Section II. Enjeux
L'année 1997 a connu un changement de régime
politique en RDC. Il s'ensuivit donc une quête des voies et moyens pour
déboucher sur un Etat de droit, c'est-à-dire un Etat
politiquement sain, économiquement prospère et socialement
viable. Toutefois, dès début Août 1998, une guerre
d'agression et quelques rébellions internes alimentées par les
pays voisins (Rwanda, Burundi, Ouganda) à travers les mouvements ou
groupes armés nationaux (dont le RCD, le MLC, ...), ont constitué
un enjeu important dans l'exploitation minière de la RDC.
Malgré cela, la RDC, suite à des
négociations difficiles, est parvenue tout de même de se doter des
institutions politiques et des textes juridiques qui devraient animer ou
gérer la transition ayant dû préparer l'avènement de
la troisième république. Devant tous ces avatars, le pays a su
organiser en 2006 les élections qui ont légitimé le
pouvoir et s'apprête à en organiser d'autres pour cette
année 2011 même si elle connaît une économie
sclérosée.
En effet, comme cela ressort déjà de notre
étude, on peut s'admettre à dire que les matières
premières minérales de la RDC sont au centre des enjeux des
économies des pays développés ou en voie de
développement pour faire face à leurs besoins croissants de la
population et au développement technologique. Ils développent
ainsi des stratégies pour garantir leurs approvisionnements en
matières premières minérales et ont besoin en permanence,
cas particulier pour des pays en voie de développement, des ressources
financières pour assurer leur développement et chercher à
trouver de meilleures formules pour pouvoir s'accaparer du maximum de rentes
minières. Voilà une relation un peu ambiguë dans laquelle
s'exerce l'exploitation des ressources minières de la RDC.
L'exploitation des ressources minières de la RDC,
disons-le sans gêne, constitue, à notre avis, deux sortes
d'enjeux : celui de financement des projets gouvernementaux et des budgets
nationaux pour la RDC ainsi que celui du souci de tirer de gros gains de
l'exploitation minière du pays pour les nations
développées voire celles en voie de développement sans
pour autant omettre des organisations internationales, des entreprises ou
sociétés multinationales.
Paragraphe 1. Financement
des projets ou programmes gouvernementaux.
La RDC, pays dit potentiellement riche et dont l'industrie
minière a constitué l'un des facteurs déterminants de sa
prospérité économique, est, aussi paradoxal que cela
puisse paraître, classée aujourd'hui parmi les pays les plus
pauvres de la planète. Il y manque cruellement d'infrastructures
routières, hospitalières et éducatives. Disposant d'une
marge de manoeuvre inextricable pour mobiliser des ressources nationales, la
RDC se trouve tourner vers la signature des conventions ou la conclusion des
contrats avec plus d'un partenaire pour financer ses budgets nationaux en vue
de prétendre soutenir des projets dans le cadre du social, de
l'économique voire du politique.Le cas de la signature du contrat de
partenariat entre le groupe d'entreprises chinoises et la RDC ainsi qu'avec
d'autres sociétés qui interviennent dans l'exploitation
minière nous inspirent à cet effet.
Cependant, notons que, malgré tous les partenariats
entretenus, les mécanismes d'intervention rapides restent rares et la
mise en oeuvre des projets de développement semble prendre plus de temps
que prévu.
Au chapitre des conséquences sur ces conventions, il y
a lieu de signaler que le redressement socio-économique du pays est loin
de se matérialiser pour autant que la situation profite beaucoup plus
à ces partenaires qu'à l'Etat congolais. Encore est-il que la
corruption, la mauvaise gouvernance jouent un rôle extrêmement
négatif dans ce cadre.
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