Résumédu
mémoire
Lorsque nous entendons parler de
« soliloque », la même question apparaît
souvent, à savoir : Qu'est-ce qu'un soliloque ? Le terme est d'ailleurs
confondu avec le monologue qui, à première vue, en
présente les mêmes caractéristiques surtout si l'on se
place du côté de la forme, de la structure. La distinction
première se trouve dans l'étymologie des deux mots mais il en va
que le fond reste un argument majeur pour discuter de cette différence.
En effet, le soliloque est bien plus poussé que le monologue au niveau
du contenu ; le soliloque ayant une portée psychologique,
philosophique, voire spirituelle plus accentuée où le locuteur
est en plein débat avec sa propre conscience. La question de
l'unité, de la solitude sera également prise en compte et mise en
relation avec la question de l'interlocuteur (A qui parle-t-on
réellement ?).
Dans ce mémoire, il ne s'agira pas de donner
une simple définition du soliloque, mais d'entrer dans la
forme en y découvrant les spécificités et en la liant
à l'argumentation. Il ne nous vient directement pas à
l'idée d'associer le soliloque à l'argumentation puisque la
forme n'est que partiellement comparable au dialogue et la question de
l'interlocuteur reste assez complexe et problématique. Il est ainsi
contradictoire d'affirmer que le soliloque contient une dimension argumentative
à cause de cette « absence potentielle » d'un
interlocuteur ou d'un auditoire. Pourtant, le soliloque est bel et bien une
forme de discours, qui fait sens et rend possible ce sens. L'argumentation y
est alors indirecte puisqu'elle se manifeste au sein d'un genre
littéraire principalement dialogal et se trouve dans une forme de
discours où il est assez difficile de définir un auditoire
quelconque.
C'est notamment au travers des tragédies de
Shakespeare, là où nous trouvons bon nombre de soliloques, que
sera étudiée l'argumentation au sens général du
terme et ce, grâce à l'étude du signe. Nous entendons par
là avoir recours à la sémiotique, principalement à
la sémiotique discursive. C'est en mobilisant un raisonnement
figuratif et figural que nous montrerons en quoi l'argumentation
s'inscrit dans le soliloque et comment elle met en valeur les motifs des
extraits du corpus comme la question de la clôture dans Macbeth.
Par ailleurs, les différentes figures d'acteurs que
nous allons rencontrer font toutes appels au scepticisme concernant leur
existence et leur choix. Plus généralement, le scepticisme
apparaît lorsque la vérité est remise en question, lorsque
nous doutons. C'est ainsi qu'agissent la plupart des personnages chez
Shakespeare et c'est particulièrement dans le soliloque que le
scepticisme est vu à son apogée. Le scepticisme convoque une
certaine manière de penser d'où cette tendance à vouloir
débattre avec soi-même, de faire appel à l'argumentation et
de voir qu'en général, le soliloque est placé à un
moment opportun de la pièce.
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