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La méditation de la pleine conscience : outil pédagogique et soutien aux apprentissage ?

( Télécharger le fichier original )
par Ronan LE JONCOUR
Université De Provence UFR de Psychologie - Master Recherche 2 2011
  

Disponible en mode multipage

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Master Recherche 2ème Année

Année Universitaire 2010 - 2011

Présenté par : Ronan LE JONCOUR

La Méditation de La Pleine Conscience :

Outil Pédagogique et Soutien aux Apprentissage ?

Une approche centrée sur la personne

1ère étape de recherche

Sous La Direction de Mme Jeanne MALLET

« Notre connaissance du monde n'est pas la somme, subie passivement, des informations issues de nos organes des sens.

Prise de possession explicite, sous la forme d'un geste ou d'un regard, ou implicite, orientation de l'attention vers l'objet ou vers une région de l'espace, c'est un acte intellectuel qui assigne une signification au message.

Une telle interprétation est à la fois une reconnaissance, reflet des expériences passées, et la matérialisation d'une attente, expression de nos désirs.

A chaque instant, la rencontre de la présentation sensorielle et de la représentation imaginaire est soumise à un jugement de la réalité qui valide la cohérence, dans le temps et dans l'espace, des relations du sujet avec le monde qu'il construit et qui achève de définir l'objet et l'espace dans la logique d'un monde organisé. »

Henri EY - Traité des hallucinations, 1973

A mes Maîtres
du passé, du présent et du futur
À JKR, à ma Mère

REMERCIEMENTS

Comme il est coutume de le faire, je ferais cet exercice avec joie et je souhaite donc remercier de tout coeur les personnes qui ont permis que j'introduise le sujet de recherche très délicat de la Méditation de Pleine Consciencedans le domaine des sciences de l'éducation à Aix en Provence, suite à une idée qui a émergée dans le courant du premier semestre 2010.

J'exprimerais donc toute ma reconnaissance et ma gratitude à :

Mme Jeanne MALLET, Professeure au département des Sciences de l'Éducation à Lambesc et Responsable du groupe des Doctorants, pour avoir dirigé ce mémoire de Master Recherche Deuxième année. Son accompagnement, ses encouragements, sa bienveillance ainsi que la justesse de ses suggestions m'ont permis d'accéder à la réalisation non seulement d'un mémoire, mais aussi d'un état d'esprit complètement renouvelé. Je découvre à son contact le profond désir de poursuivre mes recherches et ainsi offrir une partie de ma vie à la Vie d'une utopie.

M. Jean-Louis BOUTTE pour ses encouragements à l'origine de mon idée, son questionnement pertinent, ses précieux conseils et son aide.

M. Philippe LESTAGE(IUFM du Limousin) pour son enthousiasme communicatif, ses encouragements, son écoute et son questionnement, ainsi que ses conseils qui m'ont permis d'approfondir certains axes et l'aide qu'il a su m'apporter spontanément. Travaillant lui-même dans le domaine « Méditation et Éducation »à l'IUFM du Limousin, il a été d'une aide précieuse.

Enfin, à tous les professeurs du Master Recherche deuxième année 2010-2011 pour la richesse de leurs interventions et les réflexions qu'elles suscitent pour la suite.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS 3

SOMMAIRE 4

INTRODUCTION 9

1. INTRODUCTION 9

1.1. Présentation de mon parcours 9

Formation et Expérience 9

Centres d'intérêts et chemins de traverses 11

Réflexion générale 12

1.2. Une vision pour l'avenir ? 13

1.3. Présentation de mes choix 13

2. LA RELATION À SOI DANS L'UNITÉ CORPS/ESPRIT, UNE SOLUTION ? 15

3. CONCLUSIONS 16

I - ÉTAT DE L'ART 17

1. LE POINT DE VUE DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET AUTRES ORGANISMES 17

1.1. Les institutions politique 17

Rapport OCDE CERI* : 2004 17

Rapport à l'UNESCO 1999 : Les sept savoirs nécessaires à une éducation du future - Edgar MORIN 19

Rapport à l'UNESCO 1996 : L'éducation : un trésor est caché dedans - Jacques DELORS 23

Rapport de JOMTIEN (Thaïlande) 1990 : Répondre aux besoins éducatifs fondamentaux 25

Rapport à l'UNESCO 1972 : Apprendre à Être - Edgar Faure 26

1.2. Les institutions de santé 27

1.3. Conclusion 28

2. LES INSTITUTIONS PRIVÉS 29

2.1. Mind & Life Institute (MLI) 29

Valeurs 30

Vision 30

Mission 31

Stratégie 31

2.2. Autres instituts 32

Observation géographique 32

Projet en cours 32

Liste des institutions 32

2.3. Conclusions 32

3. LES RACINES DE LA MÉDITATION : LE YOGA 34

3.1. Introduction philosophique : La Raison entre Inde et Occident 34

3.2. Définition et Étymologie 35

Point de vue Philosophique 35

Point de vue Religieux 36

Point de vue des Athées 36

3.3. Les origines du Yoga 36

3.4. Notions générales 37

Notions et Parallèle avec la Psychologie Freudienne 38

3.5. Les différents Yoga, chemin de la Maîtrise de Soi 38

1) - Les réfrènements ou Yama 38

2)- Les Niyamas ou disciplines 40

3)- les postures (asanas) : 40

4)- Le contrôle respiratoire (pranayama) : 41

5) - l'émancipation par rapport aux sensations (pratyhara) 42

6)- La concentration (Dharana) 43

7)- La méditation (Dhyana) 43

8) - " Samâdhi " ou "Samadhi" 43

3.6. Classification des Yogas selon Maryse CHOISY 44

3.7. Yogas « Physiques » 44

3.8. Yogas « Philosophiques » 44

3.9. Yogas « Psychosomatiques » 44

3.10. Conclusions 45

4. LA MÉDITATION 46

4.1. Généralités 46

Point de vue cognitif, l'attention 46

Point de vue pratique 47

4.1. Étymologie et Définition 49

Étymologie et Historique 49

Définition 49

Activités associées 49

4.2. Recherches Historiques 49

4.3. Méditation et Cultures 51

Le regard de l'Occident religieux sur la méditation 52

4.4. Unité Corps/Esprit 53

Les différents emplois 54

Posture complexe 54

Par la pratique d'exercices 55

4.5. Méditation de Pleine Conscience : Mindfulness (MBSR) 56

4.6. Les dangers de la pratique 57

4.7. Conclusions sur la méditation 57

5. OUTILS PSYCHOMÉTRIQUES DE PLEINE CONSCIENCE OU MINDFULNESS 58

5.1. Mindful Attention Awareness Scale (MAAS) 58

5.2. Five Facet Mindfulness Questionnaire (FFMQ) 59

5.3. Toronto Mindfulness Scale (TMS) 59

5.4. Kentucky Inventory of Mindfulness Skills (KIMS) 59

5.5. Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS) 60

5.6. Freiburg Mindfulness Inventory (FMI) 60

5.7. Philadelphia Mindfulness Scale (PHLMS) 61

5.8. Mindfulness-Based Relapse Prevention Adherence and Competence Scale (MBRP-AC) 61

5.9. Self-Other Four Immeasurables (SOFI) 61

6. EXEMPLE D'UNE ÉTUDE MENÉE PAR LE DR PHILIPPE GALLOIS 62

6.1. Étude en Neurophysiologie 62

Résumé 62

Conclusions en neurophysiologie 63

6.2. Étude en Biologie 63

Résumé 63

Conclusions en biologie 63

6.3. Conclusions 64

7. REVUE DE RECHERCHE : INTÉGRATION DE LA MÉDITATION DANS LES ÉTUDES SUPÉRIEURES 65

7.1. Introduction 65

7.2. Résumé 65

Compétences Cognitive et Scolaires 66

Santé Mentale et Bien-Être Psychologique 66

Développement Holistique de la Personne 66

7.3. Comparaison des techniques méditatives 66

7.4. Conclusions 68

8. CONCLUSIONS À L'ÉTAT DE L'ART 68

II - PROBLÉMATIQUE 69

1. PROBLÉMATIQUE PRATIQUE 69

1.1. Constat 69

1.2. Proposition 71

1.3. La Méditation, Outil Pédagogique ? 71

Outil Pédagogique, Définition 71

Les buts de l'outil Pédagogique 72

La méditation de Pleine Conscience 73

La Méditation de Pleine Conscience un outil pédagogique cognitif ? 74

Le point de vue des neurosciences 74

1.4. Questionnement et Hypothèses 76

Hypothèses de recherche 76

2. PROBLÉMATIQUE THÉORIQUE 77

2.1. Introduction 77

2.2. Cadre Théorique 77

Relation au changement 77

Notion de stress 78

Relation Affective et Émotions : 79

Neurosciences et émotions 83

Phénoménologie 84

Modèle de perceptions 87

La Méditation de Pleine Conscience en théorie 89

2.3. Conclusions 91

III - MÉTHODOLOGIE 92

1. PHASE 1 : ÉTAT DE L'ART 93

2. PHASE 2 : ENQUÊTE EXPLORATOIRE 93

3. PHASE 3 : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE QUALITATIVE 94

3.1. Questionnement préalable 94

3.2. Rappel de nos objectifs de recherche 95

3.3. Choix de la méthode 95

3.4. Choix Des Outils de Mesures 96

Choix des échelles psychométriques de Pleine Conscience 96

Conclusions 97

4. PHASE 4 : RECHERCHE CLINIQUE 97

5. PROTOCOLE : PROGRAMME DE PLEINE CONSCIENCE SUR 8 SEMAINES (MBSR) 98

5.1. Apprendre par l'expérience 98

5.2. Importance de l'engagement responsable 99

5.3. Les grands thèmes du programme 99

Séance 1 : Le pilote automatique 100

Séance 2 : Les obstacles 101

Séance 3 : Conscience de la respiration et du corps en mouvement 101

Séance 4 : Rester présent 102

Séance 5 : Permettre - Lâcher prise, Laisser Être ! 102

Séance 6 : Les pensées ne sont pas des faits 103

Séance 7 : Comment puis-je au mieux prendre soin de moi ? 103

Séance 8 : La pleine conscience au quotidien : ?utiliser les apprentissagespour gérer les humeurs futures 104

III - CONCLUSIONS 105

1. RAPPEL DE LA RECHERCHE 105

2. ET POUR SUIVRE... POURSUIVRE ! 106

2.1. Rappel des observations et questionnements 106

2.2. Rappel Des Hypothèses 106

3. PROPOSITION 107

REMERCIEMENTS BIS 109

BIBLIOGRAPHIE - PROVISOIRE 110

1. OUVRAGES 110

2. THÈSES, ARTICLES & ÉTUDES 114

2.1. Thèses 114

2.2. Articles, Rapports & Cours 114

2.3. Études 115

3. SOURCES INTERNET 115

ANNEXES 116

1. CENTRES DE SOINS ET DE RECHERCHES SUR LA PLEINE CONSCIENCE 117

2. PROGRAMME DE RECHERCHE DU ROUVERNEMENT US SUR LA PLEINE CONSCIENCE 122

3. ÉTUDE DE WILLOUGHBY BRITTON 123

4. PROJET DE THÈSE 125

5. ENQUÊTE EXPLORATOIRE : QUESTIONNAIRE 126

6. EXERCICE DE PLEINE CONSCIENCE : DÉCOUVRIR ET SENTIR SON MRP 129

7. LES ÉTAPES DE LA MÉDITATION : PAR MARC ALAIN DESCAMPS 130

1. La première étape est celle du trou noir. 130

2. La découverte du bavardage mental. 130

3. La couche des problèmes psychologiques. 130

4. Les trois premiers vides 130

5. Les trois thermomètres de la méditation 131

6. Le Calme des Pensées 131

7. La Paix du coeur 132

8. l'expérience du Vide 132

9. L'expérience d'une Présence 132

10. On rencontre alors le Sat-Chit-Ananda. 132

8. L'UNITÉ CORPS / ESPRIT SELON SOCRATE DANS « CHARMIDE » DE PLATON 134

9. TERMES USUELS : TIBÉTAINS / SANKRITS / NÉOLOGISMES 136

INTRODUCTION

« Remets-toiàignorercequetusais,poursavoir commenttulesavaisetsavoirtonsavoir. »

PaulVALÉRY

· INTRODUCTION

1.1. Présentation de mon parcours

Avant toute chose nous présenterons ici, nos expériences, origines de certains de nos filtres qui ont pour conséquences de colorer ou d'apporter une tonalité à nos observations et surtout d'expliquer nos choix.

Formation et Expérience

Pour commencer dans un ordre chronologique, notre parcours éducatif n'a pas de ligne directrice très linéaire mais présente des brisures qui ont fait qu'aujourd'hui nous sommes engagés dans un cursus menant vers un doctorat en Sciences Humaines, parti d'un BEP en Électrotechnique subi plus que choisi.

Du point de vue scolaire, je suis de formation initiale technique (depuis un BEP électrotechnique jusqu'à un BTS électrotechnique). J'ai choisi, après ma quatrième année d'activité professionnelle, en 1992, d'étendre mes connaissances en préparant un diplôme d'ingénieur en Marketing industriel. Puis, en 2008, je validais une VAE qui m'a permis d'obtenir une Maitrise de Sciences Humaine et Sociales option Éducation et Formation. Enfin, après l'obtention d'un Master Professionnel de Responsable de Formation en 2009, j'ai décidé poursuivre par une formation universitaire en Coaching pour compléter ma formation à l'accompagnement au changement des personnes et des organisations. Par conséquent, j'ai plutôt développé un profil pragmatique et scientifique issu des sciences "dures" passant par les petites portes, plus qu'un profil de théoricien marchant sur les grands boulevards de l'Éducation Nationale. Toutefois, l'intérêt profond pour les Sciences Humaines m'a amené à faire des recherches dans ce domaine depuis plus de vingt années. Ces recherches personnelles ont été menées dans les différents axes que représentent la biochimie du corps et de l'esprit, depuis sont fonctionnement (Physiologique, Psychologique, Biochimique, Énergétique, etc.) jusqu'à ses croyances en d'autre terme du plus solide ou matériel, au plus fluide et immatériel.

Dans un deuxième temps, nous allons vous présenter notre parcours professionnel, surtout axé sur le côté technique et pratique. Nous avons commencé par une expérience de terrain, en réalisant des chantiers d'installation d'équipements aéroportuaires et Télécoms. Notre premier chantier fût l'installation des équipements aéroportuaires de l'aéroport de Katmandou au Népal en 1990. Par la suite, au fil des compétences acquises, nous avons pris en charge des chantiers plus importants, jusqu'à diriger une succursale au Tchad. Katmandou restera aussi, le point de départ d'un intérêt profond pour la philosophie bouddhiste.

Par la nature de notre travail nous avons pu, très tôt, voyager autour du globe et pu être confronté à différentes cultures et modèles de civilisation et d'organisation, depuis l'Afrique jusqu'à l'Asie dans des pays dits alors "en voie de développement", et ce, dans des conditions de travail qui sont loin d'être comparable à celles d'un voyage touristique. C'est au sein de leur élément et dans des conditions de travail et de vie quotidiennes que je côtoyais les autochtones et les expatriés.

A chaque fois, nous devions développer la structure pour réaliser les projets dans les pays où je me posais, parfois même, de trouver les solutions d'urgence pour rattraper les projets. A chaque fois, je devais donc me pencher sur le problème en considérant celui-ci comme étant nouveau, d'ailleurs avais-je réellement d'autre choix dans des contrées où une partie de la technologie et du « progrès » étaient apportés par les projets que je développais ?

Au niveau personnel, depuis notre adolescence nous nous intéressons aux philosophies asiatiques et à leur art de vivre qu'il soit artistique, comme nous l'entendons ici en occident, ou plutôt tourné vers les arts martiaux. En fait, bien souvent, en Asie tout ce qui est voué à participer au développement de la vie est une source d'art déclarée et déclinée en art de vivre. Rassurons le lecteur que nous ne souhaitons pas tomber dans un angélisme aveugle emprunt de manichéisme lyrique entre orient et occident.

Fin des années 70 ou début 80 nous avons regardé une émission de télévision qui présentait le point de vue de la médecine chinoise. Nous avons découvert que cette médecine consiste à maintenir les personnes en bonne santé, c'est-à-dire debout, plutôt que d'attendre qu'elles ne tombent - malade - pour essayer de les ramasser. Nous avons eu la possibilité de recourir à la médecine chinoise lors d'un de nos séjours en Asie et il faut reconnaître que là où la médecine occidentale était dans l'impasse, la médecine chinoise a su apporter des solutions. Mais il ne serait pas honnête de considérer seulement la médecine sans le processus. En effet, lors de cette prise en charge par la médecine chinoise il y avait autant les apports de la pharmacopée mais aussi cette façon de considérer le patient dans son entièreté, tant physique que psychique (voir spirituelle) mais aussi de lui laisser l'entière responsabilité de sa guérison. Le thérapeute n'avait qu'un rôle d'accompagnateur dans le processus de guérison mais il était là, à l'écoute de ce que nous lui rapportions afin d'ajuster son diagnostique mais surtout le traitement en fonction des progrès réalisés ou des difficultés exprimées. Aujourd'hui, nous pensons qu'il était un passeur de soins, un passeur entre moi et ma guérison. C'était un travail d'équipe. La guérison, elle, restait notre responsabilité et notre propriété. Du point de vue du thérapeute les solutions, elles, étaient infinies, possibles, mais il fallait laisser le temps au temps et de l'espace pour qu'elles s'installent et se déploient...

Centres d'intérêts et chemins de traverses

Au-delà de nos activités principales nous avons toujours cultivé un intérêt pour la vie associative.

Ceci nous a amené à développer un goût pour l'humain mais aussi à devoir apprendre constamment, au milieu des groupes et par nous même, les techniques et théories des domaines d'activités dans lesquels nous nous engagions.

Dans le domaine du sport nous avons été à l'origine de la création d'une équipe de football américain à Aix en Provence. De cette expérience nous avons retirer le goût de l'aventure humaine dans des domaines qui ne sont pas toujours du goût du plus grand nombre, en effet, en 1985 les sports américains, même s'ils pouvaient être appréciés à la télévision n'étaient pas pour autant compris aux niveaux du public et des institutions. Par ailleurs les techniques et règles de jeu, elles mêmes, n'avaient rien à voir avec ce qui ce pratiquait alors en France. De cette expérience nous avons retiré le sens de l'engagement dans un sport qui avait plus l'allure d'une sport de collision que de contact avec des techniques corporelles de déplacement dans l'espace et de développement de la vue et d'adaptation pour des phases de jeu qui ne dures que quelques secondes. Dans ce domaine nous avons gravi les différents niveaux qui nous ont amenés de néophyte à entraineur.

Pour continuer dans les sports où l'engagement et la responsabilité sont importants, nous avons aussi pratiqué la plongée sous marine. Dans cette activité nous avons dû nous intéresser aux différentes disciplines entrant dans la constitution de cette pratique, ceci allant de la physique des fluides et des solides mais aussi à la biochimie puisqu'il question d'échanges gazeux et de toxicité des gaz. Par ailleurs la pratique de la plongée sous marine permet de développer une autonomie de la personne mais aussi le développement de sa conscience du groupe. En effet, l'autonomie car l'évolution dans l'eau, qui est considérée comme un milieu hostile à l'homme, nécessite de savoir s'autogérer au niveau de la consommation de l'air emporté mais aussi de savoir se localiser dans l'espace et le temps puisqu'à un moment donné il faut bien retourner, dans les meilleurs conditions, sous le bateau qui nous a emmené sur le site de plongée. La conscience du groupe (palanqué) ou du binôme nécessite de savoir répondre, dès le début de l'apprentissage, aux incidents potentiels afin de minimiser les dangers et risques pouvant conduire jusqu'à l'accident de plongée. Là aussi, dans ce domaine nous avons gravi les différents niveaux qui nous ont amenés de néophyte à moniteur.

Par la suite, et encore à ce jour, nous nous sommes intéressés aux arts martiaux et plus particulièrement à l'art de l'escrime japonaise ou l'art du sabre au travers de l'étude du Kendo et de l'Iaïdo. Dans ces deux pratiques il est souvent fait référence aux écoles dont est issue la tradition du sabre. Les façons d'enseigner sont, là aussi très caractéristiques et empruntes des particularismes liés à une relation de Maître à Disciple. Le professeur a la double charge de transmettre mais aussi de démontrer tout en faisant toucher à l'élève ce que serait le geste parfais. Le travail se faisant d'abord dans la mise en place d'une représentation imaginaire parfaite, puis ensuite dans la répétition des gestes auxquels il est apporté une correction de façon à ce que l'élève sente, ressente et s'approprie le geste. Corps et Esprit travaillant de concert. Dans ce domaine, comme dans les précédents, nous avons gravi les différents niveaux qui nous ont amenés de simple débutant à encadrant.

Réflexion générale

Pour revenir au sujet que nous proposons de traiter « La Méditation de Pleine Conscience : outil pédagogique, comme soutien à l'apprentissage ? », il nous semblait nécessaire de faire ce préambule en présentantnotre parcours, tant professionnel que privé, afin d'introduire la vision dans laquelle notre démarche s'inscrit.

Nos activités, tant professionnelles que privées, ont toujours eu comme point commun de devoir répondre à des demandes d'adaptation à des situations de changement liées à des environnements à risques ou d'adaptation rapide et immédiats. Dans tous les cas il y avait un apprentissage nouveau, parfois aux antipodes de nos connaissances déjà acquises donc un besoin de remise en question important et souvent continuel.

Ces situations ont comme point commun un degré de sollicitation mental ou physique générateur de stress mais nécessite aussi, de devoir s'adapter à l'impermanence des situations donc au changement. Dans certains cas l'esprit se tend dans l'attente entrainant le corps avec lui, dans d'autres cas le corps se crispe dans la peur contraignant avec lui l'esprit, ou encore, dans des cas extrêmes, le corps se fige et s'écroule dans la terreur engendrée par une situation désespérée comme nous l'explique LEVINE (2004).

Prévenir plutôt que guérir et laisser advenir dans l'espace de création plutôt que contraindre... nous semble être un vrai débat pour le futur de notre société, en tout point de vue et à tous les niveaux. Prévenir le changement plutôt que le subir, développer le plaisir du changement au-delà du désir de changement ou encore pire du subir le changement...

1.2. Une vision pour l'avenir ?

Plus haut nous avons décrit l'observation et l'expérience de cette relation thérapeutique issue de la médecine chinoise. Puis, nous nous sommes mis à rêver à la transposition de cette relation,vers la relation d'Enseignant à Enseigné ou Apprenant. En continuant ce rêve utopique nous nous sommes mis à tracer des parallèles avec le triangle didactique Savoirs / Apprenant / Enseignant. En transposant la relation précédemment décrite, le Savoir prendrait donc la place du traitement, l'Enseignant celle du médecin asiatique et l'Apprenant celle du patient. Le savoir étant « l'Objet » à transmettre, l'Enseignant régulant sa transmission en fonction de l'Apprenant et du contexte dans lequel l'ensemble s'inscrit en toute complexité de la relation humaine.

L'enseignant ou le formateur étant plus un accompagnant que tout autre personnage ayant défini, une bonne fois pour toute, une posture déterminée et néanmoins déterminante et contraignante. Le Formateur serait un passeur et au lieu de dispenser ou transmettre un SAVOIR, il transmettrait une EXPÉRIENCE ou mettrait en place les conditions pour que l'expérience se réalise. Par cette posture d'accompagnant ou de passeur il a toute latitude de prendre la posture qui conviendra le mieux à la situation présente, puisant ainsi ses solutions dans la MÉTIS en fonction du KAIROS, usant de tout l'espace du LOGOS pour laisser s'épanouir l'émergence du devenir.

Sur la base de cette observation et de ce constat, nous nous sommes penchés sur les conditions qui faciliteraient la relation complexe entre Enseignant/Apprenant/Savoir. Existe-t-il un moyen, un outil, qui permet de mettre en place ou de favoriser cette relation ? Est-il possible de développer ce « Savoir Interagir avec les Autres » ? Ne serait-il pas question de Savoir Être ?

1.3. Présentation de mes choix

Le travail que j'ai proposé de réaliser à mon entrée en Master Recherche 2ème Année porte sur « La Méditation de Pleine Conscience : outil pédagogique, comme soutien à l'apprentissage ? ».Nous avons choisi de traiter ce sujet selon une approche centrée sur la personne.

Un choix de sujet délicat qui peut sembler, de prime abord, très connoté orient et spiritualité.Toutefois, nous verrons tout au long de ce mémoire qu'il n'en est rien. Il s'agit bien d'étudier une méthode, voire une technique psychocorporelle à visée introspective dont le but est de développer le sens de l'observation du fonctionnement de son propre esprit ou encore de développer sa métacognition dans le but d'améliorer sa relation à l'environnement dans un esprit systémique et complexe.

Ce choix est apparu pour nous comme une évidence de part la pratique même de la méditation, de son usage et des résultats observés sur nous et d'autres pratiquants.

Par ailleurs, depuis notre premier poste d'expatrié au Népal, nous nous sommes intéressés à la philosophie Bouddhiste au travers de lectures dans un premier temps puis en allant à la rencontre d'enseignant dans un deuxième temps, dans le but de mieux comprendre cette philosophie son système de pensée et sa dynamique.

Tout au long de notre parcours nous avons pu être confrontés à différentes écoles bouddhistes, chacune véhiculant la même philosophie issue du concepteur appelé le Bouddha mais chacune ayant développée son propre style. Pour les unes c'est la voie des yogis ascètes qui prévaut pour les autres c'est celles de moines engagés dans la vie et ayant une descendance qui fait fois. Chacune se distingue de l'autre par des rituels religieux qui peuvent différés d'une école à l'autre, les supports symboliques étant partagées par toutes. En fait toutes se côtoient et discute avec les autres. Toutefois, après plusieurs années d'études, nous sommes arrivés au constat que trois éléments sont à la source de tous les enseignements :

· La philosophie pour ce qui est de la relation à l'existence,

· La psychologie pour mieux comprendre son propre fonctionnement et, par conséquent, celui des autres,

· Le yoga ou une de ses formes, la méditation, pour mieux développer les capacités propres à chacun dans l'utilisation complexe de notre relation à nous-mêmes et en vue de développer l'outil complexe que nous sommes tant dans sa dimension physique que psychique mais aussi comportementale.

Par expérience personnelle et par intérêt pour la question, nous nous sommes intéressés aux travaux réalisés par les universités prestigieuses concernant l'usage de la méditation à des fins autres que celles de développer des habiletés dans l'étude du Bouddhisme.

Depuis le début du XXème siècle l'occident s'intéresse à l'étude de la méditation et à son impact sur la psychologie des individus. C'est dans le début des années 80 que Jon KABAT-ZINNa introduit de façon officiel la méditation comme outil thérapeutique dans une clinique antistress aux États Unis d'Amérique.

2. LA RELATION À SOI DANS L'UNITÉ CORPS/ESPRIT, UNE SOLUTION ?

«C'est finalement parce qu'il est capable de répondre de façon originale à un problème posé auquel il aurait pu répondre de façon réflexe ou automatique, que l'homme est conscient. Il est donc d'autant plus conscient qu'il connaît ses automatismes et ses pulsions, et qu'il parvient à s'en libérer par sa faculté à imaginer».

Henri LABORIT, 1994: 116

Nous avons vu plus haut que le Yoga méditation développé et utilisé par des civilisations depuis des millénaires, est aujourd'hui utilisé en occident pour répondre à des besoins thérapeutiques lorsque la pathologie est installée ou encore au titre de la prévention dans la lutte contre le stress.

Historiquement, le yoga et la méditation qui est l'un des éléments du yoga, a été développé et utilisé pour aller à la découverte de son propre esprit.

La Méditation est un outil utilisé pour le développement de la personne dans des circonstances aussi variées que son développement spirituel en orient (au sens où ce qui est spirituel concerne avant tout son propre esprit en orient), mais aussi comme soutien dans le cadre médical en occident.

Loin d'être un outil de propagande c'est d'abord et avant tout un outil de développement de qui nous sommes, en somme.

La méditation permet de développer l'Attention par la pratique de l'observation de notre esprit et de ses productions mentales tant imaginale (pensées imaginale, mémoires, ...etc.), que de l'ordre du ressenti.

Par conséquent, au regard des sociétés occidentales qui sont très conceptuelles, (et pour cause la séparation du corps et de l'esprit commence à dater et fut renforcée par un certain Descartes...), la méditation permet simplement de développer l'outil que nous sommes nous même pour éviter de sombrer dans les écueils de nos représentations parfois lourdement chargées d'héritages (à entendre ici en son sens le plus large, c'est-à-dire autant familial que culturel et expérientiel) que l'on pourrait aussi rassembler sous le vocable de conditionnements.

Cet outil (nous = corps + esprit) se développe donc dans son intégralité tel que Edgar MORIN pourrait le définir Auto-Eco-Organisée.Auto : Soi, Eco : lié à l'environnement ; Organisée : ou réorganisé en fonction de l'énergie échangée avec le milieu...

Pour compléter les apports théoriques de MORIN, il nous semble judicieux de les associer aux apports théoriques de VARELA sur la notion d'Autopoïèse et par la suite d'Énaction.

En effet, si notre outil (nous-mêmes) est plus intègre, dans le sens d'intégralité et d'usage de nos six sens (oui la philosophie bouddhique utilisesix sens derechef), donc si nos six sens sont « pleinement » usités ils pourront nous transmettre une meilleure information et nous serons ainsi plus connectés à une réalité qui se déploie instant après instant, plus qu'à des interprétations émanant de notre esprit et ayant pour conséquence de « nous faire » déformer la réalité ou tout au moins d'en avoir une compréhension erronée ou distordue.

Nous sommes conditionnés par nos représentations, et mon propos n'est pas de dire qu'elles sont forcément erronées, mais que nous sommes agit par elles plus souvent que nous voulons bien le croire.

· CONCLUSIONS

Il semble que nous soyons au seuil de découvertes ou plutôt de redécouvertes et d'évolutions passionnantes concernant le soin des troubles du corps et de l'esprit. Pourtant, cette actualité de la pleine conscience tire son essence de l'ancestrale méditation bouddhique et plus particulièrement des techniques Shamatha et Vipassana.

Nous avons vu combien garder l'esprit unipointé peut aider à faire reculer la souffrance, pour que la pensée errante et son cortège d'émotions perturbatrices cesse de surgir. Les autorités spirituelles contemporaines que sont le Dalaï Lama, dans la tradition tibétaine, et le moine ThichNhatHanh, pour la branche du zen, ont expliqué le fonctionnement de l'esprit par la compréhension de la nature de la conscience, à des scientifiques curieux de psychologie bouddhique. Cette collaboration entre des méditants chevronnés et des laboratoires équipés d'appareils d'enregistrement et de logiciels très pointus, donne naissance à des découvertes essentielles sur le maillage de connexions neuronales associant pensées et sentiments, cognitions et émotions. Parmi les chercheurs innovants, Jon KABAT-ZINN, a laïcisé, quant à lui, une certaine posture méditative en l'expurgeant de ses références culturelles et religieuses. C'est donc grâce à l'intérêt grandissant de ces hommes de sciences, que la Méditation de la Pleine Conscienceacquiert uneplace importante dans de nombreux domaines d'application de la santé. Les pays anglo-saxons continuent de valider scientifiquement et de développer ces techniques au sein de prestigieuses universités (MIT, SANFORD, UCLA ...etc.). Les programmes de recherches se multiplient sur le sujet. De nombreuses spécialités médicales intègrent les pratiques de la pleine conscience à leurs protocoles de soin. Les applications dans le domaine des soins psychiatriques commencent à se développer en Europe. Nous espérons les voir se développer en France dans le domaine des Sciences De l'Éducation. Puisse nos travaux de recherche y contribuer modestement.

I - ÉTAT DE L'ART

Avant de nous lancer dans une direction en particulier nous avons voulu découvrir l'état de l'art en la matière de yoga et méditation. Nous avons souhaité découvrir et mettre à l'épreuve une opinion qui tend à dire que la méditation est un phénomène de mode. Pour cela nous avons cherché dans plusieurs directions que sont l'histoire, les recherches scientifiques, mais aussi le domaine de la politique.

1. LE POINT DE VUE DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET AUTRES ORGANISMES

Au cours de nos recherches nous avons découvert un certains nombre de rapport commandité par des organismes internationaux dont le rôle est de penser à l'avenir et de présenter des axes de développement pour la société en général et l'éducation en particulier.

Chacun des rapports a eu comme parrain au moins un personnage illustre de la société correspondant à l'époque où i est écrit. Dans tous les cas des spécialistes des différentes disciplines interrogées à titre consultatif ont apportés leurs contributions à l'élaboration de ces rapports.

1.1. Les institutions politique

A l'origine de cet axe de recherche, nous souhaitions savoir quelle est la relation de la sphère politique avec ce que pourrait être les activités associées à la relaxation ou favorisant le retour sur soi, en général et la méditation, en particulier.

Rapport OCDE CERI* : 2004

(*Centre pour la Recherche et l'Innovation dans l'Enseignement) - (c) L'Observateur de l'OCDE, N°242, Mars 2004 : Ondes cérébrales - p16

Nous avons souhaité reproduire une partie de l'article pour porter à la connaissance du lecteur le détail du contenu :

Où étiez-vous quand les tours jumelles se sont effondrées ? Vous rappelez-vous votre premier diplôme, votre première bicyclette ou votre premier baiser ? Les empreintes émotionnelles telles que celles-ci font plus que générer des images mentales qui provoquent la peine ou la joie. Les scientifiques pensent maintenant qu'elles pourraient influencer l'apprentissage.

La plupart des enseignants s'accordent à dire que les étudiants participent et apprennent davantage dans un environnement détendu et néanmoins motivé. L'inverse est également vrai : la peur ou l'anxiété peut inhiber l'apprentissage et les résultats scolaires. Mais il ne suffit pas de se pencher uniquement sur l'environnement de la salle de classe. Les neuroscientifiques croient savoir pourquoi.

Lors d'un symposium récent de l'OCDE-CERI* à Ulm, en Allemagne, des experts ont étudié le lien entre les émotions, l'apprentissage et le cerveau. Deux parties spécifiques du cerveau ont fait l'objet d'un intérêt particulier : l'hippocampe, qui fonctionne entre autres comme une interface entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme, et joue un rôle déterminant dans l'apprentissage des faits ; et l'amygdale, qui participe à l'attribution d'une signification émotionnelle aux événements, et est en particulier impliquée dans le traitement de la peur.

Comme l'explique Bruno DELLA CHIESA, coordinateur du projet OCDE-CERI, si vous vous retrouvez en face d'un taureau furieux par exemple, l'amygdale va prendre le relais et inhiber le raisonnement. Vous devenez ainsi plus efficace lorsque vous essayez de vous enfuir. En cas de stress, la transmission des informations au néocortex (la matière grise du cerveau) est bloquée ou se fait au minimum de manière anormale ou incomplète. Plus tard, vous pourrez vous souvenir d'avoir affronté l'animal, mais oublier ce qui s'est passé immédiatement avant ou après.

Les animaux dangereux sont rares dans les salles de classe, mais ils ont leurs contreparties émotionnelles, comme les professeurs, les autres étudiants ou les outils d'apprentissage eux-mêmes, par exemple des manuels ou des ordinateurs. Des influences extérieures négatives, telles que l'éclatement de la famille, le terrorisme, la violence sur le terrain de jeu et même l'influence des loisirs ou des médias, peuvent s'exercer sur l'enfant et perturber sa stabilité émotionnelle.

Autrement dit, alors que la peur nuit à la motivation et à l'apprentissage, le plaisir les favorise. Comme l'a souligné David SERVAN-SCHREIBER, de l'École de médecine de l'Université de Pittsburgh au cours du symposium d'Ulm, les étudiants ne peuvent simplement « pas traiter les informations comme le demande l'école si nous n'arrivons pas à agir sur l'interaction entre le déclenchement des émotions et le fonctionnement du cerveau ». Il a ajouté que « ce que nous faisons subir à notre corps affecte directement la capacité de notre cerveau à fonctionner dans un contexte d'apprentissage ». D'après lui, le régime alimentaire peut également être déterminant, dans la mesure où il est à l'origine de la fabrication des 20 % d'acides gras que contient le cerveau.

Des études ont été menées sur les effets de la nutrition sur le comportement, en particulier une étude réalisée en milieu carcéral par Alex RICHARDSON, du Laboratoire universitaire de physiologie d'Oxford, qui montre une réduction de 35 % des actes violents simplement après avoir ajouté un supplément nutritionnel dans le régime des détenus afin de compenser les insuffisances des cuisines collectives.

La compréhension des mécanismes et des processus neurofonctionnels pourrait permettre d'élaborer des programmes éducatifs cohérents qui contribueraient à former l'intelligence émotionnelle, augmentant ainsi la capacité d'apprentissage du cerveau. Les apprenants plus lents pourraient être formés en étant libérés de leurs peurs et de leurs blocages, ce qui pourrait déboucher sur une assimilation et un traitement plus faciles des informations. Cela demande des efforts de la part des éducateurs.

Dans le domaine de l'apprentissage, divers traitements thérapeutiques visant à maîtriser le stress et à améliorer l'intelligence et la stabilité émotionnelles commencent à être incorporés dans certains programmes scolaires. Le gouvernement britannique a récemment identifié 25 services éducatifs qui testeront et mettront en oeuvre des programmes pilotes de prise en compte des émotions. Au Danemark, plusieurs écoles et garderies participent à un consortium sur le jeu et l'apprentissage qui explore les relations entre le corps, l'esprit, la cognition et l'apprentissage.

Il ne fait aucun doute que les influences sociales et familiales sont importantes, mais nos ondes cérébrales montrent que les éducateurs et les autorités, plutôt que de se limiter uniquement à l'enseignement, devraient également s'attaquer aux influences émotionnelles présentes dans la salle de classe.

*Le projet OCDE-CERI, « Sciences de l'apprentissage et recherche sur le cerveau », vise à rapprocher les neurosciences des politiques et des pratiques en matière d'éducation, en établissant un programme de recherche conjointe.

Rapport à l'UNESCO 1999 : Les sept savoirs nécessaires à une éducation du future - Edgar MORIN

Ce texte se veut antérieur à tout guide ou précis d'enseignement comme le serait un préambule, sorte de passage obligé avant toute action. Il ne traite pas de l'ensemble des matières qui sont ou devraient être enseignées. Il tient à exposer seulement et essentiellement des problèmes centraux ou fondamentaux, qui demeurent totalement ignorés ou oubliés, et qui sont nécessaires à enseigner dans le siècle futur. Ils forment une trame de fond sur laquelle l'enseignement des Savoirs viendrait s'inscrire.

Selon E. MORIN, il y a sept savoirs « fondamentaux » que l'éducation du futur devrait traiter dans toute société comme dans toute culture, sans exclusive ni rejet, selon modes et règles propres à chaque société et chaque culture.

Ajoutons que le savoir scientifique sur lequel s'appuie ce texte pour situer la condition humaine est non seulement provisoire, mais encore débouche sur de profonds mystères concernant l'Univers, la Vie, la naissance de l'Être humain. Ici s'ouvre un indécidabledans lequel interviennent les options philosophiques et les croyances religieuses, à travers cultures et civilisations.

· CHAPITRE I : LES CÉCITÉS DE LA CONNAISSANCE ; L'ERREUR ET L'ILLUSION

Il est remarquable que l'éducation qui vise à communiquer les connaissances soit aveugle sur ce qu'est la connaissance humaine, ses dispositifs, ses infirmités, ses difficultés, ses propensions à l'erreur comme à l'illusion, et ne se préoccupe nullement de faire connaître ce qu'est connaître.

En effet, la connaissance ne peut être considérée comme un outil « ready made », que l'on peut utiliser sans examiner sa nature. Aussi la connaissance de la connaissance doit-elle apparaître comme une nécessité première qui servirait de préparation à l'affrontement des risques permanents d'erreur et d'illusion, qui ne cessent de parasiter l'esprit humain. Il s'agit d'armer chaque esprit dans le combat vital pour la lucidité.

Il est nécessaire d'introduire et de développer dans l'enseignementl'étude des caractères cérébraux, mentaux, culturels des connaissances humaines, de ses processus et de ses modalités, des dispositions tant psychiques que culturelles qui lui font risquer l'erreur ou l'illusion.

· CHAPITRE II : LES PRINCIPES D'UNE CONNAISSANCE PERTINENTE

Il y a un problème capital, toujours méconnu, qui est celui de la nécessité de promouvoir une connaissance capable de saisir les problèmes globaux et fondamentaux pour y inscrire les connaissances partielles et locales.

La suprématie d'une connaissance fragmentée selon les disciplines rend souvent incapable d'opérer le lien entre les parties et les totalités et doit faire place à un mode de connaissance capable de saisir ses objets dans leurs contextes, leurs complexes, leurs ensembles.

Il est nécessaire de développer l'aptitude naturelle de l'esprit humain à situer toutes ses informations dans un contexte et un ensemble. Il est nécessaire d'enseigner les méthodes qui permettent de saisir les relations mutuelles et influences réciproques entre parties et tout dans un monde complexe.

· CHAPITRE III : ENSEIGNER LA CONDITION HUMAINE

L'être humain est à la fois physique, biologique, psychique, culturel, social, historique. C'est cette unité complexe de la nature humaine qui est complètement désintégrée dans l'enseignement, à travers les disciplines, et il est devenu impossible d'apprendre ce que signifie être humain. Il faut la restaurer, de façon à ce que chacun, où qu'il soit, prenne connaissance et conscience à la fois de son identité complexe et de son identité commune avec tous les autres humains.

Ainsi, la condition humaine devrait être un objet essentiel de tout enseignement.

Ce chapitre indique comment il est possible, à partir des disciplines actuelles, de reconnaître l'unité et la complexité humaines en rassemblant et organisant des connaissances dispersées dans les sciences de la nature, les sciences humaines, la littérature et la philosophie, et de montrer le lien indissoluble entre l'unité et la diversité de tout ce qui est humain.

· CHAPITRE IV : ENSEIGNER L'IDENTITÉ TERRIENNE

Le destin désormais planétaire du genre humain est une autre réalité clé ignoré par l'enseignement. La connaissance des développements de l'ère planétaire qui vont s'accroître dans le XXIe siècle, et la reconnaissance de l'identité terrienne, qui sera de plus en plus indispensable pour chacun et pour tous, doivent devenir un des objets majeurs de l'enseignement.

Il convient d'enseigner l'histoire de l'ère planétaire, qui commence avec la communication de tous les continents au XVIe siècle, et de montrer comment sont devenues inter-solidaires toutes les parties du monde sans pourtant occulter les oppressions et dominations qui ont ravagé l'humanité et n'ont pas disparu.

Il faudra indiquer le complexe de crise planétaire qui marque le XXe siècle, montrant que tous les humains, désormais confrontés aux mêmes problèmes de vie et de mort, vivent une même communauté de destin.

· CHAPITRE V :AFFRONTER LES INCERTITUDES

Les sciences nous ont fait acquérir beaucoup de certitudes, mais nous ont également révélé au cours du XXe siècle d'innombrables domaines d'incertitudes. L'enseignement devrait comporter un enseignement des incertitudes qui sont apparues dans les sciences physiques (microphysiques, thermodynamique, cosmologie), les sciences de l'évolution biologique et les sciences historiques.

Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui permettent d'affronter les aléas, l'inattendu et l'incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours de route. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d'incertitudes à travers des archipels de certitude.

La formule du poète grec Euripide, vieille de vingt-cinq siècles, est plus actuelle que jamais: « L'attendu ne s'accomplit pas, et à l'inattendu un dieu ouvre la porte ». L'abandon des conceptions déterministes de l'histoire humaine qui croyaient pouvoir prédire notre futur, l'examen des grands événements et accidents de notre siècle qui furent tous inattendus, le caractère désormais inconnu de l'aventure humaine doivent nous inciter à préparer les esprits à s'attendre à l'inattendu pour l'affronter. Il est nécessaire que tous ceux qui ont la charge d'enseigner se portent aux avant-postes de l'incertitude de nos temps.

· CHAPITRE VI : ENSEIGNER LA COMPRÉHENSION

La compréhension, est à la fois moyen et fin de la communication humaine. Or, l'éducation à la compréhension est absente de nos enseignements. La planète nécessite dans tous les sens des compréhensions mutuelles. Étant donné l'importance de l'éducation à la compréhension, à tous les niveaux éducatifs et à tous les âges, le développement de la compréhension nécessite une réforme des mentalités. Telle doit être l'oeuvre pour l'éducation du futur.

La compréhension mutuelle entre humains, aussi bien proches qu'étrangers, est désormais vitale pour que les relations humaines sortent de leur état barbare d'incompréhension.

D'où la nécessité d'étudier l'incompréhension, dans ses racines, ses modalités et ses effets. Une telle étude est d'autant plus nécessaire qu'elle porterait, non sur les symptômes, mais sur les causes des racismes, xénophobies, mépris. Elle constituerait en même temps une des bases les plus sûres de l'éducation pour la paix, à laquelle nous sommes attachés par fondation et vocation.

· CHAPITRE VII : L'ÉTHIQUE DU GENRE HUMAIN

L'enseignement doit amener à une « anthropo-éthique » par la considération du caractère ternaire de la condition humaine, qui est d'être à la fois Individu,Société etEspèce. Dans ce sens, l'éthique individu/espèce nécessite un contrôle mutuel de la société par l'individu et de l'individu par la société, c'est-à-dire la démocratie; l'éthique individu / espèce appelle au XXIe siècle la citoyenneté terrestre.

L'éthique ne saurait être enseignée par des leçons de morale. Elle doit se former dans les esprits à partir de la conscience que l'humain est à la fois individu, partie d'une société, partie d'une espèce et surtout partie d'un tout.

Nous portons en chacun de nous cette triple réalité. Aussi, tout développement vraiment humain doit il comporter le développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et de la conscience d'appartenir à l'espèce humaine.

· CONCLUSIONS

A partir de cela s'esquissent les deux grandes finalités éthico-politiques du nouveau millénaire : établir une relation de contrôle mutuel entre la société et les individus par la démocratie, accomplir l'Humanité comme communauté planétaire. L'enseignement doit contribuer, non seulement à une prise de conscience de notre Terre-Patrie, mais aussi permettre que cette conscience se traduise en une volonté de réaliser la citoyenneté terrienne.

Rapport à l'UNESCO 1996 : L'éducation : un trésor est caché dedans - Jacques DELORS

Ce rapport a donné lieu à l'impression d'un ouvrage de 288 pages et d'un résumé de 15 pages.Voici quelques extraits de ce rapport. Là encore nous avons simplement reproduit le contenu partiel mais suffisamment détaillé de certains paragraphes.

« Face aux multiples défis de l'avenir, l'éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l'humanité de progresser vers les idéaux de paix, de liberté et de justice sociale. La Commission tient donc, à l'issue de ses travaux, à affirmer sa foi dans le rôle essentiel de l'éducation dans le développement continu de la personne et des sociétés. Non pas comme un « remède miracle », non pas comme le « sésame ouvre-toi» d'un monde parvenu à la réalisation de tous ces idéaux, mais comme une voie, parmi d'autres, certes, mais plus que d'autres, au service d'un développement humain plus harmonieux, plus authentique, afin de faire reculer la pauvreté, l'exclusion, les incompréhensions, les oppressions, les guerres... »

Ou encore :

« La tension entre l'extraordinaire développement des connaissances et les capacités d'assimilation par l'homme. La Commission n'a pas résisté à la tentation d'ajouter de nouvelles disciplines, comme la connaissance de soi et des moyens d'assurer sa santé physique et psychologique ou encore l'apprentissage pour mieux connaître et préserver l'environnement naturel. Et pourtant les programmes scolaires sont de plus en plus chargés. Il faudra donc, dans une claire stratégie de la réforme, opérer des choix, mais à condition de préserver les éléments essentiels d'une éducation de base qui apprend à mieux vivre, par la connaissance, par l'expérimentation et par la construction d'une culture personnelle.

Enfin, et il s'agit là aussi d'un constat éternel, la tension entre le spirituel et le matériel. Le monde, souvent sans le ressentir ou l'exprimer, a soif d'idéal et de valeurs que nous appellerons morales, pour ne heurter personne. Quelle noble tâche pour l'éducation que de susciter chez chacun, selon ses traditions et ses convictions, dans le plein respect du pluralisme, cette élévation de la pensée et de l'esprit jusqu'à l'universel et à un certain dépassement de soi-même. Il y va - la Commission pèse ses mots - de la survie de l'humanité. »

Mais aussi :

« Certes, il y a beaucoup d'autres problèmes à résoudre. Nous y reviendrons. Mais ce rapport est établi alors que l'humanité hésite entre la fuite en avant ou la résignation, devant tant de malheurs causés par les guerres, la criminalité et le sous-développement. Offrons-lui une autre voie.

Tout invite donc à revaloriser les dimensions éthiques et culturelles de l'éducation et, pour cela, donner les moyens à chacun de comprendre l'autre dans sa particularité et de comprendre le monde dans sa marche chaotique vers une certaine unité. Mais encore faut-il commencer par se comprendre soi-même, dans cette sorte de voyage intérieur jalonné par la connaissance, la méditation et l'exercice de l'autocritique. »

Et enfin les recommandations de la commission :

« Apprendre à être, enfin et surtout. Tel était le thème dominant du rapport Edgar FAUREpublié en 1972 sous les auspices de l'UNESCO. Ses recommandations sont toujours d'une grande actualité, puisque le XXIe siècle exigera de tous une plus grande capacité d'autonomie et de jugement qui va avec le renforcement de la responsabilité personnelle dans la réalisation du destin collectif. Et aussi, en raison d'un autre impératif que le présent rapport souligne: ne laisser inexploré aucun des talents qui sont, comme des trésors, enfouis au fond de chaque être humain. Citons, sans être exhaustifs, la mémoire, le raisonnement, l'imagination, les capacités physiques, le sens de l'esthétique, la facilité de communiquer avec les autres, le charisme naturel de l'animateur... Ce qui confirme la nécessité de mieux se comprendre soi-même. »

Et plus loin encore à propos de la conférence mondiale de JOMTIEN de 1990 :

« ...Cette énumération peut paraître impressionnante. Elle l'est effectivement. Mais on ne doit pas en induire qu'elle conduit à une accumulation excessive des programmes. Le rapport entre l'enseignant et l'élève, l'apprentissage de l'environnement où vivent les enfants, une bonne utilisation des moyens modernes de communication (là où ils existent) peuvent contribuer ensemble au développement personnel et intellectuel de chaque élève. Les savoirs de base y trouvent toute leur place: lire, écrire, calculer. La combinaison de l'enseignement classique et des approches extérieures à l'école doivent permettre à l'enfant d'accéder aux trois dimensions de l'éducation: éthique et culturelle; scientifique et technologique; économique et sociale »

Rapport de JOMTIEN (Thaïlande) 1990 : Répondre aux besoins éducatifs fondamentaux

Ce rapport issu lors de la « Conférence mondiale sur l'éducation pour tous » tirait la sonnette d'alarme par rapport au retard éducatif en général et celui de certaines nations en particulier, mais, dans tous les cas, il souligne surtout l'absence de moyens mis en place.

« Dans certains pays industrialisés aussi, des réductions opérées dans les dépenses publiques tout au long des années 80 ont abouti à une dégradation de l'éducation. »

« Cependant, le monde se trouve au seuil d'un siècle neuf, riche de promesses et de possibilités... Ces informations portent notamment sur les moyens d'acquérir de nouvelles connaissances qui seront source de mieux-être, c'est-à-dire d'apprendre à apprendre. » (...)

En conséquence, nous, participants à la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, réunis à Jomtien (Thaïlande) du 5 au 9 mars l990 :

Rappelant que l'éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde entier,

Ayant conscience que l'éducation peut contribuer à améliorer la sécurité, la santé, la prospérité et l'équilibre écologique dans le monde, en même temps qu'elle favorise le progrès social, économique et culturel, la tolérance et la coopération internationale,

Sachant que l'éducation est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement de l'individu et de la société,

Reconnaissant que le savoir traditionnel et le patrimoine culturel autochtone ont une valeur et une validité propres et peuvent servir aussi bien à définir qu'à promouvoir le développement,

Constatant que, dans l'ensemble, l'éducation actuellement dispensée présente de graves insuffisances et qu'il importe d'en améliorer la pertinence et la qualité tout en en rendant l'accès universel,

Reconnaissant qu'une éducation fondamentale solide est indispensable au renforcement des niveaux d'éducation plus élevés ainsi que de la culture et du potentiel scientifiques et technologiques, et par là à un développement autonome,

Reconnaissant la nécessité, pour relever ce défi dans toute son ampleur et sa complexité, d'offrir aux générations présentes et futures une vision élargie de l'éducation fondamentale et un engagement renouvelé en faveur de celle-ci,

Proclamons la présente : Déclaration mondiale sur l'Éducation pour tous Répondre aux besoins éducatifs fondamentaux.

Rapport à l'UNESCO 1972 : Apprendre à Être - Edgar Faure

Rappelons que ce rapport fut déclenché en 1971 sur la commande dePierre MAHEU alors président du conseil et qu'il faisait suite aux évènements de MAI 1968. Edgar FAURE ancien Président du conseil et ancien ministre de l'éducation en fût chargé.

A lui seul le titre de ce rapport évoque la richesse du contenu, l'étendue et la profondeur des sujets abordés. L'intégralité du rapport a donné lieu à la publication d'un livre de plus de 300 pages. Nous avons souhaité reproduire quelques lignes.

« Il s'agit non plus d'acquérir, de façon ponctuelle, des connaissances définitives, mais de se préparer à élaborer, tout au long de sa vie, un savoir en constante évolution et d'apprendre à être. (...) Le développement a pour objet l'épanouissement complet de l'homme dans toute sa richesse et dans la complexité de ses expressions et de ses engagements : individu, membre d'une famille et d'une collectivité, citoyen et producteur, inventeur de techniques et producteur de rêves". Ce développement de l'être humain, va de la naissance à la fin de la vie est un processus dialectique qui commence par la connaissance de soi pour s'ouvrir ensuite au rapport à autrui. En ce sens, l'éducation est avant tout un voyage intérieur, dont les étapes correspondent à celles de la maturation continue de la personnalité. Supposant une expérience professionnelle réussie, l'éducation comme moyen d'un tel accomplissement est donc à la fois un processus très individualisé et une construction sociale interactive. ( ... ) Il faut penser au plan d'une cité éducative. (...)

Notre dernier postulat, c'est que l'éducation, pour former cet homme complet dont l'avènement devient plus nécessaire à mesure que des contraintes toujours plus dures écartèlent et atomisent davantage chaque être, ne peut être que globale et permanente. Il s'agit non plus d'acquérir, de façon ponctuelle, des connaissances définitives, mais de se préparer à élaborer, tout au long de la vie, un savoir en constante évolution et d'apprendre à être. » (...)

« Dans les sociétés primitives, l'éducation était multiple et continue. Elle portait tout ensemble sur le caractère, les aptitudes, les compétences, la conduite, les qualités morales du sujet, qui s'éduquait lui-même, en symbiose, plus qu'il n'était éduqué. Vie familiale ou vie de clan, travaux ou jeux, rites, cérémonies -tout était, au fil des jours, occasion de s'instruire: des soins maternels aux leçons du père chasseur, de l'observation des saisons à celle des animaux familiers, des récits des anciens aux incantations du chaman... Ces modalités non formelles, non institutionnalisées d'apprentissage ont prévalu jusqu'à nos jours dans de vastes régions du monde, où elles constituent encore le seul mode d'éducation offert à des millions d'êtres. Au demeurant, il n'en va pas aussi différemment qu'il ne semble, à première vue, dans les sociétés scolarisées contemporaines, tant il est vrai que c'esttoujours de son milieu, de sa famille, de sa société, que l'enfant -et l'adulte- reçoit et tire directement, existentiellement, une grande partie de son éducation; acquis d'autant plus important qu'il conditionne la réceptivité à l'enseignement scolaire, lequel fournit en retour àl'enseigné la «grille» qui permet à celui-ci d'ordonner et de conceptualiser les connaissances qu'il tire de son milieu. »

1.2. Les institutions de santé

Dans un article paru dans le journal d'information de la Caisse Nationale d'Allocation Familiales (Article CNAM - 1975) un encadré mentionne une étude scientifique réalisée sur le yoga de la méditation. Concernant les résultats de cette étude il est dit que : « C'est ainsi que la pratique de cette technique abaisse le métabolisme de base de 20%, alors que le sommeil profond va tout au plus jusqu'à un abaissement de 10%... ...C'est dire que les fonctions du corps sont ralenties : il y a une sorte de super-repos »

Il est aussi fait mention de différentes études sur des « Techniques orientales qui ont fait l'objet de mesures électroencéphalographiques... Toutes ces recherches ont montrée que les états de méditation profonde, appelés Samâdhi ou Satori, avaient des correspondances physiologiques au niveau du fonctionnement cérébral. On observe d'abord un renforcement du rythme alpha, c'est à dire un renforcement du rythme cérébral au repos au niveau des régions arrières du crâne vers l'avant ; s'y ajoute aussi un renforcement par rapport à ce qui pourrait le perturber : si on déclenche un stimulus sonore, visuel, ou tactile auprès d'une personne qui est en méditation profonde, ce stimulus ne fait pas arrêter le rythme alpha, ce qui est le cas habituellement.»

En 1975, il était fait état de trois niveaux de conscience. Les résultats des études réalisées sur la méditation permirent aux chercheurs de faire état d'un quatrième état de conscience :

1. Veille,

2. Sommeil,

3. Rêve, et

4. Méditation.

« Des chercheurs ont aboutis à distinguer quatre états de consciences au lieu des trois habituellement reconnus ». Par ailleurs les résultats des tests annoncent des résultats visibles et mesurable concernant le comportement de l'individu « ... l'amélioration des tests de mémoire, des tests d'attention et de concentration ainsi qu'une diminution de certains composants du sang traduisant soit la fatigue, soit l'émotivité. »

· CONCLUSION

Il apparaît que régulièrement des rapports font état du besoin de se relaxer mais aussi de développer son esprit pour élever l'individu et lui apporter une autonomie certaine, tout au moins pour développer son bien être et mettre en place les conditions nécessaires pour développer un bon environnement dont chacun tirera un profit immédiat sur la santé psychique et l'amélioration des relations avec autrui.

De toute évidence, les institutions ont étudié le phénomène de la méditation ou de ses dérivés des méthodes orientales depuis longtemps avec des résultats tangibles et mesurables d'un point de vue scientifique et non subjectif. Dans tous les cas les résultats démontrent un bénéfice pour la personne et son environnement.

Il semble, de prime abord, que les conditions pour pouvoir insérer cette méthode dans les institutions avec des résultats positifs, soient réunies.

2. LES INSTITUTIONS PRIVÉS

« En vérité toutes nos vies sont en étroite interdépendance. Chacun est pris dans un réseau de liens mutuels, dans un unique vêtement de destinée. Tout ce qui atteint l'un directement, atteint les autres indirectement. Je ne pourrais jamais être ce que je devrais être temps que vous ne serez pas ce que vous devriez être, et vous ne pourrez jamais être ce que vous devriez être tant que je ne serai pas ce que je devrai être. C'est la structure interdépendante de la réalité. »

Rév. Martin LUTHER KING Jr,
lors d'un discours d'inauguration

Lors de nos recherches nous avons pu découvrir qu'un nombre important d'organisations privées ou de fondations se sont développées, elles sont souvent rattachées à des universités dont la liste est fournie en annexe.

Cependant, depuis le début des années 80, il existe un institut spécialisé dans les neurosciences et l'étude scientifique et des phénomènes qui a permis le rapprochement entre orient et occident au travers des sciences : Institut Mind& Life.

2.1. Mind& Life Institute (MLI)

L'institut Mind& Life a été fondé par l'homme d'affaires Adam ENGLE et le neurobiologiste Francisco VARELA ainsi que par sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama (http://www.mindandlife.org/).

L'histoire du MLI a commencé simultanément en Californie et en Autriche en 1983. Francisco VARELA a initié une discussion avec le Dalaï Lama sur le thème neurosciences et conscience, lors d'une conférence à Alpbach en Autriche. Alors que la même année, quelques mois après, Adam ENGLE rencontra le Dalaï lama pour lui proposer un rapprochement scientifique entre science et Bouddhisme.

C'est en 1987 que le premier symposium eu lieu à Dharamsala dans les bureaux du Dalaï Lama en présence de six scientifiques dont Francisco VARELA. C'est à la fin de cette semaine de conférence que la série des dialogues Mind& Life commença. Ils continuent toujours avec une périodicité d'une fois par an.

L'Institut Mind and Life est une organisation non gouvernementale qui cherche à comprendre l'esprit humain et les bénéfices des pratiques contemplatives au travers d'un mode de connaissance intégré. Cela combine l'étude de la connaissance de la personne du point de vue du monde des traditions contemplatives associé aux méthodes et demandes investigations scientifiques du monde contemporain.

Le but ultime de cette organisation est l'arrêt des souffrances humaines et le développement du bien être.

Valeurs

Pour réaliser sa mission et guider les membres dans leur recherche et leurs actions, le MLI a adopté un ensemble de valeurs fondamentales qui lui permettent de cadrer à la fois Mission, Vision et Stratégie :

ü Amour, Pleine Conscience et Compassion

ü Loyauté et Intégrité

ü Travail en équipe et Collaboration

ü Rigueur et Perfectionnement Permanent

ü Communication Ouverte et Transparence

MLI aspire à porter ces valeurs dans ses actions et ses travaux, dans la vie et la culture des participants, de façon à accroitre la famille des chercheurs, des contemplatifs et des participants.

Vision

La vision du MLI est de développer le potentiel d'un monde qui comprend entièrement l'importance fondamentale d'entrainer l'esprit dans le but de réduire les souffrances individuelles et sociétales, mais aussi de promouvoir la paix individuelle et planétaire, la santé, le bien être et la coopération. Plus encore, MLI envisage un monde ou chacun a accès, en fonction de son âge et de sa culture, au développement de son mental et de ses émotions.

Afin d'accomplir cela, MLI met en place des missions pratiques orientées solutions et des stratégies basées sur des recherches scientifiques, pour comprendre comment, nous humains, pouvons entrainer nos esprits à développer les qualités d'esprit qui soutiennent et font progresser la Vision de Mind& Life Institute.

Mission

La mission de MLI est de promouvoir et soutenir une recherche scientifique rigoureuse et multidisciplinaire qui participera au développement et la dispersion de pratiques qui permettent de cultiver les qualités mentales d'attention, d'équilibre émotionnel, de gentillesse, de compassion, de confiance et de bonheur.

Les recherches sont ancrées dans une voix intégrative de connaissance qui associe l'expérience centrée sur la personne au premier et second degré, avec des expériences scientifiques modernes d'un tiers observant.

L'engagement de MLI dans la recherche multidisciplinaire inclus, l'investigation des sciences traditionnelles de l'esprit, les sciences sociales, l'éducation et la pratique de la contemplation, la philosophie et l'humanisme. MLI croit fermement que seule une recherche intégrative permettra d'atteindre : une compréhension précise du fonctionnement de l'esprit, les bénéfices d'un entrainement du mental et le développement des meilleures pratiques pour le développement mental et émotionnel.

Stratégie

Pour mettre en place et réaliser cette vision, MLI a développé des initiatives stratégiques intégratives, telles que :

ü Des conférences avec sa sainteté le Dalaï Lama,

ü La publication de chaque conférence,

ü Des séminaires de recherche d'été qui aident et entrainent des scientifiques et des universitaires dans les champs émergents de l'étude des sciences contemplatives,

ü Des programmes de recherche qui fournissent des études pilotes dans des recherches pionnières dans les études et sciences contemplatives,

ü Collaborations internationales entre laboratoires des sciences contemplatives,

ü Développement des sciences humaines et sociales avec recherches multidisciplinaires dans les champs émergent des sciences contemplatives, avec des modes d'investigation en mode centré sur la personne et observateur externe,

ü Mise en place d'un réseau de recherche en science développementale, qui explore le développement humain,

ü Un réseau de recherche dans le domaine des organisation, pour le développement du bien être, de la réduction du stress, de la créativité et de l'entrainement émotionnel dans les organisations.

2.2. Autres instituts

Observation géographique

Le travail de fond que nous avons réalisé tout au long de cette année nous a permis d'observer et de constater que la majorité des travaux concernant la méditation sont situés sur le continent américain aux États Unis d'Amérique et au Canada essentiellement. Il existe quelques tentatives en Amérique du Sud.

Au USA, un grand nombre d'université mais aussi de petites écoles privées utilisent et étudient la pleine conscience ou Mindfulness.

Sur le continent européen c'est surtout au Royaume Uni que des études et usages de la Mindfulness sont fait. Cela ne représente quelque site privé mais ces études sont réalisées dans des universités telles que Oxford et Cambridge.

Concernant les autres pays européens il existe des études mais celles-ci sont surtout menées dans le cadre médical d'accompagnement thérapeutique et particulièrement dans la réduction du stress.

Projet en cours

Il existe, aux USA, le « Projet Shamatha » qui est une étude dirigée par Cliff Saron en collaboration avec le spécialiste du bouddhisme Alan Wallace et plus de 30 autres scientifiques et chercheurs. Il s'agit, à ce jour, de l'étude transdisciplinaire la plus complète quant aux effets à long terme d'une pratique intensive de la méditation. Dans cette étude sont étudiés les effets sur les processus mentaux et physiques fondamentaux liés à la cognition, à la motivation, aux émotions, à la physiologie et à la santé. Ce projet est rattaché à l'Université Davis de Californie au Center for Mind and Brain.

Liste des institutions

En annexe vous trouverez une liste non exhaustive des « Centres de soins et de recherches sur la Pleine Conscience ».

· CONCLUSIONS

De toute évidence le sujet de la méditation est loin d'être un sujet ésotérique ou alors nous aurions à faire à une crise mystique planétaire.

