RESUME
Depuis plusieurs années, les Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) sont au coeur des multiples
transformations politiques, économiques et socioculturelles qu'on
observe dans la société internationale. Dans les pays
développés, les TIC ont largement contribué à la
prospérité économique de ces nations ces dernières
années. En revanche, dans les Etats en développement
particulièrement ceux d'Afrique Centrale, ces outils peinent encore
à s'imposer comme de véritables opportunités de
développement. Ceci se justifie par la faible accessibilité et
l'usage limité de ces dispositifs causant ainsi une
fracture/fossé numérique entre les Etats du Nord et ceux du Sud.
Dans l'optique de réduire ce fossé, les dirigeants de la
sous-région en général et ceux du Cameroun en particulier
ont défini un ensemble de stratégies. L'objectif de ce travail
est d'examiner, puis d'évaluer les différentes stratégies
mises en place par ces états afin d'en déceler les
éventuelles insuffisances et le cas échéant proposer des
solutions pour leur amélioration.
xi
ABSTRACT
Information and Communication Technologies (ICT) have been
at the heart of several political, economical and sociocultural mutations in
the International arena. In develop countries for example, their contribution
is notable. But, in Under-develop countries such as those Central African
States, ICT's still struggle to be used adequately as development tools. To
overcome these limits African nations, specifically those of Central Africa
sub-region in general and Cameroon in particular, put in place some strategies
in order to reduce the digital divide observes in their area. The objective of
this study is to examine and then evaluate these different strategies in order
to see whether or not they can enable these States to reach the millennium
goals for development.
1
INTRODUCTION GENERALE
PRESENTATION DU SUJET
2
Depuis environ un quart de siècle, les Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) font l'objet d'un
intérêt tout particulier dans la société
internationale. Grâce à l'avènement de ces technologies, il
est désormais possible de minimiser les distances géographiques
à travers l'utilisation du téléphone mobile et de l'outil
Internet. De plus, la diffusion de l'information, le transfert de volumes
importants de données d'une administration éloignée vers
une autre sont devenus une réalité partout dans le monde. Selon
la Commission des sciences et de la technologie au service du
développement, les TIC « revêtiront une importance
cruciale pour le développement durable dans les pays en
développement1 ». Cette affirmation montre
à suffisance la place incontournable qu'occupent les TIC pour la
prospérité économique de ces pays.
Au cours des deux dernières décennies, la
plupart des pays développés ont connu divers changements dans les
domaines (technique, financier, économique, culturel et social)
entrainant des bouleversements dans les modes de vie des populations.
Aujourd'hui, l'utilisation des TIC a conduit le monde à ce qu'on appelle
désormais « la société du savoir2 ».
Cependant, il est constaté un écart considérable entre les
pays en développement dits du Sud et les pays développés
dits du nord quant à la contribution de ces technologies dans la
création des richesses. De même, l'élargissement du
fossé numérique entre les pays développés
fournisseurs de technologies et les pays en développement
récepteurs de ces technologies est perceptible.
En Afrique des écarts considérables sont
constatés dans l'intégration et l'utilisation de ces
technologies, lesquelles peuvent permettre la création des richesses.
C'est d'ailleurs dans ce sillage que l'UNESCO à mis en place un
organisme intergouvernemental pour l'informatique (IBI), dont le but
était de créer les conditions nécessaires pour permettre
aux pays pauvres de réussir leur développement informatique et,
par la même, réduire la fracture.
1 Andreas Crede & Robin Mansell, Knowledge
societies... in a nutshell: information technology for sustainable development,
Ottawa, Canada: IDRC, 1998.
2 Devenue courante à partir des années
1990 conjointement à l'essor d'Internet et à son emploi dans les
milieux politico-économiques tels le G7 et l'UE... la notion
société de l'information ou société du savoir
renvoie communément à l'idée de l'avènement d'une
nouvelle période de la société liée à la
diffusion généralisée des TIC. Cf. Isabelle
Compiègne, Les mots de la société
numérique, Paris, Belin, 2010, page 295.
3
En Afrique Centrale en général et au Cameroun en
particulier, des mesures ont également été prises pour le
développement du secteur des TIC (mise en place des infrastructures de
télécommunications et élaboration des cadres
règlementaires). Toutefois, au regard de la manière dont ces
technologies sont déployées, on pourrait être tenté
de dire qu'elles ne constituent pas encore de véritables
opportunités de croissance économique.
De même, les Etats de cette partie du continent
consentent beaucoup d'efforts pour améliorer leur accès au
numérique, notamment à travers la création d'organismes
tels que l'ARTAC3, la COPTAC4 et le centre
sous-régional de maintenance des télécommunications ceci,
dans le but d'atteindre les OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement) en 20155. Le Cameroun pour sa part, outre
l'acquisition des infrastructures informatiques et de
télécommunications a mis en place un certain nombre d'instruments
juridiques et règlementaires qui favoriserait son émergence :
libéralisation du secteur des télécommunications et de la
communication, création de l'ANTIC... Par ailleurs, le Cameroun a
fixé le cap de son émergence à l'horizon 2035 lequel doit
impérativement transiter par l'utilisation et l'appropriation des
TIC.
II- OBJET ET INTERET DE L'ETUDE A- Objet de
l'étude
L'avènement des technologies numériques a
considérablement modifié les modes de production et de diffusion
de l'information dans le monde6. De plus, le traitement de
l'information, le transfert de volumes importants de données d'une
administration éloignée vers une autre est devenu une
réalité. Cependant, il est constaté un écart
considérable entre les pays en développement dits du Sud et les
pays développés dits du Nord quant à la contribution de
ces technologies dans la création des richesses. De même, les
écarts sont constatés entre les villes et les campagnes, les
femmes et les hommes et entre les jeunes et les vieux dans l'utilisation des
TIC. C'est ce constat qui nous amène à nous intéresser sur
la thématique de « la réduction de la fracture
numérique en Afrique Centrale : cas du Cameroun ».
3 Association des Régulateurs des
Télécommunications d'Afrique Centrale
4 Conférence des Postes et des
Télécommunications d'Afrique Centrale
5 Nations Unies, Objectif du Millénaire
pour le Développement. Rapport de 2013, New York, 2013.
6 François Ossama, Les nouvelles
technologies de l'information. Enjeux pour l'Afrique subsaharienne, Paris,
l'Harmattan, 2001.
4
A travers ce thème, nous voulons questionner et
évaluer les instruments que les pays d'Afrique Centrale en
général et le Cameroun en particulier ont mis en place pour
réduire le fossé numérique existant afin d'en proposer le
cas échéant des pistes d'amélioration.
B- Intérêt du sujet
Ce travail a un triple intérêt : social,
économique et scientifique.
Sur le plan social, il s'intéresse
à la réduction des inégalités constatées
dans l'usage des TIC entre les pays de la sous-région, les villes et
campagnes, entre les jeunes et les vieux et entre les femmes et les hommes.
Cette préoccupation reste pertinente au vu des avantages liés
à l'utilisation de ces technologies (rapprochement des peuples,
raccourcissement des distances, opportunités d'affaires,
développement...).
Au plan économique, il vise
l'amélioration des conditions de vie de tous des peuples d'Afrique
Centrale et du Cameroun précisément. En effet, une meilleure
appropriation des TIC boostera davantage la croissance économique
nationale et sous-régionale notamment à travers l'augmentation du
pouvoir d'achat et l'accroissement des revenus des Etats. Tous ces changements
influenceront significativement l'Indice de Développement
Humain7 (IDH) et le Produit Intérieur Brut8 (PIB)
des divers pays.
Sur le plan scientifique, cette étude
se classe parmi les approches thématiques de l'intégration
régionale en Afrique et particulièrement en Afrique Centrale.
Elle apporte une modeste contribution aux publications sur la
problématique du fossé numérique et plus
précisément à celles-là sur le processus de sa
réduction au dans la sous-région.
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