_ Parcours Suivi
Carrières de droit public
L'ECHEC DU CYCLE DE DOHA DE 2001
MEMOIRE DE MASTER 1
PRESENTE PAR : FAYE NDEYE-ARAME
Soutenance publique : Mai 2014
Membres du jury
VERONIQUE LABROT | Maître de
Conférences ; Directrice du mémoire
BEATRICE THOMAS-TOAL| Doyenne de l'U.F.R.
Droit-Economie-Gestion
REMERCIEMENTS
LA CONSTRUCTION DE CE MEMOIRE A ETE POSSIBLE GRACE AU CONCOURS
DE PLUSIEURS PERSONNES A QUI JE VOUDRAIS TEMOIGNER TOUTE MA RECONNAISSANCE. JE
VOUDRAIS TOUT D'ABORD ADRESSER TOUTE MA GRATITUDE A LA DIRECTRICE DE CE
MEMOIRE, MME LABROT VERONIQUE, POUR SA PATIENCE, SA DISPONIBILITE ET SURTOUT
SES JUDICIEUX CONSEILS. JE LA REMERCIE DE M'AVOIR ENCADRE, ORIENTE, AIDE ET
CONSEILLE.
J'EXPRIME EGALEMENT MA GRATITUDE A MME BEATRICE THOMAS-TOAL
POUR AVOIR ACCEPTE DE FAIRE PARTIE DU JURY
JE TIENS A EXPRIMER MA GRATITUDE AUSSI A MME SEVERINE
LEPIOUFF BIBLIOTHECAIRE A LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DE BOUGUEN POUR AVOIR
CONTRIBUE A ALIMENTER MA REFLEXION A TRAVERS LA RECHERCHE DE DOCUMENTS.
JE TIENS ENFIN A REMERCIER TOUT PARTICULIEREMENT MA FAMILLE
QUI MALGRE LA DISTANCE M'A SOUTENU DURANT LA REALISATION DE CE TRAVAIL AINSI
QUE TOUTES LES PERSONNES QUI M'ONT SOUTENUE.
LISTE DES ABREVIATIONS
-ACP : Afrique Caraïbes
Pacifique
-ACR : Accords Commerciaux
Régionaux
-ADPIC : l'Accord sur les aspects
des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce
-AGCS : L'Accord
général sur le commerce des services
-AMNA : L'accès au
marché non agricole
-AOTC : l'Accord sur les
obstacles techniques au commerce
-ASEAN : l'association des
nations du sud-est
-CAIRNS : Groupe de pays
exportateurs de produits agricoles qui se sont mobilisés en faveur de la
libéralisation des échanges dans ce secteur
-CNC : Comité des
Négociations Commerciales
-DPIS : Droits de
propriété intellectuelle en santé
-EU: Etats-Unis
-GATT: General Agreement on Tariffs
and Trade
MNT : Mesures Non Tarifaires
-OCDE : L'Organisation de
coopération et de développement économique
-OMC : Organisation Mondiale du
Commerce
-OGM : Organisme
Génétiquement Modifié
-PD : Pays
Développement
-PDD : Programme de Doha pour le
Développement
-PED : Pays en
Développement
-PIB : Produit Intérieur
Brut
-PMA : Pays les Moins
Avancés
-PVD : Pays en Voie de
Développement
-SRAS : Syndrome Respiratoire
Aigu Sévère dans le cadre de la santé publique
TSD : traitement spécial
et différencié
-UE : Union Européenne
-WTO: World Trade Organization
SOMMAIRE
Sommaire.................................................................................................................5
Introduction
Générale.......................................................................................6
PREMIERE PARTIE : DOHA : UN CYCLE DESTINE A
DEBOUCHER SUR UNE
IMPASSE.....................................................................................................................15
Chapitre1 : Des questions principales difficilement
consensuelles................................................17
Section1 : La question agricole en débat
.................................................................................18
Section2 : Les dissensions
politiques....................................................................................32
Chapitre2 : L'absence d'entente sur le
déroulement et l'objet du
cycle ....................................... 48
Section1 : le blocage du processus de départ
........................................................................50
Section2 : La marginalisation de l objectif
initial....................................................................54
DEUXIEME PARTIE : UN ECHEC A
DEMI -TEINTE.........................................................59
Chapitre1 :L'impact de l'échec du cycle de
DOHA ................................................................61
Setion1 : L'empreinte du cycle sur le commerce
international....................................................63
Section2 : L'impact sur les différents
participants aux négociations : les
Etats ...............................67
Chapitre2 : Vers une possible relance du cycle de
DOHA........................................................74
Section1 : DOHA : un cycle non
bouclé...............................................................................76
Section2 : L'existence d'une éventuelle
solution de
compromis...................................................................................................................81
INTRODUCTION
Organisme à vocation universelle, l'Organisation
Mondiale du Commerce a pour mission principale la régulation des
rapports commerciaux entre les Etats. « Elle regroupe actuellement
159 membres depuis l'accession de la République Démocratique du
LAO, le 02 février 2013, le
Tadjikistan (2 mars
2013) et le
Yémen (4
décembre 2013). Ces membres peuvent être des Etats, des
territoires douaniers pleinement autonomes et même des organisations
régionales (cas de l'Union
Européenne). »1(*)
L'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.) est née
le 1er janvier 1995 des dispositions de l'accord de Marrakech signé
le 15 avril 1994, au terme d'un cycle de négociations (Uruguay
Round) ayant duré près de huit ans. « Elle
succède au G.A.T.T. (Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce) conclu près de cinquante ans plus tôt,
avec le même objectif : favoriser le développement du
commerce international en organisant une ouverture progressive et
négociée des marchés nationaux par la réduction des
droits de douane et autres obstacles à la circulation des biens et
services »2(*). Ce
dernier s'est développé autour de cycles ou
« rounds ». Par cet « accord 23 pays avaient
accepté de réduire les tarifs douaniers, de lever les entraves
aux échanges et d'éliminer les discriminations en matière
de commerce international. »3(*)
Cependant, malgré les progrès
réalisés en particulier durant ces différents
cycles ; ils restaient nettement incomplets. « L'OMC ou WTO
(World Trade Organization) est dés lors devenue centre d'une structure
internationale régissant les différentes règles
commerciales de ses membres. Devenue gestionnaire de tous les accords
établis dans le cadre du GATT, l'OMC reprend à son compte avec de
nouveaux cycles amorcés lors des différentes conférences
ministérielles, la gestion du commerce international avec comme objectif
la réduction des obstacles dans les échanges de biens et
services »4(*).
Elle tente de favoriser autant que possible la bonne marche, la
prévisibilité et la liberté des échanges entre les
différents pays.
Elle devient alors un cadre de négociation permettant
la résolution des problèmes commerciaux qui existent entre les
différents pays. Son action porte principalement sur le commerce des
marchandises des services, des biens agricoles et industriels, de la
propriété intellectuelle et des investissements liés au
commerce. « Ce commerce contient des principes et d'exceptions. Il
s'agit d'engagements pris par les différents membres pour diminuer les
droits de douane et autres obstacles au commerce en vue de développer
l'ouverture des marchés de services. »5(*) Au sein de l'OMC, sont
négociés et signés par les membres eux-mêmes et
ratifiés par leurs parlements, les accords issus de négociations.
Un équilibre délicat doit être
trouvé entre le droit de réglementer des gouvernements pour
protéger leurs citoyens et la nécessité d'éviter
les obstacles non nécessaires au commerce, un équilibre que
concrétisent deux Accords clés de l'OMC, l'Accord sur les
obstacles techniques au commerce et l'Accord sur l'application des mesures
sanitaires et phytosanitaires (aussi appelés Accords OTC et SPS).
Le système commercial multilatéral qu'incarne
l'Organisation mondiale du commerce a largement contribué à la
croissance économique, au développement et à l'emploi.
C'est dans cette optique que la conférence ministérielle, organe
suprême de décision de l'OMC, se réunit tous les 2ans.
Celle -ci regroupe tous les membres et est habilitée à
prendre des décisions sur toutes les questions relatives à tout
accord commercial multilatéral. Depuis la création de l'OMC, la
conférence ministérielle s'est réunie plusieurs fois. On
décèle actuellement 8 conférences ministérielles
dont chacune porte sur des sujets précis et des thèmes
prédéfinis.
Cependant, ce sera à la suite de « l
échec de la conférence de SEATTLE(1999) qu'a été
ouvert un neuvième cycle de négociations qui devrait
s'achever le 1 Janvier 2005 ».6(*)
L'OMC s'emploie donc à la réduction (voire
à l'élimination) des mesures non tarifaires, les
« MNT », (y compris les normes, les règlements
techniques et les procédures d'évaluation de la
conformité) qui ne s'avèrent pas justifiées ; une
action qui s'inscrit pleinement dans les objectifs du Programme de Doha pour le
Développement (PDD). Ce cycle prendra son origine à partir de la
conférence ministérielle de DOHA. Celle-ci s est tenue du 09 au
14 novembre 2001 à Doha au Qatar. Cette conférence
représente la quatrième conférence ministérielle de
négociations commerciales entre les membres de l'OMC. Cette
dernière a été à l'origine du cycle de Doha. Le
cycle de Doha ou connu sous le nom officiel de « Programme De
Développement » est un cycle où les négociations
représentent la moitié du programme de travail. Il avait
été envisagé comme « un grand espoir du fait que
le développement est un objectif essentiel mais surtout après la
suite décevante des cycles précédents devant ainsi
éliminer les effets négatifs de ceux-ci »7(*).
Le Programme de Doha pour Développement (PDD) est la
première négociation commerciale multilatérale depuis la
création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995. Il
constitue néanmoins le 9ème cycle après ceux
négociés dans le cadre du GATT. Il apparait dés lors comme
une ronde de négociations et regroupe en son sein 125 membres de l'OMC.
Il va durer trois années. Ce cycle vise spécialement la
réformation en profondeur du système commercial international par
la réduction des obstacles au commerce et des règles commerciales
révisées.
Le calendrier originel prévoyait la conclusion de la
quasi-totalité des négociations le 1er janvier 2005.
Cependant, une chronologie des différentes phases à la suite du
lancement du cycle de Doha permettra de déceler la descente progressive
du programme de développement. Depuis Doha, « des
discussions ministérielles se sont tenues à
Cancún en
2003, à
Genève en
2004, à
Hong
Kong en 2005 à Genève en
2006 et
2008
et à Bali en 2013»8(*). En effet cela débute avec la conférence
de Cancun en 2003. « Après quelques mois de blocage, une
nouvelle dynamique émergea au courant du premier semestre 2004 et
aboutit au "Paquet de juillet 2004". Ce document présente le cadre, la
structure et la direction des négociations à venir concernant les
thèmes clefs (agriculture et coton, AMNA, services, questions relatives
au développement et les autres sujets) tout en révisant le
calendrier original. Dans ce cadre, afin d'entamer les négociations sur
la facilitation des échanges, les trois autres thèmes des
"Questions de Singapour" furent mis de côté. Cette dynamique
aboutit à la Conférence ministérielle de Hong Kong de
décembre 2005. Cette phase intensive de négociations
déboucha sur la convocation d'une nouvelle Conférence
ministérielle informelle du 21 au 30 juillet 2008 à
Genève. Cette conférence fut caractérisée par
d'intenses tractations menées selon une approche basée sur des
cercles concentriques »9(*). Il en sera de même lors de la conférence
de Bali tenue en Indonésie. En effet, l'accord de Bali n'est pas un
remplacement de l'infâme Cycle de Doha de 2001, mais plutôt un
effort pour faire avancer le Programme de Doha pour le développement.
Neuvième série de négociations
depuis la seconde guerre mondiale et la première depuis que l'OMC a
hérité du système commercial multilatéral en 1995,
« ce cycle avait pour but essentiel de réaliser la
première grande refonte du système du XXIe siècle. Il
devait aussi permettre l'établissement d'un accord sur la
négociation pour le 1er Janvier 2005. Les seules exceptions
étaient les négociations visant à améliorer et
à clarifier le Mémorandum d'accord sur le règlement des
différends et les négociations sur un système
d'enregistrement des indications géographiques pour les vins et les
spiritueux qui ont été ajoutés
ultérieurement. »10(*)
L'aboutissement de ce cycle reposait sur un cadre très
spécial. En effet, le compromis obtenu à l'issue du Cycle
d'Uruguay comprenait des engagements visant la poursuite des réformes
convenues au cours du cycle dans trois domaines.
Cycle de développement, il a été
lancé au lendemain de la conférence ministérielle. En
effet, « le conseil général a approuvé une
organisation ad hoc permettant de couvrir un champ qui n'a jamais
été aussi large au cours des précédents cycles. Il
a ainsi été créé le Comité des
Négociations Commerciales(CNC) qui permettait de suivre de
manière horizontale l'ensemble des négociations. Celui-ci
était présidé par le Directeur Général de
l'OMC. Il était chargé d'établir des organes de
négociation subsidiaires pour traiter les différents sujets de
négociations»11(*).
De ce fait, les négociations sectorielles ou
thématiques sont menées dans les organes subsidiaires.
« Ces organes se regroupaient en session extraordinaire. L'essentiel
des négociations du cycle se déroulait en fait dans des enceintes
informelles aux formats multiples et variables avec le temps destinées
à faire émerger un consensus. Ces négociations se
faisaient dans des « green rooms » et réunissaient
les représentants des membres. Il ressort donc que les autres travaux
prévus dans le programme étaient menés au sein d autres
conseils et comités de l'OMC »12(*)
L'ensemble de ces négociations et travaux qui
regroupaient les accords convenus par les différents participants
à la conférence était appelé Programme de Doha pour
le Développement (PDD). « Ce programme avait pour
objectif principal d'améliorer l'accès des pays en
développement aux marchés des pays riches, et
particulièrement dans le domaine agricole »13(*).
Durant ce cycle, 21 sujets ont été
énumérés. « La majeure partie donnait lieu
à des négociations. Les autres travaux étaient relatifs
aux actions inclues dans le cadre de la mise en oeuvre, l'analyse et la
surveillance.»14(*).
C'est ainsi, qu'il a été mis en avant différents objectifs
ayant trait à la libéralisation des échanges
internationaux entre les différents membres. Ces objectifs
répondent à des domaines spécifiques.
Cependant malgré l'établissement des
règles préétablies pour mener à bien ce cycle de
négociation, il va hélas déboucher sur un échec.
Celui-ci est relatif à plusieurs causes. En effet, le contexte dans
lequel Doha a été développé n'était pas
conforme à une période de négociation commerciale.
La Déclaration de Doha de novembre 2001 a confirmé cet
objectif en prévoyant « l'élaboration d'un système
commercial équitable et axé sur le marché »15(*) . La préparation du
cycle de Doha n'a pas échappé aux débats traditionnels sur
la configuration de la négociation : cycle large ou étroit, long
ou court, engagement unique pour tous ou accords à la carte, tout fut
envisagé, et le début des négociations n'a pas clos ces
interrogations.
La préparation du cycle a débuté durant
la conférence ministérielle en novembre 2001. Déjà,
deux mois avant il y a eu « les attentats du 11 septembre 2001 et la
réplique des Etats-Unis en Afghanistan, qui ont fragilisé d'un
coup les structures de coopération internationale»16(*). Le conflit irakien va aussi
avoir un impact sur son échec car « pourrait donc avoir des
effets contraires c'est à dire accroître la paralysie tant que la
situation du Proche-Orient ne sera pas stabilisée »17(*)
A cela s'ajoute une conjoncture économique difficile.
Sur ce plan, l'influence de la guerre sur la mondialisation va peser lourdement
sur le déroulement du cycle. En effet comme cela a été
présenté ; « la guerre n'arrête pas la
mondialisation ». « Le commerce mondial stagne depuis 2000, les
flux d'investissement baissent, et les voyages internationaux eux-mêmes
ont diminué sans que l'on puisse faire la part des risques politiques ou
de la conjoncture, continuellement déprimée depuis l'explosion de
la bulle financière en mars 2000. Si la guerre du Golfe de 1991 a
précédé l'une des plus importantes périodes de
croissance mondiale, il est difficile d'apprécier a posteriori l'impact
de cette croissance, tant sur la fin du cycle de l'Uruguay que sur le lancement
du suivant »18(*).
Des lors des interrogations s'imposent. Est-il en effet plus
facile de faire progresser un cycle de négociation dans une
période de stagnation : le compromis pourrait être
facilité par l'objectif commun de relance de la croissance par les
échanges ou dans une conjoncture élevée : le
coût des concessions étant absorbé plus aisément ?
Les perspectives économiques immédiates ne sont pas
encourageantes, mais les arguments ci-dessus peuvent aussi se retourner
aisément. Des éléments fortuits tels qu'une nouvelle
crispation en Asie et en Chine à cause de l'épidémie du
SRAS19(*) qui commence
à s'y répandre ou plus structurels , la remise en cause du
consensus sur les bienfaits de l'économie de marché après
les scandales qui ont ébranlé plusieurs entreprises aux
Etats-Unis, ou la faillite de l'Argentine peuvent aller aussi bien dans le sens
du blocage que de la relance de la négociation.
Les facteurs internes à la négociation sont les
plus importants : ils dépendent d'abord de l'objectif stratégique
du cycle, ensuite d'éléments propres au déroulement des
négociations. Comme son nom l'indique, le cycle de Doha est un cycle de
développement. « Il est incontestable que les PED avaient une
perception négative du cycle de l'Uruguay. Ce sentiment s'est en outre
inscrit dans la critique générale du commerce comme moteur du
développement. Ils doivent des lors obtenir une meilleure situation dans
le cadre du programme de Doha »20(*).
Les causes ayant engendré l'échec varient
dés lors. Un élargissement progressif du cadre des
négociations à d'autres domaines tels que les mesures
antidumping, les mesures non tarifaires ou les dispositions en faveur des pays
en développement sera une des causes de la suspension des
négociations. « Cette approche avait pour but premier
l'adoption des «modalités» concernant l'agriculture et l'AMNA
de même que la considération des étapes suivantes en vue de
la conclusion du cycle de Doha. Il apparaît donc que dans un contexte
marqué depuis septembre 2008 par la plus grande crise économique
et financière depuis les années 30, les négociations
peinent à avancer »21(*).
Entamé en 2001, le cycle de Doha s'articule comme une
mise à jour de ces corpus normatifs, ceci sur la base d'un mandat se
reflétant difficile. « Lancé sur la base du Programme
de Doha pour le Développement (PDD), le cycle de Doha engage les Etats
Membres de cette institution globale dans un processus de négociation en
vue d'un nouvel accord commercial multilatéral. »22(*) Il s'agit du principe de
l'engagement unique, hélas trouver un accord commun se
révèle difficile.
Des lors, « dans la situation internationale
actuelle, le succès d'une négociation mondiale dans le domaine
des échanges commerciaux pourrait constituer un signe tangible que le
système fonctionne et qu'une organisation internationale de premier rang
est à même de remplir la mission que ses membres lui ont
assignée. La poursuite et la conclusion des négociations dans le
calendrier imparti seraient également une réponse convaincante de
la communauté internationale aux détracteurs de la
libéralisation des échanges et, à travers elle, de la
coopération entre nations »23(*).
Au-delà du contexte immédiat, les pays riches,
comme les pays en développement (PED), ont un intérêt
direct à la poursuite du cycle. « Cette controverse a
opposé et continue d'opposer les tenants d'une négociation
limitée à l'accès au marché, à l'agriculture
et aux services, et les partisans d'un plus grand nombre de sujets, cet
élargissement. Les premiers parce que, dans une conjoncture qui
semble durablement déprimée, le succès favoriserait la
confiance et montrerait que le système commercial multilatéral
peut prendre en compte des questions comme la sécurité
alimentaire, la protection de certains services publics ou l'environnement. Les
seconds parce qu'il s'agit de montrer que les « règles du jeu
» peuvent être amendées dans un sens qui leur soit favorable,
d'une part, en apportant une solution à la délicate question de
la mise en oeuvre des accords du cycle de l'Uruguay, de l'autre, en rendant les
pays pauvres acteurs à part entière du commerce mondial, ce qui
n'est vrai, à ce stade, que pour une quinzaine de pays émergents
et une dizaine d'autres PED »24(*). L'OMC tente de démontrer la volonté
de tenir compte non seulement du poids numérique des PED, mais aussi du
retard accumulé par la majorité d'entre eux au regard des gains
attendus de l'ouverture des économies et de leur libéralisation
commerciale comme moteur de leur convergence.
Au-delà il a été remarqué une
division des différents acteurs. Les différends ont
démontré l'existence d'un gouffre Nord/Sud. « A la
volonté exprimée par l'Union européenne (UE) d'inclure ces
questions dans les négociations, s'oppose la résistance de
nombres de pays en développement. Sur le dossier agricole, la principale
donne apparaît avec l'émergence d'un groupe de pays en
développement (le G-20) s'opposant, à une offre
américano-européenne »25(*).
Trois catégories d'obstacles sont apparus du processus
de négociation : la rivalité commerciale entre les
Etats-Unis et les pays émergents ; les divisions entre pays en
développement sur certaines modalités PMA (services notamment) ;
et les intérêts divergents au sein du Groupe des PMA sur le
dossier clef de l'accès-libre au marchés sans droits de douane et
contingents.
Des lors, pour cerner les différents contours de ce
cycle, il est devient fondamental de se poser une question primordiale.
QUELLE EST LA PORTEE DE L ECHEC DU CYCLE DE DOHA ?
Répondre à une telle interrogation suppose de
mettre en exergue deux points essentiels. En effet, il s'agira de montrer
comment le cycle de Doha a-t-il été mené vers
l'échec (Première Partie). Cette question sous-tend la part des
questions difficilement consensuelles mais également la
mésentente sur le déroulement et l'objet même de ce cycle.
Toutefois, cet échec est à relativiser dans la
mesure où l'échec du cycle a eu un impact diversifié sur
les différents Etats. En outre, une possible relance est notée
à travers les diverses discussions menées dans ce sens
(Deuxième Partie).
PREMIERE PARTIE : DOHA : UN CYCLE DESTINE
A DEBOUCHER SUR UNE IMPASSE
« Neuvième cycle de négociations
multilatérales ouvert à la conférence ministérielle
de l Organisation Mondiale du Commerce, le cycle de Doha connu sous le nom
officiel de Programme de Développement de Doha a débuté en
2001 et devait s'achever en fin 2004. »26(*)
Au sein de l'OMC, sont négociés et signés
par les membres eux-mêmes et ratifiés par leurs parlements, les
accords issus de négociations. « Ces négociations
résultent en général d un consensus qui impose un accord
qui se situera dans un espace de négociation »27(*). Il s'agit donc du
début de la procédure de toute négociation. En effet
« la base de décision de ces négociations est le
consensus : aucune décision ne peut être prise tant que
l'ensemble des participants n'est pas d'accord. Cette règle est le gage
du respect de la souveraineté de chaque pays. » 28(*)
Cependant à Doha, l existence d'un espace de
négociation faisait défaut. « La contradiction de cet
espace de négociation s'est très tôt sentie par rapport aux
cycles précédents. »29(*). Le cycle regroupait les 142 Etats membres de l OMC
à l époque. Des lors, il y a eu différentes positions qui
caractérisaient les intérêts de chacun d entre eux. Cette
opposition concernait en général les questions essentielles des
négociations ; ce qui faisait penser ainsi à un échec
inévitable. L'existence d un accord improbable planait car comment
mettre d'accord plus d une centaine de pays sur plusieurs points en
débat ?
De fait, le Programme de Développement de Doha reposait
sur un round de négociation. « Un round est avant tout un
échange de concessions commerciales »30(*). Son ouverture ne signifie pas
pour autant le commencement des négociations commerciales mais
plutôt la continuité des négociations déjà
ouvertes. Le bon déroulement des négociations supposaient l
existence préalable de concessions.
Cet échange de concessions faisait
défaut lors des négociations entamées durant le
Programme pour le Développement. Cela résultait en effet d une
part de questions difficilement consensuelles (premier chapitre) mais
également d autre part de l absence d ententes sur le déroulement
et l objet même du cycle (deuxième chapitre)
Etudier l échec généré par ce
cycle va des lors ouvrir le débat sur ces principales interrogations
tout en laissant l ouverture de celui-ci sur la probable continuité
à laquelle il pourrait donner lieu
Chapitre1 : Des questions principales
difficilement consensuelles
L'échec du cycle de Doha est dû selon plusieurs
auteurs au manque de consensus sur les questions essentielles. En effet,
« Le cycle de Doha se caractérise par des sujets
complexes, avec de multiples paramètres techniques dont en
général seul un petit nombre d'experts comprennent les enjeux et
interactions ; des nombres significatifs de pays actifs ; et une
forte visibilité médiatique, qui rend les concessions difficiles
à dissimuler à l'opinion publique »31(*)
Il est vrai qu'à DOHA, les négociations
portaient sur différents sujets mais les principaux ont bloqués
les négociations. En effet, les négociations commerciales
multilatérales au niveau de l OMC visent en principe la
libéralisation des échanges mondiaux sur la base d'un avantage
mutuel. Cet échange ne trouvera pas son cadre d exercice à DOHA
en raison d un désaccord relatif au domaine agricole (SECTION 1). Cela
se traduit par l état latent de la question agricole.
