Master Recherche 2ème Année
Année Universitaire 2010 - 2011
Présenté par : Ronan LE
JONCOUR
La Méditation de La Pleine Conscience
:
Outil Pédagogique et Soutien aux Apprentissage
?
Une approche centrée sur la
personne
1ère étape de
recherche
Sous La Direction de Mme Jeanne
MALLET
« Notre connaissance du monde n'est pas la
somme, subie passivement, des informations issues de nos organes des
sens.
Prise de possession explicite, sous la forme d'un geste ou
d'un regard, ou implicite, orientation de l'attention vers l'objet ou vers une
région de l'espace, c'est un acte intellectuel qui assigne une
signification au message.
Une telle interprétation est à la fois une
reconnaissance, reflet des expériences passées, et la
matérialisation d'une attente, expression de nos désirs.
A chaque instant, la rencontre de la présentation
sensorielle et de la représentation imaginaire est soumise à un
jugement de la réalité qui valide la cohérence, dans le
temps et dans l'espace, des relations du sujet avec le monde qu'il construit et
qui achève de définir l'objet et l'espace dans la logique d'un
monde organisé. »
Henri EY - Traité des
hallucinations, 1973
A mes Maîtres du passé, du présent et
du futur À JKR, à ma Mère
REMERCIEMENTS
Comme il est coutume de le faire, je ferais cet exercice avec
joie et je souhaite donc remercier de tout coeur les personnes qui ont permis
que j'introduise le sujet de recherche très délicat de la
Méditation de Pleine Consciencedans le domaine des
sciences de l'éducation à Aix en Provence, suite à une
idée qui a émergée dans le courant du premier semestre
2010.
J'exprimerais donc toute ma reconnaissance et ma gratitude
à :
Mme Jeanne MALLET, Professeure au
département des Sciences de l'Éducation à Lambesc et
Responsable du groupe des Doctorants, pour avoir dirigé ce
mémoire de Master Recherche Deuxième année. Son
accompagnement, ses encouragements, sa bienveillance ainsi que la justesse de
ses suggestions m'ont permis d'accéder à la réalisation
non seulement d'un mémoire, mais aussi d'un état d'esprit
complètement renouvelé. Je découvre à son contact
le profond désir de poursuivre mes recherches et ainsi offrir une partie
de ma vie à la Vie d'une utopie.
M. Jean-Louis BOUTTE pour ses encouragements
à l'origine de mon idée, son questionnement pertinent, ses
précieux conseils et son aide.
M. Philippe LESTAGE(IUFM du Limousin) pour
son enthousiasme communicatif, ses encouragements, son écoute et son
questionnement, ainsi que ses conseils qui m'ont permis d'approfondir certains
axes et l'aide qu'il a su m'apporter spontanément. Travaillant
lui-même dans le domaine « Méditation et
Éducation »à l'IUFM du Limousin, il a été
d'une aide précieuse.
Enfin, à tous les professeurs du Master Recherche
deuxième année 2010-2011 pour la richesse de leurs interventions
et les réflexions qu'elles suscitent pour la suite.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
3
SOMMAIRE
4
INTRODUCTION
9
1. INTRODUCTION
9
1.1. Présentation de mon parcours
9
Formation et Expérience
9
Centres d'intérêts et chemins de traverses
11
Réflexion générale
12
1.2. Une vision pour l'avenir ?
13
1.3. Présentation de mes choix
13
2. LA RELATION À SOI DANS L'UNITÉ CORPS/ESPRIT, UNE
SOLUTION ?
15
3. CONCLUSIONS
16
I - ÉTAT DE L'ART
17
1. LE POINT DE VUE DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET AUTRES
ORGANISMES
17
1.1. Les institutions politique
17
Rapport OCDE CERI* : 2004
17
Rapport à l'UNESCO 1999 : Les sept savoirs
nécessaires à une éducation du future - Edgar MORIN
19
Rapport à l'UNESCO 1996 : L'éducation : un
trésor est caché dedans - Jacques DELORS
23
Rapport de JOMTIEN (Thaïlande) 1990 : Répondre
aux besoins éducatifs fondamentaux
25
Rapport à l'UNESCO 1972 : Apprendre à
Être - Edgar Faure
26
1.2. Les institutions de santé
27
1.3. Conclusion
28
2. LES INSTITUTIONS PRIVÉS
29
2.1. Mind & Life Institute (MLI)
29
Valeurs
30
Vision
30
Mission
31
Stratégie
31
2.2. Autres instituts
32
Observation géographique
32
Projet en cours
32
Liste des institutions
32
2.3. Conclusions
32
3. LES RACINES DE LA MÉDITATION : LE YOGA
34
3.1. Introduction philosophique : La Raison
entre Inde et Occident
34
3.2. Définition et Étymologie
35
Point de vue Philosophique
35
Point de vue Religieux
36
Point de vue des Athées
36
3.3. Les origines du Yoga
36
3.4. Notions générales
37
Notions et Parallèle avec la Psychologie Freudienne
38
3.5. Les différents Yoga, chemin de la
Maîtrise de Soi
38
1) - Les réfrènements ou Yama
38
2)- Les Niyamas ou disciplines
40
3)- les postures (asanas) :
40
4)- Le contrôle respiratoire (pranayama) :
41
5) - l'émancipation par rapport aux sensations
(pratyhara)
42
6)- La concentration (Dharana)
43
7)- La méditation (Dhyana)
43
8) - " Samâdhi " ou "Samadhi"
43
3.6. Classification des Yogas selon Maryse CHOISY
44
3.7. Yogas « Physiques »
44
3.8. Yogas « Philosophiques »
44
3.9. Yogas « Psychosomatiques »
44
3.10. Conclusions
45
4. LA MÉDITATION
46
4.1. Généralités
46
Point de vue cognitif, l'attention
46
Point de vue pratique
47
4.1. Étymologie et Définition
49
Étymologie et Historique
49
Définition
49
Activités associées
49
4.2. Recherches Historiques
49
4.3. Méditation et Cultures
51
Le regard de l'Occident religieux sur la méditation
52
4.4. Unité Corps/Esprit
53
Les différents emplois
54
Posture complexe
54
Par la pratique d'exercices
55
4.5. Méditation de Pleine Conscience :
Mindfulness (MBSR)
56
4.6. Les dangers de la pratique
57
4.7. Conclusions sur la méditation
57
5. OUTILS PSYCHOMÉTRIQUES DE PLEINE CONSCIENCE OU
MINDFULNESS
58
5.1. Mindful Attention Awareness Scale (MAAS)
58
5.2. Five Facet Mindfulness Questionnaire (FFMQ)
59
5.3. Toronto Mindfulness Scale (TMS)
59
5.4. Kentucky Inventory of Mindfulness Skills (KIMS)
59
5.5. Cognitive and Affective Mindfulness Scale
(CAMS)
60
5.6. Freiburg Mindfulness Inventory (FMI)
60
5.7. Philadelphia Mindfulness Scale (PHLMS)
61
5.8. Mindfulness-Based Relapse Prevention Adherence
and Competence Scale (MBRP-AC)
61
5.9. Self-Other Four Immeasurables (SOFI)
61
6. EXEMPLE D'UNE ÉTUDE MENÉE PAR LE DR PHILIPPE
GALLOIS
62
6.1. Étude en Neurophysiologie
62
Résumé
62
Conclusions en neurophysiologie
63
6.2. Étude en Biologie
63
Résumé
63
Conclusions en biologie
63
6.3. Conclusions
64
7. REVUE DE RECHERCHE : INTÉGRATION DE LA
MÉDITATION DANS LES ÉTUDES SUPÉRIEURES
65
7.1. Introduction
65
7.2. Résumé
65
Compétences Cognitive et Scolaires
66
Santé Mentale et Bien-Être Psychologique
66
Développement Holistique de la Personne
66
7.3. Comparaison des techniques méditatives
66
7.4. Conclusions
68
8. CONCLUSIONS À L'ÉTAT DE L'ART
68
II - PROBLÉMATIQUE
69
1. PROBLÉMATIQUE PRATIQUE
69
1.1. Constat
69
1.2. Proposition
71
1.3. La Méditation, Outil Pédagogique
?
71
Outil Pédagogique, Définition
71
Les buts de l'outil Pédagogique
72
La méditation de Pleine Conscience
73
La Méditation de Pleine Conscience un outil
pédagogique cognitif ?
74
Le point de vue des neurosciences
74
1.4. Questionnement et Hypothèses
76
Hypothèses de recherche
76
2. PROBLÉMATIQUE THÉORIQUE
77
2.1. Introduction
77
2.2. Cadre Théorique
77
Relation au changement
77
Notion de stress
78
Relation Affective et Émotions :
79
Neurosciences et émotions
83
Phénoménologie
84
Modèle de perceptions
87
La Méditation de Pleine Conscience en théorie
89
2.3. Conclusions
91
III - MÉTHODOLOGIE
92
1. PHASE 1 : ÉTAT DE L'ART
93
2. PHASE 2 : ENQUÊTE EXPLORATOIRE
93
3. PHASE 3 : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE QUALITATIVE
94
3.1. Questionnement préalable
94
3.2. Rappel de nos objectifs de recherche
95
3.3. Choix de la méthode
95
3.4. Choix Des Outils de Mesures
96
Choix des échelles psychométriques de Pleine
Conscience
96
Conclusions
97
4. PHASE 4 : RECHERCHE CLINIQUE
97
5. PROTOCOLE : PROGRAMME DE PLEINE CONSCIENCE SUR 8 SEMAINES
(MBSR)
98
5.1. Apprendre par l'expérience
98
5.2. Importance de l'engagement responsable
99
5.3. Les grands thèmes du programme
99
Séance 1 : Le pilote automatique
100
Séance 2 : Les obstacles
101
Séance 3 : Conscience de la respiration et du corps en
mouvement
101
Séance 4 : Rester présent
102
Séance 5 : Permettre - Lâcher prise, Laisser
Être !
102
Séance 6 : Les pensées ne sont pas des faits
103
Séance 7 : Comment puis-je au mieux prendre soin de moi ?
103
Séance 8 : La pleine conscience au quotidien : ?utiliser
les apprentissagespour gérer les humeurs futures
104
III - CONCLUSIONS
105
1. RAPPEL DE LA RECHERCHE
105
2. ET POUR SUIVRE... POURSUIVRE !
106
2.1. Rappel des observations et questionnements
106
2.2. Rappel Des Hypothèses
106
3. PROPOSITION
107
REMERCIEMENTS BIS
109
BIBLIOGRAPHIE - PROVISOIRE
110
1. OUVRAGES
110
2. THÈSES, ARTICLES & ÉTUDES
114
2.1. Thèses
114
2.2. Articles, Rapports & Cours
114
2.3. Études
115
3. SOURCES INTERNET
115
ANNEXES
116
1. CENTRES DE SOINS ET DE RECHERCHES SUR LA PLEINE CONSCIENCE
117
2. PROGRAMME DE RECHERCHE DU ROUVERNEMENT US SUR LA PLEINE
CONSCIENCE
122
3. ÉTUDE DE WILLOUGHBY BRITTON
123
4. PROJET DE THÈSE
125
5. ENQUÊTE EXPLORATOIRE : QUESTIONNAIRE
126
6. EXERCICE DE PLEINE CONSCIENCE : DÉCOUVRIR ET
SENTIR SON MRP
129
7. LES ÉTAPES DE LA MÉDITATION : PAR MARC
ALAIN DESCAMPS
130
1. La première étape est celle du trou noir.
130
2. La découverte du bavardage mental.
130
3. La couche des problèmes psychologiques.
130
4. Les trois premiers vides
130
5. Les trois thermomètres de la méditation
131
6. Le Calme des Pensées
131
7. La Paix du coeur
132
8. l'expérience du Vide
132
9. L'expérience d'une Présence
132
10. On rencontre alors le Sat-Chit-Ananda.
132
8. L'UNITÉ CORPS / ESPRIT SELON SOCRATE DANS
« CHARMIDE » DE PLATON
134
9. TERMES USUELS : TIBÉTAINS / SANKRITS /
NÉOLOGISMES
136
INTRODUCTION
« Remets-toiàignorercequetusais,poursavoir
commenttulesavaisetsavoirtonsavoir. »
PaulVALÉRY
· INTRODUCTION
1.1. Présentation de mon parcours
Avant toute chose nous présenterons ici, nos
expériences, origines de certains de nos filtres qui ont pour
conséquences de colorer ou d'apporter une tonalité à nos
observations et surtout d'expliquer nos choix.
Formation et
Expérience
Pour commencer dans un ordre chronologique, notre parcours
éducatif n'a pas de ligne directrice très linéaire mais
présente des brisures qui ont fait qu'aujourd'hui nous sommes
engagés dans un cursus menant vers un doctorat en Sciences Humaines,
parti d'un BEP en Électrotechnique subi plus que choisi.
Du point de vue scolaire, je suis de formation initiale
technique (depuis un BEP électrotechnique jusqu'à un BTS
électrotechnique). J'ai choisi, après ma quatrième
année d'activité professionnelle, en 1992, d'étendre mes
connaissances en préparant un diplôme d'ingénieur en
Marketing industriel. Puis, en 2008, je validais une VAE qui m'a permis
d'obtenir une Maitrise de Sciences Humaine et Sociales option Éducation
et Formation. Enfin, après l'obtention d'un Master Professionnel de
Responsable de Formation en 2009, j'ai décidé poursuivre par une
formation universitaire en Coaching pour compléter ma formation à
l'accompagnement au changement des personnes et des organisations. Par
conséquent, j'ai plutôt développé un profil
pragmatique et scientifique issu des sciences "dures" passant par les petites
portes, plus qu'un profil de théoricien marchant sur les grands
boulevards de l'Éducation Nationale. Toutefois, l'intérêt
profond pour les Sciences Humaines m'a amené à faire des
recherches dans ce domaine depuis plus de vingt années. Ces recherches
personnelles ont été menées dans les différents
axes que représentent la biochimie du corps et de l'esprit, depuis sont
fonctionnement (Physiologique, Psychologique, Biochimique,
Énergétique, etc.) jusqu'à ses croyances en d'autre terme
du plus solide ou matériel, au plus fluide et immatériel.
Dans un deuxième temps, nous allons vous
présenter notre parcours professionnel, surtout axé sur le
côté technique et pratique. Nous avons commencé par une
expérience de terrain, en réalisant des chantiers d'installation
d'équipements aéroportuaires et Télécoms. Notre
premier chantier fût l'installation des équipements
aéroportuaires de l'aéroport de Katmandou au Népal en
1990. Par la suite, au fil des compétences acquises, nous avons pris en
charge des chantiers plus importants, jusqu'à diriger une succursale au
Tchad. Katmandou restera aussi, le point de départ d'un
intérêt profond pour la philosophie bouddhiste.
Par la nature de notre travail nous avons pu, très
tôt, voyager autour du globe et pu être confronté à
différentes cultures et modèles de civilisation et
d'organisation, depuis l'Afrique jusqu'à l'Asie dans des pays dits alors
"en voie de développement", et ce, dans des conditions de travail qui
sont loin d'être comparable à celles d'un voyage touristique.
C'est au sein de leur élément et dans des conditions de travail
et de vie quotidiennes que je côtoyais les autochtones et les
expatriés.
A chaque fois, nous devions développer la structure
pour réaliser les projets dans les pays où je me posais, parfois
même, de trouver les solutions d'urgence pour rattraper les projets. A
chaque fois, je devais donc me pencher sur le problème en
considérant celui-ci comme étant nouveau, d'ailleurs avais-je
réellement d'autre choix dans des contrées où une partie
de la technologie et du « progrès » étaient
apportés par les projets que je développais ?
Au niveau personnel, depuis notre adolescence nous nous
intéressons aux philosophies asiatiques et à leur art de vivre
qu'il soit artistique, comme nous l'entendons ici en occident, ou plutôt
tourné vers les arts martiaux. En fait, bien souvent, en Asie tout ce
qui est voué à participer au développement de la vie est
une source d'art déclarée et déclinée en art de
vivre. Rassurons le lecteur que nous ne souhaitons pas tomber dans un
angélisme aveugle emprunt de manichéisme lyrique entre orient et
occident.
Fin des années 70 ou début 80 nous avons
regardé une émission de télévision qui
présentait le point de vue de la médecine chinoise. Nous avons
découvert que cette médecine consiste à maintenir les
personnes en bonne santé, c'est-à-dire debout, plutôt que
d'attendre qu'elles ne tombent - malade - pour essayer de les ramasser. Nous
avons eu la possibilité de recourir à la médecine chinoise
lors d'un de nos séjours en Asie et il faut reconnaître que
là où la médecine occidentale était dans l'impasse,
la médecine chinoise a su apporter des solutions. Mais il ne serait pas
honnête de considérer seulement la médecine sans le
processus. En effet, lors de cette prise en charge par la médecine
chinoise il y avait autant les apports de la pharmacopée mais aussi
cette façon de considérer le patient dans son
entièreté, tant physique que psychique (voir spirituelle) mais
aussi de lui laisser l'entière responsabilité de sa
guérison. Le thérapeute n'avait qu'un rôle d'accompagnateur
dans le processus de guérison mais il était là, à
l'écoute de ce que nous lui rapportions afin d'ajuster son diagnostique
mais surtout le traitement en fonction des progrès
réalisés ou des difficultés exprimées. Aujourd'hui,
nous pensons qu'il était un passeur de soins, un passeur entre moi et ma
guérison. C'était un travail d'équipe. La guérison,
elle, restait notre responsabilité et notre propriété. Du
point de vue du thérapeute les solutions, elles, étaient
infinies, possibles, mais il fallait laisser le temps au temps et de l'espace
pour qu'elles s'installent et se déploient...
Centres d'intérêts
et chemins de traverses
Au-delà de nos activités principales nous avons
toujours cultivé un intérêt pour la vie associative.
Ceci nous a amené à développer un
goût pour l'humain mais aussi à devoir apprendre constamment, au
milieu des groupes et par nous même, les techniques et théories
des domaines d'activités dans lesquels nous nous engagions.
Dans le domaine du sport nous avons été à
l'origine de la création d'une équipe de football
américain à Aix en Provence. De cette expérience nous
avons retirer le goût de l'aventure humaine dans des domaines qui ne sont
pas toujours du goût du plus grand nombre, en effet, en 1985 les sports
américains, même s'ils pouvaient être
appréciés à la télévision n'étaient
pas pour autant compris aux niveaux du public et des institutions. Par ailleurs
les techniques et règles de jeu, elles mêmes, n'avaient rien
à voir avec ce qui ce pratiquait alors en France. De cette
expérience nous avons retiré le sens de l'engagement dans un
sport qui avait plus l'allure d'une sport de collision que de contact avec des
techniques corporelles de déplacement dans l'espace et de
développement de la vue et d'adaptation pour des phases de jeu qui ne
dures que quelques secondes. Dans ce domaine nous avons gravi les
différents niveaux qui nous ont amenés de néophyte
à entraineur.
Pour continuer dans les sports où l'engagement et la
responsabilité sont importants, nous avons aussi pratiqué la
plongée sous marine. Dans cette activité nous avons dû nous
intéresser aux différentes disciplines entrant dans la
constitution de cette pratique, ceci allant de la physique des fluides et des
solides mais aussi à la biochimie puisqu'il question d'échanges
gazeux et de toxicité des gaz. Par ailleurs la pratique de la
plongée sous marine permet de développer une autonomie de la
personne mais aussi le développement de sa conscience du groupe. En
effet, l'autonomie car l'évolution dans l'eau, qui est
considérée comme un milieu hostile à l'homme,
nécessite de savoir s'autogérer au niveau de la consommation de
l'air emporté mais aussi de savoir se localiser dans l'espace et le
temps puisqu'à un moment donné il faut bien retourner, dans les
meilleurs conditions, sous le bateau qui nous a emmené sur le site de
plongée. La conscience du groupe (palanqué) ou du binôme
nécessite de savoir répondre, dès le début de
l'apprentissage, aux incidents potentiels afin de minimiser les dangers et
risques pouvant conduire jusqu'à l'accident de plongée. Là
aussi, dans ce domaine nous avons gravi les différents niveaux qui nous
ont amenés de néophyte à moniteur.
Par la suite, et encore à ce jour, nous nous sommes
intéressés aux arts martiaux et plus particulièrement
à l'art de l'escrime japonaise ou l'art du sabre au travers de
l'étude du Kendo et de l'Iaïdo. Dans ces deux pratiques il est
souvent fait référence aux écoles dont est issue la
tradition du sabre. Les façons d'enseigner sont, là aussi
très caractéristiques et empruntes des particularismes
liés à une relation de Maître à Disciple. Le
professeur a la double charge de transmettre mais aussi de démontrer
tout en faisant toucher à l'élève ce que serait le geste
parfais. Le travail se faisant d'abord dans la mise en place d'une
représentation imaginaire parfaite, puis ensuite dans la
répétition des gestes auxquels il est apporté une
correction de façon à ce que l'élève sente,
ressente et s'approprie le geste. Corps et Esprit travaillant de concert. Dans
ce domaine, comme dans les précédents, nous avons gravi les
différents niveaux qui nous ont amenés de simple débutant
à encadrant.
Réflexion
générale
Pour revenir au sujet que nous proposons de traiter
« La Méditation de Pleine Conscience : outil
pédagogique, comme soutien à
l'apprentissage ? », il nous semblait nécessaire
de faire ce préambule en présentantnotre parcours, tant
professionnel que privé, afin d'introduire la vision dans laquelle notre
démarche s'inscrit.
Nos activités, tant professionnelles que
privées, ont toujours eu comme point commun de devoir répondre
à des demandes d'adaptation à des situations de changement
liées à des environnements à risques ou d'adaptation
rapide et immédiats. Dans tous les cas il y avait un apprentissage
nouveau, parfois aux antipodes de nos connaissances déjà acquises
donc un besoin de remise en question important et souvent continuel.
Ces situations ont comme point commun un degré de
sollicitation mental ou physique générateur de stress mais
nécessite aussi, de devoir s'adapter à l'impermanence des
situations donc au changement. Dans certains cas l'esprit se tend dans
l'attente entrainant le corps avec lui, dans d'autres cas le corps se crispe
dans la peur contraignant avec lui l'esprit, ou encore, dans des cas
extrêmes, le corps se fige et s'écroule dans la terreur
engendrée par une situation désespérée comme nous
l'explique LEVINE (2004).
Prévenir plutôt que guérir et
laisser advenir dans l'espace de création plutôt que
contraindre... nous semble être un vrai débat pour le
futur de notre société, en tout point de vue et à tous les
niveaux. Prévenir le changement plutôt que le subir,
développer le plaisir du changement au-delà du désir de
changement ou encore pire du subir le changement...
1.2. Une vision pour l'avenir ?
Plus haut nous avons décrit l'observation et
l'expérience de cette relation thérapeutique issue de la
médecine chinoise. Puis, nous nous sommes mis à rêver
à la transposition de cette relation,vers la relation d'Enseignant
à Enseigné ou Apprenant. En continuant ce rêve utopique
nous nous sommes mis à tracer des parallèles avec le triangle
didactique Savoirs / Apprenant / Enseignant. En transposant la relation
précédemment décrite, le Savoir prendrait donc la place du
traitement, l'Enseignant celle du médecin asiatique et l'Apprenant celle
du patient. Le savoir étant « l'Objet » à
transmettre, l'Enseignant régulant sa transmission en fonction de
l'Apprenant et du contexte dans lequel l'ensemble s'inscrit en toute
complexité de la relation humaine.
L'enseignant ou le formateur étant plus un accompagnant
que tout autre personnage ayant défini, une bonne fois pour toute, une
posture déterminée et néanmoins déterminante et
contraignante. Le Formateur serait un passeur et au lieu de dispenser ou
transmettre un SAVOIR, il transmettrait une EXPÉRIENCE ou mettrait en
place les conditions pour que l'expérience se réalise. Par cette
posture d'accompagnant ou de passeur il a toute latitude de prendre la posture
qui conviendra le mieux à la situation présente, puisant ainsi
ses solutions dans la MÉTIS en fonction du KAIROS, usant de tout
l'espace du LOGOS pour laisser s'épanouir l'émergence du
devenir.
Sur la base de cette observation et de ce constat, nous nous
sommes penchés sur les conditions qui faciliteraient la relation
complexe entre Enseignant/Apprenant/Savoir. Existe-t-il un moyen, un outil, qui
permet de mettre en place ou de favoriser cette relation ? Est-il possible de
développer ce « Savoir Interagir avec les
Autres » ? Ne serait-il pas question de Savoir
Être ?
1.3. Présentation de mes choix
Le travail que j'ai proposé de réaliser à
mon entrée en Master Recherche
2ème Année porte sur
« La Méditation de Pleine Conscience : outil
pédagogique, comme soutien à
l'apprentissage ? ».Nous avons choisi de traiter ce
sujet selon une approche centrée sur la personne.
Un choix de sujet délicat qui peut sembler, de prime
abord, très connoté orient et spiritualité.Toutefois, nous
verrons tout au long de ce mémoire qu'il n'en est rien. Il s'agit bien
d'étudier une méthode, voire une technique psychocorporelle
à visée introspective dont le but est de développer le
sens de l'observation du fonctionnement de son propre esprit ou encore de
développer sa métacognition dans le but d'améliorer sa
relation à l'environnement dans un esprit systémique et
complexe.
Ce choix est apparu pour nous comme une évidence de
part la pratique même de la méditation, de son usage et des
résultats observés sur nous et d'autres pratiquants.
Par ailleurs, depuis notre premier poste d'expatrié au
Népal, nous nous sommes intéressés à la philosophie
Bouddhiste au travers de lectures dans un premier temps puis en allant à
la rencontre d'enseignant dans un deuxième temps, dans le but de mieux
comprendre cette philosophie son système de pensée et sa
dynamique.
Tout au long de notre parcours nous avons pu être
confrontés à différentes écoles bouddhistes,
chacune véhiculant la même philosophie issue du concepteur
appelé le Bouddha mais chacune ayant développée son propre
style. Pour les unes c'est la voie des yogis ascètes qui prévaut
pour les autres c'est celles de moines engagés dans la vie et ayant une
descendance qui fait fois. Chacune se distingue de l'autre par des rituels
religieux qui peuvent différés d'une école à
l'autre, les supports symboliques étant partagées par toutes. En
fait toutes se côtoient et discute avec les autres. Toutefois,
après plusieurs années d'études, nous sommes
arrivés au constat que trois éléments sont à la
source de tous les enseignements :
· La philosophie pour ce qui est de la relation à
l'existence,
· La psychologie pour mieux comprendre son propre
fonctionnement et, par conséquent, celui des autres,
· Le yoga ou une de ses formes, la méditation,
pour mieux développer les capacités propres à chacun dans
l'utilisation complexe de notre relation à nous-mêmes et en vue de
développer l'outil complexe que nous sommes tant dans sa dimension
physique que psychique mais aussi comportementale.
Par expérience personnelle et par intérêt
pour la question, nous nous sommes intéressés aux travaux
réalisés par les universités prestigieuses concernant
l'usage de la méditation à des fins autres que celles de
développer des habiletés dans l'étude du Bouddhisme.
Depuis le début du XXème siècle
l'occident s'intéresse à l'étude de la méditation
et à son impact sur la psychologie des individus. C'est dans le
début des années 80 que Jon KABAT-ZINNa
introduit de façon officiel la méditation comme outil
thérapeutique dans une clinique antistress aux États Unis
d'Amérique.
2. LA RELATION À SOI DANS
L'UNITÉ CORPS/ESPRIT, UNE SOLUTION ?
«C'est finalement parce qu'il est capable de
répondre de façon originale à un problème
posé auquel il aurait pu répondre de façon réflexe
ou automatique, que l'homme est conscient. Il est donc d'autant plus conscient
qu'il connaît ses automatismes et ses pulsions, et qu'il parvient
à s'en libérer par sa faculté à
imaginer».
Henri LABORIT, 1994: 116
Nous avons vu plus haut que le Yoga méditation
développé et utilisé par des civilisations depuis des
millénaires, est aujourd'hui utilisé en occident pour
répondre à des besoins thérapeutiques lorsque la
pathologie est installée ou encore au titre de la prévention dans
la lutte contre le stress.
Historiquement, le yoga et la méditation qui est l'un
des éléments du yoga, a été développé
et utilisé pour aller à la découverte de son propre
esprit.
La Méditation est un outil utilisé pour le
développement de la personne dans des circonstances aussi variées
que son développement spirituel en orient (au sens où ce qui est
spirituel concerne avant tout son propre esprit en orient), mais aussi comme
soutien dans le cadre médical en occident.
Loin d'être un outil de propagande c'est d'abord et
avant tout un outil de développement de qui nous sommes, en somme.
La méditation permet de développer l'Attention
par la pratique de l'observation de notre esprit et de ses productions mentales
tant imaginale (pensées imaginale, mémoires, ...etc.), que de
l'ordre du ressenti.
Par conséquent, au regard des sociétés
occidentales qui sont très conceptuelles, (et pour cause la
séparation du corps et de l'esprit commence à dater et fut
renforcée par un certain Descartes...), la méditation permet
simplement de développer l'outil que nous sommes nous même pour
éviter de sombrer dans les écueils de nos représentations
parfois lourdement chargées d'héritages (à entendre ici en
son sens le plus large, c'est-à-dire autant familial que culturel et
expérientiel) que l'on pourrait aussi rassembler sous le vocable de
conditionnements.
Cet outil (nous = corps + esprit) se développe donc
dans son intégralité tel que Edgar MORIN
pourrait le définir Auto-Eco-Organisée.Auto : Soi,
Eco : lié à l'environnement ; Organisée :
ou réorganisé en fonction de l'énergie
échangée avec le milieu...
Pour compléter les apports théoriques de
MORIN, il nous semble judicieux de les associer aux apports
théoriques de VARELA sur la notion d'Autopoïèse et par la
suite d'Énaction.
En effet, si notre outil (nous-mêmes) est plus
intègre, dans le sens d'intégralité et d'usage de nos six
sens (oui la philosophie bouddhique utilisesix sens derechef), donc si nos six
sens sont « pleinement » usités ils pourront nous
transmettre une meilleure information et nous serons ainsi plus
connectés à une réalité qui se déploie
instant après instant, plus qu'à des interprétations
émanant de notre esprit et ayant pour conséquence de
« nous faire » déformer la réalité ou
tout au moins d'en avoir une compréhension erronée ou
distordue.
Nous sommes conditionnés par nos
représentations, et mon propos n'est pas de dire qu'elles sont
forcément erronées, mais que nous sommes agit par elles plus
souvent que nous voulons bien le croire.
· CONCLUSIONS
Il semble que nous soyons au seuil de découvertes ou
plutôt de redécouvertes et d'évolutions passionnantes
concernant le soin des troubles du corps et de l'esprit. Pourtant, cette
actualité de la pleine conscience tire son essence de l'ancestrale
méditation bouddhique et plus particulièrement des techniques
Shamatha et Vipassana.
Nous avons vu combien garder l'esprit unipointé peut
aider à faire reculer la souffrance, pour que la pensée errante
et son cortège d'émotions perturbatrices cesse de surgir. Les
autorités spirituelles contemporaines que sont le Dalaï
Lama, dans la tradition tibétaine, et le moine
ThichNhatHanh, pour la branche du zen, ont expliqué le
fonctionnement de l'esprit par la compréhension de la nature de la
conscience, à des scientifiques curieux de psychologie bouddhique. Cette
collaboration entre des méditants chevronnés et des laboratoires
équipés d'appareils d'enregistrement et de logiciels très
pointus, donne naissance à des découvertes essentielles sur le
maillage de connexions neuronales associant pensées et sentiments,
cognitions et émotions. Parmi les chercheurs innovants, Jon
KABAT-ZINN, a laïcisé, quant à lui, une certaine
posture méditative en l'expurgeant de ses références
culturelles et religieuses. C'est donc grâce à
l'intérêt grandissant de ces hommes de sciences, que
la Méditation de la Pleine Conscienceacquiert
uneplace importante dans de nombreux domaines d'application de la santé.
Les pays anglo-saxons continuent de valider scientifiquement et de
développer ces techniques au sein de prestigieuses universités
(MIT, SANFORD, UCLA ...etc.). Les programmes de recherches se multiplient sur
le sujet. De nombreuses spécialités médicales
intègrent les pratiques de la pleine conscience à leurs
protocoles de soin. Les applications dans le domaine des soins psychiatriques
commencent à se développer en Europe. Nous espérons les
voir se développer en France dans le domaine des Sciences De
l'Éducation. Puisse nos travaux de recherche y contribuer
modestement.
I - ÉTAT DE
L'ART
Avant de nous lancer dans une direction en particulier nous
avons voulu découvrir l'état de l'art en la matière de
yoga et méditation. Nous avons souhaité découvrir et
mettre à l'épreuve une opinion qui tend à dire que la
méditation est un phénomène de mode. Pour cela nous avons
cherché dans plusieurs directions que sont l'histoire, les recherches
scientifiques, mais aussi le domaine de la politique.
1. LE POINT DE VUE DES INSTITUTIONS
POLITIQUES ET AUTRES ORGANISMES
Au cours de nos recherches nous avons découvert un
certains nombre de rapport commandité par des organismes internationaux
dont le rôle est de penser à l'avenir et de présenter des
axes de développement pour la société en
général et l'éducation en particulier.
Chacun des rapports a eu comme parrain au moins un personnage
illustre de la société correspondant à l'époque
où i est écrit. Dans tous les cas des spécialistes des
différentes disciplines interrogées à titre consultatif
ont apportés leurs contributions à l'élaboration de ces
rapports.
1.1. Les institutions politique
A l'origine de cet axe de recherche, nous souhaitions savoir
quelle est la relation de la sphère politique avec ce que pourrait
être les activités associées à la relaxation ou
favorisant le retour sur soi, en général et la méditation,
en particulier.
