaire
du comité directeur.
3. PRESIDENCE
Est l'organe qui coordonne toutes les activités de
l'association. Il veille au bon fonctionnement du comité directeur et
s'occupe également des contacts avec l'extérieur.
4. LE SECRETARIAT
Il élabore le rapport toutes les activités de
l'association du directeur et présente tous les comptes rendus aux
membres de l'assemblée générale.
5. CHARGES DE DISCIPLINE
Est l'organe qui s'occupe de la
prévention des fautes commises par les membres et ce conformément
aux Statuts et Règlement d'Ordre Intérieur de l'association.
6. CONSEILLERS
Constituent l'oeil de l'association et doivent dénoncer
tous les comportements qui menacent le bon fonctionnement de l'association et
proposer des solutions salvatrices au comité directeur. Ce sont les
sages de la corporation.
7. TRESORERIE
C'est l'organe qui gère la caisse de l'association
conformément à la ligne de conduite tracée par
l'Assemblée Générale et est contrôlée par les
commissaires aux comptes avec qui elle travail en collaboration.
Selon le Statut de cette association, tous les taximen doivent
s'adhérer au sein de l'association avant de commencer à
travailler. Au début, les conditions d'adhésion étaient
reparties de la manière suivante :
Ø Frais d'adhésion pour le propriétaire
de la moto : 50$ ; se paye une fois pour toute
Ø Frais d'inscription pour le motard : 100$ se
paye une fois pour toute
Ø Macaron : 5$ ; se paye pour une
année
Ø Collecte hebdomadaire : 1$
Le montant total de collecte hebdomadaire s'élevait
à 48$ par an. Aujourd'hui, certains de ces différents frais ont
été revus à la baisse.
Ce qui nous pousse à vous présenter ci-dessous
le tableau de ventilation des frais de 2011 à 2015.
Tableau II:
Ventilation des frais d'enregistrement des membres
au début en 2001 et
aujourd'hui
No
|
Désignation
|
Prix en 2001
|
Prix de 2011 à 2015
|
Observation
|
01
|
Frais d'adhésion (concerne le propriétaire de la
moto)
|
20 dollars
|
50 dollars
|
Beaucoup d'interventions de l'association à cause de
multiple problème : moto arrêtée, accident et un ou
différents financiers entre propriétaire et son motard
|
02
|
Frais d'inscription concerne le motard
|
5 dollars
|
100 dollars
|
A cause des coûts sociaux élevés aux
taximen. Exemple : services, le prix élevé de soins
médicaux, maternité etc.
|
03
|
Macaron
|
5 dollars
|
5 dollars
|
Rien à signaler (RAS)
|
04
|
Collecte hebdomadaire
|
0,5 dollars
|
1 dollars
|
La raison se situe aux interventions associant les innovations
technologies notamment : la communication téléphonique en
cas de problème lie aux membres sur la route.
|
05
|
Plaque (pancarte)
|
5 dollars
|
0 dollars
|
Les services de la DGI voulant mettre l'ordre et éviter
les conflits.
|
Compte tenu des accidents de circulation que commettaient la
majorité des taximen dont la cause principale est l'ignorance de code de
la route (4 personnes entassées sur la moto ; certains
proféraient des injures envers les clients). Ayant
appréhendé tous ces menaces dont la plupart des cas
étaient commis par des taximen qui étaient dans les groupes
armés, une formation civique et de code de la route s'avéraient
nécessaire.
C'est ainsi que le PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement) en consultation avec ATAMOI a permis aux 330 taximen y
compris ceux de Komanda de suivre une formation civique afin de permettre
à ces derniers de mieux se comporter et surtout de mieux vivre au sein
de la société.
Ces 330 taximen formés étaient
considérés comme un moyen de la résolution des conflits au
sein de leur association.
Pour ce qui est de Bunia, il est à signaler que
l'ATAMOI a surtout encadré les ex-combattants après
l'opération DDR et réinsertion dont certains d'entre eux
n'étaient facile à maitriser souvent en cas d'accident. Ils
préféraient régler le problème par des actes
d'insolence et des casses.
Heureusement, à l'issu de leur formation, les
participants ont reçus un gilet qui permettrait à identifier
l'incriminé.
