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INSTITUT D'ETUDES DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET
SOCIAL (IEDES)
MASTER 2 PROFESSIONNEL
MENTION « ETUDES DU DEVELOPPEMENT
» SPECIALITE : DEVELOPPEMENT SOCIAL
RAPPORT DE FIN DE STAGE
LE MIGRANT AFRICAIN DU GRAND LYON :
L' « AGIR » SOCIAL ET ECONOMIQUE À
CONSTRUIRE
Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies
et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des
compétences des migrants sub-sahariens de l'agglomération
lyonnaise
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Par Issopha NSANGOU
Stage académique du 1er septembre
au 30 novembre 2012 au Centre Appui Conseil Formation(ACF) à
Villeurbanne
Directeur de mémoire : Professeur Bruno
LAUTIER,
Directeur de la spécialité «
Développement Social » (IEDES)
Maître de stage : Daniel KOUTIA, Directeur du
Centre Appui Conseil Formation
Année académique 2011-2012
REMERCIEMENTS
Toute ma reconnaissance va à l'ensemble des
responsables et acteurs associatifs qui m'ont accordé un peu de leur
temps pour la réalisation de cette enquête.
Un merci tout particulier à mon Maitre de
stage, M. Daniel KOUTIA, Directeur du Centre Appui Conseil Formation pour
tout son appui logistique et ses précieux conseils.
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L'université n'entend apporter aucune approbation ou
improbation aux opinions émises dans ce rapport. Celles-ci doivent
être considérées comme propres à leur
auteur.
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SOMMAIRE
CONTEXTE DE PRODUCTION ET REALISATION DU RAPPORT DE STAGE
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INTRODUCTION GENERALE 6
PARTIE 1. CONTEXTE MIGRATOIRE DES AFRICAINS
SUBSAHARIENS EN FRANCE ET DA NS LE RHONE 28
Chapitre 1. MIGRATIONS SUBSAHARIENNES EN FRANCE ET
DANS LE GRAND LYON 29
Chapitre 2. LE CADRE D'INTEGRATION DES MIGRANTS
SUBSAHARIENS 53
PARTIE 2. LES ASSOCIATIONS DES MIGRANTS DU GRAND LYON,
LA POLITIQUE D'INTEGRATION ET LA POLITIQUE DE LA VILLE.
ANALYSE DES DISCOURS ET PRATIQUES DES RESPONSABLES
ASSOCIATIFS 67
Chapitre 3. Données générales de
l'enquête de terrain. Profil des associations migrantes subsahariennes du
Grand Lyon 68
Chapitre 4. Les associations subsahariennes et
l'insertion. Analyse des discours et des pratiques des associations de
migrants
subsahariens dans le Grand Lyon 88
PARTIE 3. LES ASSOCIATIONS SUBSAHARIENNES ET LES RESEAUX
DIASPORIQUES. Logiques de construction et d'affiliation,
coûts et bénéfices 108
Chapitre5. Les réseaux diasporiques
subsahariens dans le Grand Lyon. Essai de caractérisation
109
Chapitre 6. Motifs d'appartenance aux réseaux
associatifs selon les responsables associatifs membres des réseaux de
migrants
à Lyon 120
PARTIE 4. LES MIGRANTS SUBSAHARIENS DU GRAND LYON, LES
ASSOCIATIONS ET LE CAPITAL HUMAIN 140
Chapitre 7. Discours et pratiques autour de la
construction, la mobilisation et le développement des compétences
des migrants
ou « Capacity Building » dans le Grand Lyon
141
Chapitre 8 : Corpus des préconisations par les
acteurs associatifs subsahariens au travers de leurs discours 165
CONCLUSION GENERALE 168
TABLE DES MATIERES 169
ANNEXES 174
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE 179
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CONTEXTE DE PRODUCTION ET REALISATION DU RAPPORT DE
STAGE
La présente étude est une analyse qualitative
qui s'inscrit dans une démarche située entre recherche et action.
Les termes de référence ont été définis
conjointement par la structure d'accueil : le Centre A.C.F.
Rhône-Alpes (Appui, Conseil et Formation) à
Villeurbanne et nous-mêmes, sensibles depuis toujours à la
problématique de la force et de l'efficacité dans
l'unité.
Il s'est agi pour cette étude de mener une
réflexion sur un échantillon réduit d'organisations
associatives de migrants, à propos des démarches à mettre
en oeuvre pour construire une plate-forme de collaboration qui permette de
mobiliser de façon efficiente les compétences (savoirs,
savoir-faire, savoir-être) très hétérogènes,
dispersées et peu exploitées des migrants. L'objectif
étant d'impliquer un peu plus la communauté immigrée
subsaharienne dans les dynamiques économiques, entrepreneuriales,
professionnelles et sociales du département du Rhône d'une part,
et d'autre part de la région Rhône-Alpes et de la France à
plus large échelle.
Les analyses qui vont suivre s'appuient sur l'idée
qu'au-delà des transferts de fonds par lesquels les migrants
s'illustrent avec un certain succès, les ressources
non-financières (RNF) cognitives, relationnelles, organisationnelles,
institutionnelles, symboliques des migrants peuvent contribuer autant sinon
plus encore au développement des pays d'origine ; mais aussi et surtout
à l'amélioration des conditions de vie (emploi, logement
école, parentalité) et de participation citoyenne des migrants
africains dans l'Hexagone. Ce d'autant que cette catégorie de la
population (immigrés naturalisés ou étrangers) subit de
plein fouet les contrecoups de la crise économique et financière
internationale actuelle, la désintégration du marché du
travail, la dégradation des conditions de vie, etc. Quelques chiffres
permettront d'illustrer cet état de fait dans les prochains
développements.
Notre étude ambitionne dès lors d'apporter un
éclairage de plus sur la place et le rôle des organisations
associatives des migrants dans le processus d'intégration nationale des
immigrés subsahariens en France ( spécifiquement dans les champs
économique et professionnel).
Ceci nous a amené tour à tour, au travers des
discours des acteurs principalement concernés, à nous interroger
sur les modalités pratiques de cet accompagnement (quand il y a lieu),
leur spécificité, de même que le niveau d'ancrage des
actions associatives des migrants africains dans les politiques publiques en
place en matière d'accueil, d'insertion, d'accès à
l'emploi et à la formation entre autres ( 1re Partie). Nous
verrons également comment s'animent les synergies et les mises en lien
entre les réseaux associatifs des migrants dans le Rhône : entre
diasporas du savoir ou expertes (transculturelles), les associations
professionnelles d'appui aux migrants et l e s associations communautaires
constituées sur une base ethno-régionaliste (2e
partie). Et enfin la mise en exergue des pratiques de mobilisation des
compétences des migrants dans le département et au-delà
(3e partie), toutes sections ponctuées de recommandations
pratiques.
En clair, ce travail est une investigation autour de
l'ensemble des préalables culturels, sociaux, techniques, cognitifs,
organisationnels et opérationnels permettant une implication «
réussie » des migrants subsahariens dans les dynamiques
socio-économiques de leurs bassins de vie et d'emploi en France. Cela
passe par la promotion du droit pour chaque immigré, quels que soient
son niveau d'études ou de qualification, ses revenus, son statut
vis-à-vis de l'emploi, à être acteur de son projet et de
son développement, le droit à être acteur de la vie
sociale. L'objectif final étant de développer une
citoyenneté concrète, pleine et entière.
L'agglomération lyonnaise nous a servi de cadre
d'observation et d'investigation, en raison de la configuration
sociodémographique de la région dont elle est issue
(Rhône-Alpes), démographiquement très diverse. Elle
constitue la deuxième région la plus importante pour la
population immigrée résidente (derrière la région
Île-de-France) et celle où le maillage et le dynamisme associatifs
afférents sont l'un des plus importants de France1.
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Près de 60.000 associations officiellement
déclarées dont environ 30.000 sont actives, et 9638
identifiées dans le Répertoire départemental des
associations du Rhône, tous secteurs confondus, hors les associations
politiques.
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Un protocole d'enquête (technique d'entretien individuel
et de groupe) et un chronogramme ont été définis et
l'investigation sur le terrain étalée sur environ deux semaines
et demie auprès des responsables associatifs, acteurs institutionnels,
migrants entrepreneurs et citoyens lambda ; principalement dans la ville de
Lyon et dans sa très proche banlieue (Villeurbanne, Vaulx-en-Velin,
Vénissieux, Bron, Saint-Priest, Caluire-et-Cuire).
L'objectif de notre mission était de produire un
rapport sur les résultats de l'investigation permettant de
dégager quelques propositions concrètes et pratiques à
soumettre aux organisations associatives concernées et les instances
périphériques en lien avec elles, de façon à
s'éclairer mutuellement sur le cadre juridico-politique de
l'intégration et de l'insertion sociale en France aux niveaux
départemental et communal. S'éclairer également sur les
pratiques des unes et des autres en matière d'insertion en vue
d'améliorer et diffuser celles-ci. Accentuer les échanges et
capitalisations d'expériences, définir des orientations et des
cadres d'action communs, mutualiser les moyens d'action via par exemple
l'identification, la cartographie et la mobilisation des compétences des
migrants et des non-migrants à l'échelle locale, puis
régionale, pour que l'intégration économique et
professionnelle assure une autonomisation économico-financière
forte (surtout en situation de crise) dans l'optique du développement
des pays d'origine.
C'est le prétexte du présent rapport. Il a
bénéficié d'un accompagnement méthodologique,
théorique et d'un appui logistique à toutes les étapes du
Centre A.C.F, particulièrement de son directeur, Daniel KOUTIA. Qu'il en
soit ici une fois de plus remercié.
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