Rapport OCDE CERI* :
2004
(*Centre pour la
Recherche et l'Innovation dans
l'Enseignement) - (c) L'Observateur de l'OCDE,
N°242, Mars 2004 : Ondes cérébrales - p16
Nous avons souhaité reproduire une partie de l'article
pour porter à la connaissance du lecteur le détail du
contenu :
Où étiez-vous quand les tours jumelles se sont
effondrées ? Vous rappelez-vous votre premier diplôme, votre
première bicyclette ou votre premier baiser ? Les empreintes
émotionnelles telles que celles-ci font plus que générer
des images mentales qui provoquent la peine ou la joie. Les
scientifiques pensent maintenant qu'elles pourraient influencer
l'apprentissage.
La plupart des enseignants s'accordent à dire que les
étudiants participent et apprennent davantage dans un environnement
détendu et néanmoins motivé. L'inverse est
également vrai : la peur ou l'anxiété peut inhiber
l'apprentissage et les résultats scolaires. Mais il ne suffit pas de
se pencher uniquement sur l'environnement de la salle de classe. Les
neuroscientifiques croient savoir pourquoi.
Lors d'un symposium récent de l'OCDE-CERI* à
Ulm, en Allemagne, des experts ont étudié le lien entre les
émotions, l'apprentissage et le cerveau. Deux parties spécifiques
du cerveau ont fait l'objet d'un intérêt particulier :
l'hippocampe, qui fonctionne entre autres comme une interface entre la
mémoire à court terme et la mémoire à long terme,
et joue un rôle déterminant dans l'apprentissage des faits ; et
l'amygdale, qui participe à l'attribution d'une signification
émotionnelle aux événements, et est en particulier
impliquée dans le traitement de la peur.
Comme l'explique Bruno DELLA CHIESA,
coordinateur du projet OCDE-CERI, si vous vous retrouvez en face d'un taureau
furieux par exemple, l'amygdale va prendre le relais et inhiber le
raisonnement. Vous devenez ainsi plus efficace lorsque vous essayez de vous
enfuir. En cas de stress, la transmission des informations au néocortex
(la matière grise du cerveau) est bloquée ou se fait au minimum
de manière anormale ou incomplète. Plus tard, vous pourrez vous
souvenir d'avoir affronté l'animal, mais oublier ce qui s'est
passé immédiatement avant ou après.
Les animaux dangereux sont rares dans les salles de classe,
mais ils ont leurs contreparties émotionnelles, comme les
professeurs, les autres étudiants ou les outils
d'apprentissage eux-mêmes, par exemple des manuels ou des
ordinateurs. Des influences extérieures négatives, telles
que l'éclatement de la famille, le terrorisme, la violence sur le
terrain de jeu et même l'influence des loisirs ou des
médias, peuvent s'exercer sur l'enfant et perturber sa
stabilité émotionnelle.
Autrement dit, alors que la peur nuit à la
motivation et à l'apprentissage, le plaisir les favorise.
Comme l'a souligné David SERVAN-SCHREIBER, de
l'École de médecine de l'Université de Pittsburgh au cours
du symposium d'Ulm, les étudiants ne peuvent simplement «
pas traiter les informations comme le demande l'école si
nous n'arrivons pas à agir sur l'interaction entre le
déclenchement des émotions et le fonctionnement du
cerveau ». Il a ajouté que « ce
que nous faisons subir à notre corps affecte directement la
capacité de notre cerveau à fonctionner dans un contexte
d'apprentissage ». D'après lui, le régime
alimentaire peut également être déterminant, dans la mesure
où il est à l'origine de la fabrication des 20 % d'acides gras
que contient le cerveau.
Des études ont été menées sur les
effets de la nutrition sur le comportement, en particulier une étude
réalisée en milieu carcéral par Alex
RICHARDSON, du Laboratoire universitaire de physiologie d'Oxford, qui
montre une réduction de 35 % des actes violents simplement après
avoir ajouté un supplément nutritionnel dans le régime des
détenus afin de compenser les insuffisances des cuisines collectives.
La compréhension des mécanismes et des processus
neurofonctionnels pourrait permettre d'élaborer des programmes
éducatifs cohérents qui contribueraient à former
l'intelligence émotionnelle, augmentant ainsi la capacité
d'apprentissage du cerveau. Les apprenants plus lents pourraient
être formés en étant libérés de leurs peurs
et de leurs blocages, ce qui pourrait déboucher sur une
assimilation et un traitement plus faciles des informations. Cela demande
des efforts de la part des éducateurs.
Dans le domaine de l'apprentissage, divers traitements
thérapeutiques visant à maîtriser le stress et à
améliorer l'intelligence et la stabilité émotionnelles
commencent à être incorporés dans certains programmes
scolaires. Le gouvernement britannique a récemment
identifié 25 services éducatifs qui testeront et mettront en
oeuvre des programmes pilotes de prise en compte des émotions.
Au Danemark, plusieurs écoles et garderies participent à
un consortium sur le jeu et l'apprentissage qui explore les relations entre
le corps, l'esprit, la cognition et l'apprentissage.
Il ne fait aucun doute que les influences sociales et
familiales sont importantes, mais nos ondes cérébrales montrent
que les éducateurs et les autorités, plutôt que de se
limiter uniquement à l'enseignement, devraient également
s'attaquer aux influences émotionnelles présentes dans la salle
de classe.
*Le projet OCDE-CERI, « Sciences de l'apprentissage
et recherche sur le cerveau », vise à rapprocher les
neurosciences des politiques et des pratiques en matière
d'éducation, en établissant un programme de recherche
conjointe.
Rapport à l'UNESCO
1999 : Les sept savoirs nécessaires à une éducation
du future - Edgar MORIN
Ce texte se veut antérieur à tout guide ou
précis d'enseignement comme le serait un préambule, sorte de
passage obligé avant toute action. Il ne traite pas de l'ensemble des
matières qui sont ou devraient être enseignées. Il tient
à exposer seulement et essentiellement des problèmes centraux ou
fondamentaux, qui demeurent totalement ignorés ou oubliés, et qui
sont nécessaires à enseigner dans le siècle futur. Ils
forment une trame de fond sur laquelle l'enseignement des Savoirs viendrait
s'inscrire.
Selon E. MORIN, il y a sept savoirs
« fondamentaux » que l'éducation du futur devrait
traiter dans toute société comme dans toute culture, sans
exclusive ni rejet, selon modes et règles propres à chaque
société et chaque culture.
Ajoutons que le savoir scientifique sur lequel s'appuie ce
texte pour situer la condition humaine est non seulement provisoire, mais
encore débouche sur de profonds mystères concernant l'Univers, la
Vie, la naissance de l'Être humain. Ici s'ouvre un
indécidabledans lequel interviennent les options philosophiques
et les croyances religieuses, à travers cultures et civilisations.
· CHAPITRE
I : LES CÉCITÉS DE LA CONNAISSANCE ; L'ERREUR ET
L'ILLUSION
Il est remarquable que l'éducation qui vise à
communiquer les connaissances soit aveugle sur ce qu'est la connaissance
humaine, ses dispositifs, ses infirmités, ses difficultés, ses
propensions à l'erreur comme à l'illusion, et ne se
préoccupe nullement de faire connaître ce qu'est
connaître.
En effet, la connaissance ne peut être
considérée comme un outil « ready
made », que l'on peut utiliser sans examiner sa nature. Aussi la
connaissance de la connaissance doit-elle apparaître comme une
nécessité première qui servirait de préparation
à l'affrontement des risques permanents d'erreur et d'illusion, qui ne
cessent de parasiter l'esprit humain. Il s'agit d'armer chaque esprit dans
le combat vital pour la lucidité.
Il est nécessaire d'introduire et de
développer dans l'enseignementl'étude des caractères
cérébraux, mentaux, culturels des connaissances humaines, de ses
processus et de ses modalités, des dispositions tant psychiques que
culturelles qui lui font risquer l'erreur ou l'illusion.
· CHAPITRE
II : LES PRINCIPES D'UNE CONNAISSANCE PERTINENTE
Il y a un problème capital, toujours méconnu,
qui est celui de la nécessité de promouvoir une connaissance
capable de saisir les problèmes globaux et fondamentaux pour y inscrire
les connaissances partielles et locales.
La suprématie d'une connaissance fragmentée
selon les disciplines rend souvent incapable d'opérer le lien entre les
parties et les totalités et doit faire place à un mode de
connaissance capable de saisir ses objets dans leurs contextes, leurs
complexes, leurs ensembles.
Il est nécessaire de développer l'aptitude
naturelle de l'esprit humain à situer toutes ses informations dans un
contexte et un ensemble. Il est nécessaire d'enseigner les
méthodes qui permettent de saisir les relations mutuelles et influences
réciproques entre parties et tout dans un monde complexe.
· CHAPITRE
III : ENSEIGNER LA CONDITION HUMAINE
L'être humain est à la fois physique, biologique,
psychique, culturel, social, historique. C'est cette unité complexe de
la nature humaine qui est complètement désintégrée
dans l'enseignement, à travers les disciplines, et il est devenu
impossible d'apprendre ce que signifie être humain. Il faut la restaurer,
de façon à ce que chacun, où qu'il soit, prenne
connaissance et conscience à la fois de son identité complexe et
de son identité commune avec tous les autres humains.
Ainsi, la condition humaine devrait être un objet
essentiel de tout enseignement.
Ce chapitre indique comment il est possible, à partir
des disciplines actuelles, de reconnaître l'unité et la
complexité humaines en rassemblant et organisant des connaissances
dispersées dans les sciences de la nature, les sciences humaines, la
littérature et la philosophie, et de montrer le lien indissoluble entre
l'unité et la diversité de tout ce qui est humain.
· CHAPITRE
IV : ENSEIGNER L'IDENTITÉ TERRIENNE
Le destin désormais planétaire du genre humain
est une autre réalité clé ignoré par
l'enseignement. La connaissance des développements de l'ère
planétaire qui vont s'accroître dans le XXIe siècle, et la
reconnaissance de l'identité terrienne, qui sera de plus en plus
indispensable pour chacun et pour tous, doivent devenir un des objets majeurs
de l'enseignement.
Il convient d'enseigner l'histoire de l'ère
planétaire, qui commence avec la communication de tous les continents au
XVIe siècle, et de montrer comment sont devenues inter-solidaires toutes
les parties du monde sans pourtant occulter les oppressions et dominations qui
ont ravagé l'humanité et n'ont pas disparu.
Il faudra indiquer le complexe de crise planétaire qui
marque le XXe siècle, montrant que tous les humains, désormais
confrontés aux mêmes problèmes de vie et de mort, vivent
une même communauté de destin.
· CHAPITRE
V :AFFRONTER LES INCERTITUDES
Les sciences nous ont fait acquérir beaucoup de
certitudes, mais nous ont également révélé au cours
du XXe siècle d'innombrables domaines d'incertitudes. L'enseignement
devrait comporter un enseignement des incertitudes qui sont apparues dans les
sciences physiques (microphysiques, thermodynamique, cosmologie), les sciences
de l'évolution biologique et les sciences historiques.
Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui
permettent d'affronter les aléas, l'inattendu et l'incertain, et de
modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours
de route. Il faut apprendre à naviguer dans un océan
d'incertitudes à travers des archipels de certitude.
La formule du poète grec Euripide, vieille de
vingt-cinq siècles, est plus actuelle que jamais: « L'attendu
ne s'accomplit pas, et à l'inattendu un dieu ouvre la porte ».
L'abandon des conceptions déterministes de l'histoire humaine qui
croyaient pouvoir prédire notre futur, l'examen des grands
événements et accidents de notre siècle qui furent tous
inattendus, le caractère désormais inconnu de l'aventure humaine
doivent nous inciter à préparer les esprits à s'attendre
à l'inattendu pour l'affronter. Il est nécessaire que tous ceux
qui ont la charge d'enseigner se portent aux avant-postes de l'incertitude de
nos temps.
· CHAPITRE
VI : ENSEIGNER LA COMPRÉHENSION
La compréhension, est à la fois moyen et fin de
la communication humaine. Or, l'éducation à la
compréhension est absente de nos enseignements. La planète
nécessite dans tous les sens des compréhensions mutuelles.
Étant donné l'importance de l'éducation à la
compréhension, à tous les niveaux éducatifs et à
tous les âges, le développement de la compréhension
nécessite une réforme des mentalités. Telle doit
être l'oeuvre pour l'éducation du futur.
La compréhension mutuelle entre humains, aussi bien
proches qu'étrangers, est désormais vitale pour que les relations
humaines sortent de leur état barbare d'incompréhension.
D'où la nécessité d'étudier
l'incompréhension, dans ses racines, ses modalités et ses effets.
Une telle étude est d'autant plus nécessaire qu'elle porterait,
non sur les symptômes, mais sur les causes des racismes,
xénophobies, mépris. Elle constituerait en même temps une
des bases les plus sûres de l'éducation pour la paix, à
laquelle nous sommes attachés par fondation et vocation.
· CHAPITRE
VII : L'ÉTHIQUE DU GENRE HUMAIN
L'enseignement doit amener à une
« anthropo-éthique » par la considération du
caractère ternaire de la condition humaine, qui est d'être
à la fois Individu,Société etEspèce. Dans ce sens,
l'éthique individu/espèce nécessite un contrôle
mutuel de la société par l'individu et de l'individu par la
société, c'est-à-dire la démocratie;
l'éthique individu / espèce appelle au XXIe siècle la
citoyenneté terrestre.
L'éthique ne saurait être enseignée par
des leçons de morale. Elle doit se former dans les esprits à
partir de la conscience que l'humain est à la fois individu, partie
d'une société, partie d'une espèce et surtout partie d'un
tout.
Nous portons en chacun de nous cette triple
réalité. Aussi, tout développement vraiment humain doit il
comporter le développement conjoint des autonomies individuelles, des
participations communautaires et de la conscience d'appartenir à
l'espèce humaine.
· CONCLUSIONS
A partir de cela s'esquissent les deux grandes
finalités éthico-politiques du nouveau millénaire :
établir une relation de contrôle mutuel entre la
société et les individus par la démocratie, accomplir
l'Humanité comme communauté planétaire. L'enseignement
doit contribuer, non seulement à une prise de conscience de notre
Terre-Patrie, mais aussi permettre que cette conscience se traduise en une
volonté de réaliser la citoyenneté terrienne.
Rapport à l'UNESCO
1996 : L'éducation : un trésor est caché dedans -
Jacques DELORS
Ce rapport a donné lieu à l'impression d'un
ouvrage de 288 pages et d'un résumé de 15 pages.Voici quelques
extraits de ce rapport. Là encore nous avons simplement reproduit le
contenu partiel mais suffisamment détaillé de certains
paragraphes.
« Face aux multiples défis de l'avenir,
l'éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre
à l'humanité de progresser vers les idéaux de paix, de
liberté et de justice sociale. La Commission tient donc, à
l'issue de ses travaux, à affirmer sa foi dans le rôle
essentiel de l'éducation dans le développement continu de la
personne et des sociétés. Non pas comme un
« remède miracle », non pas comme le
« sésame ouvre-toi» d'un monde parvenu à la
réalisation de tous ces idéaux, mais comme une voie, parmi
d'autres, certes, mais plus que d'autres, au service d'un
développement humain plus harmonieux, plus authentique, afin de faire
reculer la pauvreté, l'exclusion, les incompréhensions, les
oppressions, les guerres... »
Ou encore :
« La tension entre l'extraordinaire
développement des connaissances et les capacités d'assimilation
par l'homme. La Commission n'a pas résisté à la tentation
d'ajouter de nouvelles disciplines, comme la connaissance de soi et
des moyens d'assurer sa santé physique et psychologique ou encore
l'apprentissage pour mieux connaître et préserver
l'environnement naturel. Et pourtant les programmes scolaires sont de plus
en plus chargés. Il faudra donc, dans une claire stratégie de la
réforme, opérer des choix, mais à condition de
préserver les éléments essentiels d'une éducation
de base qui apprend à mieux vivre, par la connaissance, par
l'expérimentation et par la construction d'une culture
personnelle.
Enfin, et il s'agit là aussi d'un constat
éternel, la tension entre le spirituel et le matériel. Le
monde, souvent sans le ressentir ou l'exprimer, a soif d'idéal et de
valeurs que nous appellerons morales, pour ne heurter personne. Quelle noble
tâche pour l'éducation que de susciter chez chacun,
selon ses traditions et ses convictions, dans le plein respect du pluralisme,
cette élévation de la pensée et de l'esprit
jusqu'à l'universel et à un certain dépassement de
soi-même. Il y va - la Commission pèse ses mots - de
la survie de l'humanité. »
Mais aussi :
« Certes, il y a beaucoup d'autres
problèmes à résoudre. Nous y reviendrons. Mais ce rapport
est établi alors que l'humanité hésite entre la fuite
en avant ou la résignation, devant tant de malheurs causés
par les guerres, la criminalité et le sous-développement.
Offrons-lui une autre voie.
Tout invite donc à revaloriser les dimensions
éthiques et culturelles de l'éducation et, pour cela,
donner les moyens à chacun de comprendre l'autre dans sa
particularité et de comprendre le monde dans sa marche chaotique vers
une certaine unité. Mais encore faut-il commencer par se
comprendre soi-même, dans cette sorte de voyage intérieur
jalonné par la connaissance, la méditation et
l'exercice de l'autocritique. »
Et enfin les recommandations de la commission :
« Apprendre à être, enfin
et surtout. Tel était le thème dominant du rapport
Edgar FAUREpublié en 1972 sous les auspices de
l'UNESCO. Ses recommandations sont toujours d'une grande actualité,
puisque le XXIe siècle exigera de tous une plus grande
capacité d'autonomie et de jugement qui va avec le renforcement de la
responsabilité personnelle dans la réalisation du destin
collectif. Et aussi, en raison d'un autre impératif que le
présent rapport souligne: ne laisser inexploré aucun des
talents qui sont, comme des trésors, enfouis au fond de chaque
être humain. Citons, sans être exhaustifs, la
mémoire, le raisonnement, l'imagination, les capacités physiques,
le sens de l'esthétique, la facilité de communiquer avec les
autres, le charisme naturel de l'animateur... Ce qui confirme la
nécessité de mieux se comprendre
soi-même. »
Et plus loin encore à propos de la conférence
mondiale de JOMTIEN de 1990 :
« ...Cette énumération peut
paraître impressionnante. Elle l'est effectivement. Mais on ne doit pas
en induire qu'elle conduit à une accumulation excessive des programmes.
Le rapport entre l'enseignant et l'élève,
l'apprentissage de l'environnement où vivent les enfants, une
bonne utilisation des moyens modernes de communication (là
où ils existent) peuvent contribuer ensemble au développement
personnel et intellectuel de chaque élève. Les savoirs de
base y trouvent toute leur place: lire, écrire, calculer. La combinaison
de l'enseignement classique et des approches extérieures à
l'école doivent permettre à l'enfant d'accéder aux trois
dimensions de l'éducation: éthique et culturelle;
scientifique et technologique; économique et sociale »
Rapport de JOMTIEN
(Thaïlande) 1990 : Répondre aux besoins éducatifs
fondamentaux
Ce rapport issu lors de la « Conférence
mondiale sur l'éducation pour tous » tirait la sonnette
d'alarme par rapport au retard éducatif en général et
celui de certaines nations en particulier, mais, dans tous les cas, il souligne
surtout l'absence de moyens mis en place.
« Dans certains pays industrialisés
aussi, des réductions opérées dans les dépenses
publiques tout au long des années 80 ont abouti à une
dégradation de l'éducation. »
« Cependant, le monde se trouve au seuil d'un
siècle neuf, riche de promesses et de possibilités... Ces
informations portent notamment sur les moyens d'acquérir de nouvelles
connaissances qui seront source de mieux-être, c'est-à-dire
d'apprendre à apprendre. » (...)
En conséquence, nous, participants à la
Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, réunis
à Jomtien (Thaïlande) du 5 au 9 mars l990 :
Rappelant que l'éducation
est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge
et dans le monde entier,
Ayant conscience que
l'éducation peut contribuer à améliorer la
sécurité, la santé, la prospérité et
l'équilibre écologique dans le monde, en même temps qu'elle
favorise le progrès social, économique et culturel, la
tolérance et la coopération internationale,
Sachant que l'éducation
est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement de
l'individu et de la société,
Reconnaissant que le savoir
traditionnel et le patrimoine culturel autochtone ont une valeur et une
validité propres et peuvent servir aussi bien à définir
qu'à promouvoir le développement,
Constatant que, dans l'ensemble,
l'éducation actuellement dispensée présente de graves
insuffisances et qu'il importe d'en améliorer la pertinence et la
qualité tout en en rendant l'accès universel,
Reconnaissant qu'une
éducation fondamentale solide est indispensable au renforcement des
niveaux d'éducation plus élevés ainsi que de la culture et
du potentiel scientifiques et technologiques, et par là à un
développement autonome,
Reconnaissant la
nécessité, pour relever ce défi dans toute son ampleur et
sa complexité, d'offrir aux générations présentes
et futures une vision élargie de l'éducation fondamentale et un
engagement renouvelé en faveur de celle-ci,
Proclamons la présente : Déclaration
mondiale sur l'Éducation pour tous Répondre aux besoins
éducatifs fondamentaux.
Rapport à l'UNESCO
1972 : Apprendre à Être - Edgar Faure
Rappelons que ce rapport fut déclenché en 1971
sur la commande dePierre MAHEU alors président du
conseil et qu'il faisait suite aux évènements de MAI 1968. Edgar
FAURE ancien Président du conseil et ancien ministre de
l'éducation en fût chargé.
A lui seul le titre de ce rapport évoque la richesse du
contenu, l'étendue et la profondeur des sujets abordés.
L'intégralité du rapport a donné lieu à la
publication d'un livre de plus de 300 pages. Nous avons souhaité
reproduire quelques lignes.
« Il s'agit non plus
d'acquérir, de façon ponctuelle, des connaissances
définitives, mais de se préparer à élaborer, tout
au long de sa vie, un savoir en constante évolution et d'apprendre
à être. (...) Le développement a pour objet
l'épanouissement complet de l'homme dans toute sa richesse et
dans la complexité de ses expressions et de ses engagements :
individu, membre d'une famille et d'une collectivité, citoyen et
producteur, inventeur de techniques et producteur de rêves". Ce
développement de l'être humain, va de la naissance à la
fin de la vie est un processus dialectique qui commence par la connaissance de
soi pour s'ouvrir ensuite au rapport à autrui. En ce sens,
l'éducation est avant tout un voyage
intérieur, dont les étapes correspondent à
celles de la maturation continue de la personnalité. Supposant une
expérience professionnelle réussie, l'éducation comme
moyen d'un tel accomplissement est donc à la fois un processus
très individualisé et une construction sociale interactive. ( ...
) Il faut penser au plan d'une cité éducative. (...)
Notre dernier postulat, c'est que l'éducation, pour
former cet homme complet dont l'avènement devient plus nécessaire
à mesure que des contraintes toujours plus dures
écartèlent et atomisent davantage chaque être, ne peut
être que globale et permanente. Il s'agit non plus d'acquérir, de
façon ponctuelle, des connaissances définitives, mais de se
préparer à élaborer, tout au long de la vie, un savoir
en constante évolution et d'apprendre à
être. » (...)
« Dans les sociétés primitives,
l'éducation était multiple et continue. Elle portait
tout ensemble sur le caractère, les aptitudes, les compétences,
la conduite, les qualités morales du sujet, qui s'éduquait
lui-même, en symbiose, plus qu'il n'était
éduqué. Vie familiale ou vie de clan, travaux ou jeux, rites,
cérémonies -tout était, au fil des jours, occasion de
s'instruire: des soins maternels aux leçons du père chasseur, de
l'observation des saisons à celle des animaux familiers, des
récits des anciens aux incantations du chaman... Ces modalités
non formelles, non institutionnalisées d'apprentissage ont
prévalu jusqu'à nos jours dans de vastes régions du monde,
où elles constituent encore le seul mode d'éducation offert
à des millions d'êtres. Au demeurant, il n'en va pas aussi
différemment qu'il ne semble, à première vue, dans les
sociétés scolarisées contemporaines, tant il est vrai que
c'esttoujours de son milieu, de sa famille, de sa société, que
l'enfant -et l'adulte- reçoit et tire directement, existentiellement,
une grande partie de son éducation; acquis d'autant plus important qu'il
conditionne la réceptivité à l'enseignement scolaire,
lequel fournit en retour àl'enseigné la «grille» qui
permet à celui-ci d'ordonner et de conceptualiser les connaissances
qu'il tire de son milieu. »
1.2. Les institutions de santé
Dans un article paru dans le journal d'information de la
Caisse Nationale d'Allocation Familiales (Article CNAM - 1975) un
encadré mentionne une étude scientifique réalisée
sur le yoga de la méditation. Concernant les résultats de cette
étude il est dit que : « C'est ainsi que la pratique
de cette technique abaisse le métabolisme de base de 20%, alors que le
sommeil profond va tout au plus jusqu'à un abaissement de 10%...
...C'est dire que les fonctions du corps sont ralenties : il y a une sorte
de super-repos »
Il est aussi fait mention de différentes études
sur des « Techniques orientales qui ont fait l'objet de
mesures électroencéphalographiques... Toutes ces recherches ont
montrée que les états de méditation profonde,
appelés Samâdhi ou Satori, avaient des correspondances
physiologiques au niveau du fonctionnement cérébral. On observe
d'abord un renforcement du rythme alpha, c'est à dire un renforcement du
rythme cérébral au repos au niveau des régions
arrières du crâne vers l'avant ; s'y ajoute aussi un
renforcement par rapport à ce qui pourrait le perturber : si on
déclenche un stimulus sonore, visuel, ou tactile auprès d'une
personne qui est en méditation profonde, ce stimulus ne fait pas
arrêter le rythme alpha, ce qui est le cas habituellement.»
En 1975, il était fait état de trois niveaux de
conscience. Les résultats des études réalisées sur
la méditation permirent aux chercheurs de faire état d'un
quatrième état de conscience :
1. Veille,
2. Sommeil,
3. Rêve, et
4. Méditation.
« Des chercheurs ont aboutis à distinguer
quatre états de consciences au lieu des trois habituellement
reconnus ». Par ailleurs les résultats des tests
annoncent des résultats visibles et mesurable concernant le comportement
de l'individu « ... l'amélioration des tests de
mémoire, des tests d'attention et de concentration ainsi qu'une
diminution de certains composants du sang traduisant soit la fatigue, soit
l'émotivité. »
· CONCLUSION
Il apparaît que régulièrement des rapports
font état du besoin de se relaxer mais aussi de développer son
esprit pour élever l'individu et lui apporter une autonomie certaine,
tout au moins pour développer son bien être et mettre en place les
conditions nécessaires pour développer un bon environnement dont
chacun tirera un profit immédiat sur la santé psychique et
l'amélioration des relations avec autrui.
De toute évidence, les institutions ont
étudié le phénomène de la méditation ou de
ses dérivés des méthodes orientales depuis longtemps avec
des résultats tangibles et mesurables d'un point de vue scientifique et
non subjectif. Dans tous les cas les résultats démontrent un
bénéfice pour la personne et son environnement.
Il semble, de prime abord, que les conditions pour pouvoir
insérer cette méthode dans les institutions avec des
résultats positifs, soient réunies.
2. LES INSTITUTIONS PRIVÉS
« En vérité toutes nos vies sont
en étroite interdépendance. Chacun est pris dans un réseau
de liens mutuels, dans un unique vêtement de destinée. Tout ce qui
atteint l'un directement, atteint les autres indirectement. Je ne pourrais
jamais être ce que je devrais être temps que vous ne serez pas ce
que vous devriez être, et vous ne pourrez jamais être ce que vous
devriez être tant que je ne serai pas ce que je devrai être. C'est
la structure interdépendante de la
réalité. »
Rév. Martin LUTHER KING Jr, lors d'un
discours d'inauguration
Lors de nos recherches nous avons pu découvrir qu'un
nombre important d'organisations privées ou de fondations se sont
développées, elles sont souvent rattachées à des
universités dont la liste est fournie en annexe.
Cependant, depuis le début des années 80, il
existe un institut spécialisé dans les neurosciences et
l'étude scientifique et des phénomènes qui a permis le
rapprochement entre orient et occident au travers des sciences : Institut
Mind& Life.
2.1. Mind& Life Institute (MLI)
L'institut Mind& Life a été fondé par
l'homme d'affaires Adam ENGLE et le neurobiologiste
Francisco VARELA ainsi que par sa Sainteté le
14ème Dalaï Lama
(http://www.mindandlife.org/).
L'histoire du MLI a commencé simultanément en
Californie et en Autriche en 1983. Francisco VARELA a
initié une discussion avec le Dalaï Lama sur le thème
neurosciences et conscience, lors d'une conférence à Alpbach en
Autriche. Alors que la même année, quelques mois après,
Adam ENGLE rencontra le Dalaï lama pour lui proposer un
rapprochement scientifique entre science et Bouddhisme.
C'est en 1987 que le premier symposium eu lieu à
Dharamsala dans les bureaux du Dalaï Lama en présence de six
scientifiques dont Francisco VARELA. C'est à la fin de
cette semaine de conférence que la série des dialogues Mind&
Life commença. Ils continuent toujours avec une
périodicité d'une fois par an.
L'Institut Mind and Life est une organisation non
gouvernementale qui cherche à comprendre l'esprit humain et les
bénéfices des pratiques contemplatives au travers d'un mode de
connaissance intégré. Cela combine l'étude de la
connaissance de la personne du point de vue du monde des traditions
contemplatives associé aux méthodes et demandes investigations
scientifiques du monde contemporain.
Le but ultime de cette organisation est l'arrêt des
souffrances humaines et le développement du bien être.
Valeurs
Pour réaliser sa mission et guider les membres dans
leur recherche et leurs actions, le MLI a adopté un ensemble de valeurs
fondamentales qui lui permettent de cadrer à la fois Mission, Vision et
Stratégie :
ü Amour, Pleine Conscience et Compassion
ü Loyauté et Intégrité
ü Travail en équipe et Collaboration
ü Rigueur et Perfectionnement Permanent
ü Communication Ouverte et Transparence
MLI aspire à porter ces valeurs dans ses actions et ses
travaux, dans la vie et la culture des participants, de façon à
accroitre la famille des chercheurs, des contemplatifs et des participants.
Vision
La vision du MLI est de développer le potentiel d'un
monde qui comprend entièrement l'importance fondamentale d'entrainer
l'esprit dans le but de réduire les souffrances individuelles et
sociétales, mais aussi de promouvoir la paix individuelle et
planétaire, la santé, le bien être et la
coopération. Plus encore, MLI envisage un monde ou chacun a
accès, en fonction de son âge et de sa culture, au
développement de son mental et de ses émotions.
Afin d'accomplir cela, MLI met en place des missions pratiques
orientées solutions et des stratégies basées sur des
recherches scientifiques, pour comprendre comment, nous humains, pouvons
entrainer nos esprits à développer les qualités d'esprit
qui soutiennent et font progresser la Vision de Mind& Life Institute.
Mission
La mission de MLI est de promouvoir et soutenir une recherche
scientifique rigoureuse et multidisciplinaire qui participera au
développement et la dispersion de pratiques qui permettent de cultiver
les qualités mentales d'attention, d'équilibre émotionnel,
de gentillesse, de compassion, de confiance et de bonheur.
Les recherches sont ancrées dans une voix
intégrative de connaissance qui associe l'expérience
centrée sur la personne au premier et second degré, avec des
expériences scientifiques modernes d'un tiers observant.
L'engagement de MLI dans la recherche multidisciplinaire
inclus, l'investigation des sciences traditionnelles de l'esprit, les sciences
sociales, l'éducation et la pratique de la contemplation, la philosophie
et l'humanisme. MLI croit fermement que seule une recherche intégrative
permettra d'atteindre : une compréhension précise du
fonctionnement de l'esprit, les bénéfices d'un entrainement du
mental et le développement des meilleures pratiques pour le
développement mental et émotionnel.
Stratégie
Pour mettre en place et réaliser cette vision, MLI a
développé des initiatives stratégiques
intégratives, telles que :
ü Des conférences avec sa sainteté le
Dalaï Lama,
ü La publication de chaque conférence,
ü Des séminaires de recherche d'été
qui aident et entrainent des scientifiques et des universitaires dans les
champs émergents de l'étude des sciences contemplatives,
ü Des programmes de recherche qui fournissent des
études pilotes dans des recherches pionnières dans les
études et sciences contemplatives,
ü Collaborations internationales entre laboratoires des
sciences contemplatives,
ü Développement des sciences humaines et sociales
avec recherches multidisciplinaires dans les champs émergent des
sciences contemplatives, avec des modes d'investigation en mode centré
sur la personne et observateur externe,
ü Mise en place d'un réseau de recherche en
science développementale, qui explore le développement humain,
ü Un réseau de recherche dans le domaine des
organisation, pour le développement du bien être, de la
réduction du stress, de la créativité et de l'entrainement
émotionnel dans les organisations.
2.2. Autres instituts
Observation
géographique
Le travail de fond que nous avons réalisé tout
au long de cette année nous a permis d'observer et de constater que la
majorité des travaux concernant la méditation sont situés
sur le continent américain aux États Unis d'Amérique et au
Canada essentiellement. Il existe quelques tentatives en Amérique du
Sud.
Au USA, un grand nombre d'université mais aussi de
petites écoles privées utilisent et étudient la pleine
conscience ou Mindfulness.
Sur le continent européen c'est surtout au Royaume Uni
que des études et usages de la Mindfulness sont fait. Cela ne
représente quelque site privé mais ces études sont
réalisées dans des universités telles que Oxford et
Cambridge.
Concernant les autres pays européens il existe des
études mais celles-ci sont surtout menées dans le cadre
médical d'accompagnement thérapeutique et particulièrement
dans la réduction du stress.
Projet en cours
Il existe, aux USA, le « Projet Shamatha »
qui est une étude dirigée par Cliff Saron en
collaboration avec le spécialiste du bouddhisme Alan
Wallace et plus de 30 autres scientifiques et chercheurs. Il s'agit,
à ce jour, de l'étude transdisciplinaire la plus complète
quant aux effets à long terme d'une pratique intensive de la
méditation. Dans cette étude sont étudiés les
effets sur les processus mentaux et physiques fondamentaux liés à
la cognition, à la motivation, aux émotions, à la
physiologie et à la santé. Ce projet est rattaché à
l'Université Davis de Californie au Center for Mind and
Brain.
