2.3.6 L'hybridation
L'hybridation consiste à croiser deux ou plusieurs
variétés génétiquement différentes pour un
ou plusieurs caractères. La première hybridation a
été effectuée par Koelreuter en 1760 sur le tabac
(Nicotiana rustica x Nicotiana paniculataï). Elle a
été rendue possible sur le sorgho grâce à la
découverte d'une stérilité mâle
génocytoplasmique en 1954 par Stephens et Holland. Leurs travaux ont
abouti à l'obtention d'hybrides commerciaux et ont facilité le
développement de la culture de sorgho dans les pays
industrialisés.
L'hybridation est un moyen de création de la
variabilité au sein d'une espèce donnée. Elle permet ainsi
de rassembler dans une variété dite idéotype ou
variété idéale, un ensemble de caractères
désirés.
2.3.7 Biotechnologies
2.3.7.1 Le marquage moléculaire
Si l'étude de la diversité par marquage
moléculaire permet de mieux comprendre l'organisation
génétique des sorghos cultivés et sauvages, elle permet
aussi, sur un plan pratique, d'orienter les choix du sélectionneur tout
au long du processus de sélection.
Une telle étude renseigne, en effet, sur la divergence
de génotypes pour des locus donnés. La mesure de cette divergence
sert à estimer les apparentements et à calculer des distances
génétiques (VIERLING et al., 1994), qui permettent de
prévoir, dans certaines conditions, l'hétérosis produite
par le croisement de ces génotypes. Une étude
réalisée avec des isoenzymes et des RFLP montre en effet, pour le
sorgho, l'existence d'une liaison entre la divergence génétique
et l'hétérosis dans le cas de croisements entre les
écotypes kafir et caudatum (CHANTEREAU, 1993)..
2.3.7.2 La culture de tissus et de protoplastes
La culture de tissus et de protoplastes a pour but de
régénérer des plantes fertiles à partir de
fragments d'organe ou de cellules. Elle débouche sur l'exploitation
variétale des travaux in vitro de transformation
génétique ou de production d'hybrides somatiques entre
espèces naturellement incompatibles.
La culture de tissus a fait l'objet de travaux relativement
nombreux sur le sorgho. Elle a abouti à la
régénération de plantes fertiles en partant de cals issus
de la base de jeunes feuilles, d'inflorescences et d'embryons immatures.
La culture de cellules et de protoplastes reste, en revanche,
plus délicate. Après les travaux pionniers, menés en 1980,
qui décrivent l'obtention de cals à partir de protoplastes
isolés de suspensions cellulaires, il a fallu attendre 1990 pour voir
publier les premiers résultats sur la régénération
de plantes fertiles à partir de protoplastes (WEI et Xu, 1990).
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