A part la formation civique, il y a eu d'autres formations
pratiques en plomberie, en électricité, en mécanique et
d'autres étaient entrainés par les contingents Bangladeshis pour
conduire les véhicules. Souvent ces formations étaient
dispensées au sein des centres d'apprentissage professionnel, toujours
avec l'appui de PNUD dans le souci d'ouvrir à ces jeunes d'autres
horizons pour les perspectives d'avenir.
Ce transport a aussi des difficultés énormes.
Nous pouvons citer les cas d'assassinat des motards, les accidents dus à
la non observation du code routier sans oublier les taxes de l'Etat (permis de
conduire 35$, la plaque à la DGRAD 75$, la SONAS 47$ trimestriellement
et tant d'autres).
Les statistiques disponibles sont loin de refléter la
réalité sur terrain, car la nuit, il y a des motards clandestins
dont la majorité est les hommes en uniforme qui échappent au
contrôle d'ATAMOI. Dans l'ensemble, la ville de Bunia compte plus au
moins 5000 motos.
II.4. AUTRES ASSOCIATIONS
II.4.1. Historique
Hormis l'ATAMOI, plusieurs associations des taxis-motos ont vu
le jour à Bunia en 2016 notamment ATAMOV, ATMB, ACCO-MOTO et ANIPTMC.
II.4.2 Organisation
v ATMB : Association des Taxis-Motos
à Bunia créée le 08/03/1016
v ATAMOV : Association des Taxis-Motos
et des Véhicules créée le 02/05/2016.
v ACCO-MOTOS : Association des
Chauffeurs du Congo section MOTOS créée le 19/05/2016 pour les
chauffeurs des véhicules.
v ANIPTMC : Association Nationale des
Initiateurs et Propriétaires de Taxi Moto du Congo
créée le 25/05/2016
Notons que, les associations ci-dessus existent après
notre période d'études et ne font pas partie du présent
travail. Cependant, ceci nous relève que le monde de taxis-motos
à Bunia est en perpétuel changement.
Ainsi, après avoir théorisé sur le
thème en rapport avec le sujet de cette étude, cela conduit au
troisième et dernier chapitre qui permet de répondre à
notre problématique qui se formule comme suit : Quel est
l'incidence de la prolifération de taxi-motos sur les recettes de la
ville de Bunia de 2011 à 2015?
CHAPITRE III. : INCIDENCE DE LA PROLIFERATION DES
TAXI-MOTOS SUR LES RECETTES DES ENTITES TERRITORIALE DECENTRALISEES
CAS DE LA VILLE DE BUNIA DE 2011 A 2015.
Le présent chapitre nous ramène de
manière chiffrée et argumentée à l'incidence de la
prolifération des taxi-motos sur les recettes de la ville de Bunia de
2011 à2015. Nous allons à cet effet, présenter les
résultats de nos enquêtes sur terrain et ensuite les
interpréter et les confronter par des discussions respectives.
III.1. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES DONNEES
Tableau III : Présentation de
l'effectif des taxi-motos dans la ville de Bunia de 2011 à
2015
ANNEE
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
TOTAL
|
EFFECTIF
TAXI-MOTOS
|
3877
|
3951
|
4015
|
4100
|
4319
|
20262
|
Source : Bureau de l'ATAMOI de
l'année 2015
Le tableau III présente l'effectif des taxi-motos au
courant des cinq années de notre étude en ville de Bunia.
Tableau IV : Calculs des valeurs centrées
de l'effectif des taxi-motos à Bunia
ANNEE
|
X
|
Y
|
- )
|
( - )
|
- ) ( - )
|
|
|
|
2011
|
0
|
3877.00
|
-2
|
-175.40
|
350.80
|
4.00
|
30765.16
|
4045.20
|
2012
|
1
|
3951.00
|
-1
|
-101.40
|
101.40
|
1.00
|
10281.96
|
4048.80
|
2013
|
2
|
4015.00
|
0
|
-37.40
|
0.00
|
0.00
|
1398.76
|
4052.40
|
2014
|
3
|
4100.00
|
1
|
47.60
|
47.60
|
2265.76
|
2265.76
|
4056.00
|
2015
|
4
|
4319.00
|
2
|
266.60
|
533.20
|
284302.24
|
71075.56
|
4059.60
|
|
10
|
20262.00
|
|
|
1033.00
|
286573.00
|
115787.20
|
|
M
|
2
|
4052.40
|
|
|
|
|
|
|
Dans le tableau ci-dessus
X représente le temps
Y représente l'effectif ou le nombre des taxi-motos et
Yc = valeurs centrées de Y
La droite de régression linéaire
Y = = = 3,60
4052,40 - (3,60 x 2) = 4052,4 - 7,2 = 4045,20
Y = 3,60X + 4045,20
Graphique 1 : Evolution du nombre des
taxi-moto dans la ville de Bunia de 2011-2015
Et la droite
de régression linéaire.
