La vulnérabilté de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations( Télécharger le fichier original )par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2013 |
2-3/ Les perturbations du domaine tropicalUne perturbation est une modification significative des éléments du temps. Deux types de perturbations peuvent intéresser le domaine tropical. Il s'agit des perturbations pluvieuses et des perturbations non pluvieuses. Dans cette étude, nous nous intéresserons qu'aux perturbations pluvieuses puisque ce travail porte sur les inondations. 2-3-1/ Les incursions polairesElles sont à l'origine des précipitations observées souvent en période hivernale. Les incursions polaires se manifestent par une descente d'air froid des moyennes latitudes à l'intérieur des basses latitudes où, il rencontre un air chaud et humide provenant de l'océan et véhiculé vers le continent par le Jet subtropical (Sagna, 2005). La rencontre entre les deux se traduit par de la condensation, de la formation de nuages appartenant à l'étage moyen (altocumulus et altostratus). En fonction de l'importance de la condensation et des caractères thermiques et hygrométriques, on peut enregistrer des précipitations. Elles sont dénommées « Heug » ou « pluie des mangues » qui sont en général faibles mais peuvent souvent être exceptionnelles. 2-3-2/ Les lignes de grainSelon l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) cité par Sagna, une ligne de grains est « une ligne fictive, étendue, mobile, d'extension parfois considérable le long de laquelle se produit le phénomène de grains... ». Un grain est « un coup de vent accompagné d'éclairs, d'orage, de tonnerre et de pluie ». La ligne de grain (LG) est donc un alignement de cumulonimbus, qui sont des nuages à grand développement vertical, accompagné de vent d'Est très rapide. Le processus de formation des lignes de grains s'établit à travers un processus en surface et un processus en altitude. Le premier processus met en relation un alizé et une mousson16(*) (Figure 6). Il se manifeste par : -une augmentation de la puissance des vents au nord de la trace au sol de l'équateur météorologique, donc un renforcement de la circulation d'alizé ; - un recul de la trace au sol de l'équateur météorologique au niveau de la zone d'accélération ; - une pénétration de l'alizé dans la zone couverte par la mousson. Celle-ci plus humide se soulève et c'est le début de la formation des nuages ; - l'ascendance de la mousson, liée à l'incursion de l'alizé, favorise des formations nuageuses de plus en plus abondantes. On observe des nuages de type cumulus qui, en raison de l'importance des ascendances, évoluent en nuages de type cumulo-nimbus et des pluies orageuses accompagnées de phénomènes électriques (tonnerre et foudre) tombent. Le second processus se manifeste par une accélération du J.E.A.N. Ce dernier renforce le flux d'est supérieur, il s'en suit une compression de la mousson et une réduction de son épaisseur. Le flux augmente de vitesse et se rapproche de plus en plus du sol. Cela s'accompagne d'un développement de nuages cumulus (Cu) qui évoluent en cumulonimbus (Cb). Le flux d'Est accompagne une perturbation avec des manifestations orageuses. Les perturbations revêtent une grande importance dans ce travail de recherche. Leurs manifestations provoquent souvent des précipitations exceptionnelles comme les lignes de grains. Cette perturbation est considérée comme « le phénomène le plus violent en Afrique où les cyclones tropicaux sont inconnus » (Gaye et al, 2004). Figure 6 : Déplacement d'une ligne de grain en Afrique de l'ouest (source : Sagna, 2011) * 16 Cours de Climatologie, Licence de Géographie, 2013 |
|