Liste des institutions
En annexe vous trouverez une liste non exhaustive des
« Centres de soins et de recherches sur la Pleine
Conscience ».
· CONCLUSIONS
De toute évidence le sujet de la méditation est
loin d'être un sujet ésotérique ou alors nous aurions
à faire à une crise mystique planétaire.
Nous pouvons constater l'évident intérêt
pour le sujet, un intérêt partagé par des institutions dont
le principe laïc évident se semblent pas être
ébranlé par l'ouverture sur un sujet de société qui
est la réduction de la souffrance des individus et sa lutte avec un
outil ou une technique : la méditation de Pleine Conscience.
Cette technique semble être approprié pour
apporter les solutions tant à l'individu lui-même mais aussi
à la demande des institutions politiques qui cherches à
développer le savoir être.
3. LES RACINES DE LA
MÉDITATION : LE YOGA
Avant d'étudier plus profondément la
Méditation et ce qu'elle représente nous avons choisi de nous
intéresser à ses origines. Originaire de l'Inde, elle trouve
naissance dans le Yoga dont elle n'est qu'une des nombreuses pratiques. Le yoga
serait lui-même issu d'une tradition dont il est difficile d'identifier
l'origine précise. Des hypothèses et spéculations feraient
remonter le yoga à la migration du peuple Aryen en Inde, d'autres disent
que l'on trouve des traces d'évocation du yoga dans des citations de
texte pré-Aryen.
De toute évidence on retrouve des traces de cette
pratique dans des textes ou mythes géographiquement localisés
dans les civilisations indo-iraniennes.
Au-delà de la technique elle-même il nous a
semblé bon de nous pencher sur la philosophie qui entoure cette
pratique. En effet, dans la phase de recherche dans laquelle nous nous trouvons
nous restons ouvert à toute forme de source. Puisque les Sciences de
l'Éducation sont elles même issues de la philosophie, rendre un
hommage à la philosophie de la technique que nous souhaitons
étudier semblait un passage obliger pour mieux comprendre cette
technique.
· INTRODUCTION PHILOSOPHIQUE : LA RAISON ENTRE INDE
ET OCCIDENT
En Inde, la raison n'a jamais été la
faculté suprême de la connaissance. Les philosophes indiens ont
toujours su que la raison ne pouvait pas embrasser l'absolu et le
définir. Voici un très beau texte de Herman von
KEYSERLING1(*)qui le montre :
« Les Hindous sont précisément
célèbres comme dialecticiens, comme logiciens et comme subtils
créateurs de systèmes. Pour autant, jamais dans l'Inde la logique
n'a eu la prétention d'établir les rapports ultimes parmi les
choses ; dans une juste appréciation d'elle-même, elle a
laissé ce rôle à l'intuition mystique. Elle s'est
contentée ou bien de systématiser les données de
l'expérience, ou bien de développer d'abondantes
spéculations sur ces données, ou bien de diviser minutieusement
la matière trouvée par elle (les Hindous ont la manie de la
systématisation) [...]
Mais on a tort de reprocher à l'Inde de n'avoir
jamais essayé d'aller jusqu'à l'essence même des choses et
de reprocher aux Hindous de n'avoir pas de Parménide ni de Hegel. Les
Hindous ne le cèdent en rien aux Européens pour la
pénétration de la logique ; à coup sûr, il ne leur
aurait pas été difficile de construire des systèmes
cosmiques semblables. Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils étaient pour
cela de trop profonds métaphysiciens; ils ont su que la raison logique
ne va pas jusqu'à la racine des choses; ils n'ont jamais
été rationalistes. C'est donc là sans doute l'un des
grands exemples que le peuple hindou a donné à l'humanité,
à savoir qu'une intelligence éminente n'aboutit pas
nécessairement au rationalisme et qu'un haut degré de
pénétration logique n'abolit pas nécessairement la
naïveté. Dans l'Inde trois interprétations principales des
Vedanta-sutras sont considérées comme également orthodoxes
: une interprétation moniste, une autre dualiste et une théiste;
en plus, partant des précédentes, plusieurs centaines de
systèmes qui se contredisent plus ou moins.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que les Hindous
sont profondément conscients de la contingence de toutes les
constructions dues à la raison, qu'ils savent qu'aucune de ces
dernières ne peut réussir à donner une image absolument
exacte de la réalité métaphysique, que toutes ne
signifient qu'un à peu près. Lorsque les Européens
reconnaissent une chose semblable, aussitôt ils déclarent la
guerre à la raison. Les Hindous, eux, qui en cela aussi sont les plus
sages, n'en laissent à la raison que plus de liberté. Aucune
forme ne peut être prise métaphysiquement au sérieux. En
revanche, sur le plan empirique, elles ont toutes droit à
l'existence. »
3.1. Définition et Étymologie
Il existe plusieurs interprétations non pas qu'elles
soient contradictoires mais plutôt emprunte et surtout colorées
par le courant philosophique qui la porte. En fait, que l'on s'adresse à
un religieux un athée ou encore un philosophe chacun aura retenu ce qui
lui convient le mieux. Compte tenu de l'existence millénaire de cette
discipline il nous a été difficile de trouver l'origine exacte.
Cependant, dans un souci d'être le plus exact nous livrons au lecteur le
fruit de nos recherches puisque du point de vue de la recherche nous avons
souhaité être le plus exhaustif possible.
Point de vue Philosophique
La Bhagavad Gita, oeuvre philosophique qui retrace l'histoire
de la culture indienne, définit le yoga comme Samatva
(littéralement égalité, stabilité,
équilibre).La plupart des traducteurs font dériver yoga des
racines yü et yug (qui signifient joindre, adapter, atteler). Pour
Patanjali2(*) le yoga n'est
autre que « la suppression des états de
conscience » par un ensemble de pratiques et au moyen d'une
ascèse, la technique physiologique est essentielle alors que les
techniques psychologiques sont subsidiaires.
Il existe pour lui trois catégories d'états de
conscience, correspondant respectivement à trois possibilités
d'expérience :
1. - Les erreurs et les illusions (rêves,
hallucinations, illusions perceptives, etc.)
2. - La totalité des expériences psychologiques
normales (tout ce qui est senti, perçu, pensé chez l'homme
normal).
3. - Les expériences de niveau
"supérieur", " illumination ", " contemplation ",
expériences parapsychologiques, etc.
Point de vue Religieux
Compte tenu que la racine de ce mot comprend le sens de
joindre, certains franchissent le pas et définissent le yoga comme
l'union à Dieu. C'est ainsi que le comprennent la plupart des yogis
à partir du XVIIème siècle.
Point de vue des
Athées
Le sens originel donné par les Samkhyas athées
est différent.D'autre part, Yug est une vieille
métaphore qui signifie « se mettre au joug »,
« s'atteler à l'ouvrage ». En sanskrit, yug
est souvent employé dans le sens de
« concentration » (mentale). Ceci nous éclaire sur
le début des yoga-sutras où nous lisons que le yoga est
d'abord l'effort de diminuer les activités parasites et les
distractions de notre intellect. Il s'agit en somme d'un art de
concentration mentale. Le Yogin se joint... Il commence par se joindre à
lui-même exactement comme l'exprimeJUNG (1950),
lorsqu'il parle de la totalité de la psyché. Pour M.
CHOISY (1948), le symbole de cet effort est la roue, une roue
bien faite dont les rayons convergent tous excellemment dans le moyeu.
3.2. Les origines du Yoga
Il est difficile de situer l'origine des techniques de yoga.
Au dire de certains il s'agirait d'une technique chamanique mystique. A ce
sujet nous nous rapprochons de la critique formulée par Jean
FILLIOZAT dans un article de 1946 paru dans la Revue Philosophique
« Les origines d'une technique mystique indienne ».
Avec une méthode simple et scientifique, en
replaçant les idées yoguiques dans leur contexte culturel indien,
Jean FILLIOZATcritique la théorie de l'origine
chamanique du Yoga comme toutes les théories d'origine
pré-aryenne ou les rapprochements avec des pratiques extatiques
« sauvages » de peuples non civilisés :
« Le Yoga est une discipline qui arrête
l'activité psychique liée aux accidents extérieurs et
permet ainsi une maîtrise plus grande par le sujet de son bagage
psychique, et dans son rôle second il « enseigne la distinction
entre l'essence éternelle de l'âme et sa gangue personnelle
d'éléments psychiques inconscients, jusqu'à assurer son
isolement qui constitue la libération ». Ceci est conçu dans
le cadre de la représentation indienne du psychisme et de la physiologie
du corps humain. L'Inde a reconnu très tôt le rôle de
l'inconscient qu'est le bagage des samskâra. Elle a conçu le vent,
vent cosmique ou souffle intérieur au corps, comme la cause de toute
activité organique, physiologique et psychique. Elle rapportait au
souffle tout ce que l'on rapporte au système nerveux. Les techniques de
lavage intérieur du Yoga se comprennent comme visant à assurer la
liberté de circulation du souffle, les accidents psychiques à
éviter étant censés être dus à des
engorgements des conduits. Le Yoga se comprend, s'éclaire ainsi, par les
doctrines médicales que d'ailleurs il a prolongées et
développées lui-même au cours de
l'histoire. »
Par ailleurs, dans son ouvrage « techniques du
Yoga », Mircea ELIADE met en évidence le
fait que « l'histoire du yoga coïncide à peu
près avec celle de la spiritualité indienne », et
que, « loin de former l'apanage d'une école philosophique
ou d'une secte magico-religieuse, ses techniques ont été
adoptées et utilisées par toutes les gnoses et
sotériologies ».
3.3. Notions générales
Nous aurons à plusieurs reprises, l'occasion de faire
remarquer combien l'esprit du yoga est loin de tout subjectivisme à base
de masturbation mentale ; bien au contraire « certaines de ses
particularités mettent en relief un aspect souvent négligé
de la mystique indienne, à savoir la volonté de conquête du
réel ». Le professeur MASSON OURSELa
depuis longtemps souligné que l 'Inde ne connaît pas seulement,
comme cela avait paru longtemps un dogme, une libération
négative, mais encore une liberté de signe positif.
Autrement dit, il s'agit de visées objectives et
désaliénantes.
Nous ne nous attarderons pas sur les doctrines qui
sous-tendent, informent ou utilisent les techniques, lesquelles n'ont aucun
intérêt dans le champ de notre recherche.
Le but du yoga, est conformément à ses
idées métaphysiques, d'abolir les deux premières
catégories d'expériences (cf Point de vue Philosophique -
Patanjali, ci-dessus) issues respectivement de l'erreur
« logique » et de l'erreur
« métaphysique » et de les remplacer par une
expérience « enstatique », supra-sensorielle. A ce
niveau la souffrance dramatique de la condition humaine serait
définitivement dépassée.
Pour les maîtres traditionnels, on ne peut atteindre le
but sans une action faite d'une série d'exercices qui demandent à
être réalisés successivement, sans hâte, sans
impatience, sans exagération du désir, sans passion, sans
visée ambitieuse.
L'existence humaine est une actualisation sans arrêt de
l'inconscient (« vasanas ») au moyen des
« expériences » constituant le flux de la vie
psychomentale, c'est l'inconscient qui est le principal responsable des
« tourbillons » qui animent toutes les expériences
de niveau inférieur. C'est cet inconscient qui détermine
l'existence des différences interindividuelles et des variations ou
conflits intra-individuels.
Tous ces tourbillons, ces apparitions et disparitions
d'états psycho-mentaux dont l'origine profonde est à situer au
niveau des potentialités de l'inconscient, trahissent
profondément, le refus de soi-même et du monde, dans la relation
qu'il a avec soi-même, la soif de cesser d'être ce que l'on est.
Notions et Parallèle
avec la Psychologie Freudienne
Nous avons rendu le terme « vasanas » par
potentialité inconsciente, ce qui introduit une ressemblance avec les
théories psychanalytiques, ressemblance qui est réelle mais ne va
pas jusqu'à l'identité de conception. En effet " à
la différence de la psychanalyse freudienne, le yoga ne voit pas dans
l'inconscient, la seule libido, mais l'ensemble des désirs
d'autosatisfaction, de multiplication. Il est à la fois la matrice et le
réceptacle de tous les actes, gestes et intentions
« égotéliques » (Kunkel - 1996),
dominées par la « soif du fruit »
(phalatrashna). Toujours à la différence de la
psychanalyse, le yoga croit que les potentialités inconscientes peuvent
être dominées, et comme « conquises » par
l'ascèse et la technique d'unification des états de conscience
qu'il préconise.
3.4. Les différents Yoga, chemin de la Maîtrise
de Soi
Le terme généraliste de yoga contient en lui
plusieurs formes d'exercices qui font appels à la psyché et au
corps. La technique yoguique complète, comprend donc un certain nombre
de pratiques qui font appelles autant à la psyché qu'au corps
(soma) et que l'on peut diviser en 8 catégories :
1) - Les
réfrènements ou Yama
Le verbe sanskrit "yam" signifie "tenir en main, contenir,
soutenir, porter réfréner, maîtriser, mettre en ordre
a) « Satyam »
véracité
b) « Asteya »
honnêteté
c) « Aparigraha »
détachement des biens ou contentement
d) « Brahmacharya »
modération ou déracinement de toute tendance proprement
génitale
e) « Ahimsa » Non
violence
L'Ahimsa est à la base d'une attitude politique, celle
de GANDHI ou du pasteur MartinLUTHERKING. Ses
méthodes élèvent l'humanité, à la fois ceux
qui les mettent en pratiquent et ceux auxquels ils ont à s'opposer et
qui finissent par abandonner leurs tyrannies sinon leur soif aveugle du
pouvoir.
Promouvoir l'Ahimsa, c'est aussi modifier les conditions qui
mènent les individus ou les groupes à la violence : par exemple
les fraudes et corruptions de toutes sortes, la valorisation absurde de
richesses sans limites aux mains d'individus ignorants et superficiels, les
guerres menées sous les auspices d'un idéalisme infernal ou d'un
réalisme illusoire, la négligence des générations
futures, etc.
Un système économique sans régulation
appropriée engendre la violence directement, tant il est vrai que la
guerre devient le moyen ultime de faire triompher son mauvais droit. Un tel
système engendre aussi la violence par la pauvreté qu'il
concentre en des lieux concentrationnaires où sont bannis certains
citoyens; le feu aux banlieues est une forme de jacquerie annonciatrice de plus
graves affrontements.
La dissolution des moeurs se pare des couleurs de la
liberté : a-t-on mesuré l'impact délétère
des films, vidéos ou produits multimédia sexuellement "hard" sur
les enfants qui les contemplent en dépit des mises en garde hypocrites.
Comment s'étonner des viols dans les caves, des enfants sans pudeur, des
adultes sans vergogne, des parents sans retenue lorsqu'on prône le sexe
déshumanisé qui étale la prostitution aux étranges
lucarnes de tant de foyers. Au prétexte qu'il y aurait quelque
intégrisme à interdire leur diffusion à l'écran.
L'excès du chômage, l'entassement des citoyens
dans des clapiers à étages, le durcissement des
frontières, la culture des rendements à tout prix sur le plan
industriel comme agricole nous promettent des lendemains qui déchantent
après les bonnes intentions du progrès jusqu'au ciel.
Ces réfrènements résument les moyens
d'être libre et plus heureux. Le respect des 5 yamas permet à
l'homme d'être dans Sa vérité. Voici ce qu'en dit
AURIOL (1970) :
" La notion d'ahimsa est à la base de la
résistance non violente de Gandhi et a été imprudemment
traduite par « amour ». Ahimsa veut dire
littéralement « non-meurtre ». Pour le yogin ce
terme finit par signifier « ne pas faire de peine »
même « ne pas vouloir de peine à qui que ce
soit ». Vivekananda précise : « avant tout ne pas
nuire en pensée. Le vrai critère d 'Ahimsa est donc absence
d'envie dans le corps. Nous savons d'après Freud que toute jalousie est
interprétée dans l'inconscient comme un désir de prendre
la place de... Prendre la place de quelqu'un équivaut à le tuer.
Seule l'expérience psychanalytique expliquera les dérivés
d'« Ahimsa » et comment non-meurtre devient absence
d'envie. Le non-meurtre étant de règle, en sa présence
cessent toutes inimités. Toute pensée de haine que vous pouvez
avoir, précise Vivekananda, serait-ce au fond d'une caverne,
s'emmagasine et retombera un jour sur vous avec une énorme puissance,
sous la forme de quelque souffrance ici-bas. Si vous projetez de la haine et de
la jalousie, elles vous reviendront avec intérêts composés.
Nul pouvoir ne peut vous les faire éluder. Une fois que vous les avez
mises en mouvement, il vous faut en supporter les conséquences. Cette
affirmation qui parait d'ordre magique correspond à une profonde
vérité psychologique. La psychanalyse a redécouvert
comment le mécanisme d'autopunition joue quelques fois très
longtemps après la faute réelle ou imaginaire. La fuite dans la
maladie dans l'accident ou l'échec nous a livré ses
secrets.
Or ce n'est pas l'acte qui détermine la
névrose, mais bien la pensée refoulée. Ici le Yoga est
tout à fait d'accord avec la psychanalyse.
Tous les refrènements ont pour but de parfaire l'Ahimsa
ou non-violence et trouvent en elle leur justification.
2)- Les Niyamas ou
disciplines
a) propreté (çauca) - ablutions,
purgations etc.
b) sérénité (samtosha) - non
amplification des nécessités de l'existence.
c) ascèse (tapas) - acceptation des "
contraires " (chaud et froid, envie de rester debout et assis), silence verbal
et mimique.
Notons que cet ensemble de renoncements entraîne, pour
Patanjali, comme pour François d'Assise, l'abondance des
possibilités auxquelles on renonce et leur possible utilisation sans
esclavage à leur égard.
3)- les postures (asanas)
:
Ce n'estqu'iciqu'on peut réellement parler de yoga, au
sens étroit du terme. En principe l'asana ne s'apprend que d'un
maître ou " guru " et non par des descriptions
dessins ou photographies. Ce qui, de toute façon est important, c'est le
fait que l'asana donne une stabilité rigide au corps et en même
temps, réduit l'effort physique au minimum. Il ne peut être
considéré comme acquis, que dans la mesure où il est
devenu, à force d'exercice, stable et agréable. Au début,
l'asana est incommode voire insupportable ou impossible dans sa perfection.
L'entraînement réduit progressivement l'effort, la douleur qui
devient finalement tout à fait négligeable. La concentration ne
sera évidemment favorisée que dans la mesure où l'asana
sera devenu tout à fait naturel et indolore. Vachaspati écrit : "
celui qui pratique l'asana devra user d'un effort qui consiste à
supprimer des efforts corporels naturels. Autrement la posture restera
irréalisable ". Autrement dit l'asana pratiqué pour la
première fois induit un certain nombre de contractures inutiles à
sa réalisation et nuisibles pour autant que ce sont surtout elles qui le
rendent douloureux. Seule leur disparition permettra une parfaite
réalisation de la posture ; l'acquisitiond'une posture même
très difficile apparemment n'est plus un problème à partir
du moment où l'attention n 'est plus prisonnière des perceptions
corporelles, c 'est-à-dire est concentrés sur un objet
précis, serait-ce la zone douloureuse elle-même. Il s'agît
dans la terminologie occidentale d'une parfaite relaxation obtenue
habituellement sans faire appel aux suggestions du Training Autogène.
Il existe un très grand nombre d'asanas possibles. Le
but de ces positions est toujours le même : la cessation absolue du
trouble de la part des contraires, la réalisation d 'une sorte de
neutralité des sens, et la libération par rapport à la
présence du corps qui n 'est plus mobile, agité, arythmique.
De même qu'on parle beaucoup de " schéma corporel
" quand il est pathologique, de même la maîtrise parfaite du corps
en tant que relations réciproques implique qu'il ne pose plus de
problème ni ne dérange l 'action ou la perception. Au niveau du
corps l'asana est une " concentration en un seul point ", en ce sens que le
corps est concentré en une seule position. De même que la
concentration en un seul point met fin aux fluctuations et à la
dispersion des états de conscience, de même l'asana met fin
à la mobilité et à la susceptibilité motrice du
corps, favorisant du même coup la concentration mentale. Il s'agit d'un
effort à deux niveaux différents vers un certain type
d'unification.
4)- Le contrôle
respiratoire (pranayama) :
il s 'agit de rythmer aussi lentement que possible la
respiration en la soumettant à un rythme stable et durable, tout en
restant attentif à ne pas dépasser les possibilités du
moment ce qui entraînerait automatiquement des ruptures de rythme. . .
Pour Bhoja " il existe toujours une liaison entre la respiration et les
états mentaux ". Comme le remarque Mircea ELIADE(1954)
" il est question ici d'une observation qui dépasse le simple
enregistrement du fait nu que, par exemple, la respiration d'un homme furieux
est agitée, alors que celle du penseur se ralentit d'elle-même.
Cette liaison respiration-état de conscience apparaît comme un
instrument d'unification de la conscience, en ce sens que le yogi pourrait
éprouver expérimentalement et en état de veille les
états de conscience qui caractérisent le sommeil. Il faut noter
à ce propos que le sujet non entraîné qui s'exerce à
certains de ces rythmes s'endort aussitôt.
Il serait ainsi possible de garder une vigilance normale, (en
ce sens que la volonté garde la possibilité de passer d 'un
état à l 'autre à tout moment), tout en passant à l
'état de " rêve " (ce qui n 'est pas sans rappeler la technique du
rêve éveillé dirigé de R. Desoille, dont on sait d
'ailleurs qu'elle prend historiquement, son inspiration dans le yoga), à
l 'état de conscience " cataleptique " ou à l 'état de
conscience de " sommeil sans rêve ". Ces affirmations ont paru longtemps
tout à fait paradoxales et sans valeur de crédibilité. Les
recherches récentes dont nous parlerons dans le chapitre Yoga et
Biologie nous portent aujourd'hui à moins de scepticisme. .
La suppression de la discontinuité normale entre les
différents états de conscience, et spécialement entre les
états de conscience de la veille et ceux du sommeil, réalise
l'unification de la conscience.
Le but immédiat du pranayama est moins
ambitieux : il s'agit de stabiliser la fluidité psychique, la mouvance
des états de conscience et par conséquent l'instabilité et
la dispersion de l'attention, tout cela par la stabilisation de la respiration
d'abord au moyen d'un contrôle volontaire, plus tard de manière
aussi automatique que possible afin que la respiration elle-même puisse
être " oubliée " parce que parfaitement maîtrisée.
Rappelons que les techniques respiratoires sont connues du taoïsme, des
mystiques chrétiens (hésychastes) aussi bien que des courants
mystiques de l'islam.
Les exercices de pranayama engendrent classiquement une
intense sensation d'harmonie, une plénitude rythmique, mélodique,
un nivellement des aspérités physiologiques fonctionnelles.
Le rythme respiratoire s'établit par égalisation
du temps d'inspiration, de rétention et d'expiration. Chacun de ces
temps est prolongé autant que possible et progressivement afin
d'atteindre à la limite une suspension très longue de tout
mouvement respiratoire. (état de conscience cataleptique). Le maniement
de la respiration ne se limite d'ailleurs pas à l'acquisition de
certains rythmes, la respiration par narine alternée en est un autre
exemple et a des effets spécifiques.
5) - l'émancipation par
rapport aux sensations (pratyhara)
Pratyhara réalise une sorte d'isolement
sensoriel sans suppression des sources externes de stimulation, par une sorte
de déafférentation corticale physiologique par rapport aux
organes des sens. Nous verrons que l 'E.E.G. de yogins entraînés
conserve le rythme alpha en présence des stimuli externes de toute
nature : l'esprit connaîtrait " les choses telles qu'ellessont " sans
recevoir aucune fluctuation en les connaissant. Il est impossible de percevoir
la signification d'une telle phrase en dehors d'une pratique et de
vérifications expérimentales précises.
6)- La concentration
(Dharana)
C'est la fixation de la pensée en un seul point, soit
à différents niveaux corporels, soit sur le souffle
lui-même, soit sur des notions philosophiques ou encore sur l'observation
de ses propres pensées. Elle prépare la phase suivante.
7)- La méditation
(Dhyana)
Elle réalise un courant de pensée
unifiée, continuum de l'effort mental excluant toute tension, pour
assimiler l'objet de la méditation, libre de tout autre effort
d'assimilerd'autres objets. A aucun moment le continuum mental ne s'enrichit
latéralement, par des associations non contrôlées, des
analogies, des symboles, etc. Il s'agitd'une expérience qui ne peut se
comprendre correctement que dans la mesure où on a pu la mener à
bien. Cet état peut être interrompu par les stimuli externes
d'intensité suffisante ou par la volonté du méditant.
8) - " Samâdhi " ou
"Samadhi"
Union, totalité, accomplissement, achèvement,
mise en ordre, rangement, concentration totale de l'esprit, contemplation,
absorption. La huitième et dernière étape de la
méditation dans le raja yoga ; étape qui conduit l'esprit de la
personne a réaliser la Réalité Ultime.
C'est la libération dans l'unification totale
de soi, ou encore « enstase ». Il
y aurait à ce niveau coïncidence réelle entre connaissance
de l'objet et objet de la connaissance. Mircea ELIADEexplique
que le Samâdhi n'est pas conçu comme univoque. Il existe plusieurs
sortes de Samâdhi, ou plutôt d'états " enstatiques " en voie
de Samâdhi. Par exemple lorsque, abandonnant toute perception, même
celle des " réalités subtiles ", on expérimente " le
bonheur de l'éternelle luminosité et autoconscience du sattva ".
Il nous parait possible, au niveau de description par témoignage auquel
nous sommes réduits, de comparer cet état au régime des
images « mystiques » qui a été décrit
par DESOILLEdans la technique du Rêve
Éveillé Dirigé :
Les indiens connaissaient l'hypnose et la pratiquaient par
des méthodes issues du yoga, ils la considéraient comme un
état mental de concentration occasionnelle et provisoire sans
réelle valeur de libération, au contraire... L'assimilation qu'on
a voulu faire (105) de l'état de Samâdhi à l'Hypnose ne
peut que faire sourire. En effet, l'état de " vikshipta " (hypnose) est
expliqué par la pénétration spirituelle dans le corps
d'autrui selon des croyances extrêmement archaïques. Provoquer cet
état chez autrui est considéré comme un pouvoir magique
auquel peut accéder, sans qu'il soit bon pour lui de l'utiliser trop
systématiquement, le yogi entraîné.
Le vikshipta, pour BhattaKallata n'est qu'une paralysie,
d'origine émotive ou volitive du flux mental.Il est en
deçà de l'état de conscience normal, alors que le
Samâdhi est au delà
3.5. Classification des Yogas selon Maryse CHOISY
Maryse CHOISY, psychanalyste, a
été pionnière en associant le yoga à la pratique de
la psychothérapie. Elle a proposé une classification des
différents yogas en fonction de l'objectif de chaque exercice. Elle
esquisse là, les étapes caractéristiques du yoga de
PATANJALI.
3.6. Yogas « Physiques »
1) Mantra yoga ou japa yoga (son et rythme)
2) Laya yoga ou nada yoga (son intérieur)
3) Raga yoga ou yoga musical
4) Yoga chromatique (couleur)
5) Yoga géométrique (lignes et formes)
3.7. Yogas « Philosophiques »
1) Gnana yoga (yoga de la connaissance)
2) Karma yoga (yoga de l'action)
3) Bhakti yoga (yoga du sentiment)
3.8. Yogas « Psychosomatiques »
1) Hatha yoga (exercices du corps)
2) Raja yoga (exercices psychiques)
3) Kriya yoga (exercices ascétiques)
4) Tantra yoga (exercices de transformation de
l'énergie nerveuse).
· CONCLUSIONS
L'influence du yoga sur la médecine et les sports en
Occident se fait depuis longtemps avec des avancées et des reculs, mais
toujours de plus en plus intense. En dehors des travaux de recherche
physiologique ou psychophysiologique que nous devons à Th Brosse et
Laubry, Risch, Filliozat, Bourdiol, Lefébure, de Sambucy, Henrotte pour
ne citer que les auteurs français historiques, des essais d'application
thérapeutique prennent une partie de leur inspiration dans les
techniques indiennes : Thooris, Desoille, Schultz, Alexander, Caycedo, Forget,
... etc.
Plus proche de nous, des travaux réalisés dans
les pays anglo-saxons et plus particulièrement aux USA sont apparus et
je citerais que le plus important Jon KABAT-ZINN. Dans son
sillage il a entrainé avec lui un aéropage de médecins
français ou de scientifiques de différentes
spécialité liés au médical, Christophe
ANDRÉ, Claude BERGHMANS, Cyril
TARQUINIOpour ne citer que les plus productifs en terme de
parution.
C'est dans leur sillage que nous souhaitons réaliser
notre travail.
4. LA MÉDITATION
4.1. Généralités
Dans la philosophie bouddhique, l'esprit est le point de
départ, le point focal et aussi, en tant qu'esprit libéré
et purifié, le point culminant. Toutes nos expériences passent
par l'esprit et viennent de l'esprit.
En cela l'esprit est ce qui nous est le plus intime, le plus
proche ; mais paradoxalement c'est aussi ce qui nous est le plus
inconnu.
Notre bonheur et notre insatisfaction sont des
expériences de l'esprit et c'est pour cette raison que connaître
sa nature et ses fonctionnements est important au premier degré.
La Philosophie nous enseigne trois choses :
· connaître l'esprit
· former l'esprit
· libérer l'esprit
Nombre d'études ont déterminées que la
méditation est un bon outil de gestion du stress et de
développement personnel. Il peut aussi être un bon accompagnement
à la psychothérapie.
La thérapie la plus naturelle de l'esprit, c'est la
méditation. Encore faut-il être capable de se l'appliquer à
soi-même, ou trouver quelqu'un qui puisse nous aider à la
pratiquer. Elle est un moyen de se libérer de l'extérieur
(afflictions émotionnelles) par l'intérieur.
La méditation est la thérapie holistique par
excellence, en ce sens qu'elle revient constamment à l'unité.
Elle est auto-thérapeutique parce qu'elle a une fonction
d'hygiène mentale ; elle est comme un bain quotidien. (Dr
Jacques VIGNE, 2007)
Point de vue cognitif,
l'attention
L'attention est une fonction de base de la cognition. Chaque
perception nécessite un aspect d'attention sans quoi l'expérience
ne saurait avoir lieu. En effet, l'attention permet d'observer l'objet de la
cognition. A un niveau germinal l'attention est indissociable de
l'expérience et nous en faisons tous l'expérience. Elle permet
une approche grossière de l'objet, mais si nous sommes captivés
ou intéressés par celui ci, un niveau plus profond entre en jeu
où l'objet est perçu dans ses détails et est mis en
relation au sujet et aux expériences passées. Cette étape
est celle qu'on nomme en psychologie « pensée
associative ». Elle est fondamentale car elle fait le
lienavecla mémoire (le terme en sanskrit : smrti) et
permet la catégorisation et ainsi la conceptualisation, chose qui est
propre à l'être humain.
Cette seconde phase comporte donc quatre aspects :
perception des détails, subjectivisation, pensée associative et
abstraction. Nous en faisons tous aussi l'expérience quotidiennement,
des actions ordinaires aux fonctionnements mentaux plus subtiles.
Néanmoins ce niveau n'est pas exempt d'erreurs de jugement et
perceptuelles. En effet, des projections émotives et des
préjugés intellectuels l'altèrent comme l'attachement ou
les croyances (religieuses mais aussi sociales). A la base de ceux-ci
réside la racine fondamentale de l'attachement à la
prétendue permanence de soi et des phénomènes que l'on
désigne dans le bouddhisme sous le nom d'ignorance. La notion de
permanence étant, elle, renforcée et nourrie par le concept
d'éternalisme judéo-chrétien qui, de fait est devenu une
croyance.
Au niveau supérieur nous entrons dans le domaine de
l'attention juste (samma-sati) qui est la source de la compréhension
juste. A ce stade les objets sont perçus dans leur vraie nature :
impermanents, marqués par l'insatisfaction et sans substance
véritable. Là, commence la pratique de l'attention en tant que
discipline spirituelle. Son but est d'obtenir une conscience plus claire des
choses dénuées de projection.
Mais il faut savoir, aussi, que le terme sanskrit,
smrti ou sati en pali, a une double connotation :
attention d'une part, mémoire d'autre part. Or la mémoire est
fondatrice de notre identité à plus d'un égard. En fait
d'après Edward S. Casey, Memor en Latin a aussi la double
connotation d'attention et de mémoire, ainsi que la racine grecque
mna.
Point de vue pratique
Le point de départ de la méditation yoga est la
concentration sur un seul objet, lequel peut être indifféremment
un objet physique (bout de nez, point lumineux, etc.), une
« vérité » métaphysique, ou
Içvara (« la déité »). Cette
concentration ferme et continue en « un seul point »
(ekagrata) s'obtient par la désintégration du flux
psychomental, c'est à dire de l'attention multilatérale,
discontinue et dispersée ou diffuse. La concentration en un seul point a
pour résultat immédiat la censure prompte, lucide, sans
contention, de toutes les « distractions » et de tous les
automatismes mentaux qui dominent, ou plutôt font, la conscience de
l'homme.
Abandonné au gré des associations (produites par
les sensations et les potentialités inconscientes), l'homme
« profane » passe sa journée à se laisser
envahir par une infinité de moments disparates et comme
extérieurs à lui-même. La conscience est continuellement
dominée, modifiée par la situation et ce qu'elle induit au niveau
subjectif. Les associations la dispersent, les passions la violentent, la
« soif de vie » la trahit en la projetant au dehors
d'elle-même, soit dans le monde objectif-subjectivisé, soit dans
le monde subjectif-objectivisé. Le destin de la pensée
elle-même est d'être pensée par les objets et sous les
apparences de cette pensée se cache en réalité un
scintillement indéfini, plus ou moins ordonné, alimenté
par les sensations, la parole et la mémoire. C'est pourquoi la pratique
de méditation se définit essentiellement par cette concentration
en un seul point qui barre le fleuve mental et constitue un « bloc
psychique », un continuum ferme et unitaire.
