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La vulnérabilté de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations

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par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2013
  

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1-2 Les évènements pluvieux

Les pluies exceptionnelles définissent des évènements pluvieux. Ces pluies sont en général à l'origine des inondations observées dans les villes. Leur définition est subjective et dépend de l'auteur et des observations disponibles19(*).

Dans cette étude, nous avons choisi de nous consacrer aux données journalières du mois d'août de 2000 à 2012.

Le choix du mois d'août tient du fait qu'au Sénégal comme dans notre zone d'étude, les pluies les plus importantes sont observées durant ce mois et il correspond au maximum des pluies à Thiès (Figure 18). Il correspond aussi à la plupart des inondations notées au Sénégal comme dans notre zone d'étude.

Figure 18: Evolution des pluies du mois d'août de 2000 à 2011

La période de référence (2000-2011) que nous avons choisie n'est pas anodine, elle répond à la problématique de ce travail. Elle ne peut pas renseigner sur la nature des précipitations journalières de la station de Thiès car ne prend pas en compte la période d'avant sécheresse ni celle de la sécheresse.

Toutefois, nous avons jugé nécessaire de la choisir en fonction du point de départ des inondations à Thiès (2007) et de la caractéristique humide de cette période. D'aucuns choisiraient une période assez longue pour définir des périodes de retour des précipitations. Mais quoique courte, la période 2000-2011 renseignerait à plusieurs égards sur le contexte pluviométrique indexé dans les inondations.

Pour déterminer l'existence de pluies dites très fortes dans notre zone d'étude, nous avons défini des classes en fonction des précipitations journalières (Tableau 3). Depuis le début du siècle, le mois d'août enregistre des pluies importantes et coïncide avec les inondations dans la commune d'arrondissement de Thiès-nord.

Tableau 3: Classes de précipitations journalières

Classes

 

signification

 

 

 

0,1 à 1mm

bruine

 

1,1 à 10mm

faible pluie

 

 

10,1 à 20mm

pluie modérée

 

20,1 à 50mm

forte pluie

 

>50mm

Très forte pluie

 

 

La répartition par classes des précipitations journalières permet de vérifier si les inondations observées dans la zone correspondent à des cumuls journaliers extrêmes ou bien s'il y a lieu de chercher la cause de ce phénomène dans les autres éléments qui caractérisent le milieu urbain.

L'analyse à partir de fréquences des classes de pluies journalières pour la période 2000 à 2011 à la station de Thiès montre nettement la prédominance des faibles pluies (Figure 19). Elles représentent 38,5% des pluies journalières observées pour la période 2000 à 2011.

Elles sont suivies par les fortes pluies qui représentent 26,7%. Les pluies modérées et les pluies fines ou bruines représentent respectivement 18,5 et 9,6 % des pluies.

Les pluies que nous qualifions de très fortes sont rares et représentent la plus faible fréquence sur l'ensemble des classes observées pour la période 2000-2011. Elles représentent 6,7% des pluies enregistrées au cours du mois d'août de la période considérée.

Figure 19: Fréquences des pluies journalières d'août selon les classes de 2000 à 2011

De cette analyse fréquentielle des pluies journalières, il ressort que les pluies observées à Thiès n'ont pas un caractère très fort à l'exception des quelques neuf jours répertoriés sur la période 2000-2011. De même, les pluies fortes n'ont pas une grande fréquence dans la ville de Thiès nonobstant la tendance à la hausse de la pluviométrie. Or nous notons que les inondations se suivent et prennent une tournure de récurrence.

Les pluies sont en général indexées lorsqu'il s'agit des inondations et même si elles ne sont pas exclues dans le phénomène, il demeure certain qu'elles accompagnent d'autres éléments inhérents aux milieux urbains. Des éléments, qui peuvent participer à la construction du risque d'inondation dans Thiès-nord.

Les pluies ne constituent qu'un aléa si l'on tient compte de l'analyse faite sur la pluviométrie dans notre zone d'étude. Elles n'ont pas un caractère de pluie très forte qui permet d'affirmer qu'elles sont à l'origine des inondations à Thiès-nord.

Donc, le problème ne pourrait pas être seulement lié à de fortes pluies et des pluies très fortes, car elles sont rares.

Ainsi, nous considérons les pluies comme une occurrence aux inondations mais elles ne peuvent, à elles seules, expliquer les inondations à Thiès-nord.

Que serait-il de cette zone si la station revenait aux pluies des années 1950 et 1960 ? Serait-elle inondée comme elle l'est aujourd'hui ?

L'analyse de la dynamique urbaine que nous envisageons sur ce qui suit, pourrait permettre de comprendre la vulnérabilité de Thiès-nord face aux inondations car elle est aussi, une occurrence au risque.

* 19 M. Balme, T. Lebel, A. Amani, 2006: Années sèches et années humides au Sahel : quo vadimus ?, Journal des sciences hydrologiques, 51 (2) avril 2006, pp 254-271

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