L'absence de consensus se fera aussi sentir dés lors
par l opposition politique Il en découlera par la suite une opposition
des différents intérêts des parties contractantes
à savoir les Etats. Ces derniers vont en effet chacun de leur
coté promouvoir leurs intérêts personnels. Ainsi, l'on
assistera à une opposition entre deux groupes. « Les
Etats-Unis et les membres du groupe de Cairns d'une part, l'Union
européenne de l'autre, s'opposent sur le sujet. Les PED sont
également divisés, une légère majorité
d'entre eux penchant plutôt pour le cycle « accès au
marché seulement »32(*). (SECTION2).
Cela va dés lors expliquer l'absence de compromis
notoire entre les différents Etats ou groupes d Etats chacun voulant
prôner ses intérêts propres. Les différentes forces
en présence pouvaient faire douter du bon déroulement des
négociations. Ces différends entre les principaux Etats
revêtent un caractère purement politique. Les politiques publiques
variant d un Etat à un autre, il demeure évident alors de
s'attendre à une diversité des positions.
Section1 : La question agricole en
débat
Au départ , l objectif visé était
« l établissement d un système de commerce
équitable axé sur le marché au moyen d' un programme de
réforme fondamental comprenant des règles renforcées et
des engagements spécifiques concernant le soutien et la protection afin
de remédier aux restrictions et distorsions touchant les marchés
agricoles mondiaux et de les prévenir »33(*), un tel objectif permettant le
développement agricole de chaque Etat participant. Il ne sera pas
atteint en raison des subventions agricoles.
Des cinq sujets sectoriels, l'agriculture donne lieu à
la plus grand controverse alors même que les enjeux économiques et
commerciaux ne sont pas à la mesure des querelles.
C est ainsi l'une des raisons principales de l échec
du Cycle pour ne pas dire la raison principale de l échec : la
question agricole. L agriculture est un secteur clé dans les
négociations commerciales multilatérales. « Elle
est, à l'échelle planétaire, un secteur singulier
où l'intervention publique est souvent justifiée.
L'originalité de ce secteur tient d'abord à sa forte contribution
en termes d'emplois (surtout dans les PED), d'occupation du territoire, de
construction des paysages et d'équilibres environnementaux ; elle
s'explique ensuite par le fait que les marchés de biens agricoles
répondent à des règles de fonctionnement
particulières qui ne se retrouvent pas dans les secteurs industriels et
des services »34(*)
Toutefois elle n'a pas été très
tôt développée dans les cycles précédents de
l'OMC. C'est seulement durant l'Uruguay round que l'agriculture sera
insérée dans un cadre de négociations
multilatérales. Il sera approfondi durant la conférence
ministérielle de Seattle et spécialement à DOHA où
il sera l'objet d'un houleux débat. En effet, « Des cinq
sujets sectoriels (non transversaux comme les deux précédents),
l'agriculture donne lieu aux plus grandes controverses, alors même que
les enjeux économiques et commerciaux ne sont pas à la mesure des
querelles »35(*).
Et pourtant, l'idée voulue au départ
était la garantie d'un accès amélioré aux
marchés pour les pays en développement principalement. Cette
ouverture reposerait des lors sur une réduction et une
élimination de toutes de formes de subventions à l exportation et
de soutien interne à l'agriculture.
L'évolution de la politique agricole montre qu'à
bien des égards il y'a un soutien constant des Etats à
l'agriculture. Il se traduit par « un soutien des prix ou des revenus
en fonction de la production ou des ventes. Il serait substantiellement
réduit mais pas éliminé »36(*). On en déduit de fortes
réductions pour les pays qui accordent des montants de soutien
importants et des reformes dans leur programme de soutien.
Il demeure vrai que ces différentes mesures sont
censées n'avoir aucune incidence directe sur les politiques
d'échange. Toutefois « des conditions seraient rendues plus
rigoureuses pour éviter que le soutien direct des revenus ne stimule la
production »37(*)
Au delà, apparaissent les véritables
difficultés générées par la question agricole. Ce
dernier va des lors poser le problème des subventions agricoles
(paragraphe1) et des ADPIC et Services (paragraphe2)
Paragraphe1 : La prise de conscience du
caractère déloyal des subventions agricoles
Il est question ici de mettre en avant l'apport des
subventions. Pour certains « la subvention est
intrinsèquement néfaste »38(*). En effet, tous les Etats
subventionnent d'une façon qui peut parfois fausser les
échanges.
Des lors le développement sera axé sur le
problème des subventions à l exportation(A) ensuite celui de
l'accès aux marchés(B) et enfin celui du soutien interne (C)
A) Le problème des subventions à l
exportation
Un tel problème est traduit par « l'octroi,
par les pouvoirs publics d'un pays de versements en nature direct,
à une entreprise, à une branche de production, à des
producteurs d'un produit dans le but de donner un avantage concurrentiel. Ceci
est déterminant sur les marchés internationaux. Les subventions
à l'exportation augmentent la part de marché de l'exportateur sur
le marché mondial au détriment des autres ; elles tendent
à diminuer les prix sur les marchés mondiaux et peuvent les
rendre plus instables car les choix en matière de subventions à
l'exportation peuvent changer de manière
imprévisible.»39(*)
Au départ il était prévu dans le
programme de développement, la réduction de toutes les formes de
subventions de ce type, en vue de leur élimination progressive. Les
membres avaient convenu d'éliminer les subventions à
l'exportation pour une date à négocier. « L'Article XVI
du GATT (maintenant
OMC)
reconnaît que l'octroi de subventions à l'exportation, par l'une
des parties contractantes, risquait d'avoir des conséquences
préjudiciables pour les autres signataires de l'Accord. Jusqu'au Cycle
d'Uruguay, les subventions à l'exportation de «produits
primaires» étaient permises, sous réserve de ne concerner
qu'une part «équitable» du commerce mondial. Le terme
«équitable» étant difficile à définir
dans la pratique, les subventions à l'exportation de produits agricoles
ont proliféré et ont été là l'origine de la
plupart des différends commerciaux internationaux. »40(*)
Elles constituent des lors « dans le cadre des
échanges économiques un des piliers
majeurs ». 41(*) Il résulte de cela un effet sur les
échanges internationaux. Ces échanges internationaux de biens
agricoles jouent un rôle utile pour permettre aux consommateurs,
singulièrement ceux des pays développés, de
bénéficier de produits alimentaires diversifiés, non
directement disponibles dans leur pays d'origine. « Dans les pays
où la production agricole est insuffisante pour couvrir les besoins
intérieurs, les échanges sont également nécessaires
pour permettent d'assurer une adéquation entre la demande domestique et
les quantités de biens disponibles sur le marché
national »42(*)
Cependant, en matière d'agriculture, la suppression des
subventions sur les marchés européen et américain serait
une aubaine pour les agriculteurs des pays du Sud. De leur côté,
les pays développés exigent une ouverture réciproque des
marchés émergents. Ce sont les concessions sur l'agriculture
dans les pays développés qui s'opposent aux concessions sur
l'industrie dans les pays en développement, explique Yvan
Decreux43(*). On
aboutirait à une mise au point des négociations
Dans le cadre du cycle pour le développement, qui
s'est ouvert en 2001, on est allé plutôt dans le sens de la
flexibilité de la demande même pour les pays en
développement. En effet, « la Conférence
ministérielle a accordé un délai plus long à
certains pays en développement pour retirer progressivement les
subventions subordonnées aux résultats d'exportation. Il est
également précisé que le délai de huit ans
fixé à l'article 27.4 de l'Accord de l OMC se fera en
réponse à des demandes spécifiques des membres en
développement. Le Comité devra prendre en compte la
compétitivité relative par rapport aux autres membres en
développement qui ont demandé la
prorogation. »44(*)
Il est encore difficile de définir ce que sera un
éventuel accord sur l agriculture en particulier à cause de l
écart persistant entre les différentes propositions et les
incertitudes sur les « produits sensibles »45(*) relatifs pour la majeure
partie aux produits agricoles (blé ; riz)
Toutefois selon certains auteurs elles seraient
éliminées d'ici 2013, y compris les subventions
déguisées en crédits à l'exportation, en
disciplines relatives aux entreprises commerciales d'État ou en aide
alimentaire autre que d'urgence
Au-delà, une autre question touchant le marché
lui-même est aussi d actualité. Il met en relief la
libéralisation du marché pour la promotion des divers
produits.
B) Les négociations sur l accès aux
marchés
Afin de tirer profit des échanges commerciaux et
obtenir de bons résultats en matière de
« développement humain, »46(*) les pays en voie
développement et les populations pauvres doivent avoir accès aux
marchés des pays riches. Cet aspect est reconnu dans la
déclaration de lancement du cycle de Doha qui inclut notamment une
promesse, formulée par les pays riches, « de
réduire ou d'éliminer, selon les possibilités les
barrières tarifaires comme non tarifaires relatives aux produits
d'exportation susceptibles d'intéresser les pays en voie de
développement ».47(*) Pour un groupe de libres échangistes
auto-déclarés, les gouvernements des pays riches ont
éprouvé les difficultés à mettre leurs dires en
application.
Le cycle de Doha, consacré aux négociations de
commerce multilatéral, procure aux pays développés une
occasion d'aligner les législations commerciales internationales et
leurs politiques nationales sur leurs engagements de développement. La
priorité immédiate est d'examiner la question de la politique
commerciale en tant qu'élément central du projet de
réduction de la pauvreté, puis de s'assurer que les règles
commerciales multilatérales et régionales sont au service des
priorités de développement humain.
Le cycle de Doha ainsi que l'OMC constituent un
élément important du développement de ce processus. De
bonnes règles commerciales ne suffiront pas à résoudre un
grand nombre de problèmes les plus sérieux que rencontrent les
pays en voie de développement, mais de bonnes règles peuvent
néanmoins y contribuer. Et de mauvaises règles peuvent
entraîner de graves lésions.
La majorité des systèmes fiscaux sont
fondés sur un principe simple : plus on gagne, plus on paie. Le
système international d'échanges commerciaux passe outre ce
principe. Lorsqu'il s'agit d'accéder aux marchés industriels,
plus les revenus moyens d'un pays sont faibles plus l'impôt est
élevé. Tandis que les pays industrialisés pratiquent
mutuellement des taxes douanières en moyenne très
modérées, ils réservent leurs
barrières tarifaires
d'importations aux pays les plus démunis. « Les PED de leur
côté, bénéficient d'un traitement
préférentiel lorsque leurs exportations font l'objet
d'enquêtes en matière de droits compensateurs. En effet,
représentant les trois quarts des membres de l'OMC,
ils s'attachent à défendre leurs propres
productions agricoles et préoccupations non commerciales
(sécurité alimentaire, moyens de subsistance, pauvreté,
emploi rural, etc.). Ils demandent également un traitement
spécial et différencié adapté à leurs
spécificités. Ils se sont organisés, sous la forme
d'alliances nouvelles, pour mieux faire valoir leurs
intérêts. »48(*)
Le système commercial multilatéral est
actuellement engagé dans un nouveau cycle de négociations
commerciales multilatérales lancé à Doha en 2001. Le cycle
de Doha a pris un sérieux retard par rapport à l'agenda
initialement prévu et l'issue qu'il connaîtra reste pour le moment
impossible à prévoir. L'un de ses objectifs fondamentaux est de
mettre les intérêts et les besoins des pays en
développement au centre du programme des négociations. C'est
pourquoi ce dernier est communément appelé le Programme
de Doha pour le développement. À ce titre, le traitement
différencié est désigné comme l'un des
éléments spécifiques du programme de travail de Doha dans
lequel les membres de l'OMC réaffirment que « les dispositions
relatives au traitement spécial et différencié font partie
intégrante des Accords de l'OMC et qu'il est nécessaire de
les rendre plus précises, plus effectives et plus
opérationnelles »49(*)
Principalement connue sous le vocable de
la Clause
d'habilitation, dont le titre officiel est «Traitement
différencié et plus favorable, réciprocité, et
participation plus complète des pays en voie de
développement», cette clause a été adoptée en
1979 dans le cadre du GATT et habilite les pays développés
Membres à accorder un traitement différencié et plus
favorable aux pays en développement. Celui-ci « stipule que
"tous avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés
par une partie contractante à un produit originaire ou à
destination de tout autre pays seront, immédiatement et sans condition,
étendus à tout produit similaire originaire ou à
destination du territoire de toutes les autres parties
contractantes". »50(*) Cette expression va disparaitre durant les accords de
Marrakech.
Cependant, le caractère temporaire et
dérogatoire du traitement différencié a été
critiqué parce qu'il donnait l'impression de marginaliser le
régime juridique particulier mis en place pour le commerce des pays en
développement, en le confinant au statut d'exception.
De plus, en moyenne, les pays en voie de développement
à faibles revenus et exportant vers les pays à revenus
élevés sont confrontés à des barrières
tarifaires 3 à 4 fois plus élevées que les
barrières tarifaires imposées aux autres pays à revenus
élevés. Cette stratégie a ses limites car les secteurs
dans lesquels les PVD ont un intérêt commercial particulier sont
laissés pour compte étant donné le côté
mercantiliste des négociations commerciales du GATT-OMC. Ceci explique
le fait que les secteurs agricole et textile, pour lesquels les PVD ont un
avantage comparatif naturel, sont restés aussi longtemps à
l'écart des règles de l'OMC et ont aujourd'hui des niveaux de
protection excessifs dans certains pays développés et ailleurs
Normalement, « la conclusion du Cycle du
développement de Doha permettrait de remédier aux distorsions des
échanges affectant le secteur de l'agriculture au détriment des
pays en développement qui sont nombreux à disposer d'un avantage
comparatif dans ce secteur. Cette augmentation brutale des taxes
douanières est une des formes les plus dangereuses de progression
perverse. Les pays développés ont pour habitude de pratiquer des
tarifs peu élevés sur les matières premières, mais
ils imposent des taux augmentant généralement de manière
considérable pour les produits intermédiaires ou
finis. »51(*).
Il s agit du principe de la nation la plus favorisée.
« Aux termes des Accords de l'OMC, les pays ne peuvent pas, en
principe, établir de discrimination entre leurs partenaires commerciaux.
Si vous accordez à quelqu'un une faveur spéciale (en abaissant,
par exemple, le droit de douane perçu sur un de ses produits), vous
devez le faire pour tous les autres membres de l'OMC. »52(*) Cette clause protège le
multilatéralisme du danger potentiel des relations bilatérales. A
cela s ajoute le système progressif des droits de douane
Ce système tarifaire prive les pays en
développement d'une possibilité d'ajouter de la valeur à
leurs exportations. L'ascension des barrières tarifaires a pour but de
transférer cette valeur des producteurs des pays pauvres aux exploitants
et détaillants agricoles des pays riches, et cela porte ses fruits.
Du point de vue de l'accès aux marchés, les
attentes des PED sont importantes, en particulier celles de pays
sud-américains et asiatiques qui ne bénéficient que de
préférences très limitées contrairement aux PED.
Le programme de Doha a lancé le nouveau processus
de négociations agricoles. La déclaration finale de la
conférence a confirmé les objectifs des travaux
préparatoires, et a précisé le cadre général
des négociations qui se déroulent désormais dans le cadre
du «Programme de Doha pour le
développement» (PDD) et a fixé un nouveau
calendrier. Selon les termes de cet article, les membres de l'OMC confirment
que la réduction du soutien et de la protection agricoles est un
processus continu à appliquer de manière progressive
C) Le soutien interne à l
agriculture
L'agriculture est un secteur qui nécessite une
intervention publique. Les membres se sont engagés à
négocier des améliorations substantielles à
l'accès aux marchés, des réductions de toutes les formes
de subventions à l'exportation en vue de leur retrait progressif, ainsi
que des réductions substantielles du soutien interne ayant des effets de
distorsion des échanges, en intégrant aux éléments
négociés le traitement spécial et
différencié réservé aux pays en
développement et en tenant compte des considérations autres que
d'ordre commercial évoquées dans les propositions de
négociation présentées par les États membres de
l'OMC.
Le troisième pilier de l accord agricole prévu
à Doha concerne le soutien interne c'est-à-dire l'ensemble des
dépenses publiques d'un pays, hors aides à l'exportation. Il vise
à limiter le recours aux instruments de politique agricole ayant des
effets distorsifs sur les échanges. Dans ce but, il commence par classer
les soutiens en fonction de leur degré supposé de distorsion sur
les marchés, en trois boîtes : « orange, bleue et verte
(dans l'ordre décroissant de distorsion). Puis les pays doivent
réduire les soutiens classés orange de 20% en six ans pour les
pays développés et de 13,3% en dix ans pour les pays en
développement (les PMA étant exemptés de
réduction). Les dépenses de la catégorie bleue ne sont pas
soumises à engagement de réduction mais ne peuvent
augmenter »53(*)
Cette classification selon le degré de
distorsion, donc d'effets sur les marchés agricoles, soulève deux
problèmes. Tout d'abord, et par essence, toute mesure de politique
publique agricole vise à avoir un effet sur l'offre agricole, en
l'augmentant ou en la maintenant, et comporte donc un effet sur les
marchés agricoles, y compris pour les mesures classées en
catégorie verte. Il implique par conséquent un maintien, voire
une augmentation, du niveau de production du pays, et donc de l'offre agricole.
« De surcroît, cette classification en catégories dont
certaines sont jugées plus acceptables que d'autres, incite les pays
membres à transférer leurs soutiens agricoles d'une
catégorie vers une autre (d'orange vers bleue puis verte). Ces pays, aux
ressources budgétaires limitées pour un grand nombre d'entre eux,
sont en effet dans l'impossibilité d'augmenter leurs dépenses
directes à l'agriculture, ou de mettre en place des soutiens directs
à leurs producteurs »54(*)
La Déclaration de Doha reconnaît la
nécessité d'assurer aux pays en développement un
traitement spécial et différencié de
nature à favoriser leurs besoins de développement et d'encadrer
plus correctement les politiques d'aide alimentaire menées par les pays
développés. Le reproche fait surtout aux mesures visant à
soutenir les prix intérieurs, ou à subventionner la production
d'une autre manière, c'est qu'elles encouragent la surproduction,
laquelle élimine les produits importés du marché ou
conduit à subventionner les exportations et à pratiquer le
dumping sur les marchés mondiaux. L'Accord sur l'agriculture fait la
distinction entre les programmes de soutien qui ont pour effet de stimuler
directement la production, et ceux qui sont considérés comme
n'ayant pas d'effets directs.
Une réduction importante des aides agricoles «
couplées » à la production est prévue, mais les
réformes de politiques agricoles européennes et
américaines persistent. Ces dernières années a
été transféré la plupart des aides,
désormais indirectement liées aux quantités produites,
dans une catégorie qui les dispense de réduction. Il y a donc peu
à attendre d'un accord dans ce domaine, à moins d'une
définition plus restrictive des critères de «
découplage » des aides, que les PED demandent d'ailleurs avec
insistance.
Des lors, « Les ministres des pays en
développement ont insisté sur l'inclusion d'un traitement
spécial et différencié plus effectif comme
élément de négociation du Cycle de Doha. Ceci est devenu
une condition pour démarrer de nouvelles négociations. Dans le
cadre de cet arrangement, il y avait lieu de renforcer le soutien technique aux
pays en développement pour leur permettre de traiter des règles
et procédures commerciales complexes du cadre GATT/OMC. En outre, un
effort spécial devait être fourni pour renforcer plus
généralement le traitement spécial en faveur des PMA et
d'autres nations commerciales marginalisées. Ces objectifs sont
reflétés dans la Déclaration de Doha de 2001 (paragraphes
38-41). Depuis lors, l'OMC est devenue une enceinte principale pour mobiliser
des engagements d'aide supplémentaires et examiner les progrès
réalisés sur l'aide et le
développement »55(*)
En outre, seules les aides de soutien interne ayant des effets
de distorsion des échanges doivent
être substantiellement réduites, ce qui revient à
préserver la « boîte verte » et la
« boîte bleue ». Par ailleurs, entrent dans le champ
de la négociation les considérations autres que
d'ordre commercial : cette mention permet de reconnaître, comme le
souhaite l'Union européenne, la multifonctionnalité de
l'agriculture, c'est-à-dire son rôle en matière de
préservation de l'environnement, de sécurité et de
qualité alimentaire, et d'aménagement du territoire. A ces
différents aspects qualitatifs s'ajoute également la prise en
compte de la protection des indications géographiques,
qui garantit la valeur des produits et des terroirs.
S il est vrai que l agriculture a posé un
problème substantiel, il ne demeure pas moins qu'il existe d autres
secteurs qui pourraient être qualifiés de secteurs subsidiaires
qui ont été à l origine du non aboutissement du programme
de développement.
Paragraphe 2 : Les
problèmes générés par les secteurs
subsidiaires
Il s'agit en l'occurrence de la question des ADPIC(A) des
accords sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle
touchant au Commerce et des SERVICES(B). Ces accords ont pour but
d'intégrer les droits de propriété intellectuelle (droits
d'auteur, marques de fabrique ou de commerce, brevets, etc.) dans le
système OMC. Cet accord applique « les principes du
système commercial aux droits de propriété
intellectuelle ».56(*)
A) Les ADPIC
L'
ADPIC est l'Accord sur les
Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce.
C'est l'un des accords de l'OMC, signés à Marrakech en 1994 (les
autres accords touchent, par exemple, au commerce des produits agricoles, au
commerce des produits manufacturés, au commerce des services, etc.).
L'article 31 de l'ADPIC énonce les règles que les Etats Membres
de l'OMC doivent suivre afin d'utiliser les licences obligatoires et de lever
un brevet.
A Doha, a été adoptée une
déclaration sur les accords relatifs aux ADPIC et à la
santé publique. Celle-ci rappelle et interprètent le lien
existant entre ces deux notions. La propriété intellectuelle
désigne principalement deux secteurs : le droit d auteur et la
propriété industrielle. Il s'agit des marques de fabriques ou de
commerce, des brevets d invention, dessins et modèles industriels et
indications géographiques
Nés des négociations menées durant le
cycle de l'Uruguay et entrés en vigueur à la même date que
celle de la création de l'OMC, le 1er janvier 1995 les
ADPIC contiennent également des mesures transitoires, notamment au
bénéfice des PVD.
C est ainsi que « cet accord a été
conclu pour mettre fin à la très grande diversité des
normes appliquées en ce qui concerne la protection et le respect des
droits de la propriété intellectuelle. Cette situation
entraînait de nombreux conflits et souvent de nombreuses plaintes des
pays dont les entreprises souhaitent protéger les droits de
propriété intellectuelle contre les copies en tout genre. Les
exemples se trouvent dans les domaines les plus divers : produits de luxe,
pièces détachées de voitures ou d'avions, produits
électroniques, produits informatiques et bien entendu, le secteur
pharmaceutique. »57(*)
Il a été « lors de la
Conférence ministérielle de Doha (Qatar) en novembre 2001, une
déclaration spécifique a été réservée
à la problématique de l'accès des PVD aux
médicaments. L'enjeu fondamental est d'assurer aux PVD non producteurs
de médicaments et de vaccins (c'est-à-dire pratiquement tous les
PVD sauf le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde voire la Thaïlande)
l'accès aisé (et donc bon marché) aux médicaments
essentiels par le recours aux génériques tout en rassurant les
pays industrialisés du maintien de la protection des
brevets. »58(*)
Cette déclaration affirme que l'Accord sur les ADPIC
n'empêche pas et ne devrait pas empêcher les membres de l'OMC de
prendre des mesures pour protéger la santé publique. La
déclaration de Doha représente un succès d'une grande
importance symbolique pour les pays en développement. Il a
été promulgué un document fondamental, dit «
Déclaration de Doha », qui apporte une clarification essentielle.
Ce document, avalisé par l'ensemble des pays membres de l'OMC, stipule
en effet : « Nous convenons que l'Accord sur les ADPIC n'empêche pas
et ne devrait pas empêcher les membres de prendre des mesures pour
protéger la santé publique. En conséquence, [...] nous
affirmons que ledit accord peut et devrait être interprété
et mis en oeuvre d'une manière qui appuie le droit des membres de l'OMC
de protéger la santé publique et, en particulier, de promouvoir
l'accès de tous aux médicaments (article 4). Comme nous le
verrons cependant, ce document ne va pas clore les
polémiques. »59(*)
Après la conférence de Doha, des
négociations ont débuté pour mettre en application le
paragraphe 6 de la Déclaration ministérielle de Doha qui
demandait de trouver « une solution rapide » à ce
problème.
Cependant, elle laisse en suspens un détail
pratique : si elle affirme « le droit pour les pays en
développement de se servir des flexibilités inscrites dans
l'Accord sur les ADPIC, notamment la concession de licences obligatoires sur
les brevets pharmaceutiques, elle ne remet pas en cause les restrictions
imposées par l'Accord sur l'exportation de produits
brevetés »60(*)
Selon les termes de cette déclaration, les pays en
développement étaient autorisés à contourner les
monopoles liés aux brevets, lorsque cela est nécessaire pour
assurer l'accès aux médicaments pour l'ensemble de leurs
populations.