L 'ekagrata apparaîtra sans doute aussi
utopique et inaccessible à bien des lecteurs que la réalisation
magique de la pierre philosophale dans le projet alchimiste. En effet, nous,
occidentaux livrés à une débauche de stimuli de tous
ordres, nous avons délaissé l'évolution progressive et la
continuité pour un monde dans lequel tout n'est qu'abrupte osculation.
C'est le monde du Zapping. Le monde du Zapping est un monde électronique
fait d'immédiatetés, dans lequel les choses se bousculent sans
connexions entre elles.
De cet excès dans l'abandon au
« divertissement » qui est presque nécessairement le
notre, vient très probablement la réaction de refus (à
l'égard d'une civilisation sans humanisme) autrefois
concrétisée de manière spectaculaire dans le
« mouvement de Mai 68 » ou le pèlerinage à
Katmandou, mais aujourd'hui représentée par une évasion
schyzo-frénétique dans l'évasion, le voyage, la fuite vers
des horizons meilleurs.
Comme le dit AURIOL (Thèse de doctorat
1970) « Dans un univers de
« l'extraversion », la spécialisation et la
standardisation ont pour conséquence un mimétisme de tous les
individus, et, par conséquent, suscitent une ardente compétition.
Dans cet univers la seule façon pour un individu de se distinguer est de
faire la même chose que son homologue, mais mieux et plus
vite. »
Retrouver l'homme ou le dépasser dans une
société de consommation qui ne voit en lui que le client
obligé de toutes les machines à sous est peut-être le
projet psychagogique essentiel dont témoigne la vogue de la
méditation dont le but avoué est de ressouder les parties
dispersées de notre être.
Il est évident que l'on ne saurait obtenir
« l'ekagrata »si, par exemple, le corps
était dans une posture fatigante ou simplement difficile, ni si la
respiration était désorganisée, arythmique.
4.1. Étymologie et Définition
Étymologie et
Historique
« Méditation » vient de « meditari
» qui signifie « être conduit » vers le centre et non pas
se diriger vers le centre. Ce centre n'est pas «quelque chose » vers
quoi l'homme se concentre, mais «quelque chose » qui concentre
l'homme, en le « rassemblant » de l'intérieur, et vers
l'intérieur. Il apparaît à deux moment dans l'histoire,
voyons ce qu'en dit le dictionnaire :
1. 1re moitié xiie s. relig.
meditatiun «contemplation» (Psautier Oxford,
éd. Fr. Michel, 38, 4);
2. 1380 meditacion «action de
réfléchir profondément» (Roquest.II, Paris, B.N. Lat.
13032, 7341: meditacio, cionismeditacion. pensee); 1626
méditation «écrit sur un sujet religieux (ou
philosophique)» (A. de Laval, Dévote méditation sur les
saints anges, titre). Empr. au lat.meditatio, -onis
(dér. demeditari, v. méditer),
«préparation (à un discours, à écrire)»,
«réflexion», sens très fréq. chez les aut.
chrét., v. BlaiseLat. chrét. et Nov. Gloss.,
d'où l'évolution de sens dans la lang. religieuse.
Définition
« La méditation est un processus intentionnel
de modification de la conscience visant à induire un bien-être et
un équilibre intérieurs. Elle peut produire une activation - ou
une inhibition - de certains processus physiologiques et/ou psychiques et peut
provoquer des expériences très dynamisantes et enthousiasmantes
mais parfois dangereuses. L'apprentissage de la méditation doit donc
être guidé par des personnes compétentes et
expérimentées. » ? (Définition incluse dans le
cours « Techniques de relaxation » par Ph. Antoine, UCL,
2006).
Activités
associées
La méditation fait partie des États
Modifiés de Conscience (EMC), comme l'hypnose, certains types de
relaxation, le sommeil et le rêve, les
« peakexperiences » (selon MASLOW) et
certains états de transe.
4.2. Recherches Historiques
Lors de nos recherches nous souhaitions savoir si des travaux
avaient déjà été réalisés à
travers le temps ou si l'intérêt pour la méditation n'est
qu'un phénomène de mode émergeant et
éphémère.
Nous avons découvert que des travaux, menés en
France par des scientifiques médecins et comportant des mesures
précises (contrôle de sujets par EEG), ont commencé en
1931par le médecin biologiste et indianiste Jean
FILLIOZAT de l'École Française d'Extrême Orient
(EFEO), lui même suivi en 1936par les travaux de
Thérèse BROSSE. Par ailleurs nous avons
découvert qu'une étude s'inspirant de la méditation Zen a
été faite au Japon, en 1920,par le
médecinpsychiatreMORITA (AURIOL -
Thèse de doctorat 1970). Nous avons associés, à cette
liste, quelques travaux réalisés par d'autres occidentaux quand
ceux-ci étaient régulièrement cités et
référencés par leurs collègues français.
Sans que cette liste se veuille exhaustive elle dresse un panorama historique
de l'intérêt que l'occident a porté à une technique
venue d'Extrême-Orient.
1920 : le Psychiatre japonais
MORITA - Étude de cas de névroses selon une
méthode issue de la tradition Zen. Vers 1920, le
DrMORITA, précurseur en ce domaine commençait
à mettre au point sa technique de psychothérapie directement
inspirée du Zen. Ses bases sont surtout ascétiques : isolement
total du malade qui est contraint de revenir à l'essentiel de
lui-même et d'aller au bout de son désespoir par évacuation
du « divertissement ». Au bout d'une semaine, il peut
s'adonner à de menus travaux et doit écrire son journal dont il
s'entretiendra avec le thérapeute. Il emploiera 15 jours de cette
façon. La quinzaine suivante il s'adonnera à de lourds travaux
physiques. Chaque soir une séance de discussion en groupe permettra au
patient d'échanger avec le médecin.
1931 : Jean FILLIOZAT -
La concentration oculaire dans le yoga.Thèse de doctorat,
Paris.
1936 : Thérèse
BROSSE et Ch. LAUBRY - Documents recueillis aux Indes
sur les "yogins" par l'enregistrement simultané du pouls, de la
respiration et de l'électroencéphalogramme. Presse
médicale n° 83 - 14 - X - 1936.
1948 : Maryse CHOISY -
Yoga et psychanalyse. Ed Mont Blanc.
1953 : M-N DAS, H. GASTAUT -
Variations de l'activité électrique du cerveau, du
coeur et des muscles squelettiques au cours de la méditation et de
l'extase yogique. Conditionnement et réactivité en
électroencéphalographie, Paris, Masson, 1957, p. 211-218
1960 : Jean FILLIOZAT
et J. BRUNO,Yoga et Trainings
autogène, Critique.
1963 : Thérèse
BROSSE etJean FILLIOZAT, Études
instrumentales des techniques de yoga, expérimentation
psychosomatique, Publications de l'École Française
d'Extrême-Orient, vol. I et II,
1963 : Jean
FILLIOZAT, la nature du yoga dans sa tradition, École
Française d'Extrême-Orient, Paris.
1965 :
JackHUBER,Psychotherapy and Meditation, London Victor
Gollancz LTD.
1969 : Jean Claude
HENROTTE, Yoga et Biologie, Atome,n° 265 mai, pages
283-292.
1970 : Bernard AURIOL -
Prolégomènes à une yogathérapie de groupe.
Thèse de doctorat soutenue à Toulouse, n°51.
1971 : Henri NHI BARTE
- expérience mystique ou expérience délirante ?
(à propos de l'observation d'un yogi), Évolution
psychiatrique, numéro quatre, page 817-827.
1971 : SUZUKI, ERICH FROMM,
RICHARD de MARTINO, - Bouddhisme Zen et Psychanalyse, PUF,
Paris.
1972 : Henri NHI BARTE
- Yoga et Psychiatrie, Éd. De la tête de feuille.
1977 : W. JONHSTON -Musique du
silence - Recherche scientifique et méditation.
1979 :Jon KABAT-ZINN -
La pleine conscience
A partir des années 80 et avec le développement
des neurosciences cognitives, des chercheurs, des laboratoires, des
universités et des institutions privées ont commencées
à s'organiser et à approfondir les effets du yoga et de la
méditation sur le psychisme.
4.3. Méditation et Cultures
Notons que toutes les philosophies, sotériologies et
religions indiennes ont adopté le yoga ou la méditation en
l'adaptant. On connaît un yoga tibétain, un yoga bouddhiste, un
yoga jaïn, un yoga juif, des yogas Zen de toute obédience.
Le Taoïsme ancien utilisait des
techniques corporelles destinées à acquérir
l'immortalité (« rétention du souffle le temps de mille
respirations ») Pour FILLIOZAT (1943), il est
évident que la technique de « respiration
embryonnaire » des chinois si elle s'associe à la vieille
médecine chinoise de l'acupuncture n'en est pas un produit mais prend sa
source dans le yoga indien, de même que les techniques de
rétention séminale qui viendrait du tantrisme.
L'influence du yoga en terme de technique de travail sur le
souffle et la méditation, dans les arts et les sports de combat japonais
n'est plus à démontrer.
Le soufisme islamique a
également été fortement influencé par les
méthodes spirituelles de l 'Inde et les aurait même transmises par
sa zone d'influence ibérique aux carmes
espagnols et par là, à l'ordre des carmes déchaux tout
entier.
Les techniques hésychastes
d'oraison et de contemplation basées sur la respiration, l'omphaloscopie
(se regarder le nombril) et l'adoption de postures spécifiques sont
phénoménologiquement très proches des techniques du yoga,
alors même que le but avoué n'est pas, et de loin, exactement le
même (ELIADE 1954). Il est probable que ces
méthodes trouvent leur origine historique en Inde de même que le
courant mystique partant de PLOTINpour aller, à travers
St Augustin, jusqu'à Maître Eckhart avec des similitudes
étonnantes de formulation chez Denys l'Aréopagite, Ste
Thérèse d'Avila et St Jean de la Croix, etc.
Un courant de mysticisme néo-orientaliste s'est
affirmé, dans les années soixante, dans le catholicisme
occidental avec, entre autre, LASALLE
(1965),DECHANET (1963).
Le regard de l'Occident
religieux sur la méditation
Le Père LASALLE,missionnaire au japon,
est l'auteur d'un ouvrage sur le Zen, dont il caractérise ainsi les
retombées psychophysiologiques bienfaisantes :
« Facilité d 'obtenir un recueillement
profond, une concentration d 'esprit intense sur l 'activité
réalisée à l 'instant présent, paix
intérieure et domination de soi malgré tous les tracas et les
responsabilités, disparition de l'anxiété, des
modalités dépressives de l'humeur, de la crainte et des
sentiments troublants, contentement ininterrompu qui habitue a jouir de tout
son être de tout ce qui est beau et bon, disparition des troubles
corporels mineurs (psychosomatiques). Ces effets existent toujours : au
début de manière intermittente et peu solide, par la suite sans
aucune altération ".
De même le Père DECHANET (de
l'ordre des Bénédictin) déclare :
« l'euphorie réelle qui suivait les
exercices s 'installait vraiment à demeure et transfigurait ma
journée (sans aucune exagération). Je dus faire face durant les
premiers mois, à des difficultés qui mettent les nerfs a
l'épreuve, et qui n'eussent pas manqué, auparavant, de me jeter
sur le flanc. Or, tout se passa si bien, je pris les choses de si bonne part,
que j'entraînai dans ma propension « à accueillir
plutôt qu'à subir » tous ceux dont j'avais la charge.
Sur le plan physique, ce fut la disparition des problèmes de
santé générale : concrètement, de ces fatigues
périodiques, qui trahissaient, fièvre a l'appui, un surmenage
évident. Je me découvris un corps très souple et tout
disposé à servir. Les problèmes de ma nature
compliquée, nécessairement, n'ont pas disparu; sans doute. Mais
ils n'ont plus ce caractère obsédant, aigu, dramatique qu'ils
revêtaient parfois naguère. Je me sens libre, beaucoup plus libre,
vis-à-vis de certains attraits, débarrassé de je ne sais
quoi, qui tendait a compliquer ma vie intime, ma vie d 'homme. On a bien voulu
m'écrire que ma « méthode » était d'un
secours presque inouï dans certains cas de difficultés d'ordre
sexuel. Je n'en suis pas étonné ; car le yoga, tout de suite,
m'est apparu comme un facteur d'équilibre en ce domaine.
Un jour il faudra dire ses résultats merveilleux a
l'égard d'autres « complexes » : celui des timides,
des inhibés, celui des durs, des violents, ou celui des orgueilleux.
Qu'il me suffise de signaler le plus grand besoin de douceur, de compassion, de
bonté, qu'il a suscité en moi. J'aimais à piquer autrui,
sans méchanceté, mais enfin...j 'étais enclin à la
polémique, Je me sens plus pacifique, parce que
pacifié ».
Il conclut :
« Je ne pense pas trahir la cause du yoga en
affirmant que LE PROBLEME QU 'IL POSE A TOUS DOIT ETRE SITUE D 'ABORD ET
CONCRETEMENT SUR LE PLAN DE LA VIE HUMAINE ET DE L 'EQUILIBRE MENTAL. C'est
sans doute plus qu'une question d'hygiène et d'équanimité,
mais ce que peut surtout nous apprendre cette pratique c'est à devenir,
à redevenir un homme. Ni ange, ni bête, l'homme n'accepte que
rarement d'être ce qu'il est »...« Autrefois on
établissait un combat en l'homme entre tendances instinctives et
aspirations spirituelles, le yoga nous entraîne à tendre
plutôt vers une hiérarchisation des énergies, vers leur
intégration harmonieuse au niveau d'une synthèse à la fois
psychique et somatique ».
4.4. Unité Corps/Esprit
Nous nous sommes interrogé sur l'origine et les effets
de la séparation du corps et de l'esprit que l'on trouve en Occident. En
effet, la pensée occidentale est dominée, depuis Platon3(*), par la thèse d'un
divorce entre l'âme immortelle et le corps voué à la
corruption et à la mort. Ce divorce entraîne une série
d'oppositions canoniques - fini / infini, forme / matière,
matière / énergie, transcendantal / empirique, présent
éternel / flux du devenir... - qui placent la Technè
dans une opposition dichotomique avec le Logos. Seconde par rapport
à la raison, la technique est thématisée en termes
ancillaires, en tant qu'instrument au service de fins dont
l'établissement lui est étranger. L'axiomatique du transcendantal
rend ainsi le phénomène technique opaque et inintelligible. Cette
opacité se radicalise à l'époque moderne où, comme
l'ont souligné Francis Bacon et Descartes, la technique devient le moyen
par excellence de domination de la nature par l'Homme.
Toutefois nous tenterons d'apporter un éclairage sur
l'usage de Corps / Esprit, et comme dans beaucoup de cas, il faut noter les
circonstances de l'emploi des mots pour les définir. Ici, il est
très utile de distinguer l'emploi ordinaire, l'emploi philosophique et
l'emploi scientifique.
Une hypothèse nous amène à penser que les
circonstances de l'emploi et l'usage vient de notre base de pensée
occidentale qui est plutôt conceptuelle. Chaque chose regardée et
étudié se doit d'être identifiée et de
posséder sa propre substance intrinsèque, imposant, dans le
même temps, un point de vue linéaire dualiste à ce qui, de
toute évidence, ne peut se voir que faisant parti d'un tout
indissociable et surtout complexe en perpétuelle évolution.
Les différents emplois
Les termes de corps et d'esprit désignent, dans le
langage courant, l'ensemble des phénomènes corporels et mentaux
rassemblés en des entités présentant une unité. Le
corps est l'apparence concrète des êtres vivants et l'esprit
l'aspect interne des productions intellectuelles mentalisées. C'est une
conception spontanée dont nous avons hérité depuis des
siècles et adaptée à la vie ordinaire. Dans la
conversation courante, il est souvent nécessaire de les utiliser
à titre de catégories empiriques communément admises.
Dans la philosophie occidentale traditionnelle, l'esprit est
la substantification des phénomènes mentaux et le corps la
substantification des phénomènes biologiques. Cette attitude
répond au classique dualisme des substances. Cette conception est
erronée, car il n'est pas légitime de substantifier les
phénomènes. L'emploi à titre ontologique des termes
empiriques de corps et d'esprit n'est pas recevable.
Fréquemment on assiste au mélange de la
conception ordinaire et philosophique. Le corps est alors
considéré comme un objet de substance matérielle
saisissable concrètement et l'esprit un objet de substance spirituelle
se manifestant subjectivement. Nous pensons que c'est une erreur conceptuelle
qui engage la pensée dans une impasse et engendre le problème
insoluble du rapport des deux.
Les sciences, quant à elles, considèrent des
objets de connaissance. À la notion ordinaire de corps se substituent
les objets des différentes sciences biologiques (anatomie, physiologie,
immunologie, biochimie, etc.) et à la notion d'esprit ceux des sciences
de l'homme (psychanalyse, sciences cognitives, etc.). Ces objets
épistémiques sont radicalement différents des notions
ordinaires, comme des notions philosophiques de corps et d'esprit.
Posture complexe
Tout au long de nos recherches nous tenterons d'éviter,
le plus possible, d'utiliser les notions de corps et d'esprit qui n'apportent
que confusion et engendrent des difficultés conceptuelles.
Nous soutenons que le problème philosophique classique
des rapports entre le corps et l'esprit, est sans solution. Il se
résout par son éviction et sa reformulation sous une
forme rationnelle légitime, celle du rapport entre niveaux
d'organisation.
Notre philosophie intégrée aux sciences permet
de concevoir le rapport désigné ci-dessus comme
l'émergence du niveau représentationnel à partir du
fonctionnement neurosignalétique des réseaux neuronaux qui font
partie intégrante du niveau biologique.
Émergence signifie qu'il y a formation d'une nouvelle
organisation, d'un niveau de complexité supérieur, qui a des
propriétés non réductibles au niveau
précédent. Une bonne compréhension de l'émergence
permettra de remplacer le problème corps-esprit par celui des relations
entre le neurobiologique et le représentationnel, c'est à dire,
du point de vue observable, entre émotions et
phénomènes.
Par la pratique
d'exercices
Nous l'avons vu depuis l'introduction au yoga, la
méditation est loin de ce que l'on peut raconter et qui se
résumerais à « s'assoir et ne rien
faire... », même si, d'un point du vue d'un observateur
extérieur, l'argument soit implacable. En effet, chacun aura pu
remarquer un jour un méditant immobile, toutefois, j'encourage chacun
à tenter l'expérience.
Les textes anciens fournissent des explications à
propos de la façon de réaliser les exercices. L'accent est mis
sur les conditions préalables, la façon de réaliser et
l'objectif à atteindre. L'aspect didactique reflète la division
en Base, Voie et But (fruit), il y a donc les objectifs visés par
ceux-ci, intégrant la notion de BASE (le sens
donné à l'exercice), VOIE (la façon de
dérouler l'exercice et le fait de s'y tenir sans s'en échapper)
et BUTou fruit (l'objectif de développement visé
par l'exercice).
Les exercices encouragent à développer
l'attention comme moyen d'accès à l'intériorité. Il
est alors question de développer l'Attention juste
à la :
· Contemplation attentive du corps :
kayanupassana
· Contemplation attentive des sensations :
vedananupassana
· Contemplation attentive de l'esprit :
cittanupassana
· Contemplation attentive des
phénomènes : dhammanupassana
Au travers des consignes ont peut remarquer que l'accent est
mis pour développer l'attention, non en s'entrainant sur ou avec un
outil pédagogique extérieur à qui nous sommes, mais bien
en utilisant qui nous sommes pour développer notre propre attention
à nous même, dans ce que nous représentons.
4.5. Méditation de Pleine Conscience :
Mindfulness (MBSR)
La Méditation de Pleine Conscience est issue du
Bouddhisme, certes elle puise ses racines dans une tradition philosophique,
mais elle est totalement sortie de tout aspect religieux et utilisée
comme outil psychocorporel.
Elle utilise par essence les techniques suivantes :
ü Concentration sur un point fixe (Shamatha), cette
technique a pour but de réduire le flot des pensées -
méditation sur le souffle par exemple,
ü Observation des pensées (Vipassana), dans le but
de s'accommoder de nos pensées, de faire la distinction entre nous
même et nos pensées et de ne plus fusionner avec elles,
ü Body Scan ou Scan Corporel, dans le but de
développer les sensations corporelles et la présence à
soi.
Nous pourrions résumer la technique appelée MBSR
de la façon suivante (BERGHMANS 2010) :
Figure 3 : Schématisation de la technique
MBSR.
* La notion d'exercices physiques concerne toute pratique
d'un art martial ou d'exercice dont la visée est la réalisation
de situations faisant appelles à la conscience du corps - attention
soutenue et volontaire de l'esprit - dans des situations lentes et
maîtrisée - Taï Chi Chuan ; Qi Qong ; Kata d'art
martiaux (Karaté, Kendo, Judo, etc.), ... etc.
4.6. Les dangers de la pratique
Après des recherches dans ce domaine rare sont les
publications et recherches faites dans ce domaine. Toutefois,
AURIOL (Thèse de Doctorat 1970) fait état des
résultats de recherches fait dans ce domaine :
« Alors qu'il étudiait le danger des
pratiques du yoga aux différents niveaux somatiques et psychiques, le
Dr. MOULINJEUNE est obligé de conclure dans sa
conférence du 25 Avril 1968 (donnée à la FNPY) : `' Si l
'on essaie de faire une synthèse des résultats de la pratique du
yoga, on constate que ses effets bénéfiques dépassent de
beaucoup ses dangers, dus à des pratiques erronées : le yoga peut
apporter beaucoup à la médecine `'. Il insiste sur la
nécessité de contrôle par un moniteur lui-même
entraîné au yoga. »
· CONCLUSIONS SUR LA MÉDITATION
Loin d'être un véhicule publicitaire de
propagande religieuse on s'aperçoit, de toute évidence, que c'est
une technique millénaire et donc largement éprouvée,
qu'elle a été et l'ai toujours, utilisée par toutes formes
d'obédiences, des laïcs au religieuses et que par conséquent
on ne peut prétendre que cette pratique appartienne à l'une ou
l'autre tradition.
D'un point de vue médical elle été
utilisé depuis un siècle au moins et d'un point de vue
scientifique, elle a été étudiée depuis un peu
moins d'un siècle. Dans tous les cas les résultats sont unanimes
pour dire que les effets sont positifs.
D'autre part, rare sont les publications faisant état
d'effet négatif. Même les détracteurs s'accordent à
dire que même s'il existe des points négatifs, les
résultats positifs obtenus les dépassent de beaucoup.
Nous avons donc de forte présomption que cette
technique pourrait être une pratique bénéfique dans le
cadre de l'éducation.
5. OUTILS PSYCHOMÉTRIQUES DE PLEINE CONSCIENCE OU
MINDFULNESS
De nombreuses échelles de mesures sont disponibles pour
les chercheurs et praticiens intéressés dans la mesure empirique
de la Pleine Conscience. Ci-dessous il y a la liste d'outils découvert
sur différents sites universitaires. Ces outils sont utilisés et
reconnus pour la mesure de la Pleine Conscience et les études
psychométriques associées au développement des
échelles.
Chacune des échelles possède ses
caractéristiques et objectifs propres, nous finaliserons notre choix
lors de la validation définitive de la méthodologie
appliquée aux hypothèses formulées.
5.1. Mindful
Attention AwarenessScale (MAAS)
Cette échelle est, quant à elle, conçu
pour mesurer la pleine conscience et repose sur le binôme
conscience-attention centré sur le moment présent. Les
répondants sont interrogés sur les expériences consistant
à agir en mode «pilotage automatiques», à être
préoccupé et à prêter attention à l'instant
présent. L'instrument comprend une échelle en six points de types
Likert composée de 15 items. Ces derniers explorent les domaines
cognitifs, émotionnel, interpersonnels et physiques. Les auteurs
rapportent un instrument stable auprès d'une population
d'étudiants de niveau universitaire et d'adultes pour
différencier les pratiquants des noms pratiquants de la pleine
conscience et pour prédire des résultats sur le bien-être
des sujets. La MAAS révèle une consistance interne de 0,82
Brown, K. W., & Ryan, R. M. (2003). The benefits of
beingpresent: Mindfulness and itsrole in psychologicalwell-being. Journal
of Personality and Social Psychology, 84(4), 822-48.
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Carlson, L. E., & Brown, K. W. (2005). Validation of the
mindful attention awarenessscale in a cancer population. J
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Cordon, S. L., &Finney, S. J. (2008). Measurement
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Hansen, E., Lundh, L. G., Homman, A., et al. (2009).
Measuringmindfulness: Pilot studieswith the swedish versions of the mindful
attention awarenessscale and the Kentucky inventory of mindfulnessskills.
CognBehavTher, 38(1), 2-15.
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5.2. Five Facet
Mindfulness Questionnaire (FFMQ)
Baer, R. A., Smith, G. T., Hopkins, J., et al. (2006). Using
self-report assessmentmethods to explore facets of mindfulness.
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5.3. Toronto
Mindfulness Scale (TMS)
Cette échelle a pour objectif d'évaluer
l'état de conscience atteint immédiatement après un
exercice de méditation. L'échelle consiste à
décrire un état de conscience très élevé des
sensations corporelles, des pensées et des sentiments, aussi bien qu'une
attitude d'observation caractérisée par la curiosité,
l'acceptation et l'ouverture. La TMS comporte 10 items évalués
sur une échelle en cinq points de type Likert. Cet instrument montre une
fiabilité et une validité satisfaisante chez les sujets qui ont
ou non pratiqué la méditation de pleine conscience.
Lau, M. A., Bishop, S. R., Segal, Z. V., et al. (2006). The
torontomindfulnessscale: Development and validation. J Clin
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torontomindfulnessscale. Journal of Cognitive Psychotherapy,
23(3), 185-197.
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5.4. Kentucky
Inventory of Mindfulness Skills (KIMS)
Cette échelle comprend 39 items qui mesurent quatre
éléments de la pleine conscience : l'observation, la
description, l'agir avec conscience et l'acceptation sans jugement. Les items
sont évalués sur une échelle de type Likert en cinq
points. La mesure des aptitudes de la pleine conscience évaluée
au travers de la construction de la KIMS repose fortement sur les aspects
conceptuels de l'approche thérapeutique de la DBT de Linehan.
L'instrument évalue la tendance générale à
être conscient au quotidien et n'exige pas une expérience de
méditation. Les auteurs rapportent une consistance interne qui
s'étend de 0,76 à 0,91 pour les quatre sous échelles.
Baer, R. A., Smith, G. T., & Allen, K. B. (2004).
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mindfulnessskills. Assessment, 11(3), 191-206.
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Nicastro, R., Jermann, F., Bondolfi, G., et al. (2010).
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mindfulnessskills in community and borderline personalitydisordersamples.
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5.5. Cognitive and
Affective Mindfulness Scale (CAMS)
Cette échelle est construite à partir de 12
items qui mesurent l'attention, la conscience, la focalisation sur l'instant
présent et l'acceptation/non-jugement. Bien que cette échelle
tente de saisir plusieurs éléments de la pleine conscience, elle
ne les mesures pas indépendamment mais rapporte un score global unique.
les items sont évaluées sur une échelle de type Likert en
quatre points. Les auteurs indiquent une consistance interne de 0,74 à
0,80. D'autre part, il rapporte des corrélations négatives
liées à l'évitement, la suppression de penser,
l'harmonisation, l'inquiétude, la dépression et
l'anxiété, et des corrélations positives liées
à la clarté émotive, la « réparation de
l'humeur », la flexibilité cognitive et le bien-être.
Feldman, G., Hayes, A., Kumar, S., et al.
(2007). Mindfulness and emotionregulation: The development and initial
validation of the cognitive and affective mindfulnessscale-revised
(CAMS-R). Journal of Psychopathology and BehavioralAssessment,
29(3), 177-190.
[link]
5.6. Freiburg
Mindfulness Inventory (FMI)
Cette échelle évalue l'attitude de non jugement
et d'ouverture. Cet instrument a été conçu avec des
pratiquants de la méditation en pleine conscience pour une utilisation
auprès d'une population de méditants expérimentés.
Il se compose de 30 items qui sont évaluées sur une
échelle en quatre points de type Likert.la FMI montre une bonne
consistance interne avant et après une retraite méditative.
Buchheld, N., Grossman, P., &Walach, H. (2001).
Measuringmindfulness in insight meditation (vipassana) and
meditation-basedpsychotherapy: The development of the
freiburgmindfulnessinventory (FMI). Journal for Meditation and
MeditationResearch, 1(1), 11-34.
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Walach, H., Buchheld, N., Buttenmüller, V., et al.
(2006). Measuringmindfulness--the freiburgmindfulnessinventory
(FMI). Personality and
IndividualDifferences, 40(8), 1543-1555.
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Kohls, N., Sauer, S., &Walach, H. (2009). Facets of
mindfulness--results of an online studyinvestigating the
freiburgmindfulnessinventory. Personalityand IndividualDifferences,
46(2), 224-230.
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5.7. Philadelphia
Mindfulness Scale (PHLMS)
Cette échelle est fondée sur une mesure
bidimensionnelle de la pleine conscience basé sur les deux
éléments principaux du construit théorique,
c'est-à-dire la conscience de l'instant présent et l'acceptation
du nom de jugement. L'instrument comporte 20 items qui sont
évalués sur une échelle en cinq points de types Likert.
Les auteurs font état d'une consistance interne satisfaisante dans leurs
études réalisées à la fois sur une population
d'étudiants de niveau universitaire et sur des patients souffrant de
problèmes psychiatriques. Cette échelle a fait l'objet d'une
traduction et d'une validité en français.
Cardaciotto, L., Herbert, J. D., Forman, E. M., et al. (2008).
The assessment of present-moment awareness and acceptance: The Philadelphia
mindfulnessscale. Assessment, 15(2), 204.
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5.8.
Mindfulness-Based Relapse PreventionAdherence and CompetenceScale (MBRP-AC)
Chawla, N., Collins, S., Bowen, S., et al. (2010). The
mindfulness-based relapse preventionadherence and competencescale: Development,
interraterreliability, and validity. PsychotherapyResearch, 4, 1-10.
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5.9. Self-Other
Four Immeasurables (SOFI)
Kraus, S., & Sears, S. (2009). Measuring the
immeasurables: Development and initial validation of the self-other four
immeasurables (SOFI) scalebased on buddhistteachings on lovingkindness,
compassion, joy, and equanimity. Social IndicatorsResearch,
92(1), 169-181.
[link]
6. EXEMPLE D'UNE ÉTUDE
MENÉE PAR LE DR PHILIPPE GALLOIS
Lors de notre revue de recherche nous avons eu la chance
d'être mis en relation via Mme Anita ORTEGA avec le Dr
Philippe GALLOIS neurophysiologiste. Celui-ci a mis à
notre disposition deux études originales menées le 15
février 1984 et accepté le 7 mars 1984 dans le service de
neurologie du Professeur DEREUX, au centre hospitalier Saint
Philibert à Lomme (59160).
Le Dr GALLOIS a mené deux
études comparatives complètes entre deux disciplines :
ü la technique de relaxation appelée Training
Autogène de Schultz (TA)
ü la Méditation Transcendantale (MT).
Ses études étaient basées sur trois
groupes de 10 personnes : un groupe témoin d'âge moyen 27,7
(+/- 4,2) ; un groupe TA d'âge moyen 24,6 (+/-2,7) et 10 mois de
pratique en moyenne ; un groupe MT d'âge moyen 30,9 (+/-6,5) et 90
mois de pratique en moyenne.
6.1. Étude en Neurophysiologie
Cette étude consistait en l'observation des
modifications neurophysiologiques et respiratoire lors de la pratique, des
techniques de relaxation.
La procédure consistait en un enregistrement
polygraphique de :
ü L'électroencéphalogramme en bipolaire sur
cinq dérivations (EEG),
ü Le rythme cardiaque (ECG),
ü L'électrodermogramme (EDG),
ü La fréquence respiratoire (FR),
ü Le capnogramme chez deux sujets de chaque groupe.
· RÉSUMÉ
L'étude de polygraphie, réalisé durant
40 minutes, chez 10 sujets pratiquants le training autogène (TA) et 10
sujets pratiquant la méditation transcendantale (MT), comparée
à 10 sujets témoins, a montré les résultats
suivants :
· Rareté des épisodes de sommeil durant la
relaxation,
· Rythme cardiaque, significativement inférieur
dans le groupe méditation,
· Plus grande stabilité de l'électrodes
thermaux grammes durant la relaxation
· Diminution de la fréquence respiratoire de plus
de 33 %,
· Pause respiratoire (supérieur à 10s),
très nombreuses dans le groupe méditation, pouvant atteindre 50s.
Il s'agit de suspension respiratoire de nature centrale, comme le sujet
l'absence d'hypercapnie ou d'hyperpnée compensatoire,
· Enfin, le temps de réaction simple diminue
légèrement après la relaxation, alors qu'il s'allonge chez
les témoins,
· L'État d'hypométabolisme aérobique
avec stabilité du système nerveux autonome et maintien de la
vigilance, induit par la profonde relaxation, apparaît opposer à
l'état de stress et semble donc que pouvoir jouer un rôle
préventif dans une optique psychosomatique.
· CONCLUSIONS EN NEUROPHYSIOLOGIE
Cette étude permet d'attribuer à l'état
de profonde relaxation ou de méditation les caractéristiques
suivantes :
ü Hypométabolisme aérobique,
ü Stabilité du système nerveux autonome,
ü Maintien de la vigilance.
