Partie 1. La phase
préparatoire de recherche et d'établissement du projet
Le service culturel n'a aucun pouvoir autonome de
décision. Avant tout commencement de réalisation du projet il
faut que l'idée, dont le choix du lieu (chapitre 1) et de l'artiste
(chapitre 2), et le budget (chapitre 3) soient acceptés par le conseil
municipal (chapitre 4).
Chapitre 1. Le
repérage des lieux
Lorsqu'une idée émerge et que l'on doit la
transformer en projet viable, il faut nécessairement savoir où
l'action aurait lieu. Les oeuvres peuvent différer grandement : il
peut s'agir d'objets concrets (comme une fresque) ou d'oeuvres
immatérielles (comme des projections de lumière), elles peuvent
nécessiter un espace important ou non et être durables ou
éphémères. Toutes ces différences influent sur le
choix du lieu.
Dans ce cas soit l'idée du lieu vient
spontanément à l'esprit du porteur de projet, soit il faut le
chercher. L'espace public nécessite une connaissance du terrain qui se
fait sur place et non sur plan. Il s'agit donc de recenser les lieux
intéressants par le biais d'un diagnostic de terrain (section 1) puis
d'en élire un (section 2).
Section 1. Les lieux stratégiques
Afin de donner tout son impact au projet il est
nécessaire que les lieux choisis pour promouvoir l'art urbain soient
stratégiques. Il s'agit donc nécessairement de lieux de
passage (§1)ou de lieux en décrépitude (§2).
§1. Les lieux de passage
Il existe plusieurs lieux de passage intéressants pour
mettre en valeur l'art urbain.
- Des voies urbaines comptant un trafic routier
important : ces lieux sont adaptés aux projets de grande envergure,
que l'on peut voir de loin ou sur un long périmètre, car l'oeuvre
doit pouvoir être vue sans que les véhicules n'aient à
s'arrêter.
- Le centre ville ou des lieux de passage pédestre (par
exemple des voies de randonnées) où les oeuvres peuvent
être plus mesurées car les piétons peuvent
s'arrêter.
- Les établissements scolaires favorables aux projets
éducatifs.
- Les parcours créés pour un public ayant la
volonté de prendre du temps pour découvrir un projet qui
s'étendrait sur l'ensemble de la ville (à l'image du Festival
Normandie Impressionniste qui souhaite organiser des parcours/visites
guidées pour permettre au public de voir en une journée toutes
les oeuvres ou expositions labélisées « Normandie
Impressionniste » dans les villes participantes).
§2. Les lieux en décrépitude
Il s'agit plutôt de supports immobiliers atteints par le
temps, tagués, fissurés, décolorés ou tout
simplement « sans intérêt » (poteaux,
blockhaus, façades, garages,...). L'objectif dans ce cas n'est pas
nécessairement d'y apposer des oeuvres (dans le sens que l'objectif
premier n'est pas de promouvoir un artiste et son art) mais plutôt
d'embellir ou de redonner un intérêt au bien, afin de faire de la
ville une ville propre, soignée et moderne à la fois.
L'idée n'est en effet plus d'attirer le regard des gens mais de faire en
sorte que ceux qui passent par là soient dans un environnement à
la fois agréable et original (le lieu n'a donc plus besoin d'être
passant ou attractif).(voir annexe J p.90).
Après le recensement de ces lieux il faut choisir celui
qui répondra le mieux au projet ou aux attentes de l'artiste. Il est
essentiel que le projet n'ait pas l'air d'avoir été
parachuté à un endroit.
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