0.2. PROBLEMATIQUE
Cette étude poursuit comme mission fondamentale, celle
d'analyser les différents problèmes que rencontrent les milieux
ruraux pour échapper aux bienfaits de la mondialisation qui rend le
monde un petit village d'essor intégral grâce à un
accès libre à l'information. Cette mission ira jusqu'à
faire de Kaniola, jadis un champ de bataille, un réel lieu de
pèlerinage.
De la sorte, en introduisant la problématique de son
travail sur Kaniola, MUGISHO (2008-2009) écrit : « La
population de Kaniola a été la cible des Interahamwe et autres.
Aujourd'hui, elle vit dans la peur et dans le traumatisme. Presque chaque jour,
nous entendons à la radio, nous lisons dans les journaux,... des cas des
viols, tueries, incendies des maisons, pillages des ménages et du
bétail, les enlèvements des filles, femmes, hommes et enfants
vers la forêt dans ce coin de l'Archidiocèse de Bukavu, en RDC
où ils subissent des traitements inhumains.»
RUGENDABANGA (2006-2007) corrobore l'écrit de MUGISHO
en ces phrases : « ...la quasi-totalité de la population
de Kaniola se trouve être en débandade suite aux opérations
des groupes armés... Certains ont déjà élu domicile
à Bukavu et à Walungu-centre. Mais, tous désirent rentrer
chez eux à la seule condition que la paix soit rétablie dans
leurs villages respectifs. »
Par ailleurs, MUGISHO (2008-2009)
ajoute : « ... à Kaniola, en ce qui concerne les
femmes violées, des initiatives ont été déjà
entreprises par la paroisse et par le Centre Koko qui est une association sans
but lucratif (asbl) d'aide aux femmes et aux filles victimes de viols afin de
les réintégrer dans la société. Nous regrettons
cependant de voir qu'aujourd'hui la question concernant les femmes et filles
violées est devenue un fond de commerce de la part des Organisations Non
Gouvernementales et d'autres associations. »
Les deux auteurs ci-haut cités ont bien soulevé
des problèmes réels à ces deux époques de leurs
études. Or, nous sommes à une autre période très
différente aux leurs. Ce qui est inacceptable est qu'à
présent, certaines personnes sans informations authentiques et/ou
délits d'initiés sur Kaniola prennent toujours ce milieu
rural comme celui de l'époque de 1996-2008. Sur base des travaux de ces
deux chercheurs, il importe que nous effacions cette image d'un Kaniola
toujours en proie aux violences et aux viols en livrant au monde une autre
image authentique, vécue et produite en instantané par les
habitants de Kaniola eux-mêmes.
Tout en faisant nôtre ce passage de Vian (1979) :
« S'il est une chose que l'on peut faire, c'est justement apprendre.
On peut apprendre qui était untel. On peut étudier sa vie, son
milieu social, son environnement. On peut rechercher les influences subies par
lui. On peut finalement tenter de comprendre pourquoi il a fait telle ou telle
oeuvre». Dans cette perspective, cette étude nous amène
à apprendre et faire apprendre sur Kaniola.
Nous le savons : presque chaque jour, nous entendons
à la radio, nous lisons dans les journaux des actes de vandalisme et des
traitements inhumains à Kaniola. Partout, à nos jours même,
certains compatriotes ont encore cette mauvaise image de Kaniola. Par exemple,
ce dimanche 2 août 20015, à bord d'un bus de transport en commun
de Bukavu vers Walungu, dans un dialogue d'échange sur l'avenir de
Kaniola... Une passagère sans information (vérifiée
et non) actualisée s'exclame : « Tu te rends à Kaniola,
une zone rouge où on viole même les hommes? Oh ! tu n'as
plus besoin de ta vie... ! [...] ».
A cela, la gêne n'est plus de savoir comment le
problème de Kaniola est répandu dans le monde, mais comment les
habitants de Kaniola vont s'approprier leur problème. Laisser l'histoire
de Kaniola aux seuls généreux journaux, radios étrangers
et parfois locaux serait irresponsable au moment où l'histoire de
Kaniola doit aussi être écrite par les Balinda conscients pour
faire face aux délits d'initiés sur la situation du milieu. Cela
sera poser une pierre pour les reconstructions du tissu social,
économique et politique de Kaniola.
Pour cela il faut alors combattre toutes les formes
d'obscurantisme, par un esprit critique de tous les instants, en refusant les
catégories sociales qui épouvantent pour manoeuvrer, en
n'acceptant aucune limitation aux possibilités de chacun, aucune
spécialisation outrancière, etc. et de donner à tous les
moyens de savoir : la connaissance. C'est cela alors le fait de constater
l'évolution, car « refuser l'évolution est une position
intellectuelle de cadavre ». Il faut plutôt l'admettre et
trouver des solutions pour l'orienter dans la bonne direction, vers le
progrès.
Tous les communicants le savent - pour faire parler de soi
vers le progrès, il faut créer des événements et
profiter des événements qui existent et prévus pour
communiquer. En ce cas, les sites des réseaux sociaux comme Twitter,
Google+, Youtube... et Facebook restent le meilleur moyen de
combattre toutes les formes d'obscurantisme vers le progrès. Ces
réseaux sociaux permettent de rester en contact avec nos langues
véhiculaire et vernaculaire. Cela étant, Facebook reste un site
communautaire permettant à ses utilisateurs de partager des informations
avec un groupe d'amis choisis ou non. Les utilisateurs forment alors un
réseau social dont les informations entre eux sont assurées par
le site et contrôlées par chacun d'eux ou d'un Administrateur de
Page (ou de compte).
Comme nous l'avons dit plus haut, le groupement de Kaniola est
reconnu aujourd'hui mondialement comme un Far-West, un lieu où les
actions les plus inédites ont été commises. Même
lorsque la population de Kaniola pense vivre dans la quiétude, son image
est tellement ternie que le groupement est devenu le symbole de la mort et de
la désolation.
Or, il nous semble qu'à l'heure actuelle, la
propagation et la diffusion des informations passent par des outils (NTIC)
à la portée même du commun des mortels
(téléphones des plus chers et aux moins chers : du
Smartphone à l'Itel simple, par exemple).
Il n'est donc plus important aujourd'hui d'avoir absolument un
Smartphone ou autre téléphone de classe pour se connecter
à Internet. Il devient donc possible, même aux couches sociales
les plus reculées et les plus rudimentaires de se connecter et de
partager les informations en ligne pour peu que le milieu dispose d'un
réseau téléphonique.
Ainsi, dans le souci de désenclaver le groupement de
Kaniola et offrir à l'humanité une vraie image plus authentique,
nous nous proposons de créer une Page Facebook dénommée
« Tout sur Kaniola ».
Pour y arriver les questions de recherche suivantes ont
guidé cette étude :
Ä A quelles conditions la population du groupement de
Kaniola peut-elle être connectée sur Facebook via le réseau
téléphonique ?
Ä Quelle garantie sécuritaire la création
d'une Page Facebook sur Kaniola offrirait-elle au regard de tous les arnaqueurs
informatiques que nous connaissons dans ce domaine ?
Ä L'outil de travail collaboratif en ligne,
contribue-t-il à l'émergence d'une intelligence
collective et l'accès facile à la vraie information pour les
habitants de Kaniola et d'ailleurs ?
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