Les modifications caricaturalement opposées à
celles induites par le stress sont autant d'arguments pour le rôle
préventif de telles techniques en pathologies psychosomatiques
6.2. Étude en Biologie
· RÉSUMÉ
Cette étude consistait en l'observation des changements
hormonaux durant la relaxation. Les prélèvements sanguins ont
été réalisés à partir d'un cinq
cathéters intraveineux placés au niveau de l'avant-bras 30
minutes avant le début de l'étude est reliée à une
seringue héparinéé. Quatre prélèvements ont
été réalisés toutes les 20 minutes à partir
du début de la relaxation. Pour tous les sujets l'étude a
été faite entre 14 :00 et 16 :00, période de
relative stabilité du cycle nycthéméral du cortisol. Par
ailleurs l'enregistrement encéphalographie (EEG) a montré la
rareté et la brièveté des épisodes de somnolence
chez les sujets des 3 groupes. Des prélèvements urinaires ont
également été réalisés. Les mesures
portées sur les taux de cortisol, prolactine et
catécholamines.
· CONCLUSIONS EN BIOLOGIE
Dans ce travail une le Dr Philippe GALLOIS a
mis en évidence des variations hormonales opposées à celle
de l'État de stress.
En particulier, le déclin concomitant de la
cortisolémie et de la prolactinémie (qui n'a pas
été retrouvé par Jevning) s'intègre bien dans les
domaines neuraux-endocrinologique qui font états du caractère
lié de la sécrétion d'ACTH et de prolactine mais aussi de
bêta endorphine
· CONCLUSIONS
Cette étude holistique, menée autant sur le plan
physiologique que biologique, a permis de mettre à jour
l'efficacité de la méditation par rapport à des individus
n'ayant aucune pratique ou bien même d'autres qui pratiquent la
relaxation.
La différence s'est mesurée, tant au niveau
neurophysiologique que biologique, mais aussi sur l'état de vigilance
qui est restée supérieure dans le groupe méditation.
7. REVUE DE RECHERCHE :
INTÉGRATION DE LA MÉDITATION DANS LES ÉTUDES
SUPÉRIEURES
Lors de nos recherches (méditation et éducation)
nous avons découvert une revue de recherche récente,
réalisée en octobre 2008 par des chercheurs américains
« Toward the Integration of
MeditationintoHigherEducation:?A Review of Research »
Shauna L. SHAPIRO, Santa Clara University
Kirk Warren BROWN, Virginia Commonwealth
University
John A. ASTIN, California Pacific Medical
Center
Supplementalresearch and editing:
Maia DUERR, Five Directions Consulting
· INTRODUCTION
Il y a un intérêt grandissant de
l'intégration de la méditation dans l'enseignement
supérieur (Bush, 2006). Cette revue empirique met en évidence
l'intérêt de la méditation comme soutien aux enseignements
académiques, pour aider et soutenir les étudiants à
conserver une santé mentale quand ils sont sous stress et pour le
développement personnel. S'appuyant sur quatre décennies de
recherche conduite sur deux formes primaires de méditation, cette
étude démontre comment ces pratiques peuvent aider à
renforcer les compétences cognitives d'attention et d'observation des
processus, aussi bien qu'à aider dans la construction de
résilience au stress ainsi que dans le développement des
capacités interpersonnelles adaptations.
Cette étude propose des directions pour les futures
recherches, soulignant l'importance des bases théoriques et propose des
procédures qui accroissent la rigueur méthodologique. Elle permet
aussi d'étendre le champ des retombées relatives à
l'éducation et l'étude des meilleures pratiques d'enseignement de
la méditation dans le contexte de l'éducation.
· RÉSUMÉ
Le résumé présente les points clé
qui ont été abordé lors des recherches. Les recherches
sont, elles-mêmes le reflet de l'ensemble des travaux de recherches
menés sur la Méditation de Pleine Conscience et
l'Éducation.
Compétences Cognitive
etScolaires
· La méditation de Pleine Conscience permet
d'améliorer la capacité à maintenir un état de
vigilance et d'attention, de concentration,
· La méditation de Pleine Conscience permet
d'améliorer la capacité à trier l'information plus
rapidement et avec plus de précision,
· La méditation basée sur la concentration
pratiquée pendant une longue période, peut apporter des effets
bénéfiques sur la réussite aux examens,
Santé Mentale et
Bien-Être Psychologique
· La méditation de Pleine Conscience permet de
réduire le stress, l'anxiété et la dépression,
· La méditation de Pleine Conscience permet de
développer une meilleure régulation des réactions
émotionnelles et facilite le développement d'un état
psychologique positif,
Développement
Holistique de la Personne
· La méditation peut aider au développement
de la créativité,
· La méditation soutient et accroit le
développement des compétences nécessaires aux relations
interpersonnelles,
· Les réponses empathiques sont augmentées
avec la pratique de la méditation et de la pleine conscience,
· La méditation peut aider à cultiver la
compassion pour soi.
7.1. Comparaison des techniques méditatives
Daniel GOLEMAN(1972) a proposé de
séparer les techniques de méditation en deux groupes : la
méditation basée sur la concentration et la méditation
basée sur la pleine conscience. Dans le tableau ci-après nous
reproduisons les caractéristiques de chacune des techniques :
Méditation sur la Concentration
|
Méditation de Mindfulness
|
Attention unipointé et contrôlée.
|
Ouverture et expansion à une conscience des
pensées et ressentis comme s'elles passaient à travers l'esprit
mais pas pointées sur un point précis
|
L'attention est pointée de façon non-analytique,
sans émotions, avec l'intention d'expérimenter directement
l'objet de la méditation. Le méditant peut choisir de porter son
attention sur la respiration, un mot (Benson & Proctor, 1984), ou un son
spécifique (Carrington, 1998).
|
Implique trois éléments
fondamentaux :intention, attention, et attitude (Shapiro,
Carlson, Astin&Freedman, 2006).
L'Intentioninclueconsciemment et avec
détermination la régulation de l'attention.
L'Attentionest la capacité de soutenir
l'attention dans le moment présent sans interprétation, jugement
ou évaluation : l'esprit du débutant(Brown, Ryan &,
Creswell, 2007).
L'Attitudeest comme une structure
apportée à la méditation de pleine conscience :
souvent décrite comme dans l'ouverture, l'acceptation et le
non-jugement.
|
Comme le zoom sur un appareil photo
|
Comme un grand angle sur un appareil photo
|
Il existe des pratiques méditatives qui associent des
éléments de type concentration et pleine conscience. Par exemple,
une personne peut se concentrer sur sa respiration (méditation zen et
Vipassana) ou la pratique d'un mantra (méditation transcendantale), mais
peut, aussi, s'autoriser à concentrer son attention sur d'autres stimuli
s'ils commencent à devenir prédominant, avant de revenir à
l'objet de son attention.
La méditation est différente de
l'entraînement à la relaxation (e.gGALLOIS 1984
et KABAT-ZINN, 1996), qui est caractérisé par
une relaxation musculaire progressive et un entraînement auto
générer.
En premier lieu, la méditation demande d'être
témoin des événements et des expériences dans la
mesure où ils se succèdent moment après moment ;
entraînement à la relaxation demande d'installer et de poursuivre
un état psychologique particulier qui réduit l'action du
système nerveux autonome (SNA) (Shapiro, Schwartz, & Santerre,
2002). La relaxation peut être une conséquence de la
méditation, mais ce n'est pas l'objectif de la pratique.
Dans un second temps, la relaxation est enseignée comme
une technique de gestion du stress qui peut être utilisé pendant
les situations générant du stress ou de l'anxiété.
Par contre, la méditation n'est pas une technique contingentée et
limitée aux situations de stress, mais bien au-delà, elle est
conçue comme « une voie de l'être » qui doit être
entretenue au-delà des circonstances quotidiennes
(KABAT-ZINN, 1996).
· CONCLUSIONS
L'ensemble de l'étude apporte des
éléments déjà vérifiés qui
démontrent que l'application de la méditation dans
l'éducation supérieure à un large potentiel. En effet, les
retombées se font dans les domaines cognitif, émotionnel et
interpersonnel.
Cette revue de recherche suggère que la
méditation peut avoir un impact positif sur les apprentissages
académiques, le bien-être psychologique et les relations
interpersonnelles pour des étudiants d'âge universitaires.
Pendant que les recherches pour valider ces
découvertes augmentent, il existe un besoin de réaliser des
recherches pour guider les enseignants à intégrer les pratiques
méditatives et contemplatives dans leurs programmes et dans les
établissements.
En s'appuyant sur une littérature en expansion, des
enquêtes théoriques pourraient commencer en posant des questions
précises comme :
· Comment incorporer de la meilleure façon qui
soit la méditation dans l'éducation ?
· Quelles méthodes et mesures pourraient le mieux
démontrer les effets multidimensionnels de la
méditation ?
· Quels sont les processus qui produisent les effets des
différentes pratiques méditatives
· CONCLUSIONS À L'ÉTAT DE L'ART
Lors de cette recherche, qui avait pour but d'explorer le plus
largement possible le domaine de la méditation, nous avons
exploré les racines historiques de la méditation, les pratiques
et l'usage qu'en font autant les civilisations que les hommes qui se
l'approprient, nous avons également exploré le pan de la
politique dans lequel il est clair que le message ou les injonctions, vont dans
le sens du développement de la santé mentale et du
bien-être des individus. Nous avons découvert que la
méditation est étudiée de façon scientifique par
des organisations privées mais aussi publiques (universités et
laboratoires) et que les instruments de mesures les plus modernes sont
utilisés à des fins d'exploration et de recherche sur l'esprit et
ses processus de fonctionnement.
Les résultats qui ressortent de l'ensemble de ses
études vont tous dans un sens positif, ils apportent tous les preuves
des bénéfices indéniables de l'usage de la
méditation. Surpris par autant de bons résultats nous nous sommes
questionnés épanchés sur d'éventuels effets
négatif.
À ce jour, nous n'avons trouvé aucune
littérature concernant les effets négatifs de l'usage de la
méditation.
II -
PROBLÉMATIQUE
"Sur des centaines d'hypothèses également
admirables quant à la démarche de l'esprit, une seule est
vérifiée par l'expérience."
JeanFOURASTIÉ
1. PROBLÉMATIQUE PRATIQUE
Tout ce qui augmente, diminue, restreint ou étend
le pouvoir d'action du corps, augmente, diminue ou étend le pouvoir
d'action de l'esprit. Et tout ce qui augmente, diminue, restreint ou
étend le pouvoir d'action de l'esprit, de même, augmente, diminue,
restreint ou étant le pouvoir d'action du corps.
SPINOZA (1632 - 1677)
1.1. Constat
Notre intérêt pour la transmission des savoirs et
connaissances nous a amené à constater que les différents
organes de presses (Journaux, radio ou télévision) relatent tous
les difficultés liées à l'apprentissage. Le cinéma
consacre même un film à petit budget qui raconte la vie dans un
collège.
La presse nous rapporte, régulièrement, le
questionnement d'intellectuels sur la question des difficultés
d'apprentissages, la plupart du temps orientées sur les cas
pathologiques : TDA/H, TDA, etc.Ses dernières années ont
été très riches en études réalisées
sur les sujets mais toutes convergent vers
une« pathologisation » sociale.
De notre point de vue, il existe un conflit de double
injonction. Nous constatons le déséquilibre entre l'information
qui remonte de tous côtés relatant le malaise dans
l'éducation (syndicats, les manifestations, informations
télévisées, expérience personnelle, etc.) et les
injonctions qui demandent de développer le
SAVOIR-ÊTREet le bien-être (rapports
ministériels, les institutions internationales comme
UNESCO et OCDE)
De ce fait, nous pensons qu'il est important de nous occuper,
aussi, des « bien portant » dans leur mal-être afin
de chercher à apporter une ou des solution(s) aux différents
problèmes évoqués.
Au travers de notre travail de recherche nous souhaitons nous
intéresser aux difficultés d'apprentissages d'un sujet
« Lambda » et à l'étude d'un moyen, ou outil
pédagogique, qui permettrait d'apporter une aide, un soutien, dans un
processus d'apprentissage, voir qui pourrait être un moyen de favoriser
l'Apprentissage.
Aujourd'hui les conditions environnementales sont
particulièrement difficiles et se surajoutent aux conditions habituelles
d'un processus d'apprentissage.
En effet, la situation de crise actuelle apporte un facteur
d'incertitude et de préoccupation sur l'avenir et les motivations
à suivre telle voie plutôt que telle autre, les réformes
fréquentes de l'enseignement instillent leur part d'instabilité
et de frustration, empêchant enseignants et apprenants à se
référer à un système particulier qui apporterait
des marques et repères.
D'autre part, le processus d'apprentissage est un processus
qui place l'apprenant mais aussi l'enseignant dans une incertitude permanente.
L'apprenant est en situation de changement permanent et l'enseignant en
vigilance permanente au regard de ce qu'il enseigne. Le changement de concept
de l'apprenant le place dans un effort constant. Il se produit des enjeux
cognitifs qui sollicitent aussi son émotionnel.
L'apprenant ne ressort jamais tel qu'il était à
l'entrée d'un processus d'apprentissage, il aura subi un changement qui
aura sollicité en lui une somme de capacités émotionnelle,
cognitive et physiologique importante.
Ce changement s'initiera au début de la rentrée
universitaire jusqu'à la fin de l'année universitaire mais se
poursuivra tout au long de l'année à chaque fois qu'il entrera en
cours et tout particulièrement à chaque fois qu'un apprentissage
viendra « percuter » ses savoirs et son ancien
système de connaissances ou de croyances.
Il sera soumis à un processus en perpétuel
changement, et ce que nous pouvons dire c'est que la seule permanence sera
l'impermanence de ce processus.
Une étude4(*) démontre que l'apprenant est soumis à de
multiples relations :
· La relation à la matière reçue
entraine une charge émotionnelle (stress, etc.) dû aux conditions
de changement mais aussi aux autres facteurs suivants,
· Une attention accrue et un besoin de concentration
particulièrement important pour comprendre ce qu'il reçoit de
l'enseignant et le mémoriser,
· La relation qu'il entretien avec le processus par son
histoire scolaire ainsi que par la représentation de lui-même
(estime de soi, confiance en soi, etc.) ayant une influence incontestable sur
sa motivation,
· En fin les relations extérieures que sont les
problèmes familiaux et autres relation aux institutions.
1.2.
Proposition
Suite au constat réalisé, mais aussi en tant que
méditant, nous nous sommes intéressés à
l'étude d'un possible soutien ou d'une aide possible que la
Méditation de Pleine Conscience (MPC) pourrait apporter
dans un tel processus. Nous proposons d'étudier les apports de la
méditation dans les processus d'apprentissage comme outil
pédagogique multifactoriel pouvant apporter un soutien cognitif,
affectif et relationnel.
1.3. La
Méditation, Outil Pédagogique ?
"Dans la pensée scientifique, la méditation
de l'objet par le sujet prend toujours la forme du projet."
Gaston BACHELARD
On apprend à apprendre en apprenant. En cette
matière, rien ne vaut l'expérience de terrain. À l'instar
de SCHÖN, nous pensons en effet que l'expérience
est source de savoir et que la pratique produit des connaissances qui ne
peuvent être produites autrement qu'à travers elle.
Cela dit, il y a des limites aux apprentissages que l'on peut
faire seul, à partir des situations vécues, même en
adoptant une posture de « praticien réflexif » et en
développant, en conséquence, une pratique congruente
d'autoanalyse de ses vécus pédagogiques en vue de mieux les
appréhender.
Outil Pédagogique, Définition
a) Qu'est-ce qu'un outil ?
Le dictionnaire nous dit que c'est un moyen ; c'est ce qui
permet d'obtenir un résultat, d'agir sur quelque chose.
b) Qu'est-ce qu'un outilpédagogique ?
Si l'on s'en réfère aux instances officielles,
pour la Commission de Pilotage du système éducatif, un outil
pédagogique est :
"un outil soit destiné à l'enseignant afin
de l'aider dans la conception et la préparation des activités
pédagogiques comme dans la mise en oeuvre de celles-ci, soit
destiné à l'élève afin de l'accompagner dans son
processus d'apprentissage, à l'exclusion des manuels scolaires."
Et cette définition officielle nous satisfait
pleinement dans le cadre des recherches que nous souhaitons réaliser
à propos de la Méditation.
Précisons toutefois, qu'en fonction de sa nature et de
son utilisation, l'outil pédagogique peut saturer, désorienter le
public ou bien permettre l'appropriation de compétences. L'outil pour
formateur aide à l'apprentissage, l'outil pour apprenant contribue
à l'autoformation.
Enfin, l'outil peu perdre tout son sens lorsqu'il est
utilisé comme une fin en soi constituant un alibi ou une fascination
pour le formateur. Dans ce cas le moyen remplace le but et l'on saisira
immédiatement l'erreur.
Les buts de l'outil
Pédagogique
Outil à Potentiel Cognitif (OPC)
Corps / Esprit
Outil Cognitif (OPC) inséré dans certains
usagesMPC
Contexte Humain
Contexte matériel
Compétences
Cognitives
Sociales
Métacognitives
Affectives
Lors de nos recherches préliminaires nous avons
trouvé une approche intéressante dans un ouvrage5(*). Nous pensons que le
modèle exposé pourrait s'adapter aux circonstances de nos
recherches. Nous avons adapté le modèle exposé par les
auteurs à notre questionnement. Il se schématise ainsi :
La Méditation de Pleine Conscience serait-elle un outil
permettant d'opérer une transformation de façon à apporter
des résultats dans le développement des compétences d'un
individu ?
La
méditation de Pleine Conscience
a) Qu'est-ce que la Pleine Conscience, du point de vue de la
tradition ?
Il existe une multitude de définitions ou de tentatives
d'approche concernant la conscience et ce qu'elle est ou pourrait être,
alors concernant La Pleine Conscience nous dirons que le champ et encore plus
vaste. Toutefois, les différents domaines que sont la Philosophie, la
Psychologie, la Biologie (au travers des neurosciences) mais aussi la
Spiritualité ont chacun une approche et leur modèle. Il est
fascinant de voir combien chacun essaie de la cerner au plus prêt mais
aussi au plus large. Aussi, plutôt que de faire, ici, la liste de ce que
chacun en dit avec ses limites et ses différences pour se distinguer de
ses voisins, nous commencerons par revenir à la racine du terme dont
cette technique est attachée depuis plusieurs millénaires, c'est
à dire au terme indien. Le concept de pleine conscience provient du mot
Pali Samma Sati :
o Sammâ : correctement - sam : préfixe
indiquant la complétude,
o Sati : attention, fait d'être clairement
conscient, vigilant, appliqué.
Bien qu'il soit davantage associé au bouddhisme, sa
nature phénoménologique est présente dans la plupart des
grandes traditions spirituelles, de même que dans plusieurs écoles
de pensées philosophiques et psychologiques en occident.
b) Et du point de vue moderne ?
Dans la littérature scientifique, il est
généralement défini comme un état de conscience
accessible lorsqu'une personne porte délibérément son
attention sur son expérience (interne et externe), telle qu'elle se
déploie dans l'instant présent, sans jugement
(KABAT-ZINN, 2003).
La définition de Jon KABAT-ZINNse
veut simple et abordable par le plus grand nombre sans toutefois exclure toute
forme de réflexion ou de débat
"Philosophico-Psycho-Biolo-Spiritualiste". Voici sa définition
complète :
« C'est la qualité de conscience qui
émerge lorsqu'on tourne intentionnellement son esprit vers le moment
présent. C'est l'attention portée à l'expérience
vécue et éprouvée, sans filtre (on
accepte ce qui vient), sans jugement (on ne décide pas
si c'est bien ou mal, désirable ou non), sans attente
(on ne cherche pas quelque chose de précis). »
Les caractéristiques d'un tel état de conscience
sont définies selon les critères suivants :
· Une attention soutenue à l'expérience
présente - "Mindfulness" vs "mindlesness",
· Une attitude d'ouverture, de curiosité et
d'acceptation à l'égard de l'expérience : L'esprit du
débutant.
En fin, cette pratique, telle que
Jon KABAT-ZINN l'a développée et selon un
protocole qui lui est propre, est assimilée à la troisième
vague des TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale -
COTTRAUX et al. 2007). Le protocole est fortement
emprunté aux techniques appelées Samatha et Vipasana qui sont les
deux techniques de base utilisées dans la méditation.
Plus concrètement, il s'agit de focaliser son attention
sur sa respiration, ou un endroit du corps, ou un mouvement, ou tout autre
stimulus, et de ramener son esprit à cette focalisation chaque fois que
l'attention s'en éloigne. Plus précisément, cela peut se
pratiquer de façon formelle et informelle.
Ø La pratique formelle consiste
à s'asseoir pour pratiquer. Il s'agit vraiment de prendre le temps, 45
minutes par exemple, pour effectuer différents exercices.
Ø La pratique informelle consistant
elle à focaliser son attention, moment après moment, sur ce qui
se passe à un moment donné de la journée. Quand on fait la
vaisselle, par exemple.
La
Méditation de Pleine Conscience un outil pédagogique
cognitif ?
Nous avons vu que les étudiants ou apprenants sont
soumis à un ensemble de contraintes du fait du processus d'apprentissage
qui lui-même est un véritable processus de changement.
Nous avons vu précédemment qu'un outil est un
moyen qui permet d'obtenir un résultat et d'agir sur quelque chose. Un
outil pédagogique est donc un moyen permettant de développer
certaines habiletés ou compétences dans un contexte
d'apprentissage.
Le point de vue des
neurosciences
Nous savons, en nous appuyant sur des études
réalisées dans le champ de la psychologie, que la
MPC a des effets positifs sur les personnes (Relations
à : l'environnement extérieur, les processus liés aux
évènements perçus et à la gestion des
émotions ou états internes).
Des études démontrent l'amélioration du
terrain des humeurs, ce qui peut entrainer un changement dans le comportement
mais d'autre études faites en laboratoire de neuroscience, prouvent
qu'il existe une modification neuronale interne par la construction de nouveau
réseaux neuronaux, mais aussi dans l'utilisation, même des zones
cérébrales.
Ainsi LEDOUX (1996) à mis à
jour le concept du « Hub de l'amygdale » qui
détermine que l'apprentissage de la peur et des réactions
anxieuses a lieu dans le thalamus et l'amygdale selon une voix qui
court-circuite le cortex préfrontal. Cette voie est utilisée
quand il s'agit de réponse de survie immédiate : fuir,
affronter et combattre, ou s'immobiliser. Cette voie courte correspond donc au
processus de conditionnement classique.
La figure ci-après, représente les voies
longues et courtes du traitement de l'information à caractère
émotionnel selon LEDOUX (2002).Elle positionne aussi
les possibles actions de la thérapie comportementale sur la voie courte,
émotionnelle et de la thérapie cognitive sur la voie longue, plus
rationnelle. Elle se schématise comme suit :
LEDOUX
1996 :
Il y a une voie courte, automatique et inconsciente et
une voix longue qui fait intervenir la conscience (aires
préfrontales).
ü Les troubles émotionnels utilisent surtout
la voix courte
ü L'habituation et facilitée par le cortex
préfrontale
Cortex sensoriel et préfrontal
Thalamus
Amygdale
Stimulus
Réponse
Thérapie Cognitive
Thérapie Comportementale
Voie Longue
Voie Courte
Réponse
En fonction de ce que nous avons découvert lors de
notre revue de recherche, la méditation permettrait d'améliorer
les émotions et le comportement. Par conséquent, l'usage de la
méditation ne favoriserait-il pas le développement du circuit
long ?
1.4. Questionnement et Hypothèses
Hypothèses de recherche
S'appuyant sur les constats de notre revue de recherche, nous
émettons les hypothèses que la Méditation de Pleine
Conscience, intégrée aux processus d'apprentissage, permettrait
d'améliorer :
Ø Les facultés cognitives (Attention,
Efficacité),
Ø La gestion des émotions et
réactivité aux évènements (Intelligence
Émotionnelle),
Ø Les relations aux évènements
(relation à la matière apprise pendant le cours et la
relation avec l'environnement - autres élèves et
professeur),
Ø La métacognition par le développement
de "l'observateur interne" par les exercices d'observation des schémas
de sa propre pensée.
2. PROBLÉMATIQUE
THÉORIQUE
· INTRODUCTION
Afin de répondre aux hypothèses que nous avons
posées plus haut, nous avons rassemblé un certain nombre d'auteur
qui ont tous étudiés et développer des concepts des
théories sur lesquels nous allons bâtir la structure de nos
recherches.
Nous avons pris le parti d'étudier les conditions
d'apprentissage d'un étudiant lambda, c'est-à-dire subissant les
conditions standard d'un apprentissage. Le point de départ de notre
observation se situe et s'appuie sur la théorie du changement.
Le changement est la source de l'événement et la
source de création de la déstabilisation origine du chaos...
2.1. Cadre Théorique
Relation au changement
Comme nous le rappelle MALLET (2001) les
théories de l'apprentissage se succèdent depuis de nombreuses
années mais pour le moment, il n'y a pas de théorie de
l'apprentissage satisfaisante, qui ne laisse des pans de questionnement6(*)... Elle précise que des
avancées ont permis de mieux cerner les conditions favorables au
développement d'un ou de plusieurs apprentissages.
La première condition repose sur l'existence d'un
projet professionnel ou personnel chargé de sens pour l'apprenant. Elle
précise que si le projet essence ne sont pas requis, les apprentissages
sont toujours laborieux, quand ils ne sont pas tout simplement impossibles ou
superficiels et fragiles. Dans notre travail de recherche nous posons
l'hypothèse que l'apprenant et dans un cursus qu'il a choisi et par
conséquent projet et sens sont bien réunis.
La deuxième condition, émerge dans les relations
entre l'apprenant et le monde extérieur. Ce monde extérieur est
constitué par son entourage, sa famille et aussi et surtout son
formateur ou son maître. Pour aller, la relation doit aller
au-delà d'un simple encouragement, elle doit contenir de l'empathie, de
la sympathie, de la bienveillance et pourquoi pas le dire aussi, de l'amour.
Ses qualités sont la chaleur nécessaire à la mise en route
d'un processus d'apprentissage, consommateur d'énergie multiples chez
l'apprenant dans sa relation interactive avec son environnement, dans ce
processus que EdgarMORIN appelle
auto-éco-développement dans l'introduction à la
pensée complexe.
La troisième condition concerne l'apprentissage
lui-même. Tout apprentissage est un processus de
déconstruction/reconstruction et doit être accepté en tant
que tel par l'apprenant, qui ne doit pas craindre de mourir et renaître
en permanence, Remettant alors en cause, son identité, ses savoir, ses
idées arrêtées sur le monde et sur lui-même. Il n'y a
aucun apprentissage qui ne bouleverse l'ordre ancien quel que soit la nature
des apprentissages. Tous y passent des plus solides au plus immatériel
et pire encore lorsqu'il s'agit de mieux se connaître dans des processus
analytique ou plus largement thérapeutique au même spirituel.
Comme le dit MALLET (2001) :
« Ce lâcher prise, par-delà et
au-delà de tout projet, cet abandon à l'inspiration et à
la vie, les grands artistes, les grands savants en font leur quotidien. Mais,
toutes proportions gardées, comprendre, entrevoir un nouveau point de
vue, une nouvelle perspective demande aussi un certain abandon, au double sens
du terme : ne pas s'accrocher au savoir (et savoir-faire) que l'on a, et
accepter avec souplesse et ouverture la nouvelle synthèse à
venir. D'autant que cette nouvelle synthèse est quelquefois, et
même souvent, imprévisible dans la temporalité et la forme
de son émergence. »
Notion de stress
Ce sera la première notion dont nous ferons
référence dans notre étude. Si l'on regarde bien autour de
soi autant dans le passé que dans le présent et à plus
d'un titre si l'on intègre le futur à notre observation, le
stress est un élément quotidien.
La notion de stress intervient à tout moment et
à tout instant dans nos relations aux évènements.
Nous souhaitons dès maintenant choisir de ne pas parler
de bon et mauvais stress. En effet, la notion de bon et mauvais nous obligerait
à définir ce que le bon et le mauvais représente dans une
relation de stress pour chacun. Et de ce point de vue, il y aurait autant de
point de vue que de cas envisagés. Il serait intéressant de poser
la question à un gagnant du gros lot au loto qui fait un infarctus par
l'intensité de la nouvelle. Serait-ce un bon stress ou un mauvais stress
que d'apprendre que nous sommes l'heureux gagnant.
De notre point de vue, ce sont les conséquences de la
relation au stress qui nous disent si c'est un bon ou mauvais stress. En
quelque sorte, notre capacité à nous adapter guidera aussi le
résultat de ce que nous apprécions comme bon ou mauvais.
Un événement reste un événement,
c'est notre relation à l'événement qui va
caractériser si cela est bon ou mauvais pour nous, mais aussi les
conséquence de cet événement vont fortement influencer
l'appréciation que nous aurons de cet.
c) Modèles de stress
Des modèles ont été mis au point par des
chercheurs, modèles qui seront intégrés dans notre
étude :
· Le modèle de Hans SELYE en
1956 :
Il définie trois phases : Alarme /
Résistance / Épuisement
· Le modèle de Henri LABORIT en
19XX :
Il définie trois phases également : Lutte /
Fuite / Sidération
Relation Affective et
Émotions :
Nous avons choisi de baser l'étude en adoptant une
approche centrée sur la personne. Par conséquent, ce qui nous a
semblé le plus judicieux est une approche systémique ou approche
par relation circulaire, et par conséquent selon une dynamique
d'échange du sujet avec son milieu (voir le schéma
ci-après).
Tout comportement s'insère dans le contexte d'autre
comportement qui le précède et qui le suivent. Il
synthétise nécessairement et à chaque instant :
attentes, désirs, stratégies, anticipations, valeurs,
émotions, impressions et pressions, conscient et inconscient.
Figure 1 : Circularité de la relation Je /
Tu ou Sujet / Objet.
Légendes :
Pensées = cognitif, images mentales,
dialogue interne, valeurs affichées, projets, besoins identifiés
par la personne.
Émotions = ressentis, impressions, sensations,
état physique, besoins ressentis, tel qu'identifiés et
nommés par la personne.
Comportement = ce qui est visible, audible,
constatable, enregistrable par une caméra et/ou un
magnétophone : les faits.
Les pensées et émotions ne sont pas accessibles
directement par le vis-à-vis, mais déduites de ce qu'il
perçoit, sent ou ressent. Pour chacun, les liens entre les trois
pôles (Cognition / Émotion / Conation) sont fort et
« évident » alors qu'ils sont différents
d'une personne à une autre.
a) Notion d'antériorité : production de
notre d'esprit
Pour respecter les sens de notre travail, approche
centrée sur la personne, nous allons étudier le point de
départ, l'esprit.
Avant même de nous retrouver dans une situation
stressante due à un événement extérieur, c'est
à dire confronté à un événement
extérieur à nous même, nous allons nous pencher sur
l'étude de la personne en tant que sujet autonome et créateur de
ses émotions.
Comme nous l'avons vu précédemment, le
comportement est supporté par un état d'esprit qui
synthétise à tout moment l'état interne dans lequel nous
nous trouvons.
Les émotions de base naissent de l'état d'esprit
tendu dans lequel nous nous trouvons,une tension qui oscille en permanence
entre peur et espoir.
La tension elle-même ayant pour origine le fait que nous
cherchions à saisir et retenir quelque chose. Et cette chose est
elle-même produite par le flot incessant de pensées qui traverse
notre esprit, cette pré-occupation permanente qui fait la distinction
entre l'homme et l'animal, notre cortex.
En quoi peur et espoir pourrait être source de
déséquilibre ?
La PEUR de voir se reproduire une situation qui remonte
à nous comme un souvenir, cette peur à pour effet de contraindre
notre esprit ce qui a pour conséquence de réduire et de limiter
ses capacités de réflexions, son champ d'action. Les
conséquences secondaires peuvent être l'apparition de
frustrations, de sentiments négatifs, voir de colère.
L'ESPOIR, de voir se réaliser un rêve, un projet,
cet espoir à pour effet de « projeter » notre esprit
à l'extérieur ayant pour conséquence, là aussi, de
réduire et de limiter ses capacités de réflexions, son
champ d'action. L'idée intense de déjà y être et de
retenir la chose a pour conséquence de nous empêcher de
réfléchir aux étapes de sa réalisation. Les
conséquences secondaires peuvent être du même ordre que
précédemment.
Dans le point suivant nous verrons comment
GOLEMAN a classifié la compétence à
observer ce type de phénomènes.
b) Notion d'Intelligence Émotionnelle
Pour aborder l'étude des affectes ou émotions
nous avons choisi de nous appuyer sur le modèle de
GOLEMAN (2001) qui a développé des concepts et
des compétences au travers des relations que nous avons avec nous
même et avec les autres.
Il propose un tableau axé sur ces concepts et
compétences répartis entre quatre catégories : la
conscience des émotions en soi et chez les autres et la maîtrise
des émotions en soi et chez les autres :
Tableau 1
Compétences de l'Intelligence
Émotionnelle (IE) de Goleman (2001)
|
SOI
Compétence personnelle
|
AUTRES
Compétence sociale
|
CONSCIENCE
|
AUTO-ÉVALUATION
Conscience de soi
(des états, préférences, ressources
et intuitions intérieurs) :
· Conscience émotionnelle de soi
· Auto-évaluation
· Confiance en soi
|
EMPATHIE
Conscience sociale
(conscience des sentiments, des besoins et des
préoccupations des autres) :
Empathie, ?Souci du service
Compréhension organisationnelle
|
MAÎTRISE
|
AUTO- RÉGULATION
Maîtrise de soi
(des états, impulsions et ressources
intérieurs) :
Contrôle de soi
Fiabilité
Droiture?Adaptabilité?Adhésion aux objectifs1
Initiative
|
APTITUDES SOCIALES DE COMMUNICATION
Gestion des relations
(apte à produire les réponses voulues chez
les autres) :
Aider les autres à se perfectionner Influence
Communication
Gestion des conflits
Leadership?Catalyseur du changement Établissement de
relations Travail d'équipe et collaboration
|
Dans la suite de nos travaux nous intègrerons
également les travaux de MAYERS et SALOVEY sur l'intelligence
émotionnelle.