Dans le cas présent de la déclaration de
Doha, il est fait imposition multilatéralement d une voie d
interprétations de « l accord sur les ADPIC favorable à
la santé publique c'est-à-dire de l'accès aux
médicaments. Ainsi, la Déclaration de Doha invitait clairement
les pays pauvres à recourir aux licences obligatoires lorsque cela
s'avère nécessaire pour baisser les prix des
médicaments. »61(*)
Comme cela a posé à « l'article 5(b)
de la Déclaration de Doha qui affirmait pourtant que « Chaque
état membre de l'OMC a le droit d'accorder des licences obligatoires, et
la liberté de déterminer les motifs pour lesquels de telles
licences sont accordées ». A la différence d'une
licence volontaire (que
le propriétaire du brevet octroie de lui-même), la licence
obligatoire est décidée par le gouvernement d'un Etat sans
l'accord du propriétaire. Mais force est de constater que le recours
à ces licences est en pratique extrêmement
rare. »62(*)
L'utilisation de la Déclaration
de Doha est quasiment impossible, « du fait des pressions politiques
exercées par l'administration
Bush, affirme le Dr
Pedro Chequer, qui dirigeait jusque fin 2005 le Programme national
brésilien de lutte contre le sida et ce du fait de plusieurs facteurs,
tels que : l'absence de décision politique nationale, l'absence de
capacités de production au niveau local dans de nombreux pays en
développement, et les pressions politiques et les menaces de
représailles économiques. »63(*)
Ainsi, il apparaît que,
malgré la Déclaration de Doha, les pays en
développement ne réussissent toujours pas à accéder
aux génériques d'antirétroviraux, ni
à faire jouer la concurrence pour obtenir des baisses de prix
supplémentaires. La Déclaration de Doha n'a pas
permis de générer l'accès aux médicaments
promis.
En outre, « la Déclaration de Doha se
contente de préciser certaines marges de manoeuvre permises par l'ADPIC
en matière de Droits de propriété intellectuelle en
santé (DPIS) ; elle n'oblige évidemment pas les Etats
à y recourir. Les Etats-Unis exploitent donc cette faille depuis 2001.
C'est ainsi qu'ils imposent aux PED avec lesquels ils signent des accords
commerciaux bilatéraux des restrictions de DPIS largement plus
importantes que celles prévues par l'ADPIC
En imposant dans ces accords des clauses qui bloquent la
Déclaration de Doha, les Etats-Unis envoient un signal politique fort
à tous les PED quant à leur opposition totale à ce qu'ils
utilisent leur droit d'accéder aux médicaments
génériques. Ce signal, couplé aux interventions directes
des ambassadeurs américains auprès des gouvernements des pays
pauvres, est extrêmement efficace pour stopper toute
velléité d'appliquer la Déclaration de
Doha. »64(*)
En effet, la Déclaration de Doha se contente de
préciser certaines « marges de
manoeuvre »permises par l'ADPIC en matière de Droits de
propriété intellectuelle en santé (DPIS) ; elle
n'oblige évidemment pas les Etats à y recourir. Les Etats-Unis
exploitent donc cette faille depuis 2001. C'est ainsi qu'ils imposent aux PED
avec lesquels ils signent des accords commerciaux bilatéraux des
restrictions de DPIS largement plus importantes que celles prévues par
l'ADPIC. « Ces dispositions sont principalement de deux
ordres :
a) elles instituent de nouvelles formes de DPIS
non-prévues dans l'ADPIC - des formes de DPIS qui, à la
différence des brevets, ne peuvent pas être levées en cas
d'urgence sanitaire ; b) elles réduisent la
capacité des PED à émettre des licences
obligatoire »65(*)
Les blocages sur ces sujets majeurs ont impacté les
autres sujets notamment les services
B) LES SERVICES
Les négociations sur les services duraient
déjà depuis près de deux ans lorsqu'elles ont
été incorporées dans le nouveau programme de Doha.
L'Accord général sur le commerce des services (AGCS) a pour objet
de demander aux gouvernements membres d'engager des séries de
négociations successives sur des questions spécifiques en vue de
libéraliser progressivement le commerce des services.
Officiellement, « les négociations sur
les services ont commencé au début de 2000 dans le cadre du
Conseil du commerce des services. En mars 2001, le Conseil a
réalisé un élément clé du mandat de
négociation en établissant les lignes directrices et les
procédures pour les négociations »66(*)
Conformément au mandat énoncé à l'
article
XIX, la dernière série de négociations a
débuté en 2000. En mars 2001, le Conseil du commerce des services
a adopté les Lignes directrices et procédures pour les
négociations sur le commerce des services. Depuis la Conférence
ministérielle de Doha, en novembre 2001, les négociations sur les
services font partie intégrante de l'«engagement unique» du
Programme de Doha pour le développement, dans le cadre duquel les
négociations concernant tous les thèmes visés doivent
être achevées en même temps.
Des lors, la Déclaration de Doha entérine les
travaux déjà accomplis, confirme les lignes directrices et les
procédures pour les négociations et établit certains
éléments essentiels du calendrier, y compris, surtout, la date
limite pour la conclusion des négociations dans le cadre d'un engagement
unique. Dans ce cadre, les négociations concernant tous les
thèmes visés doivent être achevées en même
temps. Ces dernières se déroulent dans le cadre de
«sessions extraordinaires» du
Conseil du commerce des services et des réunions ordinaires de ses
comités ou groupes de travail subsidiaires.
Les services constituent l activité économique
prédominante dans certains pays du monde principalement
européens. « L'ouverture du commerce des services peut donc
créer de nombreuses opportunités pour les pays en
développement. Ces derniers ont manifesté leur
intérêt pour de nombreux secteurs et pour la fourniture de
services par le biais des différents modes identifiés par l'OMC,
y compris la fourniture transfrontières de services et le mouvement
temporaire des professionnels par delà les
frontières. »67(*)
En encourageant une plus grande ouverture des marchés
dans les économies émergentes, les négociations du Cycle
du développement de Doha augmenteraient « le potentiel
d'échanges Sud- Sud, et les avantages qui en découlent pour les
pays en développement. »68(*)
En outre, le Cycle de Doha renforcerait le système
commercial multilatéral en traitant la question des subventions à
la pêche qui contribuent à la surpêche. « Les
négociations engendreront également une amélioration des
règles existantes contre les pratiques commerciales déloyales. Le
renforcement de la réglementation régissant le système
commercial multilatéral sera bénéfique pour l'ensemble des
Membres de l'OMC, mais ce sont les plus petits acteurs du commerce mondial qui
en seront les principaux bénéficiaires, tout comme ils le seront
du fait que le principe du traitement spécial et
différencié (TSD) en faveur des pays en développement
régit tous les domaines de négociation du Cycle de Doha. Enfin,
le Cycle de Doha conférera davantage de certitude aux arrangements
commerciaux en établissant des engagements contraignants pour les pays
membres. »69(*)
Hélas, s'il est vrai que l'ouverture du commerce des
services peut créer de nombreuses opportunités pour les pays en
développement, il n en sera pas ainsi à Doha. L absence d un
point d accord se fera alors sentir.
Devenus le secteur d'activité le plus important dans de
nombreuses économies du monde entier les services génèrent
la majeure partie de l'emploi et du revenu. Un secteur des services efficace
est donc fondamental pour l'économie dans son ensemble mais la
libéralisation des marchés de services est un défi
particulièrement complexe à relever.
Il ressort ainsi que « les bases des
négociations agricoles, encore à l'ordre du jour du programme
pour le développement, sont fondées sur le postulat que les
éléments de politiques agricole et commerciale doivent être
combattus. Ces derniers sont à l'origine des distorsions des
échanges et ils briment les intérêts commerciaux agricoles
des PED, qui sont les mêmes en 2011 qu'au milieu des années
1990.»70(*)
Apres le lancement du programme de Doha pour le
développement la perspective d'un accord semble s'éloigner.
Au delà de l épineuse question de l agriculture
survient la question politique. Celle-ci entre dans un cadre
complètement différent. Il génère une opposition
entre différents groupes d Etats. Il se traduit par des
intérêts opposés additionnées à une absence
de compris.
Section2 : Les dissensions politiques
La régulation des échanges
internationaux s'est heurtée au point politique du cycle. L'absence d
initiative politique forte devait conduire à une coopération
transatlantique renforcée et une ouverture des marchés. Il
apparait que toute négociation possède une dynamique interne qui
tient autant à des éléments de fon qu'à des
facteurs circonstanciels.
Il s'est des lors constitués deux pôles
principaux qui se sont subdivisés en plusieurs sous-groupes. On peut
donc se demander quand et comment les négociations du Doha Round vont en
venir au fond des choses.
Politiquement, il est évident que les gouvernements
des principaux pays développés ne sont toujours pas prêts,
d'un point de vue intérieur, à faire face à des questions
aussi difficiles que l'agriculture, les mesures antidumping et l'environnement.
Plus généralement, nombre d'entre eux répugnent à
contracter de nouvelles obligations alors qu'ils n'ont déjà pas
les capacités administratives de remplir leurs engagements
présents, pris dans le cadre de l'Uruguay Round.
Rapidement, les participants se sont plus concentrés
sur la construction d'un commerce libre plutôt qu'équitable et les
multinationales se sont jointes au débat. En d'autres termes, le cycle
de Doha est rapidement apparu comme dénué d'intérêt
pour les PED/PMA. Les mouvements alter mondialistes ont critiqué la
libéralisation des échanges agricoles demandée par les
pays développés, considérant que le Sud allait nourrir le
Nord qui leur revendrait des produits industriels et des services à
forte valeur ajoutée.
De plus, les Etats-Unis n'ont pas su tomber d'accord avec
l'Union Européenne et le Groupe de Cairns, comprenant 18 gros pays
agricoles (Brésil, Inde...). Suite à ces désaccords
permanents, Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, a
déclaré le 24 juillet 2006 que « les
négociations avaient été un échec et les a
officiellement suspendues quatre jours plus tard. »71(*)
Une interprétation des difficultés que traverse
le système de négociation multilatérale sera
présenté par le biais des dissensions politiques (paragraphe1).
Ensuite , nous essaierons de montrer le compromis né de ces
divergences(paragraphe2) qui n'ont pas permis de restaurer le dynamisme perdu
après l'Uruguay Round alors même que le nouveau système de
l'OMC est établi.
Paragraphe1 : Des intérêts
opposés
L'opposition des différents Etats en
présence à Doha se présente doublement. En effet, si
certains veulent protéger leur agriculture, d'autres vont vouloir un
accès égal aux marchés.
Le monde en voie de développement se doit
impérativement de protéger ses agriculteurs, et le monde
occidental doit prendre conscience du réel intérêt à
les aider non seulement à survivre, mais aussi à
prospérer. Il est simpliste d'assumer que des marchés libres et
ouverts résoudront tous les problèmes. Cela s'explique par la
subordination notoire entre PED et PD. Les graves perturbations à savoir
l instabilité et la violence que peuvent subir certains sont de suite
ressenties par les autres.
Un modèle commun de gestion n'est pas facile à
établir entre différents Etats. L'absence d'un tel modèle,
bien qu'indirectement liée à Doha, constitue assurément
l'une des raisons fondamentales de l'échec des négociations.
Aux Etats-Unis comme dans les autres grands pays
développés, la poursuite de la politique de libéralisation
des échanges et des investissements ne trouve qu'un faible soutien dans
l'opinion publique que ce soit parmi les parlementaires et les fonctionnaires
ou dans les milieux d'affaires. C'est pourquoi, dans d'autres régions du
monde, comme l'Asie de l'Est ou l'Amérique latine, les gouvernements
accordent la priorité aux négociations commerciales
bilatérales et régionales, qui sont plus faciles à mener.
Rares sont ceux, en effet, y compris dans les grands pays
industrialisés, qui peuvent réellement mener des
négociations sur plusieurs fronts à la fois. Cela se justifie par
l effacement des PD en matière de politique commerciale internationale
et leur effacement face aux mouvements antimondialisation. Ainsi pour faire
face à cela les PED favorise les relations à un double niveau
dans l optique d'élargir les possibles négociations. A titre d
illustrations on peut citer l'ASEAN (association des nations du sud-est) et les
ACP (Afrique caraïbes et pacifique)
Aux multiples intérêts prônés par
les différents Etats, s en suit une absence de compromis de ces
derniers
A) Le désir des PED de protéger leur
agriculture
Représentant les trois quarts des membres de l'OMC, les
PED s'attachent à défendre leurs propres productions agricoles et
préoccupations non commerciales (sécurité alimentaire,
moyens de subsistance, pauvreté, emploi rural, etc.). Ils demandent
également un traitement spécial et différencié
adapté à leurs spécificités. Ils se sont
organisés, sous la forme d'alliances nouvelles, pour mieux faire valoir
leurs intérêts. Une nouvelle alliance s'est formée en 2003
autour de l'Union africaine, « des pays ACP et des PMA
(G90), sur un ensemble de positions de négociations
communes sur l'agriculture, l'accès aux marchés des produits non
agricoles. Certaines puissances régionales émergentes comme le
Brésil, l'Inde, l'Égypte, le Nigeria ou l'Afrique du Sud ont pris
conscience de leurs intérêts communs. Ces pays ont trouvé
dans les négociations commerciales un champ permet tant d'exercer leur
influence, les négociations à l'OMC reflétant ainsi la
montée en puissance des pays émergents à la fin d'une
décennie de mondialisation. »72(*)
Les pays en développement, soutenant peu leur
agriculture, ont sans cesse exigé des réductions substantielles
des subventions agricoles qui ont un effet distorsif sur le commerce
international. « Pendant les négociations du cycle de
l'Uruguay, et au début du cycle de Doha, les aides agricoles domestiques
des PED étaient relativement faibles, avec peu d'impact sur les
marchés internationaux. Aujourd'hui on remarque une augmentation
importante des niveaux de soutien dans certains pays émergents,
notamment le Brésil, l'Inde, la Turquie et la
Thaïlande »73(*)
Des lors, les PED ont fait part de leur ressentiment et de
leur colère à propos de la façon dont leurs
intérêts sont systématiquement négligés.
« Le lancement des négociations s'est ainsi heurté
à trois obstacles principaux : la place des normes sociales et
environnementales dans le système de l'OMC ; la mise en application des
accords ; les réformes institutionnelles. Ces trois questions n'ont
cessé d'exercer un effet négatif sur les activités de
l'OMC et sur le soutien du public à leur
égard »74(*)
En outre, « l'un des enjeux fondamentaux du Cycle de
négociations de Doha est de remédier à certains des
déséquilibres des règles commerciales qui font entrave aux
exportations des pays en développement. Il s'agit de veiller à ce
que les règles à l'étude offrent aux pays en
développement de réels débouchés et dès
lors, des possibilités d'accroître leur développement et
d'améliorer leurs perspectives de croissance »75(*)
La conclusion du Cycle du développement de Doha
permettrait de remédier aux distorsions des échanges affectant le
secteur de l'agriculture au détriment des pays en développement
qui sont nombreux à disposer d'un avantage comparatif dans ce secteur.
Un secteur de l'agriculture plus ouvert permettrait également de
diversifier la production agricole dans les pays en développement.
« Les PMA bénéficieront en outre d'une décision
prise par les membres de l'OMC d'accorder à leurs produits un
accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent.
L'agriculture contribue de façon non négligeable à
l'économie dans bien des pays en développement, mais nombre de
producteurs agricoles dans le monde sont défavorisés par
l'environnement commercial mondial à cause des obstacles tarifaires
élevés et de la concurrence des producteurs qui reçoivent
un soutien interne ou un soutien lié aux exportations substantiel en
particulier dans les pays développés »76(*)
Cependant, l'idée selon laquelle « le
protectionnisme des politiques agricoles des pays développés est
le principal obstacle au développement sous tend la plupart des
arguments dans cette négociation du cycle de Doha. Il est difficile de
contester que l'agriculture est l'un des secteurs où les distorsions au
libre jeu du marché sont les plus importantes, et ce essentiellement du
fait des politiques publiques, et que le démantèlement des
politiques de protection et de soutien pourrait donner aux agriculteurs des
pays en développement un meilleur accès aux marchés des
pays développés. »77(*)
C est ainsi que les négociations de Doha sont dans
l'impasse. La sécurité alimentaire mondiale justifie des discours
en faveur d'un surcroit de protection aux frontières et
l'idée que la libéralisation des échanges pourrait
constituer le moteur principal de sortie des PED de la pauvreté n'est
manifestement plus partagée par les États membres qui semblent
avoir abandonné l'ambition initiale du « cycle du
développement ».
Les avancées sur l'agriculture masquaient de profondes
divergences sur d'autres dossiers, comme l'ouverture des frontières des
pays en développement aux produits industriels des pays riches, que
l'Europe, en particulier jugeait trop timide. Cela résulte en effet d
une différence de moyens surtout matériels entre deux groupes
opposés
Il serait utopique d'imaginer que le cycle de Doha puisse
remédier à la totalité de cette discordance de longue
date, mais un manquement à son devoir de prise de mesures palpables
aurait des conséquences désastreuses sur le système
d'échange multilatéral
L'essor du commerce des produits industriels et des services
va dépendre des progrès qui pourront être
réalisés en matière de libéralisation du commerce
des produits agricoles, et l'on touche là à une question
essentielle pour les intérêts des pays en développement et
des exportateurs.
B) Le désir pour les PD d'assurer des
marchés libres et ouverts
Les PED veulent avoir accès aux marchés dans le
cadre des échanges internationaux, de leur coté les PD veulent
qu'il en soit de même pour eux. Il s'agirait d avoir un égal
accès aux marchés l'un comme l'autre. Pour autant les conditions
différent d un pole à un autre. Un équilibre parfait
voudrait que l ouverture des marchés pour les PED aboutisse à
ceux-ci aux PD.
Les différends commerciaux entre les Etats-Unis
et l'Union européenne obéissent à des raisons techniques,
mais surtout politiques. « Techniquement, l'Organe de
règlement des différends n'ajuste pas le rythme de ses
décisions, en première instance comme en appel, sur celui du
cycle de Doha. Mais il appartient aux principaux intéressés de
monter ces décisions en épingle ou d'en réduire l'impact.
A ce jour, le nombre et l'importance des litiges entre les deux partenaires ne
sont pas très différents de ce qu'ils étaient avant
Doha. »78(*). Il
ressort des négociations bilatérales entre eux qu'ils
présentent des divergences notamment en ce qui concerne les soutiens
internes.
Maximiser les points d'entente c'est-à-dire obtenir la
neutralité bienveillante de l'autre est plus difficile. De ce point de
vue, la phase pré-Doha a été exemplaire : ouverture des
Européens en matière agricole, des Etats-Unis en matière
d'antidumping, neutralité sur investissement, concurrence et
environnement. Aujourd'hui, les lignes de compromis sont moins évidentes
mais existent, y compris sur les sujets les plus sensibles comme les mesures
antidumping, l'agriculture ou les tarifs industriels. Nécessaire,
l'entente euro-américaine n'est cependant plus suffisante en raison du
poids grandissant des autres acteurs, PED notamment.
Aucune exigence n'est en effet plus pressante aujourd'hui que
celle du développement, et, qu'on le veuille ou non, la mondialisation,
c'est-à-dire l'extension de l'économie de marché à
un nombre croissant de pays, demeure l'un des plus puissants moteurs du
développement. Il n'existe à l'évidence aucune recette
magique en la matière, et le libre-échange ne peut en aucun cas
se substituer à des institutions défaillantes, ni pallier les
affrontements internes, les politiques monétaires et budgétaires
erratiques ou l'insuffisance des flux d'aide au développement.
Au delà de l opposition notoire des différentes
forces en pouvoir, les divergences vont aussi trouver comme source l absence de
compromis générés par la constitution de groupes
d'Etats ; l'avènement de nouveaux mais surtout le refus persistant
de certains Etats à changer de positions pour la réussite du
programme
Paragraphe2 : Une absence de compromis
entre les différèrent Etats
« La base de toute décision de ces
négociations est le consensus : aucune décision ne peut
être prise tant que l'ensemble des participants n'est pas d'accord. Cette
règle est le gage du respect de la souveraineté de chaque pays.
Mais la contrepartie est de rendre, au moins en théorie, un accord
très improbable. » Affirme Cédric Pene dans son
ouvrage79(*)
La confrontation d intérêts multiples a fait
naitre à Doha une véritable discussion. L'obtention d'un commerce
équitable n'était pas chose facile en raison du contexte
économique mondial.
En effet, si pour les PED « Pas de nouveaux sujets
tant que la mise en oeuvre des anciens n'est pas réglée »,
pour les PD « pas de règlement des anciens sujets en dehors de la
négociation d'ensemble ». Cette opposition nette transcende
même la division en deux des Etats. A l intérieur de ces derniers,
on note d autres divisions liées toujours à un refus de
compromis(A) total même si certains étaient prêts à
faire certaines concessions pour mener à bien le cycle. Ceci va aussi
transparaitre au niveau de la procédure par des divergences(B)
A) le refus de concession :
Ce refus de concession porte en grande partie l empreinte des
Etats Unis. Ces derniers ont au cours des négociations campé sur
une position assez stricte. Hélas, il en sera de même pour l
Europe avec l intervention de l Union Européenne. Les PMA vont eux aussi
défendre leur position en se détachant des PED.
Cela est peut être dû au fait que la divergence de
position, pendant le déroulement d'une négociation commerciale
multilatérale, amène les Etats à créer des groupes
pour défendre leurs intérêts communs.
Certains de ces groupes ont un caractère plus
permanent que d'autres, et peuvent réunir des pays
développés et des pays en développement, comme le groupe
de Cairns. Celui-ci regroupe des pays en développement qui se consacre
depuis 1986 à l'ouverture des marchés agricoles et à la
lutte contre les soutiens internes et les subventions à l'exploitation
des produits agricoles. En effet, depuis l'Uruguay Round, ces pays ont eu en
mettre en commun leurs intérêts communs en matière agricole
et la même formation a été retenue depuis lors.
D'autres sont fondés sur une base
géographique ou sur des critères objectifs (groupe africain, pays
les moins avancés). « La notion de PMA fait intervenir le PIB
par habitant, le retard dans le développement humain basé sur un
indice composite incluant des indicateurs de santé, nutrition et
scolarisation et aussi la vulnérabilité économique
basé sur un indice composite incluant des indicateurs sur l
instabilité, la productions et les exportations agricoles, le manque de
diversification de la production et le handicap d'être un petit
pays. »80(*)
Leur existence facilite la négociation par la
synthèse qu'ils opèrent entre des positions voisines, et leur
défense collective. « Le partage dune vision commune de la
notion de développement dû à un même besoin, les
attentes collectives au niveau des négociations internationales
justifient une telle position »81(*)
Ce refus de concession remet en cause le consensus
préétabli
a) LA POSITION DES ETATS UNIS
A l'entame du programme de Doha, les négociations
devaient aboutir à la conclusion d'un accord. Mais très vite des
divergences d'intérêt majeures sont apparues entre les pays du
Nord et ceux du Sud.
Les compromis commerciaux ont toujours consisté
à transformer intérêts commerciaux nationaux en
règles collectives de coopération multilatérale.
« Les dysfonctionnements du cycle de Doha montrent que les
négociateurs n'arrivent pas à développer une
stratégie de négociations, tant à destination des groupes
socioéconomiques nationaux qu'envers d'autres Etat membres, qui
permettrait cette transformation. »82(*)
Concernant les États-Unis, ils ont eu du mal à
trouver un terrain d'attente avec l'Inde et la Chine. Cette mésentente
portait sur les importations agricoles, et plus spécialement sur
l'établissement d'un mécanisme de sauvegarde permettant à
un pays d'appliquer des tarifs douaniers particuliers sur ses produits de
l'agriculture face à une trop forte hausse des importations où
à une baisse des prix excessive. « Delhi et Pékin
souhaitaient que son seuil de déclenchement soit le plus bas possible
pour mieux protéger leurs paysans. Washington estimait qu'il s'agissait
d'un système dangereux risquant de devenir une arme
protectionniste »83(*)
Il s'ouvre dés lors deux pôles de discorde :
d une part avec la chine qui vient d adhérer récemment à l
OMC (1) et d autre part l Inde présentée comme un pays en plein d
essor de développement(2).
Un accord ne peut être conclu que si les parties
considèrent qu'il vaut mieux accepter les concessions à cet
instant plutôt que de les repousser à plus tard. Les
États-Unis, compte tenu de leur système politique, suivent dans
leurs relations internationales une logique de très court terme sur les
sujets difficiles à « vendre » en interne. Ceci a
conduit à remettre en cause le cadre des négociations.
1) La remise en cause du consensus par
Washington : l action de l Inde
L'Inde a des intérêts offensifs dans tous les
domaines de négociation du Cycle de Doha, signe de son insertion dans un
monde globalisé. L'économie indienne a connu ces dernières
années une croissance robuste qui la classe aujourd'hui au 11ème
rang mondial. « Elle est un acteur essentiel du G-20 et du G-33,
coalitions de pays en développement qui ont joué un rôle
important notamment dans le volet agricole des négociations. L'Inde a
bénéficié d'un environnement commercial mondial plus
ouvert dont le développement équilibré est très
important pour l'essor économique du pays et les efforts qu'il
déploie pour devenir une puissance mondiale. »84(*) Son économie naissante
imposant certains besoins, sa position a été critiquée par
les Etats Unis la considérant comme principale cause de l échec
des négociations.
