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Impact de la dollarisation de l'économie des ménages dans le territoire de Lodja de 2013 à  nos jours

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par Thomas LOKUNDA ETAMBELA
Université de Lodja - Graduat 2015
  

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1.2.2 La dollarisation intégrale et partielle

La dollarisation est le processus de remplacement, par le dollar des Etats - Unis, des monnaies nationales préexistantes en tant qu'unité de fixation du prix des biens, d'instrument de paiement et de détention de l'épargne.

Le terme de dollarisation peut aussi être utilisé de façon quasi générique, pour désigner aussi les cas où toute devise autre que le dollar se trouve appelé à remplacer la monnaie domestique (nationale) d'un pays. 25(*)

Notre travail est appliqué à l'expérience de la RDC où le dollar des Etats - Unis a le monopole dans le processus de dollarisation. Par la suite, cette définition de la dollarisation doit être précisée car le terme recouvre deux notions distinctes : la dollarisation partielle et la dollarisation intégrale selon le docteur Axel Gastambide.

a) La dollarisation partielle

Elle désigne le remplacement par les agents résidents de la monnaie nationale par le dollar, même si cette devise n'a pas les privilèges légaux de la monnaie nationale.

Traditionnellement, dans la littérature, le terme de dollarisation se réfère à une situation de dollarisation partielle.

En effet, ce phénomène est ancien et répandu partout dans le monde avec une ampleur plus ou moins forte selon les économies. C'est à partir des années 1970, au moment de l'adoption généralisée de régime de flottement, que la littérature a commencé à étudier la dollarisation partielle sous le terme de substitution monétaire dans les pays développés et sous développés. Tel est le cas de la RDC. La substitution monétaire était alors analysée comme un facteur augmentant la volatilité du taux de change et limitant le contrôle de la politique monétaire.

Néanmoins dans les économies développées, la dollarisation partielle reste un phénomène d'une ampleur limité. En effet, elle correspond surtout à une volonté des agents de réduire les coûts de transaction liés au commerce international ainsi qu'à des comportements spéculatifs sur les marchés financiers internationaux. Fondamentalement, les transactions internes (réelles et financières) entre les agents résidents continuent de s'effectuer en monnaie nationale car ce dernier est l'objet d'une confiance forte des agents économiques. Il en va différemment dans les pays en développement dans lesquels la confiance envers la monnaie nationale est souvent tenue.

La dollarisation partielle est aujourd'hui un phénomène largement répandu dans le monde en développement.26(*)

La plupart des pays de l'Afrique ont connu un processus de la dollarisation partielle significatif. Dans les économies de ces pays, la dollarisation partielle découle d'un environnement d'inflation chronique (s'accompagnant ou non d'épisode d'hyper - inflation) qui se traduit par une perte de pouvoir d'achat de la monnaie nationale en termes de biens et de services. Il existe donc une défiance envers la monnaie nationale de la part du public qui préfère détenir une monnaie dont le pouvoir d'achat est relativement plus stable dans le temps, en l'occurrence le dollar.

b) La dollarisation intégrale

Signifie l'abandon, par les autorités, de la monnaie nationale au profit du dollar. Le dollar a cours légal (c'est - à - dire que la monnaie est obligatoirement acceptée en paiement par les résidents du pays) et devient de fait la nouvelle monnaie « nationale » du pays qui a adopté ce système.

Contrairement à la dollarisation partielle, le champ d'application de la dollarisation intégrale reste encore très limité. Jusqu'à récemment, la dollarisation intégrale ne concernait que de petits pays aux statuts particuliers, très ouverts sur l'extérieur et constituant souvent des paradis fiscaux, l'expérience la plus connue étant celle de Panama.

Les expériences du passé apportent peu d'éléments utiles pour analyser les causes économiques motivant une décision de dollarisation intégrale. Il faut attendre la fin des années 1990, à la suite de la crise asiatique, pour que la dollarisation intégrale soit analysée dans une perspective économique. Constatant la difficulté de défendre un régime de change fixe ou semi - fixe en présence de mobilité accrue des mouvements des capitaux, la dollarisation intégrale est présentée (avec le régime de flottement) comme l'une des deux solutions en coin (corner solution) assurant une soutenabilité à long terme du régime de change.

La dollarisation intégrale peut se comprendre comme le résultat de l'impossibilité pour les autorités de maintenir une crédibilité suffisante pour assurer durablement la valeur interne et externe de la monnaie nationale. Avec la dollarisation intégrale les autorités renoncent à construire leur crédibilité et préfèrent importer la crédibilité d'un pays mieux placé (en l'occurrence celle des autorités des Etats - Unis qui avec le dollar disposent de la devise la plus utilisée dans le monde et qui n'a jamais fait l'objet d'une inflation très forte).

* 25 GASTAMBIDE A, Dollarisation partielle et dollarisation intégrale : Expérience de l'équateur, Université d'Auvergence Clermont I, 2005, P.311

* 26 GASTAMBIDE A ,Op.cit P.343

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