II. LES PRINCIPAUX ENJEUX DE LA
LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU CAMEROUN
Le VIH/SIDA constitue un problème majeur d'ordre
sanitaire, social et scientifique de rang mondial. Lutter contre la maladie
implique de mobiliser de multiples leviers notamment empêcher de
nouvelles contaminations, mettre sous traitement les personnes malades, lutter
contre la stigmatisation et la discrimination des PVVIH pour ne citer que
ceux-là. Les enjeux de la lutte contre cette pandémie sont ainsi
nombreux aussi bien à l'échelle mondiale que dans chaque pays
pris individuellement.
Au niveau du Cameroun, sans toutefois prétendre
à l'exhaustivité, nous retiendrons trois enjeux majeurs dans la
lutte contre le VIH/SIDA en relation avec l'étude que menons. Nous
commencerons par l'enjeu relatif à la faible couverture en traitement
antirétroviraux, performance que le pays partage avec nombre d'autres
Etats de la sous-région Afrique Centrale et Occidentale.
L'intérêt d'évoquer cet enjeu est
lié au fait qu'une faible couverture en traitement pour les personnes
malades soulève avec acuité la question de l'efficacité
des programmes visant la prévention des nouvelles infections comme c'est
le cas du PPSAC qui fait l'objet de notre étude.
Le second enjeu dont il sera question ici est celui de
l'efficacité des programmes de lutte contre la pandémie. En
effet, le Plan Stratégique National 2014-2017 a été
rédigé dans un contexte marqué des injonctions fortes de
l'ONUSIDA concernant la gestion axée sur les résultats des
programmes de lutte contre la pandémie. Par ailleurs, avec l'approche de
financement basé sur la performance que le fons mondial a adopté
depuis peu, l'enjeu de la mise en oeuvre efficace des programmes se pose
davantage avec acuité.
Nous terminerons par le problème du déficit de
financement auquel il faut faire face aujourd'hui dans un contexte
international et qui se caractérise de plus en plus par la
frilosité des principaux bailleurs de fonds pour ce qui est d'investir
dans la lutte. Ce problème de déficit de financement de la lutte
contre le VIH fait davantage peser sur les programmes déjà
financés, des exigences d'efficacité. Il semble clair à
l'esprit qu'à l'avenir, les programmes qui bénéficieront
des ressources seront ceux ayant fait la preuve de leur efficacité par
le passé ; le financement basé sur la performance du fonds
mondial en est un élément d'explication.
II.1 L'enjeu relatif à
la faible couverture en traitements antirétroviraux
La couverture en traitement du VIH est assez faible au
Cameroun. Le pays partage cette triste performance avec la majorité des
pays de la sous-région Afrique Centrale et Occidentale. Les taux de
couverture sont dans cette sous-région généralement
inférieurs à 40 % ; nettement en deçà du seuil
inférieur de 60 % qu'on observe dans la plupart des pays d'Afrique
Australe. Cette faible couverture fait peser davantage de pression sur les
programmes visant la prévention des nouvelles infections.
Après avoir présenté le contexte
général de la prise en charge des PVVIH dans la
sous-région, nous évoquerons le cas spécifique du
Cameroun. Nous terminerons ces développements en présentant
l'impact de cette faible couverture sur les exigences d'efficacité
attendues des programmes de prévention des nouvelles infections.
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