Lors de la dernière réunion de l'Organisation
Mondiale du Commerce il été noté que le cycle a
débouché sur une impasse, explique Yvan
Décreux85(*).
Il y a eu un fort désaccord entre les Etats-Unis et l'Inde qui
demandait plus de souplesse sur la possibilité de remonter ses droits de
douane sur les matières agricoles.
Ce mécanisme appelé " de sauvegarde "
permet à « un pays en développement d'augmenter ses
tarifs douaniers face à une forte hausse des importations de produits
agricoles sur son marché pour protéger ses agriculteurs. L'Inde
voulait fixer le déclenchement du mécanisme à partir de
15% de hausse des importations, tandis que les Etats-Unis ne voulaient pas
descendre sous le seuil des 40%. »86(*)
Pour les Etats-Unis, l'Inde serait le principal
déclencheur de l'échec des négociations. Washington
se plaint toutefois que cette formule l'oblige à réduire
davantage ces droits de douane déjà peu élevés pour
la plupart des produits et à réduire de manière
significative ses « pics » tarifaires sur des articles
sensibles comme les textiles et les camions alors que la formule des pays en
développement permettrait à la Chine, à l'Inde et au
Brésil de conserver des tarifs beaucoup plus élevés.
De l'Inde, les Etats-Unis espèrent « une
libéralisation importante de certains secteurs, comme l'industrie
pharmaceutique ou les machines-outils, où l'Inde se comporte
extrêmement bien en tant qu'exportateur »87(*) , a signalé le
représentant américain au Commerce extérieur.
Afin d'uniformiser les règles du jeu, les Etats-Unis
veulent donc que ces pays acceptent des pactes
« sectoriels » supplémentaires couvrant des biens
tels que les produits chimiques, le matériel industriel et les produits
électroniques. Dans le cadre de ces pactes, les participants
réduiraient davantage leurs tarifs. Mais la Chine, l'Inde et le
Brésil résistent aux Etats-Unis, ce qui mène à une
impasse. « Les membres ont tout simplement des « vues
fondamentalement différentes dans les discussions sur les produits
manufacturés, a expliqué M.
Lamy ». »88(*)
Les États-Unis et l'Inde ne sont pas parvenus à
s'entendre sur les importations agricoles, et plus spécialement sur
l'établissement d'un mécanisme de sauvegarde permettant à
un pays d'appliquer des tarifs douaniers particuliers sur ses produits de
l'agriculture face à une trop forte hausse des importations où
à une baisse des prix excessive. « Delhi souhaitait que son
seuil de déclenchement soit le plus bas possible pour mieux
protéger leurs paysans. Washington estimait qu'il s'agissait d'un
système dangereux risquant de devenir une arme
protectionniste »89(*)
La réunion ministérielle de 2008 se voulait
décisive, mais les négociations ont été rompues par
les Etats-Unis et l'Inde sur l'accès aux marchés agricoles, et en
particulier sur la mesure de sauvegarde spéciale. Depuis cette
date, les membres ont tenté différents approches pour clarifier
techniquement et rapprocher les positions.
La rupture des négociations est due au refus de l'Inde
(et, dans une moindre mesure du Brésil) de faire des concessions.
« Selon eux, les causes de « l'échec annoncé
» du cycle de Doha sont à chercher du côté des
Etats-Unis : l'administration et le Congrès ne sont pas prêts
à prendre le risque politique, alors que l'échéance
présidentielle se rapproche, de se mettre à dos le puissant lobby
agricole et restent donc campés sur leurs positions. Les auteurs
rappellent que le blocage des négociations se situe bien au niveau du
dossier agricole, dans la mesure où l'Inde a déjà
démontré de substantiels efforts sur l'ouverture de son
marché intérieur aux produits
manufacturés. »90(*)
Toutefois, un espoir peut être retenu. En effet, une
série d'accords partiels sur les sujets consensuels est prévue en
dérogeant avec le principe de l'engagement unique.
C'est dans cet esprit que se
prépare « la conférence ministérielle de
Bali (décembre 2013), avec l'objectif de parvenir à un accord sur
la facilitation des échanges, un accord sur quelques sujets agricoles
(gestion des contingents agricoles, constitution de stocks publics à des
fins de sécurité alimentaire,...) et sur quelques sujets de
développement (amendement de quelques dispositions de traitement
spécial et différencié,..). »91(*)
Pour l'Inde, l'enjeu de ces négociations est
considérable compte tenu de ses intérêts dans tous les
volets du programme de négociation et du dynamisme de son
économie
2) La question de l adhésion de la
chine
Membre effectif de l'OMC depuis le 11 Décembre 2001, la
Chine dix ans plus tard est devenue un membre important de l'OMC, s'imposant
comme premier exportateur et deuxième importateur du monde. Nouvelle
venue dans l'enceinte de l'OMC, la Chine a gardé un profil bas durant
les négociations du cycle de Doha. La chine a été
considérée comme la nouvelle inconnue dans les échanges
internationaux avec une économie naissante et classée dans les
pays émergents.
Le niveau d abaissement des droits de douane pose
problème. Les demandes américaines visent une plus grande
ouverture de leurs marchés. Les exportations chinoises ont
explosé depuis l'adhésion à l'OMC, mais elle maintient des
droits de douane élevés, dont beaucoup ne seraient pas
réduits dans l'état actuel du cycle de Doha selon l'analyse
américaine.
Les Etats-Unis attendent des grandes économies
émergentes comme la Chine, l'Inde et le Brésil de nouvelles
concessions dans l'industrie et les services si ces pays souhaitaient conclure
le cycle de négociations commerciales de Doha à
l'OMC s'engager à une ouverture importante de son marché dans
des secteurs industriels comme la chimie, l'électronique et les
machines-outils, où sa compétitivité mondiale est
indiscutable.
« Ces différents Etats qualifient les
prétentions américaines d'irréalistes et de
disproportionnées par rapport à ce qui est demandé aux
pays riches en termes d'abaissements des subventions agricoles et
des droits de douane. »92(*)
Les Ministres du Brésil, de la Chine, de l'Inde et de
l'Afrique du Sud ont déclaré que les formules et les chiffres des
abaissements de subventions et de droits de douane, ainsi que les exceptions,
reflétés dans les textes de projets d'accord sur l'agriculture et
sur l'accès au marché pour les produits non agricoles,
supposeraient que les pays en développement « apportent une
contribution d'un niveau sans précédent la part d'un membre
quelconque dans n'importe lequel des cycles de négociation
antérieurs. » 93(*)
Pékin s'est néanmoins aligné très
nettement sur les positions de New Delhi sur chacun de ces dossiers, laissant
l'Inde jouer un rôle leader lors des conférences
ministérielles. La Chine a également pesé de tout son
poids pour soutenir l'Inde à des moments décisifs des
négociations. Lors de la dernière réunion
ministérielle des négociations de Doha par exemple, qui s'est
tenue à Genève le 29 juillet 2008, le soutien de la Chine
à la position indienne a été crucial après la
défection du Brésil et son alignement sur les positions des pays
développés.
En résumé, beaucoup d'efforts doivent être
faits pour que les négociations du Doha Round donnent des
résultats significatifs, en particulier de la part des grands pays
commerçants. Les Etats-Unis, en premier lieu, doivent s'y engager
pleinement, ce qui ne sera possible qu'à la condition que
l'Administration soit assurée de disposer de l'autorité
nécessaire, pour négocier en matière commerciale.
Aujourd'hui, « l'Administration américaine
doit définir plus clairement ses objectifs, peut-être en y
incluant l'élimination des droits de douane sur les produits
industriels. En l'état actuel des choses, l'agenda du Doha Round ne
contient rien de bien séduisant pour les firmes américaines. Or,
les grandes négociations commerciales doivent être
inspirées par de grands objectifs si l'on veut qu'elles suscitent un
véritable engagement des grands pays commerçants, indispensable
à leur réussite »94(*).
b) LA POSITION DE L UNION
EUROPEENNE
L'Union européenne, membre originel de l'OMC depuis sa
création en 1995, a toujours plaidé en faveur de
l'intégration des intérêts des pays pauvres dans ce nouveau
cycle de négociations. « De loin le premier importateur
mondial de produits agricoles en provenance des pays en développement,
absorbant à elle seule un quart de leurs exportations, sa
préoccupation pour une prise en compte des spécificités et
des difficultés des pays en voie de développement s'est
également traduite à travers l'initiative « Tout sauf les
armes » qui garantit un accès en franchise de douanes et de
contingent à tous les produits des pays les moins
développés. »95(*)
Depuis ses origines, la politique commerciale est au coeur de
la construction européenne. Elle découle de l'option prise par
les auteurs du traité CEE en faveur de l'union douanière, qui
implique un tarif douanier commun à l'égard des pays tiers. Il
existe un lien entre l'union douanière et la politique commerciale.
Aujourd'hui, elle représente le volet extérieur du projet de
constitution d'un marché unique européen. L'enjeu est
d'éliminer les entraves aux échanges commerciaux, dans le but de
stimuler la croissance et, par ce biais, la prospérité.
Elle joue notamment un rôle au premier plan dans le
lancement d'un nouveau cycle de négociations commerciales lors de la
Conférence ministérielle de Doha (novembre 2001) : le cycle
de Doha, portant essentiellement sur la « libéralisation du
commerce international ».
b-1- L'Union Européenne et les pays
tiers
Dans ce cadre, la position de l'Union européenne
consiste à obtenir des pays tiers des avancées en matière
de libéralisation commerciale sur les thèmes dits de Singapour
(services, propriété intellectuelle, investissement, concurrence)
en échange de concessions sur la libéralisation de l'agriculture.
Mais ces négociations se soldent jusqu'à présent par un
échec retentissant.
Les tensions entre la politique déclarée de l'UE
et sa pratique externe sont particulièrement apparentes en ce qui
concerne la politique du développement. « Si l'Europe s'en est
faite le champion, on accuse ses exportations de produits agricoles
subventionnés d'asphyxier les agricultures des pays du
Sud. »96(*)
Le cycle de Doha a pour objet l'insertion des pays en
développement dans le commerce mondial, l'ensemble des participants
ayant admis que ceux-ci doivent pouvoir bénéficier d'un
traitement spécial et différencié Dans ce cadre, l'UE est
particulièrement attentive au renforcement de la protection des
indications géographiques.
Les productions européennes
caractérisées par une indication géographique sont ainsi
victimes de la concurrence de pays tiers utilisant ces
indications. « Le but de l'UE est donc de renforcer la
protection des indications géographiques au niveau mondial en
étendant le champ d'application du dispositif additionnel à
d'autres catégories de produits, agroalimentaires ou non,
empêchant ainsi toute utilisation par d'autres que les producteurs
autorisés. »97(*) Les négociations visent aussi
l'établissement d'un système multilatéral de notification
et d'enregistrement des indications géographiques pour les vins et les
spiritueux. Mais la question divise les États participant aux
négociations, certains d'entre eux considérant les indications
géographiques comme des entraves au commerce
b-2-Les différends commerciaux entre les
Etats-Unis et l'Union européenne
Ils obéissent à des raisons techniques, mais
surtout politiques. « Techniquement, l'Organe de règlement des
différends n'ajuste pas le rythme de ses décisions, en
première instance comme en appel, sur celui du cycle de Doha. Mais il
dépend des principaux intéressés de monter ces
décisions en épingle ou d'en réduire l'impact. A ce jour,
le nombre et l'importance des litiges entre les deux partenaires ne sont pas
très différents de ce qu'ils étaient avant Doha. Celui
concernant les FSC8 est de loin le plus important, ceux concernant les
organismes génétiquement modifiés (OGM) ou
l'aéronautique restent à l'état de menaces
récurrentes ; la décision récente concernant les mesures
protégeant la sidérurgie américaine est en
appel. »98(*)
Maximiser les points d'entente (ou obtenir la
neutralité bienveillante de l'autre) est plus
difficile. « De ce point de vue, la phase pré-Doha a
été exemplaire : ouverture des Européens en matière
agricole, des Etats-Unis en matière d'antidumping, neutralité sur
investissement, concurrence et environnement. Aujourd'hui, les lignes de
compromis sont moins évidentes mais existent, y compris sur les sujets
les plus sensibles comme les mesures antidumping, l'agriculture ou les tarifs
industriels. Nécessaire, l'entente euro-américaine n'est
cependant plus suffisante en raison du poids grandissant des autres acteurs,
PED notamment »99(*)
S'appuyant parfois sur un groupe de pays (dits «Amis de
la multifonctionnalité»100(*)) ou considérations non commerciales (qui
partagent certaines idées telles que le développement durable,
protection de l environnement, viabilité des zones rurales et aides
contre la pauvreté et sécurité alimentaire) l'UE plaide
essentiellement en faveur d'un système d'échanges
multilatéral davantage orienté vers le marché mais
soucieux de durabilité sociale, économique et environnementale
Aujourd'hui, malgré les multiples tentatives de l'Union
européenne et d'autres pays industrialisés pour faire aboutir le
cycle de Doha, les divergences entre les partenaires persistent. Par ailleurs,
les rapports de force entre ceux-ci ont changé. Une Europe qui,
d'ailleurs n'a pas tardé à se diviser sous la pression de la
France, qui reproche aux Indiens de «protéger leur
agriculture»75 et aux Américains de vouloir à la
fois exporter leurs produits agricoles, notamment le coton, et protéger
leur production industrielle
c) LA POSITION DES PED
Représentant les trois quarts des membres de l'OMC,
ils s'attachent à défendre leurs propres
productions agricoles et préoccupations non commerciales
(sécurité alimentaire, moyens de subsistance, pauvreté,
emploi rural, etc.). Ils demandent également un traitement
spécial et différencié adapté à leurs
spécificités. Ils se sont organisés, sous la forme
d'alliances nouvelles, pour mieux faire valoir leurs intérêts.
Le rejet d'une libéralisation commerciale rapide
par de nombreux PED, et leurs doutes sur les gains éventuels qu'ils
retireraient d'un nouveau cycle de négociations multilatérales,
s'inscrivent dans un climat de remise en cause plus globale des
stratégies de développement préconisées au niveau
international, même si on ne peut pas conclure
à « l'existence d'une tendance mondiale
généralisée à l'augmentation des
inégalités, et a fortiori »100(*)
Les pays en voie de développement ont progressivement
pris une place d'acteurs à part entière à l'OMC, tandis
que les pays émergents, dont la Chine, l'Inde ou le Brésil, sont
devenus des acteurs dont les puissances occidentales doivent désormais
tenir compte. « Si l'ensemble de ces pays forment un groupe
hétéroclite, tant leurs situations économiques
diffèrent, ils partagent des intérêts communs manifestes et
une certaine analyse commune des rapports commerciaux à l'échelle
internationale. Ils pèsent davantage qu'auparavant dans les
négociations et ont acquis une capacité de blocage qui explique
en partie l'enlisement du processus. Aucun accord n'a encore pu être
dégagé pour concilier les intérêts des pays
développés, des puissances émergentes et des pays en
développement. »101(*)
Le programme des négociations pour le cycle du
développement a évolué de manière décevante
pour les pays en développement. Il n'a pas satisfait leurs attentes
concernant l'agriculture et les questions liées aux barrières
tarifaires. Il n'a pas inscrit d'actions en faveur des secteurs de services des
pays en développement parmi les priorités du programme, et il n'a
rien fait pour simplifier les procédures de base.
De plus, les nouvelles questions proposées dans le
programme ont potentiellement détérioré la situation des
pays en développement
B) les divergences sur la
procédure :
Les négociations à Doha sont menées
essentiellement sur deux fronts : « l'un sur les
négociations bilatérales et/ou plurilatérales en vue
d'améliorer les conditions du marché pour le commerce des
services. Il s'agit principalement d'améliorer les engagements
spécifiques en matière d'accès aux marchés et de
traitement national et promouvoir le traitement de la nation la plus
favorisée. L'autre porte sur les négociations en vue d
améliorer les conditions du marché pour le commerce
multilatéral entre tous les membres de l'OMC en vue d'établir
toutes les règles et disciplines nécessaires qui s'appliqueront
à l'ensemble des membres avec certaines dispositions spéciales
pour les pays en développement et les pays les moins
avancés. »102(*)
Au début des négociations, les Etats ont
présenté des
propositions concernant
à la fois la structure et la teneur des négociations.
Une fois que les Etats se sont entendus
sur les résultats des négociations, celles-ci étaient
finalisées. L'acte final est ensuite soumis aux parties et adopté
s'il y a consensus. Par la suite, les résultats des négociations
sont transmis aux membres pour approbation.
Un délai leur est accordé pour procéder
à la ratification du document, une fois l'acte final approuvé.
« Après la signature des résultats des
négociations, une procédure de consultation est menée
auprès des milieux intéressés. Le vote
du Parlement au sujet des résultats des négociations du Cycle de
Doha sera probablement soumis au référendum facultatif. Dans ce
cas, le peuple aura le dernier mot sur l'acceptation ou le refus des
résultats du Cycle de Doha. Les résultats du
Cycle de Doha entreront en vigueur dès que les deux tiers des Membres de
l'OMC les auront ratifiés »103(*). Tel est la procédure normale établie
pour les négociations.
Toutefois, des obstacles seront notés sur le
déroulement de la procédure. Ils reflètent en
général des divergences sur la substance. Ces obstacles n'ont pas
tant porté sur les propositions soumises à la négociation
que sur le développement du système commercial
multilatéral.
C est ainsi qu'un des problèmes qui s'est posé
dans le programme de développement de Doha (PDD) est la contraction de
cet espace de négociation par rapport aux cycles
précédents de l'OMC. Il ressort de cela que « la
négociation autour du PDD aurait dû être un bon
procédé permettant de contourner les multiples balises
posées par les différents Etats. Hélas, un processus en
deux étapes n'aura pas suffit à isoler les contraintes
institutionnelles internes qui auront des effets contradictoires bloquant ainsi
les négociations »104(*).
Ce nouvel échec des pourparlers du cycle de Doha pour
la libéralisation des échanges commerciaux est
particulièrement cuisant car il découle une fois de plus d'un
bras de fer entre pays riches et pays pauvres. En tout état de cause, il
faudra que les participants au Doha Round se fassent confiance, et c'est
précisément ce qui fait défaut aujourd'hui
Les divergences sur la procédure se traduisent par un
manque de volonté politique. Si le cycle de Doha devait devenir une
étude de cas de référence pour étudier
l'échec d'une grande négociation internationale, on devrait
s'attacher à l'étroitesse de l'espace de négociation, aux
conséquences d'un processus en deux étapes (agenda, puis accord
final), qui fige cet espace indépendamment même de
l'évolution de l'environnement international, et à
l'ambiguïté des contraintes internes qui appuient le statut de
leaders de certains pays alors même que les autres pays ont conquis les
moyens de le contester.
Dans une conjoncture qui semble durablement
déprimée, « le succès favoriserait la confiance
et montrerait que le système commercial multilatéral peut prendre
en compte des questions comme la sécurité alimentaire, la
protection de certains services publics ou
l'environnement »105(*)
Sous ce rapport, « la négociation autour du
PDD est donc un bon exemple de « complexité » dont
les principes affichés et les procédures effectives marquent une
volonté méritoire de dé-complexifier la
négociation, sans empêcher, toutefois, une orientation vers un
état de coma cérébral à l'issue
incertaine »106(*)
Chapitre2 : L'absence d'entente sur le
déroulement et l'objet du cycle
Pendant les années 2002 et 2003, il est devenu
clair pour de nombreux pays en développement, que le cycle de Doha
allait dans la mauvaise direction sur un grand nombre de questions centrales.
Pour ces pays, le nouveau cycle de négociations offrait peu de
bénéfices immédiats mais impliquait un grand nombre de
nouvelles obligations.
Autant de temps de réflexion n'auront pas suffi pour
conclure un cycle à la fois très ambitieux et d'une grande
technicité. Cela explique, en partie, l'absence de compromis
satisfaisant.
Les sept années passées ont été
marquées par un renoncement progressif de la part des États
membres à traiter l'agenda pro-développement sur lequel ils
s'étaient engagés lors de la conférence
ministérielle de Doha. Ce cycle a été lancé afin de
restaurer la légitimité de l'OMC, sérieusement mise
à mal lors de la conférence catastrophique de Seattle (1999).
Toutefois et en dépit de ce hiatus originel, le
lancement d'un cycle consacré au développement aurait pu marquer
un changement considérable au sens où les capitalismes
historiques remettaient ce thème à l'ordre du jour après
l'avoir abandonné pendant plus d'un quart de siècle au profit de
celui de la mondialisation.
L'OMC recevait la charge de définir une articulation
opérationnelle entre mondialisation et développement. Le constat
est qu'elle a échoué, plus précisément les
États membres ont échoué.
Jusqu'à ce moment, Doha n'avait amené que peu de
progrès sur un grand nombre de questions fondamentales. L objet de
départ a été revisité et remodelé de
manière à se diversifier. Son recentrage rendra certains sujets
butoirs durant les débats.
Depuis le lancement du Cycle de développement de Doha
en 2001, quatre Conférences ministérielles
sont passées sans que les pays membres ne puissent conclure un
accord. Il s'agit des conférences de Cancun en 2003, Hong Kong en 2005
puis Genève en 2009 et 2011. Ainsi, « il devient très
difficile de mener une négociation pour la libéralisation des
échanges quand la majorité des participants considère que
quelque soit le compromis final, il ne leur procurera aucun
gain. »107(*)
Il en ressort un blocage du processus de départ
(section 1) qui pose le problème des décisions prises par
consensus et la question de l engagement unique. Ceci va aussi engendrer la
marginalisation de l objectif initial (section2) à travers un
élargissement progressif des sujets développés et un non
respect des négociations préétablies. Ce cycle met en
évidence le processus de rééquilibrage des rapports de
puissance et l'affirmation des logiques nationales dans l'économie
mondiale. Il régénère la continuelle opposition entre les
différents Etats durant les processus de négociation dans le
cadre des échanges internationaux.
Il s agira donc pour l essentiel de retracer un tel
cheminement durant le cycle de développement qui constitue
également un des moyens à invoquer pour justifier l échec
de ce cycle.
Section1 : le blocage du processus de
départ
Arriver à un accord sur un ordre du jour dans les
phases de négociations commerciales multilatérales n a pas
été chose facile. En effet, le 9e cycle de négociations
multilatérales, ouvert à la Conférence
ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de Doha en
2001, sous le nom officiel de Programme de Développement de
Doha (PDD), devait s'achever fin 2004
Le constat officiel de son échec tardait à
être constaté et « les pays membres n'ont pas
trouvé de porte de sortie qui éviterait de remettre en cause la
légitimité de l'OMC et encouragerait, sinon la
généralisation du protectionnisme, du moins l'extension d'accords
bilatéraux qui fragilisent la fonction première de
l'organisation : promouvoir une libéralisation multilatérale
et régulée des échanges »108(*)
Le fait que les négociations soient
« multilatérales » en ce sens qu'elles impliquent
tous les pays membres et associent des pays observateurs,
généralement candidats à l'adhésion conduit
à mettre en avant son caractère pluridimensionnel. Dans le cadre
du cycle de Doha, plus de trente sujets, aujourd'hui regroupés dans une
vingtaine, sont ainsi abordés. D'autre part, la négociation n'est
pas bilatérale mais implique 153 pays, même si, de fait, le
processus de « simplification » conduit à
réduire le nombre de négociateurs effectifs à une dizaine.
Cela se reflète par l existence des différents groupes
constitués au niveau même de l'OMC. Ces derniers se constituent
à travers certains critères tels que le niveau de
développement (PED ; groupe des CAIRNS ; G5 ; ACP...). A
cela s ajoute une autre tendance pesante sur l espace des
négociations : l augmentation du nombre des parties
Historiquement, lors des cycles successifs, les parties ont
d'abord cédé sur les domaines où les coûts
économiques ou politiques étaient les plus faibles pour se
rapprocher progressivement du noyau dur de la négociation qui aura donc
une « difficulté marginale croissante ». Au fur et
à mesure que les pays s'ouvrent à l'échange, les pertes
relatives aux concessions s'accroissent alors que les gains attendus se
réduisent. La réponse trouvée a donc été
d'élargir l'espace de négociation par l'introduction de nouveaux
sujets
Le succès du cycle de Doha impliquait de grignoter le
noyau dur de la négociation comme les politiques agricoles
« distorsives » dans les pays industriels, l'ouverture des
industries et services « naissants » dans les pays en
développement. De fait, « le programme de développement
est apparu comme un approfondissement et un ajustement d'un Uruguay
Round dont le programme avait été défini il y a
vingt-cinq ans. Malgré la multiplication des thèmes, cet
élargissement ne peut être comparé à celui qui fut
alors mis en oeuvre »109(*)
Cette grille d'analyse de l échec rend compte d une
réalité. Formellement, les négociations portaient autour
d'un programme (agenda) prédéfini, devant aboutir
à un accord reposant sur le principe d'« engagement
unique » (paragraphe1) (« On est d'accord sur tout ou
on est d'accord sur rien ») et soumis à l'approbation par
consensus (paragraphe2)
Paragraphe1 : Le problème des
décisions prises par consensus
Le consensus reste la règle de base. Cette règle
du consensus permet à n'importe quel pays membre de s'opposer à
l'acte final et d'empêcher son adoption. La capacité de blocage
qu'offre la règle du consensus est désormais utilisée par
les pays en développement sans crainte de perte de
légitimité. Dans la mesure où les décisions prises
à l'OMC peuvent conduire à modifier les lois et règlements
nationaux, la règle du consensus concourt à la
légitimité de l'OMC. Le principe du consensus tend par ailleurs
à renforcer le pouvoir de négociation absolu des États
membres au profit des petits pays.
