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L'altermondialisme comme alternative a la derive du capitalisme mondial actuel

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par Marcelline LUEMBE OMBA N'SODI
Université chretienne Cardinal Malula - Licence 2015
  

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Section 3 : Les actions des altermondialistes

Au delà des coups d'éclats, dont ceux de Jose Bove avec en particulier pour cible les organismes génétiquement modifiés (OGM) parmi lesquels la destruction de milliers de plusieurs milliers de plants de riz transgénique en 1999, les actions des altermondialistes peuvent être reparties en 3 périodes bien distinctes.

3.3.1. Les années 1990

Cette période coïncide avec la multiplication de mobilisations locales et nationales contre le néolibéralisme dans toutes les régions du monde au milieu des années 1990. Au cours de cette époque, le mouvement altermondialiste était essentiellement organisé, d'une part, autour de campagnes internationales (comme celle contre la dette du tiers-monde), des réseaux et des rencontres d'intellectuels militants et d'ONG et de contre-sommets , d'autre part, sur des mobilisations populaires massives au niveau local et national, comme les « guerres de l'eau » en Bolivie, ou de paysans dans toute l'Asie.

Au milieu des années 1990, des acteurs très divers se sont mobilisés contre les politiques néolibérales, dénonçant notamment l'influence croissante de l'Organisation Mondiale du Commerce, le poids de la dette du Tiers Monde et le pouvoir des multinationales : des mouvements indigènes, particulièrement médiatisés à partir de la révolte des zapatistes au Mexique, la « guerre de l'eau » en Bolivie, les coalitions sud-africaines contre les privatisations, les mouvements des petits paysans en Asie et en Amérique latine, réunis à partir de 1993 dans le réseau global Via Campesina, qui revendique aujourd'hui près de 200 millions de membres à travers le monde ; des syndicats, particulièrement mobilisés en Corée du Sud ; des intellectuels progressistes ; des écologistes ; la Marche Mondiale des Femmes ; des activistes libertaires et des réseaux de jeunes « alter-activistes », des centaines d'ONG et des dizaines de milliers de « simples citoyens ».

Cette époque a également été marquée par la multiplication des « contre-sommets », autour des grandes rencontres des institutions internationales. Les mobilisations altermondialistes à Seattle en 1999 et l'échec du sommet de l'Organisation Mondiale du Commerce ont eu une grande portée symbolique et ont incarné le message central de l'altermondialisme : de « simples citoyens » peuvent avoir un impact jusqu'au plus haut niveau de décision international.

3.3.2. 2001-2005 

Tous ces acteurs se sont retrouvés au premier Forum Social Mondial, organisé à Porto Alegre (Brésil) en janvier 2001 et qui marque le début d'une nouvelle phase. Au cours des cinq années qui suivirent, des centaines de Forums Sociaux furent organisés au niveau local, national, continental et mondial. Plutôt que l'opposition à une institution internationale qui fut au coeur des contre-sommets, les forums ont pour objectif de favoriser les échanges entre des militants de différentes parties du monde autour des alternatives qu'ils mettent en oeuvre. Le premier Forum Social Européen de Florence, le Forum Social Mondial 2004 à Mumbai et le Forum Social Mondial 2005 à Porto Alegre, qui ont respectivement rassemblé 50.000, 120.000 et 170.000 personnes, figurent parmi les plus grands succès de l'altermondialisme, tant au niveau de la mobilisation populaire et des échanges qui s'y sont créés autour de différents espaces thématiques qu'en matière d'organisation, plus ouverte et horizontale que les éditions antérieures des Forums Sociaux.

L'opposition à la guerre en Afghanistan et en Iraq fut un axe majeur du mouvement entre 2002 et 2004. L'initiative de la manifestation globale qui a rassemblé entre 10 et 20 millions de personnes le 15 février 2003 a par exemple été lancée par les Forums Sociaux. Au cours de cette période, les Forums Sociaux ont bénéficié d'un tel écho populaire et médiatique que les leaders progressistes latino-américains s'y sont régulièrement retrouvés et que même des politiciens de droite ou des représentants de la Banque Mondiale ont voulu y participer. Cette période correspond aussi à l'arrivée au pouvoir de gouvernements progressistes en Amérique latine.

3.2.3. Depuis 2011

Entre 2005 et 2010, le monde arabe a été la région où se sont tenus le plus grand nombre de forums sociaux internationaux. C'est de cette région qu'est partie en 2011 une vague globale de mouvements. Ils ont dénoncé les politiques d'austérité, en rappelant que ce sont les dérives de la finance et non celle des Etats sociaux qui étaient à l'origine de la crise. Au-delà de la crise économique, les « indignés » et le mouvement « occupy » ont surtout dénoncé la crise de la démocratie. Ils se sont insurgés contre l'absence de choix offert par les principaux partis de la démocratie représentative, contre les inégalités et contre la collusion entre les « 1% » les plus riches et les dirigeants politiques. Pour les indignés et les activistes d'Occupy, la démocratie n'est pas qu'une revendication, elle est aussi (et surtout) une pratique. L'expérimentation d'une démocratie directe, participative et horizontale dans les débats, les processus et l'organisation de la vie quotidienne était le coeur de leurs campements et de leurs assemblées de quartier.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo