1.1.6.1. Les techniques culturales
a) Le désherbage
Il doit être effectué précocement,
dès que les plantes atteignent 5 à 10 cm de hauteur, une
préparation soigneuse du sol et l'utilisation d'herbicide permettent de
lever ce goulot d'étranglement. Il faut faire attention à la
sensibilité du soja aux effets résiduels d'herbicides
appliqués sur maïs (atrazine) ou sur le coton (fluridone,
cyanazène). Le soja se prête particulièrement bien aux
techniques de travail minimal du sol, mais il se pose alors le problème
de la maitrise des mauvaises herbes (Anonyme, 2009).
b) Irrigation
Elle est généralement réservée
à la céréale en rotation, mais une ponctuelle permettant
un semis à la bonne date est un facteur important de réussite.
La plante craint l'excès d'eau même temporaire.
Il convient de lui apporter l'équivalent de 600 à 900 mm sur le
cycle, en préférant des apports d'eau massives à larges
intervalles, et en irriguant lorsque la réserve du sol tombe au-dessous
de 80% de la capacité au champ pendant la période de
sensibilité ( de la floraison au-début du remplissage des
gousse).
L'eau saumâtre est à éviter absolument et
un bon drainage est indispensable. Pour la faciliter, le soja irrigué
est généralement planté en billons ou en planches
surélevées sur des largeurs variables ; la culture
associée avec le riz (dans les billons), le soja et le maïs (sur
les planches) est alors possible (Anonyme, 2009).
Le soja est une plante peu exigeante en eau ; les besoin
se limitent à 500 mm sont répartis. La culture peut être
développée:
· En cycle unique avec des variétés
à cycle plus ou moins long, selon la durée des
précipitations,
· En double cycle avec des variétés
à cycle court (100/110 jours) dans des zones à deux saisons des
pluies après une culture céréalière (maïs-riz
pluvial).
Pour caler les cycles, il est indispensable que la
récolte coïncide avec une période sèche. En
agriculture traditionnelle, le soja est cultivé en association, en
général avec les céréales (maïs, sorgho,...),
mais sans possibilité de mécanisation. En culture intercalaire
(rang alterné), la culture est partiellement mécanisable, mais
rarement développée. En cultures pures, le soja rentre rotation,
souvent après une céréale (maïs, riz, sorgho,...). Le
soja est cultivé aussi en monoculture (Pirot, 1998).
1.1.6.2. Préparation du terrain
La préparation du sol est une opération
primordiale bien qu'elle ne nécessite ni technique particulière,
ni matériel spécifique : en conditions pluvieuses
difficiles, le labour est déconseillé. Il est
préférable de s'orienter vers des techniques de semis direct avec
une préparation minimum du sol (travail superficiel sur la ligne de
semis), ou un ensemencement direct sans travail du sol, avec conservation des
résidus de récolte constituant une protection efficace contre
l'érosion (Pirot, 1998).
Les labours profonds sont réserves aux sols compacts ou
indurés (argile, latérite). Le lit de semence doit permettre un
semis de trois à cinq centimètres de profondeur et une imbibition
des graines à 50% d'humidité avant le démarrage de la
germination. La température optimale du lit de semence est de 25
à 33 centigrades (10 °C pour les variétés les plus
tolérantes au froid). Des doses de semis de 50 à 70 kg/ha, selon
la taille des graines (de 10 à 40 g pour 100 graines, selon les
variétés), conduisent à des densités de 250 000
à 400 000 plantes à l'hectare. L'écartement entre les
lignes, en culture mécanisée, est déterminé par
l'équipement utilisé, les petits interlignes (40 à 60 cm)
étant préférables.
En semis manuel, on sème en poquets de deux à
six graines, selon la valeur germinative (souvent médiocre) des semences
utilisées. L'inoculation rhizobienne, lorsqu'elle est pratiquée
simultanément avec le traitement fongique des semences, se fait de
préférence sous la forme de granules, le fongicide étant
apporté en enrobage. Cette inoculation est soit périodique (tous
les quatre ans en Thaïlande), soit répétée sur chaque
culture (Afrique du sud), soit réalisée lors de la
première culture, avec une souche de rhizobium de la
variété de soja utilisée (Anonyme, 2009).
1) Amendements
a) Amendement calcaire :
Utilisé pour lutter contre l'acidification du sol en
apportant le calcium dans le sol. En culture «continue», les sols
tropicaux s'acidifient. Il est nécessaire d'apporter
périodiquement et en grande quantité, des amendements calciques
et magnésiens (Pirot, 1998).
Un sol a tendance à s'acidifier tout naturellement
d'autant que des récoltes abondantes sont exportées et que le
climat est relativement pluvieux. Parfois le sol est
génétiquement capable de contrecarrer ce phénomène
souvent non, et il faut l'aider en comblant par le chaulage les situations
où le sol naturellement n'a pas, ou n'a plus, en quantité
suffisante le carbonate de calcium et/ou de magnésium pour lutter contre
l'acidité produite par une production agricole intensive (Petit et
Jobin, 2005).
b) Amendement organique :
Généralement, aucune fumure minérale n'est
appliquée. Toutefois, elle peut être utile en double culture,
surtout avec un enfouissement de matière organique important (paille de
riz). Elle permet de compenser une «faim» d'azote au moment de la
décomposition de la matière, encore pour certains
déséquilibres phospho-potasique (Pirot, 1998).
Le soja, étant une légumineuse, ne
réclame pas de fumure azotée. Par contre les apports d'acide
phosphatique sont toujours nécessaires, complétés
éventuellement par de la potasse lorsqu'il y a carence en cet
élément ; P2O5: 60 kg/ha et
K2O: 50 à 100 kg/ha (Anonyme, 1991).
c) Le compost:
Les matières végétales fermentées
en tas et particulièrement appelées compost. Le compost est un
fumier végétal particulièrement intéressant pour le
maintien et l'amélioration de la structure du sol (Dupriez et Deleener,
1982).
Le compost (surtout des résidus de
végétaux) aide à réformer le cycle des nutriments
en permettant à ceux-ci de ne pas être perdus par le
système. En reconstituant la matière organique du sol, il aide
à maintenir la structure du sol et sa bonne santé ainsi que sa
fertilité (Brahima, 1966).
d) Fertilisation :
Elle est rarement pratiquée dans les systèmes
traditionnels bien qu'il soit théoriquement établi que la
fixation rhizobienne suffit aux besoins de la plante jusqu'à un
rendement de 3.5 t/ha environ, un apport d'azote (50 kg d'urée en
début de croissance) est très souvent bénéfique. Le
phosphore est l'élément, à combiner avec le soufre (super
phosphate simple) le potasse, bien qu'exporté en grandes
quantités par la plante, donne des résultats parfois erratiques
en fertilisation et son apport est généralement
réservé aux cultures irriguées (Anonyme, 2009).
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