2.3.2.2. Tueries et enlèvements
Pendant la période des opérations des bandes
armées, on a enregistré beaucoup de personnes enlevées et
de personnes tuées à travers différents villages. A ce
sujet, la Constitution de la RDC ne reste pas silencieuse vis-à-vis des
actes ignobles qui portent atteinte à la dignité de la personne
humaine. Elle stipule à son article 16 : « La
personne humaine est sacrée. L'Etat a l'obligation de la respecter et la
protéger. Toute personne a droit à la vie... ». Mais
qu'est-ce qui est noté ? Douloureusement la dignité de la
personne humaine est bafouée !
2.3.2.3. Viols et violences faites à la femme
Violer une femme n'est pas différent de la tuer. Il n'y
a pas d'acte plus pire envers la femme que de la violer.
Amnesty International (2001) éclaircit :
« Tout acte de violence dirigée contre le sexe féminin,
et pouvant causer préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou
physiologiques y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation
arbitraire de liberté que ce soit dans la vie publique ou dans la vie
privées sont condamnables. Le viol consiste à
pénétrer le corps d'une personne de force sans son consentement
au moyen du pénis ou d'un objet comme une matraque, un bâton ou
une bouteille. »
Les bandes armées qui opéraient à Kaniola
ont utilisé des objets de toute sorte pour commettre de tels actes.
Actes dont les traces restent choquantes et rejaillissent constamment dans
l'être des victimes. Pour la plupart des victimes, le viol a
engendré chez elles un choc psychologique parfois difficile à
surmonter. En plus, on peut observer chez certaines une réelle
dégradation de la santé physique. Quelques unes de ces femmes ont
peur de se montrer. Nombreuses étaient revenues de la forêt avec
des grossesses indésirables. Leur vie en société est
devenue sans garantie. Pour survivre, certaines s'adonnent à la
mendicité et d'autres à la débauche, pourtant la coutume
des Bashi condamne cette pratique qui est plutôt rare dans les milieux
ruraux. Cette débauche entraîne la propagation du VIH/SIDA, car on
a enregistré le cas de ce virus chez certaines rescapées.
2.3.2.4. Pillages
Selon RFDP-Bukavu (2004) - Les pillages des biens des victimes
ont encore fragilisé leur situation déjà précaire
par le fait qu'il aggrave de plus en plus leur état de pauvreté.
La population de Kaniola a connu les pillages de tout genre. Elle a
été dépouillée de tous les biens matériels
et financiers par les bandes armées. Les vaches, les chèvres, les
moutons, les poules, les lapins, les cobayes ont été
pillés ainsi que d'autres biens de valeurs comme les habits, les
ustensiles de cuisine, etc. Ces bandits emportaient tout à leur
passage : les personnes et leurs bétails vers la forêt. C'est
ce qui explique jusqu'à nos jours la vie difficile à Kaniola
même si le milieu est en train de se reconstruire. Non seulement il faut
reconstruire le tissu social, mais aussi il faut petit à petit
équiper la population pour qu'elle puisse produire et lui venir en aide
avec le minimum pour la survie.
Dans le tableau suivant, nous résumons les
méfaits qui sont auteur des traumatismes de Kaniola
Tableau n°4 : statistiques des
méfaits dans le groupement de Kaniola
IDENTIFICATION DES MEFAITS
|
ANNEES
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Personnes tuées et/ou massacrées
|
05
|
10
|
20
|
54
|
36
|
140
|
169
|
10
|
06
|
Viols et violences faites aux femmes
|
274
|
383
|
422
|
776
|
838
|
869
|
426
|
366
|
09
|
Enlèvements et déportations
|
175
|
319
|
461
|
402
|
527
|
531
|
209
|
74
|
07
|
Rançons payées
|
+150 000 $US
|
Maisons incendiées
|
05
|
21
|
12
|
111
|
05
|
03
|
|
|
|
Vaches pillées
|
185
|
219
|
347
|
173
|
338
|
101
|
03
|
|
|
Autres bêtes pillées (chèvres, moutons)
|
+45 000 animaux
|
Infrastructures endommagées
|
16 écoles
|
Source : Bureau groupement Kaniola
La liste des identifications n'est pas exhaustive dans ce
tableau.
|