Interactions et ancrage territorial des industries créatives: le cas de la Belle-de-Mai à Marseille( Télécharger le fichier original )par hélène sEVERIN Université Aix-Marseille - Master 2 géographie du développement 2015 |
b) Projets proposés pour répondre aux enjeux : les ambitionsLe projet du Pôle de la Belle-de-Mai par d'un constat alarmant : « le site de la Seita s'ajoute aux 45 hectares de Friches industrielles de Marseille auxquelles Christian Poitevin, élu à la culture, rêve de donner une seconde chance. »85(*). On a donc, d'un coté, un territoire en Friche, abandonné, et de l'autre, des acteurs locaux qui souhaitent le réhabiliter par la culture. Le SFT apparaît alors comme « les créateurs » de cette résurrection. Ce sont eux qui, les premiers, se sont installés à la Belle-de-Mai et ont changé l'image du quartier. Selon Michel DUFFOUR, alors secrétaire d'Etat du Ministère de la Culture, « il faut des réponses politiques à ces propositions atypiques. Mais il ne s'agit pas d'enfermer dans des cases. Nous ne cherchons pas à écrire les aventures à leur place. »86(*). Pour que la culture s'installe durablement sur le territoire, il faut donc que la Friche s'institutionnalise. Et c'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé en 1998 lorsque la ville décide de racheter l'ancienne manufacture. En partant de ce constat, nous nous sommes demandé quels étaient les projets de développement des trois pôles et surtout quelles étaient leurs ambitions. Nous avons donc, d'un coté, la Friche, lieu dédié à la culture et au spectacle, dont l'ambition est de donner une vision nouvelle de la culture à un public toujours plus grand. On peut supposer, en suivant la définition, que la Friche culturelle doit participer à l'ancrage territorial puisque ce sont des artistes qui utilisent et s'approprient la ressource culturelle tout en la territorialisant afin que la population et que le territoire se les approprient (l'artiste et la ressource). Le Pôle Média, est un espace qui regroupe des entreprises de l'audiovisuel et du multimédia. Créé en 2004, il est aujourd'hui un lieu incontournable où se regroupent un incubateur, une pépinière, un cluster, et des entreprises créatives. Le Pôle Patrimoine regroupe quant à lui des structures dédiées à la conservation et à la restauration du patrimoine. Il semblerait donc, en apparence, que les trois îlots ne soient pas des projets de territoire où le quartier et la population seraient intégrés aux ambitions de développement, bien que la Friche culturelle doit quand même répondre à certaines de ces exigences (d'autant que le projet de Friche est devenu « un projet culturel pour un projet urbain » en 1995).Nous n'avons malheureusement pas eu accès aux projets en phase idéique, ni même aux ambitions avancées par les politiques. Mais nous pouvons cependant supposer que le développement du quartier n'était pas la question de départ. Le but du projet était surtout de donner une nouvelle image à la culture et à la créativité à Marseille afin de rendre la ville plus attractive. Nous nous sommes alors demandé, sur la base de cette supposition, si les projets ont été une réussite d'un point de vue économique, urbain et social. * 85 La Provence, 25 avril 1994, Friches : opérations résurrection. * 86 La Provence, 02 février 2002, L'art en dehors des sentiers battus, Patrick Merle |
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