CONCLUSION
GÉNÉRALE
La présente étude s'est attelée à
effectuer une évaluation coût efficacité des phases I et II
du Projet de Prévention du VIH/SIDA en Afrique Centrale. De
manière spécifique, il était question d'analyser le niveau
d'atteinte des objectifs du PPSAC pendant les deux phases, de fournir une
valeur du rapport coût efficacité du projet et de
l'interpréter, de mener une analyse comparative entre les deux phases
pour voir laquelle était la plus coût efficace, de détecter
une éventuelle corrélation entre l'efficacité du projet
pendant ces deux phases et des catégories spécifiques de
coût. Par ailleurs, l'étude a aussi essayé de proposer une
valeur monétaire au bénéfice procuré par le projet
en termes de dépenses de prise en charge d'infections qui seraient
survenues si le projet n'était pas mis sur pied.
Nous avons formulé deux principales hypothèses.
La première stipule que la phase II du projet est plus performante que
la première phase. En effet on s'attend à ce que l'effet
d'apprentissage et l'expérience amènent à une mise en
oeuvre plus efficace pendant la phase II. La seconde hypothèse stipule
quant à elle que le bénéfice monétaire
procuré par le projet pendant ces phases est pratiquement trois fois
égal au coût du projet pendant la même période.
De manière générale, il est apparu que la
phase II du projet a été moins performante que la phase I, ce qui
infirme ainsi l'hypothèse formulée. Par ailleurs, les
données mises à notre disposition permettent d'estimer à
plus de 12 000 F CFA le coût pour amener un individu à
adopter un comportement à moindre risque et à près de
24 000 F CFA le coût par connaissance correcte sur la
prévention du VIH acquise. D'autre part, ces données
établissent à 372 000 F CFA le coût par infection
évitée pendant la phase I du projet et à 767 000 F
CFA ce même coût pendant la phase II du projet. Il apparait en
outre que le résultat du projet (en termes d'infection à VIH
évitées) partage près de 75 % de variations communes avec
les coûts du personnel. Par ailleurs, il est apparu que, pour 1 F CFA
investi dans le projet, cela a permis d'économiser 7 F CFA en termes de
dépenses potentielles de prise en charge des infections. En se basant
sur un panel de 12 indicateurs, le test de Wilcoxon a permis de conclure que la
phase II du projet est significativement moins performante que la phase I. Par
ailleurs, le test de Mann Whitney lui nous permet de conclure que le ratio
coût efficacité du PPSAC est significativement plus
élevé pendant la II que la phase I.
Dans notre étude, nous n'avons pas utilisé une
référence externe (autre projet) pour comparer le rapport
coût efficacité du PPSAC ; c'est la première limite de
notre analyse. Des recherches supplémentaires pourraient être
faites dans ce sens. En effet cette référence externe permettrait
d'apprécier le comportement du projet par rapport à d'autres
projets similaires et nous aiderait à savoir en quel sens le PPSAC
s'écarte de la norme. Pour le calcul de certains rapports coût
efficacité, nous n'avons pas suffisamment circonscrit les coûts
à utiliser. Les rapports coût efficacité seraient
probablement plus faibles si nous avions suffisamment circonscrit certains
coûts.
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