A première vue, la règle du consensus aurait
dû rendre vaine la formation de coalitions qui visent, en principe,
à obtenir une majorité. En effet, « chaque pays dispose
d'un droit de veto et peut donc, à lui seul, faire obstacle à
toute coalition fut-elle majoritaire. Derrière son apparente
symétrie, la règle du consensus « un pays-un droit de
veto » cache pourtant de profondes asymétries que les
coalitions visent justement à compenser. »110(*)
Cependant l'intégration de nouveaux sujets à
l'agenda de négociation de Doha s'est heurtée à l'absence
de consensus. Les pays émergents ou en développement y voyaient
une forme de « protectionnisme déguisé » des
pays développés ; ils considéraient que
« le respect de nouvelles normes et règles pèserait sur
leurs coûts et leurs avantages comparatifs »111(*)
Le fait de ne rien perdre ne peut suffire à garantir le
consensus. Les parties ne sont pas indifférentes à la
répartition du surplus attendu de l'accord et, même gagnantes,
peuvent y renoncer si la répartition des gains est jugée
inéquitable. La règle de réciprocité de l'OMC doit
ainsi veiller à l'équilibre des concessions. Un des
problèmes qui s'est posé dans le programme de
développement est la contraction de cet espace de négociation par
rapport aux cycles précédents.
Ce processus devrait en principe
« simplifier » les négociations en limitant la
« vraie » négociation à des thèmes
« consensuels » et ainsi mieux structurer les
procédures en créant des groupes de négociation sur des
sujets spécifiés. « L'agenda, adopté par
consensus, peut également être interprété comme un
engagement des pays membres à mutualiser les offres et concessions sur
chacun des sujets retenus, limitant ainsi, pour reprendre la terminologie de
Zartman (2010), les attitudes de « brakers »
(freineurs) ou de « derailers »
(dérailleurs). »112(*)
Le premier risque a été celui d'un report sur la
négociation multilatérale des exigences non satisfaites lors de
la phase antérieure de l'agenda. Le second risque conduit à ce
que le processus en deux étapes crée d'autant plus de
rigidités lors de la négociation multilatérale que
l'agenda a été précisé et détaillé.
Toute modification de l'agenda qui s'imposerait en cours de négociation,
exigerait un nouveau consensus. « Cette limite au processus à
deux étapes est d'autant plus forte que la durée de
négociation est longue dans un environnement instable qui exacerbe
certains problèmes négligés et en apaise d'autres, voire
en inverse les objectifs. Le programme qui visait à limiter les soutiens
qui encourageaient la surproduction et la baisse des prix agricoles se heurtait
à la réalité des années 2000 d'une sous-production
mondiale, de hausse des prix, de crise alimentaire et d'inversion des
politiques de soutien. Le troisième risque est que la limitation des
thèmes conduise à un espace de négociation vide où
un pays au moins perdrait »113(*)
Toutefois, le consensus pour la définition de l'agenda
apparaît moins nécessaire, même s'il implique qu'in
fine l'accord éventuel soit séparé de l'accord final
dans un accord plurilatéral qui n'engagerait que les pays signataires.
Lever la règle du consensus pour la signature de l'accord final serait
irréaliste car remettant en cause les souverainetés
nationales.
A côté du consensus subsiste un autre volet
essentiel ayant à peu prés les mêmes retombées
à un degré différent dans les négociations.
Paragraphe2 : La question de l
engagement unique ou package deal
La préparation du cycle de Doha n'a pas
échappé aux débats traditionnels sur la configuration de
la négociation : cycle large ou étroit, long ou court, engagement
unique pour tous ou accords à la carte, tout fut envisagé, et le
début des négociations n'a pas clos ces interrogations.
L'« engagement unique » ou
(« package deal ») stipule que tous les pays sont
« d'accord sur tout, ou d'accord sur rien ». D'après
le principe d'engagement unique, chaque thème fait partie d'un ensemble
indivisible. Aucun ne peut, en principe, faire l'objet d'un accord
séparé : « Rien n'est convenu tant que tout n'est
pas convenu. » 114(*)Cette globalisation de la négociation doit
favoriser les compromis
A Doha, « la négociation (article 41 de la
déclaration finale) s'inscrit dans la logique de l'engagement unique.
Mais elle n'exclut pas des mises en oeuvre, provisoires ou définitives,
d'accords conclus dans les premières négociations. Ces
ambiguïtés ne manqueront pas d'être exploitées, ici ou
là, par tel ou tel groupe de négociateurs. »115(*)
Constructive pour les uns, dirimante pour les autres,
l'ambiguïté de la déclaration de Doha est de règle
pour ce genre de document. En l'espèce, « il fallait
réussir à tout prix, et le succès n'était pas
garanti. La multiplication des dates limites, les nombreuses mentions des
« modalités de négociation » et la
référence constante au développement témoignent de
volontaires obscurités. »116(*)
Fixer des dates limites à un cycle et à ses
différentes étapes est sans conteste un procédé qui
permet à certains pays riches de parer d'avance aux critiques du type :
« II est impossible de régler tant de sujets dans un délai
raisonnable » ou « les opinions publiques s'irritent de l'absence de
progrès ». Pour d'autres, les dates intermédiaires sont
censées éviter les tactiques dilatoires, certains participants
gardant leurs cartes en main pour éviter de « payer deux fois
», une à la date intermédiaire et une seconde à la
fin. Pour les PED, les dates butoirs permettent d'éviter les
marchandages de fin de cycle, dont ils se plaignent de faire la plupart du
temps les frais. La multiplication de ces dates fut sans doute à Doha un
moyen d'obtenir un compromis entre tenants d'un cycle étroit et court et
partisans d'un cycle large et long, au prix toutefois de plusieurs
inconvénients. Au plan logique, l'idée de butoir s'oppose
à la notion même de cycle, où les arbitrages se font
à la fin entre tous les sujets.
L engagement unique est tantôt considéré
comme une récolte précoce ou des accords à la carte. Du
fait même de l'« engagement unique », la surface de
cet espace s'accroît avec les thèmes de négociation et leur
limitation le réduit en le rapprochant de l'espace vide. Cette
contrainte réduit donc d'autant plus l'espace de négociation que
cette réciprocité s'avère difficile à atteindre,
d'où le principe de l'« engagement unique »,
décrit précédemment, qui vise justement à
élargir son champ.
Une certaine inquiétude persistait donc quant au
concept d'engagement unique, son implication pratique étant d'obliger
tous les membres, petits ou gros, à participer à l'ensemble des
discussions et négociations de l'OMC et à prendre des
engagements. Bien que valable au plan conceptuel, et constituant un rempart
contre le parasitage par certains, il reste difficile à
opérationnaliser sans que chacun n'accepte d'avancer à la vitesse
du membre le plus lent, ou sans négociations longues et
compliquées entre l'ensemble des membres
Section2 : La marginalisation de l objectif
initial
Les négociations multilatérales de l'OMC se
distinguent des négociations ciblées sur un thème, comme
l'effet de serre. Même limitées, en principe, aux questions
commerciales, elles impliquent plusieurs thèmes qui peuvent aller de la
traditionnelle réduction des tarifs au respect de la
propriété intellectuelle ou au problème des
« petites » économies.
L'ouverture d'un round commercial ne marque pourtant
pas le début de la négociation, mais sa poursuite. « A
Doha, un accord permettait certes d'ouvrir le nouveau cycle mais laissait en
suspens certains thèmes conflictuels, l'agriculture bien sûr, mais
également les quatre sujets dits de Singapour, qui concernaient les
investissements à l'étranger, les règles de concurrence,
la transparence des marchés publics et la facilitation du commerce.
L'ordre du jour de l'Uruguay Round concernait 15 sujets et celui de Doha, 33
(après le retrait partiel des sujets de
Singapour). »117(*)
Ces thèmes sont de nature très diverse. Bien
entendu, certains concernent directement l'ouverture des marchés aux
échanges internationaux de biens et services. Mais, les
négociations d'ouverture se sont élargies. « Elles ont
progressivement intégré les obstacles non tarifaires parmi
lesquels les barrières administratives, les subventions (notamment dans
l'agriculture). Dans leurs listes d'offre et de demande, les pays ciblent
très finement les secteurs et les produits qu'ils accepteraient d'ouvrir
sous des formes bien définies (baisse des tarifs, diminution des
subventions, accès des firmes étrangères aux services,
etc.). Symétriquement, selon le principe de
« réciprocité », ces concessions sont
conditionnées à la satisfaction des demandes d'ouverture
adressées par chaque pays membre à chacun des autres pays
membres. La négociation vise alors à ajuster cette offre et cette
demande. »118(*)
Certains thèmes du cycle de Doha portent
également sur la révision des règles ou des
procédures de l'organisation (comme l'anti-dumping, le règlement
des différends, les accords régionaux). D'autres sujets
concernent l'élargissement du champ de compétence de
l'organisation et l'introduction éventuelle de nouveaux accords. Enfin,
le programme inclut des questions liées à la situation
particulière de certains de pays membres (par exemple : petits
pays, pays moins avancés).
Les négociations sont séparées, puisque
la plupart des sujets sont discutés au sein de groupes de travail
spécialisés et peu coordonnés. « Les
« offres » et les « demandes » des
négociateurs sont relatifs à un thème (agriculture,
services, tarifs dans l'industrie) »119(*). De ce changement constant
de l objectif initial découle un élargissement progressif des
sujets développés (paragraphe1) mais également un non
respect des négociations préétablies (paragraphe2)
Paragraphe1 : Un élargissement progressif
des sujets développés
La tentation est grande de limiter les thèmes et de les
recentrer sur le coeur historique des négociations : la
réduction des obstacles aux frontières, tarifaires ou non
tarifaires. A première vue, plus les négociations
multilatérales s'élargissent à de nouveaux sujets, comme
l'investissement ou la politique de la concurrence, plus les
négociations sont difficiles
« Restreindre les sujets, c'est aussi réduire
la voilure de la négociation au risque de l'immobiliser voire de la
laisser dériver au gré des courants dominants. L'engagement
unique impose un consensus sur l'ensemble des questions. Si les compromis
bilatéraux sont certainement plus faciles sur un grand nombre de sujets,
un compromis global est plus difficile à atteindre, d'où, comme
nous l'avons vu, la prolifération d'accords bilatéraux. Le second
aspect est lié à l'asymétrie entre les sujets
défendus par le Nord et ceux soutenus par le Sud. En effet, la plupart
des nouveaux sujets ont été portés par les pays du
nord : normes de travail, concurrence, investissement,
environnement. »120(*) Or les concessions doivent être
réciproques et l'agenda des négociations devrait être plus
attentif aux sujets qui intéressent les pays émergents ou en
développement. Le troisième vient d'un affaiblissement des
règles de négociation et, notamment, du principe de
« réciprocité et d'avantages mutuels »
Au départ le programme englobait 21 sujets de
négociations. C est au fil des discussions qu'il y a eu l
élargissement de ceux-ci. En outre « l'ouverture de nouveaux
sujets (tels que la protection des indications géographiques à
travers l'ADPIC, les questions environnementales ou encore
l'amélioration des dispositions encadrant le recours aux mesures
anti-dumping et antisubventions), a amené un changement de position des
certains Etats.
L'Union européenne parvenait à faire admettre un
principe lui paraissant absolument essentiel : celui de la
globalité des négociations et des accords
(notion « d'engagement
unique »). »121(*) Placée en situation
« défensive » sur le volet agricole, l'UE estimait
en effet que la reprise des négociations sur les secteurs de
l'agriculture et des services, prévue à compter de 2000 par les
accords de Marrakech signés le 15 avril 1994, risquait
d'être difficile si elle était limitée à ces deux
seuls sujets. C'est pourquoi elle défendait un concept de
« cycle large » associé à
l'exigence d'un accord global qui, du reste, permettait davantage de
répondre aux multiples attentes des PED et de s'attaquer aux nombreux
obstacles contraignant le développement des relations commerciales
internationales. Elle avait d'ailleurs oeuvré dès 1999, lors de
la préparation de la Conférence de Seattle, au lancement du
« Cycle du Millénaire », malgré les
réticences des Etats-Unis et de grands pays émergents alors
résolus à restreindre le champ des négociations.
Si tous les sujets, notamment les quatre qui constituent le
coeur de la négociation commerciale ,
devaient être abordés dans une optique faisant une place
particulière à la problématique du développement
des pays les moins riches, certains thèmes étaient
spécifiquement destinés à susciter l'adhésion des
PED : « le TSD (traitement spécial et
différencié), la « mise en oeuvre » ,
l'assistance technique, l'accès aux médicaments dans le cadre de
l'Accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), les PMA, les produits de
base, les petites économies vulnérables (PEV), les transferts de
technologie, la dette et les finances »122(*)
S'agissant des pays développés, ils obtenaient
la prise en compte, essentielle pour eux compte tenu de la structuration de
leurs économies et, par conséquent, de leurs
intérêts offensifs, des quatre sujets dits « de
Singapour ». Ils avaient ainsi
vocation à couvrir de manière horizontale les secteurs
économiques faisant par ailleurs l'objet des négociations, ce
complément étant susceptible de donner aux échanges
internationaux une vigueur supplémentaire
Pour favoriser la reprise du Cycle de Doha après
l'échec de Cancún, il a été nécessaire de
procéder à un réexamen de ses objectifs qui donne plus
largement satisfaction aux demandes des PED. « Ceux-ci avaient
en effet considéré à Cancún que les
préoccupations en faveur du développement se dissolvaient dans
l'agenda trop chargé du Cycle. Votre rapporteur estime cependant
nécessaire de préciser que l'unanimité de façade de
l'ensemble des PED sur ce constat était largement tactique, certains
membres de l'OCDE comme nombre de grands pays émergents se cachant
derrière les PMA pour mettre sous pression l'Union
européenne. 123(*)»
Paragraphe2 : Le non-respect des
négociations préétablies
Les négociations
internationales sont étudiées ici à la fois du point de
vue « des théories des sciences sociales et des discours
culturalistes dont elles font l'objet ; de celui de leur histoire longue et de
leurs enjeux contemporains ; ou encore de celui des pratiques des
négociateurs »124(*)
Les négociations à Doha
étaient au point mort. Cela découle en principe du non-respect
des négociations préétablies. « Ce cycle qui
permettrait d'améliorer l'accès des pays en développement
aux marchés des pays riches, aurait dû se terminer au 1er janvier
2005. Il est aujourd'hui toujours en cours, faute d'accord global sur le sujets
abordés »125(*)
En effet, les objectifs de Doha sont d'aller plus loin dans la
libéralisation des échanges dans certains domaines, notamment
l'agriculture dans les pays développés et l'industrie et les
services dans les pays en développement. « Les
négociations entre membres développés et ceux en
développement n'ont cependant pas abouti à un compromis dans des
domaines tels que l'agriculture et l'accès aux marchés des
produits non agricoles. Depuis 2008, le cycle est resté bloqué
dans une impasse, au point que certains médias internationaux ont
considéré le cycle de Doha comme étant "cliniquement
mort". »126(*)
Devant l'échec des négociations du cycle, de
plus en plus de voix se prononcent pour une conclusion définitive des
discussions prenant acte de l'impossibilité de lancer aujourd'hui une
nouvelle vague de libéralisation multilatéral du commerce
mondial.
Le principe directeur de négociations sur le commerce
mondial doit être de reconnaître que l'économie mondiale est
constituée de pays ayant des niveaux de développement très
différents. Il faut aux pays en développement la liberté
politique de garder, adapter et faire évoluer les mesures
gouvernementales du type de celles qui ont fait leurs preuves dans le monde
développé et dans d'autres pays en développement.
Toute négociation ayant l'ambition de prendre le
développement au sérieux doit reconnaître ces
asymétries fondamentales et les traiter. Pour redémarrer les
négociations sur une base favorable au développement, la
liberté politique devrait être garantie dans cinq domaines. Ce qui
n'a pas été le cas à Doha.
Considérées comme « management de la
complexité » par Zartmann, les négociations
commerciales multilatérales s'organisent en deux étapes :
négociations sur l'« agenda » puis, en cas d'accord,
la négociation multilatérale elle-même. Si la seconde phase
reste aujourd'hui inachevée, la première avait commencé
dès la Conférence ministérielle de Singapour en 1996.
Celle-ci avait défini les grands thèmes de la future
négociation, exclu la question du lien entre le droit des travailleurs
et le commerce et lancé une réflexion sur 4 sujets - dits
« sujets de Singapour »
Les négociations, parce que multilatérales,
impliquent la « réciprocité »
c'est-à-dire un équilibre dans les
« concessions » : l'offre d'ouverture de chaque pays
sera confrontée à ses demandes. Le processus de
négociation visera donc, en théorie, à faire converger
cette offre et cette demande pour aboutir à un équilibre
coopératif « gagnant - gagnant ».
De plus, l'échec a conduit à une mise en cause
des pays les moins flexibles dans la négociation, notamment les
États-Unis ou l'Inde, et induirait donc un coût politique non
négligeable à l'heure où les négociations
internationales assez proches du schéma OMC tendent à se
multiplier, du fait de la crise économique et financière, des
menaces croissantes sur le réchauffement climatique ou la
sécurité alimentaire dans un contexte de montée en
puissance de certains pays émergents. « L'extension
généralisée de la négociation débouche sur
une négociation valorielle. Autrement dit d autres dimensions vont
apparaitre dans l'analyse du fait que la négociation s'est très
largement diffusée et surtout que le contexte d'interdépendance
des acteurs est plus ouvert et plus mouvant. Elle renvoie à des
transactions sociales dont l objet porte sur des ressources culturelles des
acteurs en interaction. »127(*)
Il résulte de ce qui précède que le cycle
de Doha a bel et bien connu un échec. Celui-ci a eu des
conséquences disproportionnées sur les différents acteurs
en jeu. Ces derniers ont été au coeur même de cet
échec. L'absence d' accord commun s'est fait sentir tout au long des
différentes discussions élaborées. Divers
éléments devront être pris en compte pour espérer
aboutir à cet accord commun. L'épineuse question de l'agriculture
reste en suspens.
Toutefois si Doha a échoué sur certains points
il ne l est pas sur tous les points. Des progrès ont été
notés dans de nombreux domaines. De plus les questions sur lesquelles il
ya impasse les différents pays tentent de trouver une éventuelle
solution. Des lors ; il serait plus juste de parler d'un échec en
demi-teinte. Il faudra maintenir un ultime espoir avec la conférence de
Bali(Indonésie) pour mener à bien ces négociations.
DEUXIEME PARTIE : UN ECHEC A
DEMI -TEINTE
A la quatrième conférence de l'OMC, en 2001 les
pays membres ont lancé un nouveau cycle de négociations
multilatérales baptisé « le cycle du développement
». Le cycle de Doha était prévu pour durer trois ans. Au
terme de cette période, les négociations devaient aboutir
à la conclusion d'un accord qui devait permettre, entre autres, aux pays
en développement, un meilleur accès aux marchés des pays
riches, notamment en ce qui concerne les produits agricoles.
A l'origine, l'OMC organisait cette ronde de
négociations pour faire oublier l'échec de la Conférence
de Seattle, au terme de laquelle des divergences entre les Etats-Unis et
l'Europe d'une part, entre le Nord et le Sud d'autre part, notamment sur la
concurrence, l'investissement, la transparence vers les marchés publics,
les normes sociales, l'environnement... avaient empêché ces pays
de lancer le « cycle du Millénaire ». Avec le Cycle
de Doha, l'OMC voulait montrer sa volonté de mieux représenter
les intérêts des PED/PMA afin de démentir les critiques des
altermondialistes à leurs égards. En fait, tous les
précédents cycles de négociations sur le commerce mondial
même l'Uruguay Round, pour lequel huit ans de négociations ont
été nécessaires se sont conclus de manière
favorable. « Prétendre que l'échec du cycle de Doha
n'aura pas de conséquences négatives et durables sur l'OMC
dénote une incompréhension profonde des risques encourus, ainsi
que de l'importance vitale du cycle pour les États les plus petits et
vulnérables »128(*)
Les conséquences qui découlent de l'échec
de Doha ont la plus part touché le commerce international dans son
ensemble. Cela résulte du fait que tous les cycles de l'OMC mettent en
relief les différents Etats et déteignent sur leur
économie et donc sur leur propre mode de gestion (Chapitre 1).
Le constat officiel d'un échec tarde à
être constaté et les pays membres n'ont pas trouvé de porte
de sortie qui éviterait de remettre en cause la légitimité
de l'OMC et encouragerait, sinon « la généralisation du
protectionnisme, du moins l'extension d'accords bilatéraux qui
fragilisent la fonction première de l'organisation : promouvoir une
libéralisation multilatérale et régulée des
échanges. »129(*)
Un échec lamentable mais justifié peut ainsi
être noté. Plusieurs points conflictuels permettent de comprendre
l'échec des pourparlers. Plus généralement, un
échec de Doha serait le signe de l'incapacité à
agir
collectivement et à
mettre
en place un cadre de commerce international structuré par des
règles efficaces et acceptées par tous.
Après plusieurs années de piétinement et
de revers dans les négociations, le cycle de Doha, qui a
débuté en 2001, a été relancé en juillet
2008 par le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
Cependant, l'entrée en jeu de plusieurs acteurs n'a pas
permis de boucler le cycle pour le développement. Les
négociateurs n'ont malheureusement pas pu parvenir à un consensus
et aucun accord n'a été possible. Toutefois,
déclaré un échec total du programme de
développement, serait aller très tôt en besogne. En effet,
avec un tout petit peu plus de flexibilité, le cycle de Doha pourrait
encore aboutir (Chapitre 2). Cela découle de « la discussion
ouverte à Bali (Indonésie) qui démontre la possible
entente que pourra engendrer une poursuite des
négociations. »130(*)
Chapitre1 :L'impact de l'échec du cycle de
DOHA :
Les dysfonctionnements du cycle de Doha montrent que les
négociateurs n'arrivent pas à développer une
stratégie de négociations. Les études menées
à ce jour sur l'impact du cycle de Doha donnent des résultats
très ambivalents.
L'un des principaux objectifs des négociations
menées dans le cadre de l'OMC est de libéraliser les
échanges, en particulier agricoles, et de réduire les aides
à la production accusées de fausser la concurrence entre les pays
membres. Le cycle de négociations multilatérales sur le commerce
lancé à Doha en 2001 n'a, à ce jour, pas permis d'aboutir
à un accord. « Un certain consensus a pourtant
été trouvé, et par la suite a donné lieu à
l'Accord cadre d'août 2004, puis à la Déclaration
ministérielle de Hong-Kong en décembre 2005. Mais il n'a pas
été possible, à l'automne 2006, de trouver un compromis
quant à la traduction concrète en termes de baisse de droits de
douanes et de subventions à l'agriculture. »131(*)
La quatrième Conférence ministérielle de
l'OMC a eu un impact profond sur les activités d'assistance technique et
de renforcement des capacités dans le domaine du commerce. Dans un cycle
pour le développement, il devrait être établi que tout
accord doit être « progressif », qui augmente
graduellement dans le sens où la plus grande partie des
bénéfices devrait être perçue par les pays en
développement. Ainsi, « tout accord qui pénaliserait
plus les pays en développement ou qui bénéficierait plus
aux pays développés, mesuré par les gains nets en
pourcentage du PIB, devrait être considéré comme
inéquitable. »132(*)
Il ressort de cela qu'il existe un grand nombre de
difficultés pour interpréter cette exigence. L'une est que la
plupart des coûts, par exemple pour les subventions agricoles, sont
supportés par les pays développés. « Non
seulement ces subventions représentent des coûts
budgétaires immenses, mais elles créent également des
distorsions dans la production et génèrent alors des pertes non
recouvrables. Si les pays développés devaient arrêter leurs
subventions, ils en seraient, au total, parmi les principaux
bénéficiaires. Ainsi, un raffinement du concept de
résultat équitable serait de considérer les
bénéfices nets d'effets d'efficience
nationale. »133(*) Sur des marchés concurrentiels, cela serait
reflété par les effets de termes de l'échange dont
bénéficieraient les producteurs ou qui seraient payés par
les consommateurs ; sur des marchés non concurrentiels (ou des
marchés où existent des quotas) ce serait la valeur de
l'accès garanti.
Tout accord devrait être préparé
soigneusement de manière à promouvoir, et non gêner, le
développement. De manière surprenante, il existe relativement peu
d'analyses économiques précises des conséquences des
divers accords commerciaux sur les pays participants. Par ailleurs, là
où de telles analyses ont été conduites, elles n'ont pas
été incluses au coeur du débat et leur influence sur les
programmes de négociations est restée limitée.