Neurosciences et
émotions
En dépit des lacunes de la recherche neuropsychologique
en matière de régulation émotionnelle, les scientifiques
ont dégagé les composants biologiques de l'expression
émotionnelle. Dans le cerveau humain, il existe un ensemble connu sous
le nom de système limbique, dont les principales structures sont
l'amygdale et l'hippocampe. Cette région du cerveau, que l'on a pu
baptiser « cerveau émotionnel », a des connexions
avec le cortex frontal. Lorsque ces connexions sont dégradées,
suite au stress ou à la peur7(*), le jugement social en souffre, ainsi que la
performance cognitive, car les aspects émotionnels de l'apprentissage,
parmi lesquels figurent les réactions au risque et à la
récompense, se trouvent compromis. Un exemple de dysfonctionnement de
l'interaction entre les parties émotionnelle et cognitive du cerveau :
Antonio DAMASIO a étudié un comptable de l'Iowa,
fort intelligent selon les critères traditionnels (QI de 130) et ayant
réussi dans sa partie, sur qui on a dû procéder à
l'ablation d'une partie du cerveau suite à une lésion. Toute
communication a été coupée entre les parties
émotionnelle et cognitive de son cerveau. Après
l'opération, il a conservé un QI supérieur à la
moyenne pendant plusieurs années, durant lesquelles il est resté
sous observation médicale. Cependant, son jugement social s'en est
trouvé si affecté qu'il a perdu son emploi, a
échoué à en conserver un autre, s'est retrouvé
impliqué dans des entreprises à la limite de la
légalité, et a fini par divorcer après dix-sept ans de
mariage pour épouser en secondes noces une femme riche mais
considérablement plus âgée que lui, qu'il décrivait
comme une « mondaine vieillissante ». Cet exemple décrit un
cas extrême de perte du juge- ment social. Plus important pour l'aspect
éducatif, rappelons que cet individu avait toujours un QI
supérieur à la moyenne après son
opération8(*) voir
schéma du système limbique ci-après.
Schéma 1 : Structure interne du cerveau et
Système Limbique
Phénoménologie
« Ce qui est important n'est pas ce que vous
regardez, ce n'est pas vous qui regardez, c'est la hauteur en vous d'où
vous regardez »
Gustave MEYRINK
Comme source d'étude des phénomènes nous
avons pour l'instant choisi de suivre le concept de l'Autopoïèse ou
de l'Énaction.
Le concept de l'énaction, proposé par
Francisco VARELA(1946-2001), biologiste, neurologue et
philosophe, s'oppose à de nombreuses théories et remet l'humain
au sein de son environnement. Il fût aidé par son professeur et
mentor Humberto MATURANA.
Francisco VARELA a développé
cette théorie et ce concept scientifique, en le démontrant
scientifiquement. Pour cela il s'est appuyé sur la biologie et les
sciences cognitives dont il est spécialiste.
Il a réussi à démontrer que l'individu
est à l'origine de la construction des phénomènes, c'est
à dire que dans une relation sujet / objet, à la fois le Sujet et
l'Objet Co-construisent leur réalité intrinsèque
immédiate.
Cette théorie est très bien expliquée
dans l'ouvrage L'inscription corporelle de l'esprit
(VARELA, 1999)
Ce nouveau paradigme défend l'idée que la
cognition est d'abord incarnée, c'est-à-dire qu'elle prend en
compte le fait que chaque espèce a son propre « Umwelt » (ou
milieu), évolue dans son propre monde, avec ses propres règles.
Toute activité cognitive sensori-motrice s'inscrit dans une interaction
physique avec l'environnement. Nos différentes capacités
s'avèrent ainsi inséparables de notre corps, de notre langage et
de notre histoire culturelle. Elles nous permettent de donner un sens à
notre monde.
Avec l'énaction, Francisco
VARELAs'attaque au cognitivisme, qui défend une approche de
l'esprit basée sur le calcul symbolique (et l'intelligence
artificielle), et au connexionnisme, qui prône l'émergence de
l'esprit basée sur la connectivité d'un réseau de
neurones. Il s'en prend aussi au néodarwinisme neuronal
(EDELMAN et CHANGEUX) et à la notion
d'adaptation, à la psychanalyse de FREUD et à la
phénoménologie de HUSSERL et
MERLEAU-PONTY, il met au coeur de l'énaction
l'expérience humaine.
Pour se faire VARELA(1999) s'appuie
également sur l'école philosophique indienne du Vaibhasika et
s'inspire plus particulièrement des textes de l'Abhidharmakosha, qui
expliquent la relation Sujet / Objet en terme de phénoménologie
et d'interrelation entre eux.
Figure 2 : Principe d'Autopoïèse et
d'Énaction.
a) La qualité
d'observateur : qu'observons-nous réellement ??- Autocritique du
chercheur...
Les systèmes vivants, dont l'organisation neurologique
est compatible, peuvent se poster en tant qu'observateur d'autres
systèmes vivants, sachant que ce qu'ils observent, ce n'est pas l'autre
: ce qu'ils observent c'est une interaction entre eux et cet autre.?Cette
remarque conduit à un constat plus radical encore : un système
vivant qui observe un objet, vivant ou non, construit en fait cet objet
à partir de ce que ses propres caractéristiques
neuro-cognitivo-psycho-socio-culturelles peuvent construire, en termes de
formes et de couleurs par exemple.?Mais dans tous les cas, observer c'est
interagir, et ce que nous appelons « observation » n'est
pas autre chose que l'effet des changements structuraux auto-produits sous la
pression des perturbations générées par cette interaction
avec l'objet. ?Quand nous disons que nous observons une couleur, nous
évoquons sans le savoir le processus interne qui nous fait produire
telle ou telle couleur à partir d'une perturbation de type ondulatoire
(et nous ne pouvons qu'ignorer les éventuelles couleurs qui peuvent
être produites par d'autres organismes à partir de l'infrarouge et
de l'ultraviolet car ces longueurs d'onde n'existent pas pour notre
système neurologique, alors qu'elles existent pour celui de
l'abeille).
Gardons ceci à l'esprit car cette définition
redéfinit et conditionne très puissamment l'action du chercheur.
En effet, elle réduit à néant toute prétention
à l'objectivité : nous n'observons que les mondes que notre
organisme (organisation et structure) peut construire, à partir des
perturbations significatives pour lui, et ce que nous observons en fait, ce
n'est jamais autre chose qu'une interaction entre nous et un autre.?Ces
remarques, parmi beaucoup d'autres, ont permis de produire un modèle qui
est aujourd'hui admis par la plupart des chercheurs de haut niveau dans les
sciences les plus diverses: le modèle constructiviste.
La caractéristique auto-informationnelle du vivant
implique une critique radicale de la prétention à
l'objectivité, c'est-à-dire du pouvoir d'un observateur à
se prétendre extérieur au système qu'il observe et
décrit. ?Humberto MATURANAsouligne ce rapport
très particulier que les systèmes vivants entretiennent avec le
monde extérieur, à partir d'expériences d'optiques faciles
à reproduire:?« Nous ne percevons pas entre les erreurs et
les non erreurs dans l'expérience de l'action, nous ne distinguons pas
entre la perception et l'illusion dans l'expérience de cette
situation. »
b) Deux remarques à l'appui du
modèle constructiviste :
Sur une base purement neurobiologique, si nous opérons
un décompte du nombre des neurones sensoriels et sensitifs, par rapport
à celui des neurones corticaux, nous trouvons un rapport global de 1
pour 100 000. Ce qui signifie que le cerveau humain s'auto-consulte environ 100
000 fois plus qu'il ne consulte les perturbations qui lui proviennent de
l'extérieur. ?En outre, nos neurones sensoriels et sensitifs, visuels,
auditifs, olfactifs, tactiles... ne savent tous faire qu'une seule chose : 80
millivolts. C'est avec des vagues de n fois 80 millivolts que nous construisons
nos univers perceptifs.?Francisco VARELA9(*) nous en offre une illustration avec le
rapport oeil-cerveau : « L'activité, à
l'intérieur du cerveau (...) ressemble à un système
autonome. Concrètement, par exemple, la rétine n'envoie pas une
information au noyau thalamique, le premier point de connexion de la
rétine, comme le ferait un fil de commande. Chaque neurone, à
l'intérieur du noyau thalamique, est en réalité
connecté à 80 % avec d'autres neurones situés à
l'intérieur du cerveau; seules 20 % des connexions arrivent à la
rétine. Ce fonctionnement ne peut être comparé avec une
image qui entrerait, puis serait traitée par paliers successifs. Le
fonctionnement du cerveau ressemble beaucoup plus à une conversation
très animée au cours de laquelle arrive soudain une autre
personne, qui émet des opinions. C'est un phénomène qu'un
neurobiologiste a nommé « cocktail party effect ».
Le cerveau fonctionne en permanence ; il reçoit des informations sous la
forme d'une interaction, d'un couplage sensoriel. Ce couplage n'est pas du tout
reçu comme une commande, qui va être traitée par paliers
successifs, mais plutôt sur le mode de la modulation d'une
activité intrinsèque. Cette activité intrinsèque
explique -et ce point est essentiel- pourquoi chacun d'entre nous voit des
choses différentes selon les circonstances. »
Modèle de
perceptions
Nous avons vu, dans le paragraphe précédent,
qu'il est question de co-construction avec la théorie énactive de
VARELA. Chaque acteur de la rencontre, participe à la
création de l'événement. Pour expliquer cela
VARELAs'appuie sur le modèle constructiviste mais aussi
de sa connaissance de l'école philosophie indienne Vaibhasika et des
textes doctrinaux de celle-ci. Cette école intègre, dans son
discours et par ses démonstrations, la présence de six sens ou
six conscience.
Pour présenter l'existence de ses six consciences nous
proposons le schéma ci-après, tiré des enseignements de
Lene HANDBERG10(*) philosophe à l'université de
Copenhague, spécialiste des tradition orientales.
La Méditation de Pleine
Conscience en théorie
Selon le concepteur du protocole, la méditation de
pleine conscience permet de développer un certain nombre de
compétences. C'est au travers du développement de certaines
qualités habiletés que les résultats de la pratique
s'obtiennent.
Nous allons présenter ses des habiletés telles
que KABAT-ZINN (2003) les décrits dans son
ouvrage :
a) L'état d'esprit :
§ ÊTRE au lieu de FAIRE
Vu de l'extérieur, les pratiquants de méditation
offrent une vision très étrange. Ils sont assis ou
allongés, les yeux fermés ou mi-clos, immobiles, et cela dure
plusieurs minutes, voire plusieurs dizaines de minutes voir des heures
entières pour les plus expérimentés.
Ces personnes dorment-elles ? NON ; Ces personnes
rêvent-elles ? NON plus
Ces personnes s'entrainent, c'est le premier point. Elles
entrainent leur esprit.
Ensuite, elles « s'entrainent à
être » et non « à faire ».
« Être présent à l'instant. » C'est le
second point.
§ La CARTE n'est pas le TERRITOIRE
Cet adage célèbre d'Alfred
KORZYBSKI, fondateur de la sémantique générale,
et constitue un des présupposés de la Programmation
Neurolinguistique, signifie que la représentation que nous nous faisons
de la réalité n'est pas la réalité elle-même.
Autrement dit, appliqué ici, lire cet ouvrage sur la pleine conscience
n'a rien à voir avec la pratique de la pleine conscience
elle-même. Cet aspect des choses est tout simplement essentiel.
Élargir sans cesse son point de vue sur les évènements est
l'une des recommandations de la pratique de la pleine conscience.
§ Du PILOTE AUTOMATIQUE à l'ATTENTION au
CORPS
Nous fonctionnons généralement en pilote
automatique : nous faisons telle ou telle tâche et en même
temps nous pensons à des évènements passés ou
futurs, oubliant tout à fait ce que nous sommes en train de faire et
surtout ce que notre corps ressent. Ainsi, nous ne contrôlons ni notre
corps, ni nos pensées. En d'autres termes, nous négligeons notre
corps. Or, notre corps nous envoie des messages de façon permanente.
Face à une expérience agréable ou
désagréable, nous avons assez facilement accès à
nos pensées qui étaient présentes à ce moment,
parfois aux sentiments qui nous ont animés, mais difficilement aux
sensations corporelles. Pratiquer la pleine conscience permet de se reconnecter
au corps, d'améliorer notre perception intime des
évènements et au total d'améliorer notre santé et
notre qualité de vie. Ainsi, en pratiquant, nous pouvons savoir ce que
nous serons en train de faire au moment où nous le faisons. Faites
l'exercice du raisin sec ! Vous m'en direz des nouvelles...
§ De la MÉDITATION FORMELLE et
INFORMELLE
Les moyens pour acquérir cette capacité
d'être parfaitement présent moment après moment sont
doubles. Ils se répartissent en exercices de méditation formelle
au nombre de 3 (body scan ou balayage corporel, exercices de yoga et
méditation marchée) et exercices de méditation
informelles, c'est-à-dire la pratique délibérée de
l'attention à l'instant présent dans des activités
quotidiennes aussi banales que laver la vaisselle, sortir les poubelles ou
conduire sa voiture. C'est tout l'intérêt de ce programme. Quels
seraient les bienfaits d'une pratique qui ne serait utile que pendant la
pratique elle-même? Pratiquer la méditation formelle permet
d'accroître peu à peu les moments de conscience de l'instant, et
la pleine conscience va s'appliquer naturellement à tous les autres
moments de notre vie. Sans efforts. Petit à petit. Mais avec
conscience.
§ La MÉDITATION est le CHEMIN
Souvent, les personnes souhaitant pratiquer la
méditation ont envie d'arriver quelque part. En réalité,
tout comme l'avait dit Saint-Exupéry (Citadelle -
1948)« Si tu veux comprendre le mot de bonheur, il faut
l'entendre comme récompense et non comme but», la pratique de
la méditation permet finalement « d'être pleinement
là où nous sommes déjà ». C'est
paradoxal, mais c'est comme ça. Ainsi, les moyens et le but se
confondent. Nous proposons l'allégorie qui veut que le chemin soit
à la fois le moyen, la méthode et l'objectif.
b) Les fondations
Jon Kabat-Zinn distingue 7 fondements ou fondations essentiels
de la pratique de la pleine conscience :
ü Le non-jugement
|
ü L'esprit du débutant
|
ü Le non-effort
|
ü La patience
|
ü La confiance
|
ü L'acceptation
|
ü Lâcher-prise (auquel nous
préférons la notion de Laisser Être qui implique que nous
sommes déjà nous même et qu'il n'y a rien à ajouter
mais plutôt laisser advenir notre personnalité profonde)
Ces 7 fondements doivent s'accompagner, pendant le programme,
d'un engagement à pratiquer qui tient en 3 chiffres :
Ø 6 jours sur 7,
|
Ø 45 minutes par jour,
|
Ø 8 semaines.
|
A cette notion d'engagement sont associées
l'autodiscipline et une intentionnalité sans faille.
· CONCLUSIONS
Les institutions nous disent que les enfants doivent
acquérir une « compétence
émotionnelle » pour fonctionner correctement dans tous les
environnements sociaux, en particulier ceux de l'école et du lieu de
travail. La compétence émotionnelle comprend, entre autres
éléments, l'aptitude à être conscient de soi, le
self-control, l'empathie, l'aptitude à résoudre les conflits et
à coopérer avec d'autres.
Comme l'a fait remarquer Masao ITO(rapport
OCDE 2002), le cerveau émotionnel permet à l'être humain de
prendre en compte la valeur de l'information reçue, ce qui distingue
l'être humain des autres mammifères.
« La Méditation de Pleine Conscience
serait-elle un soutien à des apprentissages cognitifs et
psychoaffectifs dans le cadre d'apprentissages académiques
? »
III -
MÉTHODOLOGIE
On détermine un fait humain, disait Jean Filliozat,
non pas par la seule observation de l'extérieur, ce à quoi sont
limitées les sciences de la nature, mais par la communion avec la
conscience du sujet du fait étudié. La démarche la plus
scientifique est celle dans laquelle le chercheur assimile la culture qui
produit le fait, suffisamment pour acquérir lui-même la conscience
qu'en a le sujet...
Pierre Sylvain FILLIOZAT (Bulletin de
l'ÉFEO. Tome 73, 1984. pp. 1-30)
Avant d'aborder la méthodologie par elle-même, il
nous a semblé important de souligner pour le lecteur que le travail
même de ce mémoire fait déjà partie de la
première phase de la méthodologie telle qu'elle fût
décidé entre nous et notre directrice.
En effet, le fait d'introduire un sujet délicat et
connoté dans les Sciences De l'Éducation semblait
déterminer une étape préalable qui consistait à
faire l'état de l'art dans ce domaine, de façon à avoir un
panorama le plus large possible.
Le choix de la méthode est toujours une étude en
soi-même. Il est important de faire le bon choix afin d'apporter une
validation ou une invalidation par rapport aux hypothèses
formulées concernant les apports de la MPC dans les processus
d'apprentissage. Pour mémoire nous souhaitons découvrir si
l'usage de la méditation permettrait de développer des
compétences apportant une amélioration :
Ø des facultés cognitives (Attention,
Efficacité),
Ø de la gestion des émotions et
réactivité aux évènements (Intelligence
Émotionnelle),
Ø des relations aux évènements
(relation à la matière apprise pendant le cours et la
relation avec l'environnement - autres élèves et
professeur),
Ø la métacognition par le développement
de "l'observateur interne" par les exercices d'observation de sa propre
pensée.
Compte tenu de l'importance et de l'étendue des travaux
que nous souhaitons meneret que nous n'avons pas trouvé de traces de
recherche couvrant ces domaines, nous pensons, sans tirer de conclusions
hâtives, que ce genre d'expérience n'a jamais été
menée en France et dans les pays francophones ou non francophones
limitrophes.
Pour aborder ces travaux, nous avons choisi de réaliser
une méthodologie scindée en quatre phases. En effet,
l'étude d'un phénomène aussi peu répandu ou
destiné qu'à un certains nombre d'initiés,
nécessite, semble-t-il, de s'intéresser aussi aux relations que
la population entretien avec le phénomène
étudié.
Par conséquent nous proposons de réaliser
l'étude en respectant ces quatre phases :
Ø Phase 1 : État de l'Art (le
présent mémoire). Dans un premier temps, nous souhaitons
découvrir l'état de l'art dans le domaine, quel est
l'existant ?
Ø Phase 2 : Enquête Exploratoire (la
relation au phénomène « Méditation »).
Dans un deuxième temps, nous souhaitons découvrir les relations
que les gens ont avec la méditation. Ceci permettrait de vérifier
les représentations que chacun entretien avec ce sujet, comment ce sujet
est reçu ? ce qui fait son attirance et/ou son rejet ?
Ø Phase 3 : Étude du
phénomène de la MPC dans un
établissement. Dans un troisième temps, nous souhaitons
vérifier la teneur de nos hypothèses.
Ø Phase 4 : Recherche clinique avec un panel
réduit de quelques étudiants volontaires. Enfin, si la
possibilité nous est offerte, nous souhaiterions mener une étude
clinique avec quelques cas sur une période d'une année
universitaire afin d'approfondir notre questionnement.
1. PHASE 1: ÉTAT DE L'ART
Comme nous l'avons évoqué
précédemment la réalisation du présent
mémoire sera notre première étape. Cette première
démarche répond à la mise en place d'une méthode
empirique.
Il aura permis, très modestement, d'avoir fait un tour
d'horizon et d'avoir mis à jour une partie de l'existant dans le domaine
de la Méditation associé au champ des Sciences De
l'Éducation, sans oublier le point de vue des politique et de
l'histoire.
Il est important, si l'on veut être congruent avec nos
idées, de connaître l'étendu du sujet avant même de
réaliser une étude. N'est-ce pas là, la première
étape d'une démarche systémique de recherche ?
2. PHASE 2 : ENQUÊTE EXPLORATOIRE
La phase 2 de notre recherche consiste à
découvrir « la relation à la chose », c'est
à dire de découvrir quelles relations et/ou
représentations les gens se font-ils ou entretiennent-ils lorsqu'ils
entendent parler de méditation, quelle expérience ont-ils ou
ont-ils eu de la pratique, ou encore quelle serait leur opinion si la
méditation était enseignée ou plutôt
pratiquée,comme tout autre discipline ?
Dans cette partie nous n'allons pas cibler une
catégorie de personne en particulier mais nous allons tenter de
découvrir, dans un champ le plus large possible, quelle est la relation
que les personnes entretiennent avec le concept de méditation.
Ayant nous-mêmes un avis mais surtout, nous souhaitons
mettre à jour la tendance sur le sujet en réalisant une
enquête au travers d'un questionnaire dont le support serait en ligne et
sur lequel les participants pourrait s'exprimer librement et anonymement.
Nous souhaitons découvrir les relations que les
individus ont avec la notion de méditation liée à
l'apprentissage.
ú Choix de l'échantillon et
Méthode :
Nous proposons de réaliser cette enquête dans un
champ élargi de façon à obtenir une somme d'information
qui ne soit pas biaisée par le fait que le centre de yoga le plus proche
soit le seul à avoir répondu à ce questionnaire, ce qui,
à notre avis ne laisserait aucun doute sur la tendance des
résultats après le traitement des données.
Le fait de réaliser un questionnaire en ligne nous
permettra de récolter l'ensemble des informations et surtout facilitera
leur traitement.
Le questionnaire de l'enquête exploratoire ayant
déjà été validé auprès d'une dizaine
de personnes nous pouvons le mettre en ligne au plus tôt.
Pour ce qui est de la méthode de sélection d'un
échantillon, je souhaite, dans un premier temps, contacter tous mes
correspondants pour leur demander de participer mais aussi contacter les
différents réseaux liés au « monde »
de la méditation.
ú Cibles possibles :
· Universitésd'Aix
· Universités de Marseille (médecines,
pharmacie)
· Les Lycée d'Aix,
· Les associations de parents d'élèves,
· Dans la rue,
· Diffusion sur des listes Internet, réseau
« Bien Être » donc connoté,
· Les amis,
3. PHASE 3 : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
QUALITATIVE
3.1. Questionnement préalable
La méthodologie qualitative se caractérise par
le recours à des approches, méthodes et techniques d'approche
directe du sens des phénomènes humains et sociaux, sans le
passage par la mesure et quantification. Son usage est de plus en plus
répandu, les recherches foisonnent. La question la plus cruciale est
sans doute celle de la posture du chercheur dans ce type de recherche. Peut-on
encore parler d'objectivité ? L'implication du chercheur
présente-t-elle un obstacle ou un levier ? L'analyse des données
s'accommode-t-elle bien de modèles théoriques étrangers
à la situation précise de recherche ? A quelles conditions le
chercheur qualitatif peut-il revendiquer la rigueur dans son travail sur le
terrain comme dans ses analyses ?
3.2. Rappel de nos objectifs de recherche
Nous souhaitons mesurer les retombées de la pratique de
la méditation selon les hypothèses que celle-ci permet de
développer quatre types de compétences :
1) Cognitives
2) Métacognitive
3) Affectives
4) Sociales
3.3. Choix de la méthode
Nous souhaitons étudier sur le terrain et par la
pratique la validité de nos hypothèses. Dans ce but, nous avons
choisi de nous appuyer sur une méthodologie expérimentale
qualitative.
Sur la base d'un volontariat intrinsèque, une
quarantaine d'étudiants (âge compris entre 20 et 23 ans) sera
sélectionnée. L'ensemble passera le questionnaire
général composé des outils psychométrique. Sur la
base des résultats une sélection dite
« randomisée » sera faite et l'ensemble sera
divisé en deux groupes : un groupe témoin et un groupe
expérimental. Les deux groupes auront la possibilité de suivre
l'entraînement à la pleine conscience selon le protocole
basé sur huit semaines de Jon KABAT-ZINN.
Dans un premier temps, le groupe expérimental suivra le
protocole de huit semaines de méditation sur la pleine conscience.
À la fin des huit semaines les deux groupes seront à nouveau
réunis pour passer le questionnaire général.
Dans un second temps, le groupe témoin aura la
possibilité de suivre le protocole de huit semaines à son
tour.
L'idéal serait de pouvoir réaliser cette
étude sur deux classes différentes ou encore mieux dans deux
établissements différents.
3.4. Choix Des Outils de Mesures
Nous nous sommes questionnés sur la meilleure
façon de mesurer les effets de la pratique méditative et de ses
conséquences dans le champ de l'éducation.
En tout état de cause, il nous semble évident de
mesurer les effets directs de la méditationpar la mesure du stress, mais
un peu moins évident de mesurer les effets indirects sur les conditions
d'apprentissage et surtout les bénéfices tirés de la
pratique pour les étudiants.
En effet, un programme de 20h de MBSR ne peut
vraisemblablement n'avoir qu'un impact direct sur le stress des
étudiants. Cependant, le stress (notamment des étudiants) a une
visée adaptative, il est indispensable pour faire face aux enjeux (ici
les examens). Mais à dose trop forte, au lieu d'être stimulant il
est destructeur. Toutefois, il est donc nécessaire de pouvoir
réguler son stress.
Nous avons découvert que nous pouvons mesurer
"objectivement", "directement" par des questionnaires et des échelles
d'une part le stress et, d'autre part, sinon des capacités d'adaptation
au moins le sentiment d'auto-efficacité11(*), avec les questionnaires suivants :
· GHQ questionnaire général de santé
(General Health Questionnaire)
· Échelle de stress perçu
· Échelle HAD
anxiété-dépression (HopitalAnxiety and Depressionscale)
· Échelle d'auto-efficacité
Choix des échelles
psychométriques de Pleine Conscience
Comme nous l'avons exposé dans la première
partie de notre étude, il existe un certain nombre d'échelles
psychométriques qui ont été développées
à l'intérieur du domaine de recherche sur la méditation de
pleine conscience.
Chaque échelle à des caractéristiques et
un but déterminé. Au regard des résultats que nous
souhaitons mesurer et dans l'état actuel de nos connaissances, nous
pensons que les échelles les plus appropriés sont :
a) Kentucky Inventory of Mindfulness Skills (KIMS)
Cette échelle comprend 39 items qui mesurent quatre
éléments de la pleine conscience : l'observation, la
description, l'agir avec conscience et l'acceptation sans jugement. Les items
sont évalués sur une échelle de type Likert en cinq
points. La mesure des aptitudes de la pleine conscience évaluée
au travers de la construction de la KIMS repose fortement sur les aspects
conceptuels de l'approche thérapeutique de la DBT12(*) de LINEHAN.
L'instrument évalue la tendance générale à
être conscient au quotidien et n'exige pas une expérience de
méditation. Les auteurs rapportent une consistance interne qui
s'étend de 0,76 à 0,91 pour les quatre sous échelles.
b) Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS)
Cette échelle est construite à partir de 12
items qui mesurent l'attention, la conscience, la focalisation sur l'instant
présent et l'acceptation/non-jugement. Bien que cette échelle
tente de saisir plusieurs éléments de la pleine conscience, elle
ne les mesures pas indépendamment mais rapporte un score global unique.
les items sont évaluées sur une échelle de type Likert en
quatre points. Les auteurs indiquent une consistance interne de 0,74 à
0,80. D'autre part, il rapporte des corrélations négatives
liées à l'évitement, la suppression de penser,
l'harmonisation, l'inquiétude, la dépression et
l'anxiété, et des corrélations positives liées
à la clarté émotive, la « réparation de
l'humeur », la flexibilité cognitive et le bien-être.
· CONCLUSIONS
Il apparaît clairement que cette partie est trop
incertaine à cette étape de nos recherches et qu'un effort
particulier sera mis dans le choix d'outils avant la mise en application sur le
terrain.
4. PHASE 4 : RECHERCHE CLINIQUE
Dans cette partie nous souhaitons assurer un suivi de quelques
étudiants sur une période d'une année. En effet, si la
réduction du stress est évidente, mais reste à mesurer,
sur une période d'étude de huit semaines tel que l'impose le
protocole choisi, il nous semble nécessaire de poursuivre l'étude
de l'impact de la méditation sur l'apprentissage sur une période
concernant l'apprentissage lui-même. L'évidence du cycle
universitaire nous est apparue comme une nécessité.
Pour répondre aux exigences de cette phase nous pensons
que la réalisation d'entretiens seraitappropriée pour
compléter l'analyse (entretiens ouverts ou semi-directifs).
Nous réfléchirons plus tard à la forme de
ces questionnaires ou entretiens. L'entretien semi-directif permet de cadrer le
débat et l'entretien ouvert permet de l'élargir et de
découvrir, éventuellement, des thèmes non évidents
du premier abord, mais qui ont un intérêt dans le cadre des
recherches.
Exemple de questions semi directives :
ü Est-ce que vous avez ressenti des effets de la pratique
quotidienne de 30mn de méditation sur vos apprentissages ?
ü De quelle nature et de quelle importance (en leur
faisant apprécier subjectivement l'amélioration en %) :
amélioration des facultés cognitives, amélioration de la
gestion des émotions, amélioration des relations aux
événements, amélioration de la métacognition ?
5. PROTOCOLE : PROGRAMME DE PLEINE
CONSCIENCE SUR 8 SEMAINES (MBSR)
Le corps est le rivage de l'océan de
l'Être.
Poète SOUFI (Anonyme)
Dans le cadre de nos recherches nous avons choisi de
réaliser une méthodologie expérimentale dans laquelle nous
serons investi de la tâche de dispenser nous même le programme de
méditation. Pour ce faire nous avons choisi un protocole de
méditation qui a déjà été validé dans
le milieu médical et nous avons décidé d'appliquer ce
protocole à la lettre. En effet, Jon KABAT-ZIN, auteur
et concepteur de ce protocole, aussi appelée « Méthode
MBSR » (Mindfulness Based Stress Reduction) a mis au point,
validé, ajuster et éprouvé son protocole depuis de
nombreuse années en intervenant dans des cliniques puis en créant
sa propre clinique du stress.
Dans le cadre de nos recherches il nous semblait beaucoup plus
simple d'utiliser un outil déjà éprouvé et de nous
appuyer dessus que de créer un outil avec toutes les incertitudes que
cela comporte. Par ailleurs, cela limite les incertitudes et erreurs qu'un
nouvel outil pourrait introduire.
Pour ce qui est du fait de dispenser ce programme nous nous
appuyons sur la formation reçue et sur notre pratique quotidienne.
5.1. Apprendre par l'expérience
Ce programme offre l'opportunité d'apprendre les
compétences nécessaires à la pleine conscience (PC) par
l'expérience directe. La compréhension intellectuelle des
mécanismes à l'oeuvre ne présente qu'un
intérêt limité en comparaison de la portée d'une
pratique régulière. La répétition des exercices
quotidiens, la difficulté même à les mettre en place,
enseignent déjà. Mais faire l'expérience de manière
répétée, de cet état ouvert, présent
à ce qui vient, moment après moment, instruit en profondeur et
permet ce déplacement du point de vue de l'esprit sur ses propres
mécanismes. Cette connaissance implique donc la pratique
régulière de la méditation. Les instructeurs, pratiquent
eux- mêmes quotidiennement. Pour cette raison, ils sont à
même de guider les inductions de façon pertinente. Mais plus
encore, ils développent jour après jour leur capacité de
présence, d'accueil de ce qui vient.
5.2. Importance de l'engagement responsable
L'usage des pratiques de la pleine conscience ouvre sur
l'expérience personnelle de chaque participant. Lors des exercices
(détaillés plus loin), les instructeurs du programme guident les
participants par le moyen d'inductions qui les invitent à se relier, en
pleine conscience, à leur expérience, moment après moment.
Puis, chacun est convié à s'exprimer sur son vécu. Par son
attitude particulièrement ouverte, curieuse, confiante dans le processus
à l'oeuvre chez le participant, l'instructeur favorise le
déploiement de la parole sur l'expérience concrète de
chacun, et s'appuie sur ces feedbacks, pour enseigner les compétences
qu'il reconnaît déjà à l'oeuvre dans les propos des
uns et des autres. Cette responsabilité de sa propre parole, induite et
favorisée par la curiosité de l'instructeur, va permettre au
participant de relier sa pratique à ce qui fait sens pour
lui-même.
Parce qu'ils sont incités à s'exprimer sur leurs
vécus, mais aussi sur leurs doutes, leurs difficultés, les
participants se sentent petit à petit plus responsables. L'instructeur
les considère comme « experts » en ce qui les
concerne. Il encourage à « s'ouvrir » à la
difficulté et à adopter une attitude douce envers toute
expérience, par la qualité d'accueil qu'il incarne
lui-même, à l'égard de tout ce qui se présente.
5.3. Les grands thèmes du programme
Toutes les citations concernant le programme ci-après
proviennent de WILLIAMS et al. La pratique cognitive
basée sur la pleine conscience MBSR intègre la psychologie, la
pleine conscience et une pratique corporelle douce. Elle est destinée
à tous ceux qui souhaitent développer leur conscience du
quotidien.
Ce programme MBSR est précédé d'une
entrevue d'évaluation qui a pour objectif :
· D'expliquer ce qu'est l'approche par la pleine
conscience tout en explorant avec le participant comment elle pourra
l'aider.
· D'insister sur le travail personnel demandé
quotidiennement au cours des huit semaines.
Il se présente ensuite comme un entraînement qui
consiste en huit séances hebdomadaires de deux heures trente chacune
durant lesquelles le thème et le déroulement sont exposés
en détail. Des notes ainsi que des exercices à domicile sont
distribués à chaque participant.
Séance 1 : Le pilote
automatique
« La pleine conscience commence quand nous
reconnaissons la tendance à être en pilote automatique et que nous
nous engageons à apprendre comment mieux en sortir pour devenir
conscients de chaque moment. La pratique qui consiste à orienter
délibérément l'attention vers les différentes
parties de notre corps montre à quel point cela peut-être simple
et difficile à la fois. »
Comme les participants apprennent de la façon la plus
expérientielle possible, le programme démarre par un exercice de
pleine conscience nommé, l'exercice du raisin sec. Il s'agit de
diriger l'attention vers les sensations corporelles. Pendant une dizaine de
minutes, l'instructeur invite successivement à porter l'attention sur un
de ces grains, tenu entre les doigts. Les participants observent ce que leur
esprit peut concevoir de ce petit objet : son poids, sa couleur, les
détails de sa texture, son odeur puis enfin son goût. Au final de
l'exercice, il leur apparaît, qu'un geste aussi banal que l'ingestion
d'un grain de raisin, peut prendre une densité et une richesse
insoupçonnées.
