II.2. Production des biofertilisants à base des
champignons mycorhiziens arbusculaires
II.2.1. Méthodes de production
Le mode de production d'inoculums diffère selon la
famille des champignons (Haimet, 2013). Les champignons mycorhiziens
arbusculaires sont des symbiotes obligatoires strictes c'est à dire
dépendants de la présence d'une plante hôte pour se
développer et se multiplier. Le producteur d'inoculum est alors tenu de
cocultiver le complexe « champignon-plante hôte ». Sans
l'utilisation de plantes hôtes il serait impossible de mener à
terme le cycle de vie du mycorhize jusqu'à la production de nouvelles
propagules / spores (Haimet, 2013).
A ce jour, les deux technologies de production les plus
utilisées sont : la méthode conventionnelle et la méthode
in vitro.
a. 10 | I N A T
La méthode conventionnelle
Elle consiste à multiplier les champignons
mycorhiziens sur les racines d'une plante-hôte entière,
cultivée dans des containers en conditions contrôlées, en
serre ou en chambre de culture (Gianinazzi, 2012).
La production d'inocula doit se faire sur des supports
vivants, et non inertes comme habituellement pratiqué pour d'autres
microbes utilisés en production végétale. Ce mode
particulier de production conditionne le choix des souches à multiplier,
mais surtout la formulation des produits mycorhiziens et leur mode
d'inoculation (Gianinazzi et Vosatka, 2004).
b. La méthode « in vitro
»
Cette méthode consiste à multiplier le
champignon mycorhizien sur des racines cultivées sur milieu
synthétique en conditions stériles.
De ce fait, l'inoculum sous forme solide ou en suspension
liquide pourra se composer de différents types de propagules : spores,
mycélium fongique, fragments de racines mycorhizées. Un ou
plusieurs types de propagules peuvent être formulés dans un
même inoculum mycorhizien. De plus, les inoculums de champignons
mycorhiziens peuvent contenir une ou plusieurs espèces fongiques
mélangées. Les produits multi-espèces sont plus proches
des conditions naturelles car dans les écosystèmes il est rare de
ne rencontrer qu'une seule espèce de champignon mycorhizien. La
présence de plusieurs espèces fongiques permet à
l'inoculum de répondre à une plus grande diversité de
conditions de culture (Italpollina, 2015).
La multiplication in vitro est souvent à moindre
coût, et nécessite des systèmes plus réduits, ainsi
que des milieux de culture artificiels pour des temps de production plus
courts. L'utilisation de cette technologie reste utile pour les tests de
laboratoire in vitro, mais l'inoculum mycorhizien ainsi obtenu
(environnement artificiel sur des racines génétiquement
modifiés) est mal adapté à des applications dans le
domaine agricole, fournissant des résultats peu satisfaisant dans
l'ensemble (Italpollina, 2015).
D'autres modes d'inoculation peuvent être
pratiqués, comme le pralinage des racines et l'injection au pied des
arbres (Gianinazzi, 2012). De nouvelles technologies sont aussi en
développement, comme l'enrobage de graines avec des spores de
champignons MA, ou leur distribution via les circuits d'arrosage. Leur
réussite devrait fortement favoriser l'essor de l'utilisation des
champignons MA en production végétal (Gianinazzi, 2012).
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