Le tableau IV et le graphique 1 montrent l'évolution de
l'effectif des taxi-motos qui chaque année présente une
légère hausse et la droite de régression linéaire
qui tend presque à se confondre avec la courbe de l'effectif pour la
période sous étude. Cependant, l'effectif le plus bas est de 3877
en 2011 tandis que celui le plus élevé est 4319 remarqué
en 2015 soit une moyenne de 4052 taxi-motos par an.
.
Tableau V Ó
Evolution des recettes des taxi-motos dans les budgets
De la Mairie de
Bunia de 2011 à 2015
ANNEE
|
BUDGET
TOTAL
EN CDF
|
TAUX/
TAXI-M.
EN CDF
|
PREV.BUDGETAIRES
TAXI-MOTO
|
REALISATIONS
|
ECARTS
|
MONTANT
EN CDF
|
%
|
MONTANT EN CDF
|
%
|
MONTANT EN CDF
|
%
|
2011
|
248738458
|
5400
|
3600000
|
1.45
|
2561730
|
71.16
|
-1038270
|
-28.84
|
2012
|
230233533
|
5400
|
3000000
|
1.30
|
1800000
|
60.00
|
-1200000
|
-40.00
|
2013
|
107168550
|
5400
|
1800000
|
1.68
|
2958500
|
164.36
|
+1158500
|
+64.36
|
2014
|
147533700
|
5400
|
3240000
|
2.20
|
1352000
|
41.73
|
-1888000
|
-58.27
|
2015
|
176507200
|
5400
|
3240000
|
1.84
|
4136420
|
127.67
|
+896420
|
+27.67
|
TOTAL
|
910181441
|
-
|
14880000
|
1.63
|
12808650
|
86.08
|
-2071350
|
-13.92
|
SourceÓ
Rapports annuels de la Mairie de Bunia 2011, 2012, 2013, 2014 et
2015.
N.B.: 1$USD vaut 900 CDF or chaque taxi-moto
est assujetti de 6$ USD x 900 CDF = 5400 CDF
Le tableau V présente le budget total de la Mairie
pour chaque année sous période d'étude, le taux à
payer par taxi-moto à la Mairie, les prévisions
budgétaires dans ce secteur, les réalisations et les
écarts. D'une manière globale, la somme des prévisions
représente 1,63% du budget total de la Mairie avec une
réalisation de 86,08% qui présente un écart global de
-13,92%. Le tableau montre la réalisation la plus élevée
en 2013 soit 164,36% suivie de 127,67% en 2015 puis 71,16% en 2011. Par
contre, la plus petite réalisation est celle de 2014 avec 41,73%.
Graphique 2 : Présentation du budget
des taxi-motos, sa réalisation et son écart en ville de
Bunia de 2011 à 2015
Le graphique 2 donne la présentation des
prévisions budgétaires des taxi-mots, les réalisations
des recettes et les écarts pour la période sous étude. Il
sied de signaler que pour 2011, 2012 et 2014 les écarts ont
été négatifs, c'est-à-dire que les
prévisions budgétaires n'ont pas été
réalisées à 100%.
III.2. DISCUSSION
Le tableau III présente l'effectif des taxi-motos au
courant des cinq années de notre étude en ville de Bunia.
Le tableau IV et le graphique 1 montrent l'évolution de
l'effectif des taxi-motos qui chaque année présente une
légère hausse et la droite de régression linéaire
qui tend presque à se confondre avec la courbe de l'effectif pour la
période sous étude. Cependant, l'effectif le plus bas est de 3877
en 2011 tandis que celui le plus élevé est 4319 remarqué
en 2015 soit une moyenne de 4052 taxi-motos par an.
De ces deux tableaux III et IV, il sied de noter que l'ATAMOI
et la Mairie ont l'obligation de bien gérer cette importante ressources
humaines. L'homme est un élément dynamique, indispensable pour
toute production. La santé financière d'une entreprise en
dépend. Ici, nous pouvons nous référer à
théorie de motivation de A. Maslow et celle de relations humaines de H.
Mintzberg.
