3.2.2. Présentation des personnes
enquêtées.
L'objectif de cette partie est de faire une description fine
des caractéristiques des répondants qui composent notre
enquête. Cette partie nous semble pertinente dans la mesure où
elles nous permettront d'avoir une idée sur les propriétés
sociales de nos répondants. En réalité, il est clair que
la situation sociale de nos répondants n'est guerre identique. Dans les
deux cas, nos répondants présentent
l'hétérogénéité des mondes migratoires
puisqu'elles rassemblent en leur sein des individus qui ne sont pas venus en
France pendant la même période et qui sont aussi issus de classes
sociales différentes.
Rappelons que nous avons interrogé 11 personnes dont 6
Sénégalais et 5 Maliens. De ce nombre, on y compte 8 hommes et 3
femmes. Un seul parmi nos répondants est marié, sa femme se
trouvant au Mali. Tout le reste est composé de célibataires.
Quand à leur tranche d'âge, elle est située entre entre 24
et 30 ans. Concernant leur domaine d'étude, seuls deux parmi eux font
des études en sciences (informatique, génie système
industriel). Les autres sont inscrits en droit, géographie, anglais et
philosophie. Pour ce qui est de leur durée de résidence en
France, elle est tout aussi variée. A ce titre, deux des
répondants vivent à France depuis 5 ans, trois autres en sont
pour leur troisième année, trois autres sont en France depuis
2013 et trois parmi eux sont venus pour l'année 2015.
Durée de Résidence en France
|
5ans
|
3ans
|
2ans
|
1an
|
Total
|
Sexe
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
Sénégalais
|
1
|
1
|
0
|
1
|
2
|
0
|
0
|
1
|
6
|
Maliens
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
2
|
0
|
5
|
TOTAL
|
1
|
1
|
2
|
1
|
3
|
0
|
2
|
1
|
11
|
Toujours concernant nos répondants, nous soulignons
également qu'ils ont des parcours migratoires très
différents. Six parmi eux ont quitté leur pays d'origine pour
s'installer directement à Poitiers. Ensuite trois autres ont fait
d'autres villes comme Châtellerault, Lille et Reine avant de
s'établir à Poitiers. Parmi les personnes interrogées,
trois sont passés dans d'autres pays avant de s'installer à
Poitiers. Il s'agit de deux Maliens qui ont eu une bourse après le bac
pour poursuivre leurs études en Algérie et une fille
Sénégalaise. Cette dernière, après son master 2 au
Sénégal avait commencé à travailler dans une
entreprise au Sénégal. Ce n'est que par la suite, par l'influence
de ses soeurs qui sont aux états Unis et en Italie qu'elle est partie en
Italie en 2010 pour honorer un contrat de travail en tant que auxiliaire de
vie. Par la suite, elle est venue en France à Reine pour s'inscrire dans
un master. Chose qu'elle n'a pas pu faire. Elle est restée là bas
pendant toute l'année avant de venir à Poitiers pour s'inscrire
en master 2.
La plupart des activités exercées par ses
étudiants ne sont pas qualifiées. On pourrait même parler
d'une discrimination à l'embauche puisqu'il existe des boulots «
spécial étudiants étrangers, de préférence
africains». Depuis quelques années, il s'est
développé une « véritable spécialisation des
étudiants noirs d'Afrique dans certains métiers : gardiennage,
hôtellerie, mais aussi ménage, services à la personne.
(Amougou, 1997, p.97) Sur 11 répondants, la plonge est le travail le
plus effectué soit 09 personnes. Quant aux filles, l'une a fait de la
plonge, l'autre fut une femme de chambre et une dernière qui, parce
qu'elle sait faire des tresses a eu sa propre clientèle. Elle
reçoit ses clients dans sa chambre. Elle travaille aussi dans un salon
de coiffure qui se trouve au centre ville.
Pour clore cet exposé sur les caractéristiques
générales de nos répondants, seule une personne parmi nos
répondants nous donne des éléments qui laissent penser
qu'elle provient d'une famille aisée. D'une mère qui est une
ancienne dactylo secrétaire et d'un père qui est expert
comptable, commissaire au compte cette fille sénégalaise a fait
ses études primaires et secondaires dans des écoles
privées catholiques ou la scolarité est très chère.
Après son bac, son voyage a été entièrement
financé par son père. Elle raconte que depuis son arrivée
en France en 2010, c'est son père qui le prend en charge elle et sa
soeur qui est aussi en France. Tous ces éléments combinés
nous autorisent à dire qu'elle appartient à un milieu social
favorisé.
Quand aux autres répondants, ils proviennent tous de
zones urbaines. Toutefois, ils sont issus de famille de classe social moyenne.
Sept parmi eux soulignent que leurs parents sont à la retraite. Quant
aux autres, leurs parents ne travaillent pas. Leur famille est prise en charge
par leurs frères et soeurs qui sont parfois à l'étranger.
Aucun parmi eux n'est boursier.
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