Nous pouvons constater l'évident intérêt pour le sujet, un intérêt partagé par des institutions dont le principe laïc évident se semblent pas être ébranlé par l'ouverture sur un sujet de société qui est la réduction de la souffrance des individus et sa lutte avec un outil ou une technique : la méditation de Pleine Conscience.

Cette technique semble être approprié pour apporter les solutions tant à l'individu lui-même mais aussi à la demande des institutions politiques qui cherches à développer le savoir être.

3. LES RACINES DE LA MÉDITATION : LE YOGA

Avant d'étudier plus profondément la Méditation et ce qu'elle représente nous avons choisi de nous intéresser à ses origines. Originaire de l'Inde, elle trouve naissance dans le Yoga dont elle n'est qu'une des nombreuses pratiques. Le yoga serait lui-même issu d'une tradition dont il est difficile d'identifier l'origine précise. Des hypothèses et spéculations feraient remonter le yoga à la migration du peuple Aryen en Inde, d'autres disent que l'on trouve des traces d'évocation du yoga dans des citations de texte pré-Aryen.

De toute évidence on retrouve des traces de cette pratique dans des textes ou mythes géographiquement localisés dans les civilisations indo-iraniennes.

Au-delà de la technique elle-même il nous a semblé bon de nous pencher sur la philosophie qui entoure cette pratique. En effet, dans la phase de recherche dans laquelle nous nous trouvons nous restons ouvert à toute forme de source. Puisque les Sciences de l'Éducation sont elles même issues de la philosophie, rendre un hommage à la philosophie de la technique que nous souhaitons étudier semblait un passage obliger pour mieux comprendre cette technique.

· INTRODUCTION PHILOSOPHIQUE : LA RAISON ENTRE INDE ET OCCIDENT

En Inde, la raison n'a jamais été la faculté suprême de la connaissance. Les philosophes indiens ont toujours su que la raison ne pouvait pas embrasser l'absolu et le définir. Voici un très beau texte de Herman von KEYSERLING1(*)qui le montre :

« Les Hindous sont précisément célèbres comme dialecticiens, comme logiciens et comme subtils créateurs de systèmes. Pour autant, jamais dans l'Inde la logique n'a eu la prétention d'établir les rapports ultimes parmi les choses ; dans une juste appréciation d'elle-même, elle a laissé ce rôle à l'intuition mystique. Elle s'est contentée ou bien de systématiser les données de l'expérience, ou bien de développer d'abondantes spéculations sur ces données, ou bien de diviser minutieusement la matière trouvée par elle (les Hindous ont la manie de la systématisation) [...]

Mais on a tort de reprocher à l'Inde de n'avoir jamais essayé d'aller jusqu'à l'essence même des choses et de reprocher aux Hindous de n'avoir pas de Parménide ni de Hegel. Les Hindous ne le cèdent en rien aux Européens pour la pénétration de la logique ; à coup sûr, il ne leur aurait pas été difficile de construire des systèmes cosmiques semblables. Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils étaient pour cela de trop profonds métaphysiciens; ils ont su que la raison logique ne va pas jusqu'à la racine des choses; ils n'ont jamais été rationalistes. C'est donc là sans doute l'un des grands exemples que le peuple hindou a donné à l'humanité, à savoir qu'une intelligence éminente n'aboutit pas nécessairement au rationalisme et qu'un haut degré de pénétration logique n'abolit pas nécessairement la naïveté. Dans l'Inde trois interprétations principales des Vedanta-sutras sont considérées comme également orthodoxes : une interprétation moniste, une autre dualiste et une théiste; en plus, partant des précédentes, plusieurs centaines de systèmes qui se contredisent plus ou moins.

Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que les Hindous sont profondément conscients de la contingence de toutes les constructions dues à la raison, qu'ils savent qu'aucune de ces dernières ne peut réussir à donner une image absolument exacte de la réalité métaphysique, que toutes ne signifient qu'un à peu près. Lorsque les Européens reconnaissent une chose semblable, aussitôt ils déclarent la guerre à la raison. Les Hindous, eux, qui en cela aussi sont les plus sages, n'en laissent à la raison que plus de liberté. Aucune forme ne peut être prise métaphysiquement au sérieux. En revanche, sur le plan empirique, elles ont toutes droit à l'existence. »

3.1. Définition et Étymologie

Il existe plusieurs interprétations non pas qu'elles soient contradictoires mais plutôt emprunte et surtout colorées par le courant philosophique qui la porte. En fait, que l'on s'adresse à un religieux un athée ou encore un philosophe chacun aura retenu ce qui lui convient le mieux. Compte tenu de l'existence millénaire de cette discipline il nous a été difficile de trouver l'origine exacte. Cependant, dans un souci d'être le plus exact nous livrons au lecteur le fruit de nos recherches puisque du point de vue de la recherche nous avons souhaité être le plus exhaustif possible.

Point de vue Philosophique

La Bhagavad Gita, oeuvre philosophique qui retrace l'histoire de la culture indienne, définit le yoga comme Samatva (littéralement égalité, stabilité, équilibre).La plupart des traducteurs font dériver yoga des racines yü et yug (qui signifient joindre, adapter, atteler). Pour Patanjali2(*) le yoga n'est autre que « la suppression des états de conscience » par un ensemble de pratiques et au moyen d'une ascèse, la technique physiologique est essentielle alors que les techniques psychologiques sont subsidiaires.

Il existe pour lui trois catégories d'états de conscience, correspondant respectivement à trois possibilités d'expérience :

1. - Les erreurs et les illusions (rêves, hallucinations, illusions perceptives, etc.)

2. - La totalité des expériences psychologiques normales (tout ce qui est senti, perçu, pensé chez l'homme normal).

3. - Les expériences de niveau "supérieur", " illumination ", " contemplation ", expériences parapsychologiques, etc.

Point de vue Religieux

Compte tenu que la racine de ce mot comprend le sens de joindre, certains franchissent le pas et définissent le yoga comme l'union à Dieu. C'est ainsi que le comprennent la plupart des yogis à partir du XVIIème siècle.

Point de vue des Athées

Le sens originel donné par les Samkhyas athées est différent.D'autre part, Yug est une vieille métaphore qui signifie « se mettre au joug », « s'atteler à l'ouvrage ». En sanskrit, yug est souvent employé dans le sens de « concentration » (mentale). Ceci nous éclaire sur le début des yoga-sutras où nous lisons que le yoga est d'abord l'effort de diminuer les activités parasites et les distractions de notre intellect. Il s'agit en somme d'un art de concentration mentale. Le Yogin se joint... Il commence par se joindre à lui-même exactement comme l'exprimeJUNG (1950), lorsqu'il parle de la totalité de la psyché. Pour M. CHOISY (1948), le symbole de cet effort est la roue, une roue bien faite dont les rayons convergent tous excellemment dans le moyeu.

3.2. Les origines du Yoga

Il est difficile de situer l'origine des techniques de yoga. Au dire de certains il s'agirait d'une technique chamanique mystique. A ce sujet nous nous rapprochons de la critique formulée par Jean FILLIOZAT dans un article de 1946 paru dans la Revue Philosophique « Les origines d'une technique mystique indienne ».

Avec une méthode simple et scientifique, en replaçant les idées yoguiques dans leur contexte culturel indien, Jean FILLIOZATcritique la théorie de l'origine chamanique du Yoga comme toutes les théories d'origine pré-aryenne ou les rapprochements avec des pratiques extatiques « sauvages » de peuples non civilisés :

« Le Yoga est une discipline qui arrête l'activité psychique liée aux accidents extérieurs et permet ainsi une maîtrise plus grande par le sujet de son bagage psychique, et dans son rôle second il « enseigne la distinction entre l'essence éternelle de l'âme et sa gangue personnelle d'éléments psychiques inconscients, jusqu'à assurer son isolement qui constitue la libération ». Ceci est conçu dans le cadre de la représentation indienne du psychisme et de la physiologie du corps humain. L'Inde a reconnu très tôt le rôle de l'inconscient qu'est le bagage des samskâra. Elle a conçu le vent, vent cosmique ou souffle intérieur au corps, comme la cause de toute activité organique, physiologique et psychique. Elle rapportait au souffle tout ce que l'on rapporte au système nerveux. Les techniques de lavage intérieur du Yoga se comprennent comme visant à assurer la liberté de circulation du souffle, les accidents psychiques à éviter étant censés être dus à des engorgements des conduits. Le Yoga se comprend, s'éclaire ainsi, par les doctrines médicales que d'ailleurs il a prolongées et développées lui-même au cours de l'histoire. »

Par ailleurs, dans son ouvrage « techniques du Yoga », Mircea ELIADE met en évidence le fait que « l'histoire du yoga coïncide à peu près avec celle de la spiritualité indienne », et que, « loin de former l'apanage d'une école philosophique ou d'une secte magico-religieuse, ses techniques ont été adoptées et utilisées par toutes les gnoses et sotériologies ».

3.3. Notions générales

Nous aurons à plusieurs reprises, l'occasion de faire remarquer combien l'esprit du yoga est loin de tout subjectivisme à base de masturbation mentale ; bien au contraire « certaines de ses particularités mettent en relief un aspect souvent négligé de la mystique indienne, à savoir la volonté de conquête du réel ». Le professeur MASSON OURSELa depuis longtemps souligné que l 'Inde ne connaît pas seulement, comme cela avait paru longtemps un dogme, une libération négative, mais encore une liberté de signe positif.

Autrement dit, il s'agit de visées objectives et désaliénantes.

Nous ne nous attarderons pas sur les doctrines qui sous-tendent, informent ou utilisent les techniques, lesquelles n'ont aucun intérêt dans le champ de notre recherche.

Le but du yoga, est conformément à ses idées métaphysiques, d'abolir les deux premières catégories d'expériences (cf Point de vue Philosophique - Patanjali, ci-dessus) issues respectivement de l'erreur « logique » et de l'erreur « métaphysique » et de les remplacer par une expérience « enstatique », supra-sensorielle. A ce niveau la souffrance dramatique de la condition humaine serait définitivement dépassée.

Pour les maîtres traditionnels, on ne peut atteindre le but sans une action faite d'une série d'exercices qui demandent à être réalisés successivement, sans hâte, sans impatience, sans exagération du désir, sans passion, sans visée ambitieuse.

L'existence humaine est une actualisation sans arrêt de l'inconscient (« vasanas ») au moyen des « expériences » constituant le flux de la vie psychomentale, c'est l'inconscient qui est le principal responsable des « tourbillons » qui animent toutes les expériences de niveau inférieur. C'est cet inconscient qui détermine l'existence des différences interindividuelles et des variations ou conflits intra-individuels.

Tous ces tourbillons, ces apparitions et disparitions d'états psycho-mentaux dont l'origine profonde est à situer au niveau des potentialités de l'inconscient, trahissent profondément, le refus de soi-même et du monde, dans la relation qu'il a avec soi-même, la soif de cesser d'être ce que l'on est.

Notions et Parallèle avec la Psychologie Freudienne

Nous avons rendu le terme « vasanas » par potentialité inconsciente, ce qui introduit une ressemblance avec les théories psychanalytiques, ressemblance qui est réelle mais ne va pas jusqu'à l'identité de conception. En effet "  à la différence de la psychanalyse freudienne, le yoga ne voit pas dans l'inconscient, la seule libido, mais l'ensemble des désirs d'autosatisfaction, de multiplication. Il est à la fois la matrice et le réceptacle de tous les actes, gestes et intentions « égotéliques » (Kunkel - 1996), dominées par la « soif du fruit » (phalatrashna). Toujours à la différence de la psychanalyse, le yoga croit que les potentialités inconscientes peuvent être dominées, et comme « conquises » par l'ascèse et la technique d'unification des états de conscience qu'il préconise.

3.4. Les différents Yoga, chemin de la Maîtrise de Soi

Le terme généraliste de yoga contient en lui plusieurs formes d'exercices qui font appels à la psyché et au corps. La technique yoguique complète, comprend donc un certain nombre de pratiques qui font appelles autant à la psyché qu'au corps (soma) et que l'on peut diviser en 8 catégories :

1) - Les réfrènements ou Yama

Le verbe sanskrit "yam" signifie "tenir en main, contenir, soutenir, porter réfréner, maîtriser, mettre en ordre

a) « Satyam » véracité

b) « Asteya » honnêteté

c) « Aparigraha » détachement des biens ou contentement

d) « Brahmacharya » modération ou déracinement de toute tendance proprement génitale

e) « Ahimsa » Non violence

L'Ahimsa est à la base d'une attitude politique, celle de GANDHI ou du pasteur MartinLUTHERKING. Ses méthodes élèvent l'humanité, à la fois ceux qui les mettent en pratiquent et ceux auxquels ils ont à s'opposer et qui finissent par abandonner leurs tyrannies sinon leur soif aveugle du pouvoir.

Promouvoir l'Ahimsa, c'est aussi modifier les conditions qui mènent les individus ou les groupes à la violence : par exemple les fraudes et corruptions de toutes sortes, la valorisation absurde de richesses sans limites aux mains d'individus ignorants et superficiels, les guerres menées sous les auspices d'un idéalisme infernal ou d'un réalisme illusoire, la négligence des générations futures, etc.

Un système économique sans régulation appropriée engendre la violence directement, tant il est vrai que la guerre devient le moyen ultime de faire triompher son mauvais droit. Un tel système engendre aussi la violence par la pauvreté qu'il concentre en des lieux concentrationnaires où sont bannis certains citoyens; le feu aux banlieues est une forme de jacquerie annonciatrice de plus graves affrontements.

La dissolution des moeurs se pare des couleurs de la liberté : a-t-on mesuré l'impact délétère des films, vidéos ou produits multimédia sexuellement "hard" sur les enfants qui les contemplent en dépit des mises en garde hypocrites. Comment s'étonner des viols dans les caves, des enfants sans pudeur, des adultes sans vergogne, des parents sans retenue lorsqu'on prône le sexe déshumanisé qui étale la prostitution aux étranges lucarnes de tant de foyers. Au prétexte qu'il y aurait quelque intégrisme à interdire leur diffusion à l'écran.

L'excès du chômage, l'entassement des citoyens dans des clapiers à étages, le durcissement des frontières, la culture des rendements à tout prix sur le plan industriel comme agricole nous promettent des lendemains qui déchantent après les bonnes intentions du progrès jusqu'au ciel.

Ces réfrènements résument les moyens d'être libre et plus heureux. Le respect des 5 yamas permet à l'homme d'être dans Sa vérité. Voici ce qu'en dit AURIOL (1970) :

" La notion d'ahimsa est à la base de la résistance non violente de Gandhi et a été imprudemment traduite par « amour ». Ahimsa veut dire littéralement « non-meurtre ». Pour le yogin ce terme finit par signifier « ne pas faire de peine » même « ne pas vouloir de peine à qui que ce soit ». Vivekananda précise : « avant tout ne pas nuire en pensée. Le vrai critère d 'Ahimsa est donc absence d'envie dans le corps. Nous savons d'après Freud que toute jalousie est interprétée dans l'inconscient comme un désir de prendre la place de... Prendre la place de quelqu'un équivaut à le tuer. Seule l'expérience psychanalytique expliquera les dérivés d'« Ahimsa » et comment non-meurtre devient absence d'envie. Le non-meurtre étant de règle, en sa présence cessent toutes inimités. Toute pensée de haine que vous pouvez avoir, précise Vivekananda, serait-ce au fond d'une caverne, s'emmagasine et retombera un jour sur vous avec une énorme puissance, sous la forme de quelque souffrance ici-bas. Si vous projetez de la haine et de la jalousie, elles vous reviendront avec intérêts composés. Nul pouvoir ne peut vous les faire éluder. Une fois que vous les avez mises en mouvement, il vous faut en supporter les conséquences. Cette affirmation qui parait d'ordre magique correspond à une profonde vérité psychologique. La psychanalyse a redécouvert comment le mécanisme d'autopunition joue quelques fois très longtemps après la faute réelle ou imaginaire. La fuite dans la maladie dans l'accident ou l'échec nous a livré ses secrets.

Or ce n'est pas l'acte qui détermine la névrose, mais bien la pensée refoulée. Ici le Yoga est tout à fait d'accord avec la psychanalyse.

Tous les refrènements ont pour but de parfaire l'Ahimsa ou non-violence et trouvent en elle leur justification.

2)- Les Niyamas ou disciplines

a) propreté (çauca) - ablutions, purgations etc.

b) sérénité (samtosha) - non amplification des nécessités de l'existence.

c) ascèse (tapas) - acceptation des " contraires " (chaud et froid, envie de rester debout et assis), silence verbal et mimique.

Notons que cet ensemble de renoncements entraîne, pour Patanjali, comme pour François d'Assise, l'abondance des possibilités auxquelles on renonce et leur possible utilisation sans esclavage à leur égard.

3)- les postures (asanas) :

Ce n'estqu'iciqu'on peut réellement parler de yoga, au sens étroit du terme. En principe l'asana ne s'apprend que d'un maître ou " guru " et non par des descriptions dessins ou photographies. Ce qui, de toute façon est important, c'est le fait que l'asana donne une stabilité rigide au corps et en même temps, réduit l'effort physique au minimum. Il ne peut être considéré comme acquis, que dans la mesure où il est devenu, à force d'exercice, stable et agréable. Au début, l'asana est incommode voire insupportable ou impossible dans sa perfection. L'entraînement réduit progressivement l'effort, la douleur qui devient finalement tout à fait négligeable. La concentration ne sera évidemment favorisée que dans la mesure où l'asana sera devenu tout à fait naturel et indolore. Vachaspati écrit : " celui qui pratique l'asana devra user d'un effort qui consiste à supprimer des efforts corporels naturels. Autrement la posture restera irréalisable ". Autrement dit l'asana pratiqué pour la première fois induit un certain nombre de contractures inutiles à sa réalisation et nuisibles pour autant que ce sont surtout elles qui le rendent douloureux. Seule leur disparition permettra une parfaite réalisation de la posture ; l'acquisitiond'une posture même très difficile apparemment n'est plus un problème à partir du moment où l'attention n 'est plus prisonnière des perceptions corporelles, c 'est-à-dire est concentrés sur un objet précis, serait-ce la zone douloureuse elle-même. Il s'agît dans la terminologie occidentale d'une parfaite relaxation obtenue habituellement sans faire appel aux suggestions du Training Autogène.

Il existe un très grand nombre d'asanas possibles. Le but de ces positions est toujours le même : la cessation absolue du trouble de la part des contraires, la réalisation d 'une sorte de neutralité des sens, et la libération par rapport à la présence du corps qui n 'est plus mobile, agité, arythmique.

De même qu'on parle beaucoup de " schéma corporel " quand il est pathologique, de même la maîtrise parfaite du corps en tant que relations réciproques implique qu'il ne pose plus de problème ni ne dérange l 'action ou la perception. Au niveau du corps l'asana est une " concentration en un seul point ", en ce sens que le corps est concentré en une seule position. De même que la concentration en un seul point met fin aux fluctuations et à la dispersion des états de conscience, de même l'asana met fin à la mobilité et à la susceptibilité motrice du corps, favorisant du même coup la concentration mentale. Il s'agit d'un effort à deux niveaux différents vers un certain type d'unification.

4)- Le contrôle respiratoire (pranayama) :

il s 'agit de rythmer aussi lentement que possible la respiration en la soumettant à un rythme stable et durable, tout en restant attentif à ne pas dépasser les possibilités du moment ce qui entraînerait automatiquement des ruptures de rythme. . . Pour Bhoja " il existe toujours une liaison entre la respiration et les états mentaux ". Comme le remarque Mircea ELIADE(1954) " il est question ici d'une observation qui dépasse le simple enregistrement du fait nu que, par exemple, la respiration d'un homme furieux est agitée, alors que celle du penseur se ralentit d'elle-même. Cette liaison respiration-état de conscience apparaît comme un instrument d'unification de la conscience, en ce sens que le yogi pourrait éprouver expérimentalement et en état de veille les états de conscience qui caractérisent le sommeil. Il faut noter à ce propos que le sujet non entraîné qui s'exerce à certains de ces rythmes s'endort aussitôt.

Il serait ainsi possible de garder une vigilance normale, (en ce sens que la volonté garde la possibilité de passer d 'un état à l 'autre à tout moment), tout en passant à l 'état de " rêve " (ce qui n 'est pas sans rappeler la technique du rêve éveillé dirigé de R. Desoille, dont on sait d 'ailleurs qu'elle prend historiquement, son inspiration dans le yoga), à l 'état de conscience " cataleptique " ou à l 'état de conscience de " sommeil sans rêve ". Ces affirmations ont paru longtemps tout à fait paradoxales et sans valeur de crédibilité. Les recherches récentes dont nous parlerons dans le chapitre Yoga et Biologie nous portent aujourd'hui à moins de scepticisme. .

La suppression de la discontinuité normale entre les différents états de conscience, et spécialement entre les états de conscience de la veille et ceux du sommeil, réalise l'unification de la conscience.

Le but immédiat du pranayama est moins ambitieux : il s'agit de stabiliser la fluidité psychique, la mouvance des états de conscience et par conséquent l'instabilité et la dispersion de l'attention, tout cela par la stabilisation de la respiration d'abord au moyen d'un contrôle volontaire, plus tard de manière aussi automatique que possible afin que la respiration elle-même puisse être " oubliée " parce que parfaitement maîtrisée. Rappelons que les techniques respiratoires sont connues du taoïsme, des mystiques chrétiens (hésychastes) aussi bien que des courants mystiques de l'islam.

Les exercices de pranayama engendrent classiquement une intense sensation d'harmonie, une plénitude rythmique, mélodique, un nivellement des aspérités physiologiques fonctionnelles.

Le rythme respiratoire s'établit par égalisation du temps d'inspiration, de rétention et d'expiration. Chacun de ces temps est prolongé autant que possible et progressivement afin d'atteindre à la limite une suspension très longue de tout mouvement respiratoire. (état de conscience cataleptique). Le maniement de la respiration ne se limite d'ailleurs pas à l'acquisition de certains rythmes, la respiration par narine alternée en est un autre exemple et a des effets spécifiques.

5) - l'émancipation par rapport aux sensations (pratyhara)

Pratyhara réalise une sorte d'isolement sensoriel sans suppression des sources externes de stimulation, par une sorte de déafférentation corticale physiologique par rapport aux organes des sens. Nous verrons que l 'E.E.G. de yogins entraînés conserve le rythme alpha en présence des stimuli externes de toute nature : l'esprit connaîtrait " les choses telles qu'ellessont " sans recevoir aucune fluctuation en les connaissant. Il est impossible de percevoir la signification d'une telle phrase en dehors d'une pratique et de vérifications expérimentales précises.

6)- La concentration (Dharana)

C'est la fixation de la pensée en un seul point, soit à différents niveaux corporels, soit sur le souffle lui-même, soit sur des notions philosophiques ou encore sur l'observation de ses propres pensées. Elle prépare la phase suivante.

7)- La méditation (Dhyana)

Elle réalise un courant de pensée unifiée, continuum de l'effort mental excluant toute tension, pour assimiler l'objet de la méditation, libre de tout autre effort d'assimilerd'autres objets. A aucun moment le continuum mental ne s'enrichit latéralement, par des associations non contrôlées, des analogies, des symboles, etc. Il s'agitd'une expérience qui ne peut se comprendre correctement que dans la mesure où on a pu la mener à bien. Cet état peut être interrompu par les stimuli externes d'intensité suffisante ou par la volonté du méditant.

8) - " Samâdhi " ou "Samadhi"

Union, totalité, accomplissement, achèvement, mise en ordre, rangement, concentration totale de l'esprit, contemplation, absorption. La huitième et dernière étape de la méditation dans le raja yoga ; étape qui conduit l'esprit de la personne a réaliser la Réalité Ultime.

C'est la libération dans l'unification totale de soi, ou encore « enstase ». Il y aurait à ce niveau coïncidence réelle entre connaissance de l'objet et objet de la connaissance. Mircea ELIADEexplique que le Samâdhi n'est pas conçu comme univoque. Il existe plusieurs sortes de Samâdhi, ou plutôt d'états " enstatiques " en voie de Samâdhi. Par exemple lorsque, abandonnant toute perception, même celle des " réalités subtiles ", on expérimente " le bonheur de l'éternelle luminosité et autoconscience du sattva ". Il nous parait possible, au niveau de description par témoignage auquel nous sommes réduits, de comparer cet état au régime des images « mystiques » qui a été décrit par DESOILLEdans la technique du Rêve Éveillé Dirigé :

Les indiens connaissaient l'hypnose et la pratiquaient par des méthodes issues du yoga, ils la considéraient comme un état mental de concentration occasionnelle et provisoire sans réelle valeur de libération, au contraire... L'assimilation qu'on a voulu faire (105) de l'état de Samâdhi à l'Hypnose ne peut que faire sourire. En effet, l'état de " vikshipta " (hypnose) est expliqué par la pénétration spirituelle dans le corps d'autrui selon des croyances extrêmement archaïques. Provoquer cet état chez autrui est considéré comme un pouvoir magique auquel peut accéder, sans qu'il soit bon pour lui de l'utiliser trop systématiquement, le yogi entraîné.

Le vikshipta, pour BhattaKallata n'est qu'une paralysie, d'origine émotive ou volitive du flux mental.Il est en deçà de l'état de conscience normal, alors que le Samâdhi est au delà

3.5. Classification des Yogas selon Maryse CHOISY

Maryse CHOISY, psychanalyste, a été pionnière en associant le yoga à la pratique de la psychothérapie. Elle a proposé une classification des différents yogas en fonction de l'objectif de chaque exercice. Elle esquisse là, les étapes caractéristiques du yoga de PATANJALI.

3.6. Yogas « Physiques »

1) Mantra yoga ou japa yoga (son et rythme)

2) Laya yoga ou nada yoga (son intérieur)

3) Raga yoga ou yoga musical

4) Yoga chromatique (couleur)

5) Yoga géométrique (lignes et formes)

3.7. Yogas « Philosophiques »

1) Gnana yoga (yoga de la connaissance)

2) Karma yoga (yoga de l'action)

3) Bhakti yoga (yoga du sentiment)

3.8. Yogas « Psychosomatiques »

1) Hatha yoga (exercices du corps) 

2) Raja yoga (exercices psychiques)

3) Kriya yoga (exercices ascétiques)

4) Tantra yoga (exercices de transformation de l'énergie nerveuse).

· CONCLUSIONS

L'influence du yoga sur la médecine et les sports en Occident se fait depuis longtemps avec des avancées et des reculs, mais toujours de plus en plus intense. En dehors des travaux de recherche physiologique ou psychophysiologique que nous devons à Th Brosse et Laubry, Risch, Filliozat, Bourdiol, Lefébure, de Sambucy, Henrotte pour ne citer que les auteurs français historiques, des essais d'application thérapeutique prennent une partie de leur inspiration dans les techniques indiennes : Thooris, Desoille, Schultz, Alexander, Caycedo, Forget, ... etc.

Plus proche de nous, des travaux réalisés dans les pays anglo-saxons et plus particulièrement aux USA sont apparus et je citerais que le plus important Jon KABAT-ZINN. Dans son sillage il a entrainé avec lui un aéropage de médecins français ou de scientifiques de différentes spécialité liés au médical, Christophe ANDRÉ, Claude BERGHMANS, Cyril TARQUINIOpour ne citer que les plus productifs en terme de parution.

C'est dans leur sillage que nous souhaitons réaliser notre travail.

4. LA MÉDITATION

4.1. Généralités

Dans la philosophie bouddhique, l'esprit est le point de départ, le point focal et aussi, en tant qu'esprit libéré et purifié, le point culminant. Toutes nos expériences passent par l'esprit et viennent de l'esprit.

En cela l'esprit est ce qui nous est le plus intime, le plus proche ; mais paradoxalement c'est aussi ce qui nous est le plus inconnu.

Notre bonheur et notre insatisfaction sont des expériences de l'esprit et c'est pour cette raison que connaître sa nature et ses fonctionnements est important au premier degré.

La Philosophie nous enseigne trois choses :

· connaître l'esprit

· former l'esprit

· libérer l'esprit

Nombre d'études ont déterminées que la méditation est un bon outil de gestion du stress et de développement personnel. Il peut aussi être un bon accompagnement à la psychothérapie.

La thérapie la plus naturelle de l'esprit, c'est la méditation. Encore faut-il être capable de se l'appliquer à soi-même, ou trouver quelqu'un qui puisse nous aider à la pratiquer. Elle est un moyen de se libérer de l'extérieur (afflictions émotionnelles) par l'intérieur.

La méditation est la thérapie holistique par excellence, en ce sens qu'elle revient constamment à l'unité. Elle est auto-thérapeutique parce qu'elle a une fonction d'hygiène mentale ; elle est comme un bain quotidien. (Dr Jacques VIGNE, 2007)

Point de vue cognitif, l'attention

L'attention est une fonction de base de la cognition. Chaque perception nécessite un aspect d'attention sans quoi l'expérience ne saurait avoir lieu. En effet, l'attention permet d'observer l'objet de la cognition. A un niveau germinal l'attention est indissociable de l'expérience et nous en faisons tous l'expérience. Elle permet une approche grossière de l'objet, mais si nous sommes captivés ou intéressés par celui ci, un niveau plus profond entre en jeu où l'objet est perçu dans ses détails et est mis en relation au sujet et aux expériences passées. Cette étape est celle qu'on nomme en psychologie « pensée associative ». Elle est fondamentale car elle fait le lienavecla mémoire (le terme en sanskrit : smrti) et permet la catégorisation et ainsi la conceptualisation, chose qui est propre à l'être humain.

Cette seconde phase comporte donc quatre aspects : perception des détails, subjectivisation, pensée associative et abstraction. Nous en faisons tous aussi l'expérience quotidiennement, des actions ordinaires aux fonctionnements mentaux plus subtiles. Néanmoins ce niveau n'est pas exempt d'erreurs de jugement et perceptuelles. En effet, des projections émotives et des préjugés intellectuels l'altèrent comme l'attachement ou les croyances (religieuses mais aussi sociales). A la base de ceux-ci réside la racine fondamentale de l'attachement à la prétendue permanence de soi et des phénomènes que l'on désigne dans le bouddhisme sous le nom d'ignorance. La notion de permanence étant, elle, renforcée et nourrie par le concept d'éternalisme judéo-chrétien qui, de fait est devenu une croyance.

Au niveau supérieur nous entrons dans le domaine de l'attention juste (samma-sati) qui est la source de la compréhension juste. A ce stade les objets sont perçus dans leur vraie nature : impermanents, marqués par l'insatisfaction et sans substance véritable. Là, commence la pratique de l'attention en tant que discipline spirituelle. Son but est d'obtenir une conscience plus claire des choses dénuées de projection.

Mais il faut savoir, aussi, que le terme sanskrit, smrti ou sati en pali, a une double connotation : attention d'une part, mémoire d'autre part. Or la mémoire est fondatrice de notre identité à plus d'un égard. En fait d'après Edward S. Casey, Memor en Latin a aussi la double connotation d'attention et de mémoire, ainsi que la racine grecque mna.

Point de vue pratique

Le point de départ de la méditation yoga est la concentration sur un seul objet, lequel peut être indifféremment un objet physique (bout de nez, point lumineux, etc.), une « vérité » métaphysique, ou Içvara (« la déité »). Cette concentration ferme et continue en « un seul point » (ekagrata) s'obtient par la désintégration du flux psychomental, c'est à dire de l'attention multilatérale, discontinue et dispersée ou diffuse. La concentration en un seul point a pour résultat immédiat la censure prompte, lucide, sans contention, de toutes les « distractions » et de tous les automatismes mentaux qui dominent, ou plutôt font, la conscience de l'homme.

Abandonné au gré des associations (produites par les sensations et les potentialités inconscientes), l'homme « profane » passe sa journée à se laisser envahir par une infinité de moments disparates et comme extérieurs à lui-même. La conscience est continuellement dominée, modifiée par la situation et ce qu'elle induit au niveau subjectif. Les associations la dispersent, les passions la violentent, la « soif de vie » la trahit en la projetant au dehors d'elle-même, soit dans le monde objectif-subjectivisé, soit dans le monde subjectif-objectivisé. Le destin de la pensée elle-même est d'être pensée par les objets et sous les apparences de cette pensée se cache en réalité un scintillement indéfini, plus ou moins ordonné, alimenté par les sensations, la parole et la mémoire. C'est pourquoi la pratique de méditation se définit essentiellement par cette concentration en un seul point qui barre le fleuve mental et constitue un « bloc psychique », un continuum ferme et unitaire.

L 'ekagrata apparaîtra sans doute aussi utopique et inaccessible à bien des lecteurs que la réalisation magique de la pierre philosophale dans le projet alchimiste. En effet, nous, occidentaux livrés à une débauche de stimuli de tous ordres, nous avons délaissé l'évolution progressive et la continuité pour un monde dans lequel tout n'est qu'abrupte osculation. C'est le monde du Zapping. Le monde du Zapping est un monde électronique fait d'immédiatetés, dans lequel les choses se bousculent sans connexions entre elles.

De cet excès dans l'abandon au « divertissement » qui est presque nécessairement le notre, vient très probablement la réaction de refus (à l'égard d'une civilisation sans humanisme) autrefois concrétisée de manière spectaculaire dans le « mouvement de Mai 68 » ou le pèlerinage à Katmandou, mais aujourd'hui représentée par une évasion schyzo-frénétique dans l'évasion, le voyage, la fuite vers des horizons meilleurs.

Comme le dit AURIOL (Thèse de doctorat 1970) « Dans un univers de « l'extraversion », la spécialisation et la standardisation ont pour conséquence un mimétisme de tous les individus, et, par conséquent, suscitent une ardente compétition. Dans cet univers la seule façon pour un individu de se distinguer est de faire la même chose que son homologue, mais mieux et plus vite. »

Retrouver l'homme ou le dépasser dans une société de consommation qui ne voit en lui que le client obligé de toutes les machines à sous est peut-être le projet psychagogique essentiel dont témoigne la vogue de la méditation dont le but avoué est de ressouder les parties dispersées de notre être.

Il est évident que l'on ne saurait obtenir « l'ekagrata »si, par exemple, le corps était dans une posture fatigante ou simplement difficile, ni si la respiration était désorganisée, arythmique.

4.1. Étymologie et Définition

Étymologie et Historique

« Méditation » vient de « meditari » qui signifie « être conduit » vers le centre et non pas se diriger vers le centre. Ce centre n'est pas «quelque chose » vers quoi l'homme se concentre, mais «quelque chose » qui concentre l'homme, en le « rassemblant » de l'intérieur, et vers l'intérieur. Il apparaît à deux moment dans l'histoire, voyons ce qu'en dit le dictionnaire :

1. 1re moitié xiie s. relig. meditatiun «contemplation» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 38, 4);

2. 1380 meditacion «action de réfléchir profondément» (Roquest.II, Paris, B.N. Lat. 13032, 7341: meditacio, cionismeditacion. pensee); 1626 méditation «écrit sur un sujet religieux (ou philosophique)» (A. de Laval, Dévote méditation sur les saints anges, titre). Empr. au lat.meditatio, -onis (dér. demeditari, v. méditer), «préparation (à un discours, à écrire)», «réflexion», sens très fréq. chez les aut. chrét., v. BlaiseLat. chrét. et Nov. Gloss., d'où l'évolution de sens dans la lang. religieuse.

Définition

« La méditation est un processus intentionnel de modification de la conscience visant à induire un bien-être et un équilibre intérieurs. Elle peut produire une activation - ou une inhibition - de certains processus physiologiques et/ou psychiques et peut provoquer des expériences très dynamisantes et enthousiasmantes mais parfois dangereuses. L'apprentissage de la méditation doit donc être guidé par des personnes compétentes et expérimentées. » ? (Définition incluse dans le cours « Techniques de relaxation » par Ph. Antoine, UCL, 2006).

Activités associées

La méditation fait partie des États Modifiés de Conscience (EMC), comme l'hypnose, certains types de relaxation, le sommeil et le rêve, les « peakexperiences » (selon MASLOW) et certains états de transe.

4.2. Recherches Historiques

Lors de nos recherches nous souhaitions savoir si des travaux avaient déjà été réalisés à travers le temps ou si l'intérêt pour la méditation n'est qu'un phénomène de mode émergeant et éphémère.

Nous avons découvert que des travaux, menés en France par des scientifiques médecins et comportant des mesures précises (contrôle de sujets par EEG), ont commencé en 1931par le médecin biologiste et indianiste Jean FILLIOZAT de l'École Française d'Extrême Orient (EFEO), lui même suivi en 1936par les travaux de Thérèse BROSSE. Par ailleurs nous avons découvert qu'une étude s'inspirant de la méditation Zen a été faite au Japon, en 1920,par le médecinpsychiatreMORITA (AURIOL - Thèse de doctorat 1970). Nous avons associés, à cette liste, quelques travaux réalisés par d'autres occidentaux quand ceux-ci étaient régulièrement cités et référencés par leurs collègues français. Sans que cette liste se veuille exhaustive elle dresse un panorama historique de l'intérêt que l'occident a porté à une technique venue d'Extrême-Orient.

1920 : le Psychiatre japonais MORITA - Étude de cas de névroses selon une méthode issue de la tradition Zen. Vers 1920, le DrMORITA, précurseur en ce domaine commençait à mettre au point sa technique de psychothérapie directement inspirée du Zen. Ses bases sont surtout ascétiques : isolement total du malade qui est contraint de revenir à l'essentiel de lui-même et d'aller au bout de son désespoir par évacuation du « divertissement ». Au bout d'une semaine, il peut s'adonner à de menus travaux et doit écrire son journal dont il s'entretiendra avec le thérapeute. Il emploiera 15 jours de cette façon. La quinzaine suivante il s'adonnera à de lourds travaux physiques. Chaque soir une séance de discussion en groupe permettra au patient d'échanger avec le médecin.

1931 : Jean FILLIOZAT - La concentration oculaire dans le yoga.Thèse de doctorat, Paris.

1936 : Thérèse BROSSE et Ch. LAUBRY - Documents recueillis aux Indes sur les "yogins" par l'enregistrement simultané du pouls, de la respiration et de l'électroencéphalogramme. Presse médicale n° 83 - 14 - X - 1936.

1948 : Maryse CHOISY - Yoga et psychanalyse. Ed Mont Blanc.

1953 : M-N DAS, H. GASTAUT - Variations de l'activité électrique du cerveau, du coeur et des muscles squelettiques au cours de la méditation et de l'extase yogique. Conditionnement et réactivité en électroencéphalographie, Paris, Masson, 1957, p. 211-218

1960 : Jean FILLIOZAT et J. BRUNO,Yoga et Trainings autogène, Critique.

1963 : Thérèse BROSSE etJean FILLIOZAT, Études instrumentales des techniques de yoga, expérimentation psychosomatique, Publications de l'École Française d'Extrême-Orient, vol. I et II,

1963 : Jean FILLIOZAT, la nature du yoga dans sa tradition, École Française d'Extrême-Orient, Paris.

1965 : JackHUBER,Psychotherapy and Meditation, London Victor Gollancz LTD.

1969 : Jean Claude HENROTTE, Yoga et Biologie, Atome,n° 265 mai, pages 283-292.

1970 : Bernard AURIOL - Prolégomènes à une yogathérapie de groupe. Thèse de doctorat soutenue à Toulouse, n°51.

1971 : Henri NHI BARTE - expérience mystique ou expérience délirante ? (à propos de l'observation d'un yogi), Évolution psychiatrique, numéro quatre, page 817-827.

1971 : SUZUKI, ERICH FROMM, RICHARD de MARTINO, - Bouddhisme Zen et Psychanalyse, PUF, Paris.

1972 : Henri NHI BARTE - Yoga et Psychiatrie, Éd. De la tête de feuille.

1977 : W. JONHSTON -Musique du silence - Recherche scientifique et méditation.

1979 :Jon KABAT-ZINN - La pleine conscience

A partir des années 80 et avec le développement des neurosciences cognitives, des chercheurs, des laboratoires, des universités et des institutions privées ont commencées à s'organiser et à approfondir les effets du yoga et de la méditation sur le psychisme.

4.3. Méditation et Cultures

Notons que toutes les philosophies, sotériologies et religions indiennes ont adopté le yoga ou la méditation en l'adaptant. On connaît un yoga tibétain, un yoga bouddhiste, un yoga jaïn, un yoga juif, des yogas Zen de toute obédience.

Le Taoïsme ancien utilisait des techniques corporelles destinées à acquérir l'immortalité (« rétention du souffle le temps de mille respirations ») Pour FILLIOZAT (1943), il est évident que la technique de « respiration embryonnaire » des chinois si elle s'associe à la vieille médecine chinoise de l'acupuncture n'en est pas un produit mais prend sa source dans le yoga indien, de même que les techniques de rétention séminale qui viendrait du tantrisme.

L'influence du yoga en terme de technique de travail sur le souffle et la méditation, dans les arts et les sports de combat japonais n'est plus à démontrer.

Le soufisme islamique a également été fortement influencé par les méthodes spirituelles de l 'Inde et les aurait même transmises par sa zone d'influence ibérique aux carmes espagnols et par là, à l'ordre des carmes déchaux tout entier.

Les techniques hésychastes d'oraison et de contemplation basées sur la respiration, l'omphaloscopie (se regarder le nombril) et l'adoption de postures spécifiques sont phénoménologiquement très proches des techniques du yoga, alors même que le but avoué n'est pas, et de loin, exactement le même (ELIADE 1954). Il est probable que ces méthodes trouvent leur origine historique en Inde de même que le courant mystique partant de PLOTINpour aller, à travers St Augustin, jusqu'à Maître Eckhart avec des similitudes étonnantes de formulation chez Denys l'Aréopagite, Ste Thérèse d'Avila et St Jean de la Croix, etc.

Un courant de mysticisme néo-orientaliste s'est affirmé, dans les années soixante, dans le catholicisme occidental avec, entre autre, LASALLE (1965),DECHANET (1963).

Le regard de l'Occident religieux sur la méditation

Le Père LASALLE,missionnaire au japon, est l'auteur d'un ouvrage sur le Zen, dont il caractérise ainsi les retombées psychophysiologiques bienfaisantes :

« Facilité d 'obtenir un recueillement profond, une concentration d 'esprit intense sur l 'activité réalisée à l 'instant présent, paix intérieure et domination de soi malgré tous les tracas et les responsabilités, disparition de l'anxiété, des modalités dépressives de l'humeur, de la crainte et des sentiments troublants, contentement ininterrompu qui habitue a jouir de tout son être de tout ce qui est beau et bon, disparition des troubles corporels mineurs (psychosomatiques). Ces effets existent toujours : au début de manière intermittente et peu solide, par la suite sans aucune altération ".

De même le Père DECHANET (de l'ordre des Bénédictin) déclare :

« l'euphorie réelle qui suivait les exercices s 'installait vraiment à demeure et transfigurait ma journée (sans aucune exagération). Je dus faire face durant les premiers mois, à des difficultés qui mettent les nerfs a l'épreuve, et qui n'eussent pas manqué, auparavant, de me jeter sur le flanc. Or, tout se passa si bien, je pris les choses de si bonne part, que j'entraînai dans ma propension « à accueillir plutôt qu'à subir » tous ceux dont j'avais la charge. Sur le plan physique, ce fut la disparition des problèmes de santé générale : concrètement, de ces fatigues périodiques, qui trahissaient, fièvre a l'appui, un surmenage évident. Je me découvris un corps très souple et tout disposé à servir. Les problèmes de ma nature compliquée, nécessairement, n'ont pas disparu; sans doute. Mais ils n'ont plus ce caractère obsédant, aigu, dramatique qu'ils revêtaient parfois naguère. Je me sens libre, beaucoup plus libre, vis-à-vis de certains attraits, débarrassé de je ne sais quoi, qui tendait a compliquer ma vie intime, ma vie d 'homme. On a bien voulu m'écrire que ma « méthode » était d'un secours presque inouï dans certains cas de difficultés d'ordre sexuel. Je n'en suis pas étonné ; car le yoga, tout de suite, m'est apparu comme un facteur d'équilibre en ce domaine.

Un jour il faudra dire ses résultats merveilleux a l'égard d'autres « complexes » : celui des timides, des inhibés, celui des durs, des violents, ou celui des orgueilleux. Qu'il me suffise de signaler le plus grand besoin de douceur, de compassion, de bonté, qu'il a suscité en moi. J'aimais à piquer autrui, sans méchanceté, mais enfin...j 'étais enclin à la polémique, Je me sens plus pacifique, parce que pacifié ».

Il conclut :

« Je ne pense pas trahir la cause du yoga en affirmant que LE PROBLEME QU 'IL POSE A TOUS DOIT ETRE SITUE D 'ABORD ET CONCRETEMENT SUR LE PLAN DE LA VIE HUMAINE ET DE L 'EQUILIBRE MENTAL. C'est sans doute plus qu'une question d'hygiène et d'équanimité, mais ce que peut surtout nous apprendre cette pratique c'est à devenir, à redevenir un homme. Ni ange, ni bête, l'homme n'accepte que rarement d'être ce qu'il est »...« Autrefois on établissait un combat en l'homme entre tendances instinctives et aspirations spirituelles, le yoga nous entraîne à tendre plutôt vers une hiérarchisation des énergies, vers leur intégration harmonieuse au niveau d'une synthèse à la fois psychique et somatique ».

4.4. Unité Corps/Esprit

Nous nous sommes interrogé sur l'origine et les effets de la séparation du corps et de l'esprit que l'on trouve en Occident. En effet, la pensée occidentale est dominée, depuis Platon3(*), par la thèse d'un divorce entre l'âme immortelle et le corps voué à la corruption et à la mort. Ce divorce entraîne une série d'oppositions canoniques - fini / infini, forme / matière, matière / énergie, transcendantal / empirique, présent éternel / flux du devenir... - qui placent la Technè dans une opposition dichotomique avec le Logos. Seconde par rapport à la raison, la technique est thématisée en termes ancillaires, en tant qu'instrument au service de fins dont l'établissement lui est étranger. L'axiomatique du transcendantal rend ainsi le phénomène technique opaque et inintelligible. Cette opacité se radicalise à l'époque moderne où, comme l'ont souligné Francis Bacon et Descartes, la technique devient le moyen par excellence de domination de la nature par l'Homme.

Toutefois nous tenterons d'apporter un éclairage sur l'usage de Corps / Esprit, et comme dans beaucoup de cas, il faut noter les circonstances de l'emploi des mots pour les définir. Ici, il est très utile de distinguer l'emploi ordinaire, l'emploi philosophique et l'emploi scientifique.

Une hypothèse nous amène à penser que les circonstances de l'emploi et l'usage vient de notre base de pensée occidentale qui est plutôt conceptuelle. Chaque chose regardée et étudié se doit d'être identifiée et de posséder sa propre substance intrinsèque, imposant, dans le même temps, un point de vue linéaire dualiste à ce qui, de toute évidence, ne peut se voir que faisant parti d'un tout indissociable et surtout complexe en perpétuelle évolution.

Les différents emplois

Les termes de corps et d'esprit désignent, dans le langage courant, l'ensemble des phénomènes corporels et mentaux rassemblés en des entités présentant une unité. Le corps est l'apparence concrète des êtres vivants et l'esprit l'aspect interne des productions intellectuelles mentalisées. C'est une conception spontanée dont nous avons hérité depuis des siècles et adaptée à la vie ordinaire. Dans la conversation courante, il est souvent nécessaire de les utiliser à titre de catégories empiriques communément admises.

Dans la philosophie occidentale traditionnelle, l'esprit est la substantification des phénomènes mentaux et le corps la substantification des phénomènes biologiques. Cette attitude répond au classique dualisme des substances. Cette conception est erronée, car il n'est pas légitime de substantifier les phénomènes. L'emploi à titre ontologique des termes empiriques de corps et d'esprit n'est pas recevable.

Fréquemment on assiste au mélange de la conception ordinaire et philosophique. Le corps est alors considéré comme un objet de substance matérielle saisissable concrètement et l'esprit un objet de substance spirituelle se manifestant subjectivement. Nous pensons que c'est une erreur conceptuelle qui engage la pensée dans une impasse et engendre le problème insoluble du rapport des deux.

Les sciences, quant à elles, considèrent des objets de connaissance. À la notion ordinaire de corps se substituent les objets des différentes sciences biologiques (anatomie, physiologie, immunologie, biochimie, etc.) et à la notion d'esprit ceux des sciences de l'homme (psychanalyse, sciences cognitives, etc.). Ces objets épistémiques sont radicalement différents des notions ordinaires, comme des notions philosophiques de corps et d'esprit.

Posture complexe

Tout au long de nos recherches nous tenterons d'éviter, le plus possible, d'utiliser les notions de corps et d'esprit qui n'apportent que confusion et engendrent des difficultés conceptuelles.

Nous soutenons que le problème philosophique classique des rapports entre le corps et l'esprit, est sans solution. Il se résout par son éviction et sa reformulation sous une forme rationnelle légitime, celle du rapport entre niveaux d'organisation.

Notre philosophie intégrée aux sciences permet de concevoir le rapport désigné ci-dessus comme l'émergence du niveau représentationnel à partir du fonctionnement neurosignalétique des réseaux neuronaux qui font partie intégrante du niveau biologique.

Émergence signifie qu'il y a formation d'une nouvelle organisation, d'un niveau de complexité supérieur, qui a des propriétés non réductibles au niveau précédent. Une bonne compréhension de l'émergence permettra de remplacer le problème corps-esprit par celui des relations entre le neurobiologique et le représentationnel, c'est à dire, du point de vue observable, entre émotions et phénomènes.

Par la pratique d'exercices

Nous l'avons vu depuis l'introduction au yoga, la méditation est loin de ce que l'on peut raconter et qui se résumerais à « s'assoir et ne rien faire... », même si, d'un point du vue d'un observateur extérieur, l'argument soit implacable. En effet, chacun aura pu remarquer un jour un méditant immobile, toutefois, j'encourage chacun à tenter l'expérience.

Les textes anciens fournissent des explications à propos de la façon de réaliser les exercices. L'accent est mis sur les conditions préalables, la façon de réaliser et l'objectif à atteindre. L'aspect didactique reflète la division en Base, Voie et But (fruit), il y a donc les objectifs visés par ceux-ci, intégrant la notion de BASE (le sens donné à l'exercice), VOIE (la façon de dérouler l'exercice et le fait de s'y tenir sans s'en échapper) et BUTou fruit (l'objectif de développement visé par l'exercice).

Les exercices encouragent à développer l'attention comme moyen d'accès à l'intériorité. Il est alors question de développer l'Attention juste à la :

· Contemplation attentive du corps : kayanupassana

· Contemplation attentive des sensations : vedananupassana

· Contemplation attentive de l'esprit : cittanupassana

· Contemplation attentive des phénomènes : dhammanupassana

Au travers des consignes ont peut remarquer que l'accent est mis pour développer l'attention, non en s'entrainant sur ou avec un outil pédagogique extérieur à qui nous sommes, mais bien en utilisant qui nous sommes pour développer notre propre attention à nous même, dans ce que nous représentons.

4.5. Méditation de Pleine Conscience : Mindfulness (MBSR)

La Méditation de Pleine Conscience est issue du Bouddhisme, certes elle puise ses racines dans une tradition philosophique, mais elle est totalement sortie de tout aspect religieux et utilisée comme outil psychocorporel.

Elle utilise par essence les techniques suivantes :

ü Concentration sur un point fixe (Shamatha), cette technique a pour but de réduire le flot des pensées - méditation sur le souffle par exemple,

ü Observation des pensées (Vipassana), dans le but de s'accommoder de nos pensées, de faire la distinction entre nous même et nos pensées et de ne plus fusionner avec elles,

ü Body Scan ou Scan Corporel, dans le but de développer les sensations corporelles et la présence à soi.

Nous pourrions résumer la technique appelée MBSR de la façon suivante (BERGHMANS 2010) :

Figure 3 : Schématisation de la technique MBSR.

* La notion d'exercices physiques concerne toute pratique d'un art martial ou d'exercice dont la visée est la réalisation de situations faisant appelles à la conscience du corps - attention soutenue et volontaire de l'esprit - dans des situations lentes et maîtrisée - Taï Chi Chuan ; Qi Qong ; Kata d'art martiaux (Karaté, Kendo, Judo, etc.), ... etc.

4.6. Les dangers de la pratique

Après des recherches dans ce domaine rare sont les publications et recherches faites dans ce domaine. Toutefois, AURIOL (Thèse de Doctorat 1970) fait état des résultats de recherches fait dans ce domaine :

« Alors qu'il étudiait le danger des pratiques du yoga aux différents niveaux somatiques et psychiques, le Dr. MOULINJEUNE est obligé de conclure dans sa conférence du 25 Avril 1968 (donnée à la FNPY) : `' Si l 'on essaie de faire une synthèse des résultats de la pratique du yoga, on constate que ses effets bénéfiques dépassent de beaucoup ses dangers, dus à des pratiques erronées : le yoga peut apporter beaucoup à la médecine `'. Il insiste sur la nécessité de contrôle par un moniteur lui-même entraîné au yoga. »

· CONCLUSIONS SUR LA MÉDITATION

Loin d'être un véhicule publicitaire de propagande religieuse on s'aperçoit, de toute évidence, que c'est une technique millénaire et donc largement éprouvée, qu'elle a été et l'ai toujours, utilisée par toutes formes d'obédiences, des laïcs au religieuses et que par conséquent on ne peut prétendre que cette pratique appartienne à l'une ou l'autre tradition.

D'un point de vue médical elle été utilisé depuis un siècle au moins et d'un point de vue scientifique, elle a été étudiée depuis un peu moins d'un siècle. Dans tous les cas les résultats sont unanimes pour dire que les effets sont positifs.

D'autre part, rare sont les publications faisant état d'effet négatif. Même les détracteurs s'accordent à dire que même s'il existe des points négatifs, les résultats positifs obtenus les dépassent de beaucoup.

Nous avons donc de forte présomption que cette technique pourrait être une pratique bénéfique dans le cadre de l'éducation.

5. OUTILS PSYCHOMÉTRIQUES DE PLEINE CONSCIENCE OU MINDFULNESS

De nombreuses échelles de mesures sont disponibles pour les chercheurs et praticiens intéressés dans la mesure empirique de la Pleine Conscience. Ci-dessous il y a la liste d'outils découvert sur différents sites universitaires. Ces outils sont utilisés et reconnus pour la mesure de la Pleine Conscience et les études psychométriques associées au développement des échelles.

Chacune des échelles possède ses caractéristiques et objectifs propres, nous finaliserons notre choix lors de la validation définitive de la méthodologie appliquée aux hypothèses formulées.

5.1. Mindful Attention AwarenessScale (MAAS)

Cette échelle est, quant à elle, conçu pour mesurer la pleine conscience et repose sur le binôme conscience-attention centré sur le moment présent. Les répondants sont interrogés sur les expériences consistant à agir en mode «pilotage automatiques», à être préoccupé et à prêter attention à l'instant présent. L'instrument comprend une échelle en six points de types Likert composée de 15 items. Ces derniers explorent les domaines cognitifs, émotionnel, interpersonnels et physiques. Les auteurs rapportent un instrument stable auprès d'une population d'étudiants de niveau universitaire et d'adultes pour différencier les pratiquants des noms pratiquants de la pleine conscience et pour prédire des résultats sur le bien-être des sujets. La MAAS révèle une consistance interne de 0,82

Brown, K. W., & Ryan, R. M. (2003). The benefits of beingpresent: Mindfulness and itsrole in psychologicalwell-being. Journal of Personality and Social Psychology84(4), 822-48. [link]

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Hansen, E., Lundh, L. G., Homman, A., et al. (2009). Measuringmindfulness: Pilot studieswith the swedish versions of the mindful attention awarenessscale and the Kentucky inventory of mindfulnessskills. CognBehavTher, 38(1), 2-15. [link]

5.2. Five Facet Mindfulness Questionnaire (FFMQ)

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5.3. Toronto Mindfulness Scale (TMS)

Cette échelle a pour objectif d'évaluer l'état de conscience atteint immédiatement après un exercice de méditation. L'échelle consiste à décrire un état de conscience très élevé des sensations corporelles, des pensées et des sentiments, aussi bien qu'une attitude d'observation caractérisée par la curiosité, l'acceptation et l'ouverture. La TMS comporte 10 items évalués sur une échelle en cinq points de type Likert. Cet instrument montre une fiabilité et une validité satisfaisante chez les sujets qui ont ou non pratiqué la méditation de pleine conscience.

Lau, M. A., Bishop, S. R., Segal, Z. V., et al. (2006). The torontomindfulnessscale: Development and validation. J Clin Psychol, 62(12), 1445.  [link]

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5.4. Kentucky Inventory of Mindfulness Skills (KIMS)

Cette échelle comprend 39 items qui mesurent quatre éléments de la pleine conscience : l'observation, la description, l'agir avec conscience et l'acceptation sans jugement. Les items sont évalués sur une échelle de type Likert en cinq points. La mesure des aptitudes de la pleine conscience évaluée au travers de la construction de la KIMS repose fortement sur les aspects conceptuels de l'approche thérapeutique de la DBT de Linehan. L'instrument évalue la tendance générale à être conscient au quotidien et n'exige pas une expérience de méditation. Les auteurs rapportent une consistance interne qui s'étend de 0,76 à 0,91 pour les quatre sous échelles.

Baer, R. A., Smith, G. T., & Allen, K. B. (2004). Assessment of mindfulness by self-report: The kentuckyinventory of mindfulnessskills. Assessment, 11(3), 191-206. [link]

Dekeyser, M., Raes, F., Leijssen, M., Leysen, S., &Dewulf, D. (2008). Mindfulness skills and interpersonalbehaviour. Personality and IndividualDifferences, 44(5), 1235-1245. [link]

Hansen, E., Lundh, L. G., Homman, A., et al. (2009). Measuringmindfulness: Pilot studieswith the swedish versions of the mindful attention awarenessscale and the kentuckyinventory of mindfulnessskills. CognBehavTher, 38(1), 2-15. [link]

Nicastro, R., Jermann, F., Bondolfi, G., et al. (2010). Assessment of mindfulnesswith the french version of the kentuckyinventory of mindfulnessskills in community and borderline personalitydisordersamples. Assessment, 1-9. [link]

5.5. Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS)

Cette échelle est construite à partir de 12 items qui mesurent l'attention, la conscience, la focalisation sur l'instant présent et l'acceptation/non-jugement. Bien que cette échelle tente de saisir plusieurs éléments de la pleine conscience, elle ne les mesures pas indépendamment mais rapporte un score global unique. les items sont évaluées sur une échelle de type Likert en quatre points. Les auteurs indiquent une consistance interne de 0,74 à 0,80. D'autre part, il rapporte des corrélations négatives liées à l'évitement, la suppression de penser, l'harmonisation, l'inquiétude, la dépression et l'anxiété, et des corrélations positives liées à la clarté émotive, la « réparation de l'humeur », la flexibilité cognitive et le bien-être.

Feldman, G., Hayes, A., Kumar, S., et al. (2007). Mindfulness and emotionregulation: The development and initial validation of the cognitive and affective mindfulnessscale-revised (CAMS-R). Journal of Psychopathology and BehavioralAssessment, 29(3), 177-190. [link]

5.6. Freiburg Mindfulness Inventory (FMI)

Cette échelle évalue l'attitude de non jugement et d'ouverture. Cet instrument a été conçu avec des pratiquants de la méditation en pleine conscience pour une utilisation auprès d'une population de méditants expérimentés. Il se compose de 30 items qui sont évaluées sur une échelle en quatre points de type Likert.la FMI montre une bonne consistance interne avant et après une retraite méditative.

Buchheld, N., Grossman, P., &Walach, H. (2001). Measuringmindfulness in insight meditation (vipassana) and meditation-basedpsychotherapy: The development of the freiburgmindfulnessinventory (FMI). Journal for Meditation and MeditationResearch, 1(1), 11-34. [link]

Walach, H., Buchheld, N., Buttenmüller, V., et al. (2006). Measuringmindfulness--the freiburgmindfulnessinventory (FMI). Personality and IndividualDifferences40(8), 1543-1555.  [link]

Kohls, N., Sauer, S., &Walach, H. (2009). Facets of mindfulness--results of an online studyinvestigating the freiburgmindfulnessinventory. Personalityand IndividualDifferences, 46(2), 224-230. [link]

5.7. Philadelphia Mindfulness Scale (PHLMS)

Cette échelle est fondée sur une mesure bidimensionnelle de la pleine conscience basé sur les deux éléments principaux du construit théorique, c'est-à-dire la conscience de l'instant présent et l'acceptation du nom de jugement. L'instrument comporte 20 items qui sont évalués sur une échelle en cinq points de types Likert. Les auteurs font état d'une consistance interne satisfaisante dans leurs études réalisées à la fois sur une population d'étudiants de niveau universitaire et sur des patients souffrant de problèmes psychiatriques. Cette échelle a fait l'objet d'une traduction et d'une validité en français.

Cardaciotto, L., Herbert, J. D., Forman, E. M., et al. (2008). The assessment of present-moment awareness and acceptance: The Philadelphia mindfulnessscale. Assessment, 15(2), 204. [link]

5.8. Mindfulness-Based Relapse PreventionAdherence and CompetenceScale (MBRP-AC)

Chawla, N., Collins, S., Bowen, S., et al. (2010). The mindfulness-based relapse preventionadherence and competencescale: Development, interraterreliability, and validity. PsychotherapyResearch, 4, 1-10. [link]

5.9. Self-Other Four Immeasurables (SOFI)

Kraus, S., & Sears, S. (2009). Measuring the immeasurables: Development and initial validation of the self-other four immeasurables (SOFI) scalebased on buddhistteachings on lovingkindness, compassion, joy, and equanimity. Social IndicatorsResearch, 92(1), 169-181. [link]

6. EXEMPLE D'UNE ÉTUDE MENÉE PAR LE DR PHILIPPE GALLOIS

Lors de notre revue de recherche nous avons eu la chance d'être mis en relation via Mme Anita ORTEGA avec le Dr Philippe GALLOIS neurophysiologiste. Celui-ci a mis à notre disposition deux études originales menées le 15 février 1984 et accepté le 7 mars 1984 dans le service de neurologie du Professeur DEREUX, au centre hospitalier Saint Philibert à Lomme (59160).

Le Dr GALLOIS a mené deux études comparatives complètes entre deux disciplines :

ü la technique de relaxation appelée Training Autogène de Schultz (TA)

ü la Méditation Transcendantale (MT).

Ses études étaient basées sur trois groupes de 10 personnes : un groupe témoin d'âge moyen 27,7 (+/- 4,2) ; un groupe TA d'âge moyen 24,6 (+/-2,7) et 10 mois de pratique en moyenne ; un groupe MT d'âge moyen 30,9 (+/-6,5) et 90 mois de pratique en moyenne.

6.1. Étude en Neurophysiologie

Cette étude consistait en l'observation des modifications neurophysiologiques et respiratoire lors de la pratique, des techniques de relaxation.

La procédure consistait en un enregistrement polygraphique de :

ü L'électroencéphalogramme en bipolaire sur cinq dérivations (EEG),

ü Le rythme cardiaque (ECG),

ü L'électrodermogramme (EDG),

ü La fréquence respiratoire (FR),

ü Le capnogramme chez deux sujets de chaque groupe.

· RÉSUMÉ

L'étude de polygraphie, réalisé durant 40 minutes, chez 10 sujets pratiquants le training autogène (TA) et 10 sujets pratiquant la méditation transcendantale (MT), comparée à 10 sujets témoins, a montré les résultats suivants :

· Rareté des épisodes de sommeil durant la relaxation,

· Rythme cardiaque, significativement inférieur dans le groupe méditation,

· Plus grande stabilité de l'électrodes thermaux grammes durant la relaxation

· Diminution de la fréquence respiratoire de plus de 33 %,

· Pause respiratoire (supérieur à 10s), très nombreuses dans le groupe méditation, pouvant atteindre 50s. Il s'agit de suspension respiratoire de nature centrale, comme le sujet l'absence d'hypercapnie ou d'hyperpnée compensatoire,

· Enfin, le temps de réaction simple diminue légèrement après la relaxation, alors qu'il s'allonge chez les témoins,

· L'État d'hypométabolisme aérobique avec stabilité du système nerveux autonome et maintien de la vigilance, induit par la profonde relaxation, apparaît opposer à l'état de stress et semble donc que pouvoir jouer un rôle préventif dans une optique psychosomatique.

· CONCLUSIONS EN NEUROPHYSIOLOGIE

Cette étude permet d'attribuer à l'état de profonde relaxation ou de méditation les caractéristiques suivantes :

ü Hypométabolisme aérobique,

ü Stabilité du système nerveux autonome,

ü Maintien de la vigilance.

Les modifications caricaturalement opposées à celles induites par le stress sont autant d'arguments pour le rôle préventif de telles techniques en pathologies psychosomatiques

6.2. Étude en Biologie

· RÉSUMÉ

Cette étude consistait en l'observation des changements hormonaux durant la relaxation. Les prélèvements sanguins ont été réalisés à partir d'un cinq cathéters intraveineux placés au niveau de l'avant-bras 30 minutes avant le début de l'étude est reliée à une seringue héparinéé. Quatre prélèvements ont été réalisés toutes les 20 minutes à partir du début de la relaxation. Pour tous les sujets l'étude a été faite entre 14 :00 et 16 :00, période de relative stabilité du cycle nycthéméral du cortisol. Par ailleurs l'enregistrement encéphalographie (EEG) a montré la rareté et la brièveté des épisodes de somnolence chez les sujets des 3 groupes. Des prélèvements urinaires ont également été réalisés. Les mesures portées sur les taux de cortisol, prolactine et catécholamines.

· CONCLUSIONS EN BIOLOGIE

Dans ce travail une le Dr Philippe GALLOIS a mis en évidence des variations hormonales opposées à celle de l'État de stress.