Les participants deviennent conscients du peu d'attention
qu'ils accordent habituellement à la vie quotidienne. L'exercice
montre à quel point faire attention d'une manière
particulière (c'est-à-dire, délibérément,
dans le moment présent et sans jugement) peut vraiment changer la nature
de l'expérience. Les instructeurs recueillent les commentaires de
feedback en soulignant l'intérêt de devenir plus conscient de soi
alors que les routines mentales automatiques risquent d'entraîner une
personne guérie vers un nouvel épisode dépressif.
La deuxième pratique de cette première
séance consiste à faire découvrir aux participants, ce qui
se passe en eux lorsqu'ils déplacent volontairement leur attention dans
leur corps. Par l'exercice du body scan ou balayage corporel, ils
apprennent à devenir conscients de la vitesse à laquelle l'esprit
saute d'un sujet à un autre alors qu'ils sont guidés à
explorer les sensations de leur corps. En amenant leur conscience à
détailler les sensations perçues dans chaque partie du corps, les
participants apprennent à s'observer lorsqu'ils maintiennent leur
attention pendant une période de temps soutenue. En développant
ainsi leur concentration, ils découvrent pas à pas ce que
signifie être « pleinement conscient, moment après moment
».
Les participants découvrent que dans cette approche, il
n'est pas demandé d'atteindre un quelconque état, ni même
de se sentir détendu ou plus calme. S'ils sont tentés
d'évaluer leur réussite ou s'ils estiment avoir
échoué à l'exercice, l'instructeur les encourage à
remarquer cette tendance. Pour les personnes qui ont été
dépressives, les habitudes mentales tournent souvent autour des
thèmes de la performance, de la réussite, de la recherche
d'approbation. Ces questions de réussite ou d'échec peuvent aussi
faire surface encore et encore. Le travail ne consiste pas à essayer
d'empêcher ces pensées de surgir, mais à apprendre à
les reconnaître quand elles apparaissent, pour pouvoir les traiter
vraiment.
Séance 2 : Les
obstacles
« La poursuite de notre concentration sur le corps
commence à mettre plus clairement en évidence le bavardage de
l'esprit, et la façon dont il tend à contrôler nos
réactions aux évènements quotidiens. »
C'est donc par un « body scan » que
débute la séance. Puis vient le compte- rendu de la semaine
écoulée. Il permet aux participants de réaliser que les
difficultés à mettre en place les exercices à la maison
sont partagées par un grand nombre d'entre eux. La qualité de
l'instructeur réside dans son ouverture à ce qui se passe dans le
présent sans qu'il cherche aucunement à aider quiconque à
trou- ver de solution à son problème.
La pratique de la méditation est alors
introduite. Cette pratique assise d'une quinzaine de minutes consiste à
porter son attention aux sensations corporellesliées aux mouvements de
l'inspire et à ceux de l'expire. L'écoute du souffle moment
après moment aide à la prise de conscience du bruit de fond
permanent des pensées. Dès que l'esprit s'échappe
ailleurs, les participants apprennent à faire usage du retour
intentionnel à la respiration.
Séance 3 : Conscience
de la respiration et du corps en mouvement
« Tout en prenant conscience de la façon dont
l'esprit peut souvent être occupé et dispersé, apprendre
à être plus conscient de la respiration offre la
possibilité d'être plus concentré sur soi-même.
»
La séance s'ouvre sur une méditation assise :
pleine conscience du souffle et du corps. Cette pratique prend place dans le
présent, de même que les « exercices corporels comme le
yoga, le Qi Qong... ». Les inductions visent les ressentis
immédiats de l'effet de la posture ou du mouvement effectué en
pleine conscience. La qualification de l'animateur dans les techniques
corporelles garantit la pertinence des interventions.
Un autre exercice est proposé : la marche en pleine
conscience. Lorsque la personne est consciente des jeux subtils des masses
musculaires, à l'instant même où elle émet
l'intention d'avancer une jambe, puis l'autre, ses pensées s'estompent.
Ces pratiques agissent comme des points d'ancrage dans l'ici et maintenant des
sensations physiques.
Séance 4 : Rester
présent
« Notre esprit est d'autant plus dispersé qu'il
essaie de s'accrocher à certaines choses et d'en éviter d'autres.
La pleine conscience offre une manière de rester présent
en proposant un autre point de vue sur les choses : elle aide à
adopter une perspective plus large et à avoir un rapport
différent à l'expérience. »
La pratique de la méditation assise s'approfondit. Elle
englobe désormais la pleine conscience de la respiration, du corps,
des sons puis des pensées.
La durée de la pratique impose des contraintes
auxquelles les participants ne manquent pas de réagir. En observant,
dans leur corps, ces réactions d'aversion ou d'attachement qui montent
au cours de la pratique, les participants observent les combats qui se livrent
à l'intérieur d'eux-mêmes. La pleine conscience permet
d'observer quand ceci arrive et de regagner la capacité de choisir la
cible de l'attention.
Dans la même session, il est question de
reconnaître les pensées négatives de la dépression.
Les critères diagnostiques de cette affection sont regardés et
travaillés avec des outils adaptés à ces temps de recul
sur la maladie.
Séance 5 : Permettre -
Lâcher prise, Laisser Être !
« Développer une autre forme de relation avec nos
expériences comprend le fait de développer le sentiment «
d'accepter » l'expérience telle qu'elle est, sans la juger ou
essayer de la changer. Une telle attitude d'acceptation est une compo- sante
importante du fait de prendre soin de soi et d'examiner plus clairement ce qui
doit être changé, s'il y a lieu. »
La pratique de cette session consiste en une méditation
de quarante minutes, durant laquelle les participants sont invités
à introduire une difficulté et à observer comment celle-ci
affecte leur corps et comment ce dernier résonne en écho.
Alors que la tendance habituelle est de chercher à
s'éloigner de ce qui pose problème, l'instructeur invite à
cultiver une attitude amicale d'acceptation envers ce qui
dérange. Cette attitude est rendue possible par l'écoute
attentive des manifestations corporelles qui sous-tendent l'expérience
difficile. En se focalisant sur le corps (sur les sensations liées
à ce qui est évoqué, sur leur localisation, sur leur
intensité, sur leur nature) les participants apprennent à
éviter de se laisser piéger par les ruminations habituelles. Puis
vient la proposition de respirer dans cette zone du corps qui fait
l'expérience de la difficulté. L'inspiration et l'expiration sont
orientées pour faciliter le passage vers l'acceptation de ce qui est.
Cet exercice est nommé l'espace de respiration.
La formule clé de tout ce qui précède est
de se trouver différemment en lien avec les expériences
vécues : la conscience des sensations du corps dans le corps agit comme
un passeur, un transformateur. Il n'est plus seulement question de ce qui se
pense au sujet des choses, mais aussi de ce qui s'éprouve. Le souffle y
est intentionnellement dirigé et il se peut que la personne fasse
l'expérience du lâcher-prise.
Séance 6 : Les
pensées ne sont pas des faits
« Les états d'humeur négatifs et les
pensées qui les accompagnent diminuent notre capacité d'entrer en
relation avec nos expériences d'une autre manière. Il est
libératoire de constater que ses pensées sont simplement des
pensées, même celles qui affirment ne pas en être. »
Par un exercice spécifique sur l'humeur et les
pensées, les participants découvrent les perspectives
alternatives sur lesquelles ouvre la pleine conscience.
Faire des pensées les objets de la conscience, regarder
ces évènements men- taux de même que les sentiments qu'ils
font naître en soi donnent un autre endroit où se tenir. De cette
position de spectateur, ce qui se raconte, tel un refrain, peut perdre de son
pouvoir.
Là encore, la répétition des pratiques,
les méditations successives, les échanges à propos du
travail à domicile, vont permettre de voir de mieux en mieux ce point
fondamental du programme MBCT. Avec le temps, les participants commencent
à voir le fait de penser comme une activité en soi. Il s'agit
pour eux de ne plus se perdre dans les contenus, de reconnaître la nature
toxique de certains propos internes, et d'utiliser l'espace de respiration
pour se libérer de la tyrannie des modes de pensées «
en boucle ».
Séance 7 : Comment
puis-je au mieux prendre soin de moi ?
« Il y a des choses spécifiques qui peuvent
être faites quand la dépression menace. Prendre un espace de
respiration vient en premier, et ensuite décider, s'il y a lieu, quelle
action entreprendre. Chaque personne a ses propres signaux d'alarme de rechute,
mais les participants peuvent s'aider mutuellement en faisant des plans pour
savoir comment répondre au mieux à ces signes ».
Les participants regardent ensemble leurs signes
d'avertissement d'un changement d'humeur et apprennent à prendre des
initiatives comme, faire quelque chose qu'ils aiment et ce avant même
d'en avoir envie. Il est primordial pour les participants de développer,
par exemple, la pratique de l'espace de respiration, en ciblant ce qui se passe
dans l'instant, en repérant le cas échéant les
pensées troubles et les sensations corporelles qui y sont
associées. Après quelques cycles respiratoires conscients,
l'attention se dirige vers le corps tout entier. La conscience du corps est
l'issue autant que le moyen aller à la clarté de l'espace
interne. Les participants apprennent aussi à pratiquer l'arrêt
: se poser quelques instants sans rien faire qu'être.
Séance 8 : La pleine
conscience au quotidien : ?utiliser les apprentissagespour gérer les
humeurs futures
« La pratique régulière de la pleine
conscience aide à maintenir un équilibre dans la vie. Les bonnes
intentions peuvent être renforcées par une raison positive de
prendre soin de soi ».
Si les participants ont appris, lors du programme, à
développer leurs capacités de discernement vis à vis de
leurs habitudes nocives, il est largement conseillé de poursuivre avec
constance la méditation, pour éviter le risque de rechute. Ils
élaborent à l'occasion de cette dernière séance,
leur propre plan d'action pour faire face à la menace dépressive.
Ils sont invités, le cas échéant, à participer aux
classes de suivi, au cours de l'année suivant le programme de huit
sessions, pour faciliter l'échange autour des pratiques et les
encourager à les poursuivre.
III -
CONCLUSIONS
1. RAPPEL DE LA RECHERCHE
A l'initiative de ce mémoire il y a une idée de
recherche cherchant à expérimenter un outil ancestral dans les
sciences de l'éducation, la Méditation. Nous souhaitions savoir
si « La Méditation de Pleine Conscience est un outil
pédagogique, soutien aux apprentissages ? ».
Avant de pouvoir expérimenter cet outil nous avons donc
entamé des recherches sur le sujet de la méditation
lui-même, et avons cherché les liens entre Méditation de
Pleine conscience et éducation.
Compte tenu des opinions réticentes qui
s'élevaient de la part de certains, il nous paraissait tout aussi
évident de chercher à savoir quel pouvait être le rapport
et la relation entre les institutions et cet technique de Méditation.
Cela nous a amené à « ratisser » le plus
largement possible depuis les instances politiques jusqu'aux instances de
santé. De plus nous y avons ajouté une donnée historique
pour vérifier l'argument de certains qualifiant cette méthode de
phénomène de mode.
Tout au long de cette année nous avons pu
découvrir un certain nombre de travaux de recherche récent mais
aussi des travaux plus anciens, réalisés déjà en
1931 par le Dr Jean FILLIOZAT ou en 1935 par le Dr
Thérèse BROSSE. Il y a peu de temps nous avons
découvert que des enseignant (Claude BERGHMANS,
Bénédicte GENDRON, Hélène
HAGÈGE, Philippe LESTAGE) et des étudiants issus des
sciences de l'éducation s'intéressent à la Pleine
Conscience et à la méditation mais aussi que le laboratoire du
LIRDEF à Montpellier 2 héberge plusieurs de ces étudiants
chercheurs avec deux projets de thèse traitant de la Pleine Conscience
ou Mindfulness. Il est intéressant de noter que plusieurs travaux
convergent dans ce sens et que se développe un intérêt
naissant à ce sujet. Toutefois, chacun, cherche à mesurer une
donnée particulière et pour l'instant les sujets se concentrent
sur la gestion du stress des étudiants ou des enseignants.
Sachant que nombre d'études tendent à prouver
que le stress peut être aidant dans certaines situations (stress
adaptatif), autant un nombre impressionnant d'études démontre que
le stress peu conduire au pire, surtout depuis ces dernières
années si l'on considère le développement des nouvelles
activités liées aux risques psychosociaux.
Par conséquent nous souhaitons réaliser une
étude qui enrichirait la dimension unique de mesure de la
réduction du stress à visée d'amélioration des
conditions de travail, cette étude pourrait se faire avec une
visée complexe de la personne.
2. ET POUR SUIVRE...
POURSUIVRE !
2.1. Rappel des observations et questionnements
Le changement dans la vie d'un apprenant (depuis la petite
école jusqu'à l'université mais aussi en formation
professionnelle) n'est pas une fatalité mais procède d'un
quotidien.
L'impermanence, dans une période de vie où il
est, habituellement, question de construction identitaire, semble être
contradictoire avec les croyances développées selon les
théories psychologiques en vigueur qui ont tendances à parler
d'une identité qui se construit et qui porte en elle une idée de
« produit » fini dont les frontières évoluent
mais dont la base même ne change pas, en quelque sorte une certaine
linéarité dans le développement de la personne,
considérant celle-ci comme un modèle
allopoïétique.
Selon notre point de vue, et le paradigme que nous
choisissons, une personne est un être vivant en constante
évolution, par conséquent la personne est à
considérer selon un modèle complexe tel que l'expose
Edgar MORIN, mais aussi, comme un modèle dynamique
vivant comme l'ont démonté Francisco VARELA et
Humberto MATURANA.
Par conséquent, si nous observons l'individu sur les
bases de la théorie des modèles vivants et plus
particulièrement de l'Autopoïèse et de l'Énaction de
VARELA et MATURANA, nous pouvons constater
que l'individu placé dans une situation d'apprentissage donc une
situation de changement, est, en quelques sorte, placé dans une
situation de déstabilisation de « qui il est », une
déstabilisation de son fondement identitaire et donc de ses
croyances.
Dans pareille circonstance nous pouvons remarquer
l'élévation de différents mécanismes de
résistance et de défense au changement, qui représentent
des freins à l'apprentissage ou, simplement, à l'adaptation de la
personne dans le processus de transformation, dans un premier temps puis dans
l'installation de la nouvelle identité dans un second temps. Ayant pour
conséquence de problématiser le processus d'assimilation /
accommodation.
2.2. Rappel Des Hypothèses
Nous souhaitons aller au-delà des schémas
classiques d'étude et de mesure de réduction du stress.
Même si, comme nous le faisons remarquer, le stress est un
paramètre omniprésent dans le parcours de l'apprentissage, nous
cherchons à mesurer des résultats des hypothèses suivantes
concernant les apports de la MPC dans les processus d'apprentissage :
Ø Améliorations des facultés cognitives
(Attention, Efficacité),
Ø Amélioration de la gestion des émotions
et réactivité aux évènements (Intelligence
Émotionnelle),
Ø Amélioration des relations aux
évènements (relation à la matière apprise
pendant le cours et la relation avec l'environnement - autres
élèves et professeur),
Ø Amélioration la métacognition par le
développement de "l'observateur interne" par les exercices d'observation
de sa propre pensée.
3. PROPOSITION
Pour mémoire le résultat de nos recherches a mis
à jour que les études et l'usage de la Méditation de
Pleine Conscience se fait surtout dans une dimension thérapeutique ou
à minima dans le cadre de la réduction du stress en
général.
Les quelques recherches réalisées au sujet de la
Méditation de Pleine Conscience dans le cadre de l'éducation, le
sont dans le contexte de la réduction du stress des étudiants ou
des enseignants.
De toute évidence, l'étudiant placé dans
un environnement d'apprentissage se trouve soumis à un stress lié
à des raisons multifactorielles (conditions d'apprentissage,
matière enseignée, causes extérieures, etc.).
De notre côté, nous souhaitons donner une autre
dimension un peu plus axée sur le développement ou plutôt
l'utilisation d'un outil antique visant à être utilisé
comme soutien dans le contexte de l'apprentissage et de tous les
phénomènes que cela suppose quand l'apprenant est
confronté à un changement lié au processus de construction
d'un nouveau savoir ou d'un nouveau lui-même.
Tenant compte des résultats de nos recherches sur les
différents travaux menés de par le monde. Tenant compte,
également, del'intérêt historique et scientifique du sujet
mais aussi du nombre grandissant de sujets d'études consacrés
à la méditation, nous pensons qu'il y a un réel
intérêt à explorer ce champ de recherche et à le
développer.
Par ailleurs, nous intéressant aux processus de
l'apprentissage et de ses difficultés - Assimilation / Accommodation des
schèmes cognitifs - sans pour autant aller explorer le domaine des
troubles liés à l'apprentissage, nous avons pu comparer des
résultats des recherche faites dans des cas particuliers et les besoins
exprimés dans les processus d'apprentissage par l'individu placé
dans ce contexte. Là aussi nous pensons qu'il y a un réel
intérêt à explorer les liens possibles entre
Méditation de Pleine Conscience et Éducation.
Il apparaît que l'ensemble des travaux menés sur
la méditation, travaux ayant une visée médicale,
pourraient être appliqués à un individu qui ne serait pas
atteint de troubles particuliers mais qui serait placé dans un processus
d'apprentissage avec tout ce que cela suppose d'engagement, de
déstabilisation et de renoncement à ce que nous savons, voir
à une partie de nous même, lorsque nous sommes soumis à
l'apprentissage d'un nouveau savoir et d'autant plus lorsque le savoir
reçu est mis en expérience pour construire notre connaissance.
Il apparaît donc que l'ensemble de ces observations nous
permettent de croire qu'une étude expérimentales
réalisée selon la méthodologie proposée permettrait
d'affirmer ou d'infirmer que :
La Méditation de Pleine Conscience est un
outil pédagogique, cognitif et psycho-affectif, soutienà
l'apprentissage
REMERCIEMENTS
BIS
Les raisons pour lesquelles j'ai souhaité ajouter cette
page tiennent dans le fait même de la nature de mes travaux de recherche
et de l'originalité dans laquelle ils s'inscrivent.
En effet, tout au long de ma modeste expérience
d'apprenti chercheur j'ai tout d'abord commencé par constater que mon
sujet, pour le moins ésotérique du point de vue d'un enseignant
traditionnel, ne s'intègre pas dans un cursus normal. Il a
soulevé et soulève encore, beaucoup de questionnements et de
remarques, voir parfois de craintes : aborder le sujet de la
méditation dans les sciences de l'éducations semble relever de la
science fiction pour certains. Et pourtant...
Ensuite, j'ai très vite saisi l'aspect exceptionnel
qu'il revêt par la rareté des interlocuteurs ayant écrits
sur le sujet et la non moins rareté des travaux de recherche sur le
sujet, en France ou dans les pays européens. Quand je dis rareté
je devrais dire inexistence parfois.
Toutefois, certains chercheurs ayant déjà
étudiés le phénomène de la méditation dans
un contextemédicalet ce,en France depuis 1935, m'ont apporté leur
soutien avec beaucoup de générosité quand ils le
pouvaient, en partageant leurs travaux, mais dans tous les cas j'ai reçu
des encouragements et des félicitations pour oser m'aventurer sur les
sentiers de l'éducation avec sous le bras l'outil de
méditation.
Je souhaite que tous les contacts que j'ai pu avoir tout au
long de mes recherches soient, ici, remerciés et reçoivent
ma gratitude :
Pour la chaleur de leur amitié, leurs soutiens et
encouragements, leur aide logistique et aussi intellectuel dans les moments de
doute et de réflexion :
Christian GAUTHIER, Moksha CALMELS, Jean-Yves ADNOT, Maxime
« Tenzin » MASSONI, Gérard et Nadia BESSE, Anne
SOULET,...
Pour leur partage spontané,la mise à disposition
de documents, leurs conseils professionnels et leurs
encouragements à continuer et leur aide dans ma démarche
:
Dr Philippe GALLOIS, Dr Bernard AURIOL, Dr Claude BERGHMANS,
Isabelle SERVANT, Hélène HAGEGE, Isabel RIVOALAN, Pr René
BARBIER, Philippe FILLIOT, Claire PETITMENGIN, Grégoire SIMON, Megan
COWAN, Suzanne KAISER-GREENLAND, Willoughby BRITTON, John SHEALY, Marc DE
SMEDT, Gina BIEGEL, Bruno HOURST, Joseph EMET, Ilios KOTSOU, Frans GOETGHEBEUR,
Vincent GUILLOUX, Bastien WAGENER, Marc-Alain DESCAMPS, Nicolas D'INCA, Anita
ORTEGA, Amy SALTZMAN, David BLACK, Michel LAURENT, Fabien
DUVAUGERMÉ...
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2. THÈSES,ARTICLES&
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à une Yogathérapie de Groupe - Université de
Toulouse, Faculte De Médecine - Mai 1970 N°51. Thèse pour le
Doctorat en Médecine, présentée et soutenue
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ou l'autre de la pédagogie. Essai d'approche laïque de la relation
maître-élève-savoir dans les spiritualités de
l'Orient et de l'Occident (yoga, sagesses chinoises, bouddhisme zen,
christianisme) - Université de Paris VIII - Juin 2007.
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la joie : ?un exemple dans les écoles à Auroville (Inde) par
l'éducation intégrale - Université de Paris VIII -
Septembre 2008.
HAENJOHN J, The Effects of Acceptance and
CommitmentTherapy on Emotional Capital Development of the FreshmenStudents(Les
effets de la thérapie d'acceptation et de l'engagement sur?le
développement du capital émotionnel des étudiants en
première année d'université) - Université de
Montpellier III - Septembre 2011.
FRANCESCONI D, The embodiedMind :
Mindfulness meditation as experientiallearning in
adulteducation-Université de Trente - pas de date affichée
sur la thèse.
2.2. Articles, Rapports& Cours
Nous avons pris le parti de ne pas citer, à nouveau,
les rapports qui ont fait l'objet de l'étude en début de ce
mémoire.
AURIOL Bernard, Le yoga : une
médecine de l'énergie individuelle, Information Sociale - La
santé et l'homme p 62 à 65, 9/1975 bulletin de la
CNAF (Caisse Nationale des Allocation Familiale)
CALMELS M, Points de convergence entre
ostéopathie et Qi Gong, Mémoire de fin d'étude pour
l'obtention du diplôme d'ostéopathie, 2004
FILLIOZAT Pierre Sylvain, Jean Filliozat
1906-1982, Bulletin de l'École française
d'Extrême-Orient. Tome 73, 1984. pp. 1-30.
FILLIOZATJean,Les origines d'une
technique mystique indienne, La Revue Philosophique - 1946.
GAILLARD JP, Un modèle
général du fonctionnement du vivant : le modèle
autopoïétique, Cours L2 psychologie UdS 1999-2007.
OCDE, Comprendre le cerveau : vers
une nouvelle science de l'apprentissage, OCDE, 2002.
2.3. Études
Shauna L. Shapiro, Santa Clara University,
Kirk Warren Brown, Virginia Commonwealth University,
John A. Astin, California Pacific Medical Center -
Supplementalresearch and editing : Maia Duerr, Five Directions
Consulting ; - October 2008
3. SOURCES INTERNET
Les sources Internet citées dans ce mémoire ont
été découvertes tout au long des recherches
effectuées depuis que nous nous intéressons au rapprochement du
sujet de la Méditation de Pleine Conscience à celui des Sciences
De l'Éducation, depuis Janvier 2010.
Conscient que les liens peuvent disparaître et soucieux
de préserver nos sources nous avons téléchargé les
documents supports de recherche mais aussi vérifié et
validé l'intégralité des sources Internet entre le
1er Juillet 2011 et le 15septembre 2011.
ANNEXES
1. CENTRES DE SOINS ET DE RECHERCHES SUR
LA PLEINE CONSCIENCE
Avec l'accumulation de preuves scientifiques attestant des
effets bénéfiques multiples de la Pleine Conscience sur la
santé, plusieurs universités et centres ont conduits des
recherches sur la Pleine Conscience. L'observation des résultats
terminée, nombre d'entre eux conserve la pratique de la
méditation dans leur quotidien comme une discipline scolaire à
part entière.
Ci-après, la liste non exhaustive, des principaux
organismes qui effectuent des recherches sur la Pleine Conscience (dans l'ordre
alphabétique) :
Liste des organismes mise à disposition par
l'association Mindfulness Research Guide (
http://www.mindfulexperience.org/research-centers.php)
· Association for Mindfulness in Education :
o
http://www.mindfuleducation.org/index.html
· Atlanta Mindfulness Institute
o
http://www.atlantamindfulness.com/
· Brown UniversityBrittonLab
o
http://www.brittonlab.com/index.html
· Center for Contemplative Mind in Society
o
http://www.contemplativemind.org/about/
· Center for MindfulEating
o http://www.tcme.org/
· Center for Mindfulness and Psychotherapy
o
http://www.mindfulnessandpsychotherapy.org/
· Duke IntegrativeMedicine
o
http://www.dukehealth.org/services/integrative_medicine/about/index
· eMindfulEvidence-BasedMind Body Wellness
o http://www.emindful.com/
· Garrison Institute CARE for Teachers
o
http://www.garrisoninstitute.org/index.php?option=com_content&view=article&id=77&Itemid=79
· George MasonUniversity
o http://cct.gmu.edu/index.html
· The HawnFoundationMindUp Program :
o
http://www.thehawnfoundation.org/mindup
· Harvard MedicalSchoolOsherResearch Center :
o
http://www.osher.hms.harvard.edu/kerrlab/who_we_are.html
· The InnerResilience Program :
o
http://www.innerresilience-tidescenter.org/
· · Insight Center :
o http://insightcenter.org/
· InsightLA :
o http://www.insightla.org/
· Institute for Meditation and Psychotherapy :
o http://www.meditationandpsychotherapy.org/index.html
· Institute for Mindfulness-BasedApproaches :
o http://www.institute-for-mindfulness.eu/
· Jefferson UniversityHospitals Mindfulness
Institute :
o
http://www.jeffersonhospital.org/Tests-and-Treatments/mindfulness-based-stress-reduction.aspx
· Kent State University Self, Health, and
EmotionLab :
o http://dept.kent.edu/psychology/SHElab/index.html
· Lifespan Learning Institute :
o http://www.lifespanlearn.org/
· Massachusetts General Hospital :
o Benson-Henry Institute for Mind Body Medicine :
http://www.massgeneral.org/bhi/basics/managing/mindfulness.aspx
o Center for Anxiety and Traumatic Stress Disorders :
http://www2.massgeneral.org/allpsych/anxiety/hoge.asp
· Massachusetts Institute of TechnologyMedical :
o http://medweb.mit.edu/wellness/programs/stress.html
· Mayo Clinic :
o http://www.mayoclinic.org/meditation/
· Meditation in Action :
o http://www.shinzen.org/
· Mind Body Awareness Project :
o http://www.mbaproject.org/
· Mind Fitness Training Institute :
o http://www.mind-fitness-training.org/research.html
· Mindful Living Center :
o http://www.mindfuliving.org/MBSR.html
· MindfulSchools :
o http://www.mindfulschools.org/
· Mindfulness Based Relapse Prevention :
o http://www.mindfulrp.com/default.html
· Mindfulness Center for Healthy Living :
o http://www.bemoremindful.com/
· Mindfulness Practice Center at the University of
Missouri :
o http://www.umsystem.edu/curators/mindfulness
· Mindfulness Practice Center at the University of
Vermont :
o http://www.uvm.edu/~chwb/counseling/mindfulness/
· Mindfulness Training Institute of Washington :
o http://www.mindfulnesstraining.org/
· Mindsight Institute :
o http://www.mindsightinstitute.com/
· National Center for Complimentary& Alternative
Medicine :
o http://nccam.nih.gov/research/extramural/awards/2008/
· Oregon Health and Science University :
o
http://www.ohsu.edu/xd/research/centers-institutes/neurology/orccamind/
· Palo Alto University :
o
http://www.paloaltou.edu/phd-clinical-psychology/areas-of-emphasis/meditation-psychology
· Penn Program for Mindfulness :
o http://www.pennmedicine.org/stress/
· Penn State PreventionResearch Center : two
Programs
o
PEACE :http://prevention.psu.edu/projects/PEACE_Area2.html
o CARE : http://prevention.psu.edu/people/CARE.html
· Roosevelt University :
o
http://www.roosevelt.edu/CAS/CentersAndInstitutes/Stress/Programs.aspx
· Santa Barbara Institute for
ConsciousnessStudies :
o http://www.sbinstitute.com/about.html
· Seattle Pacific UniversityLustykLab :
o http://www.spu.edu/depts/spfc/happenings/index.asp
· Society for Clinical Mindfulness and
Meditation :
o http://clinical-mindfulness.org/about/
· Stanford Center for IntegrativeMedicine :
o
http://stanfordhospital.org/clinicsmedServices/clinics/complementaryMedicine/
· StanfordSchool of Medicine Project Compassion :
o http://ccare.stanford.edu/aboutus/ccare
· Stanford Center on Stress and Health :
o http://stresshealthcenter.stanford.edu/
· Still Quiet Place :
o http://www.stillquietplace.com/
· The Insight Center, P.C. :
o http://www.theinsightcenter.com/
· The Mindfulness Center :
o http://www.themindfulnesscenter.org/
· University of California, Davis Center for Mind and
Brain :
o http://mindbrain.ucdavis.edu/
· University of California, Los Angeles
MindfulAwarenessResearch Center (MARC) :
o http://marc.ucla.edu/
· Cousins Center for Psychoneuroimmunology :
o http://www.semel.ucla.edu/cousins
· University of California, San Diego Center for
Mindfulness :
o http://health.ucsd.edu/specialties/psych/mindfulness/
· University of California :
o San Francisco Osher Center for
IntegrativeMedicine :http://www.osher.ucsf.edu/
o Department of
Psychiatry :http://psych.ucsf.edu/clinical-trials.aspx?id=5392
· University of Massachusetts MedicalSchool Center for
Mindfulness (Université de Jon KABAT-ZIN)
o
http://www.umassmed.edu/content.aspx?id=41252
· & the Stress Reduction Program
o
http://www.umassmed.edu/Content.aspx?id=41254
· & OASIS
o
http://www.umassmed.edu/cfm/oasis/index.aspx
· &RoemerLab
o
http://psych.umb.edu/faculty/roemer/RoemerResearchCollaborative/Welcome.html
· University of Miami :
o Mind-Body Research
Consortium :http://www.mindbodyresearch.org/
o JhaLab :http://www.amishi.com/lab/
· University of Minnesota Center for Spirituality and
Healing :
o http://www.csh.umn.edu/
· University of North Carolina at Chapel Hill
IntegrativeMedicine :
o http://www.med.unc.edu/phyrehab/pim
· Vanderbilt Center for IntegrativeHealth :
o http://www.vanderbilthealth.com/integrativehealth/19360
· Virtual Mindfulness Center :
o http://www.dayonepublishing.com/VMC/index.html
· WaismanLaboratory for Brain Imaging and
Behavior :
o http://brainimaging.waisman.wisc.edu/
· Center for InvestigatingHealthyMinds :
o http://investigatinghealthyminds.org/
· Lab for Affective Neuroscience :
o http://psyphz.psych.wisc.edu/
· Weill CornellDepartment of Psychiatry :
o
http://wo-pub2.med.cornell.edu/cgi-bin/WebObjects/PublicA.woa/wa/viewService?servicesID=3385&website=wmc+psych
· Yale School of MedicineTherapeutic Neuroscience
Clinic
o
http://medicine.yale.edu/psychiatry/YTNC/index.aspx
2. PROGRAMME DE RECHERCHE DU
ROUVERNEMENT US SUR LA PLEINE CONSCIENCE
Liste des projets de recherches sur la Pleine Conscience mis
en place par le gouvernement des Etats Unis d'Amérique au travers de
l'Institut Nationnal de la Santé (U.S. National Institutes
of Health- NIH) : 186 projets répertoriés au
10/07/2011
http://clinicaltrials.gov/ct2/results?term=mindfulness
3. ÉTUDE DE WILLOUGHBY
BRITTON
Dans les nombreux contacts établis lors de nos
recherches nous avons eu le privilège d'échanger avec le Dr
Willoughby BRITTON de l'université de Brown. Elle nous
a communiqué une liste de tests qu'elle utilise selon les mesures
qu'elle souhaite réaliser en fonction des protocoles et surtout en
fonction de l'âge des sujets avec lesquels elle travaille.
MEDITATION LABS STUDY (University
+MedicalStudents)
SUMMARY OF MEASURES-
Emotionalwords and Emotionalpictures
Ratings: valence/arousal and reaction time
Free recall
Recognition
Auditory-Visual Discrimination
Trailmaking Test (attention, prefrontal cortex)
SART: Sustained Attention and Response Test (attention,
prefrontal cortex)
OvernightSleep/EEG recording
1. General Health and Biographical Information-REVISED
2. Meditationexperience and logs MEQ
3. Beliefs about Meditation (Britton 2008)- BAM, BAMU, BADA
4. Five Factors of Mindfulness Questionnaire (FFMQ) (Baer et
al., 2006)
5. Mindful Attention AwarenessScale (MAAS) (Brown & Ryan,
2003a)
6. Mindfulness Skill Acquisition (This Week'sExperiences-TWE)
(Britton & Shahar, 2003)
7. MultidimensionalScale of Perceived Social Support (MSPSS)
(Zimet et al., 1988)
8. Pittsburgh SleepQuality Index (PSQI) (Buysse et al.,
1989)
9. EpworthSleepinessScale (ESS)(Johns, 1991)
10. Perceived Stress Scale (PSS) (Cohen et al., 1983)
11. Positive and Negative Affect Scale (PANAS)(Watson et al.,
1988)
12.Self-Compassion Scale(How I ActTowardMyself in Difficult
Times) (Neff, 2003)
13. InterpersonalReactivity Index (IRI) (Davis, 1983)
14. WellbeingScale (WBS) (Ryff, 1989)
15. Meaning in Life Scale (MLQ) (Steger et al., 2006)
16. Acceptance and Action Questionnaire (AAQ) (Hayes et al.,
2004)
17. Spiritual Perspectives Scale (SPS)(Reed, 1987)
18. ExperiencesScale (EXS) (Fresco et al., 2007)
19. EmotionalReactivityScale (ERS)(Nock et al., 2008)
20. BriefSymptomInventory (BSI) (Derogatis & Melisaratos,
1983)
21. Mood and AnxietySymptom Questionnaire-Short Form (MASQ;
Watson & Clark, 1991).
