Interactions et ancrage territorial des industries créatives: le cas de la Belle-de-Mai à Marseille( Télécharger le fichier original )par hélène sEVERIN Université Aix-Marseille - Master 2 géographie du développement 2015 |
2. Des projets qui s'intéressent très peu au développement économique du quartierFinalement, même s'il n'y a pas beaucoup de liens sociaux, certaines structuresintègrent le rapport au quartier d'un point de vue social dans leurs projets. C'est le cas par exemple de la Friche qui souhaite offrir un espace sportif pour les habitants du quartier ou encore qui souhaite aider les plus défavorisés. C'est aussi le cas de la crèche qui a fait de la mixité sociale un des objectifs principaux de son projet. Mais c'est aussi le cas au Pôle Patrimoine où des événements ponctuels rassemblant les habitants du quartier sont de plus en plus à l'ordre du jour. Par contre, le Pôle Média n'a aucune vocation sociale (même si l'idée du projet de studio rencontre pour Plus belle la vie a été énoncé). Comme nous l'avons vu, son but est d'abord et avant tout de créer de l'économie par le biais des industries créatives. Mais est-ce que cette économie profite au quartier ? Ou est-ce qu'elle profite seulement aux institutions qui subventionnent et aux entreprises ? Aussi, est-ce que les deux autres pôles ont vocation à développer une économie qui participerait à l'économie locale ? a) Quelques projets pour le développement économique du quartierUn des projets ambitieux où industries culturelles et quartier défavorisé tentent de tisser un lien est sans aucun doute celui du Gyptis. Yann LORTEAU, nous explique, lors de notre entretien, le projet : « le Gyptis est un cinéma implanté dans le quartier, qui est financé et géré par la Friche. Bien qu'il reste un cinéma d'art et d'essai, tout l'intérêt réside dans sa programmation. Nous mettons en place des séances de famille et nous avons les tarifs les plus bas de Marseille (2,50 euros la séance). Le but était donc de faire des propositions qui conviennent à la population du quartier ». Le cinéma a donc un objectif évidemment social, puisqu'avec des tarifs attractifs et des offres qui conviennent à la population il permet de la rassembler, mais il est aussi un bon moyen de redorer l'image du quartier et de le redynamiser.Certains sont d'ailleurs très optimistes. « Non le quartier n'est pas abandonné ! Les choses changent ! » s'estpar exemple félicitée lors de l'inauguration du GyptisLisette Narducci (PRG), maire du 2e secteur (2e-3earrondissements)103(*). Ce projet montre également bien le fait que la Friche souhaite de plus en plus s'ouvrir sur le quartier. C'est d'ailleurs ce que Alain ARNAUDET dit : il s'agit de « désenclaver la Friche sur le quartier, et désenclaver le quartier sur Marseille »104(*). C'est finalement en se rapprochant du quartier et en créant de la proximité avec les associations, la population, que le quartier pourra s'en sortir. Un autre projet, qui n'est pour l'instant qu'une idée, qui permettrait de redynamiser le quartier d'un point de vue économique, serait initié par la ville de Marseille sur le secteur du Pôle Média. Nathalie AVERSENQ qui est en charge du projet Pôle Média, nous explique qu'« Il y a la question de Plus belle la viequi meurtrit tout le monde : tout le monde voudrait visiter leurs locaux et rencontrer les acteurs. C'est sans doute quelque chose qui aiderait le quartier et nous y réfléchissons évidemment. Si on avait un showroom il y aurait énormément de gens qui voudraient le visiter. Des activités connexes au sein du quartier pourraient ainsi se développer. Ça aurait un succès fou, cela pourrait avoir un impact très positif sur le quartier. Mais il faudrait trouver le foncier, car au Pôle Média c'est impossible. Notre objectif est de réaliser ce projet rapidement, et nous aurions même dû le faire avant »105(*). Bien que ce projet ne soit encore qu'une idée, il montre bien le fait que les entrepreneurs et politiques commencent à se demander comment le Pôle Belle-de-Mai pourrait enfin aider le quartier. * 103http://blogs.mediapart.fr/edition/visages-de-marseille/article/071014/le-quartier-de-la-belle-de-mai-laboratoire-du-futur * 104La Provence, 11 mai 2012, Friche et culture ont-elles vraiment changé la Belle-de-Mai, Marie-Eve BARBIER et Delphine TANGUY * 105 Propos recueillis le 20 mai 2015 |
|