« L'absence de telles analyses amène à s'interroger sur
ce qui détermine les priorités dans le programme de l'OMC, autre
qu'un mélange d'orthodoxies dominantes et de forces relatives de groupes
d'intérêt spéciaux. »134(*)
C est ainsi que l échec de ce cycle va se
répertorier sur l'économie international en mettant en balance le
poids de l'OMC dans le développement des différentes
étapes de négociation allant jusqu'à s'interroger sur son
existence (Section1). Etant interdépendants à l'évolution
de l'économie mondiale, les Etats se verront également toucher
par cet échec de manière disproportionnée (Section2).
Setion1 : L'empreinte du cycle sur le
commerce international
L'échec du cycle de Doha aurait des conséquences
très importantes, dans la vie économique internationale, parce
qu'il démontrerait d'une manière générale
l'impossibilité qu'il y a, notamment, à s'entendre entre pays
développés et pays en voie de développement sur un cadre
commercial qui serait de nature à faciliter, à
accélérer le développement économique des pays les
plus pauvres. Cet échec s'étendrait sans doute à d'autres
négociations internationales, accroîtrait le climat de
méfiance qui pourrait s'instaurer entre pays développés et
pays pauvres, et fragiliserait l'ensemble de la gouvernance internationale
aussi bien dans des sujets comme l'environnement, que la gestion
financière internationale, que la gestion de risques sanitaires.
En quoi le cycle pourrait il impacter le commerce
international ?
Le cycle de Doha communément appelé programme de
Doha pour le développement est une condition nécessaire à
l'accroissement du commerce international. Son échec pourrait enrayer la
dynamique de croissance mondiale et de développement. En effet, il est
probable qu'une libéralisation sans régulation aggravera la
pauvreté dans les pays qui le sont déjà. Il ressortirait
un climat de traumatisme réel pour ces pays. Un enrichissement
généralisé et équilibré u commerce mondial
demeure nécessaire pour le maintien de ce commerce.
Cet échec constituerait
un « désastre, imputable à la suffisance et
à la désaffection, qui marque la défaite du bien commun au
profit d'intérêts politiques particuliers .Si le naufrage est
irrémédiable - et après cinq ans d'échec, le
doute n'est plus permis - chacun s'appauvrira, toujours
plus.»135(*)
Un autre phénomène apparait avec cet
échec. Il s'agit du développement des négociations
bilatérales. Outre les dommages infligés par un pouvoir de
négociation inégal en dehors du cadre multilatéral, la
voie des négociations bilatérales risque de faire oublier les
résultats universels, le fondement même de la mondialisation. Il
s'y ajoute la menace pesante sur le principe fondamental de non discrimination.
Une fois que « les pays partenaires commerciaux commencent à
négocier entre eux, différentes formes de discrimination
deviennent inévitables et donnent lieu à toutes sortes de
conflits. Mettre l'accent sur les accords préférentiels
fragmenterait le système commercial international au lieu de
l'intégrer. »136(*)
Toutefois, force est de constater que l'échec du cycle
de Doha ne constitue a proprement une menace pour l'accroissement du commerce
international. Il s'agirait plutôt d'une crainte pour celui-ci
(paragraphe1) qui se reflète au niveau de l'état actuel des
chiffres et tendances (paragraphe2).
Paragraphe1 : La crainte pour l'avenir du commerce
mondial
L'échec du programme de Doha pour le
développement remet en cause l'institut qu'est l'OMC et par ricochet le
cadre temporel et spatial du commerce international. L'impact des
différents cycles de l OMC sur ce commerce n'a pas été
écarté à Doha. N'ayant pas conclu un accord commun dans le
cadre des négociations, les échanges commerciaux entre les
différents Etats se trouvent ainsi affectés. Cela s'explique par
le fait que les Etats ont dans une certaine mesure adopté des mesures
restrictives visant à rester sur des idées fixes.
Cette crainte porterait atteinte l équilibre que
cherche à maintenir l'OMC depuis sa création. L'accroissement
d'accords bilatéraux mettrait fin à un cadre commun
d'échanges dont bénéficierait plusieurs pays chacun
présentant ces particularités.
L'on constate que cette crainte pour l avenir du commerce
international se fera le plus sentir au niveau des pays pauvres. Ils seront
impactés négativement avec le risque de voir leur économie
en dessous des seuils nécessaires pour l'assurance d'un
développement meilleur.
Le concept de libéralisation des échanges qui
prévaut au niveau de l'OMC devrait prévaloir pour chaque pays. La
possibilité de développer sa propre politique de
développement devrait être coordonnée à celle
d'uniformisation des échanges internationaux.
Hélas, «en dépit de son mandat de
développement, il y a eu très peu de réalisations dans le
composant développement des négociations du cycle qualifié
de `Round du développement'. La plupart reconnaissent qu'au cours des
dix dernières années, les questions d'accès aux
marchés ont pris le dessus sur l'agenda du
développement »137(*)
Paragraphe2 : L'état actuel des
chiffres et les conséquences sur le commerce
international
L'échec du cycle de Doha a engendré plusieurs
études sur l'état du commerce international. Un tel cycle mettait
en rapport différents pays avec des enjeux économiques
différents. Dans le cadre de ce programme plusieurs institutions ont eu
à se prononcer
En 2005, la Banque Mondiale a eu effectué une
étude montrant les pourcentages relatifs à l'évolution du
cycle. Il s'agit d'une sorte de mise en balance entre l'état du commerce
mondial si le cycle avait abouti et l'état latent dans lequel il se
trouve. Son étude est spécifique. Selon elle, « une
libéralisation des biens agricoles et industriels entraînerait une
légère diminution de revenu pour l'Afrique
subsaharienne. »138(*).
Une récente étude du `Peterson Institute for
International Ecomics' « estime que le cycle de Doha, sur la base des
textes actuels, entraînerait plus de 65 milliards de dollars
d'exportations additionnelles et presque 100 milliards de dollars de croissance
du PIB mondial simplement dans l'agriculture et les biens industriels. Il ne
s'agit cependant que d'une augmentation de 0,16% par rapport au PIB mondial de
2008, voire d'une croissance négligeable. »139(*)
La vraie question est de savoir comment ce
bénéfice serait réparti. « Des études de
la `Carnegie Endowment for International Peace' montrent que Doha profiterait
surtout aux pays industriels et à quelques grands PED, mais qu'il
aurait un impact presque neutre, voire négatif, sur les autres PED,
selon leur degré d'intégration dans l'économie mondiale.
Cette fondation a publié en novembre 2009 une récente
étude qui montre que Doha aurait peu d'impact positif sur l'Afrique
subsaharienne. Dans le cas spécifique du Kenya, l'agriculture en
sortirait gagnante, mais le secteur industriel subirait un sérieux
revers et l'effet sur les services serait neutre. »140(*)
Dans l'ensemble, la pauvreté diminuerait, car Doha
créerait des emplois dans les secteurs peu qualifiés et, via une
diminution généralisée des prix, il augmenterait la
consommation.
L'étude présuppose que les pays du Nord tiennent
leurs promesses d'éliminer les subventions à l'exportation des
produits agricoles d'ici 2013. C'est de loin la mesure ayant le plus d'impact
qui pourrait réduire de façon significative leurs
subventions internes à l'agriculture ayant un effet de distorsion sur
les échanges
Au même moment, « les initiatives agricoles au
sein des pays de l'OCDE paraissaient remettre en cause les efforts
multilatéraux. En 2003, la réforme de Luxembourg de la Politique
Agricole Commune de la Communauté Européenne fut également
décevante. La réforme déplaça certaines subventions
de la « boîte bleue » (limitation de la production)
vers la « boîte verte » (supposée provoquer
moins de distorsions). Cependant, le niveau des aides aux producteurs reste
virtuellement constant, puisqu'il est prévu qu'elles tombent de 57
à 56 % (OCDE 2004). Par ailleurs, la réforme n'a eu qu'un
impact limité sur les subventions aux exportations et les
barrières aux importations. »141(*)
Ces deux initiatives furent très décevantes et
révélèrent la volonté limitée des
européens et des américains vis-à-vis de la réforme
de l'agriculture. Chacune eut des effets dépressifs sur les
négociations multilatérales pour la réforme de
l'agriculture.
Les propositions adoptées à Hong Kong
comprennent la décision selon laquelle « les Pays
développés membres et tous les pays en développement
membres qui se déclarent en mesure de le faire, devraient fournir un
accès aux marchés en franchise de droits et sans contingents pour
au moins 97 % des produits en provenance des PMA. Les
membres sont également tenus de veiller à ce que les
règles d'origine préférentielles applicables aux
importations en provenance des PMA soient transparentes, simples et contribuent
à faciliter cet accès aux marchés. Les PMA continuent de
mettre l'accent sur la nécessité d'une mise en oeuvre rapide et
efficace de la décision relative à l'accès en franchise de
droits et sans contingents. »142(*)
Il est donc impératif que nous arrivions à
trouver les bon compromis par lesquels les pays en développement
pourront trouver progressivement une insertion dans un commerce international
où ils auront la possibilité de protéger leurs
activités les plus sensibles, de prendre en compte leurs
spécificités ; et en même temps un cycle qui permettra
d'accroître le niveau d'ouverture et le niveau d'échange dont
toute la planète a besoin.
Section2 : L' impact sur les
différents participants aux négociations : les
Etats
A Doha, les nations du monde s'étaient entendues sur un
nouveau cycle de négociations devant permettre de redresser certains
déséquilibres, l'impression générale étant
que les cycles de négociations précédents avaient
bénéficié aux nations les plus riches, aux dépens
des plus pauvres. En effet, une fois de plus, le programme des
négociations reflétait plus les priorités des pays
industriels avancés. Les nouvelles questions qui ont été
ajoutées au programme ne représentent pas des priorités
pour les pays en développement. Certaines de ces provisions leur
auraient été néfastes. « Suite à l'appel
des membres à un engagement renouvelé dans tous les domaines de
l'Agenda de développement de Doha et aux négociations intenses
menées depuis janvier 2011, les négociations de Doha semblent
avoir révélé des divergences
`insurmontables »143(*)
Très vite des divergences d'intérêt
majeures sont apparues entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les
négociations ont pris du retard si bien qu'au lieu de s'achever en 2004,
le cycle continue faute d'accord. »144(*). L impact qu'il aura sur les divers acteurs va
varier et son intensité pèsera plus sur certains que sur
d'autres.
Cela va se répertorier sur le déroulement des
négociations. L'impact laissé sur la procédure de
négociation jaillira sur la clôture du cycle lui-même.
« Les négociations sur la libéralisation du commerce
mondial dont l'accord devait sanctionner la fin cycle de Doha ont abouti
à une rupture. »145(*)
Le 28 juillet 2006, le cycle de Doha était
officiellement suspendu. Le cycle se révélera être un
échec complet, certaines parties du processus seront
sauvegardées, tandis que la plupart des points de négociations
sera remis à plus tard avec l'assurance d'y revenir après les
élections de 2012 aux Etats-Unis. Dans les deux cas de figure, les
conséquences auront une portée considérable.
Il y aurait eu des difficultés majeures dans
l'agriculture et les services, car d'autres très fortes demandes
d'accès aux marchés (allant bien au-delà du mandat de
Doha) étaient également formulées par les pays en
développement
La majeure partie des négociations menant au blocage
actuel dans le Cycle de Doha n'a eu lieu qu'entre quelques acteurs.
Son impact sera distinct selon le niveau de
développement des Etats. Il se fera plus sentir au niveau des PED
(paragraphe1) plus nombreux et catégorisés diversement ; que
sur les PD (paragraphe2) avec des exigences disparates.
Paragraphe1 : L impact de l échec sur les
PED
A) les pays les moins
avancés :
A Doha, en Novembre 2001, les pays industriellement
avancés répondirent aux événements de Seattle, et
plus généralement aux demandes du public, pour une nouvelle
approche des questions internationales. Le nouveau cycle de négociations
fut alors sous-titré « cycle pour le
développement ». Il était admis dans certains milieux
que les cycles précédents avaient bien plus profité aux
pays industrialisés qu'aux pays en développement. Le nouveau
cycle devait alors permettre de réduire ces inégalités.
Les pays les moins avancés (PMA) sont
marginalisés dans le commerce international, en particulier dans le
commerce des produits manufacturés. En raison de leur faible poids dans
le commerce international, de leur faiblesse structurelle et de leur forte
dépendance vis-à-vis de la finance et du commerce
extérieur, ces pays sont extrêmement vulnérables aux chocs
externes. « Leur secteur manufacturier est particulièrement
vulnérable, non seulement parce qu'il est naissant, mais aussi en raison
de sa dépendance vis-à-vis du secteur primaire pour la fourniture
de devises et de sources de revenu. A travers ses effets sur l'offre, le
secteur primaire contribue à l'approvisionnement en biens
d'équipements importés et en produits intermédiaires
nécessaires à la capacité d'expansion et d'utilisation. A
travers leurs effets sur le revenu, les exportations de produits primaires
contribuent à alimenter la demande intérieure de produits
industriels »146(*).
Ainsi, aux inquiétudes liées au manque de
progrès dans la résolution de problèmes antérieurs,
se sont ajoutées de nouvelles préoccupations concernant les
exigences sur le point d'être imposées aux pays en
développement. Certains progrès ont été
réalisés dans la manière dont les négociations sont
menées. Toutefois, l'incapacité à régler
complètement ces questions a amené à s'interroger sur la
capacité effective des pays en développement à rejeter un
accord qui leur serait en fait défavorable. « Les
intérêts mercantilistes se sont heurtés au mandat de
développement du Cycle caractérisant le blocage
actuel. »147(*)
Les PMA ont proposé « plusieurs composantes
clés du paquet de Doha qui, si elles étaient prises en compte,
pourraient apporter certains résultats en matière de
développement. Celles-ci comprennent le coton ; l'accès en
franchise de droits et sans contingents, l'article XXIV du GATT ; la
dérogation sur les services ; le traitement spécial et
différencié ; et les questions de mise en
oeuvre »148(*). Toutefois, aucun progrès n'a
été effectué jusqu'ici sur ces questions importantes.
1- Au vu de l'importance du coton pour les
PMA
Il y aurait lieu de noter que le coton a sa propre
spécificité dans les négociations sur l'agriculture et
également à travers le Sous-comité sur le coton. La
Conférence ministérielle de Hong Kong avait convenu de
l'élimination par les pays développés de toutes les formes
de subventions à l'exportation en 2006. Ceci n'a pas encore
été fait et constitue une menace pour les petits producteurs de
coton de certains PMA tels que le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad et le
Mali. Une autre question ayant fait l'objet de débats intenses a
été aussi soulevée
2- Des `préférences
non-réciproques'
Le projet de modalités de l'AMNA149(*) propose de différer
la mise en oeuvre des abaissements tarifaires sur une liste
négociée de lignes tarifaires dans l'UE et aux Etats-Unis,
à savoir neuf réductions de taux égales annuelles au lieu
de six, avec une période de grâce de deux ans. Pour aider
davantage les pays bénéficiaires de préférences
à s'adapter aux défis qui découleront de la hausse de la
concurrence, le projet de modalités de l'AMAN exhorte les pays qui
accordent des préférences à accroître leur
assistance à ces membres par l'intermédiaire de mécanismes
tels que le Cadre intégré renforcé en faveur des PMA et
d'autres initiatives d'aide pour le commerce. « Les
préoccupations ici comprennent, d'abord, la mobilisation de ressources
additionnelles ; en ensuite, le programme d'Aide pour le commerce à
l'OMC est distinct de l'engagement unique. Pour être fructueux, le
programme d'aide pour le commerce devrait être redynamisé en
l'orientant davantage vers les capacités de production des
PMA. »150(*)
3- Dans les négociations sur les
services
Les membres sont tenus d'accorder une attention
spéciale aux secteurs et modes de fourniture qui intéressent les
PMA du point de vue des exportations. Des dispositions spéciales ont
également été prises pour la participation des PMA aux
négociations, affirmant ainsi le besoin de plus grande
flexibilité en termes d'ampleur et de couverture des engagements des
PMA. Cela devrait appeler à une attention particulière des autres
membres sur l'ouverture de secteurs qui intéressent les PMA. L'accent
doit être mis sur l'importance que revêt l'aide qui leur sera
apportée en vue de leur assurer une participation plus effective au
commerce international des services. Lors de la Conférence
ministérielle de 2005, à Hong Kong, les ministres ont
demandé à tous les Membres de ne pas attendre des PMA qu'ils
souscrivent à de nouveaux engagements. « Les ministres ont
fait part de leur détermination à élaborer des
méthodes pour la mise en oeuvre pleine et effective des Modalités
en faveur des PMA et à fournir une assistance technique ciblée
afin de permettre aux pays en développement et aux PMA de participer aux
négociations de manière effective. Lors de la réunion
ministérielle de juillet 2008, à Genève, un texte sur les
services indiquait un appui général des membres à un
mécanisme de dérogation comme moyen le plus satisfaisant
d'accorder une priorité spéciale aux PMA. »151(*)
Malheureusement, il n'y a pas eu « de progrès
enregistrés dans les négociations sur le projet de texte de
dérogation mis en distribution début 2010 par le groupe des PMA.
Des désaccords persistent, notamment en ce qui concerne le champ
d'application de la dérogation, ainsi que les règles d'origine
pour les services et les fournisseurs de services. Dans ce contexte, les PMA
ont formellement présenté deux communications, l'une sur les
règles d'origine et l'autre sur l'accès aux
marchés. »152(*) C'est certainement un domaine où les membres
peuvent appliquer concrètement la décision d'accorder un
accès en franchise de droits et sans contingents en la
considérant comme un `premier acompte'.
A Doha, en Novembre 2001, « les pays
industriellement avancés répondirent aux événements
de Seattle, et plus généralement aux demandes du public, pour une
nouvelle approche des questions internationales. Le nouveau cycle de
négociations fut alors sous-titré ``cycle pour le
développement ''. Il était admis dans certains milieux que
les cycles précédents avaient bien plus profité aux pays
industrialisés qu'aux pays en développement. Le nouveau cycle
devait alors permettre de réduire ces
inégalités »153(*)
B) Les pays en développement : la
réduction des erreurs du passé
Il existe au Sud une tendance à croire que les actions
menées par les pays du Nord sont coordonnées, conduites par leurs
propres intérêts économiques. Bien que les pays en
développement surestiment le degré de coordination existant au
Nord, les impacts sont souvent proches de ce qu'ils auraient été
si les actions avaient effectivement été parfaitement
coordonnées. « Les forts taux d'intérêt, les
politiques fiscales, et les politiques de libéralisation commerciale
demandées par le Fonds Monétaire International (FMI) exacerbent,
dans les pays en développement, les effets des mesures de
libéralisation commerciale auxquelles ils adhèrent au sein de
l'OMC »154(*).
Les deux ensembles de politique économique ne peuvent être vus
isolément.
En outre, selon de nombreuses études sur l'impact du
Cycle de Doha sur l'Afrique et sur d'autres pays en
développement à faible revenu, « ces pays seraient
perdants en raison des pertes résultant de l'érosion des
préférences. En raison de la persistance de la faiblesse de leurs
niveaux de compétitivité, il est difficile pour ces pays
d'engranger des gains réels d'accès aux marchés dans le
Cycle de Doha. »155(*)
En plus de leur déception concernant l'agriculture, les
pays en développement sont aujourd'hui sceptiques quant aux effets de
l'inclusion de nouveaux articles sur le programme des négociations. Un
grand nombre de pays en développement s'opposent à l'inclusion
des « sujets de Singapour ». « En juin 2003,
77 pays en développement, représentant plus de la moitié
des membres de l'OMC, demandèrent publiquement que les sujets de
Singapour soient retirés du programme des négociations de Doha
(CAFOD 2003). Puisque ces sujets ne constituaient pas des priorités pour
les pays en développement, leur position de plus en plus centrale dans
le programme des négociations était perçue comme un aspect
incongru du cycle pour le développement »156(*).
Pour certains pays en développement, « ces
sujets constituaient une atteinte à leur souveraineté nationale
non justifiée par les bénéfices qu'ils pourraient amener.
La discipline de régulation multilatérale menaçait de
répéter les pires aspects de l'Uruguay Round en restreignant les
options des gouvernements pour suivre des politiques de développement
fondées sur leurs propres priorités et problèmes
nationaux. »157(*)
Pour résumer, le programme des négociations pour
le cycle du développement a évolué de manière
décevante pour les pays en développement. Il n'a pas satisfait
leurs attentes concernant l'agriculture et les questions liées aux
barrières tarifaires. Il n'a pas inscrit d'actions en faveur des
secteurs de services des pays en développement parmi les
priorités du programme, et il n'a rien fait pour simplifier les
procédures de base.
Paragraphe2 : L'impact de l échec sur les
PD
L'objectif principal du programme de Doha portait sur le
développement des changes commerciaux en faveur des PED. L'échec
qui en découle dans une certaine logique ne doit pas être aussi
pesant pour les PD que pour les PED. Aussi petit que puisse être
l'impact, les PD seront touchés par cet échec.
Après les négociations de l'Uruguay Round, il
était clairement établi que l'agriculture ferait l'objet de plus
de libéralisation. Il existe aujourd'hui une croyance forte que les
États-Unis ont failli à ces engagements. « Qu'il soit
ou non établi que les très fortes augmentations dans les
subventions agricoles constituent une violation explicite des engagements
antérieurs, elles violent dans tous les cas l'esprit des accords (ou du
moins ce que les pays en développement percevaient comme étant
l'esprit des accords) ».158(*) Un cycle de négociation pour le
développement doit être vu dans le contexte des accords
déséquilibrés qui l'ont précédé.
De plus, les nouvelles questions proposées dans le
programme ont potentiellement détérioré la situation des
pays en développement. Les États-Unis voulaient que la
libéralisation des marchés de capitaux fasse partie de l'accord
sur l'investissement, malgré le grand nombre de preuves que la
libéralisation de ces marchés ne favorise pas la croissance et
augmente l'instabilité. « Au lieu de créer un
réel environnement concurrentiel empêchant le recours à des
dumpings douaniers comme des outils protectionnistes il y eut la peur que les
nouveaux articles au programme des négociations restreignent la
capacité des nations de poursuivre leurs propres politiques de
développement. »159(*)
L'impact de l'échec de Doha se fera sentir aussi par
l'Union européenne et les Etats Unis principaux acteurs des
négociations. « L'Union européenne est sans doute une
des plus grandes puissances commerciales sur la scène internationale,
réunissant plus de 18 % du volume total des importations et des
exportations dans le monde, et c'est dans ce domaine que sa capacité de
« parler d'une seule voix » devient particulièrement
visible. »160(*)
De loin le premier importateur mondial de produits agricoles
en provenance des pays en développement, absorbant à elle seule
un quart de leurs exportations, sa préoccupation pour une prise en
compte des spécificités et des difficultés des pays en
voie de développement s'est également traduite à travers
l'initiative « Tout sauf les armes » qui garantit un accès en
franchise de douanes et de contingent à tous les produits des pays les
moins développés.
Très vite, la dimension développement est
devenue un lointain mirage au profit d'une approche mercantiliste, où
les pays du Nord essaient de s'assurer un accès aux marchés des
pays du Sud au lieu de promouvoir le bien commun.
Toutefois, les tensions entre la politique
déclarée de l'UE et sa pratique externe sont
particulièrement apparentes en ce qui concerne la politique du
développement
Ainsi, en diminuant « le montant des subventions
liées au niveau de production, la réforme de la PAC a par avance
adapté le secteur agricole européen aux contraintes qui
pourraient découler des négociations quant au soutien interne
à l'activité agricole. En même temps, l'Union
européenne mettait en avant qu'en réduisant les risques
d'excédents de production et les besoins de subventions aux
exportations, la réforme de la PAC bénéficiait
également aux pays les moins avancés. »161(*)
Cette réforme a permis de fournir à l'Union
européenne une position de négociation offensive. Des lors une
possible ouverture des négociations est à espérer. Il
s'agira ainsi de mettre en disposition tous les moyens possibles de la part
des Etats.
Chapitre2 : Vers une possible relance
du cycle de DOHA
``Nous exhortons tous les pays à s'engager dans des
efforts et une action concertés afin de parvenir à une conclusion
positive du cycle de Doha''. Telle est l idée qui ressort des
différentes discussions entre les parties en cause. Les partisans de ces
négociations réclamaient un coup de pouce politique pour faire
sortir de l'ornière ce cycle entamé il y a cinq ans.
En effet, « la morosité du contexte
économique mondial actuel justifie la relance du cycle de
développement. Le commerce multilatéral doit être
stimulé au niveau mondial par un meilleur accès au marché
et des règles plus appropriées. Le Cycle de Doha et le large
éventail de questions sur lequel il porte sont tout simplement trop
importants pour être abandonnés en cours de route. Ce cycle reste
le meilleur moyen de rééquilibrer le système commercial
multilatéral et de remédier à des distorsions persistantes
telles que celles provoquées par les subventions agricoles
accordées dans les pays développés »162(*). Il est indispensable
de le mener à bien pour pouvoir garantir aux pays en
développement un accès élargi aux marchés pour
leurs exportations et créer les conditions nécessaires au
développement, à la réduction de la pauvreté et
à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le
développement. Il s'agira alors d aboutir à une conclusion
favorable du Programme de Doha pour le développement (PDD) qui
dynamisera la stabilité et la croissance, deux éléments
dont le commerce a impérieusement besoin.