En particulier, le déclin concomitant de la cortisolémie et de la prolactinémie (qui n'a pas été retrouvé par Jevning) s'intègre bien dans les domaines neuraux-endocrinologique qui font états du caractère lié de la sécrétion d'ACTH et de prolactine mais aussi de bêta endorphine

· CONCLUSIONS

Cette étude holistique, menée autant sur le plan physiologique que biologique, a permis de mettre à jour l'efficacité de la méditation par rapport à des individus n'ayant aucune pratique ou bien même d'autres qui pratiquent la relaxation.

La différence s'est mesurée, tant au niveau neurophysiologique que biologique, mais aussi sur l'état de vigilance qui est restée supérieure dans le groupe méditation.

7. REVUE DE RECHERCHE : INTÉGRATION DE LA MÉDITATION DANS LES ÉTUDES SUPÉRIEURES

Lors de nos recherches (méditation et éducation) nous avons découvert une revue de recherche récente, réalisée en octobre 2008 par des chercheurs américains

« Toward the Integration of MeditationintoHigherEducation:?A Review of Research »

Shauna L. SHAPIRO, Santa Clara University

Kirk Warren BROWN, Virginia Commonwealth University

John A. ASTIN, California Pacific Medical Center

Supplementalresearch and editing:

Maia DUERR, Five Directions Consulting

· INTRODUCTION

Il y a un intérêt grandissant de l'intégration de la méditation dans l'enseignement supérieur (Bush, 2006). Cette revue empirique met en évidence l'intérêt de la méditation comme soutien aux enseignements académiques, pour aider et soutenir les étudiants à conserver une santé mentale quand ils sont sous stress et pour le développement personnel. S'appuyant sur quatre décennies de recherche conduite sur deux formes primaires de méditation, cette étude démontre comment ces pratiques peuvent aider à renforcer les compétences cognitives d'attention et d'observation des processus, aussi bien qu'à aider dans la construction de résilience au stress ainsi que dans le développement des capacités interpersonnelles adaptations.

Cette étude propose des directions pour les futures recherches, soulignant l'importance des bases théoriques et propose des procédures qui accroissent la rigueur méthodologique. Elle permet aussi d'étendre le champ des retombées relatives à l'éducation et l'étude des meilleures pratiques d'enseignement de la méditation dans le contexte de l'éducation.

· RÉSUMÉ

Le résumé présente les points clé qui ont été abordé lors des recherches. Les recherches sont, elles-mêmes le reflet de l'ensemble des travaux de recherches menés sur la Méditation de Pleine Conscience et l'Éducation.

Compétences Cognitive etScolaires

· La méditation de Pleine Conscience permet d'améliorer la capacité à maintenir un état de vigilance et d'attention, de concentration,

· La méditation de Pleine Conscience permet d'améliorer la capacité à trier l'information plus rapidement et avec plus de précision,

· La méditation basée sur la concentration pratiquée pendant une longue période, peut apporter des effets bénéfiques sur la réussite aux examens,

Santé Mentale et Bien-Être Psychologique

· La méditation de Pleine Conscience permet de réduire le stress, l'anxiété et la dépression,

· La méditation de Pleine Conscience permet de développer une meilleure régulation des réactions émotionnelles et facilite le développement d'un état psychologique positif,

Développement Holistique de la Personne

· La méditation peut aider au développement de la créativité,

· La méditation soutient et accroit le développement des compétences nécessaires aux relations interpersonnelles,

· Les réponses empathiques sont augmentées avec la pratique de la méditation et de la pleine conscience,

· La méditation peut aider à cultiver la compassion pour soi.

7.1. Comparaison des techniques méditatives

Daniel GOLEMAN(1972) a proposé de séparer les techniques de méditation en deux groupes : la méditation basée sur la concentration et la méditation basée sur la pleine conscience. Dans le tableau ci-après nous reproduisons les caractéristiques de chacune des techniques :

Méditation sur la Concentration

Méditation de Mindfulness

Attention unipointé et contrôlée.

Ouverture et expansion à une conscience des pensées et ressentis comme s'elles passaient à travers l'esprit mais pas pointées sur un point précis

L'attention est pointée de façon non-analytique, sans émotions, avec l'intention d'expérimenter directement l'objet de la méditation. Le méditant peut choisir de porter son attention sur la respiration, un mot (Benson & Proctor, 1984), ou un son spécifique (Carrington, 1998).

Implique trois éléments fondamentaux :intention, attention, et attitude (Shapiro, Carlson, Astin&Freedman, 2006).

L'Intentioninclueconsciemment et avec détermination la régulation de l'attention.

L'Attentionest la capacité de soutenir l'attention dans le moment présent sans interprétation, jugement ou évaluation : l'esprit du débutant(Brown, Ryan &, Creswell, 2007).

L'Attitudeest comme une structure apportée à la méditation de pleine conscience : souvent décrite comme dans l'ouverture, l'acceptation et le non-jugement.

Comme le zoom sur un appareil photo

Comme un grand angle sur un appareil photo

Il existe des pratiques méditatives qui associent des éléments de type concentration et pleine conscience. Par exemple, une personne peut se concentrer sur sa respiration (méditation zen et Vipassana) ou la pratique d'un mantra (méditation transcendantale), mais peut, aussi, s'autoriser à concentrer son attention sur d'autres stimuli s'ils commencent à devenir prédominant, avant de revenir à l'objet de son attention.

La méditation est différente de l'entraînement à la relaxation (e.gGALLOIS 1984 et KABAT-ZINN, 1996), qui est caractérisé par une relaxation musculaire progressive et un entraînement auto générer.

En premier lieu, la méditation demande d'être témoin des événements et des expériences dans la mesure où ils se succèdent moment après moment ; entraînement à la relaxation demande d'installer et de poursuivre un état psychologique particulier qui réduit l'action du système nerveux autonome (SNA) (Shapiro, Schwartz, & Santerre, 2002). La relaxation peut être une conséquence de la méditation, mais ce n'est pas l'objectif de la pratique.

Dans un second temps, la relaxation est enseignée comme une technique de gestion du stress qui peut être utilisé pendant les situations générant du stress ou de l'anxiété. Par contre, la méditation n'est pas une technique contingentée et limitée aux situations de stress, mais bien au-delà, elle est conçue comme « une voie de l'être » qui doit être entretenue au-delà des circonstances quotidiennes (KABAT-ZINN, 1996).

· CONCLUSIONS

L'ensemble de l'étude apporte des éléments déjà vérifiés qui démontrent que l'application de la méditation dans l'éducation supérieure à un large potentiel. En effet, les retombées se font dans les domaines cognitif, émotionnel et interpersonnel.

Cette revue de recherche suggère que la méditation peut avoir un impact positif sur les apprentissages académiques, le bien-être psychologique et les relations interpersonnelles pour des étudiants d'âge universitaires.

Pendant que les recherches pour valider ces découvertes augmentent, il existe un besoin de réaliser des recherches pour guider les enseignants à intégrer les pratiques méditatives et contemplatives dans leurs programmes et dans les établissements.

En s'appuyant sur une littérature en expansion, des enquêtes théoriques pourraient commencer en posant des questions précises comme :

· Comment incorporer de la meilleure façon qui soit la méditation dans l'éducation ?

· Quelles méthodes et mesures pourraient le mieux démontrer les effets multidimensionnels de la méditation ?

· Quels sont les processus qui produisent les effets des différentes pratiques méditatives

· CONCLUSIONS À L'ÉTAT DE L'ART

Lors de cette recherche, qui avait pour but d'explorer le plus largement possible le domaine de la méditation, nous avons exploré les racines historiques de la méditation, les pratiques et l'usage qu'en font autant les civilisations que les hommes qui se l'approprient, nous avons également exploré le pan de la politique dans lequel il est clair que le message ou les injonctions, vont dans le sens du développement de la santé mentale et du bien-être des individus. Nous avons découvert que la méditation est étudiée de façon scientifique par des organisations privées mais aussi publiques (universités et laboratoires) et que les instruments de mesures les plus modernes sont utilisés à des fins d'exploration et de recherche sur l'esprit et ses processus de fonctionnement.

Les résultats qui ressortent de l'ensemble de ses études vont tous dans un sens positif, ils apportent tous les preuves des bénéfices indéniables de l'usage de la méditation. Surpris par autant de bons résultats nous nous sommes questionnés épanchés sur d'éventuels effets négatif.

À ce jour, nous n'avons trouvé aucune littérature concernant les effets négatifs de l'usage de la méditation.

II - PROBLÉMATIQUE

"Sur des centaines d'hypothèses également admirables quant à la démarche de l'esprit, une seule est vérifiée par l'expérience."

JeanFOURASTIÉ

1. PROBLÉMATIQUE PRATIQUE

Tout ce qui augmente, diminue, restreint ou étend le pouvoir d'action du corps, augmente, diminue ou étend le pouvoir d'action de l'esprit.
Et tout ce qui augmente, diminue, restreint ou étend le pouvoir d'action de l'esprit, de même, augmente, diminue, restreint ou étant le pouvoir d'action du corps.

SPINOZA (1632 - 1677)

1.1. Constat

Notre intérêt pour la transmission des savoirs et connaissances nous a amené à constater que les différents organes de presses (Journaux, radio ou télévision) relatent tous les difficultés liées à l'apprentissage. Le cinéma consacre même un film à petit budget qui raconte la vie dans un collège.

La presse nous rapporte, régulièrement, le questionnement d'intellectuels sur la question des difficultés d'apprentissages, la plupart du temps orientées sur les cas pathologiques : TDA/H, TDA, etc.Ses dernières années ont été très riches en études réalisées sur les sujets mais toutes convergent vers une« pathologisation » sociale.

De notre point de vue, il existe un conflit de double injonction. Nous constatons le déséquilibre entre l'information qui remonte de tous côtés relatant le malaise dans l'éducation (syndicats, les manifestations, informations télévisées, expérience personnelle, etc.) et les injonctions qui demandent de développer le SAVOIR-ÊTREet le bien-être (rapports ministériels, les institutions internationales comme UNESCO et OCDE)

De ce fait, nous pensons qu'il est important de nous occuper, aussi, des « bien portant » dans leur mal-être afin de chercher à apporter une ou des solution(s) aux différents problèmes évoqués.

Au travers de notre travail de recherche nous souhaitons nous intéresser aux difficultés d'apprentissages d'un sujet « Lambda » et à l'étude d'un moyen, ou outil pédagogique, qui permettrait d'apporter une aide, un soutien, dans un processus d'apprentissage, voir qui pourrait être un moyen de favoriser l'Apprentissage.

Aujourd'hui les conditions environnementales sont particulièrement difficiles et se surajoutent aux conditions habituelles d'un processus d'apprentissage.

En effet, la situation de crise actuelle apporte un facteur d'incertitude et de préoccupation sur l'avenir et les motivations à suivre telle voie plutôt que telle autre, les réformes fréquentes de l'enseignement instillent leur part d'instabilité et de frustration, empêchant enseignants et apprenants à se référer à un système particulier qui apporterait des marques et repères.

D'autre part, le processus d'apprentissage est un processus qui place l'apprenant mais aussi l'enseignant dans une incertitude permanente. L'apprenant est en situation de changement permanent et l'enseignant en vigilance permanente au regard de ce qu'il enseigne. Le changement de concept de l'apprenant le place dans un effort constant. Il se produit des enjeux cognitifs qui sollicitent aussi son émotionnel.

L'apprenant ne ressort jamais tel qu'il était à l'entrée d'un processus d'apprentissage, il aura subi un changement qui aura sollicité en lui une somme de capacités émotionnelle, cognitive et physiologique importante.

Ce changement s'initiera au début de la rentrée universitaire jusqu'à la fin de l'année universitaire mais se poursuivra tout au long de l'année à chaque fois qu'il entrera en cours et tout particulièrement à chaque fois qu'un apprentissage viendra « percuter » ses savoirs et son ancien système de connaissances ou de croyances.

Il sera soumis à un processus en perpétuel changement, et ce que nous pouvons dire c'est que la seule permanence sera l'impermanence de ce processus.

Une étude4(*) démontre que l'apprenant est soumis à de multiples relations :

· La relation à la matière reçue entraine une charge émotionnelle (stress, etc.) dû aux conditions de changement mais aussi aux autres facteurs suivants,

· Une attention accrue et un besoin de concentration particulièrement important pour comprendre ce qu'il reçoit de l'enseignant et le mémoriser,

· La relation qu'il entretien avec le processus par son histoire scolaire ainsi que par la représentation de lui-même (estime de soi, confiance en soi, etc.) ayant une influence incontestable sur sa motivation,

· En fin les relations extérieures que sont les problèmes familiaux et autres relation aux institutions.

1.2. Proposition

Suite au constat réalisé, mais aussi en tant que méditant, nous nous sommes intéressés à l'étude d'un possible soutien ou d'une aide possible que la Méditation de Pleine Conscience (MPC) pourrait apporter dans un tel processus. Nous proposons d'étudier les apports de la méditation dans les processus d'apprentissage comme outil pédagogique multifactoriel pouvant apporter un soutien cognitif, affectif et relationnel.

1.3. La Méditation, Outil Pédagogique ?

"Dans la pensée scientifique, la méditation de l'objet par le sujet prend toujours la forme du projet."

Gaston BACHELARD

On apprend à apprendre en apprenant. En cette matière, rien ne vaut l'expérience de terrain. À l'instar de SCHÖN, nous pensons en effet que l'expérience est source de savoir et que la pratique produit des connaissances qui ne peuvent être produites autrement qu'à travers elle.

Cela dit, il y a des limites aux apprentissages que l'on peut faire seul, à partir des situations vécues, même en adoptant une posture de « praticien réflexif » et en développant, en conséquence, une pratique congruente d'autoanalyse de ses vécus pédagogiques en vue de mieux les appréhender.

Outil Pédagogique, Définition

a) Qu'est-ce qu'un outil ?

Le dictionnaire nous dit que c'est un moyen ; c'est ce qui permet d'obtenir un résultat, d'agir sur quelque chose.

b) Qu'est-ce qu'un outilpédagogique ?

Si l'on s'en réfère aux instances officielles, pour la Commission de Pilotage du système éducatif, un outil pédagogique est :

"un outil soit destiné à l'enseignant afin de l'aider dans la conception et la préparation des activités pédagogiques comme dans la mise en oeuvre de celles-ci, soit destiné à l'élève afin de l'accompagner dans son processus d'apprentissage, à l'exclusion des manuels scolaires."

Et cette définition officielle nous satisfait pleinement dans le cadre des recherches que nous souhaitons réaliser à propos de la Méditation.

Précisons toutefois, qu'en fonction de sa nature et de son utilisation, l'outil pédagogique peut saturer, désorienter le public ou bien permettre l'appropriation de compétences. L'outil pour formateur aide à l'apprentissage, l'outil pour apprenant contribue à l'autoformation.

Enfin, l'outil peu perdre tout son sens lorsqu'il est utilisé comme une fin en soi constituant un alibi ou une fascination pour le formateur. Dans ce cas le moyen remplace le but et l'on saisira immédiatement l'erreur.

Les buts de l'outil Pédagogique

Outil à Potentiel Cognitif (OPC)

Corps / Esprit

Outil Cognitif (OPC) inséré dans certains usagesMPC

Contexte Humain

Contexte matériel

Compétences

Cognitives

Sociales

Métacognitives

Affectives

Lors de nos recherches préliminaires nous avons trouvé une approche intéressante dans un ouvrage5(*). Nous pensons que le modèle exposé pourrait s'adapter aux circonstances de nos recherches. Nous avons adapté le modèle exposé par les auteurs à notre questionnement. Il se schématise ainsi :

La Méditation de Pleine Conscience serait-elle un outil permettant d'opérer une transformation de façon à apporter des résultats dans le développement des compétences d'un individu ?

La méditation de Pleine Conscience

a) Qu'est-ce que la Pleine Conscience, du point de vue de la tradition ?

Il existe une multitude de définitions ou de tentatives d'approche concernant la conscience et ce qu'elle est ou pourrait être, alors concernant La Pleine Conscience nous dirons que le champ et encore plus vaste. Toutefois, les différents domaines que sont la Philosophie, la Psychologie, la Biologie (au travers des neurosciences) mais aussi la Spiritualité ont chacun une approche et leur modèle. Il est fascinant de voir combien chacun essaie de la cerner au plus prêt mais aussi au plus large. Aussi, plutôt que de faire, ici, la liste de ce que chacun en dit avec ses limites et ses différences pour se distinguer de ses voisins, nous commencerons par revenir à la racine du terme dont cette technique est attachée depuis plusieurs millénaires, c'est à dire au terme indien. Le concept de pleine conscience provient du mot Pali Samma Sati :

o Sammâ : correctement - sam : préfixe indiquant la complétude,

o Sati : attention, fait d'être clairement conscient, vigilant, appliqué.

Bien qu'il soit davantage associé au bouddhisme, sa nature phénoménologique est présente dans la plupart des grandes traditions spirituelles, de même que dans plusieurs écoles de pensées philosophiques et psychologiques en occident.

b) Et du point de vue moderne ?

Dans la littérature scientifique, il est généralement défini comme un état de conscience accessible lorsqu'une personne porte délibérément son attention sur son expérience (interne et externe), telle qu'elle se déploie dans l'instant présent, sans jugement  (KABAT-ZINN, 2003).

La définition de Jon KABAT-ZINNse veut simple et abordable par le plus grand nombre sans toutefois exclure toute forme de réflexion ou de débat "Philosophico-Psycho-Biolo-Spiritualiste". Voici sa définition complète :

« C'est la qualité de conscience qui émerge lorsqu'on tourne intentionnellement son esprit vers le moment présent. C'est l'attention portée à l'expérience vécue et éprouvée, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne décide pas si c'est bien ou mal, désirable ou non), sans attente (on ne cherche pas quelque chose de précis). »

Les caractéristiques d'un tel état de conscience sont définies selon les critères suivants :

· Une attention soutenue à l'expérience présente - "Mindfulness" vs "mindlesness",

· Une attitude d'ouverture, de curiosité et d'acceptation à l'égard de l'expérience : L'esprit du débutant.

En fin, cette pratique, telle que Jon KABAT-ZINN l'a développée et selon un protocole qui lui est propre, est assimilée à la troisième vague des TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale - COTTRAUX et al. 2007). Le protocole est fortement emprunté aux techniques appelées Samatha et Vipasana qui sont les deux techniques de base utilisées dans la méditation.

Plus concrètement, il s'agit de focaliser son attention sur sa respiration, ou un endroit du corps, ou un mouvement, ou tout autre stimulus, et de ramener son esprit à cette focalisation chaque fois que l'attention s'en éloigne. Plus précisément, cela peut se pratiquer de façon formelle et informelle.

Ø La pratique formelle consiste à s'asseoir pour pratiquer. Il s'agit vraiment de prendre le temps, 45 minutes par exemple, pour effectuer différents exercices.

Ø La pratique informelle consistant elle à focaliser son attention, moment après moment, sur ce qui se passe à un moment donné de la journée. Quand on fait la vaisselle, par exemple.

La Méditation de Pleine Conscience un outil pédagogique cognitif ?

Nous avons vu que les étudiants ou apprenants sont soumis à un ensemble de contraintes du fait du processus d'apprentissage qui lui-même est un véritable processus de changement.

Nous avons vu précédemment qu'un outil est un moyen qui permet d'obtenir un résultat et d'agir sur quelque chose. Un outil pédagogique est donc un moyen permettant de développer certaines habiletés ou compétences dans un contexte d'apprentissage.

Le point de vue des neurosciences

Nous savons, en nous appuyant sur des études réalisées dans le champ de la psychologie, que la MPC a des effets positifs sur les personnes (Relations à : l'environnement extérieur, les processus liés aux évènements perçus et à la gestion des émotions ou états internes).

Des études démontrent l'amélioration du terrain des humeurs, ce qui peut entrainer un changement dans le comportement mais d'autre études faites en laboratoire de neuroscience, prouvent qu'il existe une modification neuronale interne par la construction de nouveau réseaux neuronaux, mais aussi dans l'utilisation, même des zones cérébrales.

Ainsi LEDOUX (1996) à mis à jour le concept du « Hub de l'amygdale » qui détermine que l'apprentissage de la peur et des réactions anxieuses a lieu dans le thalamus et l'amygdale selon une voix qui court-circuite le cortex préfrontal. Cette voie est utilisée quand il s'agit de réponse de survie immédiate : fuir, affronter et combattre, ou s'immobiliser. Cette voie courte correspond donc au processus de conditionnement classique.

La figure ci-après, représente les voies longues et courtes du traitement de l'information à caractère émotionnel selon LEDOUX (2002).Elle positionne aussi les possibles actions de la thérapie comportementale sur la voie courte, émotionnelle et de la thérapie cognitive sur la voie longue, plus rationnelle. Elle se schématise comme suit :

LEDOUX 1996 :

Il y a une voie courte, automatique et inconsciente et une voix longue qui fait intervenir la conscience (aires préfrontales).

ü Les troubles émotionnels utilisent surtout la voix courte

ü L'habituation et facilitée par le cortex préfrontale

Cortex sensoriel et préfrontal

Thalamus

Amygdale

Stimulus

Réponse

Thérapie Cognitive

Thérapie Comportementale

Voie Longue

Voie Courte

Réponse

En fonction de ce que nous avons découvert lors de notre revue de recherche, la méditation permettrait d'améliorer les émotions et le comportement. Par conséquent, l'usage de la méditation ne favoriserait-il pas le développement du circuit long ?

1.4. Questionnement et Hypothèses

Hypothèses de recherche

S'appuyant sur les constats de notre revue de recherche, nous émettons les hypothèses que la Méditation de Pleine Conscience, intégrée aux processus d'apprentissage, permettrait d'améliorer :

Ø Les facultés cognitives (Attention, Efficacité),

Ø La gestion des émotions et réactivité aux évènements (Intelligence Émotionnelle),

Ø Les relations aux évènements (relation à la matière apprise pendant le cours et la relation avec l'environnement - autres élèves et professeur),

Ø La métacognition par le développement de "l'observateur interne" par les exercices d'observation des schémas de sa propre pensée.

2. PROBLÉMATIQUE THÉORIQUE

· INTRODUCTION

Afin de répondre aux hypothèses que nous avons posées plus haut, nous avons rassemblé un certain nombre d'auteur qui ont tous étudiés et développer des concepts des théories sur lesquels nous allons bâtir la structure de nos recherches.

Nous avons pris le parti d'étudier les conditions d'apprentissage d'un étudiant lambda, c'est-à-dire subissant les conditions standard d'un apprentissage. Le point de départ de notre observation se situe et s'appuie sur la théorie du changement.

Le changement est la source de l'événement et la source de création de la déstabilisation origine du chaos...

2.1. Cadre Théorique

Relation au changement

Comme nous le rappelle MALLET (2001) les théories de l'apprentissage se succèdent depuis de nombreuses années mais pour le moment, il n'y a pas de théorie de l'apprentissage satisfaisante, qui ne laisse des pans de questionnement6(*)... Elle précise que des avancées ont permis de mieux cerner les conditions favorables au développement d'un ou de plusieurs apprentissages.

La première condition repose sur l'existence d'un projet professionnel ou personnel chargé de sens pour l'apprenant. Elle précise que si le projet essence ne sont pas requis, les apprentissages sont toujours laborieux, quand ils ne sont pas tout simplement impossibles ou superficiels et fragiles. Dans notre travail de recherche nous posons l'hypothèse que l'apprenant et dans un cursus qu'il a choisi et par conséquent projet et sens sont bien réunis.

La deuxième condition, émerge dans les relations entre l'apprenant et le monde extérieur. Ce monde extérieur est constitué par son entourage, sa famille et aussi et surtout son formateur ou son maître. Pour aller, la relation doit aller au-delà d'un simple encouragement, elle doit contenir de l'empathie, de la sympathie, de la bienveillance et pourquoi pas le dire aussi, de l'amour. Ses qualités sont la chaleur nécessaire à la mise en route d'un processus d'apprentissage, consommateur d'énergie multiples chez l'apprenant dans sa relation interactive avec son environnement, dans ce processus que EdgarMORIN appelle auto-éco-développement dans l'introduction à la pensée complexe.

La troisième condition concerne l'apprentissage lui-même. Tout apprentissage est un processus de déconstruction/reconstruction et doit être accepté en tant que tel par l'apprenant, qui ne doit pas craindre de mourir et renaître en permanence, Remettant alors en cause, son identité, ses savoir, ses idées arrêtées sur le monde et sur lui-même. Il n'y a aucun apprentissage qui ne bouleverse l'ordre ancien quel que soit la nature des apprentissages. Tous y passent des plus solides au plus immatériel et pire encore lorsqu'il s'agit de mieux se connaître dans des processus analytique ou plus largement thérapeutique au même spirituel. Comme le dit MALLET (2001) :

« Ce lâcher prise, par-delà et au-delà de tout projet, cet abandon à l'inspiration et à la vie, les grands artistes, les grands savants en font leur quotidien. Mais, toutes proportions gardées, comprendre, entrevoir un nouveau point de vue, une nouvelle perspective demande aussi un certain abandon, au double sens du terme : ne pas s'accrocher au savoir (et savoir-faire) que l'on a, et accepter avec souplesse et ouverture la nouvelle synthèse à venir. D'autant que cette nouvelle synthèse est quelquefois, et même souvent, imprévisible dans la temporalité et la forme de son émergence. »

Notion de stress

Ce sera la première notion dont nous ferons référence dans notre étude. Si l'on regarde bien autour de soi autant dans le passé que dans le présent et à plus d'un titre si l'on intègre le futur à notre observation, le stress est un élément quotidien.

La notion de stress intervient à tout moment et à tout instant dans nos relations aux évènements.

Nous souhaitons dès maintenant choisir de ne pas parler de bon et mauvais stress. En effet, la notion de bon et mauvais nous obligerait à définir ce que le bon et le mauvais représente dans une relation de stress pour chacun. Et de ce point de vue, il y aurait autant de point de vue que de cas envisagés. Il serait intéressant de poser la question à un gagnant du gros lot au loto qui fait un infarctus par l'intensité de la nouvelle. Serait-ce un bon stress ou un mauvais stress que d'apprendre que nous sommes l'heureux gagnant.

De notre point de vue, ce sont les conséquences de la relation au stress qui nous disent si c'est un bon ou mauvais stress. En quelque sorte, notre capacité à nous adapter guidera aussi le résultat de ce que nous apprécions comme bon ou mauvais.

Un événement reste un événement, c'est notre relation à l'événement qui va caractériser si cela est bon ou mauvais pour nous, mais aussi les conséquence de cet événement vont fortement influencer l'appréciation que nous aurons de cet.

c) Modèles de stress

Des modèles ont été mis au point par des chercheurs, modèles qui seront intégrés dans notre étude :

· Le modèle de Hans SELYE en 1956 :

Il définie trois phases : Alarme / Résistance / Épuisement

· Le modèle de Henri LABORIT en 19XX :

Il définie trois phases également : Lutte / Fuite / Sidération

Relation Affective et Émotions :

Nous avons choisi de baser l'étude en adoptant une approche centrée sur la personne. Par conséquent, ce qui nous a semblé le plus judicieux est une approche systémique ou approche par relation circulaire, et par conséquent selon une dynamique d'échange du sujet avec son milieu (voir le schéma ci-après).

Tout comportement s'insère dans le contexte d'autre comportement qui le précède et qui le suivent. Il synthétise nécessairement et à chaque instant : attentes, désirs, stratégies, anticipations, valeurs, émotions, impressions et pressions, conscient et inconscient.

Figure 1 : Circularité de la relation Je / Tu ou Sujet / Objet.

Légendes :

Pensées  = cognitif, images mentales, dialogue interne, valeurs affichées, projets, besoins identifiés par la personne.

Émotions = ressentis, impressions, sensations, état physique, besoins ressentis, tel qu'identifiés et nommés par la personne.

Comportement = ce qui est visible, audible, constatable, enregistrable par une caméra et/ou un magnétophone : les faits.

Les pensées et émotions ne sont pas accessibles directement par le vis-à-vis, mais déduites de ce qu'il perçoit, sent ou ressent. Pour chacun, les liens entre les trois pôles (Cognition / Émotion / Conation) sont fort et « évident » alors qu'ils sont différents d'une personne à une autre.

a) Notion d'antériorité : production de notre d'esprit

Pour respecter les sens de notre travail, approche centrée sur la personne, nous allons étudier le point de départ, l'esprit.

Avant même de nous retrouver dans une situation stressante due à un événement extérieur, c'est à dire confronté à un événement extérieur à nous même, nous allons nous pencher sur l'étude de la personne en tant que sujet autonome et créateur de ses émotions.

Comme nous l'avons vu précédemment, le comportement est supporté par un état d'esprit qui synthétise à tout moment l'état interne dans lequel nous nous trouvons.

Les émotions de base naissent de l'état d'esprit tendu dans lequel nous nous trouvons,une tension qui oscille en permanence entre peur et espoir.

La tension elle-même ayant pour origine le fait que nous cherchions à saisir et retenir quelque chose. Et cette chose est elle-même produite par le flot incessant de pensées qui traverse notre esprit, cette pré-occupation permanente qui fait la distinction entre l'homme et l'animal, notre cortex.

En quoi peur et espoir pourrait être source de déséquilibre ?

La PEUR de voir se reproduire une situation qui remonte à nous comme un souvenir, cette peur à pour effet de contraindre notre esprit ce qui a pour conséquence de réduire et de limiter ses capacités de réflexions, son champ d'action. Les conséquences secondaires peuvent être l'apparition de frustrations, de sentiments négatifs, voir de colère.

L'ESPOIR, de voir se réaliser un rêve, un projet, cet espoir à pour effet de « projeter » notre esprit à l'extérieur ayant pour conséquence, là aussi, de réduire et de limiter ses capacités de réflexions, son champ d'action. L'idée intense de déjà y être et de retenir la chose a pour conséquence de nous empêcher de réfléchir aux étapes de sa réalisation. Les conséquences secondaires peuvent être du même ordre que précédemment.

Dans le point suivant nous verrons comment GOLEMAN a classifié la compétence à observer ce type de phénomènes.

b) Notion d'Intelligence Émotionnelle

Pour aborder l'étude des affectes ou émotions nous avons choisi de nous appuyer sur le modèle de GOLEMAN (2001) qui a développé des concepts et des compétences au travers des relations que nous avons avec nous même et avec les autres.

Il propose un tableau axé sur ces concepts et compétences répartis entre quatre catégories : la conscience des émotions en soi et chez les autres et la maîtrise des émotions en soi et chez les autres :

Tableau 1 Compétences de l'Intelligence Émotionnelle (IE) de Goleman (2001)

 

SOI

Compétence personnelle

AUTRES

Compétence sociale

CONSCIENCE

AUTO-ÉVALUATION

Conscience de soi

(des états, préférences, ressources et intuitions intérieurs) :

· Conscience émotionnelle de soi

· Auto-évaluation

· Confiance en soi

EMPATHIE

Conscience sociale

(conscience des sentiments, des besoins et des préoccupations des autres) :

Empathie, ?Souci du service

Compréhension organisationnelle

MAÎTRISE

AUTO- RÉGULATION

Maîtrise de soi

(des états, impulsions et ressources intérieurs) :

Contrôle de soi

Fiabilité

Droiture?Adaptabilité?Adhésion aux objectifs1 Initiative

APTITUDES SOCIALES DE COMMUNICATION

Gestion des relations

(apte à produire les réponses voulues chez les autres) :

Aider les autres à se perfectionner Influence

Communication

Gestion des conflits

Leadership?Catalyseur du changement Établissement de relations Travail d'équipe et collaboration

Dans la suite de nos travaux nous intègrerons également les travaux de MAYERS et SALOVEY sur l'intelligence émotionnelle.

Neurosciences et émotions

En dépit des lacunes de la recherche neuropsychologique en matière de régulation émotionnelle, les scientifiques ont dégagé les composants biologiques de l'expression émotionnelle. Dans le cerveau humain, il existe un ensemble connu sous le nom de système limbique, dont les principales structures sont l'amygdale et l'hippocampe. Cette région du cerveau, que l'on a pu baptiser « cerveau émotionnel », a des connexions avec le cortex frontal. Lorsque ces connexions sont dégradées, suite au stress ou à la peur7(*), le jugement social en souffre, ainsi que la performance cognitive, car les aspects émotionnels de l'apprentissage, parmi lesquels figurent les réactions au risque et à la récompense, se trouvent compromis. Un exemple de dysfonctionnement de l'interaction entre les parties émotionnelle et cognitive du cerveau : Antonio DAMASIO a étudié un comptable de l'Iowa, fort intelligent selon les critères traditionnels (QI de 130) et ayant réussi dans sa partie, sur qui on a dû procéder à l'ablation d'une partie du cerveau suite à une lésion. Toute communication a été coupée entre les parties émotionnelle et cognitive de son cerveau. Après l'opération, il a conservé un QI supérieur à la moyenne pendant plusieurs années, durant lesquelles il est resté sous observation médicale. Cependant, son jugement social s'en est trouvé si affecté qu'il a perdu son emploi, a échoué à en conserver un autre, s'est retrouvé impliqué dans des entreprises à la limite de la légalité, et a fini par divorcer après dix-sept ans de mariage pour épouser en secondes noces une femme riche mais considérablement plus âgée que lui, qu'il décrivait comme une « mondaine vieillissante ». Cet exemple décrit un cas extrême de perte du juge- ment social. Plus important pour l'aspect éducatif, rappelons que cet individu avait toujours un QI supérieur à la moyenne après son opération8(*) voir schéma du système limbique ci-après.