Le tableau V présente le budget total de la Mairie
pour chaque année sous période d'étude, le taux à
payer par taxi-moto à la Mairie, les prévisions
budgétaires dans ce secteur, les réalisations et les
écarts. D'une manière globale, la somme des prévisions
représente 1,63% du budget total de la Mairie avec une
réalisation de 86,08% qui présente un écart global de
-13,92%. Le tableau montre la réalisation la plus élevée
en 2013 soit 164,36% suivie de 127,67% en 2015 puis 71,16% en 2011. Par
contre, la plus petite réalisation est celle de 2014 avec 41,73%.
Le graphique 2 donne la présentation des
prévisions budgétaires des taxi-motos, les réalisations
des recettes et les écarts pour la période sous étude. Il
sied de signaler que pour 2011, 2012 et 2014 les écarts ont
été négatifs, c'est-à-dire que les
prévisions budgétaires n'ont pas été
réalisées à 100%.
En se basant sur les données précédentes,
nous faisons certaines moyennes en l'occurrence pour le budget total qui
s'élève à 182036288 CDF ; les prévisions
budgétaires, elle s'élève à 2976000CDF soit 551
taxi-motos par an ; pour les réalisations, elle est de 2561730 CDF
soit 474 taxi-motos et pourtant l'effectif moyen des taxi-motos
s'élève à 4052. Or, 4052 Taxi-motos x 5400 CDF = 21880800
CDF représente 12,02% de la moyenne du budget total.
Selon le journal bimensuel MONGONGO paru le 15 août
2011 à Kisangani chef lieu de la Province Orientale
démembrée constate : «De milliers de motos roulent sans
plaque d'immatriculation, sans vignette, ni permis de conduire moins encore
d'assurance. Autant de recettes que ne perçoit pas le Trésor
public. Laxisme des autorités et corruption de certains agents de
l'ordre favorisent cette évasion fiscale.»
Or, selon LWANGA Charles, secrétaire administratif
à la Division de Transport : «Avant de circuler une moto doit
payer tous ces frais. En plus les taximen doivent en outre avoir l'autorisation
annuelle de transport des personnes et l'autorisation annuelle de transport des
biens».
Eu égard a ce qui précède, il y a lieu de
constater que 21880800 CDF soit 12,02% par rapport à 1.63%
pèserait plus dans la balance de la Mairie qui accuse un manque
à gagner de 19319070 CDF en moyenne soit 88,29%.
L'article 65 de la Constitution de la République
Démocratique du Congo du 18 février stipule «Que tout
congolais est tenu de remplir loyalement ses obligations vis-à-vis de
l'Etat. Il a, en outre, le devoir de s'acquitter de ses impôts et
taxes.»
Ceci est dû par le fait que la Mairie n'a pas le vrai
effectif des taxi-motos d'où elle ne se contente que de peu que lui
remet l'ATAMOI sans faire un recensement systématique ni un
contrôle a posteriori.
Ainsi, selon notre hypothèse de départ la
prolifération des taxi-motos aurait un impact positif sur les recettes
de la ville de Bunia pour la période sous étude. Cependant les
résultats de notre étude prouve le contraire c'est-à-dire,
son impact est négatif car elle ne présente que 1,63% au lieu de
12,02%. Donc, notre hypothèse est infirmée.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail de fin de
cycle intitulé « Incidence de la prolifération des
taxis-motos sur les recettes des Entités Territoriales
Décentralisées, Cas de la Ville de Bunia, de 2011 à
2015 ».
Le présent travail a comporté, outre
l'introduction et la conclusion générale, sur trois chapitres
dont le premier a traité des considérations
générales ; le deuxième a abordé la
théorie générale sur le taxi-moto et le troisième a
consisté au sujet proprement dit subdiviser d'une part de la
présentation et interprétation des résultats et d'autre
part, de la discussion des résultats.
La problématique de la recherche se résumait
à la question fondamentale suivante : Quel est l'incidence de la
prolifération de taxi-moto sur les recettes des Entités
Territoriales Décentralisées cas de la ville de Bunia de
2011 à 2015?
Alors, nous avions émis l'hypothèse selon
laquelle la prolifération des taxi-motos aurait un impact positif sur
les recettes des Entités Territoriales Décentralisées cas
de la ville de Bunia, pour la période sous étude.
L'objectif visé par Cette étude était
d'évaluer la contribution des activités de la
prolifération de taxi-moto sur les recettes de la mairie de Bunia et de
réveiller la conscience de ces autorités sur la perception de
cette taxe.
Pour vérifier notre hypothèse et l'atteinte des
objectifs assignés à cette étude, la méthode
analytique a été sollicitée, appuyée des techniques
d'observation, documentaire et d'interview.
A l'issue de toutes les recherches et analyses
fouillées, voici les résultats auxquels le présent travail
a abouti :
Ø En 2011 sur 248738458 CDF du budget de la Mairie,
3600000 CDF soit 1.45% étaient considérés comme
prévision budgétaire de secteur de taxi-moto. Alors, ce secteur
n'avait versé que 2561730 CDF soit 71.16%, c'est avec un écart de
-1038270 soit -28.84%.
Ø En 2012 sur 230233533 CDF du budget de la Mairie,
3000000 CDF soit 1.30% étaient considérés comme
prévision budgétaire de secteur de taxi-moto. Alors, ce secteur
n'avait produit que 1800000 CDF soit 60.00%. C'est avec un écart de
-1200000 soit - 40.00%.
Ø En 2013 sur 107168550 CDF du budget de la Mairie,
1800000 CDF soit 1.68% étaient considérés comme
prévision budgétaire de secteur de taxi-moto. Alors, ce secteur
avait généré 2958500 CDF soit 164.36%. C'est avec un
écart de +1158500 CDF soit +64.36%.
Ø En 2014 sur 147533700 CDF du budget de la Mairie,
3240000 CDF soit 2.20 % étaient considérés comme
prévision budgétaire de secteur de taxi-moto. Alors, ce secteur
n'avait versé que 1352000 CDF soit 41.73%. C'est avec un écart
de -1888000 CDF soit -58.27%.
Ø En 2015 sur 176507200 CDF du budget de la Mairie,
3240000 CDF soit 1.84 % étaient considérés comme
prévision budgétaire de secteur de taxi-moto. Alors, ce secteur
avait produit 4136420 CDF soit 127.67 % avec un écart de +896420 soit
+27.67%.
Ø De 2011 à 2015 sur 910181441
CDF du budget total de la Mairie, 14880000 CDF
soit 1.63% étaient considéré
comme prévision budgétaire de secteur de taxi-moto au lieu de
21880800 CDF soit 12.02%. Alors, ce secteur
n'avait versé que 12808650 CDF soit 86.08%
avec un écart de -2071350 CDF soit
-13.92%. Cependant la balance de la Mairie accuse un manque à
gagner de 19319070 CDF en moyenne soit
88.29%.
La contribution des activités de taxi-moto pourraient
apporter au-delà de 1.45% du budget de la Mairie, si le
recouvrement se faisait normalement. Mais en réalité la Mairie
n'en tient pas rigueur cela se remarque à partir de l'écart qui
existe entre la prévision budgétaire que la Mairie réserve
pour le secteur taxi-moto et le montant versé par ce secteur.
Suite à ces analyses, il ressort que notre
hypothèse du départ a été infirmée mais
aussi nos objectifs ont été atteints.
Par rapport à ce résultat nous suggérons
ce qui suit :
A la Mairie de ville de Bunia :
Ø de bien réglementer le secteur de taxi-moto
car il présente les sources de recette non négligeable pour son
budget ;
Ø d'évaluer l'effectif réel des
taxis-motos à Bunia ;
Ø de stopper cette hémorragie financière
qui constitue un manque à gagner pour la Mairie ;
Ø de bien organiser la perception de ce montant de 5400
CDF par an ;
Ø de procéder au contrôle régulier
et systématique des taxis-motos.
Aux Associations des taxis-motos :
Ø de jouer à la transparence dans la perception
de 5400 CDF qu'elles prélèvent sur chaque taxi-moto pour le
compte de taxe de la mairie, car cette taxe peut aider la Mairie pour
l'aménagement des voiries urbaines.
Enfin, nous ne prétendons nullement avoir
réalisé un travail parfait, ni avoir épuisé tous
les points ayant trait à ce travail. Les imperfections qui seraient
constatées sont liées au caractère imparfait de la nature
humaine et, par conséquent, de son oeuvre d'où, nous implorons
votre indulgence. D'autres chercheurs pourront se servir de la présente
étude pour approfondir d'autres aspects sur le phénomène
« Taxi-Motos » étant donné que nous nous
sommes limités sur l'angle de son incidence sur les recettes des ETD cas
de la Mairie de Bunia.
BIBLIOGRAPHIE
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sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris
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et son impact sur la rentabilité financière » Cas de
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accédé, le 06/04/2016 à 10h00'
- https// taxi-moto-paris-orly-roissy.fr du 16/09/2016
à 9h00'
- www.le figaro.fr du
17/09/2016 à 10h00'
- www.radiookapi.net
TABLES DES MATIERES
EPIGRAPHE.....................................................................................................i
DEDICACE......................................................................................................ii
REMERCIEMENTS..........................................................................................iii
ABREVIATIONS, SIGLES ET
SIGNES..................................................................iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET
TABLEAUX............................................................vi
INTRODUCTION...............................................................................................1
01. ETAT DE LA
QUESTION...........................................................................1
02.
PROBLEMATIQUE...................................................................................2
03.
HYPOTHESE..........................................................................................3
04. OBJECTIF DU
TRAVAIL...........................................................................3
05. CHOIX ET INTERET DU
SUJET...................................................................4
06.
METHODOLOGIE....................................................................................4
0.6.1.
METHODE......................................................................................4
0.6.2.
TECHNIQUE...................................................................................5
0.6.2.1. Technique
d'observation....................................................................5
0.6.2.2. Technique
documentaire....................................................................5
0.6.2.3.
Interview......................................................................................5
07.
DELIMITATION.................................................................................5
08. SUBDIVISION DU
TRAVAIL.................................................................6
09. DIFFICULTES
RENCONTREES..............................................................6
CHAPITRE I. : CONSIDERATIONS
GENERALES....................................................7
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS
CLES................................................................7
I.1.1.
INCIDENCE.....................................................................................7
I.1.2.
PROLIFERATION.............................................................................7
I.1.3.
TAXI-MOTO...................................................................................8
I.1.4.
RECETTE.......................................................................................8
I.1.5. ENTITE TERRITORIALE
DECENTRALISEE...........................................8
I.1.5.1.
Entité......................................................................................8
I.1.5.2.
Territoriale................................................................................8
I.1.5.3.
Décentralisée............................................................................9
I.1.6.
VILLE...........................................................................................9
I.2. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE....................................................................9
I.2.1. SITUATION
GEOGRAPHIQUE...........................................................9
I.2.2.RELIEF, CLIMAT, VEGETATION ET
HYDROGRAPHIE..........................10
A.
Relief.........................................................................................10
B. Climat et
Végétation........................................................................10
C.
Hydrographie................................................................................10
I.2.3. APERCU
HISTORIQUE...................................................................11
I.2.4. SITUATION
ADMINISTRATIVE.......................................................12
I.2.5. ASPECT
DEMOGRAPHIQUE............................................................13
I.2.6. ASPECT
ECONOMIQUE..................................................................13
I.2.7. ASPECT EDUCATIF, SANITAIRE ET
CULTUREL.................................14
I.2.7.1. Aspect
Educatif........................................................................14
A. Maternelles, Primaires et
Secondaires..............................................14
B. Enseignement Supérieur et
Universitaire..........................................14
I.2.7.2. Aspect
Sanitaire.......................................................................15
I.2.7.3. Aspect
Culturel........................................................................16
CHAPITRE II. ; THEORIE GENERALE SUR LE
TAXI-MOTO....................................18
II.1. GENESE DES SRVICES DES
TAXIS-MOTOS....................................................18
II.2. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES
TAXIS-MOTOS...................................18
II.3.
ATAMOI..................................................................................................20
II.3.1. HISTORIQUE
d'ATAMOI..................................................................20
II.3.2.
OBJECTIF.....................................................................................20
II.3.3. ORGANISATION
D'ATAMOI............................................................20
A.
ORGANIGRAMME........................................................................21
B.
FONCTIONNEMENT......................................................................21
II.4. AUTRES
ASSOCIATIONS...........................................................................24
II.4.1.
HISTORIQUE.................................................................................24
II.4.2.
ORGANISATION..........................................................................24
CHAPITRE III. : INCIDENCE DE LA PROLIFERATION DES
TAXI-MOTOS SUR LES
RECETTES DES ETD CAS DE LA VILLE DE BUNIA, DE 2011 A
2015........................26
III.1. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
DONNEES..................................26
III.2.
DISCUSSION...........................................................................................29
CONCLUSION
GENERALE................................................................................32
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................34
|