Partant, les différents Etats se sont rendus compte de
l'intérêt que pourrait avoir l'aboutissement de ce programme.
« Les séances de discussion s en sont des lors suivies. Les
leaders du G20 doivent utiliser le sommet de novembre pour relancer le
processus de conclusion du cycle de Doha sur la libéralisation du
commerce international. Pour que les négociations aboutissent, tous
devront consentir des concessions". Le commerce européen est ouvertement
favorable à la réalisation du Cycle de développement de
Doha. »163(*)
Avant même le sommet de Cancun, des rapprochements ont été
opérés, preuve s'il en faut que les parties en présence
sont capables de faire des concessions. Le G8, dont les travaux
étaient dominés hier par la situation de crise au Liban, a
cependant appelé à la conclusion d'un compromis d'ici un mois sur
les principaux obstacles qui continuent de boucher l'horizon du cycle de Doha
sur le commerce mondial
La conséquence majeure qui en découle est
l'existence des points de vue différents certes mais ayant un support
commun. « Relancer le cycle de Doha officiellement suspendu le 28
Juillet 2006 est une tâche qui s annonce difficile certes mais pas
impossible au regard des différentes rondes de négociation.
Même s'il est mince, l espoir existe »164(*).
Cela est particulièrement dû au fait de Doha
n'est un cycle carrément bouclé(Section1).En outre, l'essentiel
des négociations du cycle de Doha portait sur l'agriculture et
l'amélioration des conditions d'accès des produits agricoles des
pays en développement aux marchés des pays riches. Dés
lors, le contenu même du paquet des négociations a vu
son périmètre se réduire afin
de diminuer le nombre des sujets sur lesquels les désaccords
étaient tels, ou les discussions si peu avancées, qu'ils
risquaient de faire échouer l'ensemble de la négociation. Ainsi,
l'agriculture constituant à la fois la question centrale et le
problème le plus urgent du cycle de Doha, elle sera la clé d'une
reprise réussie des négociations du cycle de Doha. Il s'impose
une restauration des divers thèmes qui passe nécessairement par
une continuité du cadre des négociations.
Mener à bien un tel objectif nécessitera avant
tout une capacité des responsables politiques à surmonter avec
succès la résistance au changement surtout au sein du monde
agricole. Une solution devra être trouvée par les
différents Etats même si l'OMC est appelée à jouer
un rôle substantiel. (Section2). Il sera question d'un recentrage du
sujet même sur des domaines spécifiques pouvant conduire à
une appréhension de nouvelles perspectives telles que
développées dans le cadre de la conférence de
Bali(Indonésie).
Par conséquent, si le système actuel n'est pas
tout à fait opérationnel parce que certaines règles de
procédure ne fonctionnent pas parfaitement, la communauté
internationale doit tout faire pour y remédier. A présent, il est
important d'agir en conséquence et de clôturer prochainement les
discussions de Doha.
Section1 : DOHA : un cycle non
bouclé
Entamé au Qatar en 2001, le cycle de Doha doit mener
à une plus grande libéralisation du commerce international en
abaissant les taxes douanières sur des milliers de produits dans le
monde. « Les échéances fixées pour conclure les
pourparlers ont été depuis manquées à plusieurs
reprises. La dernière a été fixée à la fin
2010, mais d'après le directeur général de l'OMC, il est
peu probable que le cycle de Doha soit conclu cette
année, cependant "Tout indique que cela pourrait se produire en
2011", a-t-il supposé. »165(*)
Les négociations entre membres développés
et ceux en développement n'ont cependant pas abouti à un
compromis dans des domaines tels que l'agriculture et l'accès aux
marchés des produits non agricoles. « Depuis 2008, le cycle
est resté bloqué dans une impasse, au point que certains
médias internationaux ont considéré, peu avant cette
conférence, le cycle de Doha comme étant ``cliniquement
mort ''. Il est donc grandement souhaitable de recentrer le cycle sur son
objet principal, et de traiter en bilatéral les questions sensibles,
notamment agricoles, qui n'ont pas un intérêt multilatéral
déterminant, en particulier pour les pays pauvres.
» 166(*) :
la conclusion du cycle de Doha nécessite des avancées
réelles sur le dossier agricole, mais le succès reste
conditionné à des progrès important dans le domaine des
produits industriels et des services. « L'inclusion de certains
sujets généralement exclus de négociations
bilatérales tels les subventions agricoles ou dans la pêche, les
mesures anti-dumping ou les procédures douanières ; et les «
acquis » enregistrés doivent être
capitalisés ».167(*)
Le 21 juillet 2008, les ministres du commerce s'étaient
réunis à Genève pour tenter de s'entendre sur les grandes
lignes d'un accord mettant un terme au cycle de Doha des négociations de
l'OMC sur le commerce mondial. « Les ministres espèrent
approuver les conditions d'un accord visant à créer une nouvelle
dynamique des échanges de produits agricoles, de produits industriels et
de services. L'objectif immédiat de la réunion de juillet
était de convenir des «modalités» concernant
l'agriculture et l'accès aux marchés pour les produits non
agricoles (AMNA) c'est-à-dire, les formules et autres méthodes
à utiliser pour abaisser les droits de douane et les subventions
agricoles, et une série de dispositions connexes et d'examiner les
prochaines étapes en vue de conclure le Cycle de négociations de
Doha »168(*).
L'adoption des modalités déterminait l'ampleur des
réductions des droits de douane sur des milliers de produits industriels
et agricoles et les niveaux futurs des subventions agricoles dans les pays
Membres de l'OMC. D'autres questions étaient aussi à l'ordre du
jour, y compris les services et les règles. Une fois les grandes lignes
d'un accord agricole définies, il sera possible de relancer la
négociation sur les trois autres « piliers » de la
négociation : l'accès aux marchés non agricoles, les
services et les règles.
L'aboutissement d'un tel accord a été
finalisé à la suite d'une rencontre entre les poids lourds de
l'économie mondiale pour tenter de trouver un compromis au delà
des subventions agricoles, la question des droits de douane. Il s'agit
là d'une restauration des divers thèmes
développés(Paragraphe1) et d assurer dans la même logique
la continuité des négociations en élargissant les cadres.
(Paragraphe2)
Paragraphe1 : La restauration des divers
thèmes développés
Le cycle de Doha est le plus ambitieux de tous les cycles de
négociations commerciales des 50 dernières années. En
fait, ce qui est acquis aujourd'hui vaut deux ou trois fois plus que ce qui a
été obtenu dans les cycles précédents, que ce soit
pour les pays développés ou les pays en développement.
« Un échec de ce cycle serait dramatique pour les perspectives
de développement des membres les plus vulnérables, pour qui
l'intégration dans le commerce international représente le
meilleur espoir de croissance et de réduction de la pauvreté
raison d'ailleurs pour laquelle ce cycle a été appelé le
«cycle du développement» »169(*). Le programme de
Doha est constitué de plusieurs thèmes : - Agriculture,
produits industriels, services, accès aux droits de
propriété intellectuelle ; - Commerce et investissement,
commerce et concurrence, transparence des marchés publics, facilitation
des échanges ; - Prise en compte de la situation
spécifique des PED : les modalités du traitement spécial
et différencié ;
-Commerce et environnement etc.
Sa survie demeure conditionnée à la restauration
des divers thèmes développés.
« L'épineuse question de l'agriculture ne peut être
résolue que s'il est procédé à une
divisibilité des sous catégories. Les pays membres de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont convenus récemment de
reprendre les négociations en vue d'un accord de libéralisation
des échanges commerciaux internationaux, qui ont échoué en
juillet dernier en raison notamment de profondes divergences sur le volet
agricole. Les poids lourds de l'économie mondiale sont montés sur
le ring, hier à Genève, pour tenter de trouver un compromis sur
la question des droits de douane et des subventions
agricoles. »170(*) D'un côté, les pays
développés (Union européenne, Etats-Unis et Japon)
souhaitent que les pays en développement baissent leurs droits de douane
sur les produits industriels. De l'autre, les pays émergents (Inde,
Chine et Brésil en tête) attendent une baisse des subventions
agricoles dans les pays riches permettant de positionner leurs producteurs sur
un pied d'égalité.
Les Etats-Unis appellent les pays en développement
à ouvrir davantage leurs marchés. « Pour que ce cycle
soit bénéfique au développement un accès
significatif aux marchés agricoles, industriels, et tertiaires. Telle a
été l'idée développée par la
représente des Etats Unis à l'OMC. Mais, en contrepartie,
Washington se dit prêt à réduire les subventions à
son propre secteur agricole en guise de contribution aux négociations,
a-t-elle annoncé lors d'une conférence de
presse. »171(*)
Le secteur agricole a été à l'origine du
gel des négociations jusqu'en 2009. Il a des lors mis en avant le
développement d'une initiative sectorielle en faveur du coton.
« Hélas, le dossier se retrouvera gelé et perdra de son
intérêt. Il était intéressant dans le contexte d'un
accord sur tous les autres sujets. On avait alors la possibilité de
refuser d'adhérer à l'accord sur l'agriculture tant que le
dossier coton n'est pas réglé. Aussi les résultats pour le
coton dépendent de ceux qui devaient l'être dans
l'agriculture. »172(*)
Il s'agira alors une fois les grandes lignes d'un accord
agricole définies, de relancer la négociation sur les trois
autres piliers de la négociation : l'accès aux
marchés non agricoles ; les services et les règles. Il sera
ainsi possible la relance du cycle. Celle-ci suppose la continuité des
divers cadres en passant par une ronde entre les différents Etats.
Chaque partie semblait pourtant prête à faire des
concessions. « L'Union européenne proposait, "à
condition que d'autres fassent des offres proportionnées", une
réforme de ses aides à l'agriculture et de ses droits de douane
agricoles plus importante que ses propositions précédentes. Les
Etats-Unis avaient également proposé une baisse de leurs
subventions aux agriculteurs, condition essentielle pour les Européens
qui considèrent que ces subventions faussent la
concurrence »173(*). Cette approche montre le désir des Etats de
conclure le cycle de Doha. Des lors s'imposera la poursuite des cadres de
négociations.
Paragraphe2 : la continuité des cadres de
négociations
La poursuite des négociations dans le cadre du
programme de développement ne prendra effet qu'à la suite de
l'établissement d'un espace propre. Les différents Etats
participants ont certes des intérêts divers mais devront pour
mener à bien les négociations mettre de côté leurs
divergences.
En Europe, même le discours est diamétralement
opposé : « la Commission met en exergue que l'Union
Européenne doit importer des produits agricoles et qu'ils doivent se
« sacrifier » pour d'autres secteurs de l'économie. C'est
faire fi de l'importance historique et démographique de l'agriculture en
Europe, bien plus forte qu'aux États-Unis. Cette position n'est
pas acceptable, car elle nous place en position de dominés par rapport
aux Américains, alors que nous avons les moyens, la capacité et
la volonté de lutter à armes égales avec eux sur les
marchés mondiaux, dans le respect des règles de
concurrence. »174(*) La France soutient cette position, souvent
contre la Commission, avec plus d'une dizaine d'États membres qui
considèrent, à juste titre, que l'agriculture ne peut pas
être passée par pertes et profits dans la négociation
actuelle. « On peut donc légitimement ne pas souhaiter
d'accord à l'OMC, si un accord ne se fait qu'aux dépens de
l'agriculture européenne, selon un marché de dupes qui
profiterait in fine tant aux Américains qu'aux quelques pays en
développement exportateurs nets de produits agricoles, le Brésil
notamment. Avoir une échéance permet certes de forcer la
conclusion d'un accord arrivé à maturité, mais
négocier avec un couteau sous la gorge n'a jamais été un
moyen de parvenir à un compromis acceptable par tous, dans un cadre
toujours régi par l'unanimité. Dans ce contexte de
négociation serrée et contrainte par le temps, les jeux
d'alliances entre les pays jouent à plein. Pour les Américains,
l'objectif demeure d'isoler la France, tant au sein de l'Union
Européenne que vis-à-vis des autres partenaires de
l'OMC. »175(*)
En termes de calendrier, « les Américains
mettent aussi la pression sur leurs partenaires, puisque
l'échéance de conclusion du cycle actuel ne dépendrait en
fait que des échéances internes des États-Unis. C'est en
raison de l'équilibre des pouvoirs interne entre le Congrès et
l'Administration qu'il faudrait boucler le cycle de Doha fin 2006 ou
début 2007 au plus tard, compte tenu des contraintes techniques avant
l'expiration, en juillet 2007, de la Trade Promotion Authority (TPA). Le
coût politique d'une extension temporaire de la TPA serait tel qu'il ne
se justifierait que si un résultat très favorable pour les
Américains était à portée de
main. »176(*)
Les milieux dominants veulent relancer le modèle
même qui a été à l'origine de la crise mondiale
actuelle, laquelle est une crise de système. Ils veulent donc renforcer
encore la libéralisation du commerce mondial qui va de pair avec la
libéralisation de la circulation des capitaux. « Il a
été demandé aux pays développés qu'ils
aspirent à un approfondissement permanent du libre-échange, alors
que les PED sont plus enclins à développer des politiques
protectionnistes. Or, ces idées reçues ne s'appliquent pas
à l'agriculture. C'est là que se trouve le défi majeur
pour les pays développés, bien plus que dans les exigences des
PED. »177(*)
Il va falloir trouver des compromis sur l'agriculture et sur
l'accès au marché non agricole des PED, compromis qui auraient
permis la relance de cette négociation. « La
nécessité de boucler rapidement le cycle de Doha en cette
période de crise économique devait être soulignée,
tant au sommet du G-20 à Londres que lors de la première
rencontre entre Barack Obama et l'ensemble des dirigeants de l'UE, à
Prague. Mais la relance des négociations de l'OMC risque d'être
laborieuse. La nouvelle administration américaine dont le
secrétaire à l'agriculture, Tom Vilsack, se montre à ce
stade plutôt réservé doit encore affiner sa position.
L'Inde est en période électorale. Et la priorité, au
niveau international, semble plutôt être d'éviter la
multiplication, face à l'urgence, de nouveaux obstacles aux
échanges. Un risque qui, d'ailleurs, plaide pour le renforcement des
disciplines multilatérales, et donc pour le cycle de
Doha »178(*).
Il ressort de toutes ces rencontres, une probable solution qui
pourrait être commune aux différents Etats. Certes résoudre
toutes les questions par le cycle ne sera pas chose facile, mais une solution
provisoire pourra être dégagée.
Section2 : L'existence d'une
éventuelle solution de compromis
Le cycle de Doha a été lancé en 2001 et
après sept années de travail, il est permis d'envisager un accord
final qui si tous les membres de l'OMC y contribuent de façon
proportionnée permettra un développement
des échanges bien plus important que n'importe quel autre accord
commercial mondial conclu dans le passé. Tel a été l
idée développée par Pascal Lamy179(*)
Doit-on s'attendre à une relance du cycle de Doha
à court ou à moyen terme ? Une telle question a été
soulevée par les différents participants. Si toute reprise du
cycle dans le court terme est compromise en raison des échéances
électorales américaines du mi-terme, force est de constater
qu'à plus long terme, les conditions d'une telle perspective sont loin
d'être réunies. Ceci met en exergue le contexte particulier
le contexte particulier des négociations. La part prise par les Etats
Unis en période d'élections et la période de crise
qui continue à sévir aussi bien en Europe que dans les PED vont
peser dans le cadre des négociations.
Il ya eu un nouvel échec pour le cycle de Doha lors de
la réunion des 153 membres de l'OMC qui s'est tenue à
Genève du 21 au 29 juillet 2008180(*). Le contexte de flambée des prix agricoles
aurait dû faciliter la réduction des subventions agricoles dans
les pays dits "riches" et donc permettre un accord. Le cycle de
négociations commerciales multilatérales de Doha vise à
ouvrir et à rééquilibrer les échanges commerciaux
afin de stimuler l'économie mondiale.
Réunis à Séoul en novembre 2010, les pays du
G20181(*) ont
exprimé le souhait que les négociations du cycle de Doha puissent
se conclure en 2011, année identifiée comme offrant une
fenêtre d'opportunité cruciale, bien qu'étroite, pour
obtenir ce succès. En effet, les élections prévues
dès 2012 et 2013 dans plusieurs grands États repousseraient la
finalisation des négociations à beaucoup plus tard.
« L'élan donné à Séoul a
été confirmé par les principaux pays membres de l'OMC, en
marge du forum économique mondial de Davos fin janvier 2011.Or,
malgré la reprise des travaux et la confirmation, par les États
du G8 réunis à Deauville fin mai 2011 »182(*), de leur attachement au
multilatéralisme, cette dynamique semble aujourd'hui s'essouffler. Dans
ce contexte incertain, il paraît opportun de rappeler quelles
priorités devraient être mises en avant par la France dans la mise
en oeuvre de la politique commerciale commune : sauver les négociations
multilatérales sans sacrifier l'agriculture européenne, miser sur
la différenciation entre pays en développement et promouvoir la
réciprocité
Il s'y ajoute la question du multilatéralisme.
Principale caractéristique de l'OMC, il sera remis en cause.
« Le multilatéralisme est peut être complexe, brouillon,
voire «médiéval», mais la réalité est
qu'aucun des grands défis commerciaux qui attendent le monde
déséquilibres, changement climatique, rareté des
ressources ne peut être relevé sans lui »183(*). La principale raison pour
laquelle le Cycle de Doha se révèle si difficile est
précisément qu'il s'attaque à des problèmes
épineux qui ne peuvent pas être résolus ailleurs. Il est
certain que « l'écheveau actuel d'accords bilatéraux et
régionaux ne peut pas se substituer à l'établissement de
règles à l'échelle internationale ni à une
gouvernance cohérente face à une économie en voie de
mondialisation rapide. Les accords régionaux ne peuvent pas non plus
même s'il y en a des dizaines avoir ne serait ce qu'une infime partie de
l'impact économique qu'aurait une libéralisation du commerce
international convenue par 153 pays »184(*). Les accords
bilatéraux et régionaux peuvent servir à compléter
le système multilatéral, mais ils ne peuvent en aucun cas le
remplacer.
Dans un monde fondé sur l'interdépendance, le
multilatéralisme compte. « L'environnement commercial
international a beau sembler extrêmement différent aujourd'hui,
certaines choses n'ont pas changé en particulier la capacité du
commerce à générer d'énormes tensions à
l'échelle internationale et l'importance des règles pour
gérer les différends entre les grandes puissances. Les
économistes conviendront que les déséquilibres mondiaux
actuels ont des causes macro économiques et structurelles et non
commerciales. Si l'on examine ce qui n'a pas changé dans la structure
des échanges internationaux ces 25 dernières années,
à savoir un déficit structurel entre l'Amérique du Nord et
l'Asie d'une amplitude constante »185(*).
Elle devait faire le bilan, valider les modalités
définies plus tôt dans l'année et trouver un accord sur la
manière de conclure le cycle. Les négociations de Doha, qui
doivent aboutir à lever les droits de douane de milliers de
produits et réduire considérablement les subventions à
l'agriculture, ont commencé en 2001 dans la capitale du
Qatar,
mais sont restées au
point
mort pendant plus de deux ans en raison de différends
persistants entre les économies de pays développées et en
développement.
Le volet agricole de la négociation est toutefois
bouclé "à 90%", a jugé Pascal Lamy. « "C'est
plutôt dans d'autres domaines (que ça coince)", a-t-il
ajouté, "mais comme tout est lié il faut régler ces autres
domaines". Dans la même logique, Dacian Ciolos, commissaire
européen à l'Agriculture, a estimé pour sa part que les
différents partenaires doivent veiller à ne pas bloquer
un accord global simplement en raison d'accords
bilatéraux. "Il faut faire attention pour qu'on arrive vraiment jusqu'au
bout du cycle", a-t-il déclaré. »186(*)
La conclusion du cycle passera par une appréhension de
nouvelles perspectives (paragraphe1) mais également un recentrage des
domaines spécifiques (paragraphe2)
Paragraphe1 : L'appréhension de nouvelles
perspectives
Il s'agit dans le contexte du programme de Doha
d'établir un nouveau cadre pour le développement de nouvelles
perspectives afin de mener à bien le cycle qui peine à être
conclu. En effet, le Cycle de Doha est le tout dernier cycle de
négociations commerciales entre les Membres de l'OMC. Il vise à
réformer en profondeur le système commercial international par la
réduction des obstacles au commerce et des règles commerciales
révisées.
Dans une telle optique Pascal Lamy l'ancien directeur
général de l'OMC affirmait : « Les efforts
considérables faits par les gouvernements au cours des neuf
dernières années de négociations dans le cadre du Cycle de
Doha ont abouti à quelques résultats remarquables. La mise
en oeuvre des résultats déjà obtenus permettrait d'avoir
un système commercial plus équitable, plus efficient et plus
efficace ».187(*)Il se dégage dans son discours un espoir
transcendant les différentes difficultés nées de la
conclusion du cycle.
Un accord de principe pour la mise en place d'un
mécanisme de suivi des dispositions de traitement spécial et
différencié a été spécifié.
« De même un mécanisme pour la transparence des accords
commerciaux régionaux (ACR), mis en place par le biais d'une
décision du conseil général de décembre 2006 et
opérationnalisé à titre provisoire est prévu.
L'Accord lors de la conférence ministérielle de Hong Kong en 2005
pour veiller à l'élimination parallèle de toutes les
formes de subventions agricoles à l'export et des disciplines sur
l'ensemble des mesures agricoles à l'export à effet
équivalent d'ici fin 2013 est développé dans le même
cadre »188(*).
On compte plusieurs réalisations moins visibles afin de
conclure le cycle. Les laborieuses négociations de Doha ont
abordé un certain nombre de nouveaux concepts, bâti un inventaire
impressionnant de travaux techniques et abouti à de nombreux compromis
politiques.
Il existe « des exemples de ces réalisations
dans tous les domaines de négociation : les produits
spéciaux et le mécanisme spécial de sauvegarde dans
l'agriculture, l'approche hybride pour l'identification des biens et services
environnementaux en matière de commerce et d'environnement, l'assistance
technique et financière obligatoire pour la facilitation du commerce,
les mesures pour répondre à l'érosion des
préférences en matière d'agriculture et d'accès aux
marchés non agricoles (AMNA), et les dispositions spéciales pour
les petites économies vulnérables (PEV) en matière
d'agriculture et d'AMNA, pour n'en citer que quelques-unes. Toutes ces
réalisations ont exigé un important travail de fond ainsi que des
compromis politiques, dont beaucoup n'étaient même pas sur la
table lorsque le cycle de Doha a été
lancé »189(*).
Le cycle de Doha a permis un renforcement de la
capacité des pays en développement de traiter des questions de
politique commerciale tant au niveau national qu'au niveau
multilatéral. « Cette amélioration résulte
d'un investissement plus important dans le renforcement des capacités
liées au commerce, tant de la part des pays en développement que
de leurs partenaires de développement »190(*).
Une attention particulière doit être
accordée à l'état des lieux dans le cadre du premier
semestre de 2011, ceci afin de mieux prendre en considération les enjeux
actuels dans le cadre de la participation de l'Afrique dans cette dynamique
multilatérale. « Cette étape apparaît comme
nécessaire pour engager les membres vers des négociations
intensives devant mener à des textes légaux et à des
engagements spécifiques à travers un accord sur les
modalités en juillet 2011 et la finalisation du cycle pour la fin de
l'année. Cet appel fut entériné lors d'une réunion
du Comité de Négociations Commerciales (CNC) le 4 février
2011. A ce titre, le Président dudit Comité énonce
l'importance des processus de négociations dits plurilatéraux
(entre quelques membres majeurs) pour faire avancer les négociations au
niveau multilatéral. En termes de substance, l'essence même d'une
avancée significative des négociations réside dans une
convergence entre d'une part les Etats-Unis et d'autre part les grands pays
émergents (Brésil, Inde et Chine) au niveau des concessions
relatives à la diminution des subventions
agricoles ».191(*)
Les discussions bilatérales entre les Etats-Unis et la
Chine au regard de certains produits spécifiques à l'AMNA (les
"sectorielles") démontrent l'importance capitale de ce dialogue pour la
réussite du cycle de Doha étant donné le poids
économique de ces deux acteurs du système commercial
multilatéral.
Néanmoins, si ces initiatives ont
généré des discussions de haut niveau que le Directeur
général de l'OMC juge «constructives» et qui «ont
permis de traiter des questions de fond spécifiques dans plusieurs
domaines clés, y compris les flexibilités et de la manière
d'assurer un équilibre général entre les questions»,
force est de constater comme l'a indiqué Pascal Lamy, que les
négociations doivent s'intensifier à tout les niveaux
(multilatéral, plurilatéral et bilatéral) pour sortir de
la lenteur qui les caractérise.
«La priorité (fast lane) devrait être
accordée aux questions des PMA (l'accès aux marchés en
franchise de droits et sans contingent, y compris la simplification des
règles d'origine ; la dérogation en faveur des PMA pour les
services et une avancée sur le coton). La voie intermédiaire
(middle lane) pour un résultat PMA + (incluant de fait d'autres
éléments que ceux mentionnés dans la first lane). La voie
lente (slow lane) pour les questions relatives à l'accès au
marché dans les produits industriels, l'agriculture et les services, les
mesures correctives aux commerce (règles antidumping et subventions et
mesures compensatoires) et enfin les questions relatives à la
propriété intellectuelle. Néanmoins, nombre de
défis ont été soulevés dès la
présentation de ce plan de travail. Ceux-ci ont trait notamment à
la définition des thèmes susceptibles d'être traités
dans la voie intermédiaire susmentionnée »192(*). A ce titre, les questions
suivantes ont été présentées : le traitement
spécial différencié dans les accords de l'OMC, la
libéralisation des biens et services environnementaux, les règles
multilatérales relatives aux accords commerciaux régionaux, la
concurrence à l'exportation dans l'agriculture (y compris les
subventions à l'exportation), la facilitation des échanges ou
encore les subventions à la pêche. Néanmoins, malgré
la persistance de ces obstacles, il apparaît que « quel que
soit les positions adoptées par les Etats africains à l'OMC, la
véritable clef de déverrouillage du cycle de Doha repose dans le
positionnement du G7 et plus particulièrement dans l'issue de
l'"affrontement" entre Washington, Brasilia, New Delhi et
Pékin »193(*).
C'est au regard de ces paramètres que s'articulent
« les perspectives d'issue pour le cycle de Doha au regard d'un
scenario positif (réussite du Plan B et lancée vers la conclusion
du cycle conformément au principe de l'engagement unique) ou
négatif »194(*).
Dans ce cadre, « l'ajustement nécessaire
relatif au facteur "PMA+" doit être conceptualisé et
opérationnalisé de manière prospective, concomitante et
réactive à l'évolution des négociations. En effet,
bien que la conclusion du cycle de Doha ne semble pas pour demain et qu'elle
contribuera certainement à renforcer l'aide pour le commerce, force est
de constater qu'à ce moment précis, les délais
d'ajustement seront relativement serrés pour entamer certaines
réformes d'ajustement à la nouvelle donne commerciale. Pour ce
faire, devant les difficultés que rencontrent certains pays
développés, la coopération entre les pays africains (sur
la base de l'intégration régionale) et les économies
émergentes apparait cruciale »195(*).
Il apparait aussi qu'il est de la responsabilité des
élites africaines de penser cette coopération sur la base de la
transparence et de la responsabilité comme principes nécessaires
à une approche basée sur la bonne gouvernance.
Tout en respectant le principe d'engagement unique,
« la diversité des besoins et des capacités de chacun
des membres a été prise en compte à travers des
propositions de traitement différencié pour différents
groupes de pays dans divers projets de modalités. Cela peut être
vu comme un écart important par rapport à la pratique initiale,
et son importance pour l'avenir ne peut être
minimisée »196(*).
Ce qui précède ne vise pas à
prétendre que le cycle de Doha constitue une réussite. Il s'agit
plutôt d'une volonté de souligner les améliorations de
capacité, les améliorations de fonds et les améliorations
politiques qui se rattachent au cycle de Doha, mais qui peuvent
également s'appliquer en dehors du cycle pour renforcer le
système commercial multilatéral.
Comme cela à était rappelé dans la
`Proposition de résolution européenne' sur les
négociations du cycle de Doha et l'avenir de l'Organisation mondiale du
commerce : « Considérant que le programme de Doha pour le
développement s'est donné pour objectif d'ouvrir de nouvelles
perspectives commerciales, de renforcer les règles multilatérales
et de remédier aux asymétries des échanges internationaux
afin d'y intégrer les pays en développement, notamment les pays
les moins avancés (PMA) »197(*) le cycle tend à regrouper les divers
intervenants dans le but de conclure le cycle.
Mener à bien les négociations entreprises
impliquera nécessairement un recentrage des divers domaines. Il ne
s'agit pas de réduire simplement les divers thèmes
élaborés au départ mais d asseoir un cadre de
négociation.
Paragraphe2 : Un recentrage sur des
domaines spécifiques : l apport de la conférence de
BALI
Selon le président brésilien, Luiz Inacio Lula
da Silva, « nous devons donner au monde un signal de notre engagement
à trouver une solution à la crise. Et il n'y a pas de meilleur
signal que de conclure le cycle de Doha sur la libéralisation du
commerce mondial »198(*).
1- La menace pesante sur la survie de
l'OMC
« Le Cycle de Doha ne doit pas se terminer sur un
échec et à défaut d'avancer sur les grands enjeux, l'OMC
tente de maintenir une dynamique. »199(*) La question qui se pose est de savoir si
l'organisation mondiale du commerce (OMC) parviendra-t-elle à relancer
un multilatéralisme au point mort, à l'heure où les
accords bilatéraux prédominent ? L'optimisme n'est
malheureusement pas de mise sur la question, au regard de l'échec des
pré-négociations la semaine dernière à
Genève. Un accord à minima n'est, malgré tout, pas
à exclure, lors de la neuvième conférence
ministérielle de l'organisation, qui s'ouvre à Bali, ce mardi 3
décembre. C'est certainement le sommet de la dernière chance pour
l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Si elle veut prouver qu'elle est en
mesure d'établir de nouvelles règles du jeu en matière de
commerce international et d'imposer le multilatéralisme, un accord devra
être trouvé à Bali, lors de la neuvième
conférence ministérielle de l'organisation. L'enlisement du
programme de Doha pour le développement (PDD), également
appelé « cycle de Doha », lancé en 2001 au
Qatar pour réformer les échanges internationaux et réduire
les barrières au commerce international, n'est malheureusement que trop
visible.
Le successeur du Français Pascal Lamy à la
tête de l'organisation, Roberto Azevedo, a lui même reconnu, lors
d'une conférence de presse organisée la semaine dernière,
la difficulté de travailler au niveau des ministres, avec 159 pays. Si
le sommet se solde par un échec, il n'est que très difficilement
envisageable que l'OMC parvienne à un accord dans les prochains mois ou
même au cours des prochaines années. »200(*)
De la même manière qu'une OMC forte a fait office
de rempart solide contre le protectionnisme pendant la récente crise
financière et qu'elle a fourni une instance précieuse pour la
coopération internationale elle sert aussi de fondement indispensable
pour la stabilité économique future. Ceci car le commerce mondial
aujourd'hui est différent par rapport à ce qu'il était
hier.
Pour éviter une éventuelle déconvenue,
« les ambitions à Bali ont été
considérablement réduites par rapport au projet initial de Doha.
S'il s'agit toujours de faire progresser le libre-échange, la grande
réforme des échanges mondiaux n'est plus à l'ordre du
jour. Trois secteurs seulement seront en discussion : la facilitation
des échanges, le développement et l'agriculture. A noter
cependant qu'une issue favorable au sommet pourrait ouvrir la voie à
d'autres réformes par la suite. L'enjeu n'est pas uniquement de
sauver la face d'une organisation au bord du gouffre, puisque les
bénéfices d'un accord se chiffreraient en centaines de milliards
d'euros pour les Etats membres »201(*). L'impact financier pour les pays les moins
avancés notamment serait considérable. Pour redorer son
image et retrouver une crédibilité, l'échec est exclu pour
l'OMC
2- L'apport de la conférence de Bali dans la
conclusion du cycle
Le cycle de Doha s'est conclu par un échec, les
différents États ne parvenant pas à se mettre d'accord.
Par la suite, les négociations du « cycle du développement
» ont subi deux autres échecs, lors des conférences
ministérielles de Cancun en 2003 et Hong Kong en 2005. La
Conférence de Bali était donc attendue comme celle qui pourrait
enfin mettre un terme au cycle de Doha qui, du fait de ces échecs
répétés, dure depuis douze ans. Pour ce faire, les
progrès était attendus sur les préoccupations des PMA,
l'accès aux marchés et la question du coton, la mise en oeuvre de
la dérogation sur les services. Les Ministres ont chargé leurs
négociateurs à Genève de « mettre sur pied, dans un
délai d'un an, un programme de travail sur les sujets du Cycle de Doha
qui sont toujours en suspens, en s'appuyant sur les résultats obtenus
à Bali »202(*).
Quatre décisions prises en faveur des pays les moins
avancés (PMA) permettent également de tenir compte de l'objectif
du Cycle de Doha d'améliorer l'accès de ces pays aux
marchés. Elles concernent la poursuite de la mise en oeuvre d'un
accès au marché hors taxes et hors quotas pour les PMA, des
recommandations pour des règles d'origine préférentielles
simplifiées, un traitement préférentiel dans le domaine
des services, ainsi que davantage de transparence et une meilleure surveillance
des aspects touchant le commerce du coton.
En dépit du blocage du cycle de Doha, « les
négociations commerciales internationales, qu'elles soient
régionales, bilatérales ou multilatérales, continuent
d'être un sujet de préoccupations pour de nombreux acteurs. Si
pour des raisons diverses, l'intérêt porté aux
négociations multilatérales s'était peu à peu
dissipé, au profit des processus régionaux et bilatéraux,
la 9èmeConférence ministérielle de l'Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) qui s'est tenue à Bali, en Indonésie, du 3 au 6
décembre 2013, semble avoir suscitée un regain d'attention sur le
cycle. En effet, réunis cette semaine à Bali sous l'égide
de l'Organisation Mondiale du Commerce, les 159 Ministres du commerce des pays
membres ont fini par arracher un accord dit « historique », le
premier depuis 2001 »203(*)
En effet, « l'approche des élections
américaines va donner un caractère ultime à cette
réunion de Genève qui se trouve dans l'obligation de clore le
cycle initié en 2001. Cependant, le contexte mondial de ralentissement
économique et de hausse des cours agricoles n'est pas des plus
idéal pour conclure les débats. Une autre approche sera
développée »204(*). Il s'agit de la conférence de Bali.
La Conférence ministérielle de l'OMC s'est
tenue à Bali s'est achevée le 7 décembre 2013, un jour
plus tard que prévu, avec un accord sur un ensemble de questions
destiné à simplifier le commerce, à offrir aux pays en
développement davantage d'options pour assurer la sécurité
alimentaire, à stimuler les échanges des pays les moins
avancés et, plus généralement, à favoriser le
développement.
L'accord sur le paquet de Bali a été conclu
après des consultations intensives qui se sont tenues presque sans
interruption du mercredi 4 décembre aux premières heures du
vendredi 6 décembre, et qui ont été suivies de
réunions des chefs de toutes les délégations qui ont eu
lieu la nuit suivante.
Il sera l'objet de l'Accord sur la facilitation des
échanges et « est le premier accord multilatéral jamais
négocié à l'OMC. La décision relative à la
facilitation des échanges est un accord multilatéral
destiné à simplifier les procédures douanières en
abaissant les coûts des transactions, en les accélérant et
en les rendant plus efficaces. Cet accord sera juridiquement contraignant et
constituera l'une des plus grandes réformes de l'OMC depuis sa
création, en 1995 les autres accords conclus depuis lors portent sur les
services financiers et les télécommunications, tandis qu'un
accord sur le libre-échange des produits des technologies de
l'information a été passé entre un groupe de Membres de
l'OMC »205(*).
Il réduira « le coût des
échanges commerciaux, facilitera la circulation transfrontières
des marchandises et donnera plus de certitude aux acteurs économiques.
Il sera bénéfique pour tous les Membres, et en particulier pour
les pays en développement, qui auront accès à une aide
pour améliorer leurs systèmes et leurs procédures.
L'essentiel des avantages économiques découlant de la
facilitation des échanges profitera aux pays en développement.
Les pays les moins avancés bénéficieront aussi d'un
accès accru aux marchés de biens et de services dans les pays
développés. Des règles d'origine
préférentielles faciliteront l'exportation des marchandises des
PMA. D'autres résultats dans les domaines du coton et de la surveillance
pour le traitement spécial et différencié procureront
aussi des avantages notables et prépareront le terrain pour d'autres
gains dans ces domaines »206(*).
Après de longues heures de
négociation, « les Ministres de l'OMC, étaient
convenus de ménager aux pays en développement une certaine
flexibilité dans la mise en oeuvre de programmes de
sécurité alimentaire indispensables. Ils étaient convenus
qu'il était nécessaire de modifier l'Accord de l'OMC sur
l'agriculture, ce qui prendra du temps. Dans l'intervalle, la décision
à Bali, permettra aux pays en développement d'éviter tout
différend concernant leurs programmes légitimes de
sécurité alimentaire. L'accord sur le volet agriculture du paquet
de Bali a nécessité le règlement de deux questions.
L'accent a essentiellement porté sur
la
protection des programmes de détention de stocks publics à des
fins de sécurité alimentaire dans les pays en
développement pour qu'ils ne soient pas contestés juridiquement,
même si les limites du soutien interne ayant des effets de distorsion des
échanges fixées pour un pays sont
dépassées »207(*).
Lors de la conférence de Bali, les objectifs poursuivis
étaient les suivants : accélérer les procédures
douanières ; rendre les échanges plus faciles, plus rapides et
moins chers ; assurer la clarté, l'efficacité et la
transparence ; réduire la bureaucratie et la corruption, et tirer parti
des avancées technologiques. « L'accord comporte aussi des
dispositions relatives aux marchandises en transit, une question qui
intéresse particulièrement les pays sans littoral qui souhaitent
faire du commerce en passant par les ports des pays voisins. Une partie de
l'accord prévoit l'octroi d'une assistance aux pays en
développement et aux pays les moins avancés pour la modernisation
de leurs infrastructures, la formation des fonctionnaires des douanes, ou pour
la prise en charge de tout autre coût associé à la mise en
oeuvre de l'accord »208(*). La ministérielle de Bali a, en effet, abouti
à un accord présenté comme une réussite alors qu'il
ne représente que « 10?% du programme de Doha. Trois volets
composent ce «?Doha light?»?: l'agriculture avec l'engagement de
réduction des subventions à l'exportation, la facilitation des
échanges et le développement réduit à une exemption
de droit de douane pour les produits provenant des pays les moins
avancés (PMA) »209(*). L on note le recul de la thématique du
développement est manifeste. Cela pose avec acuité la question du
traitement des pays non émergents et, surtout, des PMA auxquels
était dédié ce cycle de négociation.
D après les propos de M. Azevêdo nouveau
directeur général de l'OMC : « «Les
décisions que nous avons prises ici constituent une étape
importante vers l'achèvement du Cycle de Doha.» Le paquet de Bali
comprend diverses questions issues des
négociations,
plus larges, du Cycle de Doha. Il renchérit en affirmant :
« nous avons ramené le monde au sein de l'Organisation Mondiale du
Commerce ». C'est en ces termes que Roberto Azevêdo, le tout nouveau
directeur général de l'Organisation (OMC) a commenté
l'accord historique intervenu à Bali la nuit dernière
après une semaine d'intenses tractations. : L'OMC a vraiment produit
quelque chose »210(*).
3- Les limites de Bali ou une forte
incertitude autour de l'issue des négociations
L'espoir de relancer les négociations sur la
libéralisation des échanges et le multilatéralisme sont
minces, dans la mesure où les travaux préliminaires censés
ouvrir la voie à un accord, ont échoué. « La
déclaration de Doha comportait de nombreux engagements
généreux en faveur des PMA. Mais du fait de leur caractère
non contraignant, leur mise en oeuvre débouche toujours sur des
résultats peu substantiels qui n'offrent pas à ces pays de
réelles perspectives de progrès. Et Bali ne change rien à
cette situation. En dehors de la dérogation adoptée à la
conférence ministérielle de Genève de 2011, donnant droit
aux membres d'accorder un accès préférentiel aux services
et fournisseurs de services des PMA et de l'extension de la période de
transition pour la mise en oeuvre de l'accord sur la propriété
intellectuelle par les PMA, ces derniers n'ont quasiment rien obtenu de ce
cycle »211(*).
Tout n'a pourtant pas été facile. Loin de
là. « Durant les sessions de négociations, la partie
indienne s'est montrée inflexible sur le sujet de sa
sécurité alimentaire. L'Inde et les Etats-Unis se sont longtemps
opposés sur les règles de constitution de stocks alimentaires.
Jusqu'à la dernière minute, Washington a résisté
aux demandes de New Delhi pour finalement capituler. Sur ce point
précis, l'Inde a imposé ses vues. New Delhi soucieux d'alimenter
ses 800 millions de personnes pauvres va pourvoir se constituer des stocks
alimentaires en achetant à des prix supérieurs aux prix du
marché largement au dessus des 10 % permis par l'OMC des denrées
alimentaires de base pour les revendre à bas prix »212(*). Néanmoins,
cette politique est permise à la condition que les partenaires de l'Inde
soient tenu informés du montant exact des stocks constitués. En
outre, « pour calmer les craintes des pays en développement de
voir les stocks indiens utilisés à l'exportation l'accord
prévoit que tout pays recourant à cette pratique «
veillera à ce que les stocks n'aient pas d'effet de distorsion des
échanges et n'aient pas d'effet défavorable sur la
sécurité alimentaire d'autres Membres»213(*). La question n'est
pas pour autant réglée définitivement. Les travaux vont se
poursuivre au sein du Comité de l'agriculture. Les membres de l'OMC se
sont donné jusqu'à la onzième conférence
ministérielle (d'ici 4 ans normalement) pour trouver une solution
permanente et durable. Un fois ce compromis obtenu,
« l'ensemble des autres textes sur la table a pu être
approuvé. Ainsi celui concernant la facilitation des échanges
commerciaux que l'Inde voulait bien reconnaitre à la condition d'obtenir
satisfaction sur ses demandes agricoles. Tous les pays membres se sont donc
engagés à faciliter le passage en douanes des produits circulant
à travers le monde. Numérisation des documents douaniers, recours
à internet, procédures simplifiée,
accélération du passage en douane des denrées
périssable »214(*)
D'ailleurs, pendant que le programme de Doha peine à
aboutir, « ce sont les accords du cycle d'Uruguay qui s'appliquent.
Ceux-là mêmes tant décriés pour leur
iniquité. C'était une erreur de faire de Doha un «?cycle
gratuit pour les PMA?» car ils en sont les principaux
perdants »215(*). Les autres ont à leur disposition la voie
bilatérale ou régionale, et l'OMC existait avant le cycle de
Doha, elle existera après. Aussi, quelles devraient être les
priorités de l'agenda post-Bali??
Le système commercial multilatéral devrait
être un facteur de cohérence et de stabilité pour ces pays
qui tentent tant bien que mal de construire une politique commerciale et
productive au niveau régional enfin, la consolidation et la
pérennisation des deux dispositifs que sont l'aide pour le commerce et
le cadre intégré renforcé. « Les PMA ne voient
aucun inconvénient à la rénovation à condition que
cela ne soit pas l'occasion d'en réduire la portée ou d'y
introduire une forme quelconque de conditionnalité »216(*) .
Si la ministérielle de Bali est un succès
incontestable, il ne faut pas pour autant en surestimer la portée. Le
paquet sur la table avait été suffisamment restreint pour
permettre l'émergence d'un consensus. Les sujets épineux ont
été soigneusement expurgés. C'est la
stratégie, dans le jargon de l'OMC, dite « Handling
fruits »217(*).
Ainsi, bien que l'enlisement des négociations profite
à certains, « il est révélateur de
l'impossibilité pour l'OMC de construire un compromis articulant
globalisation et développement. Cela rend d'autant plus
nécessaire l'élaboration de nouvelles normes d'action collective
en matière de coopération et de
développement »218(*). L'OMC sera-t-elle une institution
dédiée à la libéralisation et à la
facilitation des échanges ou une organisation en mesure de contribuer
activement aux débats post-2015 sur les enjeux globaux du
développement?? C'est aux États membres d'y
répondre. /.
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-Www.Wto.org
Table des matières
Présentation.....................................................................................................1
Remerciements.................................................................................................3
Table des
abréviations........................................................................................4
Sommaire........................................................................................................5
Introduction
générale.........................................................................................6
PREMIERE PARTIE : DOHA : UN CYCLE DESTINE A
DEBOUCHER SUR UNE
IMPASSE.........................................................................................................15
Chapitre1 : Des questions principales
difficilement consensuelles ...................................17
Section1 : La question agricole en débat
..............................................................18
Paragraphe1 : La prise de conscience du
caractère déloyal des subventions agricoles ......20
A) Le problème des subventions à l
exportation.................................................20
B) Les négociations sur l accès aux
marchés......................................................21
C) Le soutien interne à l
agriculture.................................................................24
Paragraphe 2 : Les problèmes
générés par les secteurs
subsidiaires.............................26
A) Les
ADPIC.............................................................................................26
B) LES
SERVICES.......................................................................................29
Section2 : les dissensions
politiques ..........................................................................32
Paragraphe1 : Des intérêts
opposés entre les différents
Etats.......................................33
A) Le désir des PED de protéger leur
agriculture.................................................33
B) Le désir pour les PD d'assurer des
marchés libres et
ouverts..................................35
Paragraphe2 : Une absence de compromis entre les
différents Etats ...............................36
A) le refus de
concession .......................................................................................37
B)les divergences sur la
procédure ........................................................................45
Chapitre2 : L'absence d'entente sur le
déroulement et l'objet du cycle ...........................48
Section1 : le blocage du processus de
départ............................................................50
Paragraphe1 : Le problème des
décisions prises par consensus.................................51
Paragraphe2 : La question de l engagement unique
ou le « package deal »..................52
Section2 : La marginalisation de l objectif
initial...................................................54
Paragraphe1 : Un élargissement progressif
des sujets développés ..............................55
Paragraphe2 : Le non-respect des
négociations préétablies
.....................................56
DEUXIEME PARTIE : UN ECHEC A
DEMI -TEINTE ........................................59
Chapitre1 : L impact de l échec du cycle de
DOHA .................................................61
Section1 : L impact du cycle sur le commerce
international......................................63
Paragraphe1 : La crainte pour l'avenir du commerce
mondial..................................64
Paragraphe2 : L'état actuel des chiffres
et les conséquences sur le commerce
international....................................................................................................64
Section2 : L'impact sur les différents
participants aux négociations : les Etats................67
Paragraphe1 : L'impact de l échec sur les
PED.......................................................68
A) les pays les moins
avancés ............................................................................68
B)Les pays en développement : la
réduction des erreurs du
passé...............................70
Paragraphe2 : L'impact de l échec sur les
PD.......................................................71
Chapitre2 : Vers une relance possible du cycle de
DOHA .................................74
Section1 : DOHA : un cycle non
bouclé................................................................76
Paragraphe1 : La restauration des divers
thèmes développés.................................77
Paragraphe2 : la continuité des cadres de
négociations..........................................78
Section2 : L'existence d une éventuelle
solution de compromis..................................81
Paragraphe1 : L'appréhension de nouvelles
perspectives........................................83
Paragraphe2 : Un recentrage sur des domaines
spécifiques : l apport de la conférence de
BALI ....................................................................................................................................86
1-La menace pesante sur la survie de
l'OMC........................................................86
2-L'apport de la conférence de Bali dans la
conclusion du cycle.................................87
3-Les limites de Bali ou une forte incertitude
autour de l'issue des négociations...............90
Bibliographie....................................93
Table des
matières...........................102
* 1 Site internet :
www .wto.org
* 2 BAUD-BABICMarie-France,
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* 18 Ravier. De Doha
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* 28 Cédric Pène
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négociations multilatérales ? », Politique
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* 29 Jean-Marc Siroën
« Négociations commerciales multilatérales et cycle de
Doha : les leçons d'un échec annoncé »,
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* 30 Jean-Marc Siroën
« Négociations commerciales multilatérales et cycle de
Doha : les leçons d'un échec annoncé »,
Négociations 2/2011 (n° 16), p. (Précité)
page 11
* 31 Cédric Pène
« De Doha à Copenhague : le crépuscule des
négociations multilatérales ? », Politique
étrangère 2/2010 (Eté), p. 327.
* 32 Ravier. De Doha
à Cancun : les enjeux du cycle de négociations. In :
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* 35 Ravier. De Doha
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* 36 Site internet :
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* 37 Source
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* 38 Ravier. De Doha
à Cancun : les enjeux du cycle de négociations. In :
Politique étrangère N°2 - 2003 - 68e année
pp. 282
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Vincent Chatellier « La faim dans le monde, le commerce et les politiques
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* 44 Comité des
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* 45 Hervé guyomard.
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* 46
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mais également l'égalité entre les hommes et les femmes,
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* 47
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* 48 Adler, M., Brunel, C.,
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* 54 Source
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* 56
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* 63 Dossier de presse d'Act
Up-Paris « 5 ans après, l'accord OMC sur l'accès aux
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présidence de la république doivent s'engager » PARIS,
7 novembre 2007
* 64 Dossier de presse d'Act Up-Paris.
« Cinq ans après, l'accord OMC sur l'accès aux
médicaments est un échec ». 7 novembre 2006 dans
Action
107
* 65 Dossier de presse d'Act Up-Paris
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122NARLIKAR Amrita « Fairness in International
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* 150 Offah Obale « Cycle de Doha et aide
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* 152 Source
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* 158 Source
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* 159 Joseph E. Stiglitz
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* 171
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Paes « L'échec du cycle de Doha, c'est l'échec de
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