22. Karolinska and VAS sleepinessscales
MOSES BROWN STUDY (6th grade, age
11-12)
1. Child Acceptance and Mindfulness Measure (CAMM, Greco, Dew,
& Baer, 2005)
2. Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS-R, Feldman,
et al)
3. Children'sHasslesScale (Varni et al., 1996)
4. Self-Compassion Scale (Neff, 2003)
5. Youth Self-Report (YSR) (Achenbach, 1991)
6. The SchoolLiking and Avoidance Questionnaire (SLAQ)(
Ladd& Price, 1987)
- parent and student versions
7. Internal state exercises (SpielbergerAnxiety)
8. Pittsburgh SleepQuality Index
SART: Sustained Attention and Response Test (attention,
prefrontal cortex)
4. PROJET DE THÈSE
Nous avons listé ici, pèle mêle, les
sujets que nous souhaiterions développer pendant les trois années
de la thèse de doctorat. Il faut voir ce listing comme des
hypothèses a vérifier et non comme un chemin absolu dont il
faudrait, à tout prix, tracer le parcours.
Nous restons ouvert, tout en gardant à l'esprit, en
pleine conscience, le sujet que nous souhaitons développer dans le champ
des Sciences De l'Éducation.
Philosophie :
Les modèles de la pensée ; Asie
(François Julien) ; Grèce ; Europe dans
l'histoire ; différence Orient Occident ; l'esprit du
zen ; la connaissance ; phénoménologie :
Husserl/Heidegger/Merleau Ponty
Psychologie :
Les émotions ; les humeurs ;
Sciences cognitives :
Séparation de corps/esprit : Antonio Damasio
Phénoménologie : énaction/Francisco
Varela
Méditation :
Les différentes formes ; historique de son
apparition ; vision Orient et Occident ; les apports de la
méditation : modification des émotions (Ekman ;
Goldman ; tradition tibétaine ;
Conscience :
Définition de la conscience ; les
différentes formes de conscience ; les états modifiés
de conscience ;
5.
ENQUÊTE EXPLORATOIRE : QUESTIONNAIRE
|
VOUS :
|
|
|
|
Êtes-vous une femme ou un homme ?
|
Homme
|
|
|
|
Femme
|
|
|
Quel est votre âge ?
|
|
|
|
Quelle est votre situation familiale ?
|
Célibataire
|
|
|
|
Marié
|
|
|
|
Séparé / Divorcé
|
|
|
Avez-vous des enfants ?
|
Combien
|
|
|
|
|
|
|
VOS ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES
:
|
|
|
Quel est votre statut social ?
|
Étudiant
|
|
|
|
Employé
|
|
|
|
Agent de Maîtrise
|
|
|
|
Cadre
|
|
|
|
Cadre Sup
|
|
|
|
Dirigeant
|
|
|
|
Libéral / Travailleur indépendant
|
|
|
|
Autre
|
|
|
Quel est votre niveau d'études ou celui que vous
préparez ?
|
Brevet
|
|
|
BAC
|
|
|
|
BAC+2
|
|
|
|
BAC+3
|
|
|
|
BAC+4
|
|
|
|
BAC+5 et +
|
|
|
Nombre d'années d'expérience dans votre
activité professionnelle ?
|
0 à 2
|
|
|
|
3 à 5
|
|
|
|
5 à10
|
|
|
|
10 à15
|
|
|
|
15 à 20
|
|
|
|
20 à 25
|
|
|
|
25 <
|
|
|
Dans quelle activité ou service travaillez-vous
?
|
Direction
|
|
|
RH
|
|
|
|
Encadrement
|
|
|
|
Commercial
|
|
|
|
Production
|
|
|
|
Secrétariat
|
|
|
|
Santé
|
|
|
|
Autre
|
|
|
Nature de votre contrat de travail ?
|
CDI
|
|
|
|
CDD
|
|
|
|
Intérim
|
|
|
Combien d'heures travaillez-vous par semaine ?
|
Mi Temps
|
|
|
3/4 Temps
|
|
|
|
Temps plein
|
|
|
Quel est votre niveau de salaire ?
|
< 20 K€
|
|
|
|
20 K€ à 30 K€
|
|
|
|
30 K€ à 50 K€
|
|
|
|
50 k€ <
|
|
|
|
|
|
|
VOS ACTIVITÉS EXTRAPROFESSIONNELLES
:
|
|
|
Avez-vous des activités Extra Professionnelles
?
|
NON
|
|
|
OUI
|
|
|
Si OUI quelles sont-elles ?
|
Sport
|
|
|
|
Associatif
|
|
|
|
Méditation / Yoga
|
|
|
|
Art Martiaux
|
|
|
|
Autres Précisez
|
|
|
Combien d'heures pratiquez-vous par semaine ?
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LA MÉDITATION
|
|
|
Connaissez-vous la méditation ?
|
NON
|
|
|
|
OUI
|
|
|
Que vous inspire la méditation ?
|
|
|
|
Enseignez-vous la méditation ?
|
NON
|
|
|
|
OUI
|
|
|
Faites vous de la méditation ?
|
NON
|
|
|
|
OUI
|
|
|
Avez-vous pensé à en faire ?
|
NON
|
|
|
|
OUI
|
|
|
Avez-vous déjà essayé d'en faire
?
|
NON
|
|
|
|
OUI
|
|
|
Si NON, y a-t-il des raisons particulières ?
|
|
|
Si OUI, que pouvez dire de cette expérience ?
|
|
|
Quel type de méditation pratiquez-vous ?
|
|
|
|
|
|
|
Quel type de méditation pratiquez-vous ?
|
|
|
|
|
|
|
A quoi cela vous sert-il d'en faire ?
|
|
|
|
|
|
|
|
Quel serait l'intérêt d'en faire ?
|
|
|
|
|
|
|
|
En tant qu'enseignant de méditation, quel style
enseignez-vous ?
|
|
|
Comment avez-vous fait ce choix ?
|
|
|
|
|
|
|
|
Pensez-vous que la méditation puisse être un
soutien pour le quotidien ? OUI / NON
|
|
|
Si OUI comment ?
|
|
|
|
Si NON précisez
|
|
|
|
|
|
|
|
La médiation pourrait-elle être un soutien dans
vos démarches lorsque vous êtes en situation d'apprentissage ? OUI
/ NON
|
|
|
Pouvez-vous préciser ?
|
|
|
|
Pensez-vous que la méditation contribue à
retrouver une unité entre corps et esprit ?
|
|
|
|
|
|
Pensez-vous que la méditation puisse être un
soutien aux apprentissages scolaires ?
OUI / NON
|
|
Si OUI, De quelle façon ?
|
|
|
|
Si NON précisez
|
|
|
|
|
|
|
|
Pensez-vous que la pratique de la méditation
améliore :
|
|
|
les compétences et facultés cognitives
(Attention, Efficacité),
|
|
|
Les compétences sociales (relations aux
évènements, relation à la matière apprise pendant
le cours
|
|
|
la relation avec l'environnement (autres
élèves et professeur)
|
|
|
la gestion des émotions et réactivité
aux évènements
|
|
|
la métacognition par le développement de
"l'observateur interne" (observation de sa propre pensée,
autoréflexivité)
|
|
6. EXERCICE DE PLEINE CONSCIENCE :
DÉCOUVRIR ET SENTIR SON MRP
Cet exercice, simple, permet de toucher, au propre comme au
figuré, ce que représente le mouvement au niveau du MRP
(Mouvement Respiratoire Primaire). Il permet de mettre en évidence que
le souffle est le premier élément vital dont l'être humain
se nourris. Par conséquent il peut être, à tous moments,
une ressource à laquelle il peut se connecter afin d'y retrouver une
stabilité dans les moments nécessaires :
déstabilisation pendant et après une confrontation, recherches
d'une plus grande stabilité pour une plus grande
créativité.
6.1. Histoire de
ballon
Cela se passe au début des années 70. Quelques
jeunes futures ostéopathe viennent de travailler une matinée de
dimanche avec Francis PEYRALADE13(*) qui, pour finir la matinée en
beauté, propose une expérience amusante : il gonfla ballons
de baudruche et demande alternativement à chacun de nous de le tenir
entre les mains et d'attendre de sentir quelque chose. Nous ressentons tous une
alternance d'expansion-rétraction qui nous étonne et nous fait
rire. Le plus étonnant est que nous interprétons cela comme
quelque illusion de la perception, sans imaginer un seul instant que cette
perception puisse avoir un sens autre que magique. À notre
décharge, précisons que nous sommes au tout début de notre
apprentissage de l'ostéopathie crânienne : notre seule
référence écrite est le livre de MAGOUN, traduit par nos enseignants. Dans ce livre
et rapidement évoqué une impulsion rythmique limitée au
crâne (IRC) dont la source et le système nerveux central, mais
rien n'est proposé pour l'expérimenter. Notre attention est
strictement centrée sur le mouvement de flexion-extension que nous avons
du reste beaucoup de mal à percevoir. Notre palpation est tellement
incertaine et nos professeurs tellement attentifs à ne pas nous laisser
dériver dans des délires perceptifs que l'orthodoxie et de
rigueur.
6.2. Les bases de
l'exercice
Comme dans la méditation, cet exercice pratique fait
appel à plusieurs paramètres. En premier lieu, il
nécessite de porter l'attention sur le corps et par conséquent
déguisé nos propres perceptions mais aussi celle du ballon de
baudruche tenue entre les mains devant soi. En second lieu, il est fait appel
à l'intention. En effet après avoir expérimenté que
l'impulsion rythmique tissulaire variait selon le placement de l'attention, il
a semblé logique de rechercher s'il était possible de
l'influencer volontairement. Chaque sujet expérimentant cet exercice
peut se rendre compte, alors, qu'il en est capable par une induction consciente
permettant de modifier, au moins provisoirement, certains paramètres de
l'impulsion rythmique.
Au travers de cet exercice, il est donné accès
à tout participant, du débutant aux plus chevronnés, de
percevoir globalement le mouvement respiratoire primaire et secondaire.
Les mouvements primaires et secondaires représentent
pour l'un la flexion chronique radio sacrée, pour l'autre l'extension
chronique radio sacrée. Il s'agit d'un exercice permettant de percevoir
le mouvement du corps dans cette expansion-rétractations qui est une
force motrice qui permet le transfert des substances à la fois à
travers, à l'extérieur et à l'intérieur de la
cellule. Ce phénomène se produit au niveau microscopique et
macroscopique de l'organisme.
·
CONCLUSIONS
Comme dans la pratique de la méditation, cet exercice
permet de matérialiser et de toucher du doigt, ou bien des doigts, le
résultat d'une pratique méditative.
7. LES ÉTAPES DE LA
MÉDITATION : PAR MARC ALAIN DESCAMPS
L'on dit toujours que tous les méditants de toutes les
voies et les religions atteignent le même but. Je n'en suis pas si
sûr. Les étapes ne sont donc pas exactement les mêmes dans
toutes les voies et chez tous les méditants, mais en gros elles suivent
souvent ce cycle.
1. La première
étape est celle du trou noir.
Dès que l'on commence à méditer les yeux
fermés, on n'y voit plus rien, c'est le combat de noirs dans un tunnel
obscur. On a défini la méditation comme :
« entrée d'un aveugle dans une cave obscure pour y attraper un
chat noir, qui n'existe pas » (et le plus fort est que certains y
arrivent).
2. La découverte du
bavardage mental.
Peu à peu on finit par se rendre compte du
fonctionnement du singe fou, de la machine à fabriquer les idées,
qui occupe le courant de conscience par son bavardage mental incessant.
Pourquoi ? Pour ne pas entendre ce qu'il y a au dessous dans l'inconscient.
3. La couche des
problèmes psychologiques.
Justement lorsque cette couche des idées cède
à cause du ponçage du silence de la méditation, ce qu'il y
a au fond remonte. Si les problèmes psychologiques, les fantasmes et les
images subconscientes ne sont pas graves, cela s'arrange tout seul ; il suffit
de ne pas avoir peur et de les regarder glisser comme des nuages dans un ciel
d'orage. Ou bien la concentration régulière sur la flamme d'une
bougie est très efficace, à l'expiration on dépose tous
ses problèmes et ses souffrances dans la flamme de la bougie qui les
brûlera et en inspirant l'on s'emplit à l'opposé de sa
pureté et de sa Lumière.
4. Les trois premiers
vides
Ce sont le vide du corps, du monde et du temps.
Le corps fait obstacle au début car il fait mal.
Il faut donc s'entraîner patiemment à l'assise silencieuse pendant
des années jusqu'à ce qu'il ne se fasse plus du tout sentir
pendant la méditation. Alors l'esprit est libéré de son
dialogue sensoriel constant avec son corps.
L'obstacle du monde est dans son absorption de
notre attention. Nous vivions hors de nous-mêmes. Par l'immobilité
il n'y a plus de sensations de contact, de la vue, du goût, d'odeurs ; il
ne reste plus que les bruits. Mais les débutants passent leur temps
à écouter les sons et les bruits pour ne pas couper le contact,
un jour on ne s'y intéresse plus et on ne les entend plus.
Il ne reste plus que l'obstacle du temps, le plus
redoutable. Au début, le temps s'étire sans fin et la
méditation est si longue qu'elle semble ne jamais devoir finir. On tient
simplement par un effort de volonté, mais on ne médite pas car
l'on s'ennuie. Et un jour on découvre que cette méditation, qui
n'en finissait plus, est déjà terminée. Nous avons
oublié de compter le temps. Nous ne nous ennuyons plus et les
méditations paraissent toujours trop courtes, voilà le
critère. Nous avons découvert qu'il n'y a qu'à être
là, tout simplement, sans rien désirer et que c'est passionnant
de vivre.
5. Les trois
thermomètres de la méditation
Lorsque les trois obstacles de la méditation sont
vaincus, apparaissent les trois thermomètres de la
méditation : le Son cosmique, la Lumière intérieure et
la Vibration de la Shakti.
Lorsque le silence du mental s'établit, on peut
entendre le Son cosmique (Nada). C'est un son intérieur qui
paraît pourtant venir de très loin dans l'espace et que l'on peut
prendre pour un bourdonnement d'oreille (qu'on ne doit pas confondre avec un
acouphène gênant). Le son de l'océan ou l'harmonie des
sphères.
Il en est de même pour la Lumière
intérieure (nimitta). Au début elle n'apparaît que les
yeux fermés pendant la méditation, puis on peut la voir aussi les
yeux ouverts. Les formes (brouillard, étoile, lune, soleil ...) et les
couleurs peuvent être différentes.
La Vibration divine (Spanda) peut naître et
se diffuser en n'importe quelle partie du corps. On peut la comparer à
un léger courant électrique, mais c'est un vibration non-physique
ou augmentation du niveau énergétique qui apparaît
spontanément à un certain niveau de méditation.
Ce sont les trois manifestations de la présence du
divin dans le corps. Lorsqu'on arrive à des états plus
élevés de conscience, elles peuvent devenir des obstacles.
Dans la pratique la plus courante, les apports de la
méditation se font par la découverte du calme, de la paix, du
vide et de la Présence.
6. Le Calme des
Pensées
C'est le premier apport. Lorsque les vagues du lac des
passions et de l'inconscient diminuent, le calme s'établit dans les
pensées. On commence à apprécier le silence puis l'on ne
peut plus vivre que dans le Silence. Et très curieusement, quand le
cheval emballé (crazy horse) ou le Singe fou se calment, tout se calme
autour de soi et la vie devient beaucoup plus calme.
7. La Paix du coeur
Au niveau suivant apparaît la Paix du coeur. On
commence à faire la paix, en soi d'abord, puis avec les autres. On entre
alors dans le domaine de l'amour. Prendre tout positivement, c'est
découvrir qu'il existe une Providence et que le monde a un sens.
8. l'expérience du
Vide
Alors on est prêt pourl'expérience du
Vide.Lorsque s'établit enfin le Silence du mental et que l'on plonge
dans le Vide pour une seconde, on sursaute et sort de la méditation,
effrayé. La machine à fabriquer les idées s'est
enrayée et ne fonctionne plus, c'est le Silence du Mental. Puis on y
revient et l'on s'y habitue. Ce que nous appelions vide était en fait
l'infini. Quand on le découvre, l'esprit cherche tout de suite une
limite, un bord, un bout, car dans son expérience antérieure tout
a une fin. Alors il plonge le plus profondément possible, sans fin. Puis
à l'opposé il cherche à s'élever le plus haut
possible, sans limite. Affolé, il part droit devant soi,
illimité. Et ce n'est qu'après avoir exploré la
profondeur, la hauteur, la longueur et la largeur de cet espace de la
conscience, qu'il le nomme le Vide.
9. L'expérience d'une
Présence
Dans le yoga suit l'expérience d'une
Présence. Et pour bien montrer que ce Vide n'est pas vide, creux et
négatif, il vaut mieux traduire shunyata par Vacuité. C'est un
vide plein d'une Présence qui vibre, qui est amour et qui nous instruit.
C'est même l'expérience de l'Etre, mais infini et absolu, pas d'un
être.
10. On rencontre alors le
Sat-Chit-Ananda.
L'expérience de l'Être est troublante, car
cet Être n'est pas une personne. Si l'on continue en se
dépouillant de son Ego, on apprend vite que ``Çà n'a pas
de nom'' et qu'il est interdit de lui donner un nom, car sinon on le
personnalise. On fait alors l'expérience du Transpersonnel. L'Absolu est
absolument sans limite, même pas celle du Dieu d'une civilisation, ou
archétype culturel. Nous retrouvons le même type
d'expérience dans ces confidences de RamanaMaharshi : ``La pensée
``je suis Brahman'' doit disparaître. C'est véritablement comme
plonger son regard dans le vide. Aucune pensée n'est compatible avec la
Réalisation. La Réalité est ce qui transcende tout
concept, Dieu y compris''.
Et l'on n'en finit pas de décrire les
différentes facettes de cette expérience. D'autres parlent d'un
Éveil, le second éveil à partir de la conscience vigile
pour retrouver sa vraie nature. Cet éclair soudain peut se faire sous la
forme d'une Illumination, l'entrée dans une Lumière vivante
autant que vivifiante dont émane l'Amour. La Libération (Moksha)
est atteinte par la sortie de la triple illusion (maya) de la parole, du monde
et de l'ego.
Et ceci se réalise dans un état de joie
indescriptible, la Joie suprême, la Béatitude (ananda) :
être restauré dans son état originel, l'orgasme qui ne
cesse pas, l'état normal que l'on n'aurait jamais dû oublier.
Aucun mot ne convient pour exprimer une telle réalité, même
pas le bonheur absolu ou la Joie parfaite. Voilà finalement l'apport
essentiel de la méditation: retrouver l'énergie créatrice
présente au fond de chacun ``avec une Joie et des Délices tels
que nul ne peut en témoigner en termes suffisants'' comme le
reconnaissait déjà Maître Eckhart en 1320.
8. L'UNITÉ CORPS / ESPRIT SELON
SOCRATE DANS « CHARMIDE » DE PLATON
Platon faisant parler Socrate :
« ... C'est très bien, cela, dis-je. J'en
serai d'autant plus franc avec toi pour t'expliquer en quoi consiste
l'incantation ; car tout à l'heure encore je me demandais de quelle
manière je t'en montrerais la vertu. Elle est en effet, Charmide, de
telle nature qu'elle ne peut pas guérir la tête toute seule.
Peut-être as-tu déjà entendu dire à de bons
médecins, quand on vient les trouver pour un mal d'yeux, qu'il leur est
impossible d'entreprendre une cure exclusivement pour les yeux et qu'il faut
soigner la tête en même temps, si l'on veut remettre les yeux en
bon état, et que de même imaginer qu'on puisse soigner la
tête seule, indépendamment de tout le corps, est une pure folie.
Et sur ce principe, ils appliquent un régime au corps entier et ils
essayent de traiter et de guérir la partie avec le tout. Ne sais-tu pas
que c'est là leur doctrine et qu'il en est réellement
ainsi ?
-- Assurément, dit-il.
-- Ne trouves-tu pas qu'ils ont raison et n'approuves-tu pas
leur principe ?
-- Je l'approuve absolument », dit-il.
V. -- Et moi, voyant qu'il était de mon avis, je repris
courage ; peu à peu mon audace se réveilla, ma verve se
ralluma et je poursuivis :
« Telle est aussi, Charmide, la nature de l'incantation.
Je l'ai apprise là-bas, à l'armée, d'un médecin
thrace, un de ces disciples de Zalmoxis dont la science va, dit-on,
jusqu'à rendre les gens immortels. Ce Thrace disait que les
médecins grecs avaient raison de professer la doctrine que je viens de
rapporter ; mais, ajouta-t-il, Zalmoxis, notre roi, qui est un dieu,
affirme que, s'il ne faut pas essayer de guérir les yeux sans la
tête, ni la tête sans les yeux, il ne faut pas non plus traiter la
tête sans l'âme et que, si la plupart des maladies échappent
aux médecins grecs, la raison en est qu'ils méconnaissent le tout
dont ils devraient prendre soin ; car, quand le tout est en mauvais
état, il est impossible que la partie se porte bien. En effet,
disait-il, c'est de l'âme que viennent pour le corps et pour l'homme tout
entier tous les maux et tous les biens ; ils en découlent comme ils
découlent de la tête dans les yeux. C'est donc l'âme qu'il
faut tout d'abord et avant tout soigner, si l'on veut que la tête et tout
le corps soient en bon état. Or l'âme se soigne, disait-il, par
des incantations, et ces incantations, cher ami, ce sont les beaux discours.
Ces discours engendrent la sagesse dans les âmes, et une fois qu'elle est
formée et présente, il est facile de procurer la santé
à la tête et au reste du corps.
Et lorsqu'il m'enseigna le remède et les incantations,
il me dit : « Garde-toi bien de te laisser engager par qui que ce
soit à soigner sa tête avec ce remède, s'il ne t'a d'abord
livré son âme pour que tu la soignes par l'incantation. C'est
aujourd'hui, disait-il, l'erreur répandue parmi les hommes de vouloir
guérir séparément l'âme ou le corps. Et il me
recommanda instamment de ne céder à personne, si riche, si noble,
si beau qu'il fût, qui voudrait me persuader d'agir autrement. J'en ai
fait le serment, je dois le tenir et je le tiendrai. Si donc tu veux,
conformément aux recommandations de cet étranger, livrer d'abord
ton âme aux incantations du Thrace, j'appliquerai mon remède
à ta tête ; sinon, je ne puis rien faire pour toi, mon cher
Charmide. »
9. TERMES USUELS : TIBÉTAINS
/ SANKRITS / NÉOLOGISMES
A :
Abhidharma/ claire compréhension des
phénomènes
Abhidharma-kosha : Trésor de la
Claire Compréhension des Phénomènes, texte Vaibashika
Anitya/ mitagpa/ transitoire -
non-statique
Apoha/ négation//
élimination
Artha/ Référent de l'objet des
sens
Avijñapti/ Forme Invisible
Ayatana/ Source de Perception Capacité
Mentale/ mana-dhatu/ yi-kyikham// mana-indriya/ yi-kyiwangpo
C :
Capacité Sensorielle/ indriya/
wangpo
Chaitta/ semjung/ Facteurs Mentaux
Chétana/ mouvement vers l'objet
à la base de l'Acte/ Karma
Chitta/ sem// vijñana/ namshé/
`esprit'// les six Consciences
Chö/ dharma/ phénomènes
Composite Disjoint [de la matière et
de la Conscience]/ denmindujé/ viprayukta-samskara
Conscience / vijñana/ namshé
Conscience Conceptuelle/
togpénamshé// togpa/ vitarka
Conscience Mentale/ mana-vijñana/
yi-kyinamshé
Conscience Sensorielle/
wangpönamshé
Constituant psychophysique/ skandha/
pungpo/
D :
Denmindujé/ viprayukta-samskara/
phénomène Composite Disjoint [de la matière et de la
Conscience]
Dharma/ chö/ phénomènes
Dharmadhatu/ chö-kyikham/ Objets de la
Conscience Mentale
Dhatu/ kham/ Sphère de Perception
Dharmakirti/ auteur du Pramana-varttikam
Différentiation naturelle des
semblables et dissemblables/ logpa
Discernement Élémentaire/
samjña/ dushé
Dissonance/ klésha/ nyönmong
lDogpa/ généralisation
conceptuelle de la différenciation inhérente des semblables et
dissem- blables
Dönnga/ pañchaartha/ nature
matérielle// Référent de l'objet des sens
Döndam/ paramartha/ Fiable
(réalité)
DrempaNyershag/ fondations de la
présence
Duhkha/ condition de l'Existence Duelle /
Souffrance
Düjé-kyipungpo// düjé/
samskara-skandha/ Constituant Intentionnel, Émotionnel et
Notion- nel// Composites
Dümajé/ asamskrta/
Incomposé
Dushé/ samjña/ Discernement
Élémentaire
E :
Élément-origine/
bhuta/jungwa
Élimination// négation/
apoha
`esprit'// les six Consciences/ chitta/ sem//
vijñana/ namshé
Existence Duelle/ Samsara
Existence Non-duelle// paix/ Nirvana
F :
Facteurs Mentaux/ chaitta/semjung
Fiable (réalité)/ paramartha/
döndam
Fondement de l'Attention/
sm®ti-iupåsthana/ drenpanyershak
Forme/ rupa/ zug : les objets des sens/
matière
Forme Invisible/ Avijñapti
G :
Généralisation conceptuelle de
la différenciation inhérente des semblables et dissemblables/
lDogpa/
I :
Identité Individuelle/ svabhava/
ngowoIndriya/ wangpo/ Capacité Sensorielle
Incomposé/ asamskrta/
dümajé
Jungwa/ bhuta/
Élément-origine
K :
Karma/ Acte?Kaya/ lü/ corps
Kham/ dhatu/ Sphère de Perception
Klésha/ nyönmong/ Dissonance
Kundzob/ samvriti/ Non-fiable
L :
Logpa/ différentiation naturelle des
semblables et dissemblables
Lü/ kaya/ corps
M :
Madhyamaka/ quatrième école
Mana-dhatu/ yi-kyikham//
mana-indriya/ yi-kyiwangpo/ Capacité
Mentale
Mana-vijñana/ yi-kyinamshé/
Conscience Mentale
Mayingag/ négation implicitement
affirmative
Mégag/ négation explicite
Migpa/ Référent
Mitagpa/ anitya/ transitoire -
non-statique
N :
Naljorngönsum/ yogi pratyaksha/
perception directe par la Conscience yogique
Namshé/ vijñana// sem/ chitta/
`esprit' (les Six consciences)
Nature Vide/ shunyata/ tongpanyi
Négation explicite/ mégag
Négation implicitement affirmative/
mayingag
Ngéyül/ réalité
conceptuelle
Ngépa/ apparence conceptuelle, une
connaissance qui se sent assurée de sa certitude
Ngowo/ svabhava/ Identité
Individuelle
Ngönsum/ pratyaksha/ perception
directe// Conscience percevant directement
Nirvana/ au-delà de la
dualité// paix// Existence Non-duelle
Non-fiable(réalité)/ kundzob/
samvriti
Non-problématiques (phénomènes)/
zagmé
Nyönmong/ klésha/ Dissonances
O :
Objets de la Conscience Mentale/ dharmadhatu/
chö-kyikham
P :
Perception directe// Conscience percevant
directement/ ngönsum/ pratyaksha
Perception directe par la Conscience Mentale/
manasa-pratyaksha/ yi-kyingönsum
Perception directe par la Conscience yogique/
yogi pratyaksha/ naljorngönsum
Perception ou cognition valide/ pramana/
tshéma
Prajña/ shérab/ Connaissance
Transcendante
Prajñaparamita/ Connaissance
Transcendante / classe de littérature bouddhiste/ déité
féminine
Pramana/ tshéma/ perception ou
cognition valide
Pramana-varttikam/ texte pour le
Sautrantika
Problématiques
(phénomènes)/ zagché
Pungpo/ skandha/ Constituant
psychophysique
R :
Réalité conceptuelle/
ngéyül?egpa/ sparsha/ connexion sujet - objet
Ressenti Tonal (+ - 0)/ védana/
tshorwa
Rupa/ zug/ forme et couleur (et plus
généralement Forme : les objets des sens/ matière)
S :
Samjña/ dushé/ Discernement
Élémentaire
Samsara/Existence Duelle
Samskrta// samskara/ düjé/
Composite
Samskara-skandha/ dujé-kyipungpo/
Constituant Intentionnel, Émotionnel et Notionnel
Sautrantika/ deuxième école
Sem/ chitta// vijñana/ namshé/
`esprit'// les six Consciences
Semjung/ chaitta/ Facteurs Mentaux
Shérab/ prajña/ Connaissance
Transcendante
Shunya/ tong/ vide//
shunyata/ tongpanyi/ Nature Vide
Skandha/ pungpo/ Constituant
psychophysique
Sparsha/ regpa/ connexion sujet - objet
Sphère de Perception/ dhatu/ kham
T :
Tendrel/ nature inter-reliée// nature
relationnelle
Togpa/ vitarka//
Togpénamshé/ Conscience
Conceptuelle
Tongpanyi/ shunyata/ Nature Vide
Transitoire - non-statique/ anitya/
mitagpa/
Tshorwa/ védana/ Ressenti Tonal
V :
Vaibashika/ première école
philosophique indienne
Vasubhandu/ maître indien
Védana/ tshorwa/ Ressenti Tonal
Vijñana/ namshé// sem/ chitta/
esprit// les six Consciences
W :
Wangpönamshé/ Conscience
Sensorielle
Wangpo/ indriya/ Capacité
Sensorielle
Wangtenkhogpa/ organe sensoriel physique
Y :
Yi-kyinamshé/ mana-vijñana/
Conscience Mentale
Yi-kyingönsum/ manasa-pratyaksha/
perception directe par la Conscience Mentale Yogachara/
troisième école?philosophique indienne
Yogi pratyaksha/ naljorngönsum/
perception directe par la Conscience yogique
Z :
Zagché/ Phénomènes
Problématiques
Zagmé/Phénomènes
Non-problématiques
Zug/ rupa/ forme et couleur (et plus
généralement Forme : les objets des sens/ matière)
* 1Hermann de Keyserling, Le
Journal de Voyage d'un Philosophe, Paris, Stock, 1928,p. 115-117). Cité
par François Chenet, Philosophie Indienne, Bulletin de la
société française de philosophie indienne, janvier-mars
2007.
* 2Patanjali : sage
indien, philosophe qui a redécouvert et diffusé le yoga au
deuxième siècle avant notre ère.
* 3Lors de nos recherches
nous avons pourtant découvert un texte écrit de Platon
« Charmide » dans lequel il met en scène
Socrate et faisant mention de l'individu comme un tout corps et âme dans
la prise en compte de sa pathologie en vue de lui prodigué les soins les
mieux appropriés à ses maux - cf texte en annexe.
* 4"Difficultés
D'apprentissage, Échec Scolaire,
Réussite..."ZIMMERMANN Marie-Louise, Docteure
ès Sciences de l'Éducation - École Jean Piaget, LDES,
Université de Genève
* 5Depover
C,KarsentiT,KomisV, Les technologies :
Pour développer des compétences ? - Presses de
l'Université du Québec - 2007
* 6 Citation d'une boutade de
Michèle GENTHON (Maitre de conférence à
l'Université de Provence) lors d'une interview.
* 7En ce qui concerne ce
domaine précis, Joseph LeDoux a présenté
durant le Forum de ?New York des travaux récents portant sur l'amygdale.
Cette structure a un rôle critique dans le traitement de la peur. Les
recherches de l'équipe de Le Doux ont permis d'identifier des
réseaux cérébraux spécifiques dont la peur est le
produit. D'autres émotions peuvent être produites par
différents réseaux cérébraux, sans doute sans
relation avec le système de la peur. La capacité de
détecter le danger et d'y réagir immédiatement est
attribuable à l'amygdale (du moins en partie, l'amygdale ayant d'autres
contributions émotionnelles). L'amygdale interrompt l'action ou la
pensée pour déclencher une réaction corporelle rapide,
déterminante pour la survie. Même si cet exemple semble bien
éloigné du contexte éducatif, la neuroscience de la peur a
démontré plusieurs faits qui sont essentiels pour la
compréhension du rôle de l'émotionnel dans
l'éducation. Dans le contexte scolaire, cette fonction interruptive peut
expliquer la tendance à la distraction. Le stress et la peur dans la
salle de classe peu- vent obérer la capacité d'apprendre en
réduisant la capacité à prêter attention à la
tâche d'apprentissage en cours, en raison des exigences corporelles et
émotionnelles impliquées par le système de la peur.
* 8Cas rapporté par
David Servan-Schreiber, voir le Rapport de New York, site web de l'OCDE.
* 9Francisco
VARELA, 1997, Connaissances et représentations,
?Institut du management d'EDF-GDF.
* 10Elle est aussi
intervenante dans le cursus d'enseignement privé, à vocation
bouddhique, Unité dans la Dualité.
* 11Nous
développerons ce point en nous vasant sur les travaux de BANDURA
* 12DBT :
DialecticalBehaviorTherapy - Thérapie Comportementale Dialectique. Cette
thérapie aurait été développée pour
répondre aux besoins des personnalités Border Line. Elle est
aussi appelée « thérapie du parler ». Elle
vise à travailler surtout sur les pensées et les croyances.
* 13Francis
PEYRALADE, est d'un des pionniers discrets de l'ostéopathie
qui, en 1964,6 pour la première fois venir en France un groupe de trois
ostéopathes américains pour enseigner le concept de
crâniens à des ostéopathes non américain et non
médecins.
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