Schéma 1 : Structure interne du cerveau et Système Limbique

Phénoménologie

« Ce qui est important n'est pas ce que vous regardez, ce n'est pas vous qui regardez, c'est la hauteur en vous d'où vous regardez »

Gustave MEYRINK

Comme source d'étude des phénomènes nous avons pour l'instant choisi de suivre le concept de l'Autopoïèse ou de l'Énaction.

Le concept de l'énaction, proposé par Francisco VARELA(1946-2001), biologiste, neurologue et philosophe, s'oppose à de nombreuses théories et remet l'humain au sein de son environnement. Il fût aidé par son professeur et mentor Humberto MATURANA.

Francisco VARELA a développé cette théorie et ce concept scientifique, en le démontrant scientifiquement. Pour cela il s'est appuyé sur la biologie et les sciences cognitives dont il est spécialiste.

Il a réussi à démontrer que l'individu est à l'origine de la construction des phénomènes, c'est à dire que dans une relation sujet / objet, à la fois le Sujet et l'Objet Co-construisent leur réalité intrinsèque immédiate.

Cette théorie est très bien expliquée dans l'ouvrage L'inscription corporelle de l'esprit (VARELA, 1999)

Ce nouveau paradigme défend l'idée que la cognition est d'abord incarnée, c'est-à-dire qu'elle prend en compte le fait que chaque espèce a son propre « Umwelt » (ou milieu), évolue dans son propre monde, avec ses propres règles. Toute activité cognitive sensori-motrice s'inscrit dans une interaction physique avec l'environnement. Nos différentes capacités s'avèrent ainsi inséparables de notre corps, de notre langage et de notre histoire culturelle. Elles nous permettent de donner un sens à notre monde.

Avec l'énaction, Francisco VARELAs'attaque au cognitivisme, qui défend une approche de l'esprit basée sur le calcul symbolique (et l'intelligence artificielle), et au connexionnisme, qui prône l'émergence de l'esprit basée sur la connectivité d'un réseau de neurones. Il s'en prend aussi au néodarwinisme neuronal (EDELMAN et CHANGEUX) et à la notion d'adaptation, à la psychanalyse de FREUD et à la phénoménologie de HUSSERL et MERLEAU-PONTY, il met au coeur de l'énaction l'expérience humaine.

Pour se faire VARELA(1999) s'appuie également sur l'école philosophique indienne du Vaibhasika et s'inspire plus particulièrement des textes de l'Abhidharmakosha, qui expliquent la relation Sujet / Objet en terme de phénoménologie et d'interrelation entre eux.

Figure 2 : Principe d'Autopoïèse et d'Énaction.

a) La qualité d'observateur : qu'observons-nous réellement ??- Autocritique du chercheur...

Les systèmes vivants, dont l'organisation neurologique est compatible, peuvent se poster en tant qu'observateur d'autres systèmes vivants, sachant que ce qu'ils observent, ce n'est pas l'autre : ce qu'ils observent c'est une interaction entre eux et cet autre.?Cette remarque conduit à un constat plus radical encore : un système vivant qui observe un objet, vivant ou non, construit en fait cet objet à partir de ce que ses propres caractéristiques neuro-cognitivo-psycho-socio-culturelles peuvent construire, en termes de formes et de couleurs par exemple.?Mais dans tous les cas, observer c'est interagir, et ce que nous appelons « observation » n'est pas autre chose que l'effet des changements structuraux auto-produits sous la pression des perturbations générées par cette interaction avec l'objet. ?Quand nous disons que nous observons une couleur, nous évoquons sans le savoir le processus interne qui nous fait produire telle ou telle couleur à partir d'une perturbation de type ondulatoire (et nous ne pouvons qu'ignorer les éventuelles couleurs qui peuvent être produites par d'autres organismes à partir de l'infrarouge et de l'ultraviolet car ces longueurs d'onde n'existent pas pour notre système neurologique, alors qu'elles existent pour celui de l'abeille).

Gardons ceci à l'esprit car cette définition redéfinit et conditionne très puissamment l'action du chercheur. En effet, elle réduit à néant toute prétention à l'objectivité : nous n'observons que les mondes que notre organisme (organisation et structure) peut construire, à partir des perturbations significatives pour lui, et ce que nous observons en fait, ce n'est jamais autre chose qu'une interaction entre nous et un autre.?Ces remarques, parmi beaucoup d'autres, ont permis de produire un modèle qui est aujourd'hui admis par la plupart des chercheurs de haut niveau dans les sciences les plus diverses: le modèle constructiviste.

La caractéristique auto-informationnelle du vivant implique une critique radicale de la prétention à l'objectivité, c'est-à-dire du pouvoir d'un observateur à se prétendre extérieur au système qu'il observe et décrit. ?Humberto MATURANAsouligne ce rapport très particulier que les systèmes vivants entretiennent avec le monde extérieur, à partir d'expériences d'optiques faciles à reproduire:?« Nous ne percevons pas entre les erreurs et les non erreurs dans l'expérience de l'action, nous ne distinguons pas entre la perception et l'illusion dans l'expérience de cette situation. »

b) Deux remarques à l'appui du modèle constructiviste :

Sur une base purement neurobiologique, si nous opérons un décompte du nombre des neurones sensoriels et sensitifs, par rapport à celui des neurones corticaux, nous trouvons un rapport global de 1 pour 100 000. Ce qui signifie que le cerveau humain s'auto-consulte environ 100 000 fois plus qu'il ne consulte les perturbations qui lui proviennent de l'extérieur. ?En outre, nos neurones sensoriels et sensitifs, visuels, auditifs, olfactifs, tactiles... ne savent tous faire qu'une seule chose : 80 millivolts. C'est avec des vagues de n fois 80 millivolts que nous construisons nos univers perceptifs.?Francisco VARELA9(*) nous en offre une illustration avec le rapport oeil-cerveau : « L'activité, à l'intérieur du cerveau (...) ressemble à un système autonome. Concrètement, par exemple, la rétine n'envoie pas une information au noyau thalamique, le premier point de connexion de la rétine, comme le ferait un fil de commande. Chaque neurone, à l'intérieur du noyau thalamique, est en réalité connecté à 80 % avec d'autres neurones situés à l'intérieur du cerveau; seules 20 % des connexions arrivent à la rétine. Ce fonctionnement ne peut être comparé avec une image qui entrerait, puis serait traitée par paliers successifs. Le fonctionnement du cerveau ressemble beaucoup plus à une conversation très animée au cours de laquelle arrive soudain une autre personne, qui émet des opinions. C'est un phénomène qu'un neurobiologiste a nommé « cocktail party effect ». Le cerveau fonctionne en permanence ; il reçoit des informations sous la forme d'une interaction, d'un couplage sensoriel. Ce couplage n'est pas du tout reçu comme une commande, qui va être traitée par paliers successifs, mais plutôt sur le mode de la modulation d'une activité intrinsèque. Cette activité intrinsèque explique -et ce point est essentiel- pourquoi chacun d'entre nous voit des choses différentes selon les circonstances. »

Modèle de perceptions

Nous avons vu, dans le paragraphe précédent, qu'il est question de co-construction avec la théorie énactive de VARELA. Chaque acteur de la rencontre, participe à la création de l'événement. Pour expliquer cela VARELAs'appuie sur le modèle constructiviste mais aussi de sa connaissance de l'école philosophie indienne Vaibhasika et des textes doctrinaux de celle-ci. Cette école intègre, dans son discours et par ses démonstrations, la présence de six sens ou six conscience.

Pour présenter l'existence de ses six consciences nous proposons le schéma ci-après, tiré des enseignements de Lene HANDBERG10(*) philosophe à l'université de Copenhague, spécialiste des tradition orientales.

La Méditation de Pleine Conscience en théorie

Selon le concepteur du protocole, la méditation de pleine conscience permet de développer un certain nombre de compétences. C'est au travers du développement de certaines qualités habiletés que les résultats de la pratique s'obtiennent.

Nous allons présenter ses des habiletés telles que KABAT-ZINN (2003) les décrits dans son ouvrage :

a) L'état d'esprit :

§ ÊTRE au lieu de FAIRE

Vu de l'extérieur, les pratiquants de méditation offrent une vision très étrange. Ils sont assis ou allongés, les yeux fermés ou mi-clos, immobiles, et cela dure plusieurs minutes, voire plusieurs dizaines de minutes voir des heures entières pour les plus expérimentés.

Ces personnes dorment-elles ? NON ; Ces personnes rêvent-elles ? NON plus

Ces personnes s'entrainent, c'est le premier point. Elles entrainent leur esprit.

Ensuite, elles « s'entrainent à être » et non « à faire ». « Être présent à l'instant. » C'est le second point.

§ La CARTE n'est pas le TERRITOIRE

Cet adage célèbre d'Alfred KORZYBSKI, fondateur de la sémantique générale, et constitue un des présupposés de la Programmation Neurolinguistique, signifie que la représentation que nous nous faisons de la réalité n'est pas la réalité elle-même. Autrement dit, appliqué ici, lire cet ouvrage sur la pleine conscience n'a rien à voir avec la pratique de la pleine conscience elle-même. Cet aspect des choses est tout simplement essentiel. Élargir sans cesse son point de vue sur les évènements est l'une des recommandations de la pratique de la pleine conscience.

§ Du PILOTE AUTOMATIQUE à l'ATTENTION au CORPS

Nous fonctionnons généralement en pilote automatique : nous faisons telle ou telle tâche et en même temps nous pensons à des évènements passés ou futurs, oubliant tout à fait ce que nous sommes en train de faire et surtout ce que notre corps ressent. Ainsi, nous ne contrôlons ni notre corps, ni nos pensées. En d'autres termes, nous négligeons notre corps. Or, notre corps nous envoie des messages de façon permanente. Face à une expérience agréable ou désagréable, nous avons assez facilement accès à nos pensées qui étaient présentes à ce moment, parfois aux sentiments qui nous ont animés, mais difficilement aux sensations corporelles. Pratiquer la pleine conscience permet de se reconnecter au corps, d'améliorer notre perception intime des évènements et au total d'améliorer notre santé et notre qualité de vie. Ainsi, en pratiquant, nous pouvons savoir ce que nous serons en train de faire au moment où nous le faisons. Faites l'exercice du raisin sec ! Vous m'en direz des nouvelles...

§ De la MÉDITATION FORMELLE et INFORMELLE

Les moyens pour acquérir cette capacité d'être parfaitement présent moment après moment sont doubles. Ils se répartissent en exercices de méditation formelle au nombre de 3 (body scan ou balayage corporel, exercices de yoga et méditation marchée) et exercices de méditation informelles, c'est-à-dire la pratique délibérée de l'attention à l'instant présent dans des activités quotidiennes aussi banales que laver la vaisselle, sortir les poubelles ou conduire sa voiture. C'est tout l'intérêt de ce programme. Quels seraient les bienfaits d'une pratique qui ne serait utile que pendant la pratique elle-même? Pratiquer la méditation formelle permet d'accroître peu à peu les moments de conscience de l'instant, et la pleine conscience va s'appliquer naturellement à tous les autres moments de notre vie. Sans efforts. Petit à petit. Mais avec conscience.

§ La MÉDITATION est le CHEMIN

Souvent, les personnes souhaitant pratiquer la méditation ont envie d'arriver quelque part. En réalité, tout comme l'avait dit Saint-Exupéry (Citadelle - 1948)« Si tu veux comprendre le mot de bonheur, il faut l'entendre comme récompense et non comme but», la pratique de la méditation permet finalement « d'être pleinement là où nous sommes déjà ». C'est paradoxal, mais c'est comme ça. Ainsi, les moyens et le but se confondent. Nous proposons l'allégorie qui veut que le chemin soit à la fois le moyen, la méthode et l'objectif.

b) Les fondations

Jon Kabat-Zinn distingue 7 fondements ou fondations essentiels de la pratique de la pleine conscience :

ü Le non-jugement

ü L'esprit du débutant

ü Le non-effort

ü La patience

ü La confiance

ü L'acceptation

ü Lâcher-prise (auquel nous préférons la notion de Laisser Être qui implique que nous sommes déjà nous même et qu'il n'y a rien à ajouter mais plutôt laisser advenir notre personnalité profonde)

Ces 7 fondements doivent s'accompagner, pendant le programme, d'un engagement à pratiquer qui tient en 3 chiffres :

Ø 6 jours sur 7,

Ø 45 minutes par jour,

Ø 8 semaines.

A cette notion d'engagement sont associées l'autodiscipline et une intentionnalité sans faille.

· CONCLUSIONS

Les institutions nous disent que les enfants doivent acquérir une « compétence émotionnelle » pour fonctionner correctement dans tous les environnements sociaux, en particulier ceux de l'école et du lieu de travail. La compétence émotionnelle comprend, entre autres éléments, l'aptitude à être conscient de soi, le self-control, l'empathie, l'aptitude à résoudre les conflits et à coopérer avec d'autres.

Comme l'a fait remarquer Masao ITO(rapport OCDE 2002), le cerveau émotionnel permet à l'être humain de prendre en compte la valeur de l'information reçue, ce qui distingue l'être humain des autres mammifères.

« La Méditation de Pleine Conscience serait-elle un soutien à des apprentissages cognitifs et psychoaffectifs dans le cadre d'apprentissages académiques ? »

III - MÉTHODOLOGIE

On détermine un fait humain, disait Jean Filliozat, non pas par la seule observation de l'extérieur, ce à quoi sont limitées les sciences de la nature, mais par la communion avec la conscience du sujet du fait étudié. La démarche la plus scientifique est celle dans laquelle le chercheur assimile la culture qui produit le fait, suffisamment pour acquérir lui-même la conscience qu'en a le sujet...

Pierre Sylvain FILLIOZAT (Bulletin de l'ÉFEO. Tome 73, 1984. pp. 1-30)

Avant d'aborder la méthodologie par elle-même, il nous a semblé important de souligner pour le lecteur que le travail même de ce mémoire fait déjà partie de la première phase de la méthodologie telle qu'elle fût décidé entre nous et notre directrice.

En effet, le fait d'introduire un sujet délicat et connoté dans les Sciences De l'Éducation semblait déterminer une étape préalable qui consistait à faire l'état de l'art dans ce domaine, de façon à avoir un panorama le plus large possible.

Le choix de la méthode est toujours une étude en soi-même. Il est important de faire le bon choix afin d'apporter une validation ou une invalidation par rapport aux hypothèses formulées concernant les apports de la MPC dans les processus d'apprentissage. Pour mémoire nous souhaitons découvrir si l'usage de la méditation permettrait de développer des compétences apportant une amélioration :

Ø des facultés cognitives (Attention, Efficacité),

Ø de la gestion des émotions et réactivité aux évènements (Intelligence Émotionnelle),

Ø des relations aux évènements (relation à la matière apprise pendant le cours et la relation avec l'environnement - autres élèves et professeur),

Ø la métacognition par le développement de "l'observateur interne" par les exercices d'observation de sa propre pensée.

Compte tenu de l'importance et de l'étendue des travaux que nous souhaitons meneret que nous n'avons pas trouvé de traces de recherche couvrant ces domaines, nous pensons, sans tirer de conclusions hâtives, que ce genre d'expérience n'a jamais été menée en France et dans les pays francophones ou non francophones limitrophes.

Pour aborder ces travaux, nous avons choisi de réaliser une méthodologie scindée en quatre phases. En effet, l'étude d'un phénomène aussi peu répandu ou destiné qu'à un certains nombre d'initiés, nécessite, semble-t-il, de s'intéresser aussi aux relations que la population entretien avec le phénomène étudié.

Par conséquent nous proposons de réaliser l'étude en respectant ces quatre phases :

Ø Phase 1 : État de l'Art (le présent mémoire). Dans un premier temps, nous souhaitons découvrir l'état de l'art dans le domaine, quel est l'existant ?

Ø Phase 2 : Enquête Exploratoire (la relation au phénomène « Méditation »). Dans un deuxième temps, nous souhaitons découvrir les relations que les gens ont avec la méditation. Ceci permettrait de vérifier les représentations que chacun entretien avec ce sujet, comment ce sujet est reçu ? ce qui fait son attirance et/ou son rejet ?

Ø Phase 3 : Étude du phénomène de la MPC dans un établissement. Dans un troisième temps, nous souhaitons vérifier la teneur de nos hypothèses.

Ø Phase 4 : Recherche clinique avec un panel réduit de quelques étudiants volontaires. Enfin, si la possibilité nous est offerte, nous souhaiterions mener une étude clinique avec quelques cas sur une période d'une année universitaire afin d'approfondir notre questionnement.

1. PHASE 1: ÉTAT DE L'ART

Comme nous l'avons évoqué précédemment la réalisation du présent mémoire sera notre première étape. Cette première démarche répond à la mise en place d'une méthode empirique.

Il aura permis, très modestement, d'avoir fait un tour d'horizon et d'avoir mis à jour une partie de l'existant dans le domaine de la Méditation associé au champ des Sciences De l'Éducation, sans oublier le point de vue des politique et de l'histoire.

Il est important, si l'on veut être congruent avec nos idées, de connaître l'étendu du sujet avant même de réaliser une étude. N'est-ce pas là, la première étape d'une démarche systémique de recherche ?

2. PHASE 2 : ENQUÊTE EXPLORATOIRE

La phase 2 de notre recherche consiste à découvrir « la relation à la chose », c'est à dire de découvrir quelles relations et/ou représentations les gens se font-ils ou entretiennent-ils lorsqu'ils entendent parler de méditation, quelle expérience ont-ils ou ont-ils eu de la pratique, ou encore quelle serait leur opinion si la méditation était enseignée ou plutôt pratiquée,comme tout autre discipline ?

Dans cette partie nous n'allons pas cibler une catégorie de personne en particulier mais nous allons tenter de découvrir, dans un champ le plus large possible, quelle est la relation que les personnes entretiennent avec le concept de méditation.

Ayant nous-mêmes un avis mais surtout, nous souhaitons mettre à jour la tendance sur le sujet en réalisant une enquête au travers d'un questionnaire dont le support serait en ligne et sur lequel les participants pourrait s'exprimer librement et anonymement.

Nous souhaitons découvrir les relations que les individus ont avec la notion de méditation liée à l'apprentissage.

ú Choix de l'échantillon et Méthode :

Nous proposons de réaliser cette enquête dans un champ élargi de façon à obtenir une somme d'information qui ne soit pas biaisée par le fait que le centre de yoga le plus proche soit le seul à avoir répondu à ce questionnaire, ce qui, à notre avis ne laisserait aucun doute sur la tendance des résultats après le traitement des données.

Le fait de réaliser un questionnaire en ligne nous permettra de récolter l'ensemble des informations et surtout facilitera leur traitement.

Le questionnaire de l'enquête exploratoire ayant déjà été validé auprès d'une dizaine de personnes nous pouvons le mettre en ligne au plus tôt.

Pour ce qui est de la méthode de sélection d'un échantillon, je souhaite, dans un premier temps, contacter tous mes correspondants pour leur demander de participer mais aussi contacter les différents réseaux liés au « monde » de la méditation.

ú Cibles possibles :

· Universitésd'Aix

· Universités de Marseille (médecines, pharmacie)

· Les Lycée d'Aix,

· Les associations de parents d'élèves,

· Dans la rue,

· Diffusion sur des listes Internet, réseau « Bien Être » donc connoté,

· Les amis,

3. PHASE 3 : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE QUALITATIVE

3.1. Questionnement préalable

La méthodologie qualitative se caractérise par le recours à des approches, méthodes et techniques d'approche directe du sens des phénomènes humains et sociaux, sans le passage par la mesure et quantification. Son usage est de plus en plus répandu, les recherches foisonnent. La question la plus cruciale est sans doute celle de la posture du chercheur dans ce type de recherche. Peut-on encore parler d'objectivité ? L'implication du chercheur présente-t-elle un obstacle ou un levier ? L'analyse des données s'accommode-t-elle bien de modèles théoriques étrangers à la situation précise de recherche ? A quelles conditions le chercheur qualitatif peut-il revendiquer la rigueur dans son travail sur le terrain comme dans ses analyses ?

3.2. Rappel de nos objectifs de recherche

Nous souhaitons mesurer les retombées de la pratique de la méditation selon les hypothèses que celle-ci permet de développer quatre types de compétences :

1) Cognitives

2) Métacognitive

3) Affectives

4) Sociales

3.3. Choix de la méthode

Nous souhaitons étudier sur le terrain et par la pratique la validité de nos hypothèses. Dans ce but, nous avons choisi de nous appuyer sur une méthodologie expérimentale qualitative.

Sur la base d'un volontariat intrinsèque, une quarantaine d'étudiants (âge compris entre 20 et 23 ans) sera sélectionnée. L'ensemble passera le questionnaire général composé des outils psychométrique. Sur la base des résultats une sélection dite « randomisée » sera faite et l'ensemble sera divisé en deux groupes : un groupe témoin et un groupe expérimental. Les deux groupes auront la possibilité de suivre l'entraînement à la pleine conscience selon le protocole basé sur huit semaines de Jon KABAT-ZINN.

Dans un premier temps, le groupe expérimental suivra le protocole de huit semaines de méditation sur la pleine conscience. À la fin des huit semaines les deux groupes seront à nouveau réunis pour passer le questionnaire général.

Dans un second temps, le groupe témoin aura la possibilité de suivre le protocole de huit semaines à son tour.

L'idéal serait de pouvoir réaliser cette étude sur deux classes différentes ou encore mieux dans deux établissements différents.

3.4. Choix Des Outils de Mesures

Nous nous sommes questionnés sur la meilleure façon de mesurer les effets de la pratique méditative et de ses conséquences dans le champ de l'éducation.

En tout état de cause, il nous semble évident de mesurer les effets directs de la méditationpar la mesure du stress, mais un peu moins évident de mesurer les effets indirects sur les conditions d'apprentissage et surtout les bénéfices tirés de la pratique pour les étudiants.

En effet, un programme de 20h de MBSR ne peut vraisemblablement n'avoir qu'un impact direct sur le stress des étudiants. Cependant, le stress (notamment des étudiants) a une visée adaptative, il est indispensable pour faire face aux enjeux (ici les examens). Mais à dose trop forte, au lieu d'être stimulant il est destructeur. Toutefois, il est donc nécessaire de pouvoir réguler son stress.

Nous avons découvert que nous pouvons mesurer "objectivement", "directement" par des questionnaires et des échelles d'une part le stress et, d'autre part, sinon des capacités d'adaptation au moins le sentiment d'auto-efficacité11(*), avec les questionnaires suivants :

· GHQ questionnaire général de santé (General Health Questionnaire)

· Échelle de stress perçu

· Échelle HAD anxiété-dépression (HopitalAnxiety and Depressionscale)

· Échelle d'auto-efficacité

Choix des échelles psychométriques de Pleine Conscience

Comme nous l'avons exposé dans la première partie de notre étude, il existe un certain nombre d'échelles psychométriques qui ont été développées à l'intérieur du domaine de recherche sur la méditation de pleine conscience.

Chaque échelle à des caractéristiques et un but déterminé. Au regard des résultats que nous souhaitons mesurer et dans l'état actuel de nos connaissances, nous pensons que les échelles les plus appropriés sont :

a) Kentucky Inventory of Mindfulness Skills (KIMS)

Cette échelle comprend 39 items qui mesurent quatre éléments de la pleine conscience : l'observation, la description, l'agir avec conscience et l'acceptation sans jugement. Les items sont évalués sur une échelle de type Likert en cinq points. La mesure des aptitudes de la pleine conscience évaluée au travers de la construction de la KIMS repose fortement sur les aspects conceptuels de l'approche thérapeutique de la DBT12(*) de LINEHAN. L'instrument évalue la tendance générale à être conscient au quotidien et n'exige pas une expérience de méditation. Les auteurs rapportent une consistance interne qui s'étend de 0,76 à 0,91 pour les quatre sous échelles.

b) Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS)

Cette échelle est construite à partir de 12 items qui mesurent l'attention, la conscience, la focalisation sur l'instant présent et l'acceptation/non-jugement. Bien que cette échelle tente de saisir plusieurs éléments de la pleine conscience, elle ne les mesures pas indépendamment mais rapporte un score global unique. les items sont évaluées sur une échelle de type Likert en quatre points. Les auteurs indiquent une consistance interne de 0,74 à 0,80. D'autre part, il rapporte des corrélations négatives liées à l'évitement, la suppression de penser, l'harmonisation, l'inquiétude, la dépression et l'anxiété, et des corrélations positives liées à la clarté émotive, la « réparation de l'humeur », la flexibilité cognitive et le bien-être.

· CONCLUSIONS

Il apparaît clairement que cette partie est trop incertaine à cette étape de nos recherches et qu'un effort particulier sera mis dans le choix d'outils avant la mise en application sur le terrain.

4. PHASE 4 : RECHERCHE CLINIQUE

Dans cette partie nous souhaitons assurer un suivi de quelques étudiants sur une période d'une année. En effet, si la réduction du stress est évidente, mais reste à mesurer, sur une période d'étude de huit semaines tel que l'impose le protocole choisi, il nous semble nécessaire de poursuivre l'étude de l'impact de la méditation sur l'apprentissage sur une période concernant l'apprentissage lui-même. L'évidence du cycle universitaire nous est apparue comme une nécessité.

Pour répondre aux exigences de cette phase nous pensons que la réalisation d'entretiens seraitappropriée pour compléter l'analyse (entretiens ouverts ou semi-directifs).

Nous réfléchirons plus tard à la forme de ces questionnaires ou entretiens. L'entretien semi-directif permet de cadrer le débat et l'entretien ouvert permet de l'élargir et de découvrir, éventuellement, des thèmes non évidents du premier abord, mais qui ont un intérêt dans le cadre des recherches.

Exemple de questions semi directives :

ü Est-ce que vous avez ressenti des effets de la pratique quotidienne de 30mn de méditation sur vos apprentissages ?

ü De quelle nature et de quelle importance (en leur faisant apprécier subjectivement l'amélioration en %) : amélioration des facultés cognitives, amélioration de la gestion des émotions, amélioration des relations aux événements, amélioration de la métacognition ?

5. PROTOCOLE : PROGRAMME DE PLEINE CONSCIENCE SUR 8 SEMAINES (MBSR)

Le corps est le rivage de l'océan de l'Être.

Poète SOUFI (Anonyme)

Dans le cadre de nos recherches nous avons choisi de réaliser une méthodologie expérimentale dans laquelle nous serons investi de la tâche de dispenser nous même le programme de méditation. Pour ce faire nous avons choisi un protocole de méditation qui a déjà été validé dans le milieu médical et nous avons décidé d'appliquer ce protocole à la lettre. En effet, Jon KABAT-ZIN, auteur et concepteur de ce protocole, aussi appelée « Méthode MBSR » (Mindfulness Based Stress Reduction) a mis au point, validé, ajuster et éprouvé son protocole depuis de nombreuse années en intervenant dans des cliniques puis en créant sa propre clinique du stress.

Dans le cadre de nos recherches il nous semblait beaucoup plus simple d'utiliser un outil déjà éprouvé et de nous appuyer dessus que de créer un outil avec toutes les incertitudes que cela comporte. Par ailleurs, cela limite les incertitudes et erreurs qu'un nouvel outil pourrait introduire.

Pour ce qui est du fait de dispenser ce programme nous nous appuyons sur la formation reçue et sur notre pratique quotidienne.

5.1. Apprendre par l'expérience

Ce programme offre l'opportunité d'apprendre les compétences nécessaires à la pleine conscience (PC) par l'expérience directe. La compréhension intellectuelle des mécanismes à l'oeuvre ne présente qu'un intérêt limité en comparaison de la portée d'une pratique régulière. La répétition des exercices quotidiens, la difficulté même à les mettre en place, enseignent déjà. Mais faire l'expérience de manière répétée, de cet état ouvert, présent à ce qui vient, moment après moment, instruit en profondeur et permet ce déplacement du point de vue de l'esprit sur ses propres mécanismes. Cette connaissance implique donc la pratique régulière de la méditation. Les instructeurs, pratiquent eux- mêmes quotidiennement. Pour cette raison, ils sont à même de guider les inductions de façon pertinente. Mais plus encore, ils développent jour après jour leur capacité de présence, d'accueil de ce qui vient.

5.2. Importance de l'engagement responsable

L'usage des pratiques de la pleine conscience ouvre sur l'expérience personnelle de chaque participant. Lors des exercices (détaillés plus loin), les instructeurs du programme guident les participants par le moyen d'inductions qui les invitent à se relier, en pleine conscience, à leur expérience, moment après moment. Puis, chacun est convié à s'exprimer sur son vécu. Par son attitude particulièrement ouverte, curieuse, confiante dans le processus à l'oeuvre chez le participant, l'instructeur favorise le déploiement de la parole sur l'expérience concrète de chacun, et s'appuie sur ces feedbacks, pour enseigner les compétences qu'il reconnaît déjà à l'oeuvre dans les propos des uns et des autres. Cette responsabilité de sa propre parole, induite et favorisée par la curiosité de l'instructeur, va permettre au participant de relier sa pratique à ce qui fait sens pour lui-même.

Parce qu'ils sont incités à s'exprimer sur leurs vécus, mais aussi sur leurs doutes, leurs difficultés, les participants se sentent petit à petit plus responsables. L'instructeur les considère comme « experts » en ce qui les concerne. Il encourage à « s'ouvrir » à la difficulté et à adopter une attitude douce envers toute expérience, par la qualité d'accueil qu'il incarne lui-même, à l'égard de tout ce qui se présente.

5.3. Les grands thèmes du programme

Toutes les citations concernant le programme ci-après proviennent de WILLIAMS et al. La pratique cognitive basée sur la pleine conscience MBSR intègre la psychologie, la pleine conscience et une pratique corporelle douce. Elle est destinée à tous ceux qui souhaitent développer leur conscience du quotidien.

Ce programme MBSR est précédé d'une entrevue d'évaluation qui a pour objectif :

· D'expliquer ce qu'est l'approche par la pleine conscience tout en explorant avec le participant comment elle pourra l'aider.

· D'insister sur le travail personnel demandé quotidiennement au cours des huit semaines.

Il se présente ensuite comme un entraînement qui consiste en huit séances hebdomadaires de deux heures trente chacune durant lesquelles le thème et le déroulement sont exposés en détail. Des notes ainsi que des exercices à domicile sont distribués à chaque participant.

Séance 1 : Le pilote automatique

« La pleine conscience commence quand nous reconnaissons la tendance à être en pilote automatique et que nous nous engageons à apprendre comment mieux en sortir pour devenir conscients de chaque moment. La pratique qui consiste à orienter délibérément l'attention vers les différentes parties de notre corps montre à quel point cela peut-être simple et difficile à la fois. »

Comme les participants apprennent de la façon la plus expérientielle possible, le programme démarre par un exercice de pleine conscience nommé, l'exercice du raisin sec. Il s'agit de diriger l'attention vers les sensations corporelles. Pendant une dizaine de minutes, l'instructeur invite successivement à porter l'attention sur un de ces grains, tenu entre les doigts. Les participants observent ce que leur esprit peut concevoir de ce petit objet : son poids, sa couleur, les détails de sa texture, son odeur puis enfin son goût. Au final de l'exercice, il leur apparaît, qu'un geste aussi banal que l'ingestion d'un grain de raisin, peut prendre une densité et une richesse insoupçonnées.

Les participants deviennent conscients du peu d'attention qu'ils accordent habituellement à la vie quotidienne. L'exercice montre à quel point faire attention d'une manière particulière (c'est-à-dire, délibérément, dans le moment présent et sans jugement) peut vraiment changer la nature de l'expérience. Les instructeurs recueillent les commentaires de feedback en soulignant l'intérêt de devenir plus conscient de soi alors que les routines mentales automatiques risquent d'entraîner une personne guérie vers un nouvel épisode dépressif.

La deuxième pratique de cette première séance consiste à faire découvrir aux participants, ce qui se passe en eux lorsqu'ils déplacent volontairement leur attention dans leur corps. Par l'exercice du body scan ou balayage corporel, ils apprennent à devenir conscients de la vitesse à laquelle l'esprit saute d'un sujet à un autre alors qu'ils sont guidés à explorer les sensations de leur corps. En amenant leur conscience à détailler les sensations perçues dans chaque partie du corps, les participants apprennent à s'observer lorsqu'ils maintiennent leur attention pendant une période de temps soutenue. En développant ainsi leur concentration, ils découvrent pas à pas ce que signifie être « pleinement conscient, moment après moment ».

Les participants découvrent que dans cette approche, il n'est pas demandé d'atteindre un quelconque état, ni même de se sentir détendu ou plus calme. S'ils sont tentés d'évaluer leur réussite ou s'ils estiment avoir échoué à l'exercice, l'instructeur les encourage à remarquer cette tendance. Pour les personnes qui ont été dépressives, les habitudes mentales tournent souvent autour des thèmes de la performance, de la réussite, de la recherche d'approbation. Ces questions de réussite ou d'échec peuvent aussi faire surface encore et encore. Le travail ne consiste pas à essayer d'empêcher ces pensées de surgir, mais à apprendre à les reconnaître quand elles apparaissent, pour pouvoir les traiter vraiment.

Séance 2 : Les obstacles

« La poursuite de notre concentration sur le corps commence à mettre plus clairement en évidence le bavardage de l'esprit, et la façon dont il tend à contrôler nos réactions aux évènements quotidiens. »

C'est donc par un « body scan » que débute la séance. Puis vient le compte- rendu de la semaine écoulée. Il permet aux participants de réaliser que les difficultés à mettre en place les exercices à la maison sont partagées par un grand nombre d'entre eux. La qualité de l'instructeur réside dans son ouverture à ce qui se passe dans le présent sans qu'il cherche aucunement à aider quiconque à trou- ver de solution à son problème.

La pratique de la méditation est alors introduite. Cette pratique assise d'une quinzaine de minutes consiste à porter son attention aux sensations corporellesliées aux mouvements de l'inspire et à ceux de l'expire. L'écoute du souffle moment après moment aide à la prise de conscience du bruit de fond permanent des pensées. Dès que l'esprit s'échappe ailleurs, les participants apprennent à faire usage du retour intentionnel à la respiration.

Séance 3 : Conscience de la respiration et du corps en mouvement

« Tout en prenant conscience de la façon dont l'esprit peut souvent être occupé et dispersé, apprendre à être plus conscient de la respiration offre la possibilité d'être plus concentré sur soi-même. »

La séance s'ouvre sur une méditation assise : pleine conscience du souffle et du corps. Cette pratique prend place dans le présent, de même que les « exercices corporels comme le yoga, le Qi Qong... ». Les inductions visent les ressentis immédiats de l'effet de la posture ou du mouvement effectué en pleine conscience. La qualification de l'animateur dans les techniques corporelles garantit la pertinence des interventions.

Un autre exercice est proposé : la marche en pleine conscience. Lorsque la personne est consciente des jeux subtils des masses musculaires, à l'instant même où elle émet l'intention d'avancer une jambe, puis l'autre, ses pensées s'estompent. Ces pratiques agissent comme des points d'ancrage dans l'ici et maintenant des sensations physiques.

Séance 4 : Rester présent

« Notre esprit est d'autant plus dispersé qu'il essaie de s'accrocher à certaines choses et d'en éviter d'autres. La pleine conscience offre une manière de rester présent en proposant un autre point de vue sur les choses : elle aide à adopter une perspective plus large et à avoir un rapport différent à l'expérience. »

La pratique de la méditation assise s'approfondit. Elle englobe désormais la pleine conscience de la respiration, du corps, des sons puis des pensées.

La durée de la pratique impose des contraintes auxquelles les participants ne manquent pas de réagir. En observant, dans leur corps, ces réactions d'aversion ou d'attachement qui montent au cours de la pratique, les participants observent les combats qui se livrent à l'intérieur d'eux-mêmes. La pleine conscience permet d'observer quand ceci arrive et de regagner la capacité de choisir la cible de l'attention.

Dans la même session, il est question de reconnaître les pensées négatives de la dépression. Les critères diagnostiques de cette affection sont regardés et travaillés avec des outils adaptés à ces temps de recul sur la maladie.

Séance 5 : Permettre - Lâcher prise, Laisser Être !

« Développer une autre forme de relation avec nos expériences comprend le fait de développer le sentiment « d'accepter » l'expérience telle qu'elle est, sans la juger ou essayer de la changer. Une telle attitude d'acceptation est une compo- sante importante du fait de prendre soin de soi et d'examiner plus clairement ce qui doit être changé, s'il y a lieu. »

La pratique de cette session consiste en une méditation de quarante minutes, durant laquelle les participants sont invités à introduire une difficulté et à observer comment celle-ci affecte leur corps et comment ce dernier résonne en écho.

Alors que la tendance habituelle est de chercher à s'éloigner de ce qui pose problème, l'instructeur invite à cultiver une attitude amicale d'acceptation envers ce qui dérange. Cette attitude est rendue possible par l'écoute attentive des manifestations corporelles qui sous-tendent l'expérience difficile. En se focalisant sur le corps (sur les sensations liées à ce qui est évoqué, sur leur localisation, sur leur intensité, sur leur nature) les participants apprennent à éviter de se laisser piéger par les ruminations habituelles. Puis vient la proposition de respirer dans cette zone du corps qui fait l'expérience de la difficulté. L'inspiration et l'expiration sont orientées pour faciliter le passage vers l'acceptation de ce qui est. Cet exercice est nommé l'espace de respiration.

La formule clé de tout ce qui précède est de se trouver différemment en lien avec les expériences vécues : la conscience des sensations du corps dans le corps agit comme un passeur, un transformateur. Il n'est plus seulement question de ce qui se pense au sujet des choses, mais aussi de ce qui s'éprouve. Le souffle y est intentionnellement dirigé et il se peut que la personne fasse l'expérience du lâcher-prise.

Séance 6 : Les pensées ne sont pas des faits

« Les états d'humeur négatifs et les pensées qui les accompagnent diminuent notre capacité d'entrer en relation avec nos expériences d'une autre manière. Il est libératoire de constater que ses pensées sont simplement des pensées, même celles qui affirment ne pas en être. »

Par un exercice spécifique sur l'humeur et les pensées, les participants découvrent les perspectives alternatives sur lesquelles ouvre la pleine conscience.

Faire des pensées les objets de la conscience, regarder ces évènements men- taux de même que les sentiments qu'ils font naître en soi donnent un autre endroit où se tenir. De cette position de spectateur, ce qui se raconte, tel un refrain, peut perdre de son pouvoir.

Là encore, la répétition des pratiques, les méditations successives, les échanges à propos du travail à domicile, vont permettre de voir de mieux en mieux ce point fondamental du programme MBCT. Avec le temps, les participants commencent à voir le fait de penser comme une activité en soi. Il s'agit pour eux de ne plus se perdre dans les contenus, de reconnaître la nature toxique de certains propos internes, et d'utiliser l'espace de respiration pour se libérer de la tyrannie des modes de pensées « en boucle ».

Séance 7 : Comment puis-je au mieux prendre soin de moi ?

« Il y a des choses spécifiques qui peuvent être faites quand la dépression menace. Prendre un espace de respiration vient en premier, et ensuite décider, s'il y a lieu, quelle action entreprendre. Chaque personne a ses propres signaux d'alarme de rechute, mais les participants peuvent s'aider mutuellement en faisant des plans pour savoir comment répondre au mieux à ces signes ».

Les participants regardent ensemble leurs signes d'avertissement d'un changement d'humeur et apprennent à prendre des initiatives comme, faire quelque chose qu'ils aiment et ce avant même d'en avoir envie. Il est primordial pour les participants de développer, par exemple, la pratique de l'espace de respiration, en ciblant ce qui se passe dans l'instant, en repérant le cas échéant les pensées troubles et les sensations corporelles qui y sont associées. Après quelques cycles respiratoires conscients, l'attention se dirige vers le corps tout entier. La conscience du corps est l'issue autant que le moyen aller à la clarté de l'espace interne. Les participants apprennent aussi à pratiquer l'arrêt : se poser quelques instants sans rien faire qu'être.

Séance 8 : La pleine conscience au quotidien : ?utiliser les apprentissagespour gérer les humeurs futures

« La pratique régulière de la pleine conscience aide à maintenir un équilibre dans la vie. Les bonnes intentions peuvent être renforcées par une raison positive de prendre soin de soi ».

Si les participants ont appris, lors du programme, à développer leurs capacités de discernement vis à vis de leurs habitudes nocives, il est largement conseillé de poursuivre avec constance la méditation, pour éviter le risque de rechute. Ils élaborent à l'occasion de cette dernière séance, leur propre plan d'action pour faire face à la menace dépressive. Ils sont invités, le cas échéant, à participer aux classes de suivi, au cours de l'année suivant le programme de huit sessions, pour faciliter l'échange autour des pratiques et les encourager à les poursuivre.

III - CONCLUSIONS

1. RAPPEL DE LA RECHERCHE

A l'initiative de ce mémoire il y a une idée de recherche cherchant à expérimenter un outil ancestral dans les sciences de l'éducation, la Méditation. Nous souhaitions savoir si « La Méditation de Pleine Conscience est un outil pédagogique, soutien aux apprentissages ? ».

Avant de pouvoir expérimenter cet outil nous avons donc entamé des recherches sur le sujet de la méditation lui-même, et avons cherché les liens entre Méditation de Pleine conscience et éducation.

Compte tenu des opinions réticentes qui s'élevaient de la part de certains, il nous paraissait tout aussi évident de chercher à savoir quel pouvait être le rapport et la relation entre les institutions et cet technique de Méditation. Cela nous a amené à « ratisser » le plus largement possible depuis les instances politiques jusqu'aux instances de santé. De plus nous y avons ajouté une donnée historique pour vérifier l'argument de certains qualifiant cette méthode de phénomène de mode.

Tout au long de cette année nous avons pu découvrir un certain nombre de travaux de recherche récent mais aussi des travaux plus anciens, réalisés déjà en 1931 par le Dr Jean FILLIOZAT ou en 1935 par le Dr Thérèse BROSSE. Il y a peu de temps nous avons découvert que des enseignant (Claude BERGHMANS, Bénédicte GENDRON, Hélène HAGÈGE, Philippe LESTAGE) et des étudiants issus des sciences de l'éducation s'intéressent à la Pleine Conscience et à la méditation mais aussi que le laboratoire du LIRDEF à Montpellier 2 héberge plusieurs de ces étudiants chercheurs avec deux projets de thèse traitant de la Pleine Conscience ou Mindfulness. Il est intéressant de noter que plusieurs travaux convergent dans ce sens et que se développe un intérêt naissant à ce sujet. Toutefois, chacun, cherche à mesurer une donnée particulière et pour l'instant les sujets se concentrent sur la gestion du stress des étudiants ou des enseignants.

Sachant que nombre d'études tendent à prouver que le stress peut être aidant dans certaines situations (stress adaptatif), autant un nombre impressionnant d'études démontre que le stress peu conduire au pire, surtout depuis ces dernières années si l'on considère le développement des nouvelles activités liées aux risques psychosociaux.

Par conséquent nous souhaitons réaliser une étude qui enrichirait la dimension unique de mesure de la réduction du stress à visée d'amélioration des conditions de travail, cette étude pourrait se faire avec une visée complexe de la personne.

2. ET POUR SUIVRE... POURSUIVRE !

2.1. Rappel des observations et questionnements

Le changement dans la vie d'un apprenant (depuis la petite école jusqu'à l'université mais aussi en formation professionnelle) n'est pas une fatalité mais procède d'un quotidien.

L'impermanence, dans une période de vie où il est, habituellement, question de construction identitaire, semble être contradictoire avec les croyances développées selon les théories psychologiques en vigueur qui ont tendances à parler d'une identité qui se construit et qui porte en elle une idée de « produit » fini dont les frontières évoluent mais dont la base même ne change pas, en quelque sorte une certaine linéarité dans le développement de la personne, considérant celle-ci comme un modèle allopoïétique.

Selon notre point de vue, et le paradigme que nous choisissons, une personne est un être vivant en constante évolution, par conséquent la personne est à considérer selon un modèle complexe tel que l'expose Edgar MORIN, mais aussi, comme un modèle dynamique vivant comme l'ont démonté Francisco VARELA et Humberto MATURANA.

Par conséquent, si nous observons l'individu sur les bases de la théorie des modèles vivants et plus particulièrement de l'Autopoïèse et de l'Énaction de VARELA et MATURANA, nous pouvons constater que l'individu placé dans une situation d'apprentissage donc une situation de changement, est, en quelques sorte, placé dans une situation de déstabilisation de « qui il est », une déstabilisation de son fondement identitaire et donc de ses croyances.

Dans pareille circonstance nous pouvons remarquer l'élévation de différents mécanismes de résistance et de défense au changement, qui représentent des freins à l'apprentissage ou, simplement, à l'adaptation de la personne dans le processus de transformation, dans un premier temps puis dans l'installation de la nouvelle identité dans un second temps. Ayant pour conséquence de problématiser le processus d'assimilation / accommodation.

2.2. Rappel Des Hypothèses

Nous souhaitons aller au-delà des schémas classiques d'étude et de mesure de réduction du stress. Même si, comme nous le faisons remarquer, le stress est un paramètre omniprésent dans le parcours de l'apprentissage, nous cherchons à mesurer des résultats des hypothèses suivantes concernant les apports de la MPC dans les processus d'apprentissage :

Ø Améliorations des facultés cognitives (Attention, Efficacité),

Ø Amélioration de la gestion des émotions et réactivité aux évènements (Intelligence Émotionnelle),

Ø Amélioration des relations aux évènements (relation à la matière apprise pendant le cours et la relation avec l'environnement - autres élèves et professeur),

Ø Amélioration la métacognition par le développement de "l'observateur interne" par les exercices d'observation de sa propre pensée.

3. PROPOSITION

Pour mémoire le résultat de nos recherches a mis à jour que les études et l'usage de la Méditation de Pleine Conscience se fait surtout dans une dimension thérapeutique ou à minima dans le cadre de la réduction du stress en général.

Les quelques recherches réalisées au sujet de la Méditation de Pleine Conscience dans le cadre de l'éducation, le sont dans le contexte de la réduction du stress des étudiants ou des enseignants.

De toute évidence, l'étudiant placé dans un environnement d'apprentissage se trouve soumis à un stress lié à des raisons multifactorielles (conditions d'apprentissage, matière enseignée, causes extérieures, etc.).

De notre côté, nous souhaitons donner une autre dimension un peu plus axée sur le développement ou plutôt l'utilisation d'un outil antique visant à être utilisé comme soutien dans le contexte de l'apprentissage et de tous les phénomènes que cela suppose quand l'apprenant est confronté à un changement lié au processus de construction d'un nouveau savoir ou d'un nouveau lui-même.

Tenant compte des résultats de nos recherches sur les différents travaux menés de par le monde. Tenant compte, également, del'intérêt historique et scientifique du sujet mais aussi du nombre grandissant de sujets d'études consacrés à la méditation, nous pensons qu'il y a un réel intérêt à explorer ce champ de recherche et à le développer.

Par ailleurs, nous intéressant aux processus de l'apprentissage et de ses difficultés - Assimilation / Accommodation des schèmes cognitifs - sans pour autant aller explorer le domaine des troubles liés à l'apprentissage, nous avons pu comparer des résultats des recherche faites dans des cas particuliers et les besoins exprimés dans les processus d'apprentissage par l'individu placé dans ce contexte. Là aussi nous pensons qu'il y a un réel intérêt à explorer les liens possibles entre Méditation de Pleine Conscience et Éducation.

Il apparaît que l'ensemble des travaux menés sur la méditation, travaux ayant une visée médicale, pourraient être appliqués à un individu qui ne serait pas atteint de troubles particuliers mais qui serait placé dans un processus d'apprentissage avec tout ce que cela suppose d'engagement, de déstabilisation et de renoncement à ce que nous savons, voir à une partie de nous même, lorsque nous sommes soumis à l'apprentissage d'un nouveau savoir et d'autant plus lorsque le savoir reçu est mis en expérience pour construire notre connaissance.

Il apparaît donc que l'ensemble de ces observations nous permettent de croire qu'une étude expérimentales réalisée selon la méthodologie proposée permettrait d'affirmer ou d'infirmer que :

La Méditation de Pleine Conscience est un outil pédagogique, cognitif et psycho-affectif, soutienà l'apprentissage

REMERCIEMENTS BIS

Les raisons pour lesquelles j'ai souhaité ajouter cette page tiennent dans le fait même de la nature de mes travaux de recherche et de l'originalité dans laquelle ils s'inscrivent.

En effet, tout au long de ma modeste expérience d'apprenti chercheur j'ai tout d'abord commencé par constater que mon sujet, pour le moins ésotérique du point de vue d'un enseignant traditionnel, ne s'intègre pas dans un cursus normal. Il a soulevé et soulève encore, beaucoup de questionnements et de remarques, voir parfois de craintes : aborder le sujet de la méditation dans les sciences de l'éducations semble relever de la science fiction pour certains. Et pourtant...

Ensuite, j'ai très vite saisi l'aspect exceptionnel qu'il revêt par la rareté des interlocuteurs ayant écrits sur le sujet et la non moins rareté des travaux de recherche sur le sujet, en France ou dans les pays européens. Quand je dis rareté je devrais dire inexistence parfois.

Toutefois, certains chercheurs ayant déjà étudiés le phénomène de la méditation dans un contextemédicalet ce,en France depuis 1935, m'ont apporté leur soutien avec beaucoup de générosité quand ils le pouvaient, en partageant leurs travaux, mais dans tous les cas j'ai reçu des encouragements et des félicitations pour oser m'aventurer sur les sentiers de l'éducation avec sous le bras l'outil de méditation.

Je souhaite que tous les contacts que j'ai pu avoir tout au long de mes recherches soient, ici, remerciés et reçoivent ma gratitude :

Pour la chaleur de leur amitié, leurs soutiens et encouragements, leur aide logistique et aussi intellectuel dans les moments de doute et de réflexion :

Christian GAUTHIER, Moksha CALMELS, Jean-Yves ADNOT, Maxime « Tenzin » MASSONI, Gérard et Nadia BESSE, Anne SOULET,...

Pour leur partage spontané,la mise à disposition de documents, leurs conseils professionnels et leurs encouragements à continuer et leur aide dans ma démarche :

Dr Philippe GALLOIS, Dr Bernard AURIOL, Dr Claude BERGHMANS, Isabelle SERVANT, Hélène HAGEGE, Isabel RIVOALAN, Pr René BARBIER, Philippe FILLIOT, Claire PETITMENGIN, Grégoire SIMON, Megan COWAN, Suzanne KAISER-GREENLAND, Willoughby BRITTON, John SHEALY, Marc DE SMEDT, Gina BIEGEL, Bruno HOURST, Joseph EMET, Ilios KOTSOU, Frans GOETGHEBEUR, Vincent GUILLOUX, Bastien WAGENER, Marc-Alain DESCAMPS, Nicolas D'INCA, Anita ORTEGA, Amy SALTZMAN, David BLACK, Michel LAURENT, Fabien DUVAUGERMÉ...

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MORIN E,Les sept savoirs, Nécessaires à l'éducation du futur, Seuil, 2000.

MORIN E,La tête bien faite - Repenser la réforme, réformer la pensée, Seuil, 2000.

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PREVOT-GIGANT G,50 Exercices pour apprendre à méditer,Eyrolle, 2011.

RENAUD-BOULART M,Coacher avec le bouddhisme,Eyrolles, 2008.

RICARD M,L'Art de méditer, Pocket Évolution, 2008.

ROSENFELD F, Méditer c'est se soigner, Les Arènes, 2009.

SALEM G, BONVIN E,Soigner par l'hypnose, Masson, 2004.

SAUZE F, Au banquet de la cognition, Esprit-Matière, es-tu là ? Éditions du Cosmogone, 1998.

SEGAL Z et al, La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression, De Boeck, 2006.

SCHULTZ JH, Le training autogène, PUF, 1968.

SCHURE E,Les Grands Initiés, Poche, 1983.

SICARD C, La méditation, introduction aux quatre nobles vérités et à la méditation, Éditions Prajña, 1993

TART C,Le spiritual est-il réel ? Le psychologue, la science et l'extraordinaire, Inter Éditions, 2009.

TOLLE E.,Le pouvoir du moment présent, j'ai lu, 2000.

TRICOTP.,Approche tissulaire de l'ostéopathie,Sully, 2002.

VARELA FJ,Dormir, rêver, mourir. Explorer la conscience avec le Dalaï Lama, Nil, 1998.

VARELA F, THOMPSON E, ROSCH E,L'Inscription corporelle de l'esprit, Seuil, 1993.

VIGNE J,Éléments de psychologie spirituelle, Albin Michel, 1993.

VIGNE J,Soigner son âme, méditation et psychologie, Albin Michel, 2007.

WALLACE BA,Science et Bouddhisme, à chacun sa réalité, Calmann-Lévy, 1998.

WILLIAMS M, TEASDALE J, SEGAL Z, KABAT-ZINN J,Méditer pour ne plus déprimer - La pleine conscience, une méthode pour mieux vivre, Odile Jacob, 2009.

WOOLGER RJ,À la recherche de nos vies antérieure, Exergue, 2000.

2. THÈSES,ARTICLES& ÉTUDES

2.1. Thèses

AURIOL B, Prolégomènes à une Yogathérapie de Groupe - Université de Toulouse, Faculte De Médecine - Mai 1970 N°51. Thèse pour le Doctorat en Médecine, présentée et soutenue publiquement.

FILLIOT P, L'éducation spirituelle ou l'autre de la pédagogie. Essai d'approche laïque de la relation maître-élève-savoir dans les spiritualités de l'Orient et de l'Occident (yoga, sagesses chinoises, bouddhisme zen, christianisme) - Université de Paris VIII - Juin 2007.

VERDIANI T, L'éducation à la joie : ?un exemple dans les écoles à Auroville (Inde) par l'éducation intégrale - Université de Paris VIII - Septembre 2008.

HAENJOHN J, The Effects of Acceptance and CommitmentTherapy on Emotional Capital Development of the FreshmenStudents(Les effets de la thérapie d'acceptation et de l'engagement sur?le développement du capital émotionnel des étudiants en première année d'université) - Université de Montpellier III - Septembre 2011.

FRANCESCONI D, The embodiedMind : Mindfulness meditation as experientiallearning in adulteducation-Université de Trente - pas de date affichée sur la thèse.

2.2. Articles, Rapports& Cours

Nous avons pris le parti de ne pas citer, à nouveau, les rapports qui ont fait l'objet de l'étude en début de ce mémoire.

AURIOL Bernard, Le yoga : une médecine de l'énergie individuelle, Information Sociale - La santé et l'homme p 62 à 65, 9/1975 bulletin de la CNAF (Caisse Nationale des Allocation Familiale)

CALMELS M, Points de convergence entre ostéopathie et Qi Gong, Mémoire de fin d'étude pour l'obtention du diplôme d'ostéopathie, 2004

FILLIOZAT Pierre Sylvain, Jean Filliozat 1906-1982, Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient. Tome 73, 1984. pp. 1-30.

FILLIOZATJean,Les origines d'une technique mystique indienne, La Revue Philosophique - 1946.

GAILLARD JP, Un modèle général du fonctionnement du vivant : le modèle autopoïétique, Cours L2 psychologie UdS 1999-2007.

OCDE, Comprendre le cerveau : vers une nouvelle science de l'apprentissage, OCDE, 2002.

2.3. Études

Shauna L. Shapiro, Santa Clara University, Kirk Warren Brown, Virginia Commonwealth University, John A. Astin, California Pacific Medical Center - Supplementalresearch and editing : Maia Duerr, Five Directions Consulting ; - October 2008

3. SOURCES INTERNET

Les sources Internet citées dans ce mémoire ont été découvertes tout au long des recherches effectuées depuis que nous nous intéressons au rapprochement du sujet de la Méditation de Pleine Conscience à celui des Sciences De l'Éducation, depuis Janvier 2010.

Conscient que les liens peuvent disparaître et soucieux de préserver nos sources nous avons téléchargé les documents supports de recherche mais aussi vérifié et validé l'intégralité des sources Internet entre le 1er Juillet 2011 et le 15septembre 2011.

ANNEXES

1. CENTRES DE SOINS ET DE RECHERCHES SUR LA PLEINE CONSCIENCE

Avec l'accumulation de preuves scientifiques attestant des effets bénéfiques multiples de la Pleine Conscience sur la santé, plusieurs universités et centres ont conduits des recherches sur la Pleine Conscience. L'observation des résultats terminée, nombre d'entre eux conserve la pratique de la méditation dans leur quotidien comme une discipline scolaire à part entière.

Ci-après, la liste non exhaustive, des principaux organismes qui effectuent des recherches sur la Pleine Conscience (dans l'ordre alphabétique) :

Liste des organismes mise à disposition par l'association Mindfulness Research Guide ( http://www.mindfulexperience.org/research-centers.php)

· Association for Mindfulness in Education :

o http://www.mindfuleducation.org/index.html

· Atlanta Mindfulness Institute

o http://www.atlantamindfulness.com/

· Brown UniversityBrittonLab

o http://www.brittonlab.com/index.html

· Center for Contemplative Mind in Society

o http://www.contemplativemind.org/about/

· Center for MindfulEating

o http://www.tcme.org/

· Center for Mindfulness and Psychotherapy

o http://www.mindfulnessandpsychotherapy.org/

· Duke IntegrativeMedicine

o http://www.dukehealth.org/services/integrative_medicine/about/index

· eMindfulEvidence-BasedMind Body Wellness

o http://www.emindful.com/

· Garrison Institute CARE for Teachers

o http://www.garrisoninstitute.org/index.php?option=com_content&view=article&id=77&Itemid=79

· George MasonUniversity

o http://cct.gmu.edu/index.html

· The HawnFoundationMindUp Program :

o http://www.thehawnfoundation.org/mindup

· Harvard MedicalSchoolOsherResearch Center :

o http://www.osher.hms.harvard.edu/kerrlab/who_we_are.html

· The InnerResilience Program :

o http://www.innerresilience-tidescenter.org/

·
· Insight Center :

o http://insightcenter.org/

· InsightLA :

o http://www.insightla.org/

· Institute for Meditation and Psychotherapy :

o http://www.meditationandpsychotherapy.org/index.html

· Institute for Mindfulness-BasedApproaches :

o http://www.institute-for-mindfulness.eu/

· Jefferson UniversityHospitals Mindfulness Institute :

o http://www.jeffersonhospital.org/Tests-and-Treatments/mindfulness-based-stress-reduction.aspx

· Kent State University Self, Health, and EmotionLab :

o http://dept.kent.edu/psychology/SHElab/index.html

· Lifespan Learning Institute :

o http://www.lifespanlearn.org/

· Massachusetts General Hospital :

o Benson-Henry Institute for Mind Body Medicine : http://www.massgeneral.org/bhi/basics/managing/mindfulness.aspx 

o Center for Anxiety and Traumatic Stress Disorders : http://www2.massgeneral.org/allpsych/anxiety/hoge.asp

· Massachusetts Institute of TechnologyMedical :

o http://medweb.mit.edu/wellness/programs/stress.html

· Mayo Clinic :

o http://www.mayoclinic.org/meditation/

· Meditation in Action :

o http://www.shinzen.org/

· Mind Body Awareness Project :

o http://www.mbaproject.org/

· Mind Fitness Training Institute :

o http://www.mind-fitness-training.org/research.html

· Mindful Living Center :

o http://www.mindfuliving.org/MBSR.html

· MindfulSchools :

o http://www.mindfulschools.org/

· Mindfulness Based Relapse Prevention :

o http://www.mindfulrp.com/default.html

· Mindfulness Center for Healthy Living :

o http://www.bemoremindful.com/

· Mindfulness Practice Center at the University of Missouri :

o http://www.umsystem.edu/curators/mindfulness

· Mindfulness Practice Center at the University of Vermont :

o http://www.uvm.edu/~chwb/counseling/mindfulness/

· Mindfulness Training Institute of Washington :

o http://www.mindfulnesstraining.org/

· Mindsight Institute :

o http://www.mindsightinstitute.com/

· National Center for Complimentary& Alternative Medicine :

o http://nccam.nih.gov/research/extramural/awards/2008/

· Oregon Health and Science University :

o http://www.ohsu.edu/xd/research/centers-institutes/neurology/orccamind/

· Palo Alto University :

o http://www.paloaltou.edu/phd-clinical-psychology/areas-of-emphasis/meditation-psychology

· Penn Program for Mindfulness :

o http://www.pennmedicine.org/stress/

· Penn State PreventionResearch Center : two Programs

o PEACE :http://prevention.psu.edu/projects/PEACE_Area2.html

o CARE : http://prevention.psu.edu/people/CARE.html

· Roosevelt University :

o http://www.roosevelt.edu/CAS/CentersAndInstitutes/Stress/Programs.aspx

· Santa Barbara Institute for ConsciousnessStudies :

o http://www.sbinstitute.com/about.html

· Seattle Pacific UniversityLustykLab :

o http://www.spu.edu/depts/spfc/happenings/index.asp

· Society for Clinical Mindfulness and Meditation :

o http://clinical-mindfulness.org/about/

· Stanford Center for IntegrativeMedicine :

o http://stanfordhospital.org/clinicsmedServices/clinics/complementaryMedicine/

· StanfordSchool of Medicine Project Compassion :

o http://ccare.stanford.edu/aboutus/ccare

· Stanford Center on Stress and Health :

o http://stresshealthcenter.stanford.edu/

· Still Quiet Place :

o http://www.stillquietplace.com/

· The Insight Center, P.C. :

o http://www.theinsightcenter.com/

· The Mindfulness Center :

o http://www.themindfulnesscenter.org/

· University of California, Davis Center for Mind and Brain :

o http://mindbrain.ucdavis.edu/

· University of California, Los Angeles MindfulAwarenessResearch Center (MARC) :

o http://marc.ucla.edu/

· Cousins Center for Psychoneuroimmunology :

o http://www.semel.ucla.edu/cousins

· University of California, San Diego Center for Mindfulness :

o http://health.ucsd.edu/specialties/psych/mindfulness/

· University of California :

o San Francisco Osher Center for IntegrativeMedicine :http://www.osher.ucsf.edu/

o Department of Psychiatry :http://psych.ucsf.edu/clinical-trials.aspx?id=5392

· University of Massachusetts MedicalSchool Center for Mindfulness (Université de Jon KABAT-ZIN)

o http://www.umassmed.edu/content.aspx?id=41252

· & the Stress Reduction Program

o http://www.umassmed.edu/Content.aspx?id=41254

· & OASIS

o http://www.umassmed.edu/cfm/oasis/index.aspx

· &RoemerLab

o http://psych.umb.edu/faculty/roemer/RoemerResearchCollaborative/Welcome.html

· University of Miami :

o Mind-Body Research Consortium :http://www.mindbodyresearch.org/

o JhaLab :http://www.amishi.com/lab/

· University of Minnesota Center for Spirituality and Healing :

o http://www.csh.umn.edu/

· University of North Carolina at Chapel Hill IntegrativeMedicine :

o http://www.med.unc.edu/phyrehab/pim

· Vanderbilt Center for IntegrativeHealth :

o http://www.vanderbilthealth.com/integrativehealth/19360

· Virtual Mindfulness Center :

o http://www.dayonepublishing.com/VMC/index.html

· WaismanLaboratory for Brain Imaging and Behavior :

o http://brainimaging.waisman.wisc.edu/

· Center for InvestigatingHealthyMinds :

o http://investigatinghealthyminds.org/

· Lab for Affective Neuroscience :

o http://psyphz.psych.wisc.edu/

· Weill CornellDepartment of Psychiatry :

o http://wo-pub2.med.cornell.edu/cgi-bin/WebObjects/PublicA.woa/wa/viewService?servicesID=3385&website=wmc+psych

· Yale School of MedicineTherapeutic Neuroscience Clinic

o http://medicine.yale.edu/psychiatry/YTNC/index.aspx

2. PROGRAMME DE RECHERCHE DU ROUVERNEMENT US SUR LA PLEINE CONSCIENCE

Liste des projets de recherches sur la Pleine Conscience mis en place par le gouvernement des Etats Unis d'Amérique au travers de l'Institut Nationnal de la Santé (U.S. National Institutes of Health- NIH) : 186 projets répertoriés au 10/07/2011

http://clinicaltrials.gov/ct2/results?term=mindfulness

3. ÉTUDE DE WILLOUGHBY BRITTON

Dans les nombreux contacts établis lors de nos recherches nous avons eu le privilège d'échanger avec le Dr Willoughby BRITTON de l'université de Brown. Elle nous a communiqué une liste de tests qu'elle utilise selon les mesures qu'elle souhaite réaliser en fonction des protocoles et surtout en fonction de l'âge des sujets avec lesquels elle travaille.

MEDITATION LABS STUDY (University +MedicalStudents)

SUMMARY OF MEASURES-

Emotionalwords and Emotionalpictures

Ratings: valence/arousal and reaction time

Free recall

Recognition

Auditory-Visual Discrimination

Trailmaking Test (attention, prefrontal cortex)

SART: Sustained Attention and Response Test (attention, prefrontal cortex)

OvernightSleep/EEG recording

1. General Health and Biographical Information-REVISED

2. Meditationexperience and logs MEQ

3. Beliefs about Meditation (Britton 2008)- BAM, BAMU, BADA

4. Five Factors of Mindfulness Questionnaire (FFMQ) (Baer et al., 2006)

5. Mindful Attention AwarenessScale (MAAS) (Brown & Ryan, 2003a)

6. Mindfulness Skill Acquisition (This Week'sExperiences-TWE) (Britton & Shahar, 2003)

7. MultidimensionalScale of Perceived Social Support (MSPSS) (Zimet et al., 1988)

8. Pittsburgh SleepQuality Index (PSQI) (Buysse et al., 1989)

9. EpworthSleepinessScale (ESS)(Johns, 1991)

10. Perceived Stress Scale (PSS) (Cohen et al., 1983)

11. Positive and Negative Affect Scale (PANAS)(Watson et al., 1988)

12.Self-Compassion Scale(How I ActTowardMyself in Difficult Times) (Neff, 2003)

13. InterpersonalReactivity Index (IRI) (Davis, 1983)

14. WellbeingScale (WBS) (Ryff, 1989)

15. Meaning in Life Scale (MLQ) (Steger et al., 2006)

16. Acceptance and Action Questionnaire (AAQ) (Hayes et al., 2004)

17. Spiritual Perspectives Scale (SPS)(Reed, 1987)

18. ExperiencesScale (EXS) (Fresco et al., 2007)

19. EmotionalReactivityScale (ERS)(Nock et al., 2008)

20. BriefSymptomInventory (BSI) (Derogatis & Melisaratos, 1983)

21. Mood and AnxietySymptom Questionnaire-Short Form (MASQ; Watson & Clark, 1991).

22. Karolinska and VAS sleepinessscales

MOSES BROWN STUDY (6th grade, age 11-12)

1. Child Acceptance and Mindfulness Measure (CAMM, Greco, Dew, & Baer, 2005)

2. Cognitive and Affective Mindfulness Scale (CAMS-R, Feldman, et al)

3. Children'sHasslesScale (Varni et al., 1996)

4. Self-Compassion Scale (Neff, 2003)

5. Youth Self-Report (YSR) (Achenbach, 1991)

6. The SchoolLiking and Avoidance Questionnaire (SLAQ)( Ladd& Price, 1987)

- parent and student versions

7. Internal state exercises (SpielbergerAnxiety)

8. Pittsburgh SleepQuality Index

SART: Sustained Attention and Response Test (attention, prefrontal cortex)

4. PROJET DE THÈSE

Nous avons listé ici, pèle mêle, les sujets que nous souhaiterions développer pendant les trois années de la thèse de doctorat. Il faut voir ce listing comme des hypothèses a vérifier et non comme un chemin absolu dont il faudrait, à tout prix, tracer le parcours.

Nous restons ouvert, tout en gardant à l'esprit, en pleine conscience, le sujet que nous souhaitons développer dans le champ des Sciences De l'Éducation.

Philosophie :

Les modèles de la pensée ; Asie (François Julien) ; Grèce ; Europe dans l'histoire ; différence Orient Occident ; l'esprit du zen ; la connaissance ; phénoménologie : Husserl/Heidegger/Merleau Ponty

Psychologie :

Les émotions ; les humeurs ;

Sciences cognitives :

Séparation de corps/esprit : Antonio Damasio

Phénoménologie : énaction/Francisco Varela

Méditation :

Les différentes formes ; historique de son apparition ; vision Orient et Occident ; les apports de la méditation : modification des émotions (Ekman ; Goldman ; tradition tibétaine ;

Conscience :

Définition de la conscience ; les différentes formes de conscience ; les états modifiés de conscience ;

5. ENQUÊTE EXPLORATOIRE : QUESTIONNAIRE

 

VOUS :

 
 
 

Êtes-vous une femme ou un homme ?

Homme

 

 

 

Femme

 

 

Quel est votre âge ?

 

 

 

Quelle est votre situation familiale ?

Célibataire

 

 
 

Marié

 

 

 

Séparé / Divorcé

 

 

Avez-vous des enfants ?

Combien

 

 
 
 
 
 

VOS ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES :

 
 

Quel est votre statut social ?

Étudiant

 

 
 

Employé

 

 
 

Agent de Maîtrise

 

 
 

Cadre

 

 
 

Cadre Sup

 

 
 

Dirigeant

 

 

 

Libéral / Travailleur indépendant

 

 
 

Autre

 
 

Quel est votre niveau d'études ou celui que vous préparez ?

Brevet

 

 

BAC

 

 
 

BAC+2

 

 
 

BAC+3

 

 
 

BAC+4

 

 

 

BAC+5 et +

 

 

Nombre d'années d'expérience dans votre activité professionnelle ?

0 à 2

 

 
 

3 à 5

 

 
 

5 à10

 

 
 

10 à15

 

 
 

15 à 20

 

 
 

20 à 25

 

 

 

25 <

 

 

Dans quelle activité ou service travaillez-vous ?

Direction

 

 

RH

 

 
 

Encadrement

 

 
 

Commercial

 

 
 

Production

 

 
 

Secrétariat

 

 

 

Santé

 

 
 

Autre

 
 

Nature de votre contrat de travail ?

CDI

 

 
 

CDD

 

 

 

Intérim

 

 

Combien d'heures travaillez-vous par semaine ?

Mi Temps

 

 

3/4 Temps

 

 

 

Temps plein

 

 

Quel est votre niveau de salaire ?

< 20 K€

 

 
 

20 K€ à 30 K€

 

 
 

30 K€ à 50 K€

 

 

 

50 k€ <

 

 
 
 
 
 

VOS ACTIVITÉS EXTRAPROFESSIONNELLES :

 
 

Avez-vous des activités Extra Professionnelles ?

NON

 

 

OUI

 

 

Si OUI quelles sont-elles ?

Sport

 

 
 

Associatif

 

 
 

Méditation / Yoga

 

 

 

Art Martiaux

 

 
 

Autres Précisez

 
 

Combien d'heures pratiquez-vous par semaine ?

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 

LA MÉDITATION

 
 

Connaissez-vous la méditation ?

NON

 

 

 

OUI

 

 

Que vous inspire la méditation ?

 
 
 

Enseignez-vous la méditation ?

NON

 

 

 

OUI

 

 

Faites vous de la méditation ?

NON

 

 

 

OUI

 

 

Avez-vous pensé à en faire ?

NON

 

 

 

OUI

 

 

Avez-vous déjà essayé d'en faire ?

NON

 

 

 

OUI

 

 

Si NON, y a-t-il des raisons particulières ?

 
 

Si OUI, que pouvez dire de cette expérience ?

 
 

Quel type de méditation pratiquez-vous ?

 

 

 

 

 

 

Quel type de méditation pratiquez-vous ?

 

 

 

 

 

 

A quoi cela vous sert-il d'en faire ?

 
 
 

 

 

 

 

Quel serait l'intérêt d'en faire ?

 
 
 

 

 

 

 

En tant qu'enseignant de méditation, quel style enseignez-vous ?

 
 

Comment avez-vous fait ce choix ?

 
 
 

 

 

 

 

Pensez-vous que la méditation puisse être un soutien pour le quotidien ? OUI / NON

 
 

Si OUI comment ?

 
 
 

Si NON précisez

 
 
 

 

 

 

 

La médiation pourrait-elle être un soutien dans vos démarches lorsque vous êtes en situation d'apprentissage ? OUI / NON

 
 

 Pouvez-vous préciser ?

 

 

 

Pensez-vous que la méditation contribue à retrouver une unité entre corps et esprit ?

 

 

 

 

 

Pensez-vous que la méditation puisse être un soutien aux apprentissages scolaires ?

OUI / NON

 

Si OUI, De quelle façon ?

 
 
 

Si NON précisez

 
 
 
 
 
 
 

Pensez-vous que la pratique de la méditation améliore :

 
 

les compétences et facultés cognitives (Attention, Efficacité),

 
 

Les compétences sociales (relations aux évènements, relation à la matière apprise pendant le cours

 
 

la relation avec l'environnement (autres élèves et professeur)

 
 

la gestion des émotions et réactivité aux évènements

 
 

la métacognition par le développement de "l'observateur interne" (observation de sa propre pensée, autoréflexivité)

 

6. EXERCICE DE PLEINE CONSCIENCE : DÉCOUVRIR ET SENTIR SON MRP

Cet exercice, simple, permet de toucher, au propre comme au figuré, ce que représente le mouvement au niveau du MRP (Mouvement Respiratoire Primaire). Il permet de mettre en évidence que le souffle est le premier élément vital dont l'être humain se nourris. Par conséquent il peut être, à tous moments, une ressource à laquelle il peut se connecter afin d'y retrouver une stabilité dans les moments nécessaires : déstabilisation pendant et après une confrontation, recherches d'une plus grande stabilité pour une plus grande créativité.

6.1. Histoire de ballon

Cela se passe au début des années 70. Quelques jeunes futures ostéopathe viennent de travailler une matinée de dimanche avec Francis PEYRALADE13(*) qui, pour finir la matinée en beauté, propose une expérience amusante : il gonfla ballons de baudruche et demande alternativement à chacun de nous de le tenir entre les mains et d'attendre de sentir quelque chose. Nous ressentons tous une alternance d'expansion-rétraction qui nous étonne et nous fait rire. Le plus étonnant est que nous interprétons cela comme quelque illusion de la perception, sans imaginer un seul instant que cette perception puisse avoir un sens autre que magique. À notre décharge, précisons que nous sommes au tout début de notre apprentissage de l'ostéopathie crânienne : notre seule référence écrite est le livre de MAGOUN, traduit par nos enseignants. Dans ce livre et rapidement évoqué une impulsion rythmique limitée au crâne (IRC) dont la source et le système nerveux central, mais rien n'est proposé pour l'expérimenter. Notre attention est strictement centrée sur le mouvement de flexion-extension que nous avons du reste beaucoup de mal à percevoir. Notre palpation est tellement incertaine et nos professeurs tellement attentifs à ne pas nous laisser dériver dans des délires perceptifs que l'orthodoxie et de rigueur.

6.2. Les bases de l'exercice

Comme dans la méditation, cet exercice pratique fait appel à plusieurs paramètres. En premier lieu, il nécessite de porter l'attention sur le corps et par conséquent déguisé nos propres perceptions mais aussi celle du ballon de baudruche tenue entre les mains devant soi. En second lieu, il est fait appel à l'intention. En effet après avoir expérimenté que l'impulsion rythmique tissulaire variait selon le placement de l'attention, il a semblé logique de rechercher s'il était possible de l'influencer volontairement. Chaque sujet expérimentant cet exercice peut se rendre compte, alors, qu'il en est capable par une induction consciente permettant de modifier, au moins provisoirement, certains paramètres de l'impulsion rythmique.

Au travers de cet exercice, il est donné accès à tout participant, du débutant aux plus chevronnés, de percevoir globalement le mouvement respiratoire primaire et secondaire.

Les mouvements primaires et secondaires représentent pour l'un la flexion chronique radio sacrée, pour l'autre l'extension chronique radio sacrée. Il s'agit d'un exercice permettant de percevoir le mouvement du corps dans cette expansion-rétractations qui est une force motrice qui permet le transfert des substances à la fois à travers, à l'extérieur et à l'intérieur de la cellule. Ce phénomène se produit au niveau microscopique et macroscopique de l'organisme.

· CONCLUSIONS

Comme dans la pratique de la méditation, cet exercice permet de matérialiser et de toucher du doigt, ou bien des doigts, le résultat d'une pratique méditative.

7. LES ÉTAPES DE LA MÉDITATION : PAR MARC ALAIN DESCAMPS

L'on dit toujours que tous les méditants de toutes les voies et les religions atteignent le même but. Je n'en suis pas si sûr. Les étapes ne sont donc pas exactement les mêmes dans toutes les voies et chez tous les méditants, mais en gros elles suivent souvent ce cycle.

1. La première étape est celle du trou noir.

Dès que l'on commence à méditer les yeux fermés, on n'y voit plus rien, c'est le combat de noirs dans un tunnel obscur. On a défini la méditation comme : « entrée d'un aveugle dans une cave obscure pour y attraper un chat noir, qui n'existe pas » (et le plus fort est que certains y arrivent).

2. La découverte du bavardage mental.

Peu à peu on finit par se rendre compte du fonctionnement du singe fou, de la machine à fabriquer les idées, qui occupe le courant de conscience par son bavardage mental incessant. Pourquoi ? Pour ne pas entendre ce qu'il y a au dessous dans l'inconscient.

3. La couche des problèmes psychologiques.

Justement lorsque cette couche des idées cède à cause du ponçage du silence de la méditation, ce qu'il y a au fond remonte. Si les problèmes psychologiques, les fantasmes et les images subconscientes ne sont pas graves, cela s'arrange tout seul ; il suffit de ne pas avoir peur et de les regarder glisser comme des nuages dans un ciel d'orage. Ou bien la concentration régulière sur la flamme d'une bougie est très efficace, à l'expiration on dépose tous ses problèmes et ses souffrances dans la flamme de la bougie qui les brûlera et en inspirant l'on s'emplit à l'opposé de sa pureté et de sa Lumière.

4. Les trois premiers vides

Ce sont le vide  du corps, du monde et du temps.

Le corps fait obstacle au début car il fait mal. Il faut donc s'entraîner patiemment à l'assise silencieuse pendant des années jusqu'à ce qu'il ne se fasse plus du tout sentir pendant la méditation. Alors l'esprit est libéré de son dialogue sensoriel constant avec son corps.

 L'obstacle du monde est dans son absorption de notre attention. Nous vivions hors de nous-mêmes. Par l'immobilité il n'y a plus de sensations de contact, de la vue, du goût, d'odeurs ; il ne reste plus que les bruits. Mais les débutants passent leur temps à écouter les sons et les bruits pour ne pas couper le contact, un jour on ne s'y intéresse plus et on ne les entend plus.

 Il ne reste plus que l'obstacle du temps, le plus redoutable. Au début, le temps s'étire sans fin et la méditation est si longue qu'elle semble ne jamais devoir finir. On tient simplement par un effort de volonté, mais on ne médite pas car l'on s'ennuie. Et un jour on découvre que cette méditation, qui n'en finissait plus, est déjà terminée. Nous avons oublié de compter le temps. Nous ne nous ennuyons plus et les méditations paraissent toujours trop courtes, voilà le critère. Nous avons découvert qu'il n'y a qu'à être là, tout simplement, sans rien désirer et que c'est passionnant de vivre.

5. Les trois thermomètres de la méditation

Lorsque les trois obstacles de la méditation sont vaincus, apparaissent les trois thermomètres de la méditation : le Son cosmique, la Lumière intérieure et la Vibration de la Shakti.

Lorsque le silence du mental s'établit, on peut entendre le Son cosmique (Nada). C'est un son intérieur qui paraît pourtant venir de très loin dans l'espace et que l'on peut prendre pour un bourdonnement d'oreille (qu'on ne doit pas confondre avec un acouphène gênant). Le son de l'océan ou l'harmonie des sphères.

Il en est de même pour la Lumière intérieure (nimitta). Au début elle n'apparaît que les yeux fermés pendant la méditation, puis on peut la voir aussi les yeux ouverts. Les formes (brouillard, étoile, lune, soleil ...) et les couleurs peuvent être différentes.

La Vibration divine (Spanda)  peut naître et se diffuser en n'importe quelle partie du corps. On peut la comparer à un léger courant électrique, mais c'est un vibration non-physique ou augmentation du niveau énergétique qui apparaît spontanément à un certain niveau de méditation.

Ce sont les trois manifestations de la présence du divin dans le corps. Lorsqu'on arrive à des états plus élevés de conscience, elles peuvent devenir des obstacles.

 Dans la pratique la plus courante, les apports de la méditation se font par la découverte du calme, de la paix, du vide et de la Présence.

6. Le Calme des Pensées

C'est le premier apport. Lorsque les vagues du lac des passions et de l'inconscient diminuent, le calme s'établit dans les pensées. On commence à apprécier le silence puis l'on ne peut plus vivre que dans le Silence. Et très curieusement, quand le cheval emballé (crazy horse) ou le Singe fou se calment, tout se calme autour de soi et la vie devient beaucoup plus calme.

7. La Paix du coeur

Au niveau suivant apparaît la Paix du coeur. On commence à faire la paix, en soi d'abord, puis avec les autres. On entre alors dans le domaine de l'amour. Prendre tout positivement, c'est découvrir qu'il existe une Providence et que le monde a un sens.

8. l'expérience du Vide

Alors on est prêt pourl'expérience du Vide.Lorsque s'établit enfin le Silence du mental et que l'on plonge dans le Vide pour une seconde, on sursaute et sort de la méditation, effrayé. La machine à fabriquer les idées s'est enrayée et ne fonctionne plus, c'est le Silence du Mental. Puis on y revient et l'on s'y habitue. Ce que nous appelions vide était en fait l'infini. Quand on le découvre, l'esprit cherche tout de suite une limite, un bord, un bout, car dans son expérience antérieure tout a une fin. Alors il plonge le plus profondément possible, sans fin. Puis à l'opposé il cherche à s'élever le plus haut possible, sans limite. Affolé, il part droit devant soi, illimité. Et ce n'est qu'après avoir exploré la profondeur, la hauteur, la longueur et la largeur de cet espace de la conscience, qu'il le nomme le Vide.

9. L'expérience d'une Présence

Dans le yoga suit l'expérience d'une Présence. Et pour bien montrer que ce Vide n'est pas vide, creux et négatif, il vaut mieux traduire shunyata par Vacuité. C'est un vide plein d'une Présence qui vibre, qui est amour et qui nous instruit. C'est même l'expérience de l'Etre, mais infini et absolu, pas d'un être.

10. On rencontre alors le Sat-Chit-Ananda.

L'expérience de l'Être est troublante, car cet Être n'est pas une personne. Si l'on continue en se dépouillant de son Ego, on apprend vite que ``Çà n'a pas de nom'' et qu'il est interdit de lui donner un nom, car sinon on le personnalise. On fait alors l'expérience du Transpersonnel. L'Absolu est absolument sans limite, même pas celle du Dieu d'une civilisation, ou archétype culturel. Nous retrouvons le même type d'expérience dans ces confidences de RamanaMaharshi : ``La pensée ``je suis Brahman'' doit disparaître. C'est véritablement comme plonger son regard dans le vide. Aucune pensée n'est compatible avec la Réalisation. La Réalité est ce qui transcende tout concept, Dieu y compris''.

 Et l'on n'en finit pas de décrire les différentes facettes de cette expérience. D'autres parlent d'un Éveil, le second éveil à partir de la conscience vigile pour retrouver sa vraie nature. Cet éclair soudain peut se faire sous la forme d'une Illumination, l'entrée dans une Lumière vivante autant que vivifiante dont émane l'Amour. La Libération (Moksha) est atteinte par la sortie de la triple illusion (maya) de la parole, du monde et de l'ego.

 Et ceci se réalise dans un état de joie indescriptible, la Joie suprême, la Béatitude (ananda) : être restauré dans son état originel, l'orgasme qui ne cesse pas, l'état normal que l'on n'aurait jamais dû oublier. Aucun mot ne convient pour exprimer une telle réalité, même pas le bonheur absolu ou la Joie parfaite. Voilà finalement l'apport essentiel de la méditation: retrouver l'énergie créatrice présente au fond de chacun ``avec une Joie et des Délices tels que nul ne peut en témoigner en termes suffisants'' comme le reconnaissait déjà Maître Eckhart en 1320.

8. L'UNITÉ CORPS / ESPRIT SELON SOCRATE DANS « CHARMIDE » DE PLATON

Platon faisant parler Socrate :

« ... C'est très bien, cela, dis-je. J'en serai d'autant plus franc avec toi pour t'expliquer en quoi consiste l'incantation ; car tout à l'heure encore je me demandais de quelle manière je t'en montrerais la vertu. Elle est en effet, Charmide, de telle nature qu'elle ne peut pas guérir la tête toute seule. Peut-être as-tu déjà entendu dire à de bons médecins, quand on vient les trouver pour un mal d'yeux, qu'il leur est impossible d'entreprendre une cure exclusivement pour les yeux et qu'il faut soigner la tête en même temps, si l'on veut remettre les yeux en bon état, et que de même imaginer qu'on puisse soigner la tête seule, indépendamment de tout le corps, est une pure folie. Et sur ce principe, ils appliquent un régime au corps entier et ils essayent de traiter et de guérir la partie avec le tout. Ne sais-tu pas que c'est là leur doctrine et qu'il en est réellement ainsi ?

-- Assurément, dit-il.

-- Ne trouves-tu pas qu'ils ont raison et n'approuves-tu pas leur principe ?

-- Je l'approuve absolument », dit-il.

V. -- Et moi, voyant qu'il était de mon avis, je repris courage ; peu à peu mon audace se réveilla, ma verve se ralluma et je poursuivis :

« Telle est aussi, Charmide, la nature de l'incantation. Je l'ai apprise là-bas, à l'armée, d'un médecin thrace, un de ces disciples de Zalmoxis dont la science va, dit-on, jusqu'à rendre les gens immortels. Ce Thrace disait que les médecins grecs avaient raison de professer la doctrine que je viens de rapporter ; mais, ajouta-t-il, Zalmoxis, notre roi, qui est un dieu, affirme que, s'il ne faut pas essayer de guérir les yeux sans la tête, ni la tête sans les yeux, il ne faut pas non plus traiter la tête sans l'âme et que, si la plupart des maladies échappent aux médecins grecs, la raison en est qu'ils méconnaissent le tout dont ils devraient prendre soin ; car, quand le tout est en mauvais état, il est impossible que la partie se porte bien. En effet, disait-il, c'est de l'âme que viennent pour le corps et pour l'homme tout entier tous les maux et tous les biens ; ils en découlent comme ils découlent de la tête dans les yeux. C'est donc l'âme qu'il faut tout d'abord et avant tout soigner, si l'on veut que la tête et tout le corps soient en bon état. Or l'âme se soigne, disait-il, par des incantations, et ces incantations, cher ami, ce sont les beaux discours. Ces discours engendrent la sagesse dans les âmes, et une fois qu'elle est formée et présente, il est facile de procurer la santé à la tête et au reste du corps.

Et lorsqu'il m'enseigna le remède et les incantations, il me dit : « Garde-toi bien de te laisser engager par qui que ce soit à soigner sa tête avec ce remède, s'il ne t'a d'abord livré son âme pour que tu la soignes par l'incantation. C'est aujourd'hui, disait-il, l'erreur répandue parmi les hommes de vouloir guérir séparément l'âme ou le corps. Et il me recommanda instamment de ne céder à personne, si riche, si noble, si beau qu'il fût, qui voudrait me persuader d'agir autrement. J'en ai fait le serment, je dois le tenir et je le tiendrai. Si donc tu veux, conformément aux recommandations de cet étranger, livrer d'abord ton âme aux incantations du Thrace, j'appliquerai mon remède à ta tête ; sinon, je ne puis rien faire pour toi, mon cher Charmide. »

9. TERMES USUELS : TIBÉTAINS / SANKRITS / NÉOLOGISMES

A :

Abhidharma/ claire compréhension des phénomènes

Abhidharma-kosha : Trésor de la Claire Compréhension des Phénomènes, texte Vaibashika

Anitya/ mitagpa/ transitoire - non-statique

Apoha/ négation// élimination

Artha/ Référent de l'objet des sens

Avijñapti/ Forme Invisible

Ayatana/ Source de Perception Capacité Mentale/ mana-dhatu/ yi-kyikham// mana-indriya/ yi-kyiwangpo

C :

Capacité Sensorielle/ indriya/ wangpo

Chaitta/ semjung/ Facteurs Mentaux

Chétana/ mouvement vers l'objet à la base de l'Acte/ Karma

Chitta/ sem// vijñana/ namshé/ `esprit'// les six Consciences

Chö/ dharma/ phénomènes

Composite Disjoint [de la matière et de la Conscience]/ denmindujé/ viprayukta-samskara

Conscience / vijñana/ namshé

Conscience Conceptuelle/ togpénamshé// togpa/ vitarka

Conscience Mentale/ mana-vijñana/ yi-kyinamshé

Conscience Sensorielle/ wangpönamshé

Constituant psychophysique/ skandha/ pungpo/

D :

Denmindujé/ viprayukta-samskara/ phénomène Composite Disjoint [de la matière et de la Conscience]

Dharma/ chö/ phénomènes

Dharmadhatu/ chö-kyikham/ Objets de la Conscience Mentale

Dhatu/ kham/ Sphère de Perception

Dharmakirti/ auteur du Pramana-varttikam

Différentiation naturelle des semblables et dissemblables/ logpa

Discernement Élémentaire/ samjña/ dushé

Dissonance/ klésha/ nyönmong

lDogpa/ généralisation conceptuelle de la différenciation inhérente des semblables et dissem- blables

Dönnga/ pañchaartha/ nature matérielle// Référent de l'objet des sens

Döndam/ paramartha/ Fiable (réalité)

DrempaNyershag/ fondations de la présence

Duhkha/ condition de l'Existence Duelle / Souffrance

Düjé-kyipungpo// düjé/ samskara-skandha/ Constituant Intentionnel, Émotionnel et Notion- nel// Composites

Dümajé/ asamskrta/ Incomposé

Dushé/ samjña/ Discernement Élémentaire

E :

Élément-origine/ bhuta/jungwa

Élimination// négation/ apoha

`esprit'// les six Consciences/ chitta/ sem// vijñana/ namshé

Existence Duelle/ Samsara

Existence Non-duelle// paix/ Nirvana

F :

Facteurs Mentaux/ chaitta/semjung

Fiable (réalité)/ paramartha/ döndam

Fondement de l'Attention/ sm®ti-iupåsthana/ drenpanyershak

Forme/ rupa/ zug : les objets des sens/ matière

Forme Invisible/ Avijñapti

G :

Généralisation conceptuelle de la différenciation inhérente des semblables et dissemblables/ lDogpa/

I :

Identité Individuelle/ svabhava/ ngowoIndriya/ wangpo/ Capacité Sensorielle

Incomposé/ asamskrta/ dümajé

Jungwa/ bhuta/ Élément-origine

K :

Karma/ Acte?Kaya/ lü/ corps

Kham/ dhatu/ Sphère de Perception

Klésha/ nyönmong/ Dissonance

Kundzob/ samvriti/ Non-fiable

L :

Logpa/ différentiation naturelle des semblables et dissemblables

Lü/ kaya/ corps

M :

Madhyamaka/ quatrième école

Mana-dhatu/ yi-kyikham//

mana-indriya/ yi-kyiwangpo/ Capacité Mentale

Mana-vijñana/ yi-kyinamshé/ Conscience Mentale

Mayingag/ négation implicitement affirmative

Mégag/ négation explicite

Migpa/ Référent

Mitagpa/ anitya/ transitoire - non-statique

N :

Naljorngönsum/ yogi pratyaksha/ perception directe par la Conscience yogique

Namshé/ vijñana// sem/ chitta/ `esprit' (les Six consciences)

Nature Vide/ shunyata/ tongpanyi

Négation explicite/ mégag

Négation implicitement affirmative/ mayingag

Ngéyül/ réalité conceptuelle

Ngépa/ apparence conceptuelle, une connaissance qui se sent assurée de sa certitude

Ngowo/ svabhava/ Identité Individuelle

Ngönsum/ pratyaksha/ perception directe// Conscience percevant directement

Nirvana/ au-delà de la dualité// paix// Existence Non-duelle

Non-fiable(réalité)/ kundzob/ samvriti

Non-problématiques (phénomènes)/ zagmé

Nyönmong/ klésha/ Dissonances

O :

Objets de la Conscience Mentale/ dharmadhatu/ chö-kyikham

P :

Perception directe// Conscience percevant directement/ ngönsum/ pratyaksha

Perception directe par la Conscience Mentale/ manasa-pratyaksha/ yi-kyingönsum

Perception directe par la Conscience yogique/ yogi pratyaksha/ naljorngönsum

Perception ou cognition valide/ pramana/ tshéma

Prajña/ shérab/ Connaissance Transcendante

Prajñaparamita/ Connaissance Transcendante / classe de littérature bouddhiste/ déité féminine

Pramana/ tshéma/ perception ou cognition valide

Pramana-varttikam/ texte pour le Sautrantika

Problématiques (phénomènes)/ zagché

Pungpo/ skandha/ Constituant psychophysique

R :

Réalité conceptuelle/ ngéyül?egpa/ sparsha/ connexion sujet - objet

Ressenti Tonal (+ - 0)/ védana/ tshorwa

Rupa/ zug/ forme et couleur (et plus généralement Forme : les objets des sens/ matière)

S :

Samjña/ dushé/ Discernement Élémentaire

Samsara/Existence Duelle

Samskrta// samskara/ düjé/ Composite

Samskara-skandha/ dujé-kyipungpo/ Constituant Intentionnel, Émotionnel et Notionnel

Sautrantika/ deuxième école

Sem/ chitta// vijñana/ namshé/ `esprit'// les six Consciences

Semjung/ chaitta/ Facteurs Mentaux

Shérab/ prajña/ Connaissance Transcendante

Shunya/ tong/ vide//

shunyata/ tongpanyi/ Nature Vide

Skandha/ pungpo/ Constituant psychophysique

Sparsha/ regpa/ connexion sujet - objet

Sphère de Perception/ dhatu/ kham

T :

Tendrel/ nature inter-reliée// nature relationnelle

Togpa/ vitarka//

Togpénamshé/ Conscience Conceptuelle

Tongpanyi/ shunyata/ Nature Vide

Transitoire - non-statique/ anitya/ mitagpa/

Tshorwa/ védana/ Ressenti Tonal

V :

Vaibashika/ première école philosophique indienne

Vasubhandu/ maître indien

Védana/ tshorwa/ Ressenti Tonal

Vijñana/ namshé// sem/ chitta/ esprit// les six Consciences

W :

Wangpönamshé/ Conscience Sensorielle

Wangpo/ indriya/ Capacité Sensorielle

Wangtenkhogpa/ organe sensoriel physique

Y :

Yi-kyinamshé/ mana-vijñana/ Conscience Mentale

Yi-kyingönsum/ manasa-pratyaksha/ perception directe par la Conscience Mentale Yogachara/ troisième école?philosophique indienne

Yogi pratyaksha/ naljorngönsum/ perception directe par la Conscience yogique

Z :

Zagché/ Phénomènes Problématiques

Zagmé/Phénomènes Non-problématiques

Zug/ rupa/ forme et couleur (et plus généralement Forme : les objets des sens/ matière)

* 1Hermann de Keyserling, Le Journal de Voyage d'un Philosophe, Paris, Stock, 1928,p. 115-117). Cité par François Chenet, Philosophie Indienne, Bulletin de la société française de philosophie indienne, janvier-mars 2007.

* 2Patanjali : sage indien, philosophe qui a redécouvert et diffusé le yoga au deuxième siècle avant notre ère.

* 3Lors de nos recherches nous avons pourtant découvert un texte écrit de Platon « Charmide » dans lequel il met en scène Socrate et faisant mention de l'individu comme un tout corps et âme dans la prise en compte de sa pathologie en vue de lui prodigué les soins les mieux appropriés à ses maux - cf texte en annexe.

* 4"Difficultés D'apprentissage, Échec Scolaire, Réussite..."ZIMMERMANN Marie-Louise, Docteure ès Sciences de l'Éducation - École Jean Piaget, LDES, Université de Genève

* 5Depover C,KarsentiT,KomisV, Les technologies : Pour développer des compétences ? - Presses de l'Université du Québec - 2007

* 6 Citation d'une boutade de Michèle GENTHON (Maitre de conférence à l'Université de Provence) lors d'une interview.

* 7En ce qui concerne ce domaine précis, Joseph LeDoux a présenté durant le Forum de ?New York des travaux récents portant sur l'amygdale. Cette structure a un rôle critique dans le traitement de la peur. Les recherches de l'équipe de Le Doux ont permis d'identifier des réseaux cérébraux spécifiques dont la peur est le produit. D'autres émotions peuvent être produites par différents réseaux cérébraux, sans doute sans relation avec le système de la peur. La capacité de détecter le danger et d'y réagir immédiatement est attribuable à l'amygdale (du moins en partie, l'amygdale ayant d'autres contributions émotionnelles). L'amygdale interrompt l'action ou la pensée pour déclencher une réaction corporelle rapide, déterminante pour la survie. Même si cet exemple semble bien éloigné du contexte éducatif, la neuroscience de la peur a démontré plusieurs faits qui sont essentiels pour la compréhension du rôle de l'émotionnel dans l'éducation. Dans le contexte scolaire, cette fonction interruptive peut expliquer la tendance à la distraction. Le stress et la peur dans la salle de classe peu- vent obérer la capacité d'apprendre en réduisant la capacité à prêter attention à la tâche d'apprentissage en cours, en raison des exigences corporelles et émotionnelles impliquées par le système de la peur.

* 8Cas rapporté par David Servan-Schreiber, voir le Rapport de New York, site web de l'OCDE.

* 9Francisco VARELA, 1997, Connaissances et représentations, ?Institut du management d'EDF-GDF.

* 10Elle est aussi intervenante dans le cursus d'enseignement privé, à vocation bouddhique, Unité dans la Dualité.

* 11Nous développerons ce point en nous vasant sur les travaux de BANDURA

* 12DBT : DialecticalBehaviorTherapy - Thérapie Comportementale Dialectique. Cette thérapie aurait été développée pour répondre aux besoins des personnalités Border Line. Elle est aussi appelée « thérapie du parler ». Elle vise à travailler surtout sur les pensées et les croyances.

* 13Francis PEYRALADE, est d'un des pionniers discrets de l'ostéopathie qui, en 1964,6 pour la première fois venir en France un groupe de trois ostéopathes américains pour enseigner le concept de crâniens à des ostéopathes non américain et non médecins.






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe