CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L'expansion démographique au Burkina Faso a
entrainé de concert un accroissement de la demande en
céréales notamment du sorgho qui constitue avec le maïs et
le mil la base de l'alimentation. Mais les conditions du milieu limitent
grandement les rendements.
Le but cardinal de la sélection du sorgho est
d'obtenir des variétés productives s'adaptant aux conditions
du milieu (pédoclimatiques).
Cette étude avait pour but d'évaluer les
caractéristiques agro-morphologiques et physiologiques de 49 cultivars
de sorgho d'origine diverse dans le but de choisir les plus performants en
termes de précocité, de potentiel de rendement et de
tolérance à la sécheresse post-floral pour les producteurs
et la recherche. Les résultats que nous avons obtenus à partir
des analyses de variance, nous ont permis d'observer une diversité
agro-morphologiques et physiologiques entre les cultivars de sorgho ici
étudié.
L'ACP, nous a permis de classer les cultivars en cinq groupes
suivant les 05 premiers axes représentant 85,39% de la
variabilité.
Les dendrogrammes que nous avons obtenus à partir de
nos analyses de classification hiérarchique ascendante nous ont permis
de sélectionner les cultivars les plus précoces, ceux ayant un
bon rendement et ceux susceptibles de tolérer un stress hydrique
post-floral.
Ainsi, au niveau de la précocité nous avons
identifié neuf cultivars dont deux écotypes (RSOE07, RSOE31). Ce
groupe présente en moyenne un cycle semis-50%floraison de 84,78 jours.
Ce sont les cultivars les plus précoces. Ce sont : 905N7, B35
FRAMIDA, RSOE07, RSOE31, SAR04, SAR11, SAR14 et SEPON82.
Au niveau du rendement, nous avons sélectionné
les meilleurs parmi les écotypes parce que les rendements des
variétés améliorées étaient
déjà connus. A ce niveau, on a les écotypes RSOE38,
RSOE08, GTEUR CRPA, REE144A, RSOE35 et ROE76H qui ont un rendement oscillant
entre 2,1 et 2,6 T/ha.
S'agissant des cultivars pouvant tolérer un stress
hydrique post-floral, les teneurs en chlorophylle (SpadIII), nous ont permis
d'identifier 08 écotypes locaux (RSOE31, RSOE15, REE144A, RSOE08,
RSOE38, RSOE39, RSOE56, ROE225) qui ont une teneur en chlorophylle assez
élevée dépassant même notre témoin de
référence B35 et un bon stay-green leur rendant ainsi capable de
tolérer un stress hydrique post-floral. Ces résultats montrent
que certains de nos écotypes contiendraient le gène du
stay-green.
A partir des résultats obtenus nous pouvons dire que
nos trois hypothèses de départ se sont vérifiées
car nous avons mis en évidence une diversité agro-morphologique
et physiologique entre les cultivars. Nous avons également trouvé
à travers la matrice de corrélation de Pearson que le stay-green
et la teneur en chlorophylle à trois semaines après 50% floraison
étaient liés. Enfin, nos résultats ont montré qu'il
existe parmi nos écotypes des individus susceptibles de tolérer
un stress hydrique en cas de sécheresse post-floral.
Les résultats obtenus à partir de ces cultivars
seront très utiles et pourront servir :
- à tester les variétés performantes
retenues en milieu paysan en vue de leur vulgarisation ;
- à la création de nouvelles
variétés tolérantes au stress hydrique post-floral,
productives et ayant une bonne vitrosité des grains ;
- et à la création de nouvelles
variétés précoces et productives et ayant une bonne
vitrosité des grains ;
En termes de perspectives, nous suggérons qu'il
faut :
- tester par rapport au stress hydrique post-floral les
écotypes retenus pour confirmer ou infirmer les résultats
obtenus à partir du SpadIII ;
- une étude de la localisation génétique
des gènes de tolérance au stress-hydrique post floral et de leur
transmission